Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: On va dire que ça va Dim 19 Jan 2020 - 22:07
Ana avait tenté de discréditer Mei et son coup était bien ficelé. La latine avait réussi à récupérer les preuves compromettantes détenues par la journaliste pendant son absence, dans le but que la chérie d'Asl profiterait de lui pour faire tomber un juge trop zélé qui expulsait tout néo-zélandais suspecté d'avoir enfreint la loi. La seule chose que l'actrice n'avait pas prévu, c'était la confiance totale que le jeune homme avait en son amour. Avec Ais, ils avaient confondu la latine qui avait été arrêtée et condamnée à des travaux d’intérêts généraux avant de partir faire carrière en Amérique. Elle y retrouverait peut-être Jason pour de nouvelles tensions entre eux, ou pas. Ca n'avait aucune importance.
A son retour, Mei n'avait pas vraiment cherché à se venger d'Ana, ce qui inquiétait Asl. La jeune femme semblait ailleurs, la tête tournée vers d'autres horizons. Elle avait toujours plus de travail, voyant toujours moins le néo-zélandais au cours du mois et quand ils se voyaient, c'était toujours plus court que la fois précédente. Finalement la journaliste avait décidé d'explorer ce vaste monde quelques années de plus, seule. C'était une rupture, Asl le comprenait aisément, alors il lui avait dit, sans se fâcher mais il lui avait dit et ça avait précipité le départ de l'australienne. Quelque part, c'était un prétexte pour une femme très indépendante au final et n'ayant aucune envie de perdre ce qu'elle considérait comme sa liberté. Pour Asl, c'était juste une trahison de trop.
Après le départ abrupt de Mei, le jeune homme se sentait plongé dans une morosité sans fond. Il se sentait triste et perdu même s'il essayait de donner le change à sa famille mais il se doutait que ça n'était pas un franc succès. La vie sentimentale d'Asl était un désert jalonné de cactus et ça pique, un cactus. Il gardait Sio et faisait son sport mécaniquement. Personne ne s'intéressait à ses cours d'arts martiaux, son jeune âge ne devant pas inspirer confiance.
Asl était donc étonné quand Isa lui demandait de le rejoindre à son atelier à son retour de footing matinal, ce jour-là.
"Salut Isa, j'arrive ..."
Lui répondait-il en le rejoignant à son atelier après s'être demandé s'il devait aller se rincer avant mais il n'avait pas transpiré. Il en fallait beaucoup pour qu'Asl soit en sueur et ça n'arrivait pas après seulement trois kilomètres d'échauffement.
"Désolé, j'ai fini la confiture et j'ai oublié d'en racheter. Je passerai en prendre ce matin ..."
Disait-il en esquissant un sourire embarrassé qui virait aussitôt à la grimace. Depuis son départ, il n'arrivait plus à exprimer un semblant de joie et encore moins à rire.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: On va dire que ça va Lun 20 Jan 2020 - 2:40
Les histoires rocambolesques d’Aslander semblaient derrière lui. Toutes les femmes de son entourage, de sa vie, qui lui avaient donné bien trop de fil à retordre dans la dernière année, avaient disparues. L’une partirait en Amérique après ses heures de travaux communautaires, l’autre était repartie à la découverte du monde. Isaiah l’avait un peu enviée, d’ailleurs, de cette décision de partir explorer ce qu’il lui restait à voir de ce monde. Toutefois, il ne l’enviait pas d’avoir tout laissé tomber, pour ça. Isaiah aimait voyager et ça lui manquait, souvent – surtout avec le retour d’Ezekielle et ses anecdotes récentes -, mais perdre Aisling et ce qu’ils avaient bâti ensemble n’était pas un prix qu’il était prêt à payer. Bref, tout cela pour dire qu’Aslander se retrouvait avec un cœur esseulé et bien du temps à mettre à profit. Pour cette raison, et pour lui changer les idées surtout, Isaiah intercepta son beau-frère à son retour de son sport