samuel † infect me with your love, fill me with your poison /with Sunny

Ca l’avait torturé toute la nuit, ce baiser. Il ne savait pas quoi penser, ni quoi faire. D’un côté, il voulait être fidèle à la femme qu’il aimait, mais de l’autre, il avait un désir plus que conséquent pour la jeune femme. Etait-ce juste une passade ou il éprouvait de réels sentiments pour la jeune femme ? Il n’en avait aucune idée, c’était bien trop difficile de réfléchir, et c’est pour cela qu’il n’avait pas dormi une seule seconde durant cette nuit. Il avait tourné, viré, il avait bougé, sans savoir comment se poser, il était troublé, stressé. Alors c’est pour ça qu’il avait décidé de courir sur la plage durant la nuit, pour se libérer, libérer son esprit, son âme, et sous la pression qu’il avait, il voulait juste libérer ce poids qu’il soulevait depuis quelques heures, passant parfois ses doigts sur ses lèvres comme pour se remémorer cette instant plus que magique avec la jeune femme.
Quelques heures plus tard, il était propre, douché, et avec des vêtements basiques. Il était devant le bar de la plage, et il avait prévu une petite balade le long de la mer, pour parler à Sunniva. Il désirait réellement la voir mais certains mots auraient du mal à sortir à cause de la présence de son petit garçon. Serait-ce un frein ? Il n’en savait rien du tout. Il la vit arriver et il attendit qu’elle s’approche de lui. Il se sentait mal à l’aise, mais son cœur brûlait dans son corps, pour sortir de sa poitrine. Son cœur était sur le point de s’arracher sur son torse.

Il n’avait aucune idée de comment lui dire bonjour, et c’est sans geste qu’il la salua. « Bonjour… » Il se pencha légèrement, hésitant, mais finalement, il prit Sunniva dans ses bras, légèrement, sans serrer son corps, et il regarda le jeune garçon. Il lui rappelait quelqu’un, mais il ne saurait pas dire où. Il connaissait ce visage, mais jamais il n’aurait pu savoir la vérité. Il lui frotta la tête, et se mit accroupi pour lui dire bonjour. Il lui donna une petite pichenette sur sa mâchoire, très légère, très amicale, et inconsciemment très paternelle. « Salut petit. Tu sais que tu as la plus belle maman du monde ? » Il se mit à sourire et se lécha légèrement les lèvres, au même moment où le petit fit la même chose. Il se mit à côté de Sunny, et il mit ses mains dans les poches. Il marchait, et invitait la jeune femme et le garçon à faire de même. « A quoi tu as pensé, cette nuit ? » Cette question était importante pour lui, et il voulait qu’elle soit sincère avec lui, car lui l’était complètement. Il toussotait légèrement, et il tournait légèrement sa tête vers la brune. Elle était tout aussi magnifique. Il vivait un instant qu’il n’avait jamais connu et ça l’effrayait largement, mais il n’y faisait pas attention. Tout ce qu’il voulait, c’était être avec elle, là. Et son garçon était juste adorable. Une vraie bouille. Il avait cette timidité que Samuel avait enfant. Enfin… Sam avait vécu l’Enfer, c’est le cas de le dire, mais il savait que Sunniva était une très bonne mère, ça se dégageait par chacun de ses pores.

