(#13) la famille y'a celle par défaut, et celle que tu choisis

La future maman vint t’écraser le pieds parce qu’elle était vexé de tes derniers mots, du cou tu poussais un cri peu masculin pour montrer que ça ne t’avait pas fait du bien. « Hééééééé ! » hurlas-tu, étonné du geste de ta meilleure amie. Comme réponse, tu te contentais de lui tirer la langue tel un enfant de 5 ans. Oui, c’était bon enfant dans l’appartement 13, vous n’étiez pas des adultes mais des grands enfants et cette bonne humeur était tellement agréable. Avec Az, vous aviez vu des colocataires défiler depuis que vous aviez emménagé dans cet appartement. Mais avec Beth, vous vous étiez vraiment trouvé et ça faisait chaud au coeur. « On fera jamais ça, elle aura les plus belles protections du monde ! » dis-tu en souriant à la jeune femme. Bah oui vous étiez obligé d’apprendre à votre future nièce à faire du skate board, c’était évident. Mais surtout, il fallait faire ça bien et ne pas inquiéter la maman. « T’as bien de la chance, ouais » répondis-tu lorsque la future maman s’écria que tu n’étais pas cap d’enlever ton pantalon pour lui prouver que tu étais un homme. Flemme, surtout, il faut avouer. Tu t’étais reposé sur les genoux de Beth, parlant à son ventre comme si le bébé pouvait t’entendre. Est-ce que c’était possible ? Tu ne savais pas vraiment. « Nous aussi on t’aime » répondis-tu en écho à ton meilleur ami, dans ta langue natale à toi. Quelle chance elle allait avoir, cette petite avec deux oncles qui parlent des langues différentes et qui viennent d’endroit différent dans le monde. L’italien ramena le pot de cornichons que l’anglaise avait demandé et tu ne pus t’empêcher de rire à son intervention. « Elle va nous faire des pancakes aux cornichons, un jour, tu vas voir » dis-tu en hochant la tête à ton meilleur ami.

« Pfffff, ce sont qui les plus gamins ici ? », répondit Beth faussement offusquée par la réplique d'Azriel. Des gamins, ils l'étaient sans doute tous un peu, les garçons plus quand même. C'était eux qui avaient les idées folles, qui lançaient les délires. Beth, elle, ne faisait que les suivre dans leurs folies, parfois restant même à l'écart pour mieux rire d'eux quand tout s'écroulait ou même leur dire un taquin je vous l'avais dit que ce n'était pas une bonne idée, remplit de rires et de moqueries. Mais le treize, au fond, c'était ça. Des rires, des taquineries, des moqueries à n'en plus finir, des conneries qui finissaient en bataille de nourriture, des défis qui se terminaient en conséquence. Combien de fois ils avaient lancé des défis à réaliser contre une semaine à récurer les toilettes à la place de l'un ou de l'autre ? Ils ne se comptaient plus. Et leur amour était indéniable. À trois, ils étaient une véritable famille. Ce n'était pas pour rien que l'Anglaise avait choisi ses deux colocataires, et tontons de Ivy, comme parrains et tuteurs légaux. Après ce moment d'émotion, ces aveux d'amour de la part des trois parties, Beth réclama les cornichons pour cacher l'émotion ce que l'Italien lui passa sans attendre, commentant les goûts étranges que la brune n'avait pas encore développés, typique stéréotype de la grossesse. « Des pancakes aux cornichooooooons », s'écria-t-elle comme une idée de génie à la suite des suppositions de Milo. « Mais quelle bonne idée ! » Elle gloussa avant de se lever, définitivement sérieuse. « Il faut que je cogite à une façon de le faire.... » Il n'aurait pas fallu lui mettre une telle idée en tête...

hj:

Un rire secoua l’italien devant la réaction de Milo, alors que la jeune femme enceinte lui écrasait volontairement les orteils. Ils avaient beau être des gamins, ils pouvaient aussi être sérieux, comme quand ils promettaient à Beth qu’ils ne laisseraient rien arriver à sa petite fille. Milo se pencha pour prononcer à son tour une phrase dont il devina la signification semblable à la sienne, même si c’était en français et qu’il ne maîtrisait que très peu cette langue. Il connaissait les bases, parce que ce n’était pas si éloigné de l’italien, mais c’était tout. Ça lui permettait juste de comprendre quelques mots comme ceux-là. Alors que Beth piochait à nouveau dans le bocal de cornichons qu’il venait de lui tendre, le musicien émit le concept de pancakes aux cornichons, ce qui lui arracha une grimace et un petit rire. Aussitôt, la jolie brune réagit, s’enthousiasmant à l’idée de ces pancakes. « Super Milo, regarde ce que t’as fait. » lâcha Az en levant les yeux au ciel d’un air dépité, posant ensuite son regard sur Beth. « Je t’en prie, tout ce que tu veux mais pas des pancakes aux cornichons. » supplia-t-il en exagérant pour la taquiner. Le pire, c’est qu’elle aurait réellement été capable de faire quelque chose de bon avec ça. Mais il n’était tout de même pas plus emballé que ça par l’idée, et ce fut sur un débat sur les cornichons et le sucré-salé que se poursuivit la conversation, touchée de sourires et de moqueries affectueuses, alors que Beth caressait parfois doucement son ventre arrondi et plein de vie.

End.