tell you my sins so you can sharpen your knife ▽ (aeddan)

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Ce n'était pas la première fois que la belle anglaise passait la porte de cette boutique. Elle s'attardait parfois devant la vitrine, observant les nombreuses lames de bonne qualité présentées aux passants. La lumière se reflétait sur le métal, brillant dans le regard envoûtant de la jeune femme, qui ne pouvait détacher ses yeux de ces couteaux. Ils exerçaient sur elle une espèce d'attraction, de fascination qu'elle embrassait et accueillait à bras ouverts. Parfois, comme reconnaissant leurs bourreaux, les minces cicatrices à ses poignets, cachées sous des tonnes de bracelets, la picotaient agréablement. Effy n'était pas sur la bonne voie, ces derniers temps. Depuis ce qu'il était arrivé à Milo, et la cure de désintox de ce dernier. Elle avait du mal à l'accepter. Si elle avait vraiment dû être honnête, elle aurait admis que ce changement l'angoissait profondément, lui tordant les tripes. Elle avait perdu le compère parfait, celui avec qui elle pouvait s'enfoncer dans ses travers malsains en toute tranquillité, sans jugement, un sourire rêveur aux lèvres. Elle avait du mal à accepter le choix de son ami, celui de s'en sortir. De s'extirper de ce puits sans fond. Désormais, elle y était seule, dans le noir, creusant encore plus profond. La jeune femme avait pénétré dans la boutique, adressant un bref regard entendu au commerçant. Il devait vraiment se demander ce qu'elle venait foutre ici. Elle n'achetait jamais rien, mais passait de longs moments à arpenter la boutique, son regard carnassier glissant sur les lames métalliques, à l'apparence délicieusement tranchante. Puis elle repartait, s'évaporant dans la nature sans plus d'explications. Elle avait directement porté son attention sur les couteaux exposés, les détaillant minutieusement, la respiration mesurée bien qu'une certaine excitation malsaine se lisait dans son regard flamboyant.

La jeune anglaise était absorbée dans sa contemplation mystique des lames, son regard traduisant un certain désir animal à la vue de ces armes qui pouvaient entamer une peau, cisailler, faire apparaître un magnifique liquide écarlate rappelant la violence et la passion. Son corps frêle et maigre vibrait face à elles, d'une convoitise palpable, d'une envie capricieuse. Le jeune homme qui tenait la boutique la sortit brusquement de ses rêves, la saluant avant de lui demander si elle comptait finalement prendre possession d'un de ses produits. Elle leva lentement ses yeux d'un bleu aussi perçant que le ciel d'hiver vers le brun, vrillant son regard sur lui tandis qu'un léger sourire en coin, indéchiffrable mais parfaitement poli, bien que mêlé d'une pointe d'amusement inexplicable, prenait place sur son visage pâle. Le pauvre. Elle devait admettre qu'elle venait régulièrement ici sans jamais avoir acheté quoi que ce soit, et qu'il devait sûrement se demander quand est-ce qu'elle allait enfin se transformer en cliente digne de ce nom plutôt que de lui faire perdre son temps. Ce n'était en aucun cas le but d'Effy de lui donner de faux espoirs, à vrai dire, elle n'y réfléchissait même pas. Elle savait que son comportement ne faisait pas que des heureux, mais c'était comme ça qu'elle était, focalisée sur ses démons, enfermée dans sa bulle sombre et évoluant dans un monde parallèle, sans que son attention ne soit détournée par un quelconque regard désapprobateur. « Je ne sais pas. Je ne voudrais pas prendre de décision... précipitée. » répondit-elle en reposant presque instantanément les yeux sur l'objet de sa fébrilité. « J'aurais trop peur de mal choisir. » reprit-elle à mi-voix, comme pour elle-même, concentrée sur les couteaux. Si, et seulement si elle décidait d'acquérir un de ces coutelas, elle préférait en effet prendre son temps et le choisir avec soin et minutie. Restait à savoir ce qu'elle en ferait. Rien de conforme aux normes, en tout cas.

