run girls run + emrys

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Une matinée à la fraiche comme Callie les aime. Il y a quelques mois courir était un échappatoire. Un moyen de faire passer le temps, un moyen de ne croiser personne mais aussi un moyen de se dépasser. De ne pas laisser son corps tomber dans le même sombre état que sa tête. Et puis surtout de la faire sortir. Parce que depuis qu'elle avait perdu son job Callie était devenue une petite hermite. Mais tout ça, elle ne l'avait vraiment compris qu'après son voyage à Londres quand elle s'était enfin décidée à aller voir un psy. Ce qu'elle aurait du faire dès la mort de son frère finalement. Mieux vaut tard que jamais elle avait fini par sauter le pas et les quelques séances lui avaient déjà permis de se rendre compte de plusieurs choses. Dont le fait que son addiction à la course à pied n'était pas si anodine que ça. Et pourtant c'était une habitude que Callie avait envie de garder. L'essentiel était simplement de voir cela de manière plus saine. Courir pour sortir certes, mais aussi pour voir le monde autour d'elle, se maintenir physiquement sans trop forcer, réapprendre à connaitre son corps et évacuer les pensées négatives. Et surtout apprécier le moment plutôt que de s'en servir pour cacher le reste. Un simple changement de sa vision des choses finalement. C'est pour cela qu'aller courir dans le bois un matin, ça lui correspondait bien. Et puis si elle pouvait rester seule avec les oiseaux et les quelques animaux cachés ou encore endormis ça ne la dérangeait pas plus que ça.

@Emrys Dimère

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Emrys courait, enfin courir est un bien grand mot, en essayant de ne penser à rien. Plusieurs amies lui avait dit que le jogging avait un effet défouloir, qu’il permettait de se libérer l’esprit et donc de se sentir mieux. Autant Emrys ne remettait pas en doute les bienfaits de l’effort physique, autant elle avait du mal avec le principe du vidage d’esprit. Car depuis qu’elle était partie, elle ne cessait de penser. A tout et n’importe quoi. D’abord à son corps. Emrys n’était pas en mauvaise forme physique. Elle avait de bonnes habitudes alimentaires et d’un naturel énergique qui faisait qu’elle dépensait son lot de calorie dans la journée. Elle favorisait les escaliers aux ascenseurs et ne rechignait jamais devant un randonnée, ou quelques brasses quand le temps s’y prêtait. Mais le jogging, elle n’en avait plus fait depuis le lycée quand elle courait avec une amie. Emrys aimait bien le sport, en groupe, à la cool ou en compétition amicale. Pas de façon sérieuse ou solitaire.

Et pourtant elle était là. En train de jogger, tout ça parce qu’elle s’était réveillée trop tôt après une nuit trop agitée. Elle qui était déjà fatiguée, voilà qu’elle avait opté pour une activité fatigante. Ma foi, cela lui permettrai peut-être de mieux dormir. Elle refusait de prendre des cachets pour dormir. Du moins ça c’était sa position de base, mais plus le temps passé et plus elle se disait que peut-être, ça pourrait aider ? Non, d’abord les autres solutions. De longues conversations avec son psy l’avaient convaincu qu’elle devait trouver un moyen de remonter la pente. Fini de pleurer et surtout de nier. Pour Emrys, il s’agissait de prendre les choses en main et d’avancer. Pour son psy, justement elle s’enfoncer dans le déni. Pff… A voir si elle ne devrait pas changer de psy. D’un autre côté, que ce soit le groupe de parole, l’activité physique, le chamanisme. Il ne s’opposait à aucune de ses idées. Mais il continuait à lui demander comment elle dormait et à chaque fois elle avait l’impression que ses cernes répondaient pour elle. Un jour il faudra faire face à la réalité des évènements. Lui disait-il gentiment. Pov’con je fais face aux évènements se disait Emrys. Mais bien sûr, répondait la petite voix traitresse de son cerveau. Pourquoi es-tu là alors ? Et qu’elle le veuille ou non, la vérité c’était que si Emrys était partie courir c’est parce qu’après avoir bu son café et s’être retrouvé les bras ballants dans son petit appart, son regard avait entraperçu les cartons empilés dans le placard de l’entrée. Ceux qu’elle n’avait pas déballés, ceux qu’elle n’avait même pas emballé ! lors de son déménagement. Les affaires de Sarah. C’était Aeddan et Circé qui les avaient rangé…Et Emrys n’y avait jamais touché. Plusieurs mois après rien n’avait bougé. Le déni.

