let's swallow the moon and the stars (sibyl)

Depuis que t’avais rencontré Sibyl, alors que tu jouais un peu aux touristes dans une boîte de nuit, t’arrivais pas vraiment à te la sortir de la tête. Pas de la même manière que t’arrivais pas à t’enlever Alejandro de la tête, non, pas de cette façon-là. Mais tu pensais souvent à elle, parce qu’à chaque fois que tu l’avais revue par la suite, c’était toujours en la regardant se plonger dans des états qui paralysaient son cœur et son âme, et qui propulsaient son corps dans des conditions alarmantes. Elle ne s’en rendait peut-être pas compte, mais elle était en train de se tuer à petit feu. Ou peut-être était-ce exactement ce qu’elle recherchait. Dans un cas comme dans l’autre, tu te faisais énormément de soucis pour elle alors que vous vous connaissiez à peine. Tu n’aurais pas vraiment su dire pourquoi. Les mots de Lys faisaient écho dans ta tête : bienveillance. Peut-être était-ce un mot qui te correspondant beaucoup à toi aussi, au fond. Tu étais incapable de laisser une autre personne se détruire, se faire du mal de cette façon. Alors, dans un élan d’impulsivité bien placée, tu avais envoyé un texto à Sibyl pour l’inviter à te rejoindre au Chiki Boom pour une soirée haute en couleurs. C’était une sorte de boîte de nuit rétro avec une piste de patins à roulettes, qu’on n’accédait qu’en descendant un toboggan via une laverie. Un endroit bien spécial, mais qui devait probablement donner les meilleures soirées. Tu retrouvas Sibyl à l’entrée de la laverie, juste à temps pour la voir se foutre une pilule dans le creux de sa main, prête à l’ingérer pour se foutre en l’air. Tu accéléras le pas et, à sa hauteur, tu posas ta main contre la sienne, enveloppant la drogue pour intercepter son mouvement. « Hey. » Soufflas-tu avec un sourire. « Et si on essayait sans, ce soir ? » Proposas-tu, dans l’espoir qu’elle n’avait rien pris d’autre avant de se pointer ici.

Tu avais été un peu surprise de recevoir un texto de Jackson, te proposant de sortir ce soir. Mais, tu t'étais dis, pourquoi pas, après tout. Tu étais censé travailler ce soir là mais, tu avais pris ta journée le matin, tu avais encore la tête en vrac de ta soirée de la veille. Et puis, tu avais déjà passé la moitié de ton temps dans ton lit aujourd'hui, sortir ne pourrait pas te faire de mal. Tu t'étais préparé tranquillement sans oublier ton précieux stock de drogue pour la soirée. Tu n'avais fumée que quelques joints dans la journée, tu ne t'étais pas encore retourné la tête et tu comptais bien essayer de rattraper ça, sinon tu risquais de vite finir colérique à vouloir rentrer dans la première personne qui aurait le malheur de te bousculer. Ce n'est qu'une fois posé devant cette laverie bizarre que tu sortis une pilule de ta boite magique. Mais très vite, une main te stoppa net. Tu haussas un sourcil, heureusement que c'était Jackson, sinon tu serais déjà entrain d'hurler. Crois moi, pour ton bien et le bien de tout le monde, il vaut mieux que je fasse avec. dis-tu en riant et en poussant sa main le plus gentiment possible. A vrai dire, t'étais arrivé à un stade ou, sans drogue tu ne supportais plus grand monde et tu faisais vivre la misère à ton entourage. Le pire, c'est que tu en avais pleinement conscience, mais tu ne savais pas faire autrement. C'était devenue ta routine. Ton démon personnel. Tu ne savais même plus depuis quand tu n'avais pas passé une seule journée, sans te foutre quelque chose dans le sang. Tu devrais essayer, ça te détendrais. dis-tu en haussant les épaules avant d'ingérer rapidement la capsule.