matinal, pour lui proposer : « Hey Asl. T’aurais le temps de me rejoindre à l’atelier, en bas, un moment ? » Demanda-t-il. Le néo-zélandais le salua et lui indiqua qu’il arrivait. Isaiah opina et descendit d’abord seul, mais rapidement rejoint par le frère d’Aisling. Il esquissa un sourire amusé en entendant les excuses de l’homme. « C’est pas pour ça que je t’ai fait venir. J’vais quand même pas te scier le bras pour de la confiture. » Il continua à rire légèrement. « Non en fait, si j’t’ai fait venir ici, c’est parce que j’dois t’avouer que je croule un peu sous les commandes, en ce moment. Je sais pas si c’est avec les commandes de Noël que j’ai pu me faire découvrir auprès d’autres personnes gâtées par leurs proches, mais en tout cas, j’reçois plein d’appels. Je me demandais si ça te dirait de m’aider pour quelques temps ? J’pourrais te montrer la base, ça m’enlèverait un peu de boulot. Ça me donnerait un sacré coup de pouce. » C’était surtout un prétexte pour passer du temp avec Aslander et s’assurer qu’il ne passait pas son temps à broyer du noir, mais il était vrai que ça pourrait aussi aider Isaiah du même coup. « Évidemment, on partagerait les profits. » Il n’allait quand même pas faire de lui du cheap labor, juste parce qu’il voulait lui remonter le moral.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: On va dire que ça va Mar 21 Jan 2020 - 23:34
Blue avait disparu du jour au lendemain, ils étaient seulement amis mais ça n'empêchait pas de lui dire au revoir. Elle était peut-être morte. Lena et Asl avaient rompu à cause de Lin qui était pour sa part repartie à priori amnésique en Chine après lui avoir menti sur Liam qui n'était en fait pas le fils d'Asl. Ana avait tenté de le détruire alors qu'il n'y avait rien eu de sérieux entre eux et Mei avait utilisé un prétexte foireux pour le quitter juste après l'anniversaire de la mort de Bonnie, son premier amour dont la jeune femme ne s'était visiblement jamais remise de son décès. Quant à sa copine Tahlia, elle ne lui donnait plus aucune nouvelle. Tout ça était en effet rocambolesque … C'est donc avec un sourire artificiel que le néo-zélandais rejoignait Isa à son atelier, s'excusant pour la confiture mais ça n'était pas la raison de sa présence auprès du chéri de sa frangine. Asl l'écoutait et ouvrait de grands yeux étonnés quand Isa lui proposait de le seconder dans son travail parce qu'il avait trop de commandes à honorer actuellement. Le jeune homme en demeurait quelques instants interdit avant de répondre non avec prudence vu qu'Isa était un membre de sa famille à présent et qu'il ne se moquerait pas de lui mais avec perplexité :
"Ta proposition me surprend dans le sens où ma créativité à moi, c'est surtout de casser des trucs mais on peut toujours tenter."
Il disait ça en contemplant ses mains, se demandant si elles seraient capable de créer quelque chose, la distribution de "pains" ne comptant évidemment pas, avant de regarder à nouveau Isa.
"Je dois dire que ce que tu me proposes me demanderait une telle concentration que ça me changerait les idées. Quand on me demande si ça va, je réponds par l'affirmative. On a dire que ça va mais tu devines que ça ne va pas."
Le jeune homme respirait un grand coup avant de poursuivre :
"Le temps de me former va te faire perdre un peu de temps aussi il me semble évident que tu m'enseignes d'abord les bases pour que je dégrossisse un maximum ton travail et là, on devrait abattre beaucoup de travail."
Asl pourrait travailler sans problème toute la journée avec son beau-frère puis ils verraient vite s'il s'en sortait bien, le néo-zélandais redoutant que sa bonne volonté ne soit pas suffisante.
"En tout cas, merci de tenter de me changer ainsi les idées. C'est vraiment sympas de ta part. Je peux commencer tout de suite. Hauts les cœurs."
