call it magic, call it true (clayo)

On avait maintes et maintes fois proposé de l'aider, encore plus depuis que son secret avait été découvert par Tahlia et par son frère. Mais Cleo s'obstinait, persistait à ne vouloir de l'aide de personne, personne d'autre qu'elle. Parce qu'accepter, c'était aussi d'accepter les jugements, d'accepter qu'un autre qu'elle puisse avoir le contrôle sur sa vie. Et ça, ça ne lui plaisait pas. Ses parents étaient morts, sous ses yeux, tragique accident de voiture qui lui laissait encore un goût amer au travers la gorge, pourquoi eux et pas elle, et, à cet instant, tous lui avaient tourné le dos. Seule, elle n'avait eu d'autres choix que de se débrouiller, que de se démener pour arriver à ses fins, pour atteindre ses buts. Elle et qu'elle seule. Aujourd'hui n'en serait pas le contraire. Si les choses avaient pu être différentes, si la vie n'en avait pas choisi ainsi pour elle, si le destin lui avait donné une nouvelle chance, elle l'aurait bien pris, oui. Mais ce n'était pas le cas. Et Clay ne semblait pas le percevoir de la même façon. Il finit par la rejoindre sur le lit, attraper ses mains qui réchauffaient le coeur de la blonde, qui lui déchargeait la peau. Et alors qu'il lançait sa proposition, elle secouait la tête, sans s'arrêter. Un cadeau, un prêt, un financement, un travail, peu importe comment il tentait de nommer son service, elle refusait. Non, lâcha-t-elle en plantant son regard dans le sien, sa tête qui arrêtait de bouger un instant pour ajouter plus de fermeté à son intervention. Je n'ai pas besoin de cadeaux, de prêts ou de quoi que ce soit. Ni de toi, ni des autres. Elle était froide, crue, directe, mais, surtout, elle était fatiguée de devoir défendre son point : elle n'était pas prête à se faire aider. Et elle implorait, par ses yeux, par ses mains toujours entre celles de Clay, du respect. Mais je serais toujours seule, Clay. L'Australienne soupira longuement avant de relâcher ses mains. Ce n'est pas l'argent qui me fera sentir entourer, Clay. C'est une présence humaine. Elle se leva, attrapa son sac qu'elle avait laissé près de la porte à son arrivée. Je vais rentrer. Sa voix était calme, elle n'avait plus la force de s'énerver. Et, surtout, elle avait envie de se retrouver seule, parce qu'elle semblait incapable de se laisser vivre ses émotions devant lui. Je vais appeler l'agence, ils te rembourseront la nuit. Il est hors de question que tu paies pour ma présence. Un dernier regard vers lui. J'espère qu'on se retrouvera, Clay. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant. C'est encore trop douloureux...

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