Pickpocket 2.0 [ft. Sibyl]

"Bon. Voilà le plan d'action." m'expliquais-je en déballant un plan de salle de ce love bar sur une table en bois posée là dans un hangar oublié. "Le thème de ce weekend c'est un speed dating ok mais dans le noir. Rien de mieux pour voler les gens." continuais-je en m'adressant à notre petite équipe de quatre voyous. Je tourne ma tête vers Sibyl. "On aurait tous les deux des lunettes avec une caméra infrarouge fait par les soins de notre petit ingénieur." Un clin d'oeil dans sa direction, il me fait un signe de main comme pour se vanter de cette création qu'il a réalisé à partir de rien. "Il faudra qu'on joue de notre charme et de notre sensualité ainsi que de notre discrétion la plus totale." Je l'ai déjà préparé à la grosse mangue un entraînement de pickpocket, les touristes étant les plus faciles à berner. "Tu es prête à te lancer ou tu as des questions?" lui demandais-je.

Vassili avait toujours des bons plans foireux, et tu ne saurais pas dire pourquoi mais tu marchais toujours. Tu aimais ça, prendre des risques au fond, ça te fait te sentir vivante. Tu aimes te jouer des gens et puis tu ne lui avoueras jamais mais, même si la moitié du temps il te tape sur le système, t'aimes bien traîner avec lui. Tu hoches la tête alors qu'il t'explique le plan d'action dans ce vieux hangar miteux. Dépouiller des gens dans un love bar ne te posait aucun soucis. Tu détestais l'idée de ce genre de bar. Ça te donnais envie de vomir, tout ces gens niais, c'était dégoûtant. J'comprendrais jamais l'espèce humaine. dis-tu en soupirant avant de rire quand il te parla de speed dating dans le noir. Mais, c'était temps mieux pour vous, ça ne serait que plus facile. Des lunettes infrarouges ? T'avais l'impression d'être dans un film et t'adorais ça au fond. Tu hochas la tête en souriant. Tu avais hâte de les essayer, telle une enfant. Tu grimaças, jouer de ta sensualité et de ton charme, c'était pas trop ton truc. Ton truc à toi c'était de faire fuir les gens. Je ferais ce que je peux hein. répondis-tu ironiquement. Il avait bien conscience de ton caractère mais bon, vous vous étiez souvent préparé à ça alors il n'y avait pas de raison que cela ce passe mal. Tu m'as prise pour une débutante ou quoi ? répondis-tu avec un sourire en coin quand il te demanda si tu avais des questions. On peut y aller. affirmas-tu, en espérant être prête.

Plan expliqué avec succès, approbation de la part d'une de mes partenaires, j'hoche la tête. Que le jeu commence à ce qu'on dit. Oreillette discrète à l'oreille, lunettes qui fonctionneront peut-être dans la poche de ma veste, on se présente, donne des faux noms pour entrer dans cette soirée. D'autres complices sont présents dans la salle, ayant les mêmes lunettes nocturnes que nous. On leur refilera notre "marchandise" qu'ils passeront par la fenêtre des latrines histoire qu'on puisse tout récupérer même si nous sommes pris sur le fait. Obscurité ne veut pas forcément dire facilité. Un signe de tête envers Shelby, je pars d'un côté de la pièce pour mettre en place mon plan à exécution, l'avantage étant qu'on puisse voir à quoi ressemble les personnes devant nous histoire d'inventer un personnage qui je sais, pourrait leur plaire. La première personne face à moi se présente, je sors mes lunettes que je laisse glisser légèrement sur l'arête de mon nez. Une jeune femme brune qui semble prendre soin d'elle, me parlant rapidement de ses passions ainsi que de sa famille en globalité, c'est à cet instant qu'un personnage arrive. "Et bien, vous n'avez pas eu une vie facile de ce que je comprends." répondis-je sur un ton presque bourgeois, tentant de prendre un accent français. "De mon côté je m'appelle Charles de Quimperec, je viens d'une lignée aristocratique il est vrai avec ce genre de patronyme. J'ai 35 ans, dirigeant de la société familiale, mon père nous ayant quitté l'année dernière. J'ai tendance à aimer les voyages comme une grande majorité, me livrant ainsi à des activités parfois étranges comme de la plongée, du parapente et ainsi de suite, des choses pas hors du commun mais pas courantes non plus..." Je continue à blablater, la jeune femme semblant charmer depuis que j'ai dit que je faisais parti de l'aristocratie. Ma main vient se plonger délicatement dans la poche de l'homme qui se trouve à ma droite, ce dernier étant bien trop nerveux pour sentir le moindre contact. Un porte feuille, je récupère l'argent que je viens placer sans un bruit dans ma poche intérieure et remets son porte-monnaie en place avant que la sonnerie ne se fasse. Changement de place. J'essaie de repérer Shelby. Qu'en est-il pour elle? Face à moi, un homme de type bien hétéro. Que suis-je censé faire maintenant, m'étant apparemment gouré dans l'ordre de la chose. Jamais je ne pourrais l'amadouer celui-là, un mot de travers et son ego en prendra un coup ce qui dirigerait les regards "flous" sur moi. Et merde.