Elle repoussa doucement ta main, prétextant qu’elle ferait avec pour le bien de tout le monde, y compris le tien puisque tu passerais la journée avec elle. Qu’elle ne s’en fasse pas pour toi. Tu préférais largement avoir à faire avec une Sibyl irritable qu’avec une Sibyl légère et joviale mais empoisonnée de l’intérieur. Ça te faisait mal au cœur de savoir qu’elle ingérait cette merde selon cette excuse qu’elle n’était pas vivable autrement. Elle ne donnait même pas la chance aux autres de le constater par eux-mêmes. Elle ne donnait la chance à personne de rencontrer la vraie Sibyl, celle libérée des effets des drogues. « Tu connais l’expression il faut le voir pour le croire, alors ce sera difficile pour moi d’te croire tant que j’aurai pas vu ce que c’est sans. » Et jusqu’à maintenant, ça n’était pas encore arrivé. Tu savais fort bien que la jeune femme avait dû déjà essayer de s’en sortir, et que ça ne se faisait pas en un claquement de doigts. T’étais pas un super-héros et tu ne prétendais pas pouvoir la sauver d’elle-même, mais tu t’étais donné comme genre de mission personnelle de lui faire ouvrir un peu plus les yeux. T’espérais. Mais, contre toute attente, elle te proposa plutôt d’essayer, toi aussi. Tu arquas un sourcil. « Je suis détendu. » Lâchas-tu avec un sourire. Puis, tu la vis porter la capsule à ses lèvres et ton cœur se serra en la voyant l’avaler. T’avais perdu cette bataille, mais pas la guerre. Tu soupiras tout discrètement. « J’ai pas besoin de ça pour m’éclater, pas quand y’a tout un monde de folies qui nous attend là-dedans. » Affirmas-tu en pointant la laverie. Tu t’y dirigeas, ouvris la porte à Sibyl et t’engouffras à sa suite. Tu ouvris les hublots des laveuses jusqu’à ce que tu trouves celle qui donnait accès à la glissade vers l’autre monde. « Après vous, mademoiselle. »

Personne ne te connaissait vraiment sans cette drogue. Tu ne voyais qu'une fille fragile, apeurée dans le noir entourée de milles et une ombres et bien trop faible pour les combattre. Tu n'avais aucune envie qu'elle ressorte cette Sibyl. Et puis, c'est tellement plus facile de se réfugier dans le négatif que d'essayer de se sortir la tête de l'eau. Tu as finis par te construire une bulle de confort autour de cette noirceur, et tu n'as aucune envie de l’éclater. Tu hausses les épaules. Pourquoi faire ? Sans ça, t'es faible et ça te fait totalement chier de te sentir faible face au monde entier. Tu souris quand il te dit être détendu. Ouais mais ça, ça détend encore plus. affirmas-tu. Comme tu voudras. rajoutas-tu en haussant les épaules à nouveau. Ouais, j'espère que y'a pas trop de gens bizarres dans ton truc et que c'est pas un plan foireux. dis-tu en riant. Tu n'étais encore jamais venue ici et le fait de devoir passer par un hublot pour rentrer dans la boite, ne te rassurais pas plus que ça. Tu pris une grande inspiration avant de te lancer dans le hublot alors qu'il te laissait passer. T'aimais pas trop ne pas savoir ou tu allais atterrir, mais c'était excitant à la fois. Et ressentir des nouvelles choses, tu sentir vivante. Tu adorais ça. Tu te laissas glissé tout le long en riant comme une gamine. Une fois arrivé à destination tu te poussas assez vite pour que le brun puisse arriver sans te foncer dedans. Tu balayas la salle du regard, comme une enfant découvrant disneyworld. On commence par quoi ? Le bar ? demandas-tu en souriant.

