| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| may your arms save my soul (samuel) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: may your arms save my soul (samuel) Mer 22 Jan 2020 - 22:21 | |
| Le Elm semblait plein. Les habitués s'agitaient près de la table de billard, discutaient. Ça sentait le rhum et le whisky. Et même si tout tournait autour d'elle, Gisella était immobile, les yeux rivés sur cet endroit vide qu'il avait habité, le fantôme de son passé qui avait resurgi sans vraiment s'annoncer. Enzo qui s'était tenue debout devant ce bar, son Ella qui avait fait chavirer le coeur de l'ex-avocate, comme toutes les fois qu'elle s'était jadis retrouvée devant lui. Il était sa faiblesse, il était sa vulnérabilité. Elle avait voulu faire une croix sur son ancienne vie, recommencer à neuf, oublier ce qu'elle avait un jour été. Et il était là. À Bowen. Alors qu'il aurait pu être n'importe où. Ailleurs. Loin d'elle. Il aurait pu faire sa vie à Florence, à Paris, retourner en Sicile même. Maisil avait choisi Bowen. Il ne le savait pas, Enzo, mais il rendait les choses bien plus compliquées pour Gisella. Il brouillait les cartes. Il complexifiait ses choix. Et il l'avait troublé. Et elle se détestait de s'être laissé ébranler ainsi. Elle se détestait de se mettre dans tous les états pour un homme de son passé. Un homme qui, au fond, n'en avait plus fait partie depuis des années. Malgré eux, certes, mais tout de même. La porte du Elm s'ouvrit, les habitués se retournèrent dans l'espoir d'y voir arriver l'un des leurs. Fausse conception, quand ils remarquèrent que l'homme n'était l'un de leur troupe, ils se remirent à discuter, l'un d’eux claquant sa baguette contre une boule de billard qui résonna dans le bar. Gisella leva les yeux, alors qu'elle avait enfin reporté son attention sur autre chose que le vide et l'hologramme mirage d'Enzo. Verre dans les mains qu'elle essuyait avant de reposer sur la tablette derrière elle, celle où ils avaient l'habitude d'exposer les différents verres de bière tape à l'oeil, elle accorda un sourire au client qui venait d'entrer et qui se dirigeait vers le bar. Elle attendit qu'il fit installer pour s'approcher de lui, ses longs cheveux bruns remontés en queue de cheval haute, les besoins de son boulot la forçant à les attacher alors qu'elle les préférait nettement lâchés, qui chatouillait sa nuque et le haut de son dos découvert par son débardeur noir, le type de haut qu'elle s'était fait recommandée par le patron des lieux. Gisella s'accouda contre le comptoir. « Qu'est-ce que je vous sers? », demanda-t-elle, un sourire sur ses lèvres, à l'homme qui venait tout juste de s'installer à son bar, l'esprit qui semblait maintenant reprendre de l'ordre, cesser d'être obsédé par ce qu'elle ne pouvait pas changer.
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STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Mar 28 Jan 2020 - 9:57 | |
| On ne pouvait pas dire que Pohl était un habitué du Elm, il aimait y prendre un verre de temps en temps mais c’était le cas dans plusieurs bars de cette ville, bien que celui-ci ait une ambiance particulière qu’il appréciait plus particulièrement. Ce soir on lui avait proposé de venir prendre un verre pour célébrer la fin d’un chantier de petits travaux qu’il avait effectué chez un client avec d’autres artisans. Ils devaient se retrouver entre hommes, le genre de soirée sympa qu’il ne refusait pas, qui commençait alors que la nuit n’était pas encore tombée et qui pouvait se terminer à pas d’heure. Au pire il rentrerait chez lui après un verre, ça n’avait pas grande importance. L’odeur d’alcool lui chatouilla les narines alors qu’il poussait la porte de l’établissement, il n’était pas encore tard pourtant le bar était plein, plusieurs paires d’yeux se retournèrent sur lui à son arrivée, on le dévisagea avant de se détourner, il n’était pas un des leurs, ces habitués qui se réunissaient entre potes, ceux qui prenaient toujours la même table et qui riaient fort en appelant le patron par son prénom. Lui il s’installa au bar, réalisant qu’il était le premier arrivé, prêt à attendre ses camarades bien sagement. Il était d’humeur joyeuse et l’ambiance qui régnait ce soir était bon enfant. Dès son arrivée il avait repéré la serveuse derrière son comptoir, il ne venait pas très souvent mais il était certain de ne jamais l’avoir vue ici. Elle essuyait ses verres avec un air mélancolique, un peu ailleurs mais quand elle reporta son attention sur Samuel il eut cette impression que lui seul avait de l’importance. Il n’était pas naïf, sûrement qu’elle donnait cette sensation à tous les clients, ce n’était pas un traitement de faveur, mais ce sourire semblait si franc lui valu de le lui rendre. Rien pour l’instant, merci, j’attends des amis. Il l’observa distraitement faire le tour du comptoir pour aller nettoyer la table de clients qui venaient de partir, ne manquant pas d’admirer ses formes moulées dans ce débardeur et alors qu’elle passait devant lui il se pencha vers la brune. Quoi que j’pendrais bien la p’tite serveuse tous comptes faits. Il aurait pu se passer de ce genre de trait d’humour qui n’en était sûrement pas un pour elle. Mais il entendait les autres clients parler ouvertement de cette fille, Gigi à priori, il était d’humeur badine et même si son humour était graveleux, digne de mauvaises plaisanteries entre gros porcs un peu trop saouls, elle avait sûrement l’habitude.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Mer 29 Jan 2020 - 0:55 | |
| Les habitués, les vrais, Gisella commençait à les connaître. À force de les croiser, de les servir, de débarrasser leur table remplie de verres de bière vides et d'essuyer les vestiges de leur consommation, à force de se faire aborder aussi maladroitement qu'ils pouvaient le faire, saoul ou à jeun, elle avait fini par les cerner. Mais il y avait tous les autres, ceux qui venaient souvent, mais pas assez pour qu'elle ait retenu leur visage encore, qu'il restait à l'ex-avocate à retenir. En effet, il lui restait encore tout un monde de clients à découvrir. Et chaque nouveau visage qui entrait dans le bar était un peu comme une nouvelle façon, pour la brune, d'effacer l'image de son ancienne vie, d'effacer les traces de l'Italienne un peu trop flinguée pour se fondre dans la masse. L'homme qui prit place au bar ne manqua pas de jeter un regard à Gisella. Elle en était habituée, autant dans ce quart de métier que celui qu'elle avait jadis pratiqué. Entre les clients du bar et les criminels qu'elle avait représentés, les bandits