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Tu observai la jeune femme qui venait souvent dans ta boutique. Elle ne répondit pas tout de suite à ta question, observant toujours les nombreux couteaux. Elle les observait d'une façon que tu n'avais encore jamais vu chez un de tes clients. Une espèce de fascination. Quelque peu morbide. Elle leva ensuite la tête vers toi, te regardant de ses yeux bleus avec un sourire en coin. Tu ne la comprenais pas du tout. Elle était vraiment étrange. La jeune femme te répondit enfin, te disant qu'elle ne savait pas encore, qu'elle ne souhaitait pas prendre des décisions précipités. Pourtant ce n'était pas très compliqué de choisir un couteau. Peut-être souhaitait-elle voir le tranchant de la lame. Tu pourrais lui montrer quelques couteaux. Elle aurait trop peur de mal choisir. Tu levai les yeux au ciel et reprit

- Si vous le souhaitez je peux vous montrer quelques uns des couteaux. Enfin plutôt tester le tranchant. C'est pour offrir ? Pour la cuisine ou simplement utiliser le couteau dans la vie de tous les jours ou en décoration ?

hj:

Lorsqu'elle entendit ces mots, le visage de l'anglaise s'illumina d'un enthousiasme nouveau, comme par magie. À la voir, on aurait presque dit que le garçon allait lui offrir un cadeau de Noël. Cet éclair aussi intéressé qu'un peu animal traversa ses iris bleus et elle vrilla son regard pénétrant dans celui du commerçant, sans se départir de son sourire en coin indéchiffrable. « Avec grand plaisir. » accepta la brunette, incapable de cacher sa satisfaction. Malsaine, si on y regardait bien, mais il fallait connaître un minimum les délires tordus d'Effy pour le remarquer. « Disons que c'est un cadeau à moi-même. Pour... le quotidien. » précisa la jeune fille pour répondre aux questions du jeune homme. Au moins, il saurait la conseiller. Et comme elle l'avait dit, elle ne souhaitait pas se tromper. Il fallait qu'il soit parfait. Qu'il lui aille comme on essaye un vêtement. Eff' suivit le boutiquier pour observer avec attention ce qu'il lui proposait, écoutant ses explications. Son regard était comme aimanté aux lames qu'il lui présent, cette lueur sauvage et excitée dansant dans ses iris iceberg devant tant de tranchant. Elle prit délicatement les couteaux que lui tendait le commerçant, pour les voir de près, jauger de leur taille, et surtout de l'aspect de leur lame. Elle les prenait religieusement, ses doigts fins les caressant presque. Jusqu'à faire glisser un doigt le long de la lame, plus affûtée qu'il n'y paraissait, et qu'une ligne rouge apparaisse, un très mince filet de sang en sortant. « Oups. Désolée. » fit-elle en gardant les yeux sur la blessure, comme surprise et fascinée à la fois. La douleur était minime et, dans son esprit, apaisante. Mieux valait une douleur physique que la torture psychologique qu'était son existence. Ça lui faisait plus de bien que de mal.

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Lorsque tu demandas à la jeune femme si elle souhaitait que tu lui montres quelques propositions de couteaux, tu vis son regard s'illuminer. Oulah. C'était bien la première fois que tu voyais une cliente réagir de la sorte. Même le lanceur de couteaux ne réagissait pas comme ça. Elle devait bien beaucoup aimer les couteaux. Peut-être en faisait-elle collection. Elle en utilisait peut être pour faire des jeux de rôle aussi. Tu n'en sais rien, tu ne la connais pas et tu ne te vois pas du tout entrer trop dans la vie intime de tes clients. Si elle souhaitait t'expliquer vraiment pourquoi elle souhaitait en avoir un, elle pourrait le faire mais tu ne veux pas lui poser de question. Tu lui souris. Elle répondit à ta question, disant que c'était un cadeau pour elle, pour le quotidien. Hum pour le quotidien...tu ne sais pas trop à quoi le couteau pourrait servir. Peut être en tant que couverts. Tu lui proposeras alors de simple couteaux pas trop cher allant d'une vingtaine d'euros à une trentaine d'euros pas plus. Elle te suit alors que tu lui propose plusieurs couteaux basiques que tu sors des vitrines. Tu la vois approcher son doigt d'un couteaux que tu lui présente. Tu n'as pas eu le temps de l'arrêter qu'elle se blesse légèrement. La jeune femme ne semble pas avoir peur de sa blessure. Bon au moins tu n'étais pas tombé sur une femme qui avait peur du sang. Elle prononça simplement un "désolé. Tu secoue la tête