Concluait-il avec une amorce de sourire, signe que son moral pourrait peut-être remonter un peu. Quant au partage des profits, Asl ne doutait pas un instant qu'Isa serait équitable avec lui.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: On va dire que ça va Dim 26 Jan 2020 - 22:33
Dès qu’il vit le regard visiblement étonné d’Aslander, Isaiah remit en question sa proposition. Peut-être que c’était un peu con de proposer du travail à un homme en peine d’amour. Il n’avait jamais vraiment connu ça, Isaiah, alors il avait un peu de mal à se mettre à sa place même s’il ne doutait pas du vide que ça avait pu créer en Aslander. Après tout, si lui en venait à perdre Aisling, il perdrait une grande partie de lui-même. Isaiah et Aisling n’étaient peut-être pas dépendants l’un de l’autre, mais ils s’étaient beaucoup construits ensemble. Forcément, il perdrait des morceaux, en la perdant. Aslander finit par lui confirmer sa perplexité, mais il en justifia la raison. Isaiah eut un léger rire. « Parfois c’est en cassant des trucs qu’on fait des œuvres. » Lâcha l’artiste. C’est vrai, il lui était arrivé de foirer sur des projets et au final, le résultat avait été encore meilleur que ce qui avait été initialement désiré. « Oui, je devine bien. Mais t’sais bien que t’as pas besoin de me répondre que ça va si ça ne va pas. Tout le monde pose tellement trop souvent cette question qu’au final elle perd son sens, on n’en attend même plus une réponse honnête. Mais moi si. » Affirma Isaiah, qui détestait ces politesses insignifiantes que la société mettait de l’avant. « Bien sûr, j’t’apprendrai les bases. J’vois pas ça comme une perte de temps, plutôt comme un investissement. » Et pas que pour pouvoir profiter du travail d’Aslander par la suite, non, mais aussi pour lui faire découvrir un art nouveau, une technique nouvelle. Qui sait, peut-être qu’il apprendrait à aimer cela et qu’il se lancerait par lui-même. Isaiah ne craignait pas un peu de compétition. Quand Aslander proposa de commencer tout de suite, l’ébéniste tapa ses deux mains ensemble, avant de les frotter ensemble. « Allons-y alors. On a du pain sur la planche ! » Il tira une chaise antique pour Aslander, lui était déjà assis sur son petit tabouret. « J’vais d’abord t’apprendre à façonner les pièces, à commencer par celles que je fais le plus souvent, après ça on ira plus dans le détail et la précision. » Il attrapa donc ses outils de travail et les morceaux de bois, et débuta son enseignement auprès d’Aslander, n’hésitant pas à le laisser essayer par lui-même dès le départ, en le guidant.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: On va dire que ça va Sam 8 Fév 2020 - 21:26
Quand Asl disait à Isa qu'il était plus doué pour casser des trucs, l'artisan lui répondait que c'était parfois en cassant des trucs qu'on faisait des œuvres. Ca faisait rire le néo-zélandais parce que le caractère du chéri d'Ais pouvait reposer en partie sur cette phrase. Le jeune homme avait toujours le mot pour rassurer, pour motiver ses proches. C'était une perle rare et Asl était heureux pour sa frangine, cette dernière équilibrant en quelque sorte le fiasco de sa vie sentimentale. Isa poursuivait en lui disant qu'il n'avait pas besoin de répondre que ça allait si ça n'allait pas et il avait raison, cette formule de politesse avait perdu tout son sens au fil du temps pour devenir une sorte de réflexe social creux.
"Pour nous, ça n'est pas une demande machinale quand nous demandons à quelqu'un s'il va bien mais je préfère faire bonne figure, au moins en famille. Vous n'avez pas à faire les frais de mon désastre sentimental."
Asl agissait ainsi autant pour ne pas faire de la peine à ses proches que pour tenir le coup. Il essayait de voir le bon coté des choses, c'est juste qu'il n'en voyait aucun dans cette situation. Mei avait été son premier amour, il l'avait perdue, retrouvé et perdue à nouveau et définitivement cette fois. Isa continuait, il allait enseigner les bases au néo-zélandais et ne voyait pas ça comme une perte de temps mais plutôt comme un investissement, ce qui faisait sourire son interlocuteur pour de bon.
"Tu as toujours les mots justes. Merci."