étaient bien moins irrespectueux à son égard. À croire que l'alcool leur donnait, parfois, le droit de penser que tout ce qu'ils pouvaient dire était bon à dire. Alors comme à tous les clients qu'elle servait, elle s'attarda à entrer dans le rôle de la serveuse aimable qu'elle se devait d'être, appuyant ses bras croisés sur le comptoir face à lui pour lui proposer de lui servir ce qu'il désirait, ce qu'il refusa. Elle attrapa le bras de l'inconnu, un nouveau sourire franc sur ses lèvres. « Pas de problème, bello. Faites-moi signe quand vous êtes prêts », le gratifia-t-elle d'un hochement de tête alors qu'elle attrapa le chiffon qu'elle avait délaissé pour s'attaquer au nettoyage d'une table qui venait à peine de se vider. Mais alors qu'elle passait près du client précédent, ce dernier laissa son corps se pencher jusqu'à lui barrer la route, le parfum de l'homme aux effluves de musc et d'ambre qu'elle pouvait humecter tant il était près d'elle, et lui lança une réplique à laquelle elle avait eu affaire très souvent. Et lorsqu'il ne s'agissait pas du titre petite serveuse, on l'avait aussi utilisé en disant l'avocate plutôt que la prison. Elle lui sourit, moqueuse et tenace, avant de laisser échapper un rire ironique. « Il faut être en forme pour ça, elle déplace de l'air la p'tite serveuse », lui lança-t-elle en contournant l'homme pour retrouver la table qu'elle allait frotter. Et lorsqu'elle s'affaira à sa tâche, elle releva la tête vers le barbu, sourire narquois qui perlait dans l'obscurité de son positionnement. « Faudra faire plus originale la prochaine fois, vous n'êtes pas le premier à me demander »
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STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Lun 10 Fév 2020 - 14:45 | |
| C’était pas tellement de la faute de Samuel, du moins il s’en persuaderait si la brune venait à lui reprocher quoi que ce soit. Mais elle était tactile et souriante et elle avait ce regard franc qui donnait envie de plus que de simplement passer commande. Il en fallait peu à Samuel pour aller vers les autres, surtout vers les femmes qu’il pouvait trouver attirantes. Il n’était pas vraiment misogyne ni tellement lourd, mais il tentait sa chance, comme il aimait le dire. Alors ce soir, en attendant les collègues, puisque la belle Gigi avait été sympa, il se sentit pousser des ailes. Sur le coup il ne réfléchit pas, sûrement qu’elle en avait vu d’autres, des hommes comme lui qui la draguaient sans grande subtilité, c’était même pas de la drague, à ce stade, c’était juste stupide, sûrement qu’elle allait le renvoyer bouler et peut-être qu’il n’attendait que ça. Tout le monde était si sympa en Australie, il n’avait pas l’habitude, à Londres il fréquentait des endroits pas forcément fréquentables, avec des serveurs peu aimables mais qui avaient de la bonne bière, des clients qui venaient de partout avec des accents à couper au couteau, généralement à la fermeture ils se faisaient jeter sur le trottoir par le proprio et il y avait toujours une baston entre plusieurs gars, c’était animé, pas vraiment glamour, mais il aimait cette ambiance un peu sombre. Ici tout avait peut-être un peu trop l’air d’une carte postale de vacances, île paradisiaque, sable fin et eau turquoise, belles filles peu vêtues à tous les coins de rue, habitant souriants et avenants, toujours bronzés, toujours amicaux. C’était cool, vraiment, mais pour lui ça manquait presque de roots, de brouillard et de crachin. Finalement le Elm c’était l’endroit qui se rapprochait le plus de la maison et ça le réconfortait presque, il était sombre et la musique était bonne, ça sentait la bière, le bois ciré et une vieille odeur de clope. La brunette ne se démonta pas, à Londres on l’aurait envoyé promener proprement, peut-être même avec une gifle, elle, elle fit de l’humour, avec son petit sourire narquois aux lèvres. C’est le genre de défi qu’il ne faut pas me lancer, ma jolie. Et il s’en doutait bien qu’il n’était pas le premier à tenter sa chance. Il se retourna complètement sur son siège pour mieux lui faire face. Votre accent sent bon le soleil, la dolce vita, les citronniers et les grands oliviers qui ne poussent que dans le sud de l’Europe. J’me trompe ?! Il avait fait tout un tour de l’Italie durant un mois lors d’une tournée de dédicaces pour son second livre à l’époque, autant dire qu’il avait adoré la douceur de vivre de ce pays totalement opposé à celui dans lequel il avait grandi. Qu’est ce qui vous a fait quitter l’Italie, Bella ? Parce qu’il pouvait être séducteur, il aimait surtout connaître les histoires des gens, Samuel.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Dim 16 Fév 2020 - 0:46 | |
| Dans ces situations, ce n'était jamais la faute des hommes. C'était les femmes les fautives. Les femmes et leurs jolies courbes trop envoutantes, les femmes et leurs parfums aux effluves séducteurs, les femmes et leurs sourires destructeurs, les femmes et les vêtements, les femmes et leurs mouvements provocants. Du moins, c'est ce dont ils tentaient de se convaincre. C'était typique de ce genre d'hommes, de ceux qui draguaient aussi ouvertement, ceux dont le regard ne laissait pas de mal à interpréter leurs envies. Gisella se montrait donc joueuse, un peu comme elle l'était toujours, un peu parce que le jeu lui semblait dangereux et excitant, un peu parce que le regard de l'homme dont elle ignorait toujours le prénom lui donnait envie de déhancher ses formes en traçant son chemin vers les tables à nettoyer, attendant qu'il l'assaille d'une nouvelle réplique, ce qu'il fit sans attendre alors qu'elle passait près de lui et que son corps se penchait vers elle pour lui bloquer le chemin. Réplique à laquelle on aurait pu s'indigner, mais Gisella n'avait pas froid aux yeux. C'était bien loin d'être la pire qu'elle avait entendu. Et si seulement elle s'offusquait à toutes les ripostes des hommes des bars, elle deviendrait folle. La soirée était jeune, les clients du Elm n'était vraisemblablement pas encore saouls. Dans quelques heures, le beau châtain ne serait très certainement pas le seul à faire ce genre d'avance. Gisella le contourna, après avoir accueilli ses pickups lines avec humour, avant de lui offrir un nouveau rire. « Sinon quoi ? », demanda-t-elle joueuse. Serait-il réellement en mesure de relever le défi? Pourrait-il réellement la faire flancher? Et la conversation prit une tout autre avenue alors qu'il dénotait les notes mélodieuses de son accent, devinant avec exactitude la région de laquelle la belle brune provenait. C'est avec un regard surpris qu'elle posa à nouveau les yeux sur lui, délaissant la table qui était à présent propre pour se concentrer à nouveau sur le client qui n'avait toujours pas commandé à boire. « Vous avez vu juste », l'informa-t-elle en s'approchant de lui, le chiffon qu'elle lança s'écraser contre le bar. « Vous êtes un expert du sud de l'Italie? », demanda-t-elle, curieuse, s'asseyant sur un tabouret face à lui avant qu'il se montre, à son tour, curieux. « Le goût de changements », fit-elle simplement, un sourire aussi séducteur sur ses lèvres que l'attitude de l'homme face à elle. « Je ne suis pas la seule à avoir quitté la maison, n'est-ce pas? », demanda-t-elle ensuite, faisant référence à l'accent pointilleux de son interlocuteur. « Et vous, qu'est-ce qui vous a fait quitter l'Angleterre ? »