Pourquoi faire. Cette question t’attristait. Sibyl n’avait même plus envie d’être elle-même, de vivre sans les drogues. Comment pouvait-elle être sauvée si elle ne voulait pas se sauver elle-même ? Elle ne voulait rien savoir de ton inquiétude, rien savoir de son bien-être. Elle était bien, là-dedans, bien sûr qu’elle était bien : elle endormait toutes ses émotions à chaque seringue ou à chaque capsule qui faisait entrer le venin dans son corps. « Pour éviter qu’tu y laisses ta peau, Sibyl. Parce qu’un jour tout ça va te rattraper. » Dis-tu en faisant des signes devant elle, désignant tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle faisait. Ce n’était pas par méchanceté ou par jugement que tu lui disais ça, c’était une réelle inquiétude qui émanait de ta personne. Elle n’en avait que faire, elle. La preuve, elle te proposa d’essayer, toi aussi. Le message ne se rendait vraiment pas à sa tête. Tous tes efforts ne voulaient rien dire, pour elle. Elle était too far gone. « Si c’est le cas … je m’excuse d’avance. Ou pas. Parfois, ça fait les meilleures soirées ! » Tu ris à ton tour, avant d’entrer dans la laverie. Tu laissas Sibyl glisser la première, par politesse mais surtout parce que s’il fallait qu’elle tombe dans un trou sans fond, ça t’éviterait d’y rester toi aussi. Ahem. Finalement, tu entendis la jeune femme rire à gorge déployée alors tu la suivis avec un grand sourire aux lèvres. Plus tu descendais, plus t’entendais la musique et les vibrations sur les parois de la glissade. T’atterris dans la boîte de nuit, Sibyl était déjà debout à t’attendre. « Yes. Et après, on enfile direct les patins ! Ça fait tellement longtemps que je n’en ai pas fait. » La dernière fois, c’était pour le cirque, en fait. Un numéro où tout le monde était sur patins. C’était génial. Tu suivis ton amie jusqu’au bar et tu commandas un gin tonic, c’était à peu près tout ce que tu connaissais et aimais.  

Tu ne comprenais pas trop pourquoi le brun s'était pris d'une soudaine inquiétude envers ta consommation de drogue. Peut être qu'il avait besoin d'être le super héro de quelqu'un. Mais, il ne pourrait jamais être le tien. T'étais bien trop enfoncé dans ta propre noirceur. C'est tout une équipe de super héro qui te faudrait pour remonter la pente. Même les Avengers ne réussiraient probablement pas. Dans un Marvel un peu bancal, tu serais probablement la méchante. Tout ce que tu touches finit toujours par fané. T'es bonne pour personne et tu en as pleinement conscience. T'inquiètes pas pour moi, j'suis plus forte que tu ne le penses. répondis-tu en haussant les épaules. Au fond, tu devais bien l'être un peu pour supporter toute cette merde qu'est ta vie. Tu souris quand il te dit que ça faisait les meilleures soirées, les plans foireux. De toute façon, ma vie entière est un plan foireux. dis-tu en riant. Après ta longue descente du toboggan et une fois bien sur tes deux pieds, tu l’accueillis avec un sourire enfantin quand il arriva à tes côtés et le fait qu'il accepte de filer au bar, ne pouvait pas te faire plus plaisir. Tu comptais bien te prendre une bonne dose de shot, pour bien commencer la soirée. Faire du patin en étant défoncé risquait d'être plutôt comique. Tu hochas la tête et l'entraîna au bar, commandant un shot pour commencer alors qu'il te faisait sourire avec son gentil gin tonic. Un jour, il faudra que tu essaies un peu plus fort, tu sais. dis-tu en riant en avalant ton verre d'une traite. On les enfiles ses patins ? demandas-tu, excitée comme une gamine.

