#56 abby - j'suis pris dans la vague d'Hokusai

Une sainte-nitouche, une intello. Change de disque bordel, tu deviens lourd Keynes. pensas-tu exaspéré. Alors qu'il revenait à la charge, tu voulais lui montrer qu'il avait tord. Enfin, c'était un peu contradictoire, tu voulais qu'il voit que tu n'étais pas coincé mais pour prouver quoi au final ? Qu'il ne te laissait pas si indifférente que ça ? Dans tout les cas, il gagnait et toi, tu te montrais faible. Tu ne comprends pas vraiment ce qui est entrain de se passer. Il y a deux minutes vous vous hurliez dessus et la seconde d'après tu avais tes lèvres coller à lui et il n'avait pas l'air d'avoir envie de te repousser. A vrai dire tu ne réfléchissais plus vraiment, la preuve tu voulais lui en coller une et pourtant tu te retrouvais à lui agripper son tee shirt et à l'embarquer un peu plus dans ta chambre. Si tu en parles à qui que ce soit, j'te promet que j'te tue. Est ce que c'est clair ? dis-tu en reprenant ton souffle avant de l'attirer de nouveau vers toi. Qu'est ce que tu fou ? Tu avais vraiment chaud tout d'un coup. Pourtant tu ne pensais pas vraiment l'avoir imaginer une seule fois de cette façon. C'est vrai après tout, il t'avait toujours tapé sur le système, tu ne pouvais pas être dans la même pièce que lui sans lui balancer toute ta haine au visage. C'était mal. Ta sœur pouvait débarquer à tout moment, bien qu'elle ait toujours l'habitude d'être en retard, ce n'était pas une raison. Est-ce qu'elle te le pardonnerait d'ailleurs ? Trop tard, c'était fait, tu n'avais pas vraiment envie de réfléchir. Il fallait que quelqu'un mette fin au feu que tu venais de déclencher, avant que tu te brûles les ailes. Ça arriverait, tôt ou tard.

Mais bordel ! Qu'est ce qui est en train de se passer dans cette chambre? J'en reviens pas et en même temps, je n'ai aucune envie que ça cesse. Comme si, finalement, nous étions en train d'exorciser notre haine en se dévorant mutuellement les lèvres. On était monté très haut dans les tours. Notre débat était stérile et finalement, une provocation de trop nous avait mené sur la pente dangereuse de la passion. C'était une espèce de passion négative. La jeune femme avait alors pris possession de mes lèvres et je me retrouvais à passer ma main dans sa nuque pour l'empêcher de partir. Je trouvais ce baiser tellement excitant, vivifiant. La jeune Meers se révélait sous un autre jour, plus sauvage, plus féline et bordel, ça me plaisait. Elle souffla quelques menaces qui m'arrachèrent un sourire. "c'est valable pour toi aussi Meers." Rien de plus, rien de moins. Il était évident que ce qui se déroulait entre ces quatre murs devaient à tout prix resté confidentiel. D'une part, cela viendrait foutre un joyeux bordel dans nos entourages mais cela viendrait aussi à reconnaître que notre haine était aussi habitée par de la passion et de l'attirance, et plutôt mourir que d'admettre ça. C'était à présent nos corps qui parlaient, Abby m'avait attiré un peu plus loin dans sa chambre, d'un geste assuré, j'avais fais claquer la porte. Alors que nos lèvres se mêlaient, je passais mes mains sous sa robe et agrippait la cambrure de ses fesses, l'attirant encore plus près de moi, je voulais sentir tout son corps contre le mien, je frémissais de cette étreinte. J'avais envie de lui retirer cette robe, c'était plus fort que moi et je rendais compte à cet instant du potentiel de séduction que la jeune femme possédait. Il fallait que quelques choses nous arrêtent, on courait tout droit à la catastrophe, c'était une bombe à retardement dans notre vie, mais bordel, j'avais envie que cet instant dur encore et encore.

