don't leave me hanging on like a yoyo (Maddox)

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don't leave me hanging on like a yoyo
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@maddox rothschild & @lys r. kickett

9h30 du mat’, dimanche. George Michael à fond dans mes écouteurs, je chantonnai en me trémoussant au beau milieu de ma cuisine. Le café étant en train de couler, je m’occupai de beurrer des tartines, et de faire cuire des œufs brouillés tout en gardant le rythme.
— Wake me up, before you go go ! chantai-je en prenant une cuillère en guise de me micro, don’t leave me hanging on like a yoyo !
La machine italienne terminait doucement son travail quand je vins remplir mon plateau de plein de bonne chose. J’ajoutai deux pommes, coupai un pamplemousse en deux et attrapai les deux anses de mon plateau pour me diriger dans ma chambre. Quelques vêtements trainaient au sol, je n’avais pas encore eu le temps de les ranger, il fallait bien avouer que ma nuit avait été sacrément mouvementée.
— Salut beau brun ! carillonnai-je en venant m’asseoir sur mon lit à côté de la masse que représentait le corps à moitié nu de Maddox Rothschild, bien dormi ? Moi j’ai sombré direct après le deuxième orgasme. Je t’ai fait un café, t’en veux ?
J’empêchai immédiatement un sourire d’étirer mes lèvres, il fallait à tout prix que je garde mon sérieux, puis me tournai vers lui.
— Quoi ? Pourquoi tu fais cette tête ?

Alors que tu rêves d'une brune aux yeux noisettes qui manque cruellement à ton quotidien, c'est la voix de Lys qui te sort de ce moment de bonheur ultime. Tu as envie de lui crier de se taire mais rien ne parvient à quitter te lèvres alors, résigné, tu ouvres les yeux non sans difficultés. Tu inspectes son plateau avant de relever les yeux sur elle, tiquant sur un mot. Est-ce que tu as réellement bien entendu ou est-ce cet état de demi-sommeil qui te fait défaut ? « Qu'est-ce que tu viens de dire ? » Tu ne sais même pas comment tu es arrivé chez Lys ni comment s'est terminée ta soirée. Tout ce que tu sais, c'est ce que ton crâne te lance puissance mille et que tu subiras forcément ta gueule de bois toute la journée. Après quelques secondes, tu décides de t'asseoir dans le lit pour accueillir le plateau préparé par ta meilleure amie. « C'est en quel honneur tout ça ? » Demandes-tu avant que tes yeux ne balaient la pièce et détectent des vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre. Immédiatement, ton sang ne fait qu'un tour et tu regardes Lys, complètement paniqué. Auriez-vous... ? Non c'est impossible, tu ne vois pas la jeune femme de cette façon-là, c'est comme ta soeur bordel. « Pourquoi je suis dans ton lit, Lys ? » Paniqué, tu es incapable de détacher tes yeux des vêtements couvrant le sol, enfin, jusqu'à ce que tu remarques que tu es à moitié nu dans ce lit et que tu remontes la couverture, gêné.

L’odeur du café chaud de si bon matin avait tendance à me mettre de bonne humeur. Cela faisait partie de mes petits plaisirs coupables, mais c’était loin d’être le seul. Celui de faire tourner Maddox en bourrique arrivait assez haut dans ma liste. Depuis le début de notre amitié, le lien que nous avions tissé avait quelque chose de fraternel. Du moins, Maddox proclamait à la moindre occasion qu’il était mon grand-frère et agissait comme tel. De mon côté, je le considérais, en effet, comme ma famille et nos chamailleries n’avaient rien à envier à celles de véritables frères et sœurs. J’étais en train de détailler les quartiers de mon pamplemousse avec ma petite cuillère, prenant un air détaché, quand Maddox me demanda pourquoi il s’était réveillé dans mon lit. Il avait l’air un peu paniqué, et si j’avais envie, au départ, de le faire mariné un peu, je ne voulais pas qu’il se fasse de mauvais films. Ca n’était pas le but non plus.
— Tu m’as appelé complètement bourré à 3h du mat’, répondis-je simplement, je suis venue te chercher, je t’ai ramené ici. T’étais un peu collant. Je t’ai tenu les cheveux pendant que tu vomissais ta vodka, je me suis dis que j’avais bien le droit à une récompense, non ?
Je laissai ma petite blague faire son chemin, mais elle ne fit pas rire Maddox. Je levai les yeux au ciel et pouffai.
— Oh ça va ! T’étais pas capable de lever la cuvette de chiotte tout seul, alors autre chose…T’as dormi comme un bébé, et t’as ronflé. Fin de l’histoire.

