second time around (logan)

Je n’avais plus l’habitude. Je tremblais plus qu’autre chose même à la simple idée d’y penser. Comment est-ce qu’on fait pour s’amuser en boîte de nuit? J’avais entendu parler du love bar, mais je craignais de croiser des gens qui ne seraient pas dans mon cadre d’intérêt. Voulais-je aller à la boîte de nuit pour danser toute la nuit? Étais-je capable de faire cela à maintenant 31 ans?! Je n’avais pas envie de jacasser au Elm Street sur mon retour. Le bar sur la plage aurait pu être une option, je l’envisageais... En fait, il s’imposait même dans ma tête. J’avais confié la prunelle de mes yeux à Circé. Ce n’était pas comme si elle était bien loin... Elle avait quelques pièces en surplus pour accueillir Maxwell.

Je m’étais préparée. Une robe un peu volante, simple mais jolie. Un maquillage simple, des bijoux aussi simples. J’étais presque l’ombre de moi-même. Je n’avais plus confiance en mes moyens, ni en mes capacités. Je quittais la maison discrètement et je me rendais au bar sur la plage. Je me faisais beaucoup plus petite que ce que j’avais l’habitude et je me rendais au comptoir directement. « Un.... » Je ne connaissais même plus les boissons! Dépitée, je regardais le feuillet rapidement. « Un cowboy, s.v.p. » commandais-je à la barmaid qui me lançait un regard de sympathie. « Ajoute 2 shots de rhum blanc. » lui dis-je finalement. Ça m’en prendrait quelques uns pour me détendre...

J’entends le moteur de la moto et je lève les yeux au ciel. Encore un gros con qui veut se faire remarquer et qui réveille tous les enfants du quartier. J’me reconcentre sur mon menu. J’me reconcentre sur la barmaid qui me prépare mon cocktail quelques secondes plus tard. Quelqu’un arrive près de moi et je me retourne. Il est grand. J’me sens taille hobbit près de lui. L’homme en rajoutait deux et commandait un whisky. Je lui faisais un petit sourire juste avant d’apprendre qu’il prenait tout sur sa facture. Surprise, je me retournais vers lui. « Merci, c’est gentil. » lui dis-je avec un sourire radieux. Mes finances se portaient relativement bien, mais c’était toujours flatteur de se faire offrir ses boissons. « En cavale? » lui demandais-je sagement. Pas question que j’touche à un homme déjà pris. J’avais eu ma leçon quelques années auparavant quand Effy nous avait surpris Levi et moi. Oh que oui, je l’avais appris à mes dépends.

Je ne connaissais pas Logan, même après de longues années à Bowen, il ne me disait rien. Et à sa grandeur, j’en aurais eu souvenir. L’homme hochait la tête positivement suite à mon remerciement. Ce que j’ignorais, c’était que bientôt, j’aurais sans doute la chance de le remercier d’une autre façon. L’homme poursuivait en disant que sa seule relation était avec sa moto et je me retenais de lever les yeux au ciel. « C’est donc toi qu’on a entendu plus tôt. » lui dis-je, confiante. J’espérais qu’il savait faire gronder sa moto comme il savait faire plaisir à une femme. J’esquissais un petit sourire à cette simple pensée. On levait les shots rapidement pour les boire avec le même rythme. Je retiens une grimace. Bon sang! Ça faisait longtemps que le rhum n’avait pas touché mes lèvres ou ma langue. C’était bien le seul amant duquel je ne me rappelais pas spécialement. À sa question, mes yeux s’agrandissent un peu surprise qu’il me retourne la question. Je pouffais de rire. Devais-je lui dire que j’étais célibataire ou plutôt d’insinuer qu’un homme m’attendait sagement à la maison? #Not. Je plaçais mes cheveux derrière moi. « Un copain? J’suis aux femmes. » Plaisantais-je sans trop avoir la certitude qu’il avait compris ma blague. « J’plaisante. Y’a personne dans ma vie. » En fait, Oui, y’avait bien quelqu’un dans ma tête, mais personne d’officiel. On ne le serait sans doute jamais. J’engloutissais le deuxième shot à cette simple pensée. J’aurais voulu lui dire à cet homme que j’étais une femme à problèmes, que j’étais maman aussi. « Je m’appelle Ally. » lui dis-je finalement avec un sourire charmeur.

L’homme ne tardait pas à me questionner concernant son arrivée. Dérangée n’était pas le terme exact que j’aurais voulu employer, mais on allait faire avec. Je sirotais mon cocktail avec un air taquin. « Un peu, mais j’suis persuadée que tu sauras te faire pardonner. » lui dis-je en lui accordant un clin d’œil qui en disait long avec ma mine de jeune femme totalement innocente te non coupable. Je me retournais vers le bar en commandant pas un, mais bien deux shots de Tequila avec deux citrons et du sel. Il devait bien me voir venir, Logan. J’attendais patiemment alors qu’il me demandait si ce n’était pas un diminutif. Je fronçais les sourcils alors qu’il me disait le nom Alicia. Avais-je réellement une tête d’Alicia? Je secouais la tête négativement. « C’est un diminutif, mais t’es pas obligé de savoir le reste. » Lui admis-je alors très ouvertement. Après, il pouvait tenter de le trouver tant qu’il voulait, les rares gens à deviner Alexandria, ça leur prenait du temps. Puis, j’étais Ally, pas Alexandria. « T’es à Bowen depuis longtemps? » lui demandais-je en regardant les shots arriver. Je mettais un peu de sel dans mon cou, le shot dans mon décolleté et avant de mettre le citron dans ma bouche, je le regardais droit dans les yeux. « Je t’explique ou tu connais déjà le fonctionnement? » Dis-je en le taquinant à peine avec un clin d’œil. Je glissais le citron entre mes lèvres et j’attendais patiemment.