Emrys secoua la tête. Elle avait accéléré le rythme et peinait à respirer correctement. Elle n’avait jamais compris comment il fallait souffler pendant une course. Elle ne fit guère attention à la jeune fille qu’elle doubla, tant elle était perdue dans ses pensées. Ce n’était pas du tout un problème de déni. Voilà ce qu’il faudrait qu’elle dise à son psy. Non rien à voir avec le déni. La vérité c’est que si elle touchait à ces affaires, aux photos, elle risquait bien de les envoyer voler à travers la pièce. C’était pas du déni, c’était…C’est là que son pied dérapa sur une feuille à la con tombée d’un arbre. Et là aussi du coup qu’elle s’étala de tout son long.

La chute bien que pas très élégante et plutôt brutale ne fut pas vraiment méchante. Comme toujours, les genoux et les coudes morflèrent le plus. « Ah putain de merde. » Emrys jura comme si elle était seule. S’asseyant sur son séant, profondément partagée entre la fatigue, la douleur et la colère elle avait une furieuse envie de passer ses nerfs sur quelque chose. Attrapant le premier truc qui lui tomba sous la main, à savoir un bout de bois quelconque, elle le jeta au loin en criant. Oui ça soulage, à peine, mais un peu. Et c’est ainsi, qu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas seule. Ayant à peu près conscience qu’il y avait un témoin des deux dernières minutes, Emrys se rendit compte qu’elle devait renvoyer une image un peu folle. Le visage rouge d’effort et d’émotion, les yeux cernés sans maquillage et les genoux égratignés. « Je devais pas avoir les bonnes chaussures. » se contenta elle de dire à la nouvelle venue en tentant de sourire. Elle se prit le visage dans les mains, se demandant encore si elle allait éclater de rire ou se mettre à pleurer. « Elle commence mal cette journée. »

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Depuis qu'elle s'était remise à courir à Bowen, Callie avait vite compris comment marchait son corps, quelle était sa foulée idéale ou comment respirer pour allier vitesse, confort et activité physique suffisante pour la fatiguer. Il fallait dire qu'elle avait fait parti de l'équipe d'athlétisme pendant l'université donc ce genre de trucs, elle l'avait déjà plus ou moins intégré. C'est pour ça qu'elle appréciait sa routine, le corps marchait tout seul, la tête n'avait plus qu'à se détendre. Certains courraient avec de la musique mais pas elle. Les bruits environnants étaient plus agréables et plus apaisants. C'est comme ça qu'elle entendit rapidement que quelqu'un courrait derrière elle à une foulée plutôt rapide. Si bien que quelques dizaines de secondes plus tard une jeune fille la doubla. Callie aurait tout de suite pu lui dire que son souffle ne correspondait pas à sa foulée. La pauvre devait se fatiguer rapidem... « Aoutch. » C'était sorti tout seul. La jeune femme devant elle venait de glisser au milieu du chemin. La pauvre, les feuilles mouillées sur le sol ne pardonnaient pas. Le temps que Callie la rejoigne pour voir si tout allait bien, l'inconnue s'était redressée et avait même jeté une branche en hurlant. Oh, voilà quelqu'un qui venait courir comme elle pour échapper à sa réalité se dit Callie. Arrivant à sa hauteur, Callie s'accroupit pour se tenir à sa hauteur et tendre la main à la jeune femme pour l'aider à se relever. « Vous inquiétez pas, c'est toujours la faute des chaussures. » Ses yeux étaient brillants et tout cernés. La pauvre cela n'avait pas l'air d'aller fort. Et pourtant ce visage ne lui était pas tout à fait inconnu. Même si pour le moment Callie était incapable de le remettre. « Oh vous savez, ça aurait pu être pire, vous auriez pu tomber dans une flaque de boue ou au milieu d'une fourmillière. » lança Callie avec un demi sourire. Cela ne lui ressemblait pas ou en tout cas ne lui ressemblait plus ce genre de blague mais il faut dire que la jeune brune avait l'air d'en avoir bien besoin. « Oh mais je ne vous ai même pas demandé, ça va, vous n'avez mal nulle part ? » L'instinct d'ancienne infirmière reprenait le dessus. Bon un peu rouillé mais il était bien là.