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Jeu 27 Fév 2020 - 12:51 | |
| Sinon quoi ? Samuel était joueur, il l'avait toujours été, pas du genre politiquement correct, jamais, il se foutait de la bienséance et des bonnes manières, il en avait trop bouffé durant son enfance, il les vomirait aujourd'hui, comme s'il cherchait à être l'exact opposé du petit garçon sage et propret que sa mère lui avait appris à être. Parce que Maman n'était plus et qu'il traçait sa route seul depuis bien des années déjà. Il aimait profiter des bonnes choses de la vie, de l'alcool, de la fête et des femmes, ce n'était pas un secret et concernant ses conquêtes autant dire qu'il se foutait pas mal qu'elles soient trop jeunes ou mariées ou qu'elles soient sur leur lieu de travail, s'il sentait que le courant passait alors il n'hésitait pas, après tout, la vie était courte, non ? Sinon je pourrais bien me prendre au jeu et me dire que vous n'êtes pas totalement fermée à certaines avances. Il haussa un sourcil en guettant sa réaction, elle pourrait le remettre à sa place, il le comprendrait mais pour sa défense, la belle Gigi ne mettait pas de barrières ou bien trop minces pour le dissuader de continuer sur ce chemin. Il tenta une approche différente en essayant de deviner ses origines, ce n'était pas bien compliqué pour lui mais il aurait pu se tromper. Et il avait vu juste, ce qui visiblement piqua la curiosité de la serveuse qui s'approcha de lui à nouveau. Je n'ai rien d'un expert, non, j'ai encore plein de choses à apprendre. Mais j'y ai déjà mis les pieds, c'est une région qu'on n'oublie pas. Sa réponse à la questions suivante resta évasive, un peu mystérieuse, tout comme ce sourire séducteur qu'elle lui lança, pas de doute, cette fille avait le sang chaud. Le changement ça a du bon quelques fois... Son accent anglais était facile à déceler, il ne faisait aucun effort pour le perdre, en vérité il l'appréciait, cette façon de mâcher ses mots ou de jurer souvent. L'envie de voir du pays, de fuir la grisaille. Il resta tout aussi évasif qu'elle sur les réelles raisons de son arrivée ici, il n'avait aucune envie de parler de son frère ou de ses déboires avec sa maison d'édition, ni de la mort de sa mère, tout ça était bien trop sérieux pour une conversation de bar. Tu peux boire pendant le service, Gigi ? Mes acolytes semblent être en retard et j'ai bien envie de quelques shoots de vodka. Mais j'ai horreur de boire seul. Et il avait encore plus horreur de vouvoyer les gens, surtout les jolies femmes qu'il avait envie de connaître un peu mieux.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Lun 2 Mar 2020 - 22:43 | |
| Sinon quoi ? Elle l'avait quasiment dit sur un ton provocateur, comme pour lui lancer un défi. Défi que l'étranger voulut visiblement relever, la gratifiant d'un sourcil arqué et d'une supposition qui fit rire la belle Italienne. Elle secoua la tête en continuant de frotter la table sale. « Vous savez, c'est un peu notre travail, aux serveuses, de laisser croire aux clients qu'une porte est toujours ouverte. C'est le secret pour avoir un bon pourboire », lança-t-elle joyeusement, dévoilant les cartes de ses collègues. Dans le cas de Gisella, les pourboires elle n'en avait rien à cirer. De l'argent, elle en avait. Cachée, placée, assez pour bien vivre, merci son ancienne vie pour tout ça. Pour Gisella, toute cette séduction, c'était en réalité un jeu. Un vilain jeu auquel elle menaçait de se brûler. Il n'avait pas tort, l'étranger. Seulement, Gisella n'allait pas le lui avouer aussi facilement que ça. Autrement, le jeu n'était plus drôle. Autrement, elle pourrait lui donner ce dont il voulait au beau milieu du Elm Street, laissant tout le challenge disparaitre. Ça n'avait rien d'excitant. « La région ou les femmes de la région ? », demanda-t-elle, maline, une lueur joueuse dans le creux de son regard. « Vous connaissez l'essentiel. Vous avez seulement oublié le vin. Beaucoup de vin », lui fit-elle remarquer en s'approchant dangereusement de lui, alors qu'il enchaînait les questions, lui demandant ce qui l'avait fait quitter ton Italie natal. La mort. La mafia. La peur. Tout ça, elle ne pouvait en parler. Pas à lui, cet homme qu'elle ne connaissait pas. Et même si elle le connaissait, c'était des choses qu'il fallait éviter, des choses dont elle n'avait parlé qu'avec deux personnes à Bowen, son ex-mari et une ex-flic qui pourrait lui venir en aide en cas de pépins. Hormis ces deux complices, personne n'était au courant de sa fausse mort, de son implication au sein de la mafia ou des problèmes qu'elle avait avec eux. Elle opta pour l'excuse du changement, évasive, ce n'était pas faux, en somme, ce n'était simplement pas toute la vérité. Cependant, l'Anglais n'y vu que du feu, ne cherchant pas à en savoir plus, pas trop insistant, juste comme elle les aimait. « Dans mon cas, il en a, du bon, oui », confirma-t-elle en contournant le bar pour se remettre face à lui, le comptoir les séparant à présent. Elle osa lui retourner la question, ce à quoi l'homme se montra évasif à son tour. Gisella respectait la réponse de l'homme, hochant la tête en acquiesçant. « Vous avez choisi une bonne région. Ici, il fait toujours soleil. » Ou presque, mais ça ne faisait pas joli dans une phrase. Puis, il lui proposa de boire, des shooters de vodka, franchement il aurait pu choisir mieux, mais en tant que barmaid, Gisella n'avait pas son mot à dire sur les choix des clients, tant qu'ils consommaient. « Je ne bois qu'avec des hommes dont je connais le nom », souffla-t-elle en sortant un plateau sur lequel elle commença à aligner des verres. « Combien de shooters ? », demanda-t-elle en s'arrêtant de les placer devant lui pour confirmer la quantité qu'il désirait. « Au passage, la vodka, c'est bien dans des cocktails. En shooters, c'est infecte. » Ça ne se disait pas à des clients, ça, nous l'avons déjà mentionné. Mais Gisella, elle ne faisait rien comme les autres.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Lun 9 Mar 2020 - 7:16 | |
