laisse-moi t'dire deux-trois conneries, avant que t'en fasses une - arielle

23h. J’avais promis à Arielle qu’on ne rentrerait pas tard. Je lui avais aussi promis que j’la laisserais pas tomber. Elle m’avait un peu regarder avec un air dubitatif, supposant que j’allais très certainement terminer avec une nana et que j’allais l’oublier dans un coin d’la soirée. Après avoir juré en italien que j’lui ferais pas ce coup là et après l’avoir presque supplié en lui promettant qu’on allait bien s’amuser, elle avait finit par craquer. Bordel. Autant pour aller crapahuter dans la nature, elle est toujours présente, autant pour faire la fête c’est une autre paire de manche. Cela dit, j’pouvais bien la comprendre. Après notre discussion profonde et intime de l’autre jour, je savais les démons qu’elle avait au fond d’elle. On partageait les mêmes. J’savais qu’à cette soirée là, ça consommait pas d’la coke, ni d’la weed. C’était des gros fêtards qui tournaient essentiellement à la bière, au rhum et à la téquila. J’sais pas exactement ce qui avait fini par convaincre Arielle, mais on s’était rendu à cette soirée, ensemble, un sac à dos rempli de bonnes bières et d’une bouteille de vin tout droit venue d’Italie. Detlev, il était pas présent ce soir là, sinon, il aurait évidemment fait partie de la soirée. Mais non, c’est juste avec ma petite blonde de coloc. Comme à l’ancienne. On était arrivé vers 21h, et la fête commençait tranquillement. C’était dans l’appartement d’un pote, alors il y avait une ambiance un peu tamisée. L’hôte, c’était un mec qui aimait faire tourner les platines, du coup la musique était cool, un peu entêtante mais ça allait bien avec le mood général. Comme prévu, Arielle et moi, on ne s’était pas séparé. On avait commencé par quelques bières et j’crois qu’on devait en avoir déjà bu deux ou trois. Ou quatre. J’perdais un peu la notion des choses. On était assis sur un rebord de canapé et on discutait avec je sais plus qui. Finalement, j’constatais que nos bières étaient vides. J’me penchais vers Arielle, tentant de couvrir la musique de ma voix. "Ca te dis, on va s’ouvrir une bouteille de vin ?" J’la regarde un peu amusé. J’me sens déjà assez embrumée par l’alcool, mais j’ai pas tellement envie que ça s’arrête. J’me penche encore un peu plus, mes lèvres touchant presque son oreille. Mais c’est pas fait exprès, promis, c’est juste pour qu’elle m’entende bien. "Ou alors tu considères que c’est déjà l’heure de rentrer ?" J’me recule et j’lui adresse un air faussement triste. Moi j’ai pas du tout envie de rentrer. Mais comme j’lui ai promis, ce soir, j’l’abandonnerais pas. Pour preuve, j’ai même pas draguer une seule nana d’la soirée. Wahou, bravo Orso, tu veux une médaille?

@Arielle Walker

Arielle & Orso

23h. Je m'étais demandé pendant de longues minutes ce que je foutais ici. Pourquoi j'avais accepté d'être là? Pour les beaux yeux à Orso, très fort probablement. Il avait ce don pour me convaincre, don qui s'appelait apparence physique avantageuse combiné à un accent italien. J'aimais pas trop sortir, il savait pourquoi, mais aussi parce que j'avais ma semaine de boulot dans le corps, j'étais fatiguée, j'étais bien chez moi. Ça en avait pris beaucoup pour me convaincre, bien plus que pour n'importe quelle activité, mais j'avais fini par cédé. C'est que d'aller dans une soirée avec Orso, c'était un peu la même chose qu'avec Alfie, on était jamais certain de finir tout seul dans un coin parce qu'il trouvait mieux. C'était comme un gamin, toujours attiré par le truc qui flashait plus. Et moi, je flashais pas beaucoup. Par contre, Orso il fit la promesse de pas le faire, de rester avec moi. Je l'obligeais pas à me coller aux baskets toute la soirée, je voulais juste pas me retrouver dans un endroit où je connaissais personne et où j'serais laissée à moi-même. Anxiété sociale et tout ça. Avec sa promesse, j'avais accepté, quoi qu'un peu dubitative. Finalement, après m'être questionnée longuement, mais aussi après plusieurs bières, j'étais plutôt contente d'être là. L'ambiance était chouette, c'était pas un truc trash et hyper sauvage. On discutait Orso et moi avec un mec qui m'était totalement inconnu. Il racontait de ces histoires et franchement, j'étais captivée. J'aurais pu l'écouter longtemps, mais Orso se pencha vers moi après un petit moment pour ouvrir une bouteille de vin. Je sens l'air chaud sur mon oreille et ça me procure un petit frisson. Mon attention s'retire immédiatement du mec devant moi et se pose sur Orso alors que je sens ses lèvres frôler mon oreille. Comme s'il faisait exprès, comme si j'ressentais tout de façon multipliée. Je tournai la tête vers lui avec un petit air de tu me prends pour qui alors qu'en fait, Orso il m'connaissait bien et ça aurait été mon genre de vouloir rentrer. '' Non je m'amuse bien là. '' lui dis-je avec un sourire teinté par l'alcool. J'avais pas la plus grande tolérance, comme je buvais pas souvent et j'me sentais déjà un peu cocktail là. '' Il est sympa. '' dis-je avec pointant la troisième roue du carosse juste à côté. Est-ce que je testais un peu les eaux pour voir la réaction d'Orso? Mais non. Arielle cocktail n'était pas si audacieuse. Ou p'tête que si. Je me levai doucement du canapé et fit un signe de la tête à Orso. '' Allons chercher cette bouteille! '' dis-je enthousiaste. '' On revient. '' annonçai-je à l'autre dont j'avais déjà oublié le prénom.