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La jeune femme tendit sa main à Emrys pour l’aider à se relever. Emrys la saisit et se remit sur pieds tout en constatant qu’elle ne semblait avoir mal nulle part hormis cette légère sensation de brulure que font toujours les écorchures, mais ça passerait vite. « Merci. » Elle s’épousseta le pantalon et les manches de son sweat tout en se disant qu’elle aurait préféré qu’il n’y ait pas de témoin, à la fois à sa chute mais aussi à sa petite crise de nerf. Elle se sentait ridicule.

Emrys n’avait rien dit de plus, tentant de rassembler ses émotions pour reprendre un semblant de contenance. Heureusement pour elle, l’inconnue parla et ainsi ne laissa pas un silence gênant s’installer. Elle commença par envisager l’innocence des chaussures d’Emrys. Cette dernière, envisageait alors de porter ses accusations sur les feuilles et la rosée, mais la remarque suivante lui enleva toute envie de porter plainte contre les éléments naturels qui soyons francs n’y étaient de toute façon pour rien et Emrys rit. « Oh oui ! Vous avez raison ! Vu comme ça, je l’ai échappé belle. »

Le rire a une portée thérapeutique intéressante. Déjà son esprit s’allégeait et sa gêne reculait et sa colère s’estompait. Emrys se décida enfin à croiser le regard de la jeune femme. Tiens ce visage lui disait quelque chose… « Hum…non, ça va, je crois. Quelques écorchures mais rien de graves. Ca m’apprendra à me lancer sur un coup de tête dans un sport que je n’ai jamais pratiqué. » Elle réalisa alors qu’elle avait une légère douleur au côté. Elle respira. « Pff…De toutes façon je ne serais sûrement pas allé bien loin, j’ai déjà un point de côté… Ma foi, je devrais sûrement m’en tenir à mes activités habituelles... Excusez moi, mais votre visage me dit quelque chose… »

Emrys réfléchit. Ou pourrait-elle avoir croisé cette jeune femme. Emrys n’était pas très douée pour donner des âges, mais à vu de nez, l’inconnue semblait plus jeune qu’elle. « Vous ne seriez pas étudiante à la Fac par hasard ? » C’était bien l’endroit ou Emrys croisait le plus de monde et le plus régulièrement aussi. Emrys sortait beaucoup, elle avait le contact facile et aucun mal à lier des connaissances même juste pour quelques heures. De ce fait, elle ne finissait pas retenir les visages que lorsqu’elle y associait un nom. Mais parfois certains visages revenaient régulièrement sans qu’elle ne connaisse leurs identités. Certaines personnes qu’elle croisait à la cafétéria de la fac ou en prenant le bus le matin…

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Une fois l'inconnue relevée, Callie essaya tant bien que mal de la faire sourire. Après tout, ce n'était jamais agréable de faire une chute et encore moins devant quelqu'un. Heureusement, il semblait y avoir plus de peur que de mal et il n'y avait à déplorer que quelques égratignures. Les risques du métiers diront nous. Surtout qu'aparemment, la jeune femme n'était pas du tout une habituée du running. « Oh mais il faut un début à tout. Avec la course, il faut savoir y aller à son rythme et après tout est une question d'habitude. Je suis sûre que ça va venir, il ne faut pas abandonner si vite. » Bon, c'était plutôt facile à dire pour Callie qui avait toujours eu des facilités de ce côté là, mais elle avait progressé en suivant cette technique. Callie n'eu pas le temps d'en dire plus que la jeune femme l'interpella sur le fait qu'elle reconnaissait son visage. Callie haussa par réflexe les épaules. Comme ça, tout de suite, son visage ne lui disait rien, mais elle n'avait jamais été très physionomiste. Si elle n'avait pas la situation ou la date qui allait avec, il y avait peu de chances qu'elle arrive à replacer le visage de celle-ci quelque part dans sa mémoire. Alors quand la jolie brune lui demanda si elle était étudiante à la fac, Callie ne pu s'empêcher d'exploser de rire. « Ouhla non, j'ai quitté la fac depuis quelques années déjà. D'ailleurs je n'étais même pas à Bowen à cette époque là. » Ahhh, l'école d'infirmière à Londres, sacré histoire, de plutôt bons souvenirs d'ailleurs. « En ce moment je ne travaille pas mais avant j'ai été infirmière à l'hopital de Bowen. » Peut être une de ces anciennes patientes ? A vrai dire leur rencontre n'était pas forcément récente puisque ces derniers mois, soit Callie ne sortait pas de chez elle, soit elle était à Londres. Ces dernières semaines depuis son retour à Bowen, elle avait un peu plus bougé en allant faire une ou deux missions d'intérim et deux rendez vous chez la psy, mais rien de flagrant non plus. « Vous travaillez dans quoi vous ? »

