i solemnly swear that i am up to no good ∞ cillian

Je souris à la jeune femme. "C'est un domaine que tu connais bien? Restaurants côtés et gala de charité et compagnie?" Il n'y a aucune arrière-pensées, n'étant pas là pour la juger mais plutôt pour la connaître, en savoir d'avantage. Je sais bien que ce n'est pas typique des "coups d'un soir" mais elle le sera pour moi jusqu'à ce que l'un de nous djerte l'autre donc autant en profiter un maximum. On verra bien ce qui nous attend de toute façon. Je m'marre à sa remarque, n'y répondant pas cependant. "On part du principe qu'un humain peut en bouffer un autre s'il en est contraint donc ce n'est pas ça qui nous fera du mal." J'hausse les épaules en prenant une gorgée histoire de finir ma dernière bouchée en douceur, attendant que Pippa finisse pour passer à la suite. "Je ne suis pas du genre à aimer les questions de base mais je vais tenter de faire original. Je dis bien tenter." Verre au bord des lèvres, je le repose. "Alors... Qu'elle est la pire chose qu'on t'a chopé en train de faire?" Je lui adresse un sourire, amusé.

— Je m’y connais…oui et non.
Je plissai les yeux en même temps que je réfléchissais à la question.
— Disons que mes parents nous ont souvent trainées dans ce genre d’endroit, mes sœurs et moi. J’aime la gastronomie, évidemment mais je ne me sens jamais vraiment à l’aise dans ce genre d’endroit. Tout semble tellement régler comme une horloge, ça fait presque peur…
Je partis d’un rire franc puis donnai un coup de fourchette à mon plat. Le restaurant qu’avait choisi Cillian était la preuve que les étoiles n’étaient pas nécessaires pour que la nourriture soit bonne. Je me régalais. Je terminai mon plat, et écoutait le pasteur me poser sa question.
— Tu sais que c’est complètement de la déformation professionnel ce que t’es en train de faire ? plaisantai-je, de bonne humeur.
Je reposai mes couverts devant moi, me callai dans ma chaise et fouillai dans ma mémoire en me pinçant la lèvre.
— Hm…Je sais pas trop, rigolai-je, en général, je m’arrange pour qu’on ne me chope pas
Mon rire redoubla alors.
— Mais…peut-être que ma mère a du me choper une fois ou deux à fumer de l’herbe quand j’étais ado…sinon, j’ai rien fait de vraiment fou. Et toi ?

Je souris en coin. "Être présentable, saluer les bonnes personnes, adresser de faux sourires... C'est tout un programme." Mon sourire s'étend. Une question posée en l'air, j'hausse les sourcils à sa réponse, comme étonné avant qu'elle n'y réponde vraiment. J'hoche la tête. En général vaut mieux ne pas se faire choper en effet, je fais une petite moue amusée. "Elle a réagi comment lorsqu'elle t'a chopé? Une bonne engueulade ou une morale à deux balles, ou même les deux en même temps?" la questionnais-je avant qu'elle ne me retourne la question. Je réfléchis quelques instants. Je n'ai même plus de souvenirs si on m'a chopé ou pas avant. Il n'y a eu que Morgan il y a quelques années qui m'avait attrapé durant mes affaires en suivant un de mes dealers mais je ne pense pas que ça l'intéresserait. Mais j'continue à y penser. "Sûrement des conneries à la con étant jeune. J'me souviens que je faussais des documents pour des copains, on a dû m'attraper à ce moment-là mais rien de bien grave. Ca n'a pas atteint le directeur ou même pire les flics donc ça va." J'suis un peu amusé de cette anecdote. Un vrai rebelle qui est maintenant Pasteur à prêcher sa foi envers Dieu. Quelle blague. Ok, une autre question. "Un talent caché? Quel est ta fibre artistique ou même un talent complètement inutile?" Les plats principaux étant là, je continue ma dégustation.