La tequila était intéressante, elle ne le nierait jamais. Surement par la sensualité qu’elle dégage d’une quelconque façon. Surement par tous ces petits rituels amusants et sexy qu’elle offre. L’homme me disait qu’il savait être persuasif et j’esquissais un petit sourire. Il semblait bien déterminé. « Y’a que ma mère qui m’appelle comme ça et maintenant qu’elle est 6 pieds sous terre, je me porte plutôt bien. » Admis-je avec un sourire qui, n’avait pas lieu d’être en parlant de ma mère. Après tout, ma vie avait été assez particulière. L’homme poursuivait en me disant qu’il venait tout juste d’arriver et je hochais la tête simplement. Quand il me retournait la question, je passais distraitement la main dans mes cheveux. « C’est un retour pour moi. » Expliquais-je vaguement. « Un peu à cause de ma mère. » C’était pas sexy, mais il avait posé la question, il méritait d’en avoir la réponse. « Qu’est-ce qui t’amène à Bowen? » que j’lui demande. « La grosse mangue? » J’ris doucement de ma propre blague qui n’est peut-être pas si drôle que ça.

L’homme ne tarde pas à déposer sa main sur ma nuque et je souris un peu malgré moi. Il passait sa langue et ses lèvres sur ma peau un peu froide qui se réchauffait instantanément à son contact. Il ne tarde pas à passer au shot en frôlant ma peau, il me fait déjà perdre la tête. Je goûte doucement la tequila sur ses lèvres et j’aurais voulu le retenir plus longtemps, mais il s’était éloigné quelques instants. L’homme déposait du sel sur son pectoral, j’esquissais un petit sourire et je léchais goulument le sel sans plus attendre. Il m’attrapait sous la gorge ce qui manquait de me faire mourir avec mes antécédents particuliers. Je retenais une droite bien sentie. Alors que mon regard se portait vers la lumière quasi inexistante du bar, la tequila chaude glissait dans ma bouche et je quémandais gentiment le citron pour éviter une grimace. Pour moi, la tequila était le coup et le citron en était l’antidote.

L’humour salace que l’homme avait employé m’avait interpelée au plus haut point. Je riais doucement et je levais mon verre que je cognais rapidement contre le sien en buvant à mon tour. « Ta mère est dans le club des parents indignes? » Demandais-je avec un petit sourire, amusée. « Pourvu que t’en fasses pas parti. » Ça pouvait être problématique s’il n’avait pas d’enfant, mais au moins, j’en aurais eu le cœur net. L’homme poursuivait en me disant qu’il était là pour le boulot et j’avais hoché la tête positivement. C’était une raison légitime.

L’homme ne connaissait pas mes antécédents, il ne connaissait pas non plus ma peur et mes réflexes qui s’étaient un brin dissipés de ce que j’avais conclu. J’aurais besoin de me remettre à l’entrainement très bientôt. Peut-être que Logan pourrait m’aider? Ça donnerait lieu à d’intéressants rapprochements. À peine avais-je terminé de croquer dans le citron, qu’il me la retirait. Décidément, il était dominateur et ça m’allumait un peu plus. Sa main s’approchait de ma joue et je le laissais faire dans l’attente patiente de son prochain geste et le baiser s’animait. La salive, sa langue, la tequila... Il m’en faisait perdre la tête et me créait la chair de poule qu’il devait sentir avec sa main au creux de mes reins. « Tu m’fais tourner la tête. » dis-je en me décollant quelques instants le temps de respirer. « T’habites près? » que j’lui demande, le corps tressaillant et enflammé.

L’homme poursuivait en disant que ses deux parents étaient dans le club. Je pouffais de rire... Un humour bien particulier pouvait-on dire à cet instant précis. Il ne répondait pas à ma question indirecte concernant les enfants. Soit il en faisait parti ou bien il m’aurait simplement répondu qu’il n’en avait pas. « Un ou une? » demandais-je en brisant le silence qui s’était trop bien installé entre eux deux.

Il habitait juste à côté ce qui m’arrachait un sourire. À sa question, elle lui lançait un regard amusé. « Pas question, j’sais pas marcher en talons hauts. » Elle s’en amusait et lui adressait un clin d’œil. « Mais c’qui sera plus difficile, c’est si tu m’allumes en chemin. Là, ça va. » Aguicheuse, je l’étais. Je n’avais aucune attache à l’heure actuelle, donc tout se passait pour le mieux.