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Donc non apparemment la jeune femme n’était pas une étudiante de la FAC. Bon tant pis. « L’hôpital ? Mhh, je ne pense pas qu’on se soit rencontrée là-bas, je n’y ai pas mis les pieds depuis des années et j’espère que ça continuera comme ça. » Emrys croisa les doigts en faisant un clin d’œil à sa comparse. « Ceci dit j’ai de la chance de m’être étalée devant une personne de la fonction médicale, si je m’étais fait mal, j’aurais eu d’autant plus besoin de vous. » De la chance dans sa malchance, ou comme on dit, il suffit de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. En tout cas cette petite mésaventure commençait déjà à perdre de sa gravité. Quelques instants plus tôt, pour Emrys, c’était le signe de départ d’une mauvaise journée en plus d’être le point final d’une mauvaise nuit. Maintenant c’était une anecdote amusante qu’elle s’empresserait de raconter à Circé, Aeddan et d’autres pour les amuser. « Vous allez devenir une héroïne quand je vais raconter cette histoire. Mais du coup je vais suivre vos conseils. Ne pas abandonner de suite, mais je vais ralentir quand même. Ca m’aidera peut-être à apprendre comment respirer en courant. » Elle leva les yeux au ciel, exaspérée par elle-même. C’est dingue quand même de se planter comme ça pour sa première d’un sport aussi basique !

« Moi ? Je suis professeur à l’université de Bowen. En histoire. C’est pour ça que je pensais avoir pu vous croiser là-bas, il y a tellement de monde qui y passe tous les jours… » Emrys haussa les épaules. « Mais vous savez, je peux aussi me tromper. Je sors pas mal et je croise beaucoup de mondes. J’aurais pu vous apercevoir dans une supérette pendant les courses ou alors je divague et ont s’est même jamais vu ! » Emrys rit. « C’est mon psy que ça ferait rire tiens. » Enfin il n’est pas si sûr que ça le fasse rire. Enfin, si. Ce ne serait pas drôle si Emrys avait des visions ou des hallucinations. Mais confondre des gens, et avoir l’impression d’avoir déjà vu quelqu’un, ça ne rentrait sûrement pas dans les pathologies graves. Surtout pas avec Emrys qui faisait partie des gens qui aimaient, avaient besoin même, d’avoir une vie sociale active et bien remplie.

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Toujours en train de chercher où elles pouvaient déjà s'être croisées et à défaut d'être étudiante à la fac, Callie évoqua le fait qu'elle avait travaillé il y a quelques années à l'hopital. Mais rien n'y faisait, ce n'était pas là. « Vous voyez, tout n'arrive pas pour rien ! Il va falloir changer de chaussures alors pour éviter d'y mettre les pieds plus vite que prévu ! » lança Callie. C'était une petite pique mais gentille, il n'y avait rien de méchant là dedans. Simplement histoire de plaisanter et détendre l'atmosphère. Et c'est vers cela que semblait aussi aller la jeune femme. Après tout, cela arrivait à tout le monde se gauffrer sans raison particulière. Ce n'était pas forcément que la faute de la course, même avec l'habitude, un obstacle mal placé pouvait entrainer une petite chute. « Oh une héroïne rien que ça ! Mais trève de plaisanterie si vous voulez je vous montrerais. » Bon, ce n'était pas sûre qu'elle soit une bonne porf et peut être que sa méthode ne lui plairait pas, mais si elle pouvait aider, Callie le ferait. Ca faisait partie de ses nouvelles résolutions. Pas qu'elle ne le faisait pas avant, mais elle avait décidé d'accentuer ce trait de personnalité, pour elle comme pour les autres.
Alors comme ça elle était professeure à la fac. D'où son interrogation. C'est clair qu'il y avait de quoi faire niveau passage. Presque comme à l'hopital finalement. « A moins que j'ai un sosie caché ce n'était pas moi en effet. » répondit Callie un peu dépitée. Elle avait peut être raison à penser qu'elle s'était trompée et jamais croisées. Pourtant, la dernière remarque de la jeune femme fit tiquer Callie. Mais oui chez le psy ! C'était une possibilité maintenant qu'elle le disait. « Ne prenez pas ça pour une question indiscrète mais vous allez voir quel psy ? » Elles avaient peut être enfin résolu le mystère. Ou alors il s'agissait d'une simple coïncidence. Après tout Callie n'y avait été que très peu et ce n'était pas le genre d'endroit où elle faisait attention à qui se trouvait là.

