not guilty (jayden)

Traîner dans des quartiers pas très bien fréquentés et pas franchement rassurants, ce n’est pas trop dans les habitudes de Perry. En général c’est parce qu’il veut aller quelque part et qu’il ne fait pas franchement gaffe à ce qu’il y a sur son itinéraire. Même s’il est du genre un peu flippé, il est aussi du genre un peu con à pas se rendre compte où il met les pieds. Cette attitude lui a déjà valut quelques emmerdes mais il a toujours fini par s’en sortir. Une fois il a bien pensé qu’il allait finir à l’hôpital, voir même pire, mais Aisling est venue le sauver juste à temps. Là, il se retrouve tout seul dans le quartier pas hyper rassurant de Bowen. Il fait encore jour, certes, mais la plupart des gens ne s’y attardent pas plus que nécessaire alors que le jeune homme marche tranquillement, sans se soucier de rien. Comme il a mis son gps pour pas se planter, il ne fait pas vraiment attention à où il doit aller. Il finit par tourner dans une rue un peu plus étroite, pas le genre d’endroit où on a envie de mettre les pieds. Mais il continue. Il n’est pas seul, il y a quelques types qui discutent et les esprits commencent à s’échauffer. Perry fait mine de rien voir histoire de ne pas avoir d’emmerdes. Il continue son chemin comme si de rien n’était et essaie d’accélérer le pas mais avant qu’il ne puisse sortir de la ruelle, celle-ci est encerclée des deux côtés par les forces de police, toutes sirènes hurlantes. Une dizaine de policiers sortent, les armes en vue, prêts à faire feu. Perry ne bouge pas, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Quand on lui passe les menottes il tente de se défendre. « Mais j’ai rien fait ! » tente-t-il mais sa défense n’est pas assez convaincante. « Vous êtes en état d’arrestation. » lui dit le policier. Paniqué, le jeune homme ne dit rien. Il est conduit au commissariat, lui et les autres types qui se trouvaient dans la ruelle, enfin il imagine. Il n’en sait rien, il n’a même pas vu s’ils s’étaient enfuis. Il atterri dans une des cellules du commissariat, chose qui ne lui était jamais arrivé et attend de voir ce qu’on va lui dire. C’est l’une des rares fois dans sa vie où il se sent réellement paniqué.

D’habitude Perry n’est pas contre un peu de folie et d’excitation dans sa vie mais en général ça se passe plutôt dans la chambre à coucher que dans un commissariat. Ce n’est pas vraiment le genre d’endroit qu’il fréquente habituellement, il n’est même pas sûr d’y avoir mis les pieds une fois d’ailleurs. Se retrouver derrière les barreaux, pour il ne sait quelle raison, ça ne le rassure pas du tout. Il se demande s’il peut passer un coup de téléphone à quelqu’un, comme dans les films. Est-ce que ça se fait aussi dans la vraie vie ? Et puis si ça se faisait, il appellerait qui ? Qui pourrait le plus être à même de l’aider dans cette situation. Tahlia, parce qu’elle est ancienne flic ? Pas sûr qu’elle soit ravie de remettre les pieds dans un commissariat. Ou alors Concho parce qu’il sait qu’il peut compter sur lui ? Le temps qu’il se pose toutes ces questions, un policier vient le chercher. Perry se leva sans un mot. Vu comment l’autre lui parlait il n’a pas eu des masses envie de rire. Il fut conduit dans une salle d’interrogatoire où un inspecteur, enfin il imagine que c’est un inspecteur, l’attendait. Le jeune homme trouva qu’au final ça ressemblait pas mal aux séries. Cependant il se serait bien passé de vivre ça pour de vrai. Il s’assit. Le détective (inspecteur, détective, capitaine, c’est un peu pareil non ? Enfin selon Perry oui) se présenta et lui demanda s’il savait qui l’amenait là, question rhétorique sûrement mais pas pour celui qui avait les menottes aux poignets. « Détective Gray c’est sacrément stylé comme nom ! » ne put-il s’empêcher de dire. Même dans une situation pareil, il ne pouvait s’empêcher de raconter n’importe quoi. « Mais j’sais pas ce qu’il se passe. J’étais dans la ruelle et tout d’un coup des policiers sont arrivés de tous les côtés et puis on m’a emmené ici. » Il était un peu perdu et espérait bien qu’on le libère rapidement, il n’avait pas envie d’être victime d’une erreur judiciaire et qu’on fasse un jour un documentaire netflix sur sa vie. Enfin il voulait bien pour le documentaire mais il ne voulait pas que ça concerne son arrestation et son inculpation à tord.

