I worry this is how I'm always gonna feel Ft. Annabeth

Combien de jours ce sont-ils passés déjà ? trois ? quatre peut-être ? ou alors cela fait peut-être déjà une semaine ? Je n'arrive plus vraiment à me situer dans le temps. Au repos forcé par mon patron, tout les jours se ressemblent. Je me lève de mon lit pour aller jusqu'au canapé et inversement avec parfois un petit détour par le sol de la salle de bain. Je me nourris allègrement de plat préparer. Je n'ai plus la force de rien à part contempler le vide et me remémorer le chaos de ma vie. Je me sens comme une coquille vide qui tourne en rond dans son appartement, avec la même chanson qui tourne encore et encore. Comment j'en suis arrivé là ? Toute seule comme une grande, comme je le fais toujours. J'ai cru que pour une fois, quelqu'un m'avais choisi pour qui j'étais. J'ai cru qu'Ari avait enfin remarquer mon existence, comme si depuis mon retour de Londres je n'étais plus transparente. Sauf que le schémas s'est répété, comme si le sort s'acharnait ou alors que j'étais trop idiote pour comprendre que je ne serais jamais le premier choix. Aussitôt nous nous étions embrassé, voilà qu'il fonçais à toute vitesse dans les bras d'Avery pour une partie de jambe en l'air. Comment j'avais pu croire qu'il pouvait s'intéressé à moi ? Pire qu'il pouvait éprouver ne serait-ce qu'un millième de ce que je ressens ? Sauf que la douleur ici était décuplé par rapport à celle que d'il y a 5 ans. Parce que si il y a cinq petites années mes sentiments était désespérés, il n'y avais aucun espoir, cette fois-ci il y avais eu ce baiser. Il n'y a rien de plus douloureux que l'espoir.  

Seulement, en ouvrant mon frigo aujourd'hui, je m'étais rendu compte qu'il était totalement vide à part deux cornichons qui se battaient en duel dans le fond d'un pot en verre. J'ai donc enfilé un gros sweat noir oversize et je suis sortie pour faire des courses, capuche sur la tête pour être le plus transparente possible. Une fois au supermarché je prends un caddie et commence mon tour, faisant tombé des tonnes de cochonneries dans mon caddie. Non, être vegan ne m'empêche pas de manger de la malbouffe même si cela me limite tout de même. Chips, beurre de cacahuète, chocolat noir... mon caddie n'a absolument aucun sens. C'est alors que je remarque une jeune femme, que je ne reconnais que trop bien : Annabeth. La soeur d'Ari... évidemment. Je suis tentée de baisser la tête te de changer de rayon, parce que je ne me sens pas d'assumer ça maintenant. Je ne veux voir et parler à personne, je veux juste rentrer chez moi. Mais, ma conscience me stoppe bien vite et me pousse à la saluer, de toute manière je crois qu'elle m'a vu. J'approche et tente d'afficher un sourire sur mon visage qui ne doit tromper que moi. - Hey, ça me fait plaisir de te croiser ! Comment tu vas ? Pitié ne me retourne pas la question...  

J'ai l'impression d'errer tel un fantôme dans les allée du magasin, remplissant mon caddie sans réellement faire attention à ce que je prends hormis la mention "vegan" tant convoitée et assez rarissime. Je sors un peu de ma torpeur pour saluer Annabeth. J'aurai peut-être préféré continuer de jouer les femmes invisibles mais je ne veux pas être odieuse et mal polie non plus, même dans la plus sombre des dépressions, je fais passer le bien être des autres avant le mien.

- On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a je dirais...

Je vois qu'elle me détaille et remarque alors ma mine affreuse et probablement mon caddie aberrant où le seul légume vert présent est un pot de cornichon géant. Journée difficile ? Si seulement ce n'était qu'une journée.

- Je crois que c'est toute la semaine à ce stade...

Ce n'est plus difficile, c'est insurmontable. C'est comme si tout mon corps était devenu douloureux. Quand elle précise que c'est seulement si je veux en parler... Je me rends compte qu'il serait peut être délicat de lui dire que le principal concerné par mon état pitoyable est son frère.