| Elle avait le sourire facile et du répondant, tout pour piquer la curiosité du britannique. Visiblement elle savait toujours quoi dire et ne se démontait pas, il fallait sûrement ce genre de qualités pour faire un métier comme serveuse dans un bar fréquenté par une clientèle à majorité masculine. En gros vous êtes prête à tout pour avoir un bon billet... hmm ça fait très vénale. Il esquissa un sourire moqueur, quasiment persuadé qu'elle en faisait trop pour mieux le faire réagir. Mais Sam n'avait pas qu'un jeu de séduction limite lourdingue dans sa manche, il savait aussi observer et se montrer curieux. Dans son accent chantant il avait entendu l'Italie et c'était bien plus intéressant de partir sur ce sujet là. Il rit furtivement. Les deux, sûrement, même si je n'ai pas vraiment eu le temps de connaître les femmes. En promo il avait surtout passé son temps à faire des lectures et dédicacer ses livres, le reste du temps il avait fait du tourisme accompagné de son agent, rien de bien excitant. Je préfère la bière, question de goût ! Il n'avait pas le palet assez fin pour apprécier un bon vin, même s'il ne crachait pas dessus non plus, après tout, il ne demandait qu'à apprendre. C'est drôle, cette fille ne parlait pas beaucoup quand il s'agissait d'elle, elle ne donnait que quelques infos un peu évasives, c'était sa méthode à lui aussi, il connaissait bien, mais quelque part il voyait bien qu'ils pourraient se comprendre, s'ils se confiaient plus. Ils fuyaient tous les deux quelque chose et Bowen était leur terre d'accueil. Dans un autre contexte peut-être auraient-ils pu se parler plus sérieusement, mais ce soir ce n'était pas le sujet, Sam n'en avait pas envie, ce n'était pas son genre. Et cette fille était encore sur son lieu de travail. C'est sûr qu'on ne manque pas de soleil ici. Fin de la discussion, il était temps de boire. Et si le prénom ne te plait pas tu refuses ? Ca fait beaucoup de paramètres pour de simples shooters. Il lui sourit, amusé. Sam. Il la regardait aligner les verres. Huit. A Londres on en mettait dix sur la table sans rien demander mais il ne savait pas combien elle allait en boire. Tu aurais grandit dans les bas-fonds de l'Angleterre tu n'aurais pas le même avis. Là-bas on se brûlait la gorge avec de la vodka bas de gamme et on se sentait vivants. Les souvenirs de ses premières années dans la banlieue londonienne n'étaient pas tous heureux, il n'avait pas d'argent et pas les meilleures fréquentations mais il ne mentait pas, durant cette époque il s'était sentit vivant, parce qu'il vivait tout intensément, fort et vite, il était jeune, un peu con, un peu paumé et quelque part cette période un peu floue lui manquait. J'ai aussi goûté de très bonnes vodkas lors d'un séjour en Russie, de quoi te donner tort, sweet heart.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Jeu 19 Mar 2020 - 11:30 | |
| Ils ne connaissaient rien l'un de l'autre. Et c'était rafraîchissant. Ça lui faisait du bien, à Gisella, d'être inconnue alors que depuis son retour elle n'avait qu'eu à faire à des fantômes de son ancienne vie. Vie qu'elle avait dû mettre aux oubliettes pour se créer la nouvelle, sans pour autant changer sa personnalité. Elle avait bien le sourire facile, oui, et plus d'une réplique dans son sac. Elle ne se laissait jamais faire, pas même par un homme, encore moins pas un homme. C'est qu'elle les connaissait trop bien, sous toutes leurs facettes. Elle les avait côtoyés au travail et dans des moments plus sombres et souvent même dans ses draps. Et le monde duquel elle venait lui demandait d'être forte sur ses deux pieds, caractérielle. Chose qu'elle avait gardée. « Vous avez tout compris », répondit-elle à l'inconnu, alors que tout ce qu'il supposait était faux. Évidemment qu'elle en faisait trop, mais il ne semblait pas s'en déplaire à répliquer aux quarts de tour et à se montrer curieux face à la mystérieuse serveuse du bar. « Permettez-moi de trouver cela très surprenant », lâcha-t-elle dans un sourire malicieux alors que le brun laissait entendre que de son passage en Europe, il n'avait pas su profiter des Italiennes, mais plutôt que de la région. « Vous ne me semblez pas le genre d'homme à ne profiter que de la vue. Mais, si ça se trouve, vous cachez bien votre jeu », argumenta la belle en expliquant plus en détail sa réplique. « La bière », répéta-t-elle avec un sourire moqueur. « Ça fait pas très vous. » Mais elle ne le connaissait pas, comment pouvait-elle l'affirmer ? Gisella ne se laissait que berner par l'attitude de Samuel. Et comme sa nouvelle profession impliquait les alcools, elle arrivait mal à le catégoriser dans le genre homme à bière. Elle le voyait plutôt homme à porto ou à whisky, voir. Mais certainement pas le genre d'homme générique à boire une bière. Mais encore là, que pouvait-elle en savoir ? Ils ne parlaient pas beaucoup, ne se confiaient pas plus que ça, en même temps tel n'en était pas le but, alors la brune analysait avec les partielles d'informations qu'elle avait. S'il se montrait discret, elle aussi le faisait. Et vint le sujet des raisons entourant leur installation à Bowen, rien pour leur faire se confier davantage. Conversation que Sam, maintenant qu'elle connaissait son prénom valait mieux l'utiliser, coupa court en proposant de boire. « Je ne suis pas ta mère, c'est pas moi qui juge le prénom des gens », fit-elle en haussant les épaules. « J'en aurais plutôt mis dix, Sammie. Mais comme tu veux. » Elle se permettait de sourire taquine, évidemment qu'elle allait répliquer, évidemment qu'elle allait dire le contraire de lui. Il disait blanc, elle disait noir, juste pour le faire réagir. Et c'était plutôt excitant. Gisella aligna huit shooters sur le cabaret, attrapant une bouteille de la meilleure vodka qu'ils avaient pour remplir les premiers récipients. « Chez moi, c'était plus Limoncello ou Amaretto », fit-elle en référence aux alcools italiens typiquement populaires en lui présentant les quatre shooters qui lui appartenait. « Alors, à toi de me faire aimer la vodka », lui lança-t-elle avant de lui accorder un clin d'oeil, attrapant le premier shooter et le lui présentant pour trinquer. Le liquide descendit dans sa gorge, lui arracha une grimace. « Toujours aussi infecte ! », gloussa la brune en posant un regard chaud comme la braise sur Sam.
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STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Ven 20 Mar 2020 - 5:19 | |
| Samuel passait volontiers pour un séducteur, en vérité il ne faisait pas grand chose pour démentir cette impression, la façon dont il regardait les femmes ne trompait pas, lorsque l'une d'elles l'intéressait ça se voyait tout de suite, il avait cette façon de poser les yeux sur elle, de sourire, juste assez pour ne pas trop en faire, de prendre une voix chaude et grave, il aimait les femmes, il aimait plaire, il savait qu'il plaisait. Il n'avait d'ailleurs pris conscience de ce pouvoir que sur le tard en fin de compte, lorsqu'il avait commencé à connaître le succès avec en tant qu'écrivain, cette nouvelle et soudaine visibilité lui avait donné sûrement plus d'assurance. Alors c'était peut-être son charme naturel qu'il développait, ou bien la réussite et la notoriété qui le galvanisaient et attiraient ces demoiselles, il n'avait jamais trop cherché à savoir. Bien que ce soir, Gigi ne savait rien de lui, il n'était pas le romancier mais un simple inconnu qu'elle voyait pour la première fois. Alors oui, il passait pour un séducteur, pourtant il était loin de n'être que ça, il était cultivé, pas idiot, il s'intéressait aux gens et à énormément de choses, il aimait la littérature classique et le vieux cinéma des années cinquante, les balades sur le sable et le sport, il savait avoir de la conversation et une certaine forme d'éducation. Mais en effet il cachait bien son jeu, parce que dans son quotidien il ne montrait pas tout ça, il se montrait plutôt brute, un peu rustre même, fanfaron et joueur. Il s'esclaffa. Peut-être que je cache mon jeu oui. Ou peut-être que j'ai sauté toute les italiennes que je pouvais. Mais ça n'est pas correct d'en parler comme ça d’emblée ! Il lui offrit un sourire en carton. J'étais en Italie pour mon travail, autant dire que j'aurais aimé connaître autre chose que ma chambre d'hôtel en solitaire mais j'avais autre chose à faire. Elle jugeait facilement, la brunette, sans connaître les gens. Pour sa défense Pohl ne lui donnait pas grand chose pour qu'elle puisse mieux le cerner, mais il ne chercha pas à faire mieux, qu'importe ce qu'elle pensait de lui, à la fin de cette soirée ils ne seraient encore que deux inconnus. Si, ça colle parfaitement au personnage. Le mufle qui séduit tout ce qui bouge, vous l'avez bien en tête maintenant, j'en suis sûr. Vous l'imaginez boire un vin millésimé ou un vieil alcool noble ? Non... lui il boit de la bière, pas chère, presque tiède même, il s'en fou, il n'est pas classe ce gars là. Et dans sa façon de se raconter, avec tous le clichés possibles et imaginables, en posant le décor, on pouvait déjà déceler un peu de son côté romancier, il adorait raconter des histoires, vraies ou fausses. Et ils continuèrent, parlant du beau temps de façon presque banale, ils n'allaient pas trop loin dans les confidences, ça n'avait pas d'importance ce soir. Gigi lui paraissait de moins en moins être la serveuse, mais presque son rancard de la soirée et Sam n'avait rien contre ça. Il se rappela malgré tout qu'elle était là pour travailler, en lui proposant de partager une tournée de shooters, elle aurait pu refuser, elle aurait dû refuser, mais elle accepta et cette attitude frondeuse lui plaisait, il fallait bien l'avouer, cette fille était brûlante, comme lui. J'voulais pas paraître trop gourmand... mets-en dix si ça te chante. Mais pitié, pas de Sammie, Sam c'est déjà un diminutif. Il avait horreur qu'on le déforme, Sam c'était suffisant, pas besoin de l'affubler d'un nom de clébard. On prendra ce qui te fait envie pour la deuxième tournée. S'agissant d'alcool il n'était jamais très contrariant. En attendant il sa racontait un peu, retrouvant dans sa mémoire les odeurs de houblon dans le bar et la sensation du comptoir collant sous les doigts, l'atmosphère tamisée, presque glauque, qui lui plaisait à l'époque, quand il était encore ce gamin fraîchement débarqué de son île, qui n'avait jamais vu la ville et se prenait Londres en pleine face. Il lui expliquait pourquoi la vodka mais vu sa tête ça ne suffit pas à faire changer l'italienne d'avis. Lui il enchaîna les verres sans grimacer, l'alcool lui brûlait la gorge et il adorait cette sensation. Elle lui lançait des regards qui ne trompaient pas, ignorant parfaitement les autres clients du bar. J'vais faire des jaloux ce soir... j'me trompe ou ça te plait ? Il la voyait séductrice, sûrement bien plus que lui, experte même. Elle aimait plaire, elle aimait le regard des hommes sur elle et ce soir elle lui accordait ses faveurs, à lui et à aucun autre, il aurait pu se demander pourquoi, pourquoi lui, mais il s'en foutait bien. A quelle heure tu finis ?
