just to build a bridge back to your heart (bella)

C'était elle qu'elle essayait de convaincre, en lui disant qu'il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Ils ne s'étaient rien promis, il lui avait demandé de l'oublier, même. Et c'était ce qu'elle avait tenté de faire, dans les bras d'un autre. Malheureusement pour elle, ça n'avait pas eu le résultat escompté, elle s'était fait prendre à son propre jeu, cette trahison qui lui avait fait penser encore plus à l'Italien que de le sortir de sa tête. Elmo aurait pu faire pareil de son côté, jeter son dévolu sur la première fille qu'il croiserait pour l'oublier, il l'avait déjà fait, à Bowen, rappelons-nous de l'épisode Lux. Mais il ne l'avait pas fait. Et son explication était beaucoup trop belle, créant de l'angoisse chez la Costaricaine. Il voulait qu'elle sache que ce n'était pas arrivé, avec personne, qu'elle avait été dans sa tête durant toutes ces semaines, qu'il n'avait pas tenté de l'oublier. Bella cacha son malaise. Elle, elle l'avait trahi. Elle avait commis l'irrécupérable. Elle avait fait exactement ce pourquoi elle lui en avait voulu l'été dernier, presque un an avant. Seulement cette fois, elle ne pensait plus le revoir. Elle pensait sincèrement qu'ils s'étaient dit, tous les deux, adieu pour de bon, que leur chemin se terminait sur dix jours de bonheur et sur une déclaration d'amour dissimulée. Que c'était ça, leur fin. Mais il s'était pointé chez elle, sans s'annoncer, exactement comme elle l'avait elle-même fait, et toutes les émotions étaient revenues d'un coup. La déception, la surprise, la haine, la joie, la tristesse, la colère, l'amour. Tout à la fois, dans un tourbillon. Ce qu'il lui disait, c'était beau. Tellement beau. Et elle aurait voulu lui répondre qu'elle aussi, elle n'avait pas cessé de penser à lui, ce qui était vrai, mais elle ne pouvait pas le faire en lui cachant qu'elle avait couché avec un mec pour tenter de panser ses douleurs. « J'aurais pas pu t'en vouloir... » ajouta-t-elle, l'intérieur de son corps tremblait, alors que de l'extérieur elle semblait si solide, si forte. Belle barrière qu'elle s'était mise pour protéger un peu tout le monde dans la situation, mais surtout Elmo qui, pour la première fois, parlait avec son coeur plutôt qu'avec sa tête ou sa queue. Elle n'allait pas lui dire. Pas maintenant. Est-ce que c'était important ? Est-ce que ça changerait les choses ? La réponse, c'était sans doute oui. Mais elle avait trop la trouille. Elle se voilait derrière la beauté de ce qu'il disait, en prétendant qu'il ne serait pas blessé de l'apprendre plus tard. Belle erreur, Bella. Il finit par tout lui avouer, son retour et ce qui l'entourait, qu'il l'aimait, qu'il en était amoureux. Et elle lui répondit, Bella, sans attendre, mais sans pourtant le faire comme dans ces films romantiques. Il n'y avait pas de musique, pas de trame de fond, pas de papillons et de colombes, pas de baisers passionnels, bien que Elmo s'était avancé pour le faire, pour enfin la retrouver. Elle mit un frein à leur moment, adressant les lourdes questions qui venaient ensuite, qu'est-ce qu'il avait en tête pour la suite ? « J'suis désolée, c'est sans doute pas la façon de s'y prendre quand un mec nous annonce qu'il est amoureux », fit-elle en riant. Faisait-elle les choses comme il le fallait, de toute façon ? La main d'Elmo sur le genou de la brune lui fit du bien, apaisa quelques-unes de ses craintes alors qu'elle fermait les yeux pour être honnête avec lui. « C'est juste que j'ai peur... », confia-t-elle. « J'ai peur de m'attacher et de te voir repartir, Elmo. » Exactement comme elle avait dû le faire, sans lui. « Je.. Je pourrai pas, ça me ferait trop mal. »