@Orso Luciano

Avec Arielle, faut toujours que j'use de mon charme pour la convaincre de faire la fête. Cela dit, elle avait finit par céder, j'sais pas si c'était mon regard suppliant, mes promesses dites avec des grands gestes digne de l'italien que j'étais, ou simplement mon sourire irrésistible, (comment ça j'ai la grosse tête?) mais elle avait dit oui et on était parti en soirée, tous les deux, le sac bien rempli de bières et de vin. Il nous en fallait pas tellement plus à tous les deux. Mais la soirée, elle était vraiment nice. L'ambiance était bonne, et les gens étaient plutôt cools. On était en train d'parler avec un gars, super sympa. J'le connaissais pas, Arielle non plus, mais il était vraiment intéressant, on s'marrait bien tous les trois. Alors, de fil en aiguilles, on avait déjà dégommé trois ou quatre bières. L'ivresse, elle commençait tout doucement à s'installer. J'sentais mon esprit bien joyeux, et j'sentais aussi que j'allais bientôt plus avoir de filtre du tout. J'sais pas si j'en avais beaucoup en temps normal, mais là, j'sentais bien que j'perdais tranquillement le contrôle. Arielle et moi, on était bien cocktail. Bien comme il faut pour ne pas avoir envie que ça s'arrête. J'lui avais proposé qu'on aille s'ouvrir la bouteille de vin. J'avais sous entendu qu'elle voulait peut-être rentrer, mais avec l'air qu'elle m'avait adressé juste après, j'avais bien compris qu'elle comptait rester. J'lui adressais un sourire. Avant qu'elle me dise que notre compagnon de discussion était sympathique. J'la regardais, avec un regard un peu accusateur. "Genre, tu vas m'abandonner pour lui c'est ça?" que j'lui disais, en faisait des caisses, comme si j'étais ultra blessé qu'elle puisse trouver quelqu'un d'autre sympa. Dans le fond ça m'aurait un peu embêter qu'elle aille avec un autre gars. J'étais bien moi avec elle. Finalement, elle se leva et je lui emboitais le pas. Arielle annonça qu'on reviendrait et moi, j'me retournais vers le gars, lui adressant un sourire. J'sais pas si on allait vraiment revenir et d'ailleurs, il était déjà en train de parler à quelqu'un à côté de lui. J'pense pas qu'il allait être traumatisé si la suite de la soirée se faisait sans nous. Au passage, je chopais mon sac dans l'entrée et on s'installa au comptoir de la cuisine. Autour de nous, les bouteilles de bières vides couvraient déjà une bonne partie du plan de travail. J'sortais la bouteille du sac. Fier comme un pape de présenter la bouteille à Arielle. "Ca vient tout droit d'Italie, tu peux pas rêver mieux!" Tandis que je cherchais le tire-bouchon en ouvrant tous les tiroirs, j'lançais à ma coloc "Est-ce que tu nous trouverais deux verres?" Chacun sa mission et très vite, on s'retrouve avec la bouteille ouverte et deux verres à pieds devant nous. Le vin, chez les Luciano, c'est sacré. J'verse d'un geste habitué un peu de liquide dans le verre d'Arielle et j'lui tends le verre. "A toi d'me dire s'il est bon." J'souris, c'est la tradition. Faut toujours goûter un petit peu avant de verser des verres entiers. J'pose mon regard sur Arielle, tandis qu'elle prend le verre dans sa main. Nos doigts se frôlent. J'la regarde goûter, attendant son retour, sans la quitter des yeux. Juste avant qu'elle ne porte son verre à ses lèvres, j'remarque une mèche de ses cheveux qui s'échappe de derrière son oreille. J'la replace, délicatement, un p'tit sourire charmeur en coin.

Arielle & Orso

Le truc avec Orso, c'était qu'il draguait même sans le vouloir ou sans avoir l'intention de le faire. Il le faisait avec moi, mais il le faisait aussi avec toutes les filles présentables à Bowen. J'sais pas si c'était parce qu'il était italien ou si c'était simplement sa personnalité, mais c'était tou-jours comme ça. Ça avait fini par faire effet sur moi, bien plus que je ne l'aurais voulu. C'était surtout que j'avais appris à le connaître Orso et si y'a bien quelqu'un qui ne criait pas ''relation sérieuse'', c'était lui. Mon problème avec Alfie, c'était qu'il s'attachait que pour un court moment et après passait à autre chose, mais Orso... Il ne s'attachait juste pas. Enfin, pas amoureusement J'avais vraiment de la chance avec les mecs qui pouvaient m'intéresser dis donc. Alors j'résistais. J'résistais depuis un bon moment à ce charme italien et y'avait des moments plus difficiles que d'autres. J'sentais que ce soir, ça en serait un. En fait, j'le sentis à l'instant où le souffle chaud sortant de sa bouche toucha la peau de mon visage. L'instant où il se rapprocha de moi. J'avais pourtant tenté de mettre toute mon attention sur cet autre mec avec nous, juste pour ne pas me laisser distraire, mais aussi pour voir un peu la réaction d'Orso. J'étais gamine comme ça dès que j'étais cocktail et là, on peut dire qu'on l'était pas mal. Ce serait de mentir de dire que sa réaction ne me faisait pas un peu plaisir. « P'tête. Pourquoi pas? Il est sympa. » lui répondis-je avec un sourire amusé. On savait très bien tous les deux que j'le ferais pas, c'était moi qui lui avait demandé de pas m'abandonner et il avait tenu sa promesse jusqu'à présent alors j'avais aucun intérêt à le laisser seul. Au contraire, je profitais bien de son attention. On file donc en direction de la cuisine pour ouvrir cette fameuse bouteille de vin. J'avais appris à apprécier le bon vin grâce à Orso. C'était sacré pour lui et maintenant, j'avais un peu plus de connaissances qu'avant mon arrivée à Bowen. Je m'accoudai au comptoir, regardant la bouteille qu'il me présentait fièrement. « Ouuuuh. J'adore ça quand tu m'sers du vin d'Italie. » dis-je avec un grand sourire, probablement accentué par l'alcool. Surtout quand j'devais pas rien débourser, héhé. Il avait toujours de la qualité Orso. On pouvait dire que c'était un mec de qualité quoi. J'hochai la tête en entendant la mission qu'il me confia et trouvai rapidement deux verres à vin. Je les déposai sur le comptoir et appuyai mon dos contre le comptoir, regardant Orso ouvrir la bouteille. Arielle devenait bien à l'aise avec de l'alcool dans le corps, un peu moins rigide qu'à l'habitude, mais encore un peu en contrôle. Un peu, mais pas assez pour arrêter de fixer Orso de la sorte alors que nos doigts se frôlèrent. Rien de nouveau, on vivait ensemble après tout, mais j'avais l'impression que les sensations étaient accentuées par l'alcool. Alors que j'arrivai enfin à détacher mon regard d'Orso pour me concentrer sur le verre entre mes mains, il vint replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. J'avais l'impression que la tension ne faisait que s'accumuler et ça rendrait ma concentration très difficile. Je pris une petite respiration subtilement et pris enfin une gorgée de vin. J'arrivais plus à mettre mon regard ailleurs. « Il est parfait. » soufflai-je en baissant la coupe. Je me raclais la gorge, détachant finalement mon regard du sien et me reculai un peu en riant. « Ouaip, le vin est parfait. Très bon. » rectifiai-je au cas où ce n'était pas clair que je parlais du vin. « Tu peux remplir nos verres. » terminai-je avec un sourire légèrement forcé. Ugh. Je détestais qu'il me fasse autant d'effet.


