Peut-être trois milliards de filles mais c'est toi qu'j'veux [ft. Adelaïde]

Une fan. Une putain de groupie qui me suit plus ou moins partout. Du moins, c'est ce que j'aimerais croire. On a bien accroché, j'ai tenté de l'attraper et de m'en faire un casse-croûte mais elle a toujours refusé mes avances sans que je ne sache réellement pourquoi. Peut-être que je ne suis pas à son goût, peut-être un peu trop svelte alors que je suis persuadé qu'on ferait un très joli couple. J'ai toujours eu une certaine attirance pour les brunes surtout avec des yeux fatigués. C'est ma came un peu, ma petite tasse de thé que je me ferais bien dès mon réveil. Un rendez-vous un peu bizarre, une soirée étudiante où on n'est pas du tout invités, fêtards sur les bords, toujours là pour profiter d'une bonne occasion pour picoler. C'est dans les gradins du complexe sportif de l'université que je viens de lancer un défi que j'ai peur de ne jamais relever. "De toute façon, tu craqueras bien un jour et on passera une très bonne nuit ensemble. Si je n'y parviens pas, je te jure que je me fais tatouer Adelaïde sur le cul pour me rappeler à quel point c'est une idée de merde. Je t'en fais le serment." lui dis-je en faignant de tomber dans les gradins, renversant un peu de mon verre sur sa jambe. "Alcool gâché, alcool à gober." lui fis-je remarquer en finissant mon verre cul sec avant de me redresser. "Donne moi... Un an." Un an à essayer de l'avoir dans mon lit. J'espère quand même que j'y parviendrai avant.

S'incruster à une soirée étudiante. Il ne m'en a pas fallu plus pour accepter la proposition de Vassili. Il faut dire qu'on est tous les deux plutôt crédibles en étudiants. Je passe pas mal de temps avec lui ces derniers temps, peut-être un peu trop d'ailleurs ? Mais ça me fait du bien. Il est drôle et a toujours des idées un peu déjantées. On se complète bien. Même s'il refuse de me donner ses secrets de magie, ce qui me fait bien rager j'avoue. C'est ce qui m'a intriguée en premier chez lui, et au fil du temps on s'est un peu rapprochés. Il me fait parfois des avances pour rire, enfin c'est ce que je crois. Au début, je faisais mine de ne pas comprendre, puis j'ai fini par rentrer dans son petit jeu, sans qu'il ne se passe jamais rien entre nous. J'aime bien ce petit jeu de séduction auquel nous jouons et j'ignorais, jusqu'à maintenant, qu'il aimerait que ce soit plus qu'un jeu. Je suis à deux doigts de recracher ma gorgée d'alcool en l'entendant se lancer un défi à lui-même. Défi qui me fait sourire puis carrément rire quand j'entends ce qu'il fera s'il perd. Qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir se faire tatouer mon prénom sur les fesses ? Est-ce que je dois prendre ça comme un compliment ? Je le regarde, amusée. « Tu sais que c'est un défi de taille ça ? Tu peux déjà prendre rendez-vous pour le tatouage parce que tu vas perdre à coup sûr. » Je le regarde avec un air malicieux avant de froncer les sourcils quand il fait tomber le liquide sur ma jambe. « L'alcool ça ne te réussit pas mon petit. » Je hausse les épaules et le suis en finissant également mon verre d'une traite. Un an, c'est le temps qu'il se laisse pour réaliser son défi. Je lui donne un léger coup de coude pour qu'il me regarde. « Tu vois ça ? » dis-je en traçant les courbes de mon corps avec ma main libre. « Tu l'auras jamais. » Une mine triomphante prend place sur mon visage tandis que je m'arrête pour m'asseoir sur un gradin. Un an, ça me donne bien du temps pour le laisser mariner. J'ai déjà hâte de voir comment il va s'y prendre. « T'irais pas nous chercher encore à boire ? J'ai soif. » dis-je finalement en lui tendant mon verre vide.