Bella insista encore sur le fait qu’il aurait eu le droit, qu’elle n’aurait pu lui en vouloir. Si Elmo avait été un peu plus futé que ça, il aurait rapidement compris que si la costaricaine voulait à ce point lui faire comprendre qu’elle n’aurait pas été fâchée qu’il aille été voir ailleurs, c’était parce qu’elle ne voulait pas que lui se mette hors de lui parce que ça avait été le cas pour elle. Il aurait vite compris que Bella insistait sur l’absence de faute, parce qu’elle voulait se déculpabiliser elle-même face à cet acte qu’elle jugeait maintenant comme une erreur, peut-être. Mais Elmo n’était pas aussi perspicace et il ne vit que du feu dans la réaction de Bella. Il secoua la tête quand elle affirma à nouveau qu’elle n’aurait pas pu lui en vouloir. « Peut-être. But that’s not the point. » Le point où il voulait en venir était qu’il n’avait pas voulu aller voir ailleurs, qu’il n’y avait qu’elle depuis le nouvel an, qu’il n’y en avait pas eu d’autre. Et qu’il ne voulait pas qu’il y en ait d’autre. Alors la grande vérité, celle évitée depuis près d’un an maintenant, éclata au grand jour : Elmo était amoureux de Bella. Il ne retenait plus ces mots brûlants désormais. Il avait fait l’erreur trop souvent de garder le silence quand il aurait dû le clamer haut et fort. Il avait été un trouillard, l’italien, à vouloir préserver ses amitiés au détriment de son amour. Mais les amitiés en question, si elles en étaient réellement, devraient perdurer au-delà d’un petit secret idyllique gardé un peu trop longtemps. Elmo aurait voulu sceller ces aveux par un baiser attendu impatiemment, mais Bella freina ses ardeurs avec des questions qu’il aurait dû anticiper face à l’universitaire cartésienne. « Non, je comprends que tu me poses ces questions … J’t’ai déjà déçue à plusieurs reprises, c’est normal de vouloir t’assurer que cette fois, j’vais pas me dégonfler … » Elle se protégeait, voilà tout. Elmo ne pouvait que comprendre, même si encore une fois cette discussion ne cadrait pas avec ce qu’il s’état imaginé. Le jeune homme lui répondit du mieux qu’il le pouvait, même si son propre avenir était bien peu clair pour lui-même. Il ne savait pas de quoi serait fait demain. Hell, il ne savait même pas si Vega avait commencé à louer sa chambre à quelqu’un d’autre. « Je sais. » Dit-il à Bella pour lui faire comprendre qu’il ne lui en voulait pas de réagir ainsi. Il caressa doucement son genou, remonta sa main juste un peu plus haut sur sa cuisse, sans arrière-pensée. « Look, je peux rien te promettre à propos d’où je serai dans cinq, dix ans, Bella … J’pense que personne ne le peut. Mais j’peux te dire que là, maintenant, tout de suite … c’est avec toi que je veux être, et ici en Australie. » Il esquissa un sourire. « Si tu veux bien d’un mec qui ne sait pas trop ce qu’il va foutre de sa vie à part être avec toi. » Dit-il, ponctuant le tout d’un léger rire d’embarras.