@Orso Luciano

Avec Arielle, c'est un jeu. J'ai l'impression que j'lui fais zéro effet, alors j'en fais des caisses parfois. Et pis le reste du temps, j'me rends même pas compte que j'peux être tactile avec elle. C'est assez naturel et de toute façon, j'vois bien que ça lui fait rien. Qu'elle réagit pas. Alors j'garde dans un coin d'ma tête qu'un jour, j'finirais bien par la faire craquer. Mais elle est difficile Arielle, difficile à convaincre. Déjà il m'a fallu faire tout un tas de supplications pour qu'elle accepte de me suivre dans cette soirée. Mais finalement, on s'retrouve là, avec quelques bières dans le sang et faut dire que l'ambiance est bonne. J'ai proposé à Arielle qu'on aille s'ouvrir une bouteille et elle souligne une deuxième fois qu'le gars avec qui on discute est sympa. Oui bah j'ai compris, merci. J'la regarde, un peu circonspect, mais avec un p'tit sourire. "Est-ce que t'essaye d'me rendre jaloux?" Oh, ça c'est un joli signe que je l'intéresse non? J'suis pas très brillant quand il s'agit de lire les intentions d'ma coloc. En tout cas, elle me suit dans la cuisine et j'm'affaire à nous servir deux verres de ce vin italien. Arielle, elle est un peu cocktail, j'le vois parce qu'elle a un peu moins de filtre que d'habitude. Elle s'émerveille quand j'lui propose ce verre. J'la regarde toujours amusé. Moi aussi l'ivresse me tape un peu sur le système. "Attends d'le goûter. Généralement, quand on goûte à l'Italie, on peut plus s'en passer." J'lui fais un regard un peu charmeur, mais avec mon air un peu cocktail, ça fait un truc chelou. Faut dire que ma remarque, elle est aussi un peu tendancieuse, j'peux pas m'empêcher j'vous dis! Finalement, Arielle nous trouve deux verres et j'lui propose de goûter, juste un peu pour voir si ça convient. C'est comme ça qu'on fait, quand on est distingué. J'lui remets une mèche de cheveux en place, pour pas gâcher le moment et j'la regarde tremper ses lèvres dans le vin. Elle a ses yeux collés dans les miens et elle semble un peu troublée par le délice de ce que je viens d'lui servir. J'sais pas trop si c'était adressé vraiment au vin où si elle pensait à autre chose, mais j'vais pas relever. Parce que j'suis bien du genre à m'faire des idées. Je reprends délicatement le verre des mains d'Arielle et je le remplis avant de lui redonner. Je remplie le mien à mon tour, on trinque, et j'le goûte. Ouais, vraiment, ce vin il est délicieux. J'pose mon regard dans celui d'Arielle. "Tu veux retourner avec ton gars là? Où tu restes bien avec moi?" J'me mets juste à côté d'elle et j'passe mon bras autour de sa taille, lui pointant de ma main libre le fameux "mec sympa" qui discute avec d'autres personnes. L'alcool me fait toujours tourner un peu la tête. "Moi j'ai une préférence, perso." que j'lui lance, plongeant mon regard dans le sien.

Arielle & Orso

Oui oui il était doublement sympa le mec. J'me sentais cocktail, suffisamment pour me répéter en tout cas, pas assez pour refuser de boire d'autres trucs ou pour demander à Orso qu'on rentre. J'sais pas lui se sentait comment, en tout cas il voyait assez clair pour voir dans mon jeu quant au fait que j'essayais de le rendre jaloux. J'allais cependant tout nier. « Pourquoi j'ferais ça? » demandai-je en plissant les yeux. J'étais pas certaine que ça avait marché, mais ça avait dû piquer son égo un peu, j'osais croire. On se dirige à la cuisine comme les deux bons p'tits cocktails ambulants que nous sommes et si, je m'excite un peu trop sur le fait de boire du vin d'Italie, Orso fait un peu la même chose avec ses commentaires chelous. J'fronce un peu des sourcils en le regardant avec d'éclater de rire. « J'vais garder en tête que tu parles de la bouteille de vin et de rien d'autre. » commentai-je avant de finalement nous trouver deux verres. Alors que je m'apprête à gouter sous les directions de m'sieur Orso, celui-ci juge bon de remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille et de me faire ainsi perdre mes moyens. J'sens mes jambes un peu molles mais j'essaie de rien laisser paraitre en buvant ma gorgée et en commentant le vin. J'sens un petit vibe, une petite tension qui s'installe. J'sais pas si ça vient de moi, de ma tête, du fait que je me retrouve pas souvent cocktail en compagnie d'Orso comme ça. En tout cas, c'est assez perturbant. Ça devient encore pire alors que je sens les yeux d'Orso se déposer à nouveau dans les miens tandis qu'il s'approche et passe son bras sur ma taille. Il me parle de l'autre mec et j'me dis juste ''qui''? Il est déjà bien loin dans ma tête celui-là. Mes yeux suivent ses gestes avant de se reposer sur lui. « J'ai envie de rester j'pense. » dis-je le regard perdu dans le sien. Un sourire un peu niais se dessina sur mon visage. « Déjà que t'as fait tout ces efforts pour rester avec moi ce soir, j'peux bien te rendre la pareille. » dis-je en passant mes mains dans ses cheveux à mon tour.  J'sentais que c'était un petit jeu dangereux tout ça. Toutes ces fois où je m'étais empêchée de céder, où j'avais chassé ces pensées sur Orso, où mes yeux avaient louché sur son torse nu. Tous ces efforts en vain pour me protéger et là, j'avais qu'une envie et c'était de foutre tout ça en l'air.

