do you believe in life after love (samuel)

C'est à l'aéroport, entre son départ de New York et son retour à Bowen que Nevaeh avait recontacté le journal local de Bowen afin de savoir si elle pourrait y avoir encore une petite place à son retour. On avait accepté de lui donner des évènements de la ville à couvrir, de façon temporaire, jusqu'à ce que le budget pour sa chronique voyage se débloque à nouveau. Ça avait été sans doute, aussi, une façon de s'assurer que la brune ne les lâcherait pas sans crier garde à nouveau, comme elle l'avait fait avant de prendre la fuite pour la big apple. Elle avait compris, Nevaeh, elle ne s'était pas opposée, bien que le fait de couvrir des activités banales ne lui plaisait pas plus qu'il ne le fallait. Depuis son retour, elle avait écrit un article sur les vingt années de la fête foraine et un sur un soi-disant hôtel pour jeunes dans le besoin, parsemé d'un voyage à L.A, teste de ses patrons, pour voir si les commentaires sur le retour de ses rubriques seraient favorables. Avec étonnement, on avait aimé retrouver les aventures de Nevaeh à travers le monde, celle qui faisait découvrir aux rêveurs et aux futurs voyageurs les endroits inusités ou incontournables à visiter durant leur séjour. Son patron lui avait assuré que les voyages reviendraient, petits à petits, mais qu'elle devrait aussi assurer la couverture des évènements de divertissements de la ville. Et c'était pour cela qu'elle avait dû se rendre à la retraite de yoga, elle qui n'était pas une pro dans cette activité physique, si pour ne pas dire qu'elle n'était pas douée du tout. Mais elle s'était prêté au jeu, s'était habillée d'une tenue sportive, un legging noir et un haut de sport laissant la peau fine de son ventre à l'air libre, avait attaché ses cheveux en une queue de chevale haute, s'était munie de bonnes chaussures de sport et s'était rendue à la séance de yoga en plein air, dans les bois, se disant que celle sur la terre ferme serait sans doute plus simple que celle sur un paddle board... Erreur. À peine la séance commencée que la brune avait du mal à suivre les positions, à aligner les enchaînements sans faire un mouvement de travers. Mais ça, évidemment, elle n'allait pas en parler dans son article.

Spoiler:

Un foutu cours de yoga !
Sam se demandait très clairement ce qu'il faisait là, au beau milieu de ces gens il avait l'impression d'être entré dans une secte, le prof avait l'air de planer à 8000, il y avait la petite musique zen qui lui foutait plus la trouille qu'autre chose, il ne manquait plus que le bâton d’encens et on aurait la panoplie complète ! En vrai il n'était pas contre s'essayer à des pratiques qu'il ne connaissait pas mais le problème étant que là, il n'était carrément pas préparé à ça. Et pour cause, il avait la panoplie complète du joggeur, pas de l'élève de yoga, simplement parce qu'il avait eu la bonne idée d'aller faire son footing dans la forêt, là où il n'allait généralement jamais, il préférait le bord de l'eau, la mer ou la rivière. Puis il n'avait pas pris la peine de regarder sur le site internet de la ville pour se renseigner sur les activités du moment, hors il aurait dû, parce qu'une bonne partie de la forêt était réquisitionnée pour une retraite de yoga et ça il l'ignorait clairement. Il s'était senti un peu con quand on l'avait arrêté, lui demandant s'il était prêt pour l'expérience sensorielle de sa vie, fallait avouer que la formule était vendeuse, alors il avait répondu un "oui" peu assuré et on l'avait conduit vers le groupe qui s'installait déjà, on lui avait donné un tapi de sol et conseillé de retirer ses chaussures. Là il avait commencé à se méfier carrément. Mais, bon client qu'il était, il était resté. Et voilà qu'il se trouvait à faire un cour de yoga ! A côté de lui il y avait une blonde décolorée qui n'avait pas l'air plus expérimenté que lui, heureusement. Heureusement aussi qu'avec ses années de sport, d'arts martiaux entre autres, il avait un minimum de souplesse. Mais franchement, c'était quoi cette position de l'arbre, okay, tout le monde la connaissait, mais en fait, comment on fait pour tenir sur une seule jambe ? Sam n'était pas un foutu flamant rose ! Il manqua de se casser la figure et sentant qu'il perdait l'équilibre, il lâcha un Fuck plus sonore qu'il l'aurait voulu. Il se retourna vers sa voisine blonde dont le visage lui disait vaguement quelque chose sans qu'il en soit certain et grimaça en signe qu'il n'en pouvait plus.