Mon plat terminé, je croise mes couverts dans mon assiette, puis me redresse sur ma chaise pour sourire à Cillian. Je fouille dans ma mémoire, en réalité cette histoire est assez flou dans ma tête.
— Un peu des deux, sans doute, je ne m’en souviens pas trop.
Les leçons de moral n’était pas tellement le genre de ma mère, et nous hurler dessus encore moins. Elle préférait nous faire part de la déception qu’elle éprouvait face à une situation qui lui déplaisait et nous laisser sagement méditer dessus. Elle nous avait appris, très tôt, à être responsable de nos actes. J’écoutai donc sagement l’histoire de Cillian et laissai échapper un petit rire.
— T’appelles ça « des conneries à la con » ? On ne joue clairement pas dans la même cour, toi et moi, rigolai-je, quand tu dis « faussez des documents pour des copains », c’était genre des cartes d’identité pour pouvoir consommer ou…
Parce que ça me semblait être tout sauf une petite connerie comme il le sous-entendait. Il fallait du matos, une organisation de fer et un grand sans froid pour faire ça. Du moins, pour le peu que cela m’évoquait. Cillian amorça une deuxième question.
— Mon talent n’est pas vrai caché puisque c’est mon métier, répondis-je avec un sourire, je raconte des histoires, à l’écrit ou à l’oral.
Oui, cela résumait bien mes deux activités, puisque d’un côté, j’écrivais des romans, et de l’autre, j’enregistrais des podcasts.
— Tu prendras un dessert ? demandai-je en désignant son assiette vide. Moi je crois que j’ai suffisamment mangé.

Un hochement de tête, je souris avant d'étirer mes lèvres en un large sourire quant à sa réflexion. "C'était histoire de se faire un peu d'argent. Je mets ça au même niveau que les personnes qui dealaient." J'hausse les épaules avant de poursuivre. "Mais oui, ce genre de documents, parfois même des diplômes bien que pour ça, nous le faisions en équipe pour que les universités puissent réellement retrouver le nom qu'ils recherchent si on leur en fait la demande." Je baisse la tête, souris en coin en me rappelant ces moments de jeunesse. J'suis pas le plus vieux des hommes certes, mais ça doit bien remonter à une trentaine d'années, ce n'est pas rien. Une autre question, elle me répond au tac au tac avant que je n'hoche la tête en guise d'affirmation. "Je ne dirais pas non à un café à la place je pense, je demanderai à le prendre en terrasse accompagné d'une petite cigarette. Tu en voudras une? Ou tu préfères peut-être mettre rapidement fin à cette entrevue?" Une main dans la nuque, ne sachant pas vraiment où me mettre. Mais je me redresse, fais un signe de tête à la jeune femme pour qu'elle me suive en m'en vais directement commander ce café qui saura se faire apprécier et règle le tout, comme ça c'est fait. Clope au bec, je l'allume, récupérant l’élixir noir que je viens touiller. "Je te raccompagne chez toi ou alors tu veux faire quelque chose d'autre en particulier?" J'la regarde.

Je ris doucement en l’écoutant compléter son histoire. Effectivement, sa petite activité adolescente avait l’air plutôt bien rodée. J’avais l’air bien sage avec mon petit joint, moi, à côté.
— Eh bien, si j’ai besoin de disparaitre, un jour, je penserais à faire appel à toi, plaisantai-je.
Le repas touchant à sa fin, Cillian proposa de prendre un café en terrasse, à la place du dessert. J’acquieçais avec un sourire.
— Pour le café, je te suis. Mais je ne fume pas, c’est gentil. Je t’accompagne en terrasse, mais laisse moi juste passer aux toilettes avant ça, je te rejoins dans une petite minute.  
Je retrouvai donc Cillian un instant plus tard, assis sur une table à l’extérieur, nos deux espressos servis. Je lui adressai un sourire, en attrapant ma tasse pour boire une gorgée. C’était tout de même une drôle de journée. Quand Cillian prit la parole, mon sourire s’élargit et mon devint malicieux.
— Ca dépend…t’as encore de l’énergie pour une deuxième round ? le taquinai-je.

"Ce ne sera pas un souci." lui dis-je pour conclure la chose, petit sourire aux lèvres. Bien que cela fait maintenant quelques années que je n'ai pas pratiqué cette activité, je ne pense pas avoir tout perdu bien qu'il faudrait que je me mettre au courant des pratiques actuelles. J'la laisse me quitter quelques instants, prenant me petite pause, ce besoin de nicotine commençant à me manquer légèrement. Elle me rejoint, me propose de passer une deuxième fois à l'acte. Je me marre, la regarde tout en posant une main par dessus mes yeux pour ne pas me faire éblouir par le soleil. "Alors laisse-moi un peu de temps et je suis à toi." J'attrape ma tasse de café que je viens dévorer aussitôt. "Plutôt chez toi cette fois-ci ou ailleurs?" lui demandais-je en écrasant la fin de la clope dans le cendar. Je me relève, lui tendant la main pour qu'elle m'accompagne là où elle a envie d'aller.