Samuel était… aux anges. Il aimait tellement la présence de Sunniva qu’il en oubliait parfois même ses engagements. Il était tenté de lui prendre la main, mais il ne le ferait pas, soit pas gêne, soit par respect pour Nicky, mais c’était trop difficile pour lui de ne pas renoncer à ses principes. La seule chose qu’il voulait faire, c’était l’embrasser, mais il ne le ferait toujours pas. Et quand Sunniva lui dit qu’elle avait pensé à lui, il sourit. Il souriait franchement, et ça se voyait sur son visage que ça lui faisait plaisir. C’était un peu sadique, mais c’était au moins réciproque. Mais elle avait envie de lui dire des choses que Samuel ne savait pas. Etait-ce un moyen de le pousser à parler ? Il s’arrêta brusquement quand elle le bloqua pour qu’il fasse de même, et ils se retrouvaient face à face, le visage proche l’un de l’autre, mais pas assez prêt pour contenir une certaine tension sexuelle. Il entrouvrit légèrement les lèvres, et murmura. « Cette nuit a changé ta vie ? » Il appuya cette phrase, dans un souffle qui vint s'écraser sur le visage de Sunniva. Il avait un sourire en coin qu'il n'arrivait pas à effacer, même s'il le souhaitait. Il ne voyait pas du tout où elle voulait en venir, mais il essayait de la pousser à parler. Il posa ses mains le long de ses bras et il plongea son regard dans le sien. « Sunny, tu es… tu es tellement belle… » Il glissait son regard sur son visage, sans omettre son nez, ses yeux, ses joues, ses pommettes, ses oreilles, son front, sa mâchoire, ses lèvres… ses lèvres rosées, oh mon dieu… Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer tout le plaisir qu’il aurait à l’embrasser. Il déglutit, lentement.

Nicky était déjà brisée par la perte de sa sœur jumelle, et savoir que Samuel était en train de tomber pour une autre allait la détruire encore plus. Il comprenait les motivations de Sunniva, mais il allait comprendre si Samuel venait à la quitter pour aller avec Sunniva. Il n’avait pas envie de passer pour un connard, mais il sentait que ça n’allait pas durer. Il était déjà une bel enflure de ressentir tout ça alors qu’il était avec Nicky. Peut-être que cette jeune rousse l’avait aidé à ressentir quelque chose. Peut-être que son rôle avait été là. Peut-être avait –il était amoureux d’elle pour se reconstruire ? Car avant Nicky, il n’avait plus ressenti de choses depuis la guerre familiale. Et il remercierait toujours Nicky pour ça, mais là, c’était tout autre chose. Il fallait bien admettre que les sentiments qu’il éprouvait étaient autre chose. Il ressentait quelque chose que jamais il n’avait ressenti antérieurement. « Sunniva, juste… dis moi juste ce que tu ressens maintenant… parce que moi… » Il avala sa salive, et il prit une grande inspiration. « Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, mais depuis que je t’ai revu c’est… c’est le bordel, en moi. J’ai l’impression que c’était hier, cette superbe nuit… J’ai l’impression qu’on ne s’est jamais quitté, et j’ai l’impression que… tu me rends dingue. Comme si les sentiments enfouis en moi remontaient à la surface pour se contenir maintenant, entre nous deux… » Il se détendit d’un coup. Il avait avoué tout ce qu’il ressentait à la jeune femme, et il passait sa langue entre ses lèvres une nouvelle fois. Il ne pensait plus à Daeron qui jouait, mais sans s’en rendre compte, il jeta un coup d’œil derrière lui pour surveiller le petit, savoir qu’il n’était pas en danger. On ne sait jamais. Puis il reposa son regard sur cette femme dont il était accro. Comme une drogue, comme une addiction un peu plus spécifique. Comme un vampire accro au sang humain, lui, il ne pouvait se passer du visage de Sunny. « J’ai terriblement envie de t’embrasser… »