Il n'avait pas compris qu'elle tentait d'enlever un peu de culpabilité de sur ses épaules. Parce que ce qu'il disait, Elmo, c'était beau. Tellement beau, mais tellement douloureux, sans le savoir. Si lui n'avait eu envie de personne d'autre qu'elle, l'inverse s'avérait être pareil. Seulement, Bella, elle, n'avait su garder ses mains pour elle (can't keep my hands to myself i mean i could but why would i want to ?), offrant son corps à un autre dans l'espoir que la douleur disparaisse, que le deuil de lui passe plus rapidement. Ça avait été un échec, même après cette nuit avec un mec qu'elle ne connaissait pas plus qu'il le fallait, Elmo était encore inscrit dans toutes ses pensées, impossible à oublier. C'était ça qu'elle aurait aimé qu'il lui dise à Sorrento, pas qu'elle était merveilleuse mais que son bonheur se trouvait loin d'elle, c'était ce qu'elle aurait voulu entendre. Qu'il l'aimait, qu'il n'y avait personne d'autre qu'elle pour faire battre son coeur. Pas qu'il lui demande de l'oublier, lui laissant croire que tout espoir était fichu que plus jamais ils ne se reverraient, plus jamais ils n'auraient la chance de se toucher, de sentir leur odeur, de caresser leurs lèvres. Bella savait bien qu'elle aurait dû lui dire, lui avouer, qu'elle, elle n'avait pas su se contenir, qu'à la première occasion elle avait sauté dans les bras d'un autre pour se noyer. Et plus elle attendait, plus elle le blesserait, elle le savait bien. Mais, ce soir, elle était incapable de le faire, surtout en ayant vu sa réaction quand il avait été question de Joey et la déception qu'elle avait pu lire dans ses yeux. Pas alors qu'ils se retrouvaient, pas alors qu'il lui avait dit qu'il l'aimait. Alors elle se tue, ne prononçant pas un mot de plus, ne faisant qu'acquiescer de la tête, sachant très bien qu'elle lui ferait du mal au moment de tout lui dire. Ce n'était pas son histoire avec Viktor qui lui avait fait couper l'élan d'Elmo, quand enfin il s'avançait vers elle pour sceller sa déclaration d'un doux baiser. C'était les peurs, les craintes que Bella avait, quant à la suite des choses. C'était la peur irréaliste de vivre à nouveau les mêmes déchirements, parce que rien n'était clair encore. C'était la Bella trop réfléchie, cartésienne, celle qui suivait à la lettre les procédures, comme sa formation professionnelle lui avait appris, et qui oubliait que dans la vie quotidienne les choses, parfois, n'avaient pas être aussi claires, aussi dirigées. Elle s'excusa, notant que ce n'était pas le genre de réactions que l'on devrait avoir quand un garçon nous livrait sa flamme. Elmo disait comprendre, disait savoir qu'il l'avait autrefois déçue, plusieurs fois même. Ces fois, elle n'y pensait plus, pour dire vrai. Elle les avait toutes effacées. La seule qui demeurait active, c'était le jour de son départ, après dix jours de bonheur. Alors sur ce coup, oui, il avait vu juste. Elle avait bien peur qu'il se réveil, demain matin, avec la peur au ventre à son tour et l'angoisse de ne pas avoir fait les bons choix, le menant à la quitter, une fois de plus. Il caressait doucement le genou de Bella, du bout des doigts, puis sa cuisse, elle s'était avancée sur son assise pour mieux le regarder, ses doigts jouaient avec le jean de l'italien. Il parlait de cinq ans plus tard, la brune secoua la tête. « Ce n'est pas du tout ce que je dis... », souffla-t-elle. « J'ai pas envie de faire des plans comme ça », le rassura-t-elle avant de poser, à ses tours, ses deux mains sur les genoux d'Elmo, quand il lui dit qu'en ce moment, à l'instant présent, c'était ici, avec elle, qu'il voulait être. Il souriait, presque timide, alors qu'elle s'avançait vers lui, posant ses lèvres contre les siennes dans un baiser qu'ils auraient dû échanger bien plus tôt, un baiser qui commença tout doucement, mais qui s'enflamma trop rapidement, laissant la brune essoufflée lorsqu'elle se sépara de lui, les yeux toujours fermés, un sourire mutin sur ses lèvres. « Tu dors ici ce soir ? », lâcha-t-elle en ouvrant les yeux.

