Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: worry about you |ft Olivia Sam 17 Aoû 2019 - 15:19
worry about you
En une fraction de seconde, l'univers avait décidé que la vie du jeune Kirke allait changer du tout au tout. Le plus fou dans tout ça, c'est qu'il avait fait resurgir des âmes du passé depuis longtemps oubliées, ou du moins, refoulées dans les confins de la mémoire pour éviter de ressentir trop de culpabilité de les avoir lâchement abandonnées. A l'aube de la trentaine, il avait donc des comptes à régler avant de pouvoir poursuivre sa vie tranquillement. Seulement, plutôt que de partager ses doutes et ses fantômes, il avait préféré les garder pour lui seul. La conséquence était plutôt radicale, puisque Judas avait finalement décidé de se renfermer dans son propre monde, en oubliant presque la vie qui l'avait mené jusqu'ici. Dans son silence et ses absences, il réfléchissait, incapable de mettre un mot sur tous les sentiments qui lui passaient par le cœur et l'esprit. Alors, il quitte la douche dont la chaleur de l'eau lui a embrumé l'esprit avant de se rendre compte que son téléphone n'est pas avec lui, ce soir. Poussant un soupir, l'homme décide de s'habiller et au lieu de descendre immédiatement au salon, il fait un crochet par la chambre de son fils, déjà au lit. Comme toujours après sa douche, il lui lit une histoire, discute un peu puis veille jusque tard dans la nuit, ses pas le guidant vers Olivia. Ce soir, le rituel est le même que tous les autres soirs, à la différence près qu'il s'empresse d'aller chercher un soda dans le réfrigérateur avant de partir à la recherche de la jeune femme avec qui il partage allègrement sa vie depuis neuf ans. « Oli, t'as pas vu mon téléphone ? Je pensais l'avoir emmené sous la douche mais je le trouve pas. » Il est loin de se douter de ce qu'il se passe réellement. Lui, il boit une gorgée, pose la canette et cherche sur le canapé, avant de regarder sous le tas de papiers et de magazines qu'il a laissé sur la table basse. C'est clairement pas là, alors il tâte les poches de son jogging en vain, avant de pester à cause de son étourderie soudaine. Fronçant les sourcils, il s'arrête finalement au milieu de la pièce pour réfléchir. Il semblerait que sa meilleure amie ait disparu aussi, et ce, malgré que la maison ne soit pas de la taille d'un palace. « Oli ? T'es où ? T'es aux WC ? » Il se sent un peu con là tout de suite de la chercher comme ça désespérément parce qu'il sait pas où il met ses affaires. Il est complètement dépité, parce que parfois, il se demande s'il finira pas Alzheimer à cause de ses conneries. Il boit alors sa canette, en attendant la jeune femme, et allume la télévision tout en s'installant sur son fauteuil. Avec un peu de chance, un éclair de génie lui passera par la tête dans quelques minutes et il se souviendra de l'endroit où il a abandonné son bien le plus précieux.
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Sam 17 Aoû 2019 - 18:40
Elle se sentait craintive, soucieuse, Oli. Le regard nébuleux et les mains fébriles, tressaillement de l’enveloppe charnelle périlleusement maîtrisable, sa tête prise de vertige. Il suffisait d’un écran lumineux et de quelques mélodies stridentes pour provoquer une inopinée agitation. Les prunelles noisette scellées sur le téléphone et la cascade se déversant sur Judas à l’arrière, toile de fond apocalyptique du ciel qui s’écroulait sur ses épaules frêles, l’écrasant jusqu’à suffoquer, l’asphyxie d’une situation se faufilant entre les doigts. Alors, lorsque le brun quittait la salle de bain et allait veiller auprès de Laël pour lui conter une histoire et discuter, Olivia, dans la précipitation fuyait dans la pièce dressing, la porte fermée avec cette délicatesse propre à la brune. Quelques messages la faisaient douter : et si le cocon dans lequel ils s’étaient bercés ne suffisait plus à Judas ? Qu’il désirait prendre son envol ? Qu’il n’osait pas lui dire qu’il la trouvait incommodante ? Dérangeante ? Irritante ? Multitude d’interrogations présentes dans son esprit, désormais embrumé par des chimères, des songes, doutes et péripéties. Devait-elle obtempérer ? Succomber ? Concéder aux proches qu’ils mentaient depuis le début ? Le palpitant incertain, la voix du brun brisait le silence et enfin, après de longues minutes, Olivia quittait sa cachette. Petite femme du haut de son mètre cinquante-cinq, s’avançant dans le couloir pour trouver le salon. De ceux qui ne parvenaient pas à camoufler leur émotion, le tracas se lisait aisément sur le visage de la poupée. Les sourcils légèrement incurvés et les traits voilés d’un air éploré, ses mains moites tenaient faiblement l’objet, sur le point de rencontrer, embrasser le parquet ancien. « Je… » Elle le lui tendait, l’écran éclairé affichant les messages. « Est-ce que tu vas nous abandonner ? » La voix douce se brisant, confrontation d’une réalité jusqu’alors inimaginable aux mirettes de la Chilienne. « Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Tu peux me dire si tu trouves que je suis envahissante ou que tu as besoin de plus de liberté… » L’humidité débordante dans les iris, Olivia se décomposait, dévastée par toutes ces pensées néfastes dévalant dans son intuition.