@Orso Luciano

Est-ce que j'suis en train d'lui taper une crise de jalousie ? Ouais, carrément, mais c'est assumé. Et pis, on le sait tous les deux, que c'est pas vraiment sérieux. Cela dit, rien ne pourrait empêcher Arielle d'aller s'acoquiner avec ce type si elle le décidait. J'suppose qu'elle veut me rendre jaloux et elle semble assez surprise. Bordel, elle est illisible avec moi dans ses intentions. C'est déstabilisant, mais j'ai l'habitude, depuis le temps. Je hausse les épaules à sa question. "J'sais pas, peut-être que tu es amoureuse de moi depuis très longtemps que qu'tu me le dis pas." J'marque une pause, la regardant bien sérieusement avant d'rire un peu en lui donnant un p'tit coup d'épaule. "Mais nan j'déconne Walker, c'est juste que j'suis bien plus sympa que lui, c'est tout." J'lui souris. Puis finalement on s'retrouve dans la cuisine pour se servir un bon verre de vin. On est un peu cocktail tous les deux et ça s'ressent dans c'que je peux dire. J'me marre à sa réflexion, ouais c'que j'avais dis juste avant, c'était un peu tendancieux, et j'rigole avec elle. "Bah ouais, tu pensais à quoi toi?" que j'lui demande un petit air suspicieux, comme si, c'que j'avais dis avant ne s'appliquait bien sûr qu'à la bouteille de vin. J'me rapproche d'elle et j'lui demande si elle veut rester avec moi. Elle hésite pas tellement et nos regards se plantent l'un dans l'autre, j'sens sa main dans mes cheveux tandis qu'elle souligne les efforts que j'ai fais pour rester avec elle. Sans la quitter des yeux, j'rajoute, la tenant toujours par la taille, la rapprochant encore un peu de moi. "Ca m'demande pas tellement d'effort cela dit." C'était sincère, avoir Arielle tout près de moi comme ça, c'était vraiment pas désagréable. Qu'elle passe comme ça, sa main dans mes cheveux, ça avait un p'tit côté vraiment très sexy. Elle était belle Arielle, sublime même. J'reviens sur ma phrase un peu chelou d'avant et j'lui sors, d'un air assez charmeur et amusé. "Tu sais, si tu veux goûter à l'Italie, différemment, j'ai p'tete une p'tite idée.." Ouais là, à cet instant, j'l'embrasserais bien. J'sais pas si c'est une bonne idée, mais après tout, on est en soirée, l'esprit un peu échaudé par l'alcool, il y a d'la bonne musique qui passe et on est dans une petite bulle, là, dans cette cuisine, juste tous les deux. Mon regard quitte le sien pour descendre vers ses lèvres. On ne s'est jamais embrassé, on s'est jamais pécho, très longtemps persuadé que je ne l'intéressais pas. Mais là, j'ai comme le sentiment que les choses pourraient changer.

Arielle & Orso

Orso, l'alcool lui faisait pousser des ailes on aurait dit. Il osait m'dire des choses qu'il aurait pas dit normalement parce qu'il savait que je l'aurais rembarrer, genre supposer que j'étais amoureuse de lui depuis des années. Non mais et puis quoi encore, hein? J'étais même pas amoureuse d'abord, c'était juste un petit crush. Un tout riquiqui crush bien banale. J'crois que mon regard était terrifiant ou, en tout cas, bien parlant parce qu'il confirma bien rapidement qu'il s'agissait d'une blague. « T'es plus drôle quand t'es sobre j'trouve. » lui lâchai-je en levant les yeux au ciel. Et c'était peu dire parce que j'lui mentionnais souvent que j'le trouvais pas drôle en fait. Nan mais oh les hypothèses lui là. En plus de son humour qui ne volait pas haut, Orso il passait des commentaires à double sens. Il était plus lourd que d'habitude celui-là, mais ça n'enlevait rien à son charme ou à l'effet que ça m'faisait. « À rien, j'me disais que toi par contre tu devais penser à un truc déplacé. » lui dis-je en plissant les yeux. On se remballait souvent la balle comme ça, lui il essayait d'me faire dire des trucs et moi j'essayais d'éviter en lui renvoyant la faute. C'était une petite dynamique qui pouvait vite devenir régulière quand un des deux avait l'esprit mal tourné et que l'autre était un peu coincée. J'vous laisse deviner qui est qui. L'ambiance changea assez rapidement, me faisant oublier où j'étais et le fait qu'il y avait beaucoup de monde autour alors que j'mentionnais à Orso que je voulais rester. Nos corps s'étaient rapprochés naturellement, ma main dans ses cheveux, sa main sur ma taille. Tout ça, c'était dangereux. J'affichai un p'tit air dubitatif alors qu'il mentionna que ça ne lui demandait pas d'efforts de rester qu'avec moi ce soir et de ne pas draguer. C'est quand même un léger sourire qui s'afficha vite sur mon visage alors que son contact qui s'faisait un peu plus pressant me faisait tout oublier. Nos visages sont près l'un de l'autre, j'vois ses yeux descendre un peu et c'est comme si je retenais mon souffle. J'aurais pu l'embrasser à ce moment là, céder, me laisser aller à cette attirance que je retenais depuis tellement longtemps. Mais sa phrase un peu chelou, elle me ramena sur terre. J'le trouvais culotté le Orso, trop confiant aussi. Je restai près de lui et passa mon index sur le côté de sa mâchoire. « Tu pensais que ce serait si facile, hein? » lui soufflai-je doucement. J'étais cocktail, juste assez pour me permettre cette audace, ce petit côté provocant que j'avais pas habituellement. Être sobre, j'aurais probablement cédé plus facilement à la tentation de ses lèvres à quelques centimètres des miennes. « Tes vieilles phrases de drague, elles fonctionnent pas sur moi Luciano. Faudra faire mieux. » lui dis-je avec un clin d'oeil. D'accord, Arielle cocktail, c'était une Arielle qui flirtait. J'lui fermais pas la porte, j'lui disais pas que j'étais dégoûtée à l'idée de l'embrasser, j'lui disais de faire mieux pour tenter d'me séduire, tout ça sans me dévoiler. Du génie. Je terminai ma coupe de vin d'une traite, même si ça aurait probablement été préférable de le déguster et de l'apprécier ce vin. Je m'appuyai contre le comptoir et aider de mes deux bras, je m'y hissai pour m'asseoir dessus. J'attrapai la bouteille à côté et pris une gorgée directement. « C'est plus simple comme ça, non? Ou bien c'est une honte pour toi de boire du vin comme ça? » demandai-je avec un sourire amusé. Clairement, le mode d'Arielle en soirée était enclenché.