La tête d’Elmo était pleine d’incertitudes, face à ce qu’il était, face à son avenir, face à ce qui allait composer ses lendemains et ses surlendemains. Il était revenu à Bowen sans plan de match, ni à long terme, ni à court terme. Mais des plans, Elmo n’en avait pas davantage à Sorrento. Il en était à un point dans sa vie où tout ce qui l’entourait lui semblait flou. Ce qui se trouvait devant lui était indéchiffrable. La seule certitude qu’il avait, au creux de ses tripes, c’était qu’il était amoureux de Bella. Tout le reste était bercé par un angoissant chaos mais ce qui lui permettait de garder un certain équilibre, d’avoir une certaine stabilité, c’étaient ses sentiments pour Bella qui allaient dans la même direction depuis près d’un an maintenant. Vers l’avant, vers le haut. Alors s’il ne pouvait pas promettre à la costaricaine qu’il serait encore ici dans quelques années, il pouvait au moins lui promettre qu’aujourd’hui, maintenant, et sans doute pour un bon moment encore, c’était auprès d’elle qu’il voulait être. Il aurait été con de ne pas suivre son cœur pour la seule chose que ce dernier désirait avec conviction et insistance. La costaricaine lui assura qu’elle ne voulait pas qu’ils fassent des plans d’avenir, elle non plus. Alors il répondit qu’elle était son présent. Si elle était son futur, tant mieux, mais il laisserait le temps le leur révéler. Bella posa alors ses deux mains sur les genoux d’Elmo et approcha son visage du sien, posant enfin ses lèvres conte les siennes. D’abord chaste, ce baiser devint rapidement plus empressé. L’italien brisa la distance de leurs corps en s’avançant un peu plus sur sa chaise, prenant le visage de Bella dans l’une de ses mains, l’autre ne quittant pas sa cuisse. Quand ils se séparèrent, ivres d’amour, le souffle court, le sourire aux lèvres, les deux fermèrent les yeux le temps de tout prendre, de tout ressentir. Puis, il rouvrit les yeux quand elle lui demanda s’il dormait ici ce soir. Il baissa les yeux vers leurs jambes entrecroisées. « J’peux pas … » Déclara-t-il à contre-cœur, relevant un regard désolé vers elle. « J’dois absolument passer à l’appart’, voir Vega. J’suis venu directement ici quand j’ai eu le droit de sortir de l’aéroport. J’dois aller porter mes trucs, lui dire que j’suis rentré, voir si j’ai toujours ma chambre, aussi. » Dit-il en haussant les sourcils, espérant que ce ne soit pas une réelle possibilité que de ne plus l’avoir. Voyant la déception dans le regard de la costaricaine, il recommença à la caresser de ses doigts. « J’ai plein de choses en tête, j’aimerais qu’on se retrouve mieux que ça, quand j’aurai remis un peu d’ordre dans mon retour. » Il fit une moue désolée et triste. « Tu me pardonnes ? » Demanda-t-il avec sa gueule d’ange.

Elle était son présent. Cette petite phrase à elle seule avait le pouvoir de la déstabiliser, de faire accélérer son coeur, de le faire s'affoler. Elle était son présent. Ça valait bien plus que les promesses de s'aimer jusqu'à la fin des temps qui, ils le savaient très bien, ne pouvaient être maintenus. On ne savait pas de ce que demain était fait, encore moins les prochaines minutes. Tout pouvait changer en un claquement de doigts, les secondes étaient les seules maitresses de leur avenir. Et donc, d'affirmer qu'elle était son présent, c'était de dire que peu importe ce qu'il pouvait leur tomber sur la tête, c'était avec elle qu'il avait envie de passer au travers. Là, maintenant, tout de suite, dans la seule chose qu'ils pouvaient contrôler tous les deux : le présent. L'avenir et le passé ne pouvaient pas être contrôlés. Et c'était beau. C'était beau de croire que le reste de leurs jours leur réservait des surprises. Mais qu'en ce qui concernait maintenant, aux yeux d'Elmo, Bella était une priorité. Il était son présent à elle aussi. Et comme s'ils avaient attendu trop longtemps avant de faire les choses comme il le fallait, Bella s'avança sur sa chaise, les mains sur les genoux de l'Italien, le corps cambré vers l'avant pour retrouver ses lèvres dans un baiser qui unissait tout ce qu'ils venaient de se confier, un baiser qu'elle aurait dû lui livrer bien plus tôt. Un baiser qui s'alimenta rapidement par le feu de leurs envies qui, elles, ne s'éteignait jamais. La main d'Elmo vint caresser le visage de la brune, alors que leurs respirations se montraient plus saccadées, que leurs corps n'étaient plus bien loin l'un de l'autre. Ce moment, ils l'avaient secrètement désiré tous les deux, ce moment où ils enverraient balader les réserves et qu'ils s'avéraient finalement vaincus par leurs sentiments. Et le voilà enfin arrivé. Yeux fermés, ils profitèrent des caresses l'un de l'autre, Bella qui brisa le silence la première, après avoir retrouvé son souffle, insinuant que ce soir, il passerait la nuit avec elle, comme s'il s'agissait d'une évidence. Ils venaient à peine de se retrouver qu'Elmo baissait les yeux, refusant déjà son invitation. Bella avait pincé les lèvres, la déception se lisait dans son visage. Ils venaient à peine de s'avouer leurs sentiments que, déjà, il parlait de repartir. Certes, il n'allait pas bien loin, l'appartement qu'il avait jadis habité n'avait rien à comparer à la distance de Sorrento, mais il la quittait à nouveau, après une nouvelle déclaration. « D'accord... », répondit-elle en regard aux justifications du brun. Il avait de bonnes raisons. Et de mauvaises en même temps. Vega ne le laisserait jamais à la rue et, s'il en avait besoin, la porte de l'appartement de Bella lui serait toujours ouverte, il pouvait y crécher aussi longtemps qu'il le fallait. Ce n'était pas une nuit de moins à cet appartement qui l'empêcherait d'y aménager à nouveau. Mais elle n'ajouta rien, hochant plutôt la tête à ce qu'il ajoutait. Il avait des choses en tête, des choses à régler, avant de pouvoir la retrouver complètement. « Je comprends », assura Bella. « C'est juste que tu débarques ici avec ta déclaration d'amour et tu me demandes d'attendre avant de pouvoir t'avoir pour moi... Mais ça va, on a attendu trois mois, on est bien capable d'attendre quelques jours de plus. » Et devant sa gueule d'ange, comment lui en vouloir ? « T'inquiètes, ça va aller. J'ai un travail de droit pénal à terminer toute seule de toute façon, j'ai de quoi m'occuper toute la nuit. C'est moins amusant que ton corps contre le mien, mais il le faut », souffla-t-elle un sourire en coin.