Asl proposait de commencer tout de suite et Isa était partant, lui confirmant sans surprise qu'il était en actes, pas seulement en paroles. Il commençait donc par lui enseigner comment façonner une pièce, en somme en l'initiant au tournage sur bois qui consistait à poser une pièce de bois sur la tour et à se servir d'outils pour la façonner. Asl avait déjà vu son beau-frère travailler et pas juste quelques minutes. Au moins deux fois par semaine, Sio et lui l'admiraient pendant qu'il travaillait à son atelier, prenant place sagement et essayant de garder le silence pour ainsi ne pas le déranger mais ça ne dérangeait de toute évidence pas Isa qui appréciait visiblement d'avoir de la compagnie aussi pendant son travail. Une fois, Asl l'avait observer en train de façonner des pièces pendant plus d'une heure aussi les gestes montrés par le jeune homme ne le surprenaient-ils pas.
"Comme dirait maître Yoda, fais-le ou ne le fais-pas mais n'essaie pas, d'essai il n'y a pas."
Ce trait d'humour devait alléger l'atmosphère au cas où Asl se révélerait avoir "deux mains gauches" mais ce dernier se surprenait à faire plutôt du bon travail pour un débutant. En fait, observer Isa l'avait aidé mais Asl était habile de ses mains parce que contrairement à ce qu'il disait, les arts martiaux ne consistaient pas uniquement "à tout casser" mais étaient aussi très techniques, surtout le Wing Chun qui consistait en partie à un travail des mains de plus en plus pointu au fil du temps, demandant toujours plus de précision, d'habileté, de patience, de sang-froid. En expert dans cet art martial transcendé par la Jeet Kune Do, Asl avait ses qualités et bien plus encore.
"Je sais bien que je n'en suis qu'au début, que le chemin sera long pour avoir ne serait-ce que la moitié de ton talent mais je ne m'attendais pas à ça."
Disait-il avec un grand sourire en contemplant son ouvrage une heure après le début de son initiation. Isa semblait aussi content, ce qui était bon signe même s'il n'aurait été probablement pas sévère si son élève avait été très maladroit mais en y mettant de la bonne volonté.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: On va dire que ça va Lun 17 Fév 2020 - 15:42
S’il y avait quelqu’un devant qui il n’était pas nécessaire de faire bonne figure, c’était bien Isaiah. Il préférait l’authenticité aux faux semblants. Il préférait entendre le dur, que de parler à un masque. Aslander vivait une peine d’amour qui l’affectait bien plus que ce qu’il admettait devant ses proches, et pourtant c’était justement dans ces moments-là qu’il avait le plus besoin d’épaules sur lesquelles reposer. Isaiah redressa les épaules, assis sur son tabouret de travail. « La famille est justement là pour ça, Asl. On est là pour toi. Pour le temps que ça prendra. » Il esquissa un sourire. Aslander avait rapidement fait comprendre à Isaiah qu’en étant le conjoint d’Aisling, il intégrait la famille Callaghan sur-le-champ. L’ébéniste le lui avait toujours bien rendu, considérant son beau-frère comme sa famille à lui aussi. Il était d’ailleurs bien plus proche de lui qu’il ne l’était de ses propres parents, par exemple. Heureusement, il avait ses demi-sœurs ici même à Bowen pour lui donner une véritable attache à ses origines. « Y’a pas de quoi. » Répondit simplement l’ébéniste avant de montrer à son beau-frère comment façonner une pièce. Il avait déjà une bonne base, Aslander, à force de descendre à l’atelier avec Siobhan pour l’observer dans son travail. On aurait pu croire que ces moments de création étaient sacrés pour Isaiah, parce que c’était souvent le cas pour les artistes, mais au contraire lui avait toujours apprécié la compagnie et surtout, le partage. Il était ravi de transmettre son savoir même sans mots, que par les gestes. Et aujourd’hui, enfin, Aslander n’était plus qu’en simple mode observation. Il se mettait à la tâche, et très bien, même. En entendant les paroles de ce maître Yoda qu’Isaiah ne connaissait pas plus que ça, ce dernier fronça les sourcils avec un sourire dubitatif. « Ah ouais, y’a vraiment un maître à quelque part dans ce monde qui a dit ça ? » Une phrase qui faisait plus ou moins de sens au niveau de la syntaxe. Ces références-là ne pouvaient malheureusement jamais faire tout leur effet auprès d’un Isaiah déconnecté des tendances. Une heure plus tard, l’artiste posa les yeux sur le résultat final de la pièce de son élève d’un jour – et de plusieurs jours, peut-être. « Wow, Asl ! Tu te débrouilles vraiment très bien, oui ! Bientôt, l’élève dépassera le maître. » Il rit puis secoua la tête de gauche à droite. « J’rigole, j’prétends pas être maître. » Et encore moins maître Yoda ou peu importe qui c’était. Il se permit tout de même de donner quelques conseils supplémentaires à Aslander afin qu’il s’améliore pour la prochaine pièce à façonner, s’il avait envie de continuer bien sûr. Isaiah aurait pu rester des heures et des heures dans son atelier, mais ce n’était pas le cas de tous.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: On va dire que ça va Lun 24 Fév 2020 - 22:07
Asl hochait la tête quand Isa lui disait que sa famille serait là pour lui, il l'avait en quelque sorte adopté tout de suite et chaque jour le confortait un peu plus dans son rapport fraternel avec le chéri de sa frangine. Pour le néo-zélandais, il ne manquait qu'un mariage mais il ne leur ferait certainement pas la morale, ça devrait venir d'eux. Sio était reconnue par son géniteur et ça faisait une énorme différence avec Mei.