Invité
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Sam 17 Aoû 2019 - 21:54
worry about you
Après quelques minutes à patienter, sa colocataire refait surface. D'abord, Judas ne songe pas à se lever. Il fronce les sourcils lorsqu'il tourne la tête vers elle, observe son faciès soucieux. Là, il comprend qu'il y a quelque chose qui ne va pas, que si elle venait de se terrer comme le font les souris en cas de danger, ce n'est pas pour rien. Alors, sans une once d'hésitation, il coupe la télévision qu'il vient d'allumer, et se lève du canapé, son mètre quatre-vingt-douze altérant la luminosité du pauvre lampadaire au dessus de son crâne. Il est pris d'un certain malaise quand le téléphone lui est tendu, et qu'il aperçoit le nom de Noa sur l'écran, ainsi que les derniers messages échangés. Lèvres pincées, il sent que ses mains deviennent moites d'inquiétude, et il se fige dans ses gestes, incapable de savoir s'il doit prendre Olivia dans ses bras ou s'il doit au contraire laisser un espace entre eux. Tantôt il pense mentir, tantôt il a envie de dire la vérité. Le dilemme se fait dans son esprit confus, alors qu'elle parle, la voix brisée. Il attrape le cellulaire qu'il cache dans la poche droite de son pantalon, sa main venant s'emparer de la paume de la chilienne, jugeant que ce contact pourrait la rassurer et lui prouver qu'il ne ment pas. Il a la boule au ventre, il cherche ses mots, plus fragile qu'il ne le laisse penser habituellement. « Non, je vais pas vous abandonner. » Il en serait incapable. Et pourtant, il comprend l'inquiétude de son amie, car cette dernière avait elle-même subi l'abandon de nombreuses fois, et impuissant, il n'avait pu la réconforter qu'après coup. Cependant, ce soir, il était hors de question qu'il la quitte, parce qu'il était attaché à elle, et que rien n'effacerait les neuf années passées à ses côtés. Il lui suffit de penser à la tristesse qui envahirait alors Laël, son fils, leur fils à tous les deux, si jamais il venait à partir. Cet enfant avait besoin d'un père, et Olivia, plus que jamais, besoin d'un meilleur ami sur qui compter. Lui aussi, malgré les silences, ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il ne serait rien aujourd'hui sans elle. « Tu n'as rien fait de mal et tu n'es pas envahissante, Oli. » Soupir aux lèvres, il relâche sa main, passe la sienne sur son propre visage en commençant à faire les cent pas, incertain, le temps de trouver les bons mots. Seulement, il sait que peu importe ce qu'il va dire, il y a de fortes chances pour que Olivia se sente mal et fonde en larmes, tout ça par sa faute. « Je l'ai croisée par hasard l'autre nuit, c'est tout. » Non, ce n'est pas tout et il le sait bien. Haussant les épaules, ses pas le ramènent vers la brune alors qu'il tend la main vers elle, soucieux de son état. « J'étais inquiet, parce qu'elle était encore à la rue. Et ça fait longtemps, tu sais. J'l'aimais bien et.... Je sais pas, j'pouvais pas repartir une deuxième fois sans rien dire. » Il sait qu'il n'a aucune excuse, et la honte commence à se faire ressentir. Alors qu'il semble calme, détaché, à l'intérieur, il est dévasté. Il s'en veut qu'Oli soit dans un tel état par sa faute. « Tu veux pas t'asseoir, un peu ? Je vais aller te chercher un verre d'eau, ou un thé. Tu veux un thé ? » Il propose ça, c'est con, mais il se dit qu'au moins, ils auront pas juste à se regarder dans le blanc des yeux pendant qu'il avouerait son crime d'avoir voulu recontacter son ex après l'avoir croisée une première fois. Il en a parlé à personne, mais ça le travaille tout ça. Il sait plus où se mettre, il sait plus quoi faire. En revanche, il sait une chose, c'est qu'il n'a pas envie de choisir entre ces deux femmes. Olivia est importante depuis toujours, elle a toujours eu une place de choix dans son cœur que les autres femmes n'ont pas. Même s'il n'a pas pu retrouver ces sentiments d'amour comme il les avaient ressentis avec Noa depuis neuf ans, Oli avait su lui apporter une stabilité dans sa vie. Grâce à elle, il avait une famille et il avait eu envie de s'en sortir, malgré tous les maux du monde qu'il portait en lui. Il ferait tout pour elle, il avait une dette et aujourd'hui il n'était pas sûr de l'avoir remplie. Lentement, hésitant, il pose sa main sur l'épaule de la jeune femme qu'il surplombe de sa grande taille. Pourtant, d'ici, il se sent tout petit tellement il se sent gêné par la situation. « Viens dans mes bras. Je suis là et je vais pas partir. » murmure-t-il, passant ses bras autour d'elle pour l'enlacer. Il veut lui faire comprendre qu'il est là, qu'il est désolé pour tout. Et même si ça le tue, il lui expliquera la situation, parce qu'il a besoin d'en parler et qu'elle a toujours été la seule personne à qui il a osé se confier.