Alors que Lys t'explique comment tu as atterris chez elle, tu fronces les sourcils, tentant tant bien que mal de te rappeler de ta soirée. C'est le trou noir, tu ne parviens même pas à te souvenir de l'endroit où tu te trouvais ni avec qui tu étais. « J'étais tout seul ? » Demandes-tu, te trouvant pathétique de finir la soirée de cette façon. En ce moment, l'alcool a repris une grande place dans ta vie et vu ton passé, tu sais que ça n'annonce rien de bon. « Tu m'as fait peur, j'ai cru qu'après cette nuit, t'allais devenir complètement accro à mon corps. » Dis-tu pour plaisanter et dédramatiser un peu la situation. Cela te rassure de savoir qu'il ne s'est rien passé entre Lys et toi parce que tu ne voudrais mettre en péril votre amitié pour rien au monde. Votre relation est tellement plus importante qu'une histoire de cul à tes yeux. « Je ne ronfle pas. » Ajoutes-tu en feignant d'être vexé. Puis, tes yeux s'attardent plus longtemps sur le plateau apporté par la brune et tu sens immédiatement ton estomac réagir. L'australienne semble s'être donné beaucoup de mal pour faire passer ta gueule de bois et tu n'es pas sûr de le mériter. Pas après la nuit qu'elle vient de passer par ta faute. « Merci d'être venue me sauver. » Encore une fois. Tu ne comptes plus le nombre de fois où Lys s'est montrée indispensable à ta vie. « C'est pour moi tout ça ? » Demandes-tu en montrant le plateau de la tête, espérant malgré tout partager ton repas avec la brune.

— Tout seul ? relevai-je avec un sourire malicieux, tu veux dire physiquement ? Non parce que sinon, tu sais bien que tu n’es jamais tout seul là-dedans.
Je tapotai mon propre crâne de mon index pour illustrer mon propos, puis pouffai bêtement avant de reprendre mon sérieux pour répondre à Maddox.
— T’étais seul ouais, confirmai-je, avachi au bar, c’est le barman du Elm qui m’a appelé avec ton téléphone. Apparemment quand il t’a demandé si tu avais des amis ou de la famille pour venir te chercher tu lui as donné mon nom.
Je lui souris. Je n’avais pas aimé récupérer mon frère – puisque je le considérais réellement comme tel – dans un état de sobriété si avancé qu’il était à peine capable de tenir debout et d’aligner deux mots, mais cela m’avait touché qu’il pense à moi dans un moment comme celui-là. Cela me rassurait. Malgré tout, je connaissais le passif de Maddox avec l’alcool, et autre, et ce récent comportement qu’il avait m’inquiétait. Quand il plaisanta, je fus tout de même rassurer de le retrouver. Je levai les yeux au ciel. Il n’y avait jamais rien eu d’ambiguë entre l’écrivain en herbe et moi, pourtant cela ne nous empêchait pas de plaisanter régulièrement sur le sujet.
— Rêve pas ! le rembarrai-je gentiment, il n’y a qu’un seul corps auquel je suis accro et il est légèrement plus…italien.
J’éclatai de rire avant de me pencher à nouveau sur le petit déjeuné. Mon demi pamplemousse avalé, j’attrapai un des toasts que j’avais recouvert de fromage à tartiner.
— Ouais, c’est pour toi. T’as le droit de dire que je suis une fille géniale, si tu veux.