@Orso Luciano

J'crois que j'avais un sacré pète au casque, l'alcool m'était bien monté à la tête après les quelques bières, et j'crois que j'avais plus aucun filtre. J'lui avais balancé ça, en supposant qu'elle était p'tete amoureuse de moi depuis tout ce temps, mais moi même j'y croyais pas. Mais apparement, ma connerie, elle avait pas fait rire Arielle. J'la regardais blasé de ce qu'elle venait de me dire. "Ouais bah toi, sobre ou non, t'es toujours bien désagréable avec moi!" que j'lui lâche en faisant faussement le boudeur. Mais bon, c'est comme ça qu'on fonctionne elle et moi. J'fais le gros lourd avec d'la fausse drague et elle me rembarre. Alors j'y prête même plus attention et là, avec l'ivresse qui s'rajoute, j'en ai encore moins rien à faire. J'me permets une phrase tendancieuse, que bien sûr Arielle relève. Je hausse les épaules à sa réflexion. "Absolument pas. Tout était très clair dans ma tête à moi." Et bah voilà, il n'y avait pas de phrase tendancieuse en fait. C'était aussi simple que ça. Finalement, on s'sert un verre de vin et la tension monte d'un petit cran, à l'instant où on s'retrouve l'un contre l'autre, ma main autour de sa taille. J'ai le malheur d'croire que là, ça y est, elle va enfin craquer pour le beau goss que je suis. () J'me fourrais bien profond l'doigt dans l'oeil. Arielle, c'est une sauvage et quand j'sens qu'elle repousse ma mâchoire de son index, j'me marre. Ouais, de toute façon, tout ça, c'est qu'un jeu. Moi, j'suis dispo si elle veut passer du bon temps, mais j'sais bien, de toute manière, que c'est pas dans ses plans. Ca m'étonne même pas. "Ah ouais, genre toi, faut t'cueillir avec d'la poésie, c'est ça?" que j'lui demande amusé alors qu'elle s'écarte pour finir son vin, sans même le déguster. Elle s'pose sur le comptoir, et moi j'reste à côté, la hanche posée sur le même comptoir, un peu plus loin d'elle. Mais pas suffisamment pour casser le semblant de proximité qu'on avait instauré. Arielle, elle fait un truc, avec la bouteille de vin, c'est genre une insulte à l'Italie d'boire comme ça. J'la regarde interloqué, mon âme d'italien là, elle est en PLS. "Santo cielo Arielle! On boit pas du Chianti comme ça enfin!" J'lui prends la bouteille de vin des mains après son coup d'éclat et j'la regarde. "Oh et puis merde, on s'en fou!" J'fais la même chose qu'elle. J'crois que c'est la première fois que j'bois du vin de cette manière. Très clairement, mes ancêtres doivent se retourner dans leur tombe d'voir ça. Mais apparement, ils sont pas là, donc, au diable les bonnes manières. Mais j'pense que Arielle, elle voit bien que ça m'arrache le coeur d'faire ça. J'bois une grande gorgée. Et je grimace. "Tu crois que j'vais brûler en enfer après avoir fait ça?" que j'lui dis en riant. J'imaginais bien, une fois mort, un p'tit ange en train d'me juger et d'souligner mon geste impardonnable. J'secoue la tête et j'me sers un vrai verre de vin, parce que faut l'dire aussi, il est bien meilleur comme ça. J'sais pas trop quelle chemin va prendre cette soirée mais si on boit à cette allure là, clairement, ça va partir dans tous les sens. Et j'crois que c'est pas souvent que j'vois Arielle cockail. J'suis bien curieux d'voir c'que ça peut donner. J'lui tends la bouteille avec un p'tit sourire amusé. "Tiens, espèce de dévergondée, mais j'te préviens, j'te ramène pas en t'portant!" Manquerait plus que ça, que j'finisse la soirée à porter Arielle complètement bourrée juste dans son lit. Même si j'ai pas d'plan, celui là, il m'enchante pas plus que ça. J'avoue.

Arielle & Orso

Pas parce qu'on buvait ensemble que la dynamique entre Orso et moi allait changé. Sobre ou pas sobre, j'aimais bien lui répondre du tac au tac et lui envoyer des piques, tout comme lui il aimait bien me sortir des phrases clichées et se laisser aller aux plaisirs de la drague. Y'avait rien de plus habituel que ça. C'était un peu moins habituel que je laisse Orso s'approcher autant, que j'lui caresse les cheveux et que j'déplace pas sa main sur ma hanche. J'avais envie de craquer, d'me laisser aller à cette attirance qui avait eu beaucoup trop de temps pour build up ces dernières années. Clairement, l'ivresse ne jouait pas en ma faveur aujourd'hui. J'trouvais ça dure de résister et ça aurait été encore plus difficile si Orso n'avait rien dit. S'il avait laissé sa jolie gueule fermée. Mais c'est pas le cas, c'est jamais le cas en fait alors il creuse sa tombe un peu tout seul et j'lui résiste, non sans ajouter une p'tite touche de flirt juste parce que. Bon en vrai, c'était bien guidé par l'alcool tout ça. « Ouaip exact, le genre de choses que t'arriverais pas à faire. » lui dis-je avec un p'tit sourire provocant. J'étais pas toujours chiante avec lui, mais ça m'arrivait, comme ce soir. Et pour être extra chiante, je pris possession de la bouteille de vin et je fis une indignation à l'Italie parait-il. Sa réaction me faisait beaucoup rire, mais Orso il décida tout de même de suivre le train et de boire à même le goulot lui aussi. « Santo cielo, tu te plains pour rien Orso! » dis-je en me moquant un peu. Il voulait faire comme moi, mais j'voyais bien que ça lui prenait tout ce qu'il avait. « Te force pas non plus hein, tu peux rester réglo avec ta coupe je vais pas te juger. » lui dis-je avec un petit rire. « T'iras p'tête en enfer, mais on t'fera pas brûler quand même. » lui dis-je avec un p'tit air suspicieux, les sourcils froncés. Parce qu'il était trop beau pour brûler, mais ce n'était que mon humble envie. Aussi, je m'y connaissais pas trop en enfer et tout ça. Il me tend finalement la bouteille à nouveau et j'souris à sa remarque. « Wow, t'es un vrai gentleman quand tu veux. Si j'suis dans la misère tu vas me laisser ici? » lui demandai-je avec une petite moue triste. J'doutais de ça, du moins, j'espérais que c'était pas vrai et qu'en cas d'extrême urgence, Orso il me porterait jusqu'à notre appart. C'était tout de même pas mon but de me rendre jusque là, mais disons que j'étais dans un état plutôt avancé, j'étais plutôt bien aussi. Je repris une gorgée à même la bouteille et la déposa à côté de moi. « Hey! » l'interpellai-je soudainement. Je tirai sur sa manche, l'approchant un peu de moi, pour bien le regarder dans les yeux. Je plissai un peu ceux-ci comme si j'essayais de voir son âme. « Pourquoi tu fais toujours genre de me draguer? » demandai-je d'un ton bien sérieux. Bah oui, il était temps d'aller au bout de cette histoire et ça me semblait être le moment parfait pour ça.