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Dim 18 Aoû 2019 - 23:41
Les mirettes ombragées, la vicissitude était telle l’irascibilité d’une tempête, ouragan dirimant, tumulte des eaux, des éléments miroitant la destruction d’un monde, univers impitoyable. La douleur était comparable aux caprices météorologiques, si bien que la brune se sentait ravagée par ces quelques mots. Puissance évocatrice des lettres assemblées, capable d’annihiler l’autre et de susciter l’épouvante, l’état navrant d’Olivia était évident, comme le nez au milieu de la figure. Ainsi, les mains fébriles, jambes semblant se dérober sous son ossature épaisse, la Chilienne laissait voir tout son tracas à Judas. Pour lui, elle n’avait jamais eu aucun secret, peut-être l’unique à pouvoir prétendre la connaître sur le bout des doigts. Et il connaissait ce regard gorgé de tourments, d’incertitudes, mais pas habitué à ce que ces prunelles songeuses le concernent, lui qui avait pour habitude de l’épauler, l’enlacer lorsque le destin semblait s’acharner sur elle. Alors, Olivia tremblait, tendant nerveusement le cellulaire recherché et les mots directs, pas du genre à tourner autour du pot, parce que les réponses étaient nécessaires. Les doigts enlacés, elle ne quittait pas un seul instant les prunelles de Judas, répondant directement par la négative malgré les signes évident d’un malaise palpable. Nervosité grandissante, parce qu’elle savait, Oli. Il faisait les cent pas, déambulant dans ce semblant de chaos, les cendres se coinçant entre les orteils, ossements perçant les talons du jeune homme, sous les mirettes bienveillantes de l’étrangère. « Je comprends… Ou peut-être pas, mais… C’est délicat. » Qu’elle expliquait, Olivia, les lèvres pincées et le regard baissé en direction du parquet, celui qui lui semblait flou l’espace de quelques secondes. Météorite heurtant son faciès de plein fouet et sa mâchoire qui se resserrait : malgré les nuits passées dans d’autres draps, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que cette histoire mènerait à leur perte. « Non. » Ravale ton thé, Judas, que son esprit criait alors qu’elle s’éloignait de cette étreinte proposée, les larmes aux yeux et bientôt, le naufrage sur l’arrondi de ses joues, pommettes rougies par le chagrin à venir. Les mains serrées contre sa poitrine et ses pas la menant en arrière, imposant ainsi une distance non négligeable entre eux, Olivia détournait le regard, prenant appui contre l’ilot central de la cuisine. « Tu mens. » Obnubilée par la triste vérité d’un abandon bien trop amer en bouche, elle le regardait comme si elle se confrontait au plus grand criminel d’Australie, horrifiée par la simple pensée de se retrouver seule, possiblement en conflit avec Laël pour lui avoir caché la vérité tout ce temps. « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? » La voix qui se brisait et les doigts se serrant entre eux, Olivia perdait pied, accablée par ces maudits messages, qu’elle aurait mieux fait, ne jamais connaître.