Sans vouloir être le superhéros de qui que ce soit, il était vrai que tu avais cette envie, ce besoin, d’aider ceux qui te semblaient bien bas. Et Sibyl semblait avoir atteint le fond, à voir à quel point elle cherchait à s’élever avec ces illusions. Elle se croyait forte mais ça n’avait rien à voir. « Pour le moment. Tu le verras pas arriver quand ça frappera. » Et ça pouvait frapper fort. T’en avais parfois été spectateur. Dans le monde de la performance, dans le monde du sport, des arts et de la scène, il n’était pas rare de voir des athlètes se tuer de la sorte à consommer soit pour se donner l’impression de mieux performer, soit pour oublier que la pression est tout ce qu’ils connaissent. Et la drogue devient la seule manière de décompresser, justement. Toi, t’étais jamais tombé là-dedans, tu te comptais chanceux d’ailleurs. Tu avais vu ce que ça pouvait faire à l’Homme. Tu ne souhaitais pas voir Sibyl se détruire de cette manière. Elle te le disait elle-même, sa vie entière était un plan foireux. « Désolé d’dire ça mais j’crois que tu n’aides pas ta cause. » Lâchas-tu en haussant les épaules, malgré le rire de Sibyl. Tough love. Tu la suivis dans ce toboggan des plus louches mais qui déboucha dans un lieu franchement prometteur. La première destination fut le bar. Tu cherchais peut-être à délivrer Sibyl de la noirceur, mais tu n’étais pas non plus un trouble-fête de première. Et, surtout, tu savais que ça ne se ferait pas en un claquement de doigts. Tu commandas un gin tonic sous le regard moqueur de la blonde. « Comme quoi ? » Demandas-tu avec un sourire, montrant au moins que t’étais un peu plus ouvert pour ça. Tu avalas à ton tour ton verre d’une traite, même si on voyait bien que t’avais moins l’habitude que Sibyl. Tu payas vos consommations. « Let’s go. J’n’attends que ça. » Tu te dirigeas, excité toi aussi, vers le comptoir de location. Tu laissas Sibyl choisir sa grandeur auprès d’un employé, et toi auprès d’un autre. Tu te ramassas avec des patins vert lime à quatre roues turquoises. Tu pris aussi un casque, parce que c’était obligatoire, autrement tu n’en aurais fait qu’à ta tête en risquant cette dernière.

Tu le savais au fond, qu'un jour t'y resterais sous une trop forte dose. Ton corps te dirais stop, tu le savais parce que t'avais une voix dans ta tête déjà qui te hurlait que tu tournais mal. Mais t'avais appris à la faire taire au fil des années. Tu préférais largement écouter tes démons. C'était plus simple et ils avaient chaque jours de meilleurs idées pour te faire plonger un peu plus dans le néant. Tu haussas juste les épaules pour toute réponse au jeune homme. Tu le savais oui, qu'il avait raison mais la discussion te prenait plus la tête qu'autre chose. Tu ris malgré toi quand il finit par te dire que tu n'aidais pas ta cause. J'suis une cause perdue Jackson, laisse tombé. répondis-tu sérieusement avant de t'enfoncer dans le toboggan. Le bar lui, il t'étais familier, tous les bar l'étaient en général et c'est là ou tu te sentais le mieux. Alors que t'avalais le poison dans tes veines tu réfléchis un instant avant de répondre au jeune homme. J'sais pas moi, de l'absinthe ? dis-tu en haussant les épaules. Un truc bien fort qui t'arraches la gueule et qui te retourne tout ton estomac. ajoutas-tu en souriant. Comme une enfant excitée tu te ruas vers la piste de patins pour en enfiler à ta taille. Qu'est ce que c'est moche. conclus-tu en riant avant de tenter de te lever, une fois ces atrocités à tes pieds. Tu grimaças en enfilant le casque qui était encore plus moche. Tu soupiras et te dirigea vers la piste. Allez viens, tu traînes là ! t'exclamas-tu en riant. Tu n'étais pas une pro du patin, alors tes essais étaient assez foireux, tu finis par juste te tenir au bras du jeune homme. C'était vraiment pas ton truc, mais c'était drôle en même temps.