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La conversation plaisait beaucoup à Emrys, elle appréciait d’avantage la jeune femme à chaque minutes qui passaient. Elle allait vraiment finir par apprécier cette petite chute. La jeune fille lui envoya une petite pique sur ses chaussures qui la fit rire. Elle se contenta d’acquiescer en jetant un œil sur les mises en causes. Oui elle irait s’acheter de vraies chaussures pour la course. Même si rejeter la faute sur elles était une bêtise, Emrys devait sa chute d’avantage à son manque d’attention et son esprit embrouillé qu’à sa tenue. M’enfin.

Elle releva la tête à la proposition de la jeune fille de lui montrer. « Oh c’est vrai ? Ce serait génial ! Pour tout dire, je suis une sportive du dimanche et je me lasse très vite quand je pratique une activité seule. Mais si quelqu’un m’accompagne, c’est tout le contraire ! Je gagne en énergie et en motivation. » Cette idée de faire un jogging accompagnée la ravissait, elle qui au départ se demander quelle folie l’avait prise pour se lancer dans une telle expédition. Maintenant elle voyait ça sous un autre jour. « Après je ne veux pas vous embêter. Quand je dis que je débute, c’est entièrement vrai, je n’ai aucune idée de mon rythme, de mon endurance, ni même de comment respirer. » Autant prévenir de suite, inutile que la jeune femme y perde son temps si cela ne la tentait pas.

« Ah oui, ça doit être là qu’on s’est croisé ! » répondit Emrys quand la jeune femme lui demanda dans quel cabinet elle se rendait. « Je vois le Dr Selwyn. Dans un cabinet du quartier principal qui donne sur la place de la ville. Ils sont plusieurs à exercer là… Plus j’y pense et plus je me dis qu’on a du se croiser là. Lorsque je m’ennuie dans la salle d’attente, j’ai tendance à observer les autres. Désolée. » Ajouta t’elle en se disant que sa camarade apprécierait peut-être pas d’être dévisagée dans une salle d’attente par une inconnue. « Je m’y rends une fois par semaine. C’est quand même fou comme coïncidence ! »

Emrys ne lui posa pas plus de questions. C’était après tout assez personnel fait d’aller voir un psy. Si la jeune femme voulait en parler, elle le ferait d’elle-même. Emrys de son côté n’avait plus aucuns mal à évoquer ses visites chez le psy parce que cela faisait un moment maintenant qu’elle avait commencé sa thérapie et elle devait bien dire que ça lui faisait quand même un peu de bien, même si le Dr avait le chic pour l’énerver parfois.