Invité
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Lun 19 Aoû 2019 - 12:17
worry about you
L'orage semblait soudain planer autour du havre de paix dans lequel ils s'enfermaient depuis des années. La tempête était à l'approche, plus puissante, plus violente que jamais. Elles étaient rares, les fois où l'harmonie était menacée comme aujourd'hui. Comme pour chacun des couples sur cette planète, qu'il soit vrai ou faux, il y avait eu des moments de doutes, des disputes et des haussements de voix, mais jamais d'une telle ampleur. Jusqu'ici, le jeune australien n'avait pas osé lever la voix. Ce soir, il avait lancé une bombe sans même le vouloir, à cause de ses mensonges, encore et toujours. Olivia était la seule personne au monde à qui il n'avait jamais menti. Avoir caché le retour de Noa dans sa vie est l'erreur qu'il n'aurait jamais dû commettre. Désormais, son esprit est pris de sombres tourments alors qu'il essaie de s'expliquer. C'est facile, quand il s'agit d'une femme ou d'un homme dont il n'a partagé qu'une seule nuit et dont il n'a que de vagues souvenirs, ça l'est un peu moins quand la rencontre hasardeuse est un fantôme du passé. Il sait qu'il a dépassé les bornes, il le voit au comportement d'Olivia, qui n'a plus rien de rationnel. Il lui a fallu seulement quelques secondes pour qu'elle redevienne une adolescente effrayée, la même que celle qu'elle était lorsqu'il lui avait proposé ce plan complètement fou, pour qu'elle ait la chance d'avoir une vie meilleure que celle déjà connue. Et cette distance qu'elle met entre eux, Judas la déteste. Il n'a jamais supporté cet éloignement significatif d'une colère profonde, qui ravive chez lui de lointains et douloureux souvenirs. Alors il s'arrête, se confronte à son regard, les bras ballants, interdit. Là, il ravale sa fierté, ne sait plus comment agir. Y'a plus de raison de se demander ce que Jonas aurait fait à sa place, parce que Jonas se serait jamais foutu dans une telle situation. « Je mens pas ! » Sa voix part dans les aigus malgré lui, l'air soucieux peignant son visage. Son regard se perd vers le plafond, il sait qu'il risque d'alerter le petit s'il crie. Alors il prend quelques secondes pour respirer et pour réfléchir à la situation. « Arrête, tu vas rien lui dire. » s'offusque-t-il, comprenant très bien qu'elle voulait parler de Laël. « Que j'aime Noa ou n'importe quel autre nana, ça changera rien. » Il lui faut quelques secondes le temps de se rendre compte des révélations qu'il venait de faire contre son gré. Là, il se sentait furieux, il était prêt à prendre la fuite tellement il avait honte. Une impression d’asphyxie lui pendait déjà aux poumons, et il se détourna, contourna l'îlot pour venir se servir un verre d'eau qu'il engloutit aussitôt. Mais rien à faire, il se sentait oppressé, ne supportait pas ce qu'il venait de s'avouer à lui-même. Tout ça, c'était absurde. Ces sentiments qu'il recevait aujourd'hui en pleine face, il n'en avait pas conscience à l'époque. Maintenant, dix ans après, c'était trop tard pour faire marche arrière. « Si tu veux tout savoir, elle m'en veut encore d'être parti avec toi. Y'a plus rien entre elle et moi. Et ça, je savais que je faisais une croix dessus quand j't'ai suivi. » Sa tête le tourne, mais ça ne l'empêche pas d'abandonner son verre vide pour s'approcher d'Oli, calant sa carrure imposante contre l'îlot central, croisant les bras sur son torse alors que son regard se pose sur Olivia à ses côtés. Il s'en veut, qu'elle subisse de tels tourments par sa faute, et rien que la vue de la jeune femme l'incite à baisser le ton. « J'te mentirais si j'te disais que je l'aimais plus. » se confie-t-il d'abord, poussant un léger soupir alors qu'il se met à fixer le vide. « Si j'avais voulu t'abandonner, je l'aurais fait quand j'avais vingt ans. J'avais mille raisons de pas vouloir être père. Mais j'suis resté avec toi. Oli... On est une famille. Laël est mon fils, autant qu'il est le tien. J'ai jamais voulu être avec d'autres que vous. » sincère, son regard se perd sur l'immensité du salon qui leur fait face, observe chaque meuble et chaque photo, témoins de leur histoire. Tout ça, c'était réel, ça lui rappelait les bons et les mauvais moments. Il aurait jamais pu avoir tout ça s'il était resté à la rue, s'il avait pas voulu prendre le risque qu'ils construisent une famille. « Tu as vraiment envie de lui dire la vérité, un jour ? » demande-t-il finalement, le cœur serré. Il n'ose pas imaginer les répercussions de cette histoire sur le jeune garçon. Si ça se trouve, il serait le seul à ne pas supporter de faire face à la vérité. Parce que même si son rôle n'avait été qu'être un soutien, il s'était vraiment senti père et y avait toujours mis toute son énergie. Les enfants sont imprévisibles, et il doutait fortement de pouvoir supporter que Laël lui en veuille d'avoir fait semblant toute sa vie.