T’en avais jamais eu, de démons, c’était peut-être pour ça que c’était aussi facile pour toi de juger Sibyl et de lui faire la morale. Le choix te semblait facile entre les drogues ou la vie mais c’est parce que t’avais jamais connu une vie dénuée de sens. Oh, tu ne l’avais pas toujours eu facile, tu n’étais pas un gamin privilégié provenant d’un monde de riches et tu n’avais pas un parcours sans embûche. Mais t’avais été heureux, et entouré toute ta vie, même si ce n’était pas par ta famille. Surtout, t’avais été libre. Libre d’aimer et de t’aimer. Libre de suivre ton cœur et ta passion. Libre d’en vivre. T’avais déjà eu des voix de colère dans ta tête mais il s’agissait de toi-même, pas de vils démons qui t’étouffaient. « Y’a pas d’cause perdue. Juste des causes plus dures à ramener à la maison. » Tu souris, mais tu n’insistas pas plus que ça. Ce soir, Sibyl ne voulait rien entendre. Ce soir, t’avais pas envie de te battre contre sa noirceur. Cela ne signifiait pas pour autant que tu l’abandonnais, que tu baissais les bras face à elle. Du temps. T’avais besoin de temps. Et d’un peu plus de volonté de sa part. Après cette descente dans le toboggan, tu rejoins la blonde au bar où elle se moqua de tes choix légers. « De l’absinthe ? » Tu manquas de t’étouffer. « C’est pas genre, proche du poison, ça ? » Tu fronças les sourcils. « Pourquoi j’voudrais m’arracher la gueule et m’retourner l’estomac ? It doesn’t sound fun at all. » Tu secouas la tête. Ce n’était pas un monde que tu connaissais. Et Sibyl ne connaissait pas le tien, celui de la sobriété, de l’abstinence. Tout avait toujours été tellement contrôlé, dans ta vie, que ce gin tonic était une véritable rébellion. Après ces verres, tu pris la direction du stand à patins, où tout d’un coup tu fus transformé en vrai ringard, et elle aussi. « Wow. Je pensais pas que tu pouvais être encore plus belle, mais là … » Tu joins tes deux mains ensemble, faussement admiratif du style de Sibyl. Tu ris avant de la rejoindre sur la piste, elle qui te foutait la pression. Tu te débrouillais quand même un petit peu mieux qu’elle, qui te tenait fermement le bras. « Tu veux m’entraîner dans ton inévitable chute, c’est ça ? » Demandas-tu en riant. T’avais pas conscience que cette chute ne s’en tenait pas qu’à une chute en patins.

C'était compliqué, d'être toi, d'avoir ta vie. Non pas que tu veuilles passer pour une victime. Au contraire, tu ne parles jamais de ce qu'il s'est passé ce soir là, ni de toutes ses années de ton misérable début de vie. T'avais encore quelques cicatrices que tu n'avais pas pu recouvrir par des tatouages. Mais, tu préférais changer de sujet à chaque fois. La drogue, c'était une évidence pour toi et tu ne savais plus faire sans. C'était trop dur, trop compliqué. Alors tu te détruisais la vie, tu te rabaissais a ce monde sombre. Tu entraînais tout le monde dans ta chute, ou bien c'était ton entourage qui le faisait aussi très bien. Sasha, Effy, Milo avant son overdose. Vous étiez tout les trois des épaves et ça n'irait pas en s'arrangeant. Ça va, je sais encore ou j'habite. dis-tu en riant. Bien sur que t'avais compris le sens de sa phrase. Mais t'avais pas envie de continuer sur ce sujet, pas ce soir, peut être même jamais. C'est au bar que tu en profitas pour te retourner un peu plus la tête en plaisantant sur le fait qu'il devrait lui aussi, prendre un alcool bien plus fort. Tu haussas les épaules. C'est un poison que si t'es une petite nature. répondis-tu en riant. T'étais pas non plus une grande fan de cet alcool en réalité, c'était plutôt un brûleur d'estomac qu'autre chose. Je sais pas, pour te sentir un peu plus vivant ? Pour te décoincé un peu ? répondis-tu en lui tirant la langue. Tu levas les yeux aux ciel quand il se moqua de toi alors qu'il était dans la même tenue ridicule que toi. Arrête, t'es aussi moche que moi, frère. dis-tu en riant. C'est vrai que c'était ringard, mais peut importe, ce soir tu comptais bien rigoler et t'aérer la tête. Tes premiers essais sur la glace n'était pas vraiment concluant, tu manquais de tomber plus d'une fois et tu finis par juste t'accrocher à lui. Tu essayas de le pousser en riant, comme tu le pouvais du moins puisque tu t'accrochais à lui de toute tes forces pour ne pas tomber. T'as pas idée. répondis-tu simplement. Il n'y avait pas de raison que tu sois la seule à tomber. En vrai, t'as voulu me faire venir ici pour me casser une jambe, avoue ? demandas-tu en souriant.