- Le gars avec qui je pensais qu'il se passais quelque chose s'est envoyé en l'air avec son ex. C'est ma faute, je me suis brûler les ailes toutes seules en pensant qu'il y avais quelque chose entre nous, j'ai cru que je lui plaisais...

Parce que bon... quand on embrasse quelqu'un c'est que cette personne nous plais non ?  C'était vachement trompeur. Mais comment j'ai pu croire que je pouvais rivaliser ? En tout cas, je crois que j'ai bien fait de ne pas citer Ari et de rester flou sur la personne... sauf si elle sais qu'on se parlais...? Non... Pourquoi lui aurait-il parler de moi ?

Tu sais quoi ? Je suis pas contre le truc plus fort !

Boire quand on est déprimé est probablement dans le top des mauvaises idées, mais je crois que j'en ai plus rien à foutre. Embrassons l'autodestruction !

Annabeth penche la tête sur le côté à ma déclaration comme si elle réfléchissais à quelque chose mais j'ignore vraiment quoi. Quand j'accepte de succomber à l'alcool elle me propose de la Pina Colada. Quelle bonne idée ! J'avoue qu'à Londres je buvais souvent des Gin Fizz vu qu'ils produisaient pas mal de Gin sur place. Mais je ne suis jamais fermée à des saveurs différentes !

- J'adore la noix de coco ! Vendu pour la Pina Colada c'est parfait !

De toute manière je ne suis pas en état de négocier ou réfléchir à quoi que ce soit. C'est un miracle déjà si mes pieds me portent encore sur mes jambes. Je la suis alors qu'elle se dirige dans les rayons pour trouver le nécessaire. Je dois avoir l'air davantage d'une ombre plus que d'un être humain. Ce qui est drôle, c'est que je me disais que mon coeur ayant déjà été piétiner par mon ex, rien de pire ne pouvait arriver. Finalement, si... je venais de me faire broyer mon coeur et ma confiance en moi. A y réfléchir en fait... ce n'est pas vraiment drôle.

- Je ne savais même pas que l'on pouvais avoir une boisson nationale. Est-ce qu'ici la boisson nationale serait la bière du coup ?

On sort finalement avec nos courses et tel une feuille poussée par le vent, je me laisse porter jusqu'à me retrouver chez elle. Une fois chez elle, je l'imite et retire mes chaussures. Je retire également pour la première fois ma capuche, dévoilant mes cheveux attaché dans un chignon négligé. Je m'installe et la regarde faire les cocktails, presque fascinée par ses gestes. J'attrape mon verre et j'ai un moment d'arrêt quand elle énonce très clairement les faits, sans nom de code, ni doute. Alors... Ari lui as parlé de ce qui se passait entre nous ? Je sens mes yeux me brûler et comme par miracle, je parviens à trouver de nouvelles larmes.

- Oui. Lors de notre dernière rencontre on s'est embrassé, on ne s'était rien promis et on a dit qu'on se laissait porté mais... J'avais pas prévu qu'on avait le droit de se laisser se porter dans le lit de nos ex respectifs. Je pensais qu'il se passais quelque chose on s'écrivait et s'appelait pratiquement tout les jours... Puis soudain il est devenu bizarre. Je me suis pointé à la sortie de son boulot et là il m'a annoncé... ça.

Retracer les évènements me tordait le coeur douloureusement et les larmes perlaient sur mes joues roulant sur mes pommettes jusqu'à ma mâchoire. Je bois une longue gorgée de Pina Colada, vidant pratiquement la moitié de mon verre.

- Mais je peux m'en prendre qu'à moi, j'ai cru que j'étais une fille que je n'étais pas. Le genre de fille a qui on s'intéresse, je devrais savoir depuis le temps que je serais éternellement le second choix quand le premier ne veut pas de toi.

Si je m'attendais à toutes les réactions, la sienne je ne l'avais pas vu venir. Elle me secoue clairement dans sa réponse, cependant c'est difficile pour moi de l'entendre. Je serre les dents et mes larmes continuent de couler. J'apprécie son optimisme vis-à-vis de moi mais je ne parviendrais pas à changer l'image que j'ai de moi en un claquement de doigt. Quand elle reprend avec une voix plus douce, je lève de nouveau le visage vers elle après avoir essuyer mes joues même si celle-ci seront mouillés dans peu de temps je pense. Il lui avais parler de moi ? Si il comptais tenter une histoire avec moi... pourquoi as-t-il tout foutu en l'air ? Juste pour une partie de jambe en l'air ? Si ce n'était que ça, il pouvait toujours frappé à ma porte.