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Lun 19 Aoû 2019 - 22:44
Troublée, elle n’était pas encline aux tendresses, Olivia, pourchassée par cette vérité déstabilisante. Plus froide que jamais, son enveloppe charnelle tremblait, la terre instable sur laquelle ses pieds étaient posés. Instinctivement, sûrement son aura de mère, la Chilienne pensait à Laël : comment son bijou allait réagir, le jour où la vérité éclaterait ? Allait-il lui faire la guerre ? La haïr ? Se sentir honteux de connaître ses origines, là d’où il vient ? Ou se montrerait-il compréhensif face à ce mensonge dans lequel, les amis se faisaient passer pour un couple heureux, tandis que le sort semblait s’abattre sur eux ? Tant d’interrogations qui faisaient paniquer Olivia, incapable de maintenir une proximité physique ni même un seul échange visuel. Elle n’y arrivait pas, faire semblant que tout irait bien, alors que l’avenir s’avérait incertain désormais, suite au retour de l’ex de Judas et de ses sentiments fraichement avoués, face à elle. Il ne pouvait pas retourner avec elle : et si Laël le voyait ? Le surprenait avec la femme ? Que pourrait-elle lui dire ? Agir comme une femme brisée ? Non, parce que cette relation ne lui faisait rien ressentir rien. Juste de la peur, crainte du futur pour cet enfant tant aimé, pour qui Olivia donnerait tout, absolument tout ce qui était en sa possession. Et puis le ton montait, entraînant un mouvement apeuré des sourcils chez la brune, effrayée lorsque les voix s’échauffaient, ne pouvant pas s’empêcher de repenser à ce viol qui l’avait détruite. Muette, comme si sa langue s’était évaporée, Olivia ne disait rien, pas un son ne quittait ses lèvres charnues. « Même si tu l’aimes, tu dois comprendre que ce n’est pas possible, pour Laël. » La question ne s’était jamais posée lorsqu’il s’agissait de relations éphémères et même si Olivia ne s’était donnée qu’à un seul homme depuis son viol, elle avait caché son secret, son fils et l’existence de Judas, jusqu’à l’explosion. Il avait su, son ex, la vie qu’elle menait et en demandant des explications, Olivia s’était renfermée, imposant une rupture, s’en allant avec le coeur brisé, persuadée d’avoir perdu l’amour de sa vie. « Je sais que tu nous aimes, que tu as tout sacrifié pour nous. » Il s’approchait, le blond, prêt à gagner du terrain mais la basanée s’éloignait, quelques pas en arrière alors que des larmes coulaient sur son visage. « Il faudra bien un jour… » Olivia tentait d’étouffer ses sanglots, les mains sur sa bouche et la fuite évidente. Pas légers sur le parquet jusqu’à la chambre, éloignée de celle du petit pour fermer la porte derrière elle, le dos plaqué contre le bois alors que ses fesses s’appuyaient sur le sol, dévastée.