Un défi de taille oui et elle le prend au pied de la lettre. En même temps, quelle idée j'ai que de ne pas réfléchir avant de parler? Je râle dans ma barbe, je rechigne et regrette déjà mes propres paroles, la belle me narguant en me montrant du bout de ses doigts son corps de rêve. Est-ce un compliment que de lui dire que je taperais bien dans le fond ou est-ce légèrement péjoratif, pouvant même me faire passer pour un beauf? Probablement. Je n'en dirais rien, n'en penserais pas moins mais pour une fois me tairais, ce qui me fera le plus grand bien. J'hausse les sourcils lorsqu'elle me demande d'aller nous chercher des verres, la zyeutant de haut en bas. "T'as des jambes? T'as des mains? T'as qu'à t'en servir non?" lui répondis-je en jetant un petit coup de tête vers le buffet. "Mon but c'est de t'avoir dans mon lit, pas de t'avoir en guise de petit ami à jouer les mecs soi-disant galant. Et puis quoi encore." Je continue de râler et alors? J'suis pas son esclave. Par contre lui... "Et toi, tu te rappelles de moi, on s'est super bien marrés à ta dernière soirée, elle était super frère. Ca te dit de traîner avec nous et d'aller nous chercher des verres?" lui demandais-je, le jeune homme haussant les épaules avant de s'exécuter. Je me retourne vers Adélaïde. "J'pensais pas que ce serait si facile." lui dis-je en regardant le gosse nous remplir les gobelets et revenir vers nous. Je trinque avec lui, avec Ade, la regarde prendre les premières gorgées et commence à boire une les miennes avant de tout lui recracher dessus. "Mais mec, t'as foutu quoi dedans là?" Il se met à rire comme le mioche qu'il est en nous disant que c'est de la vodka avec deux ou trois autres alcools différents avec un complément de pisse et de sperme puis il se casse. Ma main vient rapidement bloquer ma bouche pour m'empêcher de gerber mais ma protection n'est apparemment pas suffisante vu que mon dégueulis finit dans le décolleté de la brune. D'un revers de manche je m'essuie les coins de la bouche, ces petits cons filmant la scène. "On ne va pas rester là sans rien faire." commençais-je à me révolter. "La vengeance est chez moi un plat qui peut se manger bouillant." Je tente de détourner une fois de plus la tête vers le côté pour ne pas recommencer la même connerie que la première fois, prenant soin de vomir entre deux sièges.

Je lève les yeux au ciel en écoutant sa réponse. Je m'y attendais un peu, il n'est pas vraiment du genre galant, ni à faire quoi que ce soit pour une femme. Un peu macho sur les bords, j'ai appris avec le temps que c'est surtout de la pure provocation même si je ne me retiens pas de le remettre à sa place quelques fois, quand il va trop loin dans ses propos sur les femmes. « Si tu crois que c'est avec ce comportement que tu m'auras dans ton lit... » dis-je en soupirant, à moitié sérieuse. Il pourra faire ce qu'il voudra, être gentil ou galant avec moi, dans tous les cas je ne cèderai pas. Je ne vais pas le laisser gagner, il peut toujours rêver. Je fronce les sourcils lorsqu'il accoste un jeune homme pour lui demander d'aller nous chercher à boire. En voyant que le gamin accepte, je secoue la tête, exaspérée. « T'es vraiment incroyable comme mec. » Et pas dans le bon sens. Tout ça pour ne pas se bouger pour aller nous servir. En même temps, je dois avouer que sa technique est plutôt bonne, surtout qu'elle fonctionne très bien. Le jeune revient avec des verres, comme un bon petit toutou et je le remercie, amusée. Je bois au moins la moitié du verre. Oui, j'avais vraiment soif. Sauf que... Je recrache le liquide sur le sol, une grimace de dégoût sur mon visage. Cette boisson a un goût bizarre, ça me donne carrément la gerbe. Et quand le môme raconte ses conneries, ça me dégoûte encore plus. « Dégage espèce de sale porc ! Dégage ou je te défigure. » Je le regarde méchamment, en sachant bien que je n'ai sûrement pas l'air crédible. Et il se marre. Quand je m'apprête à me lever, je reçois le dégueulis de Vassili sur moi. J'ai un haut-le-coeur, je ferme les yeux pendant un instant en priant pour que ce ne soit pas réel. Mais ça l'est. « Putain ! T'abuses vraiment là bordel ! » que je crie en m'adressant à mon ami. A ce moment-là, j'ai vraiment envie de le tuer. En plus, tout ce qu'il trouve à dire c'est qu'il faut se venger. Quand je vois que le petit con est en train de filmer la scène, j'attrape mon verre et lui jette à la figure, le liquide dégueulasse tapissant ses vêtements tandis que ses potes s'éloignent. Une fois qu'ils sont tous partis, j'attrape mon ami par le bras. « Je te jure tu vas me le payer, ça. » On se dirige vers les toilettes du gymnase, où je peux retirer mon pull et me nettoyer. Heureusement, j'avais mis un débardeur dessous. « Voilà, si t'étais moins con et que t'avais été nous chercher à boire, ça serait pas arrivé. Et arrête de mater mes seins ! Je te vois. » je lance en continuant de frotter ma peau avec insistance.