T’avais plutôt l’habitude de fréquenter des gens dont la légèreté d’être provenait de leur capacité à voir le beau partout, dans tout. Pas parce qu’ils se shootaient d’illusions chimiques qui endormaient tout ce qui faisait trop mal. La souffrance, parfois, il fallait l’endurer un moment, l’accueillir, avant de la prendre par le col et de lui montrer qui est le plus fort. En tout cas, c’est comme ça que t’avais toujours vécu, fonçant tête première et en ressentant chaque coup. Chaque impact. Ça t’avait souvent rentré dedans de plein fouet, t’avais laissé quelques morceaux de toi-même en cours de route mais tu te réinventais, tu y remettais de nouvelles pièces acquises lors des apprentissages les plus douloureux. Tu préférais ressentir cet effort plutôt que d’en paralyser les contrecoups. Tu levas les yeux au ciel en riant lorsque Sibyl t’affirma qu’elle savait encore où elle habitait. Si seulement t’étais réellement en train de parler de sa demeure physique. Mais tu savais qu’elle avait compris, que c’était juste sa manière de s’enfermer toujours un peu plus. T’avais cependant espoir que tes messages parviendraient à briser un peu sa carapace, et dès qu’il y aurait ne serait-ce que la plus petite fissure dans cette dernière, alors la lumière trouverait son chemin. Pour ce soir, tu donnais enfin un break à Sibyl et même, tu voulais lui montrer que t’étais pas aussi coincé que ça. Mais ton choix d’alcool ne sembla pas l’impressionner, au contraire. « J’me sens tout à fait vivant. » Dis-tu avec un sourire. « Mais si tu penses que j’ai un balai dans l’cul … » Tu fis un signe au serveur et tu lui demandas de t’amener un verre de ce qu’il avait de plus fort. Tu réglas la facture et tu pris une gorgée de ce qui ressemblait à de l’alcool isopropylique. Tu grimaças. « Pouah. » Tu pinças ton nez pour ne rien goûter sur le coup, et avala d’un trait tout ce qu’il restait du verre. « J’suis déjà saoul, je le sens. » Dis-tu après avoir libéré ton nez. Tu te dirigeas vers le comptoir à patins avec Sibyl, et tout de suite les moqueries commencèrent face à votre accoutrement. « Frère ? Ouch. Attends est-ce que tu viens de me friendzoner juste comme ça, sans prévenir ? » Demandas-tu en riant. Sur la piste de patins à roulettes, tu te débrouillais pas mal, même si l’alcool te montait un peu à la tête, toi qui n’avais pas l’habitude de boire des trucs aussi forts. C’était Sibyl qui s’accrochait à toi et non le contraire, c’était déjà ça. « Tu serais plus facile à gérer si t’étais clouée au lit pendant deux mois. » Lâchas-tu à la blague, même si tu n’avais aucunement l’intention de la contrôler ou quoi que ce soit. Tu voulais juste l’aider.