Invité
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Mar 20 Aoû 2019 - 18:15
worry about you
Faire face à la vérité était toujours une épreuve pour n'importe qui. Ce soir, c'était pire que d'habitude. Oui, il était au courant que même s'il avait des sentiments, il se devait de les taire, et qu'il ne pourrait jamais vivre une belle histoire comme il l'aurait voulu. Sa belle histoire, bien qu'elle ne ressemble pas à celle de tous les autres, était parvenue à lui donner un aperçu de ce qu'étais le bonheur et ce, malgré les étapes douloureuses traversées. Pour ça, il était reconnaissant envers la chilienne. « Je sais. » Ce n'est qu'un souffle entre ses lèvres, une note de plus sur la chanson de la tristesse et du désespoir. Au fond, avec l'âge, il se demandait ce que ça pouvait faire que d'être amoureux, lui qui ne l'avait jamais vraiment été. Bien qu'il ne soit pas romantique dans l'âme, il aurait voulu connaître le sentiment que cela procure, de se réveiller aux côtés de la personne aimée, de pouvoir apprécier ses caresses et ses doux sourires au petit matin. Tout ça, il le sait, ne sont que des rêves inachevés, provoqués par l'approche de la trentaine. Les choses s'étaient envenimées à cause d'un lointain souvenir, et il était persuadé qu'il ne lui faudrait que quelques semaines avant de se rendre compte de l'évidence. Pour le moment, son regard plein d'incompréhension suit la silhouette de la jeune femme, qui tente de lui échapper par tous les moyens. Il ne lui en faut pas plus pour comprendre qu'il l'effraie. Pas étonnant, avec sa grande taille et son air de mec sortant juste de taule à cause de ses tatouages et de ses piercings, y'a de quoi avoir peur. Pourtant, il oserait jamais lever la main sur elle, ni sur quiconque. Il sait que la violence n'aboutit jamais. « Si on me demandait de réécrire mon passé, je changerais rien de ce que j'ai vécu avec toi ou Laël. » En revanche, ce qu'il s'est passé aux États-Unis, si. Il trouverait un moyen de mourir à la place de son défunt jumeau, aussi tragique soit cette histoire. C'est quelque chose qu'il dit pas, car il serait que ce serait lancer une bombe supplémentaire, et Olivia n'avait pas besoin de ça. Il devait trouver un moyen de la rassurer, de la convaincre qu'il ne partirait pas. Dans sa tête, il sait qu'il le fera pas. Il déteste fuir les conflits, il préfère régler les choses tout de suite, sinon, il peut se mettre dans des états pas possible, tourner en rond et ruminer sans voir une once de positivité dans ce monde. « Je sais que tu as sacrifié beaucoup aussi, Oli. » Jouer la carte de la compréhension semble être la meilleure solution, d'après lui. Il laisse d'ailleurs échapper un soupir alors qu'elle quitte son champ de vision, ses pas la menant dans le sombre couloir. Il a remarqué que c'était une manie chez elle, de se cacher quand ça va pas, et il sait à quoi c'est dû, que si elle avait pas subi de tels tourments par le passé, elle n'agirait pas ainsi, ne serait pas si fragile. Et lui, s'il avait réfléchir par deux fois avant d'agir, il aurait pu être moins con et ne pas la mettre dans un état pareil. Il repasse une main dans sa chevelure blonde retenue par le gel, tandis que sa main vient s'emparer du téléphone dans sa poche, objet du crime qu'il abandonne sur l'îlot de la cuisine, tandis que ses pas s'embarquent sur le même chemin que celui emprunté par la jeune femme quelques secondes auparavant. Il l'entend sangloter dans sa chambre, et il s'assoit contre la porte, dans le couloir, imaginant leurs dos se faire désormais face. Là, il reste silencieux, il trouve pas les bons mots. C'est fou ce qu'il culpabilise. Il est impuissant, peut sentir son cœur remuer contre sa poitrine à chaque fois que ses poumons manquent d'air. Là, il aurait bien voulu une clope, mais il sait que c'est contre nature, que c'est se précipiter jusqu'à sa propre mort. « J'arrêterais de la voir si c'est ce que tu veux. » Son cœur palpite, chaque battement l'empêche de respirer correctement. Son corps lui hurle de faire attention, lui rappelant sa fragilité d'être humain, sa tête lui hurlant qu'il est fou, qu'il arrivera pas à tenir sa promesse, parce qu'il est trop attaché et qu'il a l'impression d'avoir neuf ans à rattraper avec elle. Et il sait que tout ça n'est que caprice. Qu'il n'est qu'un gamin à la recherche d'un temps perdu. « Est-ce que tu veux que je te laisse, que j'aille dormir ailleurs ? » demande-t-il, le regard dans le vague, ne sachant pas s'il souhaitait vraiment connaître la réponse dans l'immédiat. Il avait peur que malgré tout, elle lui dise de partir, aussi loin que possible et de ne jamais revenir. Que leurs chemins ne soient obligés de se séparer parce qu'il avait trop fait le con. Son regard glisse sur la porte de la chambre, pallier aussi infranchissable que la barrière qu'Olivia venait de placer entre eux. Si jamais elle souhaitait ouvrir cette porte pour uniquement le ruer de tous ces coups qu'il mérite, il la laisserait faire. Parce qu'il l'aime beaucoup trop, et que s'il avait été capable de détacher son âme de son corps quelques secondes, il se serait frappé lui-même jusqu'à ce que la douleur finisse par être une envoûtante habitude.