@Orso Luciano

En vrai, j'avais même pas l'impression d'avoir gâché quoi que ce soit. C'était tellement loin dans ma tête qu'Arielle puisse succomber un jour à mon charme que j'en faisais des caisses à longueur de temps. Faut dire aussi que l'alcool jouait pas mal la dedans. Ca enlevait pas mal de filtres. Et puis, j'm'étais bêtement senti pousser des ailes et finalement, Arielle m'avait repoussé, soit disant qu'il fallait que j'fasse mieux. D'la poésie, voilà c'qu'elle voulait! Je la regardais, médusé par sa réponse. "T'es définitivement trop cérébral pour moi."  Elle avait tout le temps un bouquin entre les mains Arielle, moi j'étais pas à la hauteur de c'qu'elle attendait. Le jour où j'ferais un poème, clairement, il est pas prêt d'arriver. J'suis pas dans ce délire là. Même si, quand j'mets mes p'tites lunettes d'intello, quand j'suis devant un écran, j'ai l'air d'être plus intelligent, qu'on soit bien d'accord : il ne s'agit que d'une impression. Et là, Arielle, elle fait un truc qui est digne d'un vrai sacrilège. Boire à la bouteille. J'en fais des caisses, m'exprimant en italien pour souligner le dramatique de la situation. Alors j'fais comme elle, j'bois à la bouteille et non, définitivement, j'trouve ça vraiment nul. J'adresse une moue boudeuse à Arielle. "Excuse moi d'être distingué, MOI!" que j'lui dis en me servant un verre, normalement, dans un verre quoi. D'après Arielle, on m'fera pas brûler en enfer, mais j'irais quand même. Ouais, ça c'est certainement probable. "T'as le chic pour me remonter le moral toi." Ouais, là pour le coup, elle avait pas été si vilaine. Finalement, j'lui tends la bouteille et j'lui assure que j'la ferais pas rentrer en la portant. Je hoche la tête à sa question, tout à fait sûr de mon choix. "Ouaip, mais j'prendrais quand même le temps d'te caler dans un lit random ici, avant d'partir. J'suis pas un connard." J'empêche un rire de sortir de ma bouche mais on voit bien que j'rigole. Bien sûr que non que j'la laisserais pas ici toute seule, surtout si elle est mal en point. Alors que j'étais en train d'boire une gorgée, Arielle m'interpella, comme si j'étais loin d'elle. Cela dit, elle attrapa la manche de mon pull et m'attira un peu vers elle. J'faisais un pas dans sa direction, plantant mon regard dans le sien, prêt à écouter. Elle semblait avoir un truc très important à me dire parce qu'elle plissait un peu les yeux. J'tanguais un peu sous l'alcool, alors j'prenais appuie de ma main libre contre le comptoir, mon verre dans l'autre. J'fronce des sourcils face à sa question. "Bah, c'est un jeu nan?" que j'réponds du tac au tac. J'rajoute: "t'en a rien à foutre de moi, moi j'suis charmeur naturel, donc on est chacun dans nos rôles." J'marquais une pause. "Nan, c'est pas ça?" En fait, avec sa question là, Arielle, elle me perdrait un peu. "Est-ce que j'suis tout seul à jouer?" C'était à mon tour de plisser les yeux, pour essayer de comprendre. Parce que là, avec l'alcool qui tapait sur mon système, il n'y avait rien de très clair.

Arielle & Orso

Orso,Orsi, il me trouvait trop cérébrale, trop exigeante et pas assez distinguée. Bah dis donc, ça pleuvait les compliments avec lui. J'étais pas trop cérébrale, j'aimais juste avoir une certaine culture générale, mais aussi littéraire. Ça me détendait aussi de lire un bon bouquin, c'était mon me time bien nécessaire après une grosse journée de boulot. J'savais qu'Orso était différent, il était plus physique, sensations fortes, moi j'aimais le calme, les moments où j'étais en connexion avec la nature et tout ça. On avait pas mal de différences en fait, mais on avait aussi des points communs dont notre passé. Ça nous avait rapproché ça, mais on se cherchait quand même la plupart du temps. « Tu viens de me traiter de fille pas distinguée ou je rêve? » lui demandai-je indignée. Je repris finalement la bouteille, bah ouais j'allais pas me gêner! Orso il m'avertit par contre, il me ramènerait pas dans ses bras si j'étais plus en état. J'doutais un peu de cette info et j'lui fis bien remarquer, mais Orso il resta sur le même point de vue, suggérant qu'il me mettrait au lit ici. « Tu ferais pas ça, t'oserais pas. C'est dangereux comme plan, Orsoooo. » dis-je en me plaignant. Je m'arrêtai lorsque j'aperçus son p'tit sourire de con, indiquant qu'il blaguait. Bah ouais, j'savais. J'lui rendis un sourire amusé en levant les yeux en l'air, n'ajoutant rien. Ce petit moment avec Orso, ça m'faisait réfléchir et j'avais envie de réfléchir à voix haute avec tout cet alcool dans mon corps. Je l'accroche donc pour qu'il se rapproche de moi, lui posant la question la plus importante du monde, ou pas.J'écoute ses explications, mes yeux dans ses yeux, j'suis concentrée pour comprendre. « Un jeu. » répétai-je lentement. Ah? On jouait? « J'pense que ouais, tu joues tout seul. » soufflai-je à Orso en déposant ma main sur son épaule. Je lève les yeux en l'air en soupirant. « Ahhhhhh Orso. Si tu savais. » dis-je en laissant trainer un peu ma voix. Bon d'accord, le vin il frappait bien où il fallait là. S'il savait quoi? J'voulais pas en dire plus, j'allais pas en dire plus. Anyway, j'étais déjà ailleurs dans ma tête, guidée par le flot de l'alcool dans mon sang. Je baissais légèrement la tête pour le regarder à nouveau parce que ouais, il avait beau être grand Orso, une fois assise sur le comptoir, j'le dépassais. Il était pas très loin de moi là devant mes jambes qui pendaient dans le vide. Je le regardais avec son sourire charmeur toujours scotché à son visage même quand c'était pas voulu. Il me charmait ce con. Je me penchai légèrement vers l'avant, peu en équilibre. C'était périlleux, surtout vu comment mon esprit avait tendance à virevolter un peu partout. « Tu peux me faire descendre? » demandai-je alors que je tanguais un peu à gauche et à droite. Si je sautais par moi-même, j'donnais pas cher de mon cas. Je déposai mes deux bras sur ses épaules, mes mains se joignant derrière sa nuque, prête pour le transport.