Je lève les yeux au ciel à sa remarque. Comment voulez-vous que je drague une personne que je considère comme une pote? Je ne dis pas que c'est impossible mais bien qu'elle m'attire, c'est comme si elle avait des couilles pour moi. Bon, ce n'est pas le meilleur exemple que j'ai pu trouver, les deux sexes me faisant un effet mais vous avez l'idée. Ou alors je devrais dire que j'imagine qu'elle n'a rien entre les jambes? Comme une poupée Action man? "Oui bon ça va. Laisse-moi me gérer à ce niveau-là." râlais-je dans ma non-barbe. Elle veut à boire et à boire elle aura. Ses désirs sont des ordres mais je reste son pote, pas son cobaye. Un gamin qui passe, un ordre donné, c'est avec une belle surprise qu'il nous a apparemment méprisé. Un dégueulis sur Adelaïde, j'ai l'art et la manière de perdre des points, je vous le dis. Je ne comprends même pas comment elle fait pour rester avec moi avec toutes les merdes -mineures- que je lui apporte. Les femmes sont des êtres masochistes, croyez-moi sur parole à ce sujet. Bien qu'étant tout retourné, j'apprécie l'entendre rugir sur ce petit, ça lui donne un côté bestial et sexy vous n'imaginez même pas. Il faut vraiment qu'elle passe à la casserole celle-là. Ni une, ni deux, je me retrouve embarqué dans les toilettes du vestiaire à m'en prendre plein la tête alors qu'elle commence à se déshabiller. Je plisse les yeux en la regardant. "Je ne matte pas tes seins, je les cherche." rétorquais-je en me concentrant sur sa poitrine avant de relever les yeux. Je soupire, me passe un peu d'eau sur le visage et observe la forme de son corps à travers le miroir. "Ton débardeur va puer. Peut-être même qu'il est touché lui aussi. Tu devrais l'enlever." lui dis-je sans arrière penser pour une fois. Je commence à déboutonner ma chemise et me retourne pour lui mettre sur les épaules. "Tiens. En plus elle te va bien au teint celle-là." lui dis-je en soupirant. "Tu peux aussi te trimbaler les seins à l'air mais il me semble que dans notre société c'est encore mal vu alors qu'un homme torse-poil on s'en bat les couilles." ajoutais-je presque désolé que ce monde n'est pas encore changé à ce sujet-là. Je repasse devant elle, sourire légèrement pincé avant de fixer le sol tout en faisant bouger mon pied presque nerveusement contre ce dernier. "Tu veux qu'on s'en aille? Qu'on reste? Un pétard pour te calmer?" Je me mords l'intérieur des joues. "Ou je peux faire un effort et aller réellement nous chercher de quoi boire. Quelque chose de sûr au moins..." J'inspire profondément avant de tout laisser repartir. Mes yeux se dirigent vers l'entrée des toilettes.

A sa remarque sur ma poitrine, je lui lance un regard noir en lâchant un faux rire ironique. « Haha... Très drôle. Rappelle-moi ton âge déjà ? » Vassili peut parfois se montrer insupportable et pourtant, j'aime bien traîner avec lui. Même si son comportement me tape souvent sur les nerfs, il est drôle et je m'amuse toujours en sa compagnie, enfin, sauf quand il me vomit dessus évidemment. Alors que je frotte vigoureusement ma peau avec dégoût pour essayer de faire disparaître la puanteur, il affirme qu'il est possible que mon débardeur ait été touché aussi. Je soupire en l'enlevant, je n'ai aucune envie de puer. Je me retrouve sans honte en soutien-gorge devant lui même si je sens bien son regard sur moi, je fais comme si de rien était. Lorsqu'il s'approche pour me donner sa chemise, je le regarde en fronçant les sourcils. Ce geste venant de sa part est plutôt surprenant, je m'attends à ce que ce soit une nouvelle blague ou quelque chose du genre, mais ça n'en a pas l'air. « Tu connais la galanterie toi maintenant ? » je le taquine en boutonnant la chemise et en me regardant dans le miroir. C'est toujours mieux que des vêtements qui sentent la gerbe. Je me tourne ensuite vers lui, mon regard insistant sur son torse comme il l'a fait auparavant sur mon corps. Même si je sais que ce ne sera pas pour lui déplaire. « T'es plutôt canon en fait. » En général, je suis très loin d'être du genre séductrice, mais avec Vassili, j'aime bien jouer de ça, puisque je sais qu'il cherche à me mettre dans son lit. Je souris et fais glisser une main sur son torse avant de le pousser pour aller jeter mes vêtements dans la poubelle. Hors de question que je me trimbale cette merde. « Je suis calme ! » dis-je en haussant les épaules. S'il arrêtait d'être chiant aussi, ça serait plus simple. « Mais je dis pas non à un pétard. Et on va aller chercher à boire ensemble avant. » Quelques regards se posent sur nous quand on sort des toilettes, c'est vrai que c'est assez suspect, surtout en voyant le jeune homme torse-nu, mais je m'en fiche un peu de ce que pensent tous ces gamins. « Je t'ai dit que t'étais canon, t'as vu comment elles te matent toutes ces minettes ? » Je ris doucement et on va enfin se chercher à boire, une vraie boisson cette fois, avant de sortir du gymnase pour rouler ce fameux joint.