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Jeu 22 Aoû 2019 - 9:30
Olivia ne remettait guère en cause la présence ainsi que l’engagement de Judas auprès de Laël, non. Sans lui, sans son soutien, la Chilienne solaire n’aurait pas tenu, s’effondrant à la moindre péripétie, les os brisés et sans aucune possibilité de les rassembler afin de bâtir un meilleur squelette. Parce qu’elle l’avait dans la peau, Oli, le considérait comme son ami, partie entière de son être, meilleur allié et partenaire de vie, alors la brune ne s’imaginait pas sans lui. Qu’importent les obstacles et entraves, ils les avaient surmontés, main dans la main, mais il semblait bien que le grand boss en fin de jeu venait de pointer le bout de son nez. Pas les épaules pour supporter une telle décharge émotionnelle, Olivia optait pour la fuite, reculant de quelques pas alors que le blond s’approchait, tentait d’établir le contact alors que les plombs avaient pété. « Je ne doute pas de ce que tu ressens pour nous, Judas… » Et elle n’en avait jamais douté d’ailleurs, confiance reine entre ces deux âmes peinées, tentant, à leur manière, de maintenir le cap afin de ne pas sombrer ni d’atteindre le point de non-retour. Alors, plus aisé pour elle de fuir, la petite brune s’en allait, rapidité de ses gambettes, jusqu’à la chambre où la porte se refermait avec douceur. Contraste de sa croupe claquant le sol et de ses sanglots bruyants, étouffés contre son avant-bras. Les mots de Judas heurtaient l’étrangère, coup de poignard octroyé en plein palpitant, si bien que le souffle lui manquait quelques secondes, interloquée et profondément outrée par ce qu’il lui disait. « Quoi ? » Comment pouvait-il croire une telle chose ? Que s’en aller loin d’elle pourrait arranger les choses ? Chute de quelques étages et son organe vital qui cessait de battre, la nausée proche et le regard voilé d’un tissu arachnéen. Élan de rage, mêlé à l’incompréhension : Olivia avançait et tout en restant assise, ouvrait la porte. Prunelles qui se perdaient sur le visage de Judas avant de le pousser de ses paumes faibles, dans une légère impulsion qu’elle aurait aimée, plus violente. « Comment est-ce que tu peux penser ça ?! Que je désire que tu t’en ailles alors que je flippe au quotidien que tu m’abandonnes ?! » Elle hurlait Olivia, les larmes jamais bien loin et la gorge nouée. Silence assourdissant et quelques petits pas se faisaient entendre, Laël approchait, lui-même en larmes face à ses parents. « Je vous entends depuis tout à l’heure... » Et le ciel s’écroulait de nouveau sur ses épaules. « Pourquoi est-ce que vous vous disputez ? » Qu’il demandait en s’agenouillant pour être à la hauteur de ses parents. « Tu pleures ? » Alors, Olivia venait l’enlacer, un peu plus fermement, le visage contre son épaule et ce silence mortifère autour d’eux, tandis qu’une paume s’aventurait jusqu’à celle du blond pour l’enlacer.
Invité
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Ven 23 Aoû 2019 - 12:08
worry about you
Il bronche pas, il la laisse le pousser quand elle ouvre la porte pour lui faire face, la colère se dépeignant sur son joli visage. S'il dit rien, c'est qu'il estime qu'il a mérité d'être traité ainsi, tel le connard qu'il est. On lui a déjà dit, qu'il était con, incapable de faire face aux pires situations, faisant des conneries même sans le vouloir. « J'suis jamais parti avec qui que ce soit en neuf ans Olivia. Alors pourquoi je t'abandonnerais aujourd'hui ? » Sa voix est calme, parfait contraste entre son tempérament et celui, de feu, de la jeune chilienne. Il sait en même temps que, peu importe les arguments qu'il posera, elle ne l'écoutera pas. Parce que dans son esprit, elle s'imaginait déjà finir sa vie seule avec son fils, tout ça parce qu'il avait eu le malheur de se rendre compte qu'il pouvait encore avoir des sentiments pour son ex. C'est de sa faute, oh ça, il en est conscient, et il s'en mord déjà les doigts. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il a conscience que tout ce qu'il ressent ne mènera nulle part. Lui et Noa, c'est une histoire du passé, et il doute avoir le droit à une autre chance avec elle. Elle méritait mieux que lui, qui s'était barré sans même la prévenir, lui faisant subir sa première peine de cœur. Olivia, elle est ce qu'il y a de plus précieux pour lui à ce jour. Même s'ils ne sont pas en couple, elle est sa meilleure amie, la seule personne sur Terre qui le connaît mieux que personne. Et alors qu'il veut se justifier une nouvelle fois, le regard d'Olivia se perd sur une silhouette dont la voix lui vient à rebours. Leur querelle a fini par alerter Laël. Face à ce spectacle, l'australien reste muet, la gorge trop serrée pour parler. Bien que le mensonge soit d'habitude facile, Judas ne trouvait rien à dire pour expliquer cette dispute à leur fils. Quand on essaie d'embobiner un adulte ou un ami, les choses sont toujours plus aisés que lorsque l'on s'adresse à un enfant. « C'est rien. Papa et maman ne sont pas d'accord sur quelque chose, ça arrive. » C'est lamentable. Cette excuse, elle n'a aucun sens. Elle ne fait que leur embrouiller l'esprit, que de pointer du doigt ce désaccord et cette bombe qu'ils ne parviennent pas à désamorcer. Regard porté sur le petit, il dévie sur la jeune femme quand elle enlace leurs mains, poussant un soupir discret alors qu'il se rapproche pour les serrer tous les deux dans ses bras, espérant que sa tentative de rapprochement ne soit pas une fois de plus mal prise. Les voir pleurer tous les deux, ça le rend mal. Quand il les voit comme ça, Judas se dit qu'il est un mauvais père de famille, qu'il n'est pas capable d'endosser correctement le rôle qu'il a volontairement pris. Pinçant les lèvres, il observe les deux figures près de lui, vient caresser les cheveux du petit garçon pour tenter de le rassurer. « Est-ce que vous avez envie que papa fasse du chocolat chaud et du pop corn, pour qu'on regarde tous ensemble un dessin-animé à la télé ? » Pour s'installer ensemble le temps de retrouver le sommeil et le confort de la maison, pour essayer de passer outre la dispute qui a animé la maison pendant trop longtemps. Il sait que c'est faible, comme proposition, mais c'est tout ce qu'il a trouvé pour le moment. Alors, tendrement, il vient embrasser le front de Laël, puis celui d'Olivia, ne supportant pas les tensions qui les animent pour une histoire de cœur. « Et demain, après l'école, on ira au parc aux trampolines après être allés acheter un goûter chez Circé. » lance-t-il, regard dans le vague alors qu'il tente de réinstaurer un climat de paix et de confiance au sein du foyer, rappelant à leur fils leur rituel père-fils qu'ils exécutent à chaque fois qu'il se charge d'aller chercher le petit à l'école.
Sujet: Re: worry about you |ft Olivia Lun 26 Aoû 2019 - 0:31
Peut-être qu’il fallait juste l’arrivée de Laël pour calmer les deux adultes, lorsqu’un était désespéré par la situation, se contentait d’encaisser, l’autre était en larmes, en train de rompre avec l’optimisme et de se réfugier dans ses plus grandes peurs. Elle ne disait plus rien face à l’enfant, mais la brune endurait, meuble de rangement qu’était son intérieur, Olivia avait pour maudite habitude de conserver, jusqu’à l’explosion. Laël en larmes, la blogueuse l’attirait contre elle et l’enlaçait tendrement, tout en cajolant la main de Judas. Au fond, ce n’était qu’un voile de culpabilité qui embrumait ses prunelles : l’impression de priver le blond d’une vie meilleure, de le séquestrer dans une telle situation qui était la sienne, supprimer son bonheur qui l’attendait ailleurs, le boulet nommé Olivia au pied. Tremblante et désespérée, la muette serrait le jeune garçon de ses bras chancelants et s’en éloignait une fois le tumulte apaisé, les larmes encore aux yeux, cette même sensation d’étouffement la secouant. « Je préfère aller me coucher. » Qu’elle confiait, Olivia en se levant, reculant de quelques pas pour disparaître dans la chambre que le faux couple partageait afin de rendre plus crédible l’histoire aux yeux de Laël. Si c’était embarrassant au début, ils n’étaient jamais à l’abri d’un Laël sauvage, surgissant dans une chambre où les parents ne dormaient pas ensemble. Silence réconfortant, malgré le trouble et la crainte installés, la Chilienne ouvrait la fenêtre pour se réfugier sur le balcon. Croupe aplatie sur un des fauteuils et un livre de photos numérique sur les cuisses, ses doigts glissaient sur les photos, écran éclairé qui laissait défiler quelques illustrations durant sa grossesse ou les premiers mois du garçon. Et, inévitablement, Olivia pensait au négatif : lorsque le secret ne serait plus et que Laël apprendrait d’où il venait, que son père n’était rien d’autre qu’un violeur, que son existence avait été souillée, mais que ce petit homme, son portrait craché, était la plus belle chose de sa vie. Un sourire aux lèvres et enroulée dans une couverture, la jeune femme se laissait aller à une contemplation des clichés, cette risette joyeuse aux lèvres, certainement le palpitant plus léger, aérien.