i will have you one day (aura)

Tu te promènes dans les rues de Bowen et tu décides de t'arrêter un peu au Summer Garden. Ça te fais du bien parfois aussi d'être au calme loin de tes murs et parfois même loin des vibrations de la musique. Bien que ça, tu ne pourrais jamais t'en passer. C'est un peu ta drogue à toi au fond. Ton envie d'être seul ne fit que de courte durée quand tu remarquas au loin une tête que tu avais déjà croisés plusieurs fois récemment. C'était Aura et en ce moment t'avais l'impression de la voir partout. Non pas que ça te dérange, après tout, tu n'étais pas insensible à la jeune femme et tu ne dirais pas non si tu arrivais à la mettre dans ton lit, elle aussi. Tu ne faisais de mal à personne après tout, en agissant ainsi. T'avais juste besoin de te remettre de Noa et tu ne trouvais que le sexe pour palier à son absence. Tu te levas du banc ou tu étais pour t'approcher doucement de la jeune femme. Tu ne la connaissais pas vraiment personnellement non plus, tu savais que c'était la sœur de Fede, tout le monde le savait. J'vais finir par croire que tu me suis à force qu'on se croise partout. dis-tu en souriant une fois arrivé à sa hauteur.

J’aimais assez ce coin là de Bowen. Fede m’y avait déjà emmené de nombreuse fois durant mes quelques séjours ici, pour voir des films, ou simplement trainer. Cela ne faisait que quelques jours, à peine dix, qu’Enzo et moi avions atterrît en Australie et si je m’acclimatais beaucoup mieux que ce que je ne l’avais imaginer à ma nouvelle vie, aujourd’hui, je me sentais un peu nostalgique de Florence. Je n’avais pas encore eu de réponse concernant mon entretien au musée de Bowen et je commençai à trouver le temps long, à force de me tourner les pouces. De plus, il y avait bien moins d’activité culturelle à faire à Bowen qu’il n’y en avait à Florence et cela me manquait. Le Summer Garden était ce que j’avais trouvé de mieux, concernant la culture. J’étais en train de regarder le programme, dans l’idée d’aller voir une pièce quand une voix m’interpella. La teneur du propos, tout comme l’identité de celui qui se trouvait derrière moi, me fit lever les yeux au ciel.
— Kid, c’est ça ?
Comme Billy. Ca m’avait marqué. On s’était vu quelque fois. Aperçu plutôt. Il avait tenté des approches. Lourdes. Je l’avais envoyé balayer.
— Si vraiment je te suivais, pourquoi je t’aurais déjà rembarré au moins trois fois, hm ? Moi je crois que c’est plutôt l’inverse…

Autant t'aimes plaire au fille. Autant tu aimes encore plus quand elle te résiste. A vrai dire, t'as pas vraiment l'habitude de ça alors ça te plait d'autant plus. Avec Aura c'était le cas. Elle t'avait mis des stops bien plus d'une fois et pourtant tu persistais à essayer de la draguer et de la compter dans tes innombrables conquêtes. Aujourd'hui, t'avais un peu que ça à foutre de draguer et comme par hasard tu tombais sur elle. Le destin fait bien les choses parfois. Oui, c'est bien ça. Du moins, question de point de vue parce qu'au vu de sa réponse elle n'avait pas l'air très heureuse de te voir. Mais tu t'en fichais un peu, ça te plaisais. Parce que tu te mens à toi même et que au fond t'es folle de moi ? dis-tu en riant. J'te suivais pas mais bon, c'est peut être le destin si je te croises là tout de suite maintenant. dis-tu en haussant les épaules avec un sourire. C'est fou comme tu pouvais te montrer lourd parfois. Mais t'étais comme ça, plus on te repoussait, plus t'étais attiré. Tu finirais bien par l'avoir cette fille et quand bien même ce ne serait pas le cas, tu t'amusais bien à essayer de le faire au risque que son frère finisse par te dévisser la tête. Mais tant qu'elle ne parlait pas, rien ne t'empêcher de le faire.

Les mecs qui se pensent irrésistibles sont les pires. Je le sais, je vis avec l’un d’entre eux et je connais les stratagèmes de ses dragueurs invétérés par cœur. Je sens leur attitude changer dès qu’une gazelle entre dans leur collimateur, je sens leur instinct de chasse qui s’éveille, leurs hormones qui les guident. Oui, je sais très bien reconnaître le mec en chasse, et Kid fait parti de ceux-là. Il s’inscrit dans cette catégorie de gars qui ne lâchent pas les morceaux, qui apprécient presque de se prendre des mûrs parce que ça stimule leur instinct basique. Ils aiment ça. Prendre en chasse. C’est tellement primaire, tellement réducteur. Autrement dit, c’est loin, très loin de me séduire.
— Folle de toi, vraiment ?ricanai-je, première nouvelle !
Je le laissai s’empêtrer dans ses phrases de dragueur préconçues puis levai les yeux au ciel.
— Le destin, tu m’en diras tant…
Je soupirai longuement, puis croisai les bras sur ma poitrine en le détaillant du regard.
— Dis-moi ce qu’il faut que je fasse pour être débarrasser de toi ?