like a moth drawn to a flame (aeden)

Son cœur manquait d'un battement alors qu'un cri résonnait dans la pièce. Ses yeux écarquillés dans l'endroit, ne pouvait quitter l'animal qui lui était inconnu. De sa main, elle tentait d'essuyer la lèche qui venait de l'extirpé de son sommeil, mais ne gagnait qu'une gifle remise par une qui lui était étrangère. Son regard osait s'aventurer, le long de son bras, s'arrêtant à son poignet. Menottes en fourrure roses. L'incompréhension venait hanter son âme, alors qu'une grimace venait imaginer ses pensées. Le long de ses doigts, des masculins qu'elle présumait coupables de son cauchemar. En apercevant un visage qu'elle ne connaissait pas au bout de ceux-ci, son souffle se coupait et dans ses oreilles ne résonnaient que les tambours de son cœur qui jouait d'une symphonie désharmonieuse provoquant chez-elle, un malaise sans nom. Sa tentative de fuite se fit dans un fracas, se faisant rapidement arrêté par le bras de sa moitié attachée. Perte de mémoire. Pas une once de souvenir. Seuls les verres qui s'étaient accumulés au cours de sa soirée revenait en tête. Cet homme n'était nulle part. Elle ne savait pas d'où il sortait, qu'est-ce qu'il voulait. Mais elle maudissait l'alcool d'avoir secouer sa tête et brouiller ses pensées. Après la dispute dont elle avait été témoin, la semaine précédente, elle s'était jurée d'arrêter. Mais dans les liqueurs elle trouvait un goût d'oubli qui lui convenait, sauf lorsqu'il se concluait dans ce genre de situation. « Debout !  Hurlait-elle dans son angoisse. Qui êtes-vous et pourquoi vous nous avez attachés ? » Qu'est-ce qu'elle faisait chez-lui ne lui venait pas en tête. Elle se confortait dans l'idée qu'ils n'avaient pas dépassé une certaine limite, que ses vêtements étaient restés attacher à son corps tremblant par la surprise et la colère. Colère non crédible, venant d'une femme aussi peureuse. « Et dites à votre chien de me lâcher, il me met encore plus mal-à-l’aise. » De sa main libre, elle venait balayer la bave qui lui restait sur le visage. Elle ne savait plus qui regarder, ce chien apeurant à ses jambes ou cet homme qui avait l’air si terrifiant pour les mauvaises raisons.

Je suis arraché du sommeil de plomb dans lequel j’étais plongé, un sursaut agite mon corps quand j’entends un cri à côté de moi. Mes yeux papillonnent alors que je passe une main dans mes cheveux complètement ébouriffés. Mon dieu, qu’est-ce que je m’étais encore mis comme caisse, moi ? Après avoir retrouvé une vue correcte, je remarque une femme. Une jeune femme. Une jolie brune. Enfin, elle beugle comme une vache de me lever. Elle est beaucoup moins charmante, tout d’un coup. Attends, je dois me replacer, c’est important pour ma santé mentale. Je regarde autour de moi, je reconnais ma chambre. C’est un bon point. Je passe les yeux sur moi, chemise ouverte et jean en place. On n’a pas couché ensemble. D’accord. Je fronce les sourcils quand ma vision périphérique capte une couleur vive. Un rose digne des plus grandes bimbos. J’ai un léger rire alors que je laisse ma tête s'enfoncer dans l’oreiller. Hier soir, j’ai donc été attaché à cette fille. Intéressant. De mieux en mieux. J’ai l’impression d’être dans Very Bad Trip. J’ai l’air de le prendre mieux qu’elle, à première vue. Elle a l’air terriblement angoissée, elle me demande des comptes et ça ne me plaît pas beaucoup. Je fronce les sourcils légèrement et là voilà qui me scande de calmer mon chien, qui lui lèche joyeusement le visage. Je me hisse sur mes coudes et regarde dans sa direction. « Dustin, au pied, maintenant. » Le chien, bien dressé et descend de mon plumard. « Ensuite, on se détend, princesse. Je ne t’ai pas attaché et je m’appelle Aeden. Tout va bien se passer donc arrête de crier, ça me donne mal au crâne. » Je passe de sortir une petite blague salace pour détendre l’atmosphère parce que je sens qu’elle va m’en coller une. Je la regarde plus attentivement et j’ai un flash. « Grace, c’est ça ? » Je plisse légèrement les paupières. Je ne cherche pas à comprendre comment son nom m’est revenu en tête, je lui fais comprendre qu’on se lève. Une fois debout, je croise son regard. « C’est ton jour de chance, nous sommes chez moi et je suis un bon bricoleur. Tu vas vite être libre. » Je commence à marcher tranquillement, l’inconnue sur les talons, en passant une main sur mon front. « Tu as des souvenirs d’hier ? » Autant commencer à chercher ce qu’il a pu se passer pour que l’on se retrouve dans cette situation hilarante, quand même. A quarante ans, il serait peut-être temps que je me calme. C’est à méditer une fois, un peu plus tard.

