Ce ... Pas ... La peine ... S'énerver !

Tu venais de passer une soirée de merde, genre vraiment. Tu ne comptais plus les gros connards, les petites putes en chaleur. T'en avais vraiment marre de ce job à la con qui te forçait à être polie. Chaque fin de soirée voir de nuit, quand tu débauchais enfin tu rentrais avec un mal de crâne phénoménale. La drogue étant ton seul réconfort. Ce soir, t'avais pas pu du tout en consommer et alors que tu étais entrain de te rouler ton précieux joint, un mec qui sortait de nul part te rentra dedans. Ta drogue était par terre, lui était plein d'alcool mais, à ce stade tu n'en avais plus rien à foutre. Il avait gâcher ton seul réconfort. Tu peux pas regarder ou tu vas ? demandas-tu assez agressivement. J'en ai rien à foutre de tes excuses et remballe ton sourire de merde. C'était pas si grave au fond, de la drogue, t'en avais pleins d'autres. T'avais fait un stock phénoménale. La peur de n'en avoir jamais assez. Seulement, en bonne junkie qui se respecte, tu détestais faire du gaspillage. Et puis merde, tu l'avais payé cette drogue. Tu bossais "dur" pour ça. La colère était trop forte, tu ne comptais pas t'excuser et encore moins être gentille ce soir. Ton quota de gentillesse était largement dépassé selon toi. Ce pauvre homme était simplement au mauvais endroit et surtout au mauvais moment.

L'addiction à la drogue te rendait vraiment colérique et compliqué à vivre. Enfin, le manque plutôt. Le problème, c'est que tu étais arrivé à un point ou, t'étais en manque quelques heures après avoir déjà consommé. Il ne manquait plus que quelqu'un te rendre dedans pour te faire sortir de tes gonds et en plus de renverser ton herbe, c'était le summum. Il n'en fallait pas plus pour te faire éclater. Le voir bégayer t'énervais encore plus. Ce n'était probablement pas de sa faute mais ça te tapait sur le système. T'avais pas un bon fond quand tu étais en manque. Au fond, quand on creuse bien, tu n'étais pas quelqu'un de méchant mais ce soir, il n'y a que le négatif de toi qui ressortait. C'est pas mon problème si t'as pas eu le temps de te retourner bordel. dis-tu en serrant la mâchoire. Il hochait la tête et ça aussi ça t'énervait. Il ne devait pas être quelqu'un de méchant pour réagir comme ça et toi en revanche tu déversais toute ta haine sur lui. Mais quand tu voyais rouge, on ne t'arrêtais plus. J'en ai rien a foutre que t'es de l'herbe, j'en veux pas de ta merde, j'prends pas n'importe quoi de n'importe qui, j'sais pas qui t'es, t'es peut être un tueur en série. répondis-tu énervée. Si jamais, s'en était un en tout cas, elle l'aurait énervé comme il faut et elle serait très probablement déjà morte à l'heure qu'il est. Mais elle n'avait aucune envie de réfléchir.

C'est vrai qu'on ne soupçonnerait pas en te voyant que tu n'es rien d'autre qu'une bombe à retardement qui ne demande que ça, exploser. Tu n'étais qu'un petit bout de femme au visage de princesse après tout. Mais, il parait que les plus belles choses sont les plus pourries à l'intérieur et c'est ton cas. T'es une rose qui cache bien ses épines empoisonnées. Si Maléfique avait une fille, ce serait bien to parce qu'il n'y a rien de pire qu'une junkie en colère. Mais, mais, mais quoi ? Change de disque bordel. pestas-tu alors qu'il te tapait déjà bien sur les nerfs. Tu trouves ça drôle peut être ?! Et arrête de t'excuser bordel, c'est encore pire. Tu soufflas et ferma les yeux cinq secondes pour tenter de te calmer, en vain. T'avais besoin de te défoncé la gueule et juste de l'herbe ne suffirait plus. Il fallait que tu te débarrasse de lui, qu'il dégage loin, hors de ta vue et que tu te sniffe une bonne dose de cocaïne en arrivant chez toi. Alors qu'il disait avoir compris et qu'il allait te laisser tranquille, il restait là, planter à ne rien faire. T'avais envie de le secouer et de lui dire d'aller voir ailleurs.  Oui donc ? Casse toi non ? insistas-tu pour qu'il s'en aille le plus loin possible de toi. Lui au moins, tu seras presque sur qu'il changera de trottoir le jour ou il recroisera ta route.

Il t'énervait vraiment beaucoup et en même temps il t'en fallait peu ce soir. T'étais à cran et même si t'avais bien conscience de te comporter comme une grosse connasse, c'était plus fort que toi. Comment t'allais faire maintenant que toute ton herbe était par terre ? Tu finissais bientôt ton service mais t'avais pas la patience d'attendre jusque là. Tout ça a cause d'un mec trop bourrée qui bégayait tout ce qu'il pouvait qui plus est. Tu ne l'écoutais même plus, ça te donnait trop mal au crane. Alors qu'il allait enfin s'en aller et te foutre la paix il finit par trouver le moyen de rentrer dans quelqu'un d'autre et de s'étaler au sol. Tu soupiras, tu ne savais pas pourquoi mais dans un sens tu te sentais obligé de l'aider. T'es vraiment une épave. grommelas-tu Ça va t'as rien ? demandas-tu en lui tendant la main pour qu'il se relève. Pourvu qu'il y arrive très bien seul parce qu'il avait l'air beaucoup plus lourd que toi et que toute seule tu ne pourrais pas le relever. D'autant plus que l'autre mec c'était déjà barré et qu'il ne faudrait pas compter sur le videur pour vous aider. Fais un effort au moins. dis-tu en râlant même si tu te doutais que l'alcool n'arrangeait pas son cas. Il fallait que ça tombe sur toi, évidemment. Il y avait des jours ou tu serais bien rester dans ton lit. Tu détestais vraiment ce boulot, c'est bien parce que tu avais besoin d'argent plus que jamais.

Etre gentille c'était loin d'être ton point fort. Mauvaise, méchante, trop franche. Tous ses défauts sont multipliés quand tu es en colère et tu n'es pas douée pour ne pas mâcher tes mots. C'est la seule répartie que tu as ? répondis-tu agacée de l'homme en face de toi. Ton ton n'était pas le plus agréable, mais ce n'était pas le plus méchant. Ta colère redescendait petit à petit alors que tu essayais tant bien que mal de le relever. Tu soupires une fois l'homme debout, t'en avais un peu rien à foutre que l'autre ce soit excusé ou non. Ce qui te gonflait actuellement c'est que c'était toi qui était "coincé" avec lui alors que tu mourrais d'envie de trouver un échappatoire. Tu fronças les sourcils quand il te dit avoir un accident. D'accord, mais là tu t'es juste fait bousculer, rien avoir avec un accident. Tu soupiras, tu avais déjà tes problèmes à toi à gérer et aucune envie qu'il te raconte sa vie. Bon si tu vas bien, je vais rentrer chez moi avant d'assassiner quelqu'un d'autre. Tu avais eu ta dose de sociabilité pour la soirée. Entre ton boulot et ta rencontre de ce soir, c'était beaucoup trop pour toi. Tu commençais à avoir mal au crane. A un de ces jours peut être. dis-tu en t'efforçant une dernière fois d'être aimable avant de t'éloigner.

HJ: