onion rings and ballet shoes (charlie)

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onion rings and ballet shoes
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@charlie s. meers & @dee o'donoghue

L’idée que Tobias m’avait glissé dans le creux de l’oreille commençait doucement à faire son chemin, si bien que, pendant un jour de repos, je me retrouvai à revisiter des plats traditionnels de street food pour en faire des versions plus gastronomiques. C’était la partie du métier que je préférais, élaborer des recettes, laisser parler sa créativité. Parce que oui, de prime abord, on pouvait me prendre pour un type un peu bougon (certes, je l’étais un peu parfois), brute de pomme (oui, ça pouvait se comprendre…) mais j’étais en réalité un gars inventif et, sans me venter, plutôt délicat – en cuisine, pour le moins. Toujours était-il que, le nez dans mes fourneaux, je n’avais clairement pas vu la journée passer et lorsque je levai le nez sur l’horloge du four, j’écarquillai subitement les yeux.
— Putain de merde ! jurai-je tout à coup.
20h09…j’avais une heure et neuf minutes de retard. Raven allait me tuer ! Aujourd’hui, j’étais censé m’occuper de la petite, ce que j’avais fait, jusqu’à ce que je la dépose pour ses cours de musique et de danse, en plein après-midi, et j’avais complètement oublié d’aller la chercher. Sans prendre le temps de changer mes vêtements qui devaient sentir la friture ou les oignons, ou sans doute les deux, j’attrapai à la va-vite mon téléphone pour envoyer un sms au centre afin de les prévenir de mon arrivée imminente. Je savais qu’ils ne laisseraient pas une gamine de sept ans seule, mais quand même…Je grimpai dans ma voiture, et, moins de dix minutes plus tard, me garai devant la grande bâtisse où la fille de ma meilleure amie prenait ses cours. J’entrai en trombe dans l’établissement et trouvai Seena, assise sur un banc devant l’accueil, avec une jeune femme que j’avais déjà vu. C’était elle qui dispensait les cours aux plus petits, si ma mémoire ne me faisait pas défaut. Elle avait un nom qui commençait par « Ch »…
— Bonsoir Mademoiselle, je suis vraiment désolé, me confondis-je en excuse tout à m’approchant pour me pencher vers ma filleule, Seena, ma puce, je…
La gamine me lança un regard noir – dieu, qu’elle ressemblait à sa mère dans ces moments là – puis me passa devant pour s’éclipser dans les vestiaires où elle alla probablement chercher ses affaires, sans m’adresser le moindre mot. Gêné, je me grattai le crâne.
— Hum…ok, j’imagine que c’était mérité, rigolai-je doucement, vous êtes…Charlotte, c’est ça ? Fis-je en me concentrant à nouveau sur la jeune femme, je suis Dee, le parrain de Seena et vraiment navré aussi…j’étais pris dans mon travail et j’ai…oublié. Je suis désolé d’avoir gâché une heure de votre journée, vraiment. Y’a-t-il quelque chose que je puisse faire pour me faire pardonner ?