- Ce n'est pas grave. Evitez d'utilisez votre doigt à l'avenir pour voir si l'objet est bien aiguisé. Je peux vous proposer quelque chose

Une fois ces mots dit, tu pars pendant quelques secondes chercher un sopalin pour le ramener à la jeune femme. Tu lui tend en disant :

- Faites vraiment attention certains sont vraiment très aiguisés.  

Le pauvre, il devait vraiment se demander sur qui il était tombé. Sur cette étrange jeune femme aux boucles brunes et au regard carnassier qui semblait déconnectée du monde, uniquement focalisée sur le reflet des lames. Au yeux d'Effy, il pouvait bien penser ce qu'il voulait. Elle n'avait jamais eu envie de sauver les apparences, de donner le change, de se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'était pas, d'agir normalement, en accord avec la société. Le coutelier lui présenta plusieurs modèles, qu'Effy analysait religieusement, se délectant du moment. Jusqu'à ce qu'une lame n'entame sa peau, dans un délicieux frisson de douleur. Le commerçant s'empressa de lui apporter de quoi essuyer la fine gouttelette de sang, lui conseillant de ne plus utiliser ses doigts, remarque à laquelle l'anglaise répondit par un sourire en coin, hochant presque imperceptiblement la tête en croisant le regard du garçon. « Je serai prudente. » affirma-t-elle sur un ton derrière lequel on percevait toujours cette pointe cynique, difficilement compréhensible. Si seulement il pouvait voir ce qui se déroulait dans l'esprit perdu et tordu de la brunette. Sans doute ne lui aurait-il rien vendu du tout. « Combien pour celui-là ? » reprit-elle après s'être éclairci la voix, désignant le modèle avec lequel elle s'était coupée. C'était le bon, elle le sentait.

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Tu présentas à la jeune femme plusieurs couteaux ayant des prix différents. Allant d'une trentaine d'euros à une centaine. Tu espères que la jeune femme ne choisisse pas le couteau trop cher. Tu ne sais rien d'elle, tu ne sais pas ce qu'elle fait dans la vie. Alors que la jeune femme regardait les couteaux que tu lui présentai, celle-ci se coupa légèrement le doigt. Tu t'étais absenté pendant quelques secondes le temps d'aller lui chercher de quoi essuyer le sang. Tu lui avait alors conseillé de ne plus utiliser ses doigts si elle souhaitait voir si le couteau était bien aiguisé. Tu vis la jeune femme sourire et te dire qu'elle sera prudente. Tu la trouvais étrange. Elle te demanda alors le prix d'un couteau qu'elle pointait du doigt. Il s'agissait du couteau avec lequel elle s'était coupée. Pourquoi celui la tout particulièrement. Tu ne savais rien d'elle. Tu ne savais même pas pourquoi elle souhaitait réellement acheter un couteau. "Quatre vingt". Tu ne sais pas comment elle allait réagir alors que tu lui donnai le prix. Peut-être allait-elle changer d'avis et en prendre un autre. "Excusez moi de vous demander ça mais quelle est la véritable raison de votre achat ?" 