"Merci parce que ça va être atrocement long."
Mei était survoltée au lit mais ça n'était pas la seule chose qui faisait leur couple sinon cette rupture aurait été moins douloureuse. Le fait qu'elle sache se battre était aussi secondaire même si ça avait contribué à ce qu'il lui donne une deuxième chance. Non, il y avait les sourires de Mei, ses éclats de rire, sa nature tellement tactile, ses airs de féline et la façon dont elle le regardait. Elle était son âme sœur et il l'avait perdue, pour toujours. La rupture avait été aussi tellement abrupte et il en ignorait les causes, ça n'aidait pas mais l'enseignement d'Isa lui changeait les idées.
"On devrait regarder une certaine trilogie en famille."
Disait-il avec un léger sourire parce que l'australien n'avait de toute évidence pas compris à qui Asl faisait allusion en évoquant le maître jedi.
"Ta modestie t'honore mais tu es très doué et il me faudra du temps pour arriver à ton niveau."
Asl écoutait attentivement les conseils donnés par son mentor, il sentait la passion émaner de chacun de ses gestes. Ca lui faisait penser à lui quand il donnait des cours d'arts martiaux.
"Tu n'en aurais peut-être jamais besoin et je te le souhaite mais je pourrais t'inculquer les bases du Wing Tsun si ça te dit. Jumelée à du tai-chi, tu pourrais repousser un éventuel agresseur sans violence, sans même lui faire mal, du moins ils se ferait mal tout seul, ce qui le dissuaderait de continuer. Ais serait capable de le découper en rondelles sinon. Prends le temps d'y réfléchir, ça ne presse pas."
Isa avait une nature plutôt non violente mais ce monde ne l'était hélas pas. Asl continuait à apprendre après une petite pause bienvenue afin de s'étirer souplement, le jeune homme n'ayant pas l'habitude de solliciter son corps pour ces gestes.
"Quand je serai assez aguerri, je fabriquerai un cadeau pour Sio, ça lui fera plaisir, mais aussi pour Ais et pour toi, pour toute la famille. Du coup pour Mei aus … Si ..."
Ses dernières paroles lui avaient échappé comme si son esprit s'était retrouvé avant. Avant la douleur, avant le vide, avant que son cœur soit brisé.
"Je crois qu'on appelle ça un lapsus révélateur. Il y en a qui disent "une de perdues, dix de retrouvées" mais ils ne doivent pas savoir ce qu'est l'amour."