Charlie était figée, sa mâchoire était tombée par terre et elle ne semblait pas se remettre du choc provoqué par la scène sur laquelle elle était entrée. Ça lui apprendrait à pas frapper aux portes, tiens. Mais franchement, ça, à aucun moment son esprit n'aurait pu se l'imaginer. Elle aurait sans doute vomi si ça avait été le cas. Rien ne l'avait préparée à voir son meilleur pote en train de rouler un patin à sa petite sœur. Ouais, maintenant qu'elle y pensait, une certaine nausée s'était emparée d'elle, elle qui pourtant n'avait aucun problème à tripoter les organes de quelqu'un dans le quotidien de son métier. Voyez-vous, Charlie était arrivée avec pas mal de retard à la maison, avait passé l'entrée et ne voyant personne dans le salon, ne s'était pas doutée qu'Ariel était arrivé avant elle. Si elle avait eu deux grammes de réflexion sur le coup, elle aurait pu comprendre toute seule qu'il était sûrement déjà là, vu qu'elle avait démarré plus tard que prévu. Mais en entendant une porte claquer à l'étage, la jeune interne en chirurgie avait plutôt pensé à sa chère sœur. « C'est toi Abby ? Qu'est-ce que tu fabriiiques ? » avait-elle lancé alors qu'elle grimpait déjà les marches quatre à quatre, d'un pas énergique et amusé. Ouais, elle regretterait bientôt amèrement d'être curieuse et de ne jamais foutre la paix à ses sœurs. En ouvrant la porte de la chambre de sa cadette quelques minuscules secondes plus tard, son sourire radieux s'était immédiatement effacé et son cœur avait loupé un battement, voir deux ou trois. Et là, ça ne faisait elle ne savait pas combien de temps qu'elle était pétrifiée, semblable à une statue, ce qui se déroulait sous ses yeux lui paraissant totalement incompréhensible, comme si son cerveau ne pouvait l'assimiler. « C'est une blague ? » fut finalement, après un certain temps, la phrase qui sortit de sa bouche, alors qu'elle avait toujours la main scotchée à la poignée de la porte et que ses traits étaient totalement atterrés.

Tu avais l'impression d'être dans une dimension parallèle ou tu aurais été attiré par lui depuis des années en secret. Pourtant ce n'était pas le cas, enfin tu ne pensais pas du moins. Tu frisonnes quand il passe ses mains sous ta robe, t'aurais bien aimé qu'il te l'arrache ce fichu bout de tissu. Alors que tes lèvres étaient collés comme des aimants au mec que tu détestais le plus sur cette planète, une voix un peu trop familière te sortit de ta bulle. Tu repoussas Ariel, faisant face à ta sœur et le simple fait de voir son visage te ramenait à la réalité. Charlie, je, c'est pas ce que tu crois. C'est tout ce que tu trouvais à dire. Tu ne pouvais rien lui dire d'autre puisque toi même tu ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Tu n'avais aucune réelle excuse et tu baissas la tête devant ton aînée, honteuse de lui avoir fait ça. Un coup d’œil à Ariel, comme si il comptait t'aider, après tout à la base, il ne t'aimait pas du tout. Certes, elle ne sortait pas avec mais toi tu ne sais pas comment tu réagirais si une de tes sœurs traînaient autour de ton meilleur ami. Mal, peut être ? Après tout, des mecs il y en avait des centaines et t'en avais pleinement conscience. Au fond, c'est peut-être ce qui t'avais poussé à le faire, l'interdit. Tu t'approchas d'elle, même si tu avais très peur qu'elle te rejette. J'suis désolée. dis-tu d'une petite voix, comme une enfant qui venait de faire une grosse bêtise. Après tout, tu n'avais pas mieux à dire et tu n'avais même pas encore vraiment atterri. Tu avais encore l'impression d'avoir le gout de sa bouche sur tes lèvres. Tu aurais pu te demander si c'était réel si ta sœur n'était pas planté devant toi.