A voir l’air sévère du flic en face de lui, Perry n’avait plus vraiment de déconner en faisant des blagues. Il avait vraiment peur que ça finisse mal. Mais ce n’est pas possible, il ne peut pas être victime d’une erreur judiciaire ? Il va s’en sortir, il y croit. Avant qu’on ne lui pose une autre question, un policier rentra dans la pièce avec une pile de dossiers. Le jeune homme espérait que parmi ceux-ci il y en ait un avec des infos sur lui, du type youtubeur assez connu, dirigeant d’une grosse boîte, père de famille. Le genre de choses qui vont plutôt pour l’innocenter. Traîner dans des affaires louches c’est pas son truc. Il a un moment trempé dans la drogue, mais c’était un accident de parcours et à présent il est totalement clean depuis des années. Finalement on lui demande ce qu’il faisait dans un endroit pareil, lui disant que le fait que son casier soit vierge l’aidera peut-être. « En fait j’voulais aller chez un ami mais comme j’suis une bille en orientation j’ai mis un gps. J’l’ai suivi mais j’ai pas fait gaffe à où j’allais. Et puis j’me suis retrouvé là, y’avait des gars un peu bizarre alors j’ai essayé de pas m’faire remarquer. Sauf que bah j’ai pas pu sortir de la ruelle. » Il était honnête. Il ne pouvait pas faire mieux que ça. Il regarda l’inspecteur avec un regard doux en espérant que ça change quelque chose. Il en profita pour le regarder un peu plus en détail. Plutôt mignon le policier, ça sera peut-être l’occasion de lui proposer d’aller boire un verre, quand il sera innocenté. Parce que là il sent que ce n’est pas vraiment le bon moment pour lui proposer de partager un mojito.

En voyant la réaction du policier à son explication, Perry se dit alors qu’il a de plus en plus de chances de sortir libre d’ici. Même s’il a l’air méfiant, il semble le croire, ou du moins, il ne l’accuse pas sans preuves. Parce que bon, à part qu’il se soit retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, il n’ont pas grand-chose de plus à lui reprocher. Certes ils doivent bien imaginer qu’il trempe là-dedans aussi, même si ce n’est pas le cas. « Non, ils ne m’ont rien dit. Mais j’sais pas, c’était pas une ruelle ultra rassurante et puis il avait l’air un peu inquiet. Mais bon j’suis pas un grand détective donc j’peux pas vous dire grand-chose de plus. » Oui c’est un peu le pire témoin du monde. Car il aurait pu leur apporter quelques indices, mais non même pas. Vraiment inutile sur ce coup là, comme bien souvent lorsqu’il s’agit de choses sérieuses. Le détective, aka Christian Grey parce qu’avec son nom Perry ne peut pas s’empêcher de l’appeler comme ça dans sa tête, lui demande de parler un peu plus de lui. « Alors….pour la faire courte, je dirige Jeffreys, l’entreprise qui a le gros immeuble en ville, sinon j’fais aussi des vidéos sur youtube, allez checker c’est marrant. J’ai aussi deux superbes filles que j’aime plus que tout. Ce n’est qu’un résumé bien sûr, j’en dirais sûrement plus une fois que je n’aurais plus les mains attachées... » Maintenant qu’il se sent un peu moins en danger, il se relax, un peu trop sans doute. Il lance même une perche au policier, comme si en sortant il allait lui proposer un date. Enfin pourrait lui en proposer un c’est certain. Il pourrait même là mais il se dit que ça ne sera sans doute pas bien vu et qu’avec ça il pourrait se choper un affront à agent et il n’en a pas des masses envie.