C'était un plan foireux au fond. Tu t'en rendais vraiment compte une fois devant les personnes à essayer de donner tout de toi pour pouvoir mieux les voler. Ça fonctionnait plutôt bien puisque tu te remplissait les poches à vitesse grand V. Cependant, t'étais pas vraiment à l'aise avec ça. Non pas le fait de voler, sur ça, tu n'avais aucun scrupule. Non, ce qui te gênais c'était la drague. Ton truc à toi, c'est surtout de repousser les gens et non de les attirer vers toi. Tu jetais un coup d’œil au russe qui t'accompagnait. Il avait l'air beaucoup plus à l'aise que toi. En même temps, Vassili était quelqu'un d’extravagant, toi, bien que tu sois accro aux sensations fortes, t'étais un peu l'inverse. Alors que tu switchais, tu finis par tomber sur un mec assez dégoûtant qui voulais clairement autre chose de toi que d'une simple rencontre. Dégage, gros porc. lanças-tu alors que tu lui renversais ton verre à la figure. Tu te précipitas vers la table du russe, ignorant qu'il soit avec quelqu'un ou non. De toute façon, ça ne devait pas être très fou étant donné qu'il avait l'air mal à l'aise pour la première fois de la soirée. Tu lui souris et dirigea ton regard vers l'homme qui était en face d'eux. Bon, c'est vrai que tu savais pas trop quoi dire. T'avais attiré les regards sur toi, mais en même temps il était hors de question que tu te laisses toucher par l'autre vieux pervers. J'me joins à vous hein, vous avez l'air plus intéressant à vous deux que l'autre tout seul. dis-tu en haussant des épaules avec un sourire sur le coin des lèvres. Il fallait bien que tu trouves une excuse et, c'était la seule chose qui t'étais passé par la tête.

Une voix qui me fait sursauter. Une voix que je ne connais que trop bien. Je ne peux même pas me poser la question de pourquoi elle est là, elle prend l'initiative de s'expliquer d'elle-même. Je me tourne vers elle sachant qu'elle peut très bien me voir avec ses lunettes. Un coup de tête envers le type, je tente de lui faire comprendre qu'elle doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour le séduire, fronçant même les sourcils. Si je prends ma voix, l'homme risque réellement de se braquer. Que faire? Il fallait bien commencer quelque part surtout qu'il se met à se présenter. Je secoue la tête négativement. "Mais... Mais vous êtes un homme?" murmurais-je en me penchant vers lui pour qu'il puisse m'entendre. "Il y a dû y avoir un malentendu, je suis navré. Après il est vrai que durant ces 5 minutes on peut trouver un sujet de conversation." Il semble assez compréhensif, rigolant même de la situation. J'hausse les sourcils, ne m'attenant pas à cette réaction. Alors que j'allais reprendre la parole, une alarme incendie se met à retentir dans la salle. Tous les regards commencent à s'agiter. Je fais signe à Sibyl d'enlever ses lunettes, prenant ainsi un air paniqué pour me fondre dans la masse. "La soirée est annulée. Il semblerait qu'un réel incendie se soit déclencher au sous-sol." Les lumières réapparaissent. Je regarde l'homme en face de nous. Et merde. Je me penche vers Sibyl discrètement. "C'est un homme que j'ai plus ou moins emmerdé il y a ça... Quoi... genre... deux mois avec un collègue." Je me penche plus vers elle, jambes croisées entres elles, m'accoudant à mon genou pour me cacher avec ma main. "Faut qu'on dégage. Il sait plus ou moins que c'est toujours foireux quand je suis là." On fait quoi maintenant?