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Lun 23 Mar 2020 - 3:00 | |
| En vérité, Gisella adorait analyser les gens. Découvrir avant même qu'ils ne lui disent qui ils étaient vraiment. Trouver la vérité, ça faisait partie de son métier d'autrefois. En tant qu'avocate, elle devait cerner ses clients, savoir s'ils lui racontaient des bobards ou si leur histoire était réelle. Ou, encore, s'ils lui cachaient des détails importants. Parce qu'un procès avec des preuves circonstancielles ou incomplètes, c'était perdu d'avance. Et perdre, Gisella détestait ça. Alors, elle avait misé sur l'analyse, sonder les gens pour découvrir si elle pouvait leur faire confiance. Et ça lui servait aussi concernant les gens contre qui elle se représentait, cherchant à mieux les cerner pour mieux les faire tomber. Elle était douée, Gisella, elle avait un sixième sens. Mais ce soir, elle ne s'en servait pas. Ce n'était tout simplement pas nécessaire. Elle ne savait pas où allait mener la conversation qu'elle entretenait avec cet inconnu ni même si elle allait se poursuivre dans quelques instants, mais c'était rafraichissant. Elle se plaisait à jouer les séductrices, à percer sans savoir réellement, à ne pas trop penser. Et si elle avait cherché à comprendre un peu plus, elle aurait sans doute bien vu que le bel étranger n'était pas que le séducteur britannique qu'il laissait croire. Son franc parlé et son manque de tact ne la fit pourtant par sourcier. Au contraire, le sourire qu'elle portait s'élargit quelque peu, comme s'il confirmait ses suppositions. « Oui, voilà, c'est plutôt vous », lâcha-t-elle en hochant la tête alors qu'il démentait déjà ses propos. « Et quel genre de travail il y avait à faire en Italie ? », s'interrogea-t-elle. Elle rentrait très fort probablement dans des questions trop personnelles, elle ne serait pas surprise de le voir la remettre à sa place, la rembarrer très gentiment. C'était son amour des gens qui parlait, qui laissait entrevoir sa vraie personnalité, au-delà de la Gisella séduisante il y avait la passionnée. Si elle pouvait paraître froide et entreprenante dès le départ, au fond, il y avait une femme bien plus douce qui se cachait sous cette carapace qu'elle s'était créée pour éviter de souffrir, à force de se faire abandonner par des hommes, l'un de ces abandons qui avaient mené jusqu'au divorce. Ils parlèrent de vin, spécialité de son pays, ce que l'homme réfuta. Il préférait la bière et elle trouvait que ça ne lui allait pas. Au fond, elle ne connaissait pas son passé, mais il avait l'air bien plus sophistiqué qu'une vulgaire bière tiède. Seulement, son histoire l'accrocha. Elle posa les coudes contre le bar, l'écouta romancer le portrait de l'homme qu'il peignait avec une attention particulière. Et elle arrivait à le voir, comme s'il était devant ses yeux. « Dites-m'en plus », demanda-t-elle en souriant. Les mots étaient beaux dans la bouche de cet étranger, ils coulaient avec une facilité. Il ne semblait pas chercher ses tournures de phrases, elles étaient belles naturellement. Et les mots, c'était bien une chose qui charmait la belle Gisella. C'était son point faible, elle qui tombait bien trop facilement pour les parleurs, bien ou mal intentionnés, ça n'importait peu. Et c'est sans doute ce qui expliquait qu'à l'aube de ses trente-deux ans, elle ne s'était pas encore casée. Parce que les beaux parleurs, ils étaient bien plus fréquents que ceux qui ne voulaient pas lui briser le coeur. Ça ne voulait pas dire que le mystérieux étranger était beaux parleurs pour autant. Mais, certes, il n'était pas sur son chemin pour lui faire réaliser que tous les hommes n'étaient pas tous pareils. « Huit, c'est parfait », gloussa Gisella alors qu'il la ramenait à l'ordre, qu'il la forçait à travailler un peu et à lâcher son regard l'instant d'une minute. « D'accord, Sammie », lança-t-elle en remplissant les verres, ignorant volontairement le presque ordre qu'il lui avait sévèrement imposé. « Un seconde tournée, tu veux me souler Sammie ? N'as-tu pas oublié que je suis de service ? » Elle lui fit un clin d'oeil, lui laissant comprendre qu'elle faisait exprès pour l'énerver alors qu'il n'aimait pas les diminutifs. Il devrait peut-être chercher à la punir pour oser le défier de la sorte, Gisella tenta de chasser cette pensée peu chaste en avalant le premier shooter d'une lignée de quatre sans pour autant être en mesure de décrocher son regard de lui. « T'as peut-être raison », souffla-t-elle lors qu'il lui demanda si ça lui plaisait. Elle ne savait pas ce qu'il y avait entre eux, pourquoi c'était lui, ce soir, c'était sans doute cette alchimie qui faisait qu'ils se connaissaient sans se connaitre, qu'ils se comprenaient sans savoir l'histoire de l'autre et les sous-entendus qui supposaient qu'ils ne cherchaient rien de plus entre eux que le jeu qu'ils s'étaient créé. « Dans une heure. Tu seras en mesure d'attendre ? », demanda Gisella, toujours joueuse avant de le débarrasser des verres vides qui reposaient devant lui et de se diriger vers une table qui cherchait à attirer son attention.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Lun 30 Mar 2020 - 11:44 | |
| Nous l'avions déjà dit, Sam n'était pas ici pour avoir une conversation profonde ni trop se dévoiler. Alors il brouillait les cartes, il servait à la barmaid ce qu'elle voulait bien entendre, elle pensait avoir affaire à l'étranger un peu lourd qui n'avait pas froid aux yeux et sûrement pas trop de matière grise pour réfléchir, tant mieux, qu'elle ne prenne comme ça. De toute façon, d'une certaine manière, il n'avait pas assez confiance en son érudition pour être capable de jouer le jeu de l'homme de lettres voyageur et cultivé pour ce soir. Si un jour elle venait à le connaître davantage elle comprendrait sûrement que derrière son côté grande gueule se cachait le gamin qui avait toujours un peu l'impression d'être un imposteur dans le grand monde de l'écriture, il n'était jamais bien loin, planqué derrière ses grands sourires et son air charmeur. Alors ce soir, pour mieux lui laisser le loisir de croire ce qu'elle voulait de lui, Pohl n'irait pas plus loin dans les confidences, ce soir il ne serait que l'étranger et c'était très bien. Un travail pas très intéressant. Il sourit furtivement, lui faisant ainsi comprendre que le sujet était clôt. Pourtant il se prenait au jeu de se dévoiler sans trop en dire et comme son naturel romancier n'était jamais bien