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La proposition de Callie qu'elle avait un peu proposé dans l'excitation du moment sembla pourtant faire mouche chez la jeune femme. Callie était loin d'être une professionnelle sur le sujet mais bon si elle pouvait aider du mieux qu'elle pouvait, elle le ferait ! « Bon et bien il faudra prévoir ça ! C'est pas donné à tout le monde d'apprécier courir à plusieurs ! » Entre ceux qui n'arrivent pas à suivre le rythme de l'autre, la pipelette qui t'empêche de te concentrer sur la course ou encore la personne qui s'arrête tout le temps. Difficile de trouver un partenaire de course adéquat. Mais Callie était prête à essayer d'autant plus que la jeune femme semblait trsè enthousiaste et humble face à ses capacités. « Il faut un début à tout, on pourra essayer et si ça ne nous convient pas on laissera tomber, ça ne nous engage à pas grand chose ! » Ca restait un challenge, mais Callie aimait les challenge. « D'ailleurs, je ne connais même pas votre prénom ? » Elles étaient déjà là à se donner rendez vous le dimanche qu'elle ne savait même pas à qui elle avait affaire.
Toujours dans l'optique de chercher où elles avaient déjà pu se rencontrer c'est une phrase anodine de la jeune femme qui fit tilter Callie. Ca y est elles avaient trouvé. Sacré coïncidence. « Bon et bien bingo vous aviez raison. Vous êtes sacrément physionomiste dis donc ! » Elle n'avait pas a être désolée d'être observatrice. Après tout c'était seulement une salle d'attente, ça aurait pu être la rue ou la boulangerie que ça aurait été pareil. « Je n'y ai pas été souvent en plus et j'avais sûrement pas la tête de zombie que j'ai aujourd'hui ! » lança Callie en rigolant. Elle n'avait pas trop envie de s'étendre sur la partie psy alors elle tentait une touche d'humour.

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La jeune fille ne s’étala pas sur sa présence chez le psy. C’était son droit. Et malgré la tendance d’Emrys a parler souvent plus vite qu’elle ne réfléchissait, c’était là un sujet où elle ferait de son mieux pour éviter les impairs. Cela ne faisait que quelques mois qu’elle voyait le docteur. Même si ce n’était pas un secret, qu’elle en plaisantait régulièrement, elle ne le criait pas sur les toits et se rappelait parfaitement qu’au début elle ne voulait jamais en parler avec quiconque. Quand à la raison qui amène à voir un psy, c’est là quelque chose de si personnel, que l’on n’évoque guère cela à la première rencontre.

Emrys sourit à sa camarade lorsque cette dernière évoqua sa tête de zombie du jour. Dans les faits, elle était loin d’avoir une tête de déterrée, mais c’était de l’humour et Emrys y était toujours réceptive. « Eh bien comme ça, vous avec votre tête, moi avec mes genoux on est assorties. Il n’y a plus qu’à imaginer que je suis tombée parce que vous me poursuiviez et hop on peut commencer à tourner un film d’horreur. » Oui Emrys aimait l’humour, mais elle était loin d’être championne dans le domaine. Heureusement elle compensait par une réelle aisance en communauté et peu d’angoisse face au regard des autres. Elle avait le contact facile et elle trouvait que ça passait plutôt bien avec cette jeune fille. Ca n’engageait qu’elle, mais elle ne serait pas contre de la connaître d’avantage. Qui sait, elles pourraient peut-être devenir amies ?

L’idée d’aller courir ensemble ne la rebutait pas. Après tout, comme elle disait, cela ne les engageait pas à grand-chose, mais Emrys était enjouée à l’idée de s’y essayer. Faire de nouvelles choses avec de nouvelles personnes la remplissait toujours d’enthousiasme. La jeune femme lui demanda son prénom. « Oh oui c’est vrai ! Je m’appelle Emrys. Emrys Dimère. Si on doit courir ensemble de temps en temps, cela te dérangerait-il de passer au tutoiement ? » Emrys jeta un œil aux alentours, se demandant soudainement depuis combien de temps elles discutaient…Cette rencontre l’avait remise de bonne humeur, mais la terre sous ses ongles lui donnait envie d’une douche. « Je serai ravie que l’on court ensemble, mais je t’avoue que je n’ai pas spécialement envie de commencer aujourd’hui. Là je pense qu’il faudrait que je rentre me laver plutôt. Est-ce que je peux te demander un numéro de téléphone ? Ou est-ce que tu préfère qu’on se donne une date et un lieu de rendez-vous ? »