Son cœur abîmé s'apaisait grâce au poison qu'elle s'ingérait depuis des lunes. L'alcool lui faisait oublier ses peines, ses déceptions. Une en particulière. Parce que sa vie vacillait depuis qu'elle avait recroisé Léo et elle n'arrivait pas la remettre en ordre. Le temps ferait son œuvre et pour le passer plus vite, elle s'était permise un péché qu'elle ne connaissait qui lui était presque inconnu. L'ivresse. Dans l'euphorie, les premières heures, le visage de son ancien amant s'effaçait, mais ne restait qu'une douleur teintée de regret celui-ci retombait. Dans son crâne grondaient des tambours infernaux dont le spectacle donnait des maux à la châtaine, ses douleurs mentales en devenaient des physiques après ces nuits-là. Elle regrettait chaque verres qui avaient frôlé ses lèvres, chaque gorgée qu'elle avait prise, elle se maudissait de ne pas trouver une autre manière d'effacer ses souvenirs. Son regard flou se posait sur l'homme à ses côtés, la situation dans laquelle elle se trouvait la terrifiait et ses émotions s'exprimaient avant qu'elle n'ait le temps de réellement s'éveiller. Elle ne cherchait pas comment, elle ne cherchait pas pourquoi. Elle constatait simplement qu'il lui était étranger. C'était la première fois qu'elle se réveillait à côté d'un inconnu, c'était même la première fois qu'elle se retrouvait dans une pièce seule avec un homme qu'elle ne connaissait pas. Minutieuse sur la manière dont elle était perçue par les autres, ses limites avaient été posées dès son adolescence et elle avait toujours fait attention de ne jamais enfreindre ses règles. Jusqu'à aujourd'hui. Elle avait transgressé aux trois règles en un soir et ne trouvait de la réjouissant que l'idée qu'ils aient tout deux des vêtements sur le dos et l'ignorance des gestes qu'ils avaient pu s'offrir. Honteuse, son silence faisait office de réponse à ses mots. « Grace, oui. Soufflait-elle, calmant ses nerfs. Je préfère à ‘princesse’. » Sans une once de reproche, les surnoms n'étaient pas ce qu'elle préférait, pas vraiment étonnant avec un prénom comme le sien. « … Heureusement que l'un de nous deux l'est. » Bricoleur. Si dans ses voyages humanitaires, elle s'était rendue utiles sur tous les fronts, elle n'avait jamais eu à détruire des menottes. « Pas vraiment, non. Pas pour l'instant, du moins. Je ne vois pas comment j'ai accepté d'être attaché à toi et je ne sais pas comment tu as réussi à me convaincre de dormir à tes côtés.  Puisqu'il la tutoyait, elle faisait de même, pour ne pas faire plus coincé qu'elle ne l'était déjà. Le prend pas mal, c'est juste que … Ce n'est pas mon genre. Et ça, ce n'est pas moi non plus. » Disait-elle en levant son poignet attaché aux menottes colorées. Et si un de ses proches l'avait vu dans cet état ? Elle ne préférait ne pas y penser. La fleuriste remettait en place ses vêtements, fuyant le regard du brun face à elle pour ne pas qu'il puisse lire la gêne dans son regard. « Merci de ne pas avoir profité de mon état pour aller plus loin. » Une fois son esprit calmé, son côté de femme trop douce remontait à la surface. Elle savait qu'elle ne devrait jamais remercier un homme de ne pas l'avoir touché, en savant que certaines personnes abusaient des âmes éméchées, ça lui avait semblé une bonne chose. Peut-être qu'au fond, Aeden n'était pas quelqu'un de mauvais.