loin, il commença à lui conter cet homme qui n'était pas tellement lui, mais qui pourrait lui correspondre un peu quand-même, dans d'autres circonstances, à une autre époque, celle où il n'avait pas un sous en poche. Un nouveau sourire se dessina sur son visage, l’œil rieur, charmeur presque, pétillant d'une étincelle qu'il n'avait plus eu depuis longtemps alors que Gigi en demandait plus sur cette histoire. Il se pencha un peu sur le bar, pour se rapprocher d'elle. Cet homme il séduit les filles, qui lui plaisent, du moins il essaye, l'alcool pas cher ça coule plus vite dans les veines et ça lui fait pousser des ailes. Parfois ça marche, parfois non, il s'en fout. Ce soir il se dit que la p'tite serveuse est intéressante alors il sort le grand jeu. Et il s'imagine déjà passer la main sous son tablier pour voir si elle le repousse ou si elle se laisse faire. Il déconnait, il allait trop loin, mais le regard de la brune ne le quittait pas alors peut-être qu'au fond elle avait besoin de ça, de ce côté brute et sans détours. Elle aligna les verres sur le comptoir, s'arrêta donc à huit puisqu'il l'avait demandé. Le geste était précis, pourtant il décelait qu'elle n'avait pas fait ça toute sa vie et il se demandait déjà combien de vies elle avait eu avant de finir dans ce bar. J'veux pas te soûler, non, sauf si ça te fait oublier ce sobriquet. Samy, il se souvenait encore du père Carteret qui l'appelait comme ça quand il voulait être sympa avec lui ou obtenir quelque chose de lui, pour faire presque paternel alors qu'il n'avait rien d'un père pour lui. Et que dans son dos le terme "prolo" était le plus souvent employé pour parler du fils de la gouvernante, ça le dégouttait déjà quand il était gamin. L'air de rien le blond s'avança un peu plus dans ce jeu de séduction qui s'installait entre eux, outre les regards il y avait les allusions, les questions ambiguë et puis cette dernière, à quelle heure elle finissait. Parce que ses amis l'avaient clairement oublié ce soir et c'était tant mieux, ce genre de jeu l'amusait bien plus qu'une soirée entre collègues. Il lorgna sur sa poitrine qu'il devinait sous son haut presque trop échancré... ou pas assez, puis haussa les épaules nonchalamment. J'ai rien de mieux à faire. Conclut-il en avalant son dernier verre. Elle refit le tour du bar pour aller s'occuper d'une table qui venait de se vider, il ne manqua rien de sa démarche. Puis chercha son paquet de clopes dans sa poche pour sortir s'en griller une dehors. Espérant presque qu'elle l'y rejoigne ou bien qu'en revenant dans le bar elle ait aligné une nouvelle rangée de shoots.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Jeu 2 Avr 2020 - 0:16 | |
| Il n'y avait que des discussions de surface entre eux. Au fond, c'était peut-être ce qui valait de mieux, parce que les secrets que la belle Italienne gardait étaient bien trop lourds pour être confiés sur le coin d'un bar et beaucoup trop dangereux pour être libérés aussi facilement. Samuel, quant à lui, ne semblait pas être plus enclin aux confidences. Peut-être cachait-il lui aussi de lourds secrets, un passé déchirant ou peut-être même un présent compliqué. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire. Gisella, pourtant, avait cette fâcheuse manie de fondre pour les mots, qui pourrait le lui reprocher, elle avait été élevée dans un monde de beaux parleurs, les Italiens avaient cette belle réputation à travers le monde qui n'était pas si fausse, finalement. Et les mots de Samy ne dérogèrent guère à la règle, intriguèrent la brune, la charmèrent par passage, jusqu'à lui faire en demander d'autre, plus. Ce qu'il lui livra, sur un plateau d'argent, presque, romançant l'histoire de cet homme qu'il tentait d'incarner, mais qu'il n'était pas réellement, au fond. Peut-être un peu, par moments, mais pas complètement, pas tout à fait. Ce n'était que de la surface, encore. Rien de profond, rien de complexe. Et c'était ce qu'il manquait à la description de cet homme pour s'avérer complètement vrai. « C'est intrigant, je me demande bien ce qui arrivera à la petite serveuse et à l'homme mystérieux. Peut-être qu'il faut aller vérifier plus que sous le tablier... », fit-elle avant de confirmer le nombre de verres qu'elle devait aligner et de faire le reste du travail menant jusqu'à leur consommation qui menèrent jusqu'à l'annonce d'une deuxième tournée. « Sam c'est trop court », fit-elle en souriant. « C'est pratique seulement quand tu donnes du plaisir à une femme. Moi, j'aime mieux Samy », renchérit-elle en le défiant du regard, avant de passer près de lui pur servir une table qui s'impatientait alors qu'il lui demandait quand elle serait finalement libre. Il se leva, paquet de clopes en main, alors qu'elle s'affairait à son boulot. Puis, quelques minutes passèrent, avant qu'un collègue remontait de l'arrière-boutique, une caisse d'alcool dans les mains. Elle lui sourit, déposa son tablier sur le bar. « Je vais prendre une pause », l'avisa-t-elle avant de sortir en empruntant la même direction que Sam avait prise, le trouvant adossé au mur derrière la bâtisse, clope dans la bouche. « T'en as une pour moi, Sam ? », lança-t-elle, cette fois sans l'offusquer d'un diminutif qu'il n'aimait point. « Dis-moi, l'homme de ton histoire, que ferait-il dans une ruelle comme celle-ci, avec la petite serveuse ? Je ne suis pas aussi douée que toi avec les mots, mais j'ai des histoires qui me viennent en tête, certaines plus chaudes que d'autres... »
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Mar 7 Avr 2020 - 11:38 | |