- Il t'a parlé de moi alors ? Je ne comprends pas... quand il me l'a avouer, il semblait bien voir qu'il avait fait une connerie, que c'était clairement une trahison. S'il le savais, pourquoi il a sauter à pied joint dans cette connerie au risque de foutre en l'air un truc naissant ? J'espère pour lui que c'était une sacrément bonne partie de jambe en l'air, sinon c'était cher payé.

Si ce n'était qu'une partie de jambe en l'air, parce que cela ne m'étonnerais pas que tout recommence entre eux... C'était son plan après tout non ? Avery était la raison pour laquelle il était revenu ici. Je me blotti dans ses bras, mes sanglots continuant de secouer mon corps. Je déglutit difficilement quand elle évoque mon ex, je sens une boule d'angoisse se créer dans mon ventre. Je sens que j'ai du mal à respirer rien que d'y penser.

- J'ai quitté Londres à cause de mon ex, je ne sais pas s'il m'a trompé, probablement mais... il ne manquais de rien à ce niveau là avec moi, de toute façon, ce n'est pas comme si j'avais eu le choix... Il prenait ce qu'il voulais prendre quand il le voulais...

Mes sanglots redémarre de plus belle mais je tente de prendre le dessus tant bien que mal.

- Je... Je sais pas si j'en suis capable pour le moment. Il a brisé quelque chose. Non on était pas ensemble mais pour moi on se laissais le temps, sans aller trop vite de voir où tout ça allais nous mener... Qu'il couche avec une fille lambda, j'aurai encore pu passer outre mais là... ce n'est pas comme si c'était une inconnue, c'est quelqu'un qui a compté énormément et il as fait ça alors qu'il savais pertinemment ce que je ressentais pour lui, je lui avais expliquer de manière claire comme de l'eau de roche... Il a pas juste merdé dans la soupe, il a brisé le bol... et je ne sais pas si je serais capable de le recoller.

Oh...

Je ne vais pas mentir, je suis surprise qu'il ai parlé de moi à qui que ce soit. Vu ses actions par la suite, je pensais que j'étais plus quelque chose qu'il voulais cacher, comme un plan B, que quelqu'un dont il avais envie de parler. Alors tout devenais bien moins clair soudainement. Mes certitudes étaient quelques peu... perturbées ? Est-ce qu'il disait vrai finalement, lorsqu'il me disais qu'il n'avais cesser de penser à moi depuis ce baiser sur la plage ? Ma question restait la même, pourquoi coucher avec Avery si j'étais l'objet de ses pensées ?

Dans l'étreinte d'Annabeth, je me laisser aller à des confidences sur ma relation passée avec mon ex. Des choses que je n'ai jamais vraiment dites et dont je ne parle pas vraiment clairement. Parce qu'en parler, reviens à rendre tout ça bien trop réel. A mes révélations, je la sens se crisper et son regard cherche quelque peu le mien comme pour vérifier que j'avais bien voulu dire ce que je venais de dire. Je baisse alors le regard, mordillant ma lèvre mal à l'aise. Oui, je pense qu'elle avais bien compris ce que je voulais dire. Elle viens alors frotter mes bras en signe de réconfort.

- S'il veut se racheter il a intérêt de se lever tôt, parce que je n'ai plus confiance en lui...

Je la remercie quand elle me donne un mouchoir et je sèche mes larmes avant de me moucher et de jeter le mouchoir dans la première poubelle que je trouve dans son appartement.

- Je crois que j'ai besoin d'un autre verre, il reste de quoi faire de la pina colada ? Sinon, juste l'alcool ça fera l'affaire...

Boire ne me ferais pas de mal, ça m'aiderais peut être à ne plus ressentir toute cette douleur. Et puis il faut que j'arrête de parler de moi, je ne veux pas être ce genre de fille qui accapare l'attention, ça me met mal à l'aise.

- Et puis assez parler de moi... toi comment ça va ?