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La pointe d'humour de Callie sur sa tête de zombie semblait avoir fait mouche avec la jeune femme. Le courant passait bien, c'était bon signe. On aurait presque pu croire qu'il n'y avait pas eu de chute juste avant. « Je suis vraiment pas film d'horreur donc bon, on va éviter. » C'était un vieux réflexe d'enfant mais les films d'horreurs, ça n'avait jamais été son truc. Autant son frère adorait, autant Callie était le genre de fille à se cacher sous sa couette du début à la fin.
En tout cas, la dénommée Emrys avait raison. Si elles se décidaient à aller courir ensemble, elles n'allaient quand même pas continuer à se vouvoyer. Elles n'étaient pas si vieille quand même ! « Et moi c'est Callie ! Et t'as bien raison ça sera plus simple. » Voyant Emrys jeter un oeil aux alentours, Callie eu le réflexe de jeter un oeil à sa montre. Il était vrai que le temps était vite passé. Callie n'était pas pressée elle mais Emrys devait sans doute avoir envie de rentrer pour se changer, être mouillée et pleine de terre ce n'était pas le plus agréable. Heureusement que la météo était plutôt clémente. Et vu les paroles d'Emrys, Callie avait vu juste. « Oh mais oui pas de soucis, rentre chez toi. Le numéro de téléphone ira très bien, on prendra le temps de se caler ça plus tard y a pas de soucis. » Joignant les gestes à la parole, Callie sortie son téléphone de son étui sur le bras et le déverouilla en ouvrant ses contacts. Puis elle tendit le téléphone à Emrys en souriant. « Vas y, rentre ton numéro c'est plus simple comme ça. » Et puis comme ça Callie évitait de devoir mal orthographier le prénom de la jolie brune. Parce que bon l'appeler "la fille qui court" aurait été déplacé.

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« Oh moi aussi je déteste les films d’horreurs ! » s’exclama Emrys surprise par ce point commun. « Ce qui est vraiment bizarre dans tout ça, c’est que les jeux d’horreurs ne me dérangent pas. » ajouta t’elle pensive. Elle haussa des épaules mettant ainsi un terme à ce petit interlude.

La jeune fille se présenta. Callie, c’était noté, se montra compréhensive sur son envie de prendre une douche. Elle lui tendit même son téléphone pour qu’elles puissent fixer leur prochain rendez-vous. C’est que le courant avait bien dû passer du côté de Callie aussi. Tant mieux. Emrys aurait vraiment été déçue de devoir quitter la jeune fille sans possibilité de la revoir. On croise souvent du monde, mais il est assez rare de s’en faire des amis. Pourtant c’était une aventure qu’Emrys adorait. Elle avait beaucoup d’amis, des amis très différents les uns des autres et elle tenait à chacun d’eux. Bon bien sûr, là elle allait un peu vite en besogne. Disons qu’après cette première rencontre Callie et elle était des connaissances positives.

Après avoir saisi le téléphone de sa comparse, Emrys compléta les informations nécessaires : Nom, prénom, numéro de téléphone et à surnom, elle ajouta Joggeuse en herbe. Puis elle rendit l’objet à sa propriétaire. « En tout cas, merci, car tu as sauvé ma journée ! Je vais repartir d’ici soulagée et sans avoir abandonné ma bonne résolution sportive. Un miracle, vu comment avait démarré la matinée. N’hésites surtout pas à m’appeler du coup. Tu me feras un sms pour que j’aie ton numéro ? »

Il était encore tôt et la matinée d’Emrys était sauvée. Elle allait rentrer prendre une bonne douche et peut-être même travailler un peu. Le tout dans la bonne humeur. « Je suppose que tu vas finir ton jogging. Je te dis bonne course alors, en espérant que tu n’auras pas à ramasser une autre personne aujourd’hui. A bientôt. »

@HRP : Je te laisse clôturer si tu veux ^^ Merci pour le Rp, tu es le premier que je termine !

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Les présentations étaient faites et le rendez-vous étaient pris. Ce n'était pas des paroles en l'air ni pour l'une ni pour l'autre, Callie en était persuadée ! Après avoir entré le numéro d'Emrys dans son téléphone, elle hocha ta tête à la question de cette dernière. « Oui je t'envoie ça tout de suite avant que j'oublie ! » dit-elle en joignant les gestes à la parole. Ca y est, plus de retour en arrière possible. En tout cas, Emrys avait l'air un peu moins dépitée que toute à l'heure, c'était déjà un bon point. « Oui je pense que je vais refaire un petit tour, en espérant ne pas glisser moi même! » Il ne manquerait plus que ça ! Lancant à sourire à la jeune femme, elle tira sur son tshirt et remonta discrètement son pantalon pour le réajuster et elle était partie. Jetant un dernier sourire et signe de la main à sa nouvelle connaissance, Callie s'en allait continuer sa course, pas déçue de cette rencontre.

@Emrys Dimère Moi aussi tiens Merci pour ce rp !

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