Faire du yoga devant le lever de soleil de Tarragone en Espagne, sur l'île privée de Silver Island en plein coeur de la Grèce, dans un spa indien dépaysant ou sur les plages brûlantes de Malaisie, ça, ça parlait à la belle journaliste. Faire du Yoga à travers le monde, apprendre les différences selon les cultures, apprendre des vraies, des ancêtres, comprendre les coutumes de cette pratique d'abord religieuse, mais bien vite commercialisée et transformée à l'américaine comme un sport populaire, ça, ça lui parlait. Mais le yoga à Bowen, en forêt, ça n'avait rien d'exotique, rien de très excitant, pas pour une native qui n'avait jamais réellement pratiqué le sport et, qui plus est, avait été envoyée dans le seul but de couvrir l'événement de la ville par ses patrons qui se méfiaient encore de son retour définitif. Ils avaient raison, ses patrons, de douter, parce qu'avec Nevaeh, on ne pouvait être sûr de rien. Et même si elle se plaisait d'avoir retrouvé sa ville natale, combien de temps cela durerait-il ? Elle était nomade, en constance quête du bonheur et de la liberté, et parfois la restriction de Bowen l'étouffait tellement qu'elle avait ce besoin incontrôlable de s'envoler, là où son coeur la guidait, pour le temps qu'il le faudrait. Et parfois, c'était bien trop longtemps. Alors, confiance effritée, ses patrons avaient des réserves, ne lui avaient pas donné systématiquement sa chronique d'avant, celle à faire rêver, dans l'espoir qu'elle leur prouve une seule fois sa bonne foi. Pieds nus, elle s'était installée sur le petit tapis de yoga, pas trop certaine de savoir comment enchainer les mouvements ni même si son corps débutant allait suivre le maître de la séance, mais dès la première pause, elle tenta le tout pour le tout, sans pour autant manquer d'observer autour d'elle, tentant d'emmagasiner le plus de souvenirs possible de cette retraite pour facilité son écriture. Il y avait des bons, des moins bons, signe que la retraite avait attiré un peu tout le monde, signe aussi, peut-être, de son succès. L'instituteur changea de position, les menant vers l'une des plus connues, celle de l'arbre, demandant de l'équilibre. Nevaeh s'élançait dans la position, prenant un peu confiance en elle, alors que son voisin, lui, maîtrisait plutôt mal son équilibre intérieur, son corps vacillait de droite à gauche, instable, et quand il manqua le pied, un juron qui en fit se retourner plusieurs s'échappa de sa part. La brune rit discrètement. Mais elle ne fit pas la maline très longtemps, puisque les joies de la nature et le plein air témoignèrent de son imprévisibilité. Près d'elle, l'herbe et les vivaces bougèrent, sans doute guider par la brise de la matinée, pourtant du coin de l'oeil, Nevaeh aurait juré qu'il s'agissait d'un serpent. Pris d'un sursaut, elle lâcha un petit cri, trébuchant à son tour, perdant toute son équilibre et sa crédibilité. Fesse contre son tapis, elle gloussa en regardant le blond à ses côtés. « On est tous les deux pas très doués en yoga, je pense », souffla-t-elle alors que l'instructeur la regardait avec de gros yeux, visiblement offusqué qu'elle dérange son cours. Ce blond, il lui sembla alors familier. Un peu trop familier. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait. Alors qu'elle reprenait place pour le prochain enchaînement, elle chuchota à son voisin : « J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part... »