Concluait-il pour le moment en reniflant parce que les larmes refoulées finissent dans le nez.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: On va dire que ça va Sam 29 Fév 2020 - 22:59
Il serait réellement là pour le temps que ça prendrait à Aslander à remonter la pente. Isaiah ne l’avait pas dit que parce que c’était la chose à dire dans les circonstances. Il l’avait dit parce que c’était la réalité, parce que lui ne voyait pas de mal à ce que quelqu’un prenne le temps de vivre ses émotions. Il était même sain de les vivre, de les ressentir, de les gérer pour ensuite faire la paix avec et repartir sur un bon pas. Isaiah passerait du temps avec Aslander, qu’il ait la mine basse ou la tête haute. Quand ce dernier lui affirma donc que ce serait atrocement long, Isaiah se contenta d’hocher la tête en signe de compréhension, et de poser sa main sur l’épaule de son beau-frère pour lui témoigner de son soutien. Après avoir terminé ce contact physique de deux petits tapotements amicaux, Isaiah se concentra à nouveau sur son travail. Il ne fit qu’arquer un sourcil, peu familier avec le domaine du cinéma, quand Aslander parla d’un maître Yoda et d’une trilogie qu’ils allaient devoir regarder en famille, vu le manque de connaissances de l’ébéniste. « Je connais le Seigneur des anneaux. Juste parce que ça a été filmé par chez nous. » Quand il entendait trilogie, c’était surtout ça qui lui venait à l’esprit. Il avait regardé quelques séquences des films, pour reconnaître certains paysages de sa Nouvelle-Zélande natale. Il n’avait cependant pas porté davantage d’attention à l’histoire, bien qu’il ait su reconnaître à l’époque les effets spéciaux et le détail des costumes. Une fois la première pièce d’Aslander terminée, Isaiah l’encouragea avec un retour positif, puis profita de ce moment d’apprentissage pour lui offrir quelques critiques constructives. Il n’avait pas peur de le froisser, il savait que tout commentaire pouvait être dit lorsqu’il était bien dit. « Il te faudra peut-être un peu de temps ouais, mais il ne fait pas de doute que t’y arriverais. » Certaines personnes n’avaient malheureusement pas le talent naturel, mais même celles-là pouvaient y arriver avec des efforts et de la volonté. Aslander aurait besoin d’un peu moins de ces deux éléments-là, puisqu’il avait ça en lui, selon Isaiah. Quand même, il allait devoir y mettre du temps et de la patience, tout comme l’artiste l’avait fait il y avait quelques années de cela. Et il continuait d’apprendre année après année. Son style évoluait, aussi. Ce fut alors au tour de son demi-frère de proposer de lui apprendre son propre art : le Wing Tsun jumelé à du tai-chi. L’idée emballa tout de suite Isaiah, surtout avant même qu’Aslander ne lui parle d’agresseur. « J’aimerais beaucoup, Asl ! Même si ce n’est pas dans l’optique de repousser qui que ce soit, le simple fait d’apprendre les arts martiaux, une discipline que je trouve franchement magnifique … ça me tente beaucoup. » Et puis qui sait, peut-être qu’un jour, Isaiah n’aurait plus d’autre choix que de recourir à cette technique pour se sortir du pétrin. Il avait bien des méthodes pacifiques à écouler avant d’en arriver là, mais sait-on jamais. Revenant à l’ébénisterie, Aslander se réjouissait en pensant à tous les cadeaux qu’il pourrait offrir aux membres de sa famille, et … à Mei. Le malaise fut palpable. « Ça ne fonctionne effectivement pas comme ça. » Acquiesça Isaiah à propos de cette expression. « Mais j’ai la certitude que rien n’arrive pour rien, et que si tu vis cette rupture et ce mal, présentement, ce n’est que pour faire un peu de place à quelque chose de beau qui s’en vient pour toi. » Il esquissa un sourire.
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Invité
Sujet: Re: On va dire que ça va Lun 9 Mar 2020 - 22:49
La trilogie du seigneur des anneaux avait été en effet tournée en Nouvelle-Zélande, ce qui contribuait à ce que Asl ait plaisir à la revoir à l'occasion, puis il aimait bien l'adaptation des livres qui avaient pour leur part une autre vertu pour le néo-zélandais. Ils faisaient d'excellents livres de chevets dont le sens où il lui suffisait d'en lire une page pour avoir envie de dormir. En tout cas, Asl était content de travailler avec Isa qui le comprenait et lui apportait tout son soutien. Dans sa tête, il n'arrivait néanmoins pas à envisager que son ami puisse transposer à celle du frangin de sa chérie. Pour Asl, le couple entre Ais et Isa était beaucoup plus solide que ce qu'il avait connu avec Mei. Isa avait été ami avec Ais avant qu'ils soient amoureux l'un de l'autre alors que de son coté, il avait donné une deuxième chance à l'australienne et elle s'était à nouveau jouée de lui. Non, Asl préférait ne pas imaginer dans quel état serait Isa en cas de rupture avec Ais, et réciproquement, dans quel état serait sa grande sœur.