C’était un sacré investissement. Mais si Effy s’était finalement décidée à enfin acheter une lame ici, c’était en connaissance de cause. Elle connaissait leur qualité, le professionnalisme du vendeur. Et elle savait que si elle voulait le couteau qui l’appelait à lui, il faudrait y mettre le prix. Elle hocha donc la tête quand le jeune homme lui annonçant que cela coûterait quatre-vingts dollars. Elle allait s’en servir religieusement, en prendre grand soin, amoureusement. Ça valait la peine. « C’est d’accord. » acquiesça-t-elle avant de chercher la somme dans son sac en bandoulière. Ça ferait un peu moins de came ce mois-ci, mais pour un autre type de plaisir, nécessaire. Effy braqua son regard intense sur le commerçant quand ce dernier la questionna soudainement sur l’utilisation qu’elle en ferait. Elle plissa les yeux, suspendant un instant son geste, les billets en main. « Plaisir personnel ? » proposa-t-elle comme réponse, son sourire en coin énigmatique venant à nouveau étirer ses lèvres. Elle posa les billets sur le comptoir, sans quitter le brun du regard. Pourquoi voulait-il tant savoir ce qu’elle ne ferait ? Ce n’était pas son problème, ni celui de personne, d’ailleurs. Elle lui aurait bien répondu de se mêler de ses affaires, mais elle aussi, elle était curieuse. Elle avait conscience qu’elle l’intriguait, de par son comportement marginal et difficile à lire. Quelque part, elle lui devait peut-être bien quelques réponses, elle qui venait traîner dans sa boutique depuis des lustres sans jamais rien acheter.

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Lorsque tu annonças le prix du couteau que tu présentas à la jeune femme, tu pensais que celle-ci allait refuser, trouvant le prix beaucoup trop cher. Mais tu la voit acquiescer et prononcer une parole pour bien montrer qu'elle acceptai l'objet. Tu la vit fouiller dans son sac à la recherche de la somme demandée. Allait-elle te payer en espèce ou en carte. Très peu de tes clients payaient en espèce, la plupart payaient en carte. Lorsque tu interrogeas la jeune femme sur sa véritable utilisation du couteau, celle-ci arrêta de fouiller dans son sac et leva ses yeux sombres vers toi. Elle te répondit qu'il s'agissait d'un plaisir personnel. C'était vraiment très vague comme réponse. Trop vague. Tu étais beaucoup trop innocent, tu ne savais pas qu'il existait des personnes appréciant la scarification. Tu vis les billets dans la main de la jeune femme. Tu fronças les sourcils. "Vous êtes vraiment sur de vouloir payer en espèce ? Je peux prendre la carte à la place si vous voulez.". Tu te demandai bien dans quel domaine la jeune femme travaillait pour pouvoir sortir autant d'argent en espèce. Elle pose les billets sur le comptoir. Tu poses ta main sur eux mais tu ne les prends pas. Pas tout de suite. "Cela fait quelques temps maintenant que je vous vois passer à ma boutique sans acheter quelque chose. Pourquoi aujourd'hui plus particulièrement. Et que voulez vous dire plus précisément par plaisir personnel."

Un simple sourire indéchiffrable traversa le visage pâle de la journaliste quand le commerçant sembla surpris de sa méthode de paiement. Elle avait plus d’argent en cash que sur son compte en banque, il était normal que cela soulève des questions. Mais on criait rarement sur les toits que si le compte bancaire était moins fourni, c’était parce qu’il recevait le salaire de journaliste, contrairement à son portefeuille qui recueillait l’argent qu’elle se faisait en tant que prostituée et qui servait surtout à payer sa came. Elle secoua la tête en signe de négation. « Ça ira comme ça. » répondit-elle avec un sourire, sans quitter le jeune homme du regard, avançant les billets sur le comptoir. Toutefois, son interlocuteur posa la main sur l’argent sans le prendre, braquant son regard sur elle. Effy fronça les sourcils quand il poussa l’interrogatoire plus loin. Elle se doutait bien qu’il se posait des questions à son sujet, c’était normal. La jolie brune garda le silence quelques secondes, soutenant le regard inquisiteur du commerçant. Dans tous les cas, pouvait-il vraiment refuser on achat si elle éludait ses questions ? Bon, il était peut-être temps qu’elle y mette un peu du sien, tout de même. Bien que ça ne le regarde pas vraiment. « Je voulais prendre mon temps pour être certaine d’acheter le bon. C’est important pour moi. » expliqua-t-elle d’abord, même si son ton s’était un peu fermé. Elle tâtait le terrain, avançant prudemment dans le regard du garçon pour définir ce qu’elle pouvait lui dire ou non. « J’aime beaucoup les lames. Est-ce un tort ? Vous êtes dans le même cas, visiblement. » ajouta-t-elle, le défiant presque du regard, sans vraiment répondre à la question. Pourquoi est-ce que ça le titillait tant de savoir l’usage qu’elle en ferait ?