L’inspecteur se moqua du manque d’observation de Perry. Celui-ci prit un peu la mouche face à cette remarque mais la référence à Batman atténua un peu son humeur. Les comics, il adore ça, les films de super-héros aussi, alors forcément Batman il aime. Ce n’est pas son héro préféré mais il le trouve quand même stylé et puis pas mal foutu, oui il ne peut pas s’empêcher de revenir à ça, peu importe la situation. Faut dire que le costume du héro a tendance à mouler ses muscles donc il ne faut pas s’étonner si après ça crée des fantasmes. « Ah non, c’est juste que j’suis pas du genre à écouter les conversations des gens quoi….C’est pas mes potes. » Bon il se dit que pour une fois il aurait pu faire un effort et tendre l’oreille mais il n’avait pas franchement prévu de se faire arrêter dans les secondes qui suivent. Sa défense n’est pas la meilleure mais son histoire, elle, joue en sa faveur. Il n’a rien du dealeur de drogues. A la rigueur il pourrait faire ça pour ressentir un vent de frisson dans son existence mais quiconque le connaissant, sait qu’il est contre la drogue depuis qu’il a plongé dedans et fait une cure. Le jeune homme aurait pu ajouter quelques détails à son histoire, notamment le fait qu’il est riche, donc sans besoin d’argent, même si ça se devine par sa situation, qu’il a pas mal d’amis qui pourraient témoigner en sa faveur. Définitivement pas le genre qu’on va retrouver dans la rue à vendre des trucs pas légaux sous le manteau. Le policier lui répondit qu’il aimait bien le voir avec des menottes, ce qui fit hausser un sourcil à Perry et un sourire en coin s’afficha sur ses lèvres. Il n’imaginait pas que l’inspecteur puisse dire ça parce qu’il l’imagine coupable, non il le voit plutôt comme le genre de gars qui aime dominer au lit et qui utilise ses menottes également en dehors du boulot. Le jeune homme ne peut pas s’empêcher d’avoir l’esprit déplacé. Il ajouta qu’une fois sortie, cette histoire allait faire une bonne vidéo pour sa chaîne youtube. « Ah bah oui, ça fera un story time de folie ! » Bien mieux que ce qu’il a pu faire dans d’autres vidéos, même s’il lui en est arrivé des trucs dans sa vie alors les histoires à raconter, ce n’est pas ce qu’il manque. Il imagine déjà le titre : story time, je me fais interroger par un inspecteur sexy. Le policier parla ensuite à ses collègues, à propos de fouille. Il demanda à Perry de se lever pour procéder à la fouille. Celui-ci n’avait pas grand-chose dans ses poches. On lui avait déjà pris son téléphone en arrivant. Ne restait plus que ses clefs, son portefeuille minimaliste et une cigarette à moitié tordue, vestige d’une habitude dont il a du mal à se défaire. Il fume très peu mais il ne peut pas s’empêcher d’avoir toujours une cigarette sur lui, juste au cas où. Le jeune homme se leva donc, prudemment parce qu’avec des menottes ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple. « N’hésitez pas à bien insister, on n’est jamais trop prudent. » dit-il avec un sourire charmeur. Décidément il ne met pas toutes les chances de son côté pour sortir plus rapidement.