"Entendu alors, on commencera par une remise en forme, souplesse, endurance, respiration et travail simple des mains. Finalement, Ais devrait s'y mettre aussi, ça ne lui ferait sans doute pas de mal à bien y réfléchir."
Il n'en disait pas plus parce que sa frangine n'avait peut-être pas encore parlé de ses problèmes de poumons à son amour. Si tel n'était pas le cas, c'est qu'elle n'avait pas encore trouvé l'occasion de le faire mais elle le ferait sans doute petit à petit ou si ça se voyait.
Asl grimaçait quand Isa lui disait ensuite que rien n'arrivait par hasard et qu'il allait arriver quelque chose de beau dans sa vie.
"Je ne crois pas au Destin sinon ça voudrait dire que tout est décidé à l'avance mais je crois que la belle chose qui va arriver dans ma vie, c'est un petit frère ou une petite sœur pour Siobhan, sans te mettre la pression. Pas encore."
Là par contre, sa grimace devenait un sourire.
"Je ferai tout de même un cadeau à Mei. Je suis tombé par hasard sur un de ses reportages ..."
Il toussait en disant ça avant de rectifier aussitôt le tir :
"Autant assumer, je suis ses articles, ses reportages et elle n'est pas vraiment radieuse."
Asl continuait à apprendre auprès d'Isa au cours de la semaine mais il ne se doutait pas que ses premières créations serviraient à accueillir très provisoirement des animaux rescapés des incendies qui ravageaient alors le pays. Le jeune homme participait alors à l'évacuation des civils et de la faune en danger avec Isa et Ais, cette dernière n'ayant effectivement pas parlé de ses problèmes de poumons à son chéri et prenant néanmoins toujours plus de risques pour sa santé. C'était dans ce contexte que sa grande sœur allait devoir en parler à Isa.
STATUT : with golden string, our universe was brought to life, that we may fall in love every time we open up our eyes (isling)
Sujet: Re: On va dire que ça va Mar 10 Mar 2020 - 1:43
Évidemment, n’ayant aucune idée de la condition de santé particulière d’Aisling, Isaiah ne releva rien d’anormal au commentaire d’Aslander. Au pire, ils étaient d’accord là-dessus, la blonde manquait cruellement de sport dans sa vie. Lui-même n’était pas un grand sportif mais au moins il se déplaçait exclusivement à pieds ou à vélo – excepté pour les longues distances pour lesquelles il utilisait sa caravane. Sans faire de sport à proprement parler, Isaiah avait un mode de vie très actif. On ne pouvait pas en dire autant d’Aisling, qui avait certes l’air en santé mais dont le corps aurait peut-être besoin de bouger un peu plus. Isaiah fut donc ravi de la proposition de son beau-frère, de suivre ces cours tous ensemble. « C’est une excellente idée ! J’lui en glisserai un mot. Et au pire … on la forcera. » Il lui fit un clin d’œil en riant. Évidemment, ce n’était que plaisanteries, Isaiah n’étant pas du tout du genre à forcer les gens à faire quoi que ce soit. Il amenait peut-être les discussions dans l’espoir de faire bouger les choses, mais si ça aboutissait au refus, il n’insistait pas. Chaque personne est libre de faire ce qu’elle veut. « Oh, j’parlais pas tant du destin … Je n’y crois pas vraiment non plus. J’parlais plus … de la vie, tout simplement. Elle a cette drôle de manière de nous faire grandir à travers les épreuves. » Il sourit, avant d’ajouter : « En ce qui concerne un petit frère ou une petite sœur pour Sio, ça arrivera quand ça arrivera. » Ils avaient pourtant essayé, mais ces petits miracles de la vie ne se faisaient pas en un claquement de doigts. Le couple se montrait patient. « Oh ? » Lâcha simplement Isaiah à propos des reportages de Mei. Il ne posa pas davantage de questions, le but étant de changer les idées d’Aslander. Il continua donc son enseignement, pour aujourd’hui et pour la semaine à venir aussi. Son beau-frère s’améliorait à vue d’œil.
TERMINÉ
__________________________
moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.