| Il se traînait pas mal de secrets, Sam, des plus ou moins avouables, plus ou moins intéressants aussi. Il y en aurait à écrire sur son passé flou, ses années troubles, son succès fulgurant et sa redescende brutale sur la terre ferme. Ça ferait sûrement une bonne base de roman mais c’était sa règle à lui ça, ne pas trop se dévoiler, aux inconnus ou au grand public amateur de ragots, il aimait parler, raconter, il aimait disperser les pistes pour mieux semer le doute. Ce n’était pas tellement contre Gigi finalement, c’était sa façon d’être, tout simplement, présent, charismatique mais à la fin de la nuit il ne serait qu’une ombre passée dans sa vie. A Londres en tout cas ça aurait pu marcher, parce que cette ville était suffisamment grande pour ne jamais croiser deux fois la même personne. Ici à Bowen ce serait bien plus délicat que de rester un étranger mais il prenait le risque, il n’avait pas tellement à perdre. Ça ne se fait pas de spoiler, suite au prochain épisode. Puis faut pas croire, la p’tite serveuse n’a pas encore révélé tous ses atouts, c’est pas non plus un personnage secondaire, elle a plus d’un tour dans son sac. Jusqu’où pourrait aller ce jeu avant qu’elle ne décide d’arrêter, avant qu’elle ne souffle le froid alors qu’il se réchauffait ? Parce qu’elle était en service, parce qu’elle ne le connaissait pas, parce que ce ne devait pas être une fille si facile que ça… et pourtant à chaque fois qu’il pensait se prendre une veste elle surenchérissait, il redoutait cette issue-là. Elle avait donc son point de vue sur le surnom du blond, point de vue tout à fait intéressant, il serait curieux de l’entendre soupirer son prénom, mais il ne partageait toujours pas son affection pour la seconde option. Il avait ses raisons qu’il ne comptait de toute façon pas lui donner. Durant son absence, alors que les verres étaient vides et qu’elle s’affairait auprès d’autres hommes qui réclamaient légitimement sa présence, Pohl en profita pour s’octroyer sa pause nicotine obligatoire. Seul dans l’allée mal éclairée alors que la pénombre recouvrait toute la ville, il profita du silence et de l’air extérieur. Seul avec sa cigarette qu’il savourait il laissait son esprit vagabonder, se disant qu’il avait encore de l’imagination sous le pied alors pourquoi est-ce qu’il lui était si difficile d’aligner deux phases correctes sur sa feuille blanche ? Il avait ce talent naturel pour tenir son public en haleine pour captiver par son verbe, mais encore lui fallait-il les bases solides d’une histoire qui tienne la route sur quelques trois-cent pages, c’était là tout le problème. Il repensait à l’histoire de cet homme et sa serveuse, c’était d’un cliché affligeant, pourtant il s’y serait bien cru, l’espace de quelques secondes. Et alors que la porte du bar claqua derrière lui, résonnait déjà la voix de l’italienne qui le rejoignait. Un rictus se dessina sur ses lèvres alors qu’il chercha le paquet dans sa poche et le lui tendit, alors qu’elle pinçait les lèvres sur une cigarette il sortit son briquet pour la lui allumer parce qu’il savait avoir quelques manières malgré tout. Assez près l’un de l’autre pour que chacun puisse sentir la fumée de l’autre lui caresser le visage, Gigi remis cette histoire sur le tapis et Sam sourit, visiblement elle était prête à aller bien plus loin que ce qu’il pensait. Il haussa les épaules en faisant mine de réfléchir. Ça dépend si l’homme est le héros ou le mauvais de l’histoire. S’il la coince entre le mur et lui pour sortir un couteau qui lui servirait à l’éliminer de sang froid ou bien pour glisser sa main sous son t-shirt, puisque sous le tablier ce n’est pas suffisant à priori. Dans les deux cas il y prendrait son pied. Dans l’un des deux la serveuse aurait plus de chance que l’autre. Il reprit sa clope en laissant un silence s’installer. Avant de biaiser un regard vers elle. J’suis curieux de connaître les histoires qui te viennent en tête, les plus chaudes, pas les autres.
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| | | Invité | Sujet: Re: may your arms save my soul (samuel) Mar 14 Avr 2020 - 14:33 | |
| Tout le monde se trainait des secrets. Certains plus complexes que d'autres, certains plus dangereux, certains plus tragiques. Mais tout le monde en trainait. Gisella aussi, d'ailleurs. Les siens étaient tellement gros qu'elle avait dû feindre la mort pour s'en sortir. Et elle trainait, à Bowen, tout un bagage d'émotions qui teintait sa nouvelle vie. Ça paraissait, dans ses actions, qu'elle n'avait pas été serveuse toute sa vie. Dans sa façon de se laisser distraire, aussi, par un homme tantôt charmant, tantôt arrogant. Mais le jeu de la séduction, elle aimait. Et si, au passage, elle pouvait laisser croire à certains qu'elle était celle qu'elle n'était pas, finalement, c'était à son avantage. Elle brouillait les pistes, sans se brûler au passage. Et elle tentait, aussi, de faire taire ses secrets plus lourds qui tentaient de resurgir leur tête hors de l'eau pour embrouiller ses pensées. « Alors, j'attendrai sagement le prochain épisode », décréta Gisella, appuyant fortement sur le mot sagement qui ne décrivait absolument pas sa réelle personnalité. Elle était patiente, oui. Mais sage, jamais. Encore moins quand un mec lui tombait dans l'oeil. Et ce Samy, comme elle aimait bien le dire, il faisait partie de ceux qui l'intriguaient au point d'avoir envie d'en voir plus. C'était sans doute malsain, d'autant plus qu'elle était sur son lieu de travail. Il lui demanda cependant quand elle aurait terminé son quart, comme s'il était le plus sage des deux, lui soufflant ensuite qu'il n'avait que ça à faire, attendre. Et elle le quitta, pour retrouver ce pour quoi elle était payée, servir des tables jusqu'à ce que son collègue fasse surface et qu'elle lui passe le flambeau du bar pour aller retrouver Sam dehors. Près de lui, elle laissa tomber les faux diminutifs, utilisant celui qu'elle avait juré n'être bon que pendant l'acte, trop court pour le quotidien, laissant supposer qu'entre eux, c'est ce qui pourrait résulter de la suite de l'histoire. Sam jouait à l'homme détaché, ce qui donnait encore plus envie à Gisella de le charmer. Il venait titiller tous ses sens, il la rendait folle de ne pas craquer pour elle, alors qu'elle avait pourtant l'habitude de battre des cils que quelques fois pour avoir tous les hommes à ses pieds. Cette fois, c'était elle qui cherchait, elle qui travaillait. Il lui alluma la cigarette, elle laissa la fumée s'évader dans l'air avant d'adresser à nouveau cette histoire, l'homme mystérieux et la petite serveuse au tablier fragile. Et encore une fois, Sam paraissait presque désintéressé, désinvolte, réfléchissant sans se laisser allumer aussi facilement. Il parla d'une arme, d'un couteau, ou de marteler son corps de caresses, elle sourit sans même qu'il sache qu'elle n'avait pas peur de ce dit couteau, qu'elle avait vu bien pire dans la mafia. « Je ne suis pas une aussi bonne romancière que toi », commença-t-elle en s'approchant à nouveau de lui. « Je ne sais raconter... Cependant, je peux te montrer », souffla-t-elle en laissant la fumée de sa clope sortir au même instant, alors que le mégot tombait au sol et qu'elle l'écrasait du bout de sa chaussure avant de laisser ses lèvres retrouver celles de Sam.
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