Comme si le temps s’arrêtait, et que le souffle du vent ne s’écraser plus sur leur visage. Comme si les oiseaux voulaient chanter au rythme de leur cœur. Comme si le sable n’était plus chaud, mais venait envelopper leur pied tout doucement. Comme si les passants ne pouvaient plus les voir, comme invisible par ce masque d’amour qui régnait autour d’eux. Comme si le soleil voulait apparaitre pour nous caresser la peau, et mettre une ambiance plus que plaisante dans l’atmosphère. Comme si il n’y avait que ces deux jeunes gens, seuls au monde, face au monde, pour le monde, exprimant ce qu’ils ressentaient juste à la chaleur de leur corps. Ils étaient magnifiques, on aurait pu croire à un tableau, ou une peinture d’un professionnel, et tout était préparé pour que ce sentiment s’amplifie de jour en jour. Une tension presque palpable se jouait entre Samuel et Sunniva, mais ce n’était pas ce qui allait les déranger dans ce moment plus qu’intime. Il passait sa langue entre ses lèvres, et il la regardait droit dans les yeux, presque pour sonder ses pensées. Elle voulait le repousser, toujours, comme toujours. Et lui ne voulait pas qu’elle le fasse, c’était très étrange. Nos fronts se rencontrèrent, et Sam fermait les yeux lentement, respirant légèrement l’odeur que dégageait cette femme splendide. C’était comme si le destin nous réunissait à nouveau pour nous donner une seconde chance de recréer l’histoire de notre vie. Jusqu’à cette bombe. Une vraie bombe. Il ne s’y attendait pas. Il n’y croyait pas réellement aussi. Daeron était son fils. Il fit un pas en arrière, en fronçant les sourcils. La bulle qu’ils s’étaient créé éclata. Il releva la tête vers Sunny, choqué, et il la regarda, perplexe. Il ne voulait pas y croire. Un fils. « Tu peux répéter ? » Il tournait la tête vers le gamin qui jouait dans le sable, et comme si ça lui avait échappé juste avant, il fut frapper par l’évidence ; si le petit lui disait un truc, c’est parce que c’était lui-même, à son âge. Le même visage, dans les moindres détails. C’était très difficile à admettre. « Tu… est-ce que tu en es sûre ? » La question était complètement conne, mais il devait la poser. Il ne voulait pas que Sunniva s’échappe, alors il attrapa son poignet. Il n’était pas violent, mais c’était pour qu’elle évite de partir. Il voulait des explications, car elle venait de lui lâcher une chose qui allait sûrement changer sa vie.

Un choc qui était comme un coup de foudre sur la tête de Samuel. Il n’avait aucune idée de comment réagir mais son sang ne fit qu’un tour. Il regardait la jeune femme avec un regard complètement désespéré comme s’il lui demandait de l’aide, mais la seule réponse qu’il eut c’était un regard encore plus appuyé qui disait « Ce n’est pas à moi de prendre de décision. » Il lécha lentement sa lèvre inférieure, et il regardait la jeune femme, toujours de la même manière, mais il respirait lentement, doucement, pour éviter de paniquer. Il n’avait aucune idée de ce que c’était qu’être père, mais combien de fois avait-il confié à Callie qu’il avait l’âge d’élever un enfant, qu’il avait l’âge d’avoir la chair de sa chair, et qu’il était prêt à partager sa vie avec quelqu’un d’autre que lui-même. Il voulait être père, mais il ne s’attendait pas à ce que ça soit comme ça, si soudainement. « J’aurais tout assumé depuis le début, Sunny… » Il ne lui en voulait pas, même si sa raison voulait qu’il gueule. Pourtant, son cœur lui disait qu’il prenne son rôle de père au sérieux, et qu’il assume pleinement les responsabilités que ça comprenait. Il passait une main sur le visage de la jeune femme, et il passa une mèche derrière ses cheveux, pour la recoiffer légèrement. Son toucher était léger, tendre, presque amoureux, et il n’avait pas envie de la brusquer. Il n’osait pas dire qu’il voulait désormais être dans la vie de Daeron, car il avait peur que la jeune femme l’envoie balader avec force. Etait-ce une bonne idée ? Le petit garçon avait déjà sept ans, et il comprit que Sunniva lui avait menti sur l’âge du gamin. Simplement pour éviter que Samuel fasse le lien. Il passait sa langue entre ses lèvres, et il fermait les yeux. Bon. Il était temps d’aligner plus de quatre mots. « Arrête de penser à ma petite amie une seconde. De toute façon, il va falloir que je mette des choses au clair avec elle… Pense à nous deux… trois une seule seconde. Est-ce que… est-ce que tu serais d’accord que je fasse… parti de la vie de Daeron… ? » C’était difficile pour lui de prononcer cette phrase car Sunniva était avant tout la mère du petit, et elle aurait pu tout donner pour lui, donc que Samuel entre dans sa vie allait être compliqué car ce serait assumer une nouvelle chose. Il passa ses mains le long de ses bras, et il leva le regard vers le petit garçon. C’était indéniable, il avait vraiment le même visage que Sam.