Il en avait essayé, des disciplines, le britannique, de la boxe, divers arts martiaux, de la musculation pure, enfin beaucoup de sports de contacts surtout. De ceux qui pourraient le faire se défouler et savoir pourquoi il avait transpiré et pourquoi il avait mal à la sortie du cours. Jamais il n'avait eu l'idée de se lancer dans un cours de yoga, il était bien trop hyperactif pour y songer en fait. Alors se retrouver bombardé d'infos sans être préparé, au beau milieu de la forêt de bon matin, c'était franchement déstabilisant. Il en parlerait à ses potes autour d'une bière à l'occasion, ça les ferait rire tiens ! Il était ce genre de gars à qui il arrivait toujours un truc pas banal, il devait avoir la tête de l'emploi et en vrai ça ne le dérangeait pas plus que ça, il n'était pas du genre froussard, tester des  nouveautés ça ne l'effrayait jamais trop. Le problème là c'est qu'il fallait qu'il reste concentré, ce n'était pas le moment de lorgner sur la petite blonde d'à côté ni de s'extasier devant la belle vue qu'il avait sur le fessier devant lui. Ici les gens avaient tous l'air sérieux, impliqués, il ne pouvait pas être le pitre de service ça la foutrait mal. Donc cette position de l'arbre, la fameuse, celle qu'on voyait quasiment tous les jours dans diverses pubs à la télé, elle paraissait simple, n'est-ce pas ? Il aimerait bien vous y voir tiens ! Parce que lui, Pohl, il se cassait déjà la figure avec jurons qui fusaient, adieu la discrétion, tout le monde se retournait sur ses acrobaties. Il entendit quelques rires étouffés, ça lui donnait presque envie de faire une courbette. Rien de cassé ! Dit-il en se relevant, pas revanchard face aux moqueries des autres, il avait vu pire. Il tenta de s'y remettre tant bien que mal mais pour être honnête, un fou rire totalement idiot menaçait son équilibre déjà précaire. Et pour ne rien arrangé, il entendit sa voisine, la blonde, s'écrier avant de s'écrouler fesses sur le tapi, il ferma les yeux avant de partir dans un rire franc et incontrôlable. Vous aussi vous vous êtes fait enrôler en passant dans la forêt ?! Le professeur se racla la gorge pour réclamer le retour au calme, ce qui encouragea encore plus Samuel à rire. Elle lui fit part de son impression de le connaître, ce qui le rassura un peu. J'me suis fait la même réflexion en vous voyant tout à l'heure. Mais il était incapable de se souvenir d'où il aurait pu la connaitre. Moi c'est Samuel. Au cas où ça pourrait lui dire quelque chose, enfin Samuel c'était pas le prénom le plus rare au monde.

L'homme qui était tombé se relevait sans trop de mal, au moins il n'avait rien de cassé, et bien que les participants du cours avaient des fous rires face à la situation, lui, il ne se laissait pas démonter. D'ailleurs, il avait affirmé que tout allait bien, ce qui fit sourire la brune dans son coin avant qu'elle ne lui confie qu'elle était sans doute aussi peu douée que lui dans l'art de l'équilibre et de la flexibilité, venant elle-même de tomber sur les fesses. Les deux inconnus rirent un bon moment, devant les yeux méchants de l'instructeur qui n'attendait que le retour au calme pour reprendre l'explication des chakras et des bienfaits de la respiration sur l'âme intérieure et la réincarnation, le genre de chose tiré de la culture indienne et ramené dans les pays colonisés sans vraiment comprendre de ce qui en était réellement questions. Elle avait un peu de mal avec ce genre de choses, Nevaeh. Elle adorait s'immerger dans la culture des pays étrangers, découvrir des façons de faire qui la dépaysaient et qui clachaient avec son quotidien. Seulement, dans cette situation, l'instructeur était Australien comme elle, et il perdait un peu de sa crédibilité. Elle, elle aimait l'authenticité. C'était ce qu'elle cherchait toujours en voyageant, d'ailleurs, aux quatre coins du monde. Le vrai, le concret, l'expérience typique et traditionnelle. Ici, dans la forêt de Bowen, on était bien loin de ça. Le barbu s'intéressa à la raison de la présence de Nevaeh dans un tel cours, comme elle n'était visiblement pas une experte dans le domaine. « Non, je ne savais même pas que c'était une possibilité », gloussa-t-elle en s'asseyant plus convenablement, faisant mine de s'étirer les jambes pour éviter d'être grillée par le professeur. « Je couvre l'évènement de la retraite en foret pour le journal de la ville. » C'était ça, sa raison. Bien moins rigolo que de s'être fait enrôler par l'instructeur alors qu'on ne faisait que passer par là. « Vous gagnez », dit-elle avec un sourire avant de lui confier que son visage lui était familier. Et elle ne semblait pas être la seule, l'homme aussi s'était fait la réflexion. Mais son nom, plutôt commun, n'aida pas la brune à trouver d'où elle pouvait bien l'avoir déjà vu. « Nevaeh », se présenta-t-elle ensuite. Son prénom à elle était bien plus particulier, sans doute qu'il lui serait suffisant pour lui rafraichir la mémoire.