Perry fut ramené dans le droit chemin par l’inspecteur qui ne fut pas très réceptif à ses sous-entendus. Il se montrait tout de même courtois avec lui. Le jeune papa pouvait s’estimer heureux de ne pas être tombé contre un flic con qui l’aurait laissé pourrir en cellule pour ses remarques déplacées. Enfin il ne les aurait peut être pas faites s’il avait été face à un vieux flic bougon qui a de la bedaine, il n’est pas fou non plus. Le policier effectua la fouille de manière tout à fait professionnelle enfin c’est ce que le jeune homme se dit vu qu’il n’avait pas spécialement l’impression de se faire tripoter et là-dessus c’est un expert. Il sortit le contenu de ses poches qui n’étaient pas bien remplies. Il ouvrit le porte-feuille du jeune homme et en inspecta le contenu également. On ne sait jamais il pourrait planquer de la drogue là-dedans mais non, rien de suspect. Ce n’était pas le genre de Perry. Même à l’époque où il se droguait il n’avait jamais rien sur lui. Celui-ci lâcha un sourire heureux quand l’inspecteur le complimenta sur ses enfants. « Oui, j’ai les meilleurs enfants du monde. » Un vrai papa poule qui adore ses filles. Même si Penny est sa nièce, il y a tout de même un peu des gênes de sa famille en elle, parfois il se voit un peu en elle, sur certains points. Et puis Siobhan est encore trop jeune pour qu’il puisse voir la même chose mais rien que par certains comportements qu’elle a, il ne doute pas qu’elle ait hérité de lui. Finalement on lui expliqua qu’il allait retourner en cellule le temps d’avoir plus d’infos. On lui conseilla aussi d’appeler un avocat s’il voulait sortir plus vite. Effectivement Perry n’avait pas franchement pensé à un avocat alors que c’était pourtant l’idée la plus évidente et que dans les séries tout le monde demande un avocat. « Oui j’vais l’appeler, j’espère bien pas passer ma vie ici. » répondit-il avant d’ajouter « Quand je serai plus derrière les barreaux ça vous dirait de boire un verre ensemble ? Histoire de vous faire pardonner d’avoir arrêté un innocent ! » Ce n’est pas avec ce genre de question qu’il va sortir plus vite, c’est certain mais il compte bien assouvir ce fantasme populaire du policier. Comme il n’en croise pas tous les jours et qu’il n’a jamais réussi à coucher avec Tahlia, il se dit que c’est l’occasion de tester. Enfin il risque surtout de se faire rembarrer mais il n’a peur de rien lorsqu’il s’agit de drague.

Perry resta perplexe face à la réaction du détective. Il n’avait pas répondu à sa question. Il ne l’avait pas rembarré mais il n’avait pas pour autant accepté sa proposition, sans doute dû au fait qu’ils n’étaient pas vraiment seuls et que ça serait sans doute mal vu pour un policier d’accepter un rendez-vous d’un type encore en garde à vue. Alors qu’ils allaient vers la cellule en attendant qu’il soit véritablement innocenté, Perry sentit qu’on venait de lui toucher les fesses. Soit le policier c’était permis un petit geste aguicheur soit il y avait plus que ça. En attendant le jeune homme ne pouvait pas vérifier, ayant toujours les menottes aux poignets. « C’est vrai, l’arrestation aurait un peu plus agréable sinon. » répondit-il du tac au tac comme s’il était tout à fait normal de dire ça. Encore heureux que personne à part l’inspecteur ne pouvait l’entendre. Il fut ensuite confié à un autre policier, moins mignon tout de même, qui allait se charger de faire l’appel. Bon, il ne fallait pas qu’il déconne. Il n’a pas d’avocat à proprement parlé, enfin son père en a un mais aux États-Unis donc ce n’est pas franchement pratique. Il se dit donc que le mieux était encore d’appeler sa secrétaire, dont il connaissait le numéro, pour qu’elle prenne contact avec le service juridique de Jeffreys. Ils ne sont pas spécialistes de ce genre d’affaires mais vu le prix qu’ils sont payés ils doivent bien le faire sortir de garde à vue un peu plus rapidement.