Elle avait raison de douter, et c’était normal. Car actuellement, Samuel n’était pas libre, et c’était tout à fait normal d’avoir peur des conséquences. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, et de toute façon, Samuel allait assumer, quoi qu’il arrive. Elle avait du souffrir de la situation et Sam n’avait pas été présent pour elle, alors il vaut mieux tard que jamais. Il allait rattraper le temps perdu avec son fils, mais aussi avec Sunniva. C’était quelque chose de fort, et il posa ses lèvres très lentement sur le front de la jeune femme, sans répondre à ce qu’elle disait. Il ferma les yeux, en fronçant très légèrement les sourcils, et il fit durer ce baiser frontal encore un moment, jusqu’à Daeron vienne nous couper pour avouer qu’il avait tout entendu. Au moins, c’était ça de moins à faire. « Ton gamin est magnifique. Il a tout de son père. Tout aussi beau. » Il se mit à sourire légèrement, et il regarda Sunniva, avec le même visage, heureux. Et le petit garçon s’approcha de Samuel pour le menaçait du haut de ses sept ans. C’était adorable de le voir comme ça, protégeant sa mère, malgré ce jeune âge. Il leva les yeux au ciel, et lâchant les bras de la brune, il s’accroupit pour être à la hauteur de son fils. C’était difficile, et nouveau de penser ça. Que Daeron était son fils, mais maintenant, il en avait la conviction : il allait l’aimer, c’était sûr. Ce qui allait être plus difficile, c’était que Daeron accepte Samuel. « Ah, ça, c’est à ta maman de décider. » C’était certain. C’était à Sunniva de décider si elle voulait que Daeron est un père, voire même son père et sa mère ensemble. Si elle ne le voulait pas, Sammy comprendrait, et il partirait, car il ne voulait pas lui causer de tort, seulement, ce qu’il voulait, c’était allé lentement, prendre son temps pour réapprendre à connaitre Sunniva, mais aussi apprendre à connaitre ce garçon, ce gamin si adorable. « Tu ne veux pas la partager ? » Il sourit en regardant ce petit garçon qui voulait être le seul homme de la vie de sa maman. En plein complexe d’Œdipe, tu m’étonnes ! C’était l’âge pour ça. C’était adorable.

La situation était étrange, comme si ça avait été fait des milliers de fois avant. Un peu comme si une habitude qui venait d’apparaitre était établi depuis déjà bien longtemps. Daeron était fou de sa mère et c’était quelque chose de magnifique à voir. Il voulait tellement partir loin, juste tous les trois, mais ce n’était pas possible car sa vie était implanté dans la belle ville de Bowen. Il riait quand le petit garçon fit des remarques, mais prit un air faussement sérieux pour lui faire comprendre qu’il avait saisi le message « Ah mais c’est normal ! Je ne ferais pas de mal à ta maman ! » Et Samuel mit la main sur le cœur pour prouver ses dires. Ensuite, il se mit debout sans pour autant toucher la jeune femme, mais sans briser le regard si tendre qu’il avait pour elle. « On va y aller en douceur… Je te promets que je ne précipiterais pas les choses… » Et il embrassait une nouvelle fois le front de Sunniva, car il en avait envie. « Parle moi de lui. » Et il se mit à marcher, sans pour autant quitter Daeron des yeux. Ce gamin… Son gamin… C’est con, mais il en était heureux.