Tu compris bien au regard de Vassili qu'il voulait que tu le charmes. T'en avais aucune envie mais si il le fallait pour que vous ne vous fassiez pas prendre, tu ferais bien un effort. C'est plus ce que c'était les speeds-dating. affirmas-tu en riant quand Vass fit mine d'être étonné que ce soit un homme. Ça serait dommage de gâcher ça. commençais-tu à dire alors qu'une énorme sonnerie te coupa dans ton élan. Sauvée par le gong. Tu pensais au début en enlevant rapidement tes lunettes dont tu avais presque oubliée l'existence. Mais, quand les lumières réapparurent l'adrénaline se transforma en inquiétude et les paroles du russe ne firent que confirmer ce que tu pensais. Ça puait pour eux. Si t'arrêtait de faire chier tout le monde, on en serait peut être pas là. répondis-tu agacer par le brun. Tu soupiras en t’éclipsant dans la foule, prenant par la main l'idiot qui t'accompagnait pour essayer de ton fondre dans la masse et de sortir d'ici. Tu regrettais un peu qu'Ethan ne soit pas avec vous ce soir là, il aurait peut être pu savoir quoi faire. Ou pas, en fait. Vous étiez tous les trois des causes perdues. T'essayais de zigzaguer entre les gens sans le perdre de vue. C'était un peu compliqué avec la masse de personnes insupportables qui commençait à paniquer. Accélère un peu, j'ai pas envie de coucher là, bordel. chuchotas-tu assez fort pour qu'il l'entende. Il restait encore les gardes à passer qui essayait tant bien que mal de calmer la foule.

Je souffle. Si on ne peut même plus rigoler maintenant. L'histoire pour faire gros : avec Hans, on est partis en dehors de la ville, on a voulu choper comme à notre habitude sauf que ce type était le petit-ami du patron. On a failli faire parti d'une orgie, d'une cession échangiste et j'étais contre. Pardonnez-moi donc d'avoir ouvert ma gueule pour que ça n'arrive pas. Mais je me fais embarquer par la jeune fille qui semble toujours aussi agacée par ma présence. Etrange pour un p'tit bout qui reste souvent avec moi pourtant, bien que son attention se porte en général sur Ethan. Un pas rapide, je prends les devants, la forçant à se baisser avec moi pour ne pas qu'on soit vus, juste assez pour passer les gardes qui ne prennent pas le temps de regarder ce qui se passe plus bas. Une marche encore plus enjouée vers la voiture qui est là pour nous récupérer, je jette un regard derrière moi pour voir si les gens s'égarent sur toute la place, histoire qu'on ne fasse pas tâche. Portière ouverte, main de Sibyl toujours dans la mienne, je la fais passer à l'intérieur avant de la suivre et de refermer derrière moi. "Démarre." ordonnais-je. "Un imprévu ok mais qu'est-ce qu'on a récolté au moins de cette courte apparition?" demandais-je a copilote qui nous fait passer un sac. "Compte l'argent, je tente de vérifier la pureté des bijoux et la valeur qu'ils pourraient avoir." Je lui adresse un sourire, tout de même heureux de voir tous ces cadeaux.

A la fois, ça rajoutait du piment à vos sorties que tout tourne mal, à la fois t'avais envie de taper Vassili à coup de pelle tellement il vous mettait tout le temps dans la merde. C'était pas une fois par-ci par là non, il avait tellement emmerdé la terre entière toute sa vie que c'était à chaque fois et ça t'agaçais au plus haut point. Tu le savais, c'était ça le pire, tu savais toujours que tout finirais de travers mais tu persistais à traîner avec lui. Peut être que c'était un peu pour Ethan parfois même si, tu n'assumais rien quand ce n'était pas entre tes murs ou les siens. Heureusement, les gardes n'ont pas vraiment fait attention à vous et vous avez pu passer rapidement hors de l'enceinte bondée de gens en panique désormais. Tu soupiras de soulagement quand tu t'installas enfin dans la voiture qui n'avait pas bougé d'un centimètre depuis le début. Un imprévu ? demandas-tu en pestant. Bordel, Vass, y'a plus un seul mec à qui t'as pas cassé les couilles dans cette ville. Tu soupiras et finis par attraper le sac qu'il te tendait pour compter l'argent. Le tour fut assez rapide et vous vous étiez plutôt bien démerdé si on compte le peu de temps que vous aviez passé à l'intérieur. Y'a six cent et commence pas à râler parce qu'on aurait pu avoir plus, si t'étais pas un gros relou de service. dis-tu en levant les yeux au ciel.