Voir les choses de façons positives, voir que la vie est belle. C'était tout sauf toi. Tu avais toujours eu une certaine noirceur en toi et tu l'avais nourris au fil des années. Elle n'en était que plus grande. Tu voyais la vie en noir et ça t'allais très bien puisque tu ne savais pas comment voir les choses autrement de toute façon. Tu n'avais jamais fais sans toutes ses substances illicites C'était toute ta vie entière et probablement que si un jour tu envisageais une désintox, tu en mourrais probablement. Tu haussas les épaules. L'australien ne voyait pas les choses à ta façon, mais tu ne pouvais pas lui en vouloir. Tant mieux pour toi alors. Moi c'est ma façon de l'être. dis-tu en souriant. Tu ris à sa réflexion. Maintenant que tu le dis, peut être un peu. Ton rire augmenta en voyant sa tête quand il avala ce qu'il avait commandé. Alors, est ce que ça t'as tué ? demandas-tu, le sourire aux lèvres. Tu levas les yeux au ciel quand il dit être déjà saoul. Qu'est ce que je disais déjà ? Petite nature. dis-tu en tirant la langue. Tu soupiras en regardant vos chaussures. C'est vrai que celles du patin n'étaient pas les plus sexy. Mais au moins, tu n'étais pas la seule à avoir l'air aussi ridicule. Tu ne peux t'empêcher de rire. Quoi ? Tu le savais pas que t'étais déjà dans la friendzone ? demandas-tu pour le taquiner. Tu vascillais et tu n'arrivais même pas à mettre un pied devant l'autre alors s'accrocher à lui restait la meilleure solution que tu avais trouvé jusque là. Tu levas un sourcil à sa blague. Même attachée, ligotée, tu n'arriverais pas a me contrôler. dis-tu en haussant les épaules. Je serais ton pire cauchemar. rajoutas-tu dans un sourire.

Rien ne pouvait l’atteindre, Sibyl. Ta manière de penser, ta façon d’essayer de la raisonner, ça ne se répercutait pas sur elle. Elle te regarda avec un sourire et te dit que c’était tant mieux pour toi, mais qu’elle, c’était sa façon de se sentir vivante. De boire et de consommer des drogues. Tu capitulais pour ce soir, mais t’abandonnais pas l’idée de lui faire voir que la vie avait quelque chose à lui offrir, même sans psychotropes. Pour lui prouver que t’avais pas un balai dans le cul, tu calas cul-sec un verre d’alcool horriblement fort. « Je crois que oui. Je crois que je suis mort de l’intérieur. » Tu ris. Ça te brûlait encore l’œsophage. T’allais avoir terriblement mal au ventre que ça commencerait à enflammer ton estomac. Tu n’aurais plus toute ta tête pour t’en rendre compte, à ce moment-là, peut-être. Sibyl te traita alors de petite nature et tu la regardas avec de gros yeux. « Non mais comment t’oses, ce soir, toi … » C’était critique après critique. Tu secouas la tête en riant, avant d’aller troquer tes chaussures contre des patins à quatre roues. Quand il fut question de la friendzone, tu fis la moue. « Non, et quelle manière cruelle de me l’annoncer … » Tu te mis à patiner avec Sibyl sur la piste ronde, l’aidant à se tenir en équilibre en tâchant de ne pas, toi aussi, le perdre. Vous alliez rapidement vous retrouver par terre, tu le sentais. « Tu me friendzones et après tu me parles de te ligoter et de te contrôler ? Girl, t’es pas juste. » Tu ris. Ce n’était pas bien de te mettre de telles images en tête, d’autant plus que Sibyl était très attirante. « En gros t’es le Diable incarné. » Et sur ce, tu la laissas patiner seul en accélérant ta vitesse pour faire une rapide pirouette et patiner à reculons, face à elle.