Spoiler:

Elmo baissa les yeux, parce qu’il savait que la déception qu’il lirait dans le regard de Bella allait lui enlever quelques morceaux à son cœur. Ces retrouvailles n’étaient pas comme ils le désiraient, ni l’un ni l’autre. Elmo s’était imaginé lui faire l’amour dès qu’elle ouvrirait la porte, au final il s’était rapidement retrouvé nez à nez avec un autre homme se tenant à côté d’elle. Elle, elle s’était imaginé qu’ils passeraient la nuit ensemble, à faire l’amour encore et encore jusqu’à ce que leurs corps épuisés tombent, mais elle dut accepter à contre-cœur que l’italien devait passer à son appartement d’abord. Il aurait pu lui dire qu’il reviendrait directement ici, chez elle, pour passer la nuit dans ses bras, mais il ne le fit pas. La vérité était qu’Elmo était brûlé, exténué. Il avait pourtant passé les deux dernières semaines à ne rien foutre à l’aéroport de Bowen. Ça avait toutefois drainé beaucoup de son énergie. Il avait besoin d’une bonne nuit de sommeil. S’il restait auprès de la costaricaine, il ne dormirait pas mais il ne lui offrirait tout de même pas la nuit dont elle rêvait, puisqu’il serait trop fatigué. Elmo préférait donc remettre ces retrouvailles-là, plus intimes, à plus tard. À un moment où il pourrait lui offrir une réunion de leurs corps digne de ce nom. Mais le d’accord de Bella n’était pas convainquant et l’italien regretta rapidement. « On aura plein de temps devant nous, après ça, de toute façon … » Le temps qu’il se trouve un boulot, Elmo pourrait passer ses journées à attendre le retour de Bella. Il irait la surprendre à la fin de ses cours ou il lui préparerait des repas pour quand elle rentrerait après une longue journée. Et puis, au fil des jours, sans doute que sa galanterie retomberait un peu et qu’elle le retrouvait évaché sur le divan à jouer à des jeux vidéo … mais ça, ça faisait partie du deal d’être en couple, aussi. Surtout en couple avec Elmo. Ce dernier s’excusa encore et demanda à Bella si elle lui pardonnait. Il fit la moue à sa réponse. « Tu vois, j’te rends service ! T’aurais clairement pas terminé ton travail si j’étais ici, et ce serait pas raisonnable. J’veux surtout pas interférer avec tes études. » Il esquissa un sourire. « Je t’appelle demain, ok ? On rattrapera tout le temps perdu. » Il se pencha vers elle et l’embrassa, avant de se lever. Il reprit son sac de voyage qu’il avait laissé à côté de lui. « Et screw it, j’vais probablement passer la soirée à te texter, aussi, après avoir passé un peu de temps avec Vega. » Il passa une main dans les cheveux de la jeune femme. « Je t’aime. Et on se revoit bientôt, cette fois. » Il la laissa le raccompagner à la porte, il l’embrassa une dernière fois, et il s’en alla en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule lorsqu’il fut au bout du couloir, un sourire aux lèvres.