@Orso Luciano

Arielle, elle me râlait souvent dessus. Généralement, j'me contentais de marmonner dans ma barbe quand elle m'envoyait un p'tit pic, mais au fond, ça me faisait bien rire. Mais ce soir, j'sais pas quelle mouche m'avait piqué mais j'y allais fort. Cela dit, elle se privait pas non plus, insinuant que j'étais pas assez smart et intellectuel pour faire d'la poésie. Alors du coup, quand elle avait bu directement à la bouteille, j'lui avais dis qu'elle était pas distinguée. Enfin, j'avais plutôt dit que c'était moi qui était distingué. Et sa réponse, elle m'arracha un rire. J'la regarde, amusé, fronçant un peu des sourcils. "T'es p'tete pas si cérébrale que ça finalement." J'marque un silence, puis j'éclate de rire. Déjà que j'suis habituellement quelqu'un d'assez joyeux, là, c'est décuplé avec l'alcool qui circule dans mon système. J'finis par lui dire que si elle boit trop, j'la ramènerais pas à l'appartement, et j'vois bien à sa réaction qu'elle aussi elle commence à être bien cocktail, parce qu'elle capte pas directement que j'suis pas sérieux. J'finis par rire et elle comprend, levant les yeux au ciel. J'la laisserais pas, encore moins toute seule ici dans un lit. Si elle doit finir avec quelqu'un ce soir, autant que ça soit moi non? () Finalement, elle m'attire vers elle, par la manche, et j'me retrouve planté là, lui faisant face. J'dois même lever un peu les yeux vers elle, parce qu'assise sur le comptoir, elle m'dépasse un peu. Et là, elle me parle bien sérieusement, et m'demande pourquoi j'fais genre d'la draguer, constamment. Alors moi, j'comprends pas trop. Alors j'réponds c'que je pense être la vérité. On joue à un jeu. Mais là, j'vois bien que Arielle, elle capte pas trop ce que je lui dis. Elle confirme bien que j'suis le seul à jouer. "Oh." que j'lâche spontanément. "Ah ouais. Ok." J'suis pas vexé, j'suis juste bien perdu. Mais alors, pourquoi elle est si froide avec moi. Arielle, elle m'donne pas plus de réponses, au contraire, elle en soulève une question de plus. Si je savais quoi? Elle semble perdue dans ses pensées et moi j'lui là, circonspect, devant elle. J'essaye d'attraper son regard, fronçant un peu des sourcils. "J'sais pas c'qui s'passe dans ta tête là, faut que tu m'éclaire j'crois." Alors que j'pensais que les choses étaient très limpides, tout à coup, j'ai l'impression que beaucoup de trucs m'échappent. On échange un regard, assez appuyé et tout à coup, Arielle elle s'penche vers l'avant, j'crois qu'elle veut descendre, mais avec son air cocktail là, elle m'demande de l'aide. J'la vois qui tangue un peu. J'prends le temps de poser mon verre à côté, j'voudrais pas gâcher en renversant ce précieux Chianti qu'Arielle avait déjà profané. J'pose mes mains sur ses hanches alors qu'elle s'accroche à ma nuque et j'la soulève du comptoir et j'la dépose lentement, jusqu'à ce que ses pieds touchent terre. Sauf que moi, j'ai pas bougé. Alors on s'retrouve vraiment l'un contre l'autre, et cette fois ci, c'est moi qui est redevenu plus grand qu'elle. Mes mains toujours posées sur ses hanches. Cette proximité là, elle m'plait bien. Il y a comme un p'tit silence qui s'installe entre nous, nos regards l'un dans l'autre, et cette fois, j'prends bien garde de pas l'ouvrir, parce que si j'dis un truc, je sais que j'vais me faire rembarrer. Ma main quitte sa hanche et vient se glisser sous son menton, et j'approche mes lèvres des siennes, lentement.