C'est vrai qu'il ne fallait pas être très observateur pour remarquer qu'on distinguait plusieurs niveaux de compétences dans le même groupe ce matin, il y avait les habitués, ceux auxquels le prof s'intéressait le plus d'ailleurs, ses groupies peut-être, ceux qui se débrouillaient mais zieutaient quand même un peu les autres pour savoir s'ils faisaient bien les mouvements. Et puis ceux comme Samuel, ou cette fille, ceux qui débutaient carrément, qui étaient un peu là par hasard ou pour la découverte d'une nouvelle activité. Un cours de yoga en plein air ça devait attirer du monde, surtout si c'était gratuit et dans le cadre d'une semaine entière dédiée au bien-être. Pohl lui il ne s'y sentait définitivement pas à l'aise mais ça allait durer, quoi, une heure, ce n'était pas la mort, il reprendrait son footing après et voilà, il avait tout son temps après tout. C'est possible, j'en suis la preuve vivante ! Ils devaient manquer d'élèves pour un cours aussi matinal ! C'est assez racoleur comme façon de ramener du monde, mais ça au moins fonctionné avec moi... j'suis bon client en général. Il était de ceux qui aimaient tout tester, que l'on choisissait comme cobaye dans une salle de spectacle parmi la foule, celui qui se laissait tenter pour goûter un nouveau produit dans un magasin et finissait avec un bon d'achat, il ne disait jamais vraiment non, Sam, c'était comme ça qu'on avait de bonnes surprises parfois ! Oh vous êtes journaliste, j'imagine que c'est plus sympa de tester que de simplement interviewer le prof sans rien faire ! Enfin après il y avait toujours la rédaction du papier mais au moins elle prenait l'air. Tu parles, je ne gagne rien, jute des courbatures en prévision. Il se présenta mais en effet, son prénom était assez commun, aucune réaction spéciale de la part de la demoiselle. Par contre quand elle se présenta il lui répondit avec un large sourire. Nevaeh ?! Ca ne court pas les rues comme prénom. J'devrais t'en vouloir en vrai, tu m'as planté sur l'appli de rencontre ! Il s'en souvenait très bien à présent, sa couleur de cheveux avait peut-être un peu changé mais elle correspondait plutôt bien à sa photo, en plus jolie sûrement. Ils avaient échangé quelques messages sur le site de rencontre de Bowen et puis elle n'avait jamais donné suite. Heureusement il n'était pas du genre rancunier et puis il n'attendait rien d'elle de toute façon.

Et bien qu'ils n'étaient pas les deux seuls débutants du cours, l'inconnu et Nevaen semblaient être les deux plus maladroits. L'un qui tombait lors de l'exécution d'une prise, l'autre qui riait à s'en retrouver au sol. À deux, ils faisaient une sacrée paire. Une paire que l'instructeur avait dans le collimateur. C'est vrai que yoga était plutôt synonyme de zénitude, de calme, de douceur, de silence. Et avec les deux imbéciles du fond, les autres participants de la retraite n'avaient pas l'accès à tous ces bénéfices relaxants que promettait cette activité matinale. À la vu de leur attitude, Nevaeh se sentit mal pour les autres et non pas pour le professeur qui semblait regretter d'avoir accepté la présence de la journaliste à sa leçon. Elle descendit donc sa voix d'un cran, murmurant presque à son interlocuteur le reste de leur conversation. « Vous m'étonnez que vous êtes bon client, vous vous êtes fait embobiné assez facilement », le taquina-t-elle en souriant avant de lui expliquer les raisons pour lesquelles elle, elle était de présence à la retraite. « Oui, j'imagine, excepté lorsque l'équilibre n'est pas vraiment notre tasse de thé. » Nevaeh gloussa, l'instructeur soupira à nouveau. « Vous trouverez surement un bon massothérapeute près des chalets pour vous détendre les muscles après un tel exercice », proposa la brune, sans même se rendre compte qu'elle vantait l'évènement à l'homme qui se présenta comme Samuel. Sans plus attendre, elle se présenta à nouveau, son prénom qui ne sembla pas laisser l'homme de marbre. Il souriait, elle fronçait les sourcils. Il répliqua rapidement qu'il devrait lui en vouloir, le coeur de la journaliste fit trois tours. Merde, qu'est-ce qu'elle lui avait fait ? Et il parla de cette appli de rencontre qu'elle avait totalement délaissée. Nevaeh sourit timidement. « Oh.. », lança-t-elle en guise de réponse première. « Samuel, le prince charmant, c'est toi. » Elle se souvenait bien de lui, à présent. Ils avaient discuté l'instant de quelques messages, il savait écrire ce qui changeait de la plupart des hommes et ça lui avait plutôt plu, mais c'était tout le principe de l'appli de rencontre qui avait plutôt été de trop. « Il ne faut pas m'en vouloir, on m'a forcé à m'inscrire sur l'appli, je ne suis vraiment pas douée avec ce genre de truc. » Pour le coup, elle ne l'avait pas ghosté pour le plaisir, elle n'avait pas même ouvert l'application depuis leur dernier échange. L'instructeur les regarda d'un air agacé. « Ça va vous deux ? Vous avez besoin de temps pour discuter ? »

Le vrai problème avec Sam c'était sûrement que son insolence naturelle était incompatible avec le fait de se rendre compte qu'il dérangeait peut-être les gens. Il s'en foutait pas mal de parler un peu trop fort où que son rire donne l'impression qu'il se moquait du prof, il était libre, du moins il le pensait. Il n'étais si mal élevé que ça, mais souvent il était du genre à penser que c'était aux plus gênés de devoir s'en aller, bien que ça ne fonctionnait pas toujours ainsi dans la vie. Il sourit à la réponse de la jeune femme, de ce genre de sourire qui faisait rire ses yeux également, le genre qui séduisait généralement. On pourrait presque croire que vous faites un métier dangereux dites-moi ! Et lui, en plus, il venait la détourner de ses fonction en discutant. En même temps elle était la première à avoir ri, il n'avait presque rien à se reprocher. Le prof soupira, Sam essaya de ne pas glousser comme un gamin un peu trop turbulent, en se disant qu'il devait regretter de l'avoir convié à son cours, tant pis pour lui, mais surtout qu'elle, la journaliste, aurait intérêt à écrire un papier élogieux histoire de se faire pardonner. Ah oui je vois, vous vous êtes bien renseigné sur l'événement ! C'est juste ce cours de yoga qui ne vous convient pas finalement. J'avoue qu'un massage c'est tentant, mais j'ai peur d'être mis sur la liste noire après notre petit numéro ! Son humour graveleux aurait pu le pousser à lui demander un massage de sa part à elle, pour rattraper le coup, mais il n'osa pas, pour une fois. Il passa une main dans sa barbe quand enfin elle le reconnu à son tour, sourire en coin, amusé. Le prince charmant j'en sais rien, mais je crois bien que c'est moi, oui. Elle se confondait déjà en excuses alors qu'il n'attendait pas d'explications, il se souvenait d'ailleurs qu'elle ne s'était pas inscrite d'elle-même effectivement. Il allait répondre quelque chose quand le prof commença à vraiment s'agacer. Il lui sourit. Figurez vous que oui ! On va peut-être filer, j'ai comme l'impression qu'on vous dérange. Il se levait déjà en regardant Nevaeh. Tu crois qu'ils servent des cafés... ou toute sorte d'infusions au nom bizarre par ici ? Ouais, il lui proposait de prendre une boisson, même si elle était sensé bosser, de toute façon tout le monde avait compris qu'ils n'étaient doués ni l'un ni l'autre pour le yoga, autant ne pas s'obstiner !