@Arielle Walker

Arielle & Orso

Bon donc selon Orso, j'étais pas distinguée et j'étais pas cérébrale non plus. Il m'agaçait là tout de suite. Il m'agaçait la plupart du temps en fait, mais c'était clairement bien balancé par le fait qu'il me charmait tout autant. Heureusement, le vin bu directement à la bouteille m'aidait à tout prendre ça un peu plus à la légère, mais ça m'aidait aussi à passer à un autre appel rapidement. Un petit coup d'épaule sur lui et hop, j'me rappelais déjà plus de ses insultes. J'étais passé à un autre appel et cet appel là, il était bien plus sérieux. J'avais besoin de comprendre où il se situait Orso et surtout, pourquoi il lâchait pas prise sur le fait d'me draguer constamment même si j'le repoussais. J'veux dire, clairement j'avais bien résisté, j'étais forte, mais il testait vraiment mes limites ou ça se passait comment? Parce que ma limite elle s'en venait atteinte quand même. Orso il semblait être honnête en parlant d'un jeu. Il semblait aussi complètement perdu (et après c'est moi qu'est pas cérébrale hein ). J'étais aussi pas trop certaine de comprendre son jeu et là, on se rendit compte qu'on était pas vraiment sur la même longueur d'ondes en fait.  « Tu vas t'en remettre? J'comprends pas en quoi ce serait fun comme jeu. » lui dis-je en fronçant les sourcils. J'restai aussi bien énigmatique sur les raisons de mes agissements et ça, ça semblait perturber Orso. Mais j'restai silencieuse, me contentant d'lui faire un petit sourire amusé. J'étais bien trop cocktail pour m'expliquer correctement de toute façon. Bien trop cocktail pour faire plein de choses, comme descendre de mon comptoir. J'avais besoin d'aide et Orso me semblait être la personne toute désignée pour ça. En bon coloc qu'il était, Orso répondit à ma demande et posa ses mains sur mes hanches. Ce simple contact me serrait le petit coeur d'artichaut que j'avais. J'me laissai porter, m'accrochant à lui, ne le lâchant pas alors que mes orteils touchaient doucement le sol. Orso, il m'hypnotisait. J'saurais même pas expliquer pourquoi en fait, y'avait cette attraction depuis que je l'avais rencontré. Même s'il était con, même s'il me rendait folle, même si c'était pas réciproque. Enfin, si l'attraction l'était, clairement, mais pour Orso, c'était qu'une histoire de drague. C'était comme un pari avec lui-même qu'il voulait gagner et là, mon regard dans le sien, j'avais envie de lui céder la victoire. Nos corps étaient pratiquement l'un contre l'autre, son regard avait capté le mien et on bougeait plus, on faisait qu'être là à ressentir cette tension. Sa main s'approcha de mon visage et se glissa sous mon menton tandis que je le sentais s'approcher un peu plus. J'pouvais entendre mon coeur battre plus fort à chaque seconde. J'savais pas quoi faire, ça me démangeait. J'le guettais, j'étais à l'affût du moindre de ses gestes, de ses réactions, de sa respiration presque. Je baissai le regard au dernier instant, me reculant et me butant dans le comptoir. Un petit rire s'échappa de ma bouche. « C'est encore ton jeu? » lui demandai-je en m'éloignant un peu à reculons. Je soupirai et fermai les yeux. « Bordel Orso, tu sais pas tout ce que ça m'prend. » lâchai-je, peu consciente que j'étais p'tête pas totalement compréhensible pour lui. Je levai le regard en l'air, comme si ça m'aidait à réfléchir. «Qu'est-ce que j'fous? » me demandai-je pour moi même presque. J'avais aucune idée, mais j'en pouvais plus de cette situation là. Avec l'alcool dans mon corps, c'était trop à gérer. Je soupirai une nouvelle fois en posant à nouveau mon regard sur lui. Ce regard, le sien, il m'fit prendre ma décision sur le champ. Whatever. Je lâchais prise.  Je fis les quelques pas qui me séparaient de lui, lui empoignai la nuque et déposai mes lèvres sur les siennes, enfin.

@Orso Luciano

J'partais d'un postulas simple entre Arielle et moi. Elle m'envisageait pas tellement d'la même manière que moi. Elle était pas du tout intéressée par moi. Elle m'le faisait bien sentir d'ailleurs, me mettant des taquets à chaque fois que c'était possible. Cela dit, j'crois que j'lui tendais souvent la perche, parce que pour moi, c'était un jeu. J'étais un peu coincé dans ce rôle du bel italien musclé, charmeur, qui aime s'enchaîner les nanas et qui voudrait bien rajouter Arielle à son tableau de chasse. Alors j'la draguais sans cesse, pensant de toute façon, que c'était peine perdue. Et j'pensais qu'Arielle, elle avait bien compris ça, que c'était limpide entre nous. Mais là, cette petite conversation, elle me faisait un peu le sentiment d'être bien perdu. Faut dire que l'alcool entrait largement en compte, alors on était pas hyper clair dans nos propos. Apparement, j'étais bien solo dans le jeu que je m'étais inventé. Arielle, elle semblait assez surprise aussi que j'lui réponde ça. Alors on tournait en rond. Je haussais les épaules à sa question. "Ouais, bah ouais j'vais m'en remettre. Ca fait trois ans que tu repousses mes avances, j'suis plus à ça près." Arielle, elle trouvait pas ça fun comme jeu. J'pouvais comprendre maintenant, surtout elle savait pas elle même qu'elle faisait partie intégrante d'un jeu que j'faisais en solitaire depuis trois ans. Mais bordel, j'étais juste bien perdu là. C'était quoi la suite? On s'était pas compris, pendant autant de temps. Mais ça n'enlevait en rien notre relation à côté. Celle qu'on partageait vraiment, sincèrement, Arielle j'la considérais avant tout comme une vraie amie. On était capable, parfois, d'avoir de vraies conversations, bien profondes. Mais là, ce soir, c'était pas l'ambiance générale. Elle tanguait Arielle, tout comme moi. L'alcool faisait son chemin dans nos systèmes et j'crois qu'on était pas au bout d'nos peines. Elle m'avait demandé de l'aide pour descendre. Le contact de mes mains sur ses hanches, et nos corps tout près l'un de l'autre, ça avait eu le don d'mettre une p'tite ambiance, un peu coupée du monde, nos regards bien plantés l'un dans l'autre. J'avais pris son menton entre mes doigts et j'avais approché mes lèvres. Ouais, elle m'attire Arielle, j'peux pas le dire autrement. Elle est belle. Et comme j'm'y attendais, elle recule, se libérant de moi. Elle s'retrouve contre le comptoir, elle pouvait pas aller très loin. J'la regarde, et j'lui fais un p'tit sourire en écoutant ses mots. J'réponds rien, parce que j'vois bien qu'il se passe pas mal de trucs dans sa tête là. Elle pense presque à voix haute. J'suis assez étonné d'entende ses mots, genre qu'est ce que j'lui prends? Elle me résiste depuis tout ce temps ? Et j'ai rien vu? J'en sais rien, toujours est-il qu'elle finit par lâcher prise. J'la vois bien là, qu'elle décide de juste plus résister. Sa main se glisse dans ma nuque, elle s'approche et elle plaque ses lèvres sur les miennes. Ca s'est passé vite, et bordel, de pouvoir enfin l'embrasser, après tout ce temps, c'est une certaine forme de libération. J'ferme les yeux, mes mains se posent dans son dos, pour l'attirer encore un peu plus près et on échange un baiser là, dans cette cuisine, entourée du brouhaha de la soirée, mais c'est comme si on était coupé du monde. J'sais pas combien de temps exactement on reste là, à s'embrasser, mais j'dois admettre que j'ressens une certaine forme de satisfaction à l'avoir là, Arielle. L'alcool me fait tourner la tête, mais peut être bien que c'est aussi elle, qui m'la fait tourner. Nos lèvres se quittent, lentement, on remet un pied dans la réalité. J'dépose mon front contre le sien, le sourire aux lèvres. "C'était pas si terrible, non?" que j'lui demande, un peu amusé. Est-ce qu'elle avait enfin décidé de participer à ce fameux jeu? J'le saurais que bien trop tôt.