Le hasard fait bien les choses — Vickole#1

Tu es posé au magasin en train de faire tes courses, tu remplis petit à petit ton caddie avec tout un tas d'aliments dont tu auras besoin pour la semaine. Tu prends notamment des pâtes, du riz, du riz à risotto, de la purée ainsi que de la polenta puis tu te rends jusqu'au rayon frais où tu prends de la viande hachée, du fromage râpé français et quelques autres choses comme des desserts et du fromage, tu remplis ton caddie sans vraiment te rendre compte de ce que tu mets dedans quand soudain tu ouvres l'une des portes contenant des pizze à mettre au four, tu souris ravi d'en trouver quelques unes qui te plaisent et tu les mets elles aussi dans ton caddie. Ce confinement de même que ce virus te rend fou. Depuis le début tu tentes de vivre à peu près normalement sans perdre la tête mais en toute honnêteté tu as encore du mal à accepter de ne pas pouvoir sortir de chez toi sauf en cas d'urgence médicale ou pour faire des courses. C'est plutôt lassant tu trouves. Et là alors que tu prends d'autres aliments dans les frigos du magasin tu vois une certaine brune un peu plus loin qui est elle aussi en train de faire ses courses. Tu la reconnais tout de suite évidemment : Vicky.. Le premier amour de ta vie et le seul et unique amour de ta vie. Tu es contrarié et gêné parce que ça fait un long moment que tu ne l'as pas vue et un long moment aussi que tu veux te présenter à elle mais tu es trop honteux pour aller vers elle et présenter tes excuses pour ce long silence de plusieurs années au cours desquelles tu as sombré au plus haut point après ce qu'il est arrivé à Teresa. Du coup tu t'approches doucement tout la fixant de tes immenses yeux bleus. « Bonjour Vicky.. » Tu dis gêné. Mais tu ne pouvais pas juste la snober alors qu'elle t'avait certainement vu. Tu ne pouvais pas continuellement à te faire passer pour mort auprès de la femme que tu aimes encore. Non tout ça tu en es incapable, plus maintenant du moins. « Je suis désolé de ne plus avoir donné de nouvelles.... Je peux m'expliquer si tu veux de mes explications bien entendu. » Tu ajoutes mal à l'aise en baissant la tête sur ton bras, celui qui a reçu et maintes et maintes fois des coupures jusqu'à ce que tu commentes l'irréparable il y a bien deux ans maintenant...

Et finalement tes yeux bleus croisent le beau visage de la femme que tu aimes. Tu ne pensais pas la revoir. Pas dans ces circonstances. En plus tu n'as même pas eu le temps de te préparer psychologiquement au fait de la revoir. Depuis tout ce temps tu n'as fait que penser à elle. A elle puis à ta sœur aussi évidemment parce qu'après tout si tu as cessé de lui parler c'est à cause de la mort de Teresa qui t'a terrassé de l'intérieur. Ça t'a tué voilà tout. Perdre ta cadette c'était trop pour toi et maintenant que tu es là face à Vicky tu te dis qu'elle a dû, comme tout le monde, se poser beaucoup de questions. Bien évidemment que tu as vu qu'elle t'envoyait des textos sur ton iPhone, qu'elle te demandait si tu allais bien parce que comme tout le monde elle avait constaté ta disparition. Tu ne posais plus pour des shootings, tu ne te faisais plus voir, tu vivais en ermite, tu as même été enfermé dans un asile psy.... Que du bonheur, n'est-ce pas ? Mais tout ça la brune l'ignore et lui expliquer tout ça tu ne sais pas si tu es prêt. Lui expliquer que tu as sombré dans la drogue et que tu t'es longtemps scarifié jusqu'à commettre l'irréparable il y a deux ans en tentant un suicide qui t'a conduit à l'hôpital puis dans un asile psy. Rien de simple en soit. Mais comment expliquer tout ça à la personne qu'on aime et qu'on a lâchement abandonnée après qu'on ai eu des problèmes tout ça sans passer pour un fou furieux ? Voilà ce que tu te demandes au final. Alors tu tentes malgré tout une approche, tu aurais pu fuir et te barrer en courant et retourner te terrer dans ta maison comme tu le fais depuis bien trop longtemps. Mais non à la place de ça, au lieu d'agir en trouillard tu as porté ton courage à deux mains et tu l'as saluée en lui proposant de lui donner des explications "Ouais, ça serait la moindre des choses" Tu le fixes mal à l'aise par ce ton hargneux qu'elle prend avec toi, tu n'en attendais pas moins mais tu espérais juste qu'elle soit plus douce. "C'était trop dur de me répondre après m'avoir fait miroiter autant de choses ? Je comprends pas ce que tu m'as fait Cole, t'as pas idée de ce que j'ai vécu depuis que t'as arrêté de me répondre..." Tu secoues la tête tristement « Toi non plus tu n'as pas idée de ce que j'ai vécu quand j'ai arrêté de te répondre. Teresa est ... Partie... Elle nous a quitté en Septembre 2017. Elle a fait un coma éthylique et n'en est jamais sortie. Ça m'a foutu en l'air. » Tu expliques tristement en contenant tes larmes. « J'ai broyé du noir pendant longtemps en faisant des conneries que je regrette aujourd'hui... Mais je n'ai jamais cessé de t'aimer pour autant. » Tu ajoutes en la fixant les larmes aux yeux. « Ça a toujours été et ça sera toujours toi, tu comprends ça ? » Tu demandes en soupirant..

Tu tentes donc de t'expliquer avec elle sur ce qu'il s'est passé. Tu ne rentres pas dans les détails, tu lui parles simplement du décès de Teresa et tu la sens contrariée, genre vraiment. Elle relâche la porte du frigo et t'attrape la main, tu te laisses faire en gémissant tout en lui disant que tu n'as jamais cessé de l'aimer malgré ta période compliquée. Elle relâche alors ta main et se sert dans le frigo sous ton regard larmoyant. Elle revient ensuite vers toi "Je suis vraiment désolée pour Teresa" Tu penches la tête sur le côté sans mot dire tandis qu'elle vient te faire un câlin rapide "Du reste, je ne pense pas que ça soit l'endroit idéal pour en parler. Tu veux passer à la maison ? Je peux même mettre tes courses dans mon frigo" Tu lui souris ravi qu'elle te donne une chance de te rattraper « On peut faire ça oui. Ça serait sympa qu'on discute.. On a beaucoup de choses à se dire selon moi. » Tu commentes en la fixant. « J'ai beaucoup de regrets. Mais il faut que je termine de prendre mes courses.... Après on pourra aller se poser. » Tu commentes en la fixant. Tu attrapes ce dont tu as besoin à savoir des pizze congelées ainsi que quelques autres choses. Tu laisses également un peu d'espace à Vicky le temps qu'elle fasse ses courses elle aussi et tu vas tout simplement payer tes courses une fois que vous avez terminé tous les deux...

Tu termines donc tes courses après qu'elle t'ai gentiment proposé de continuer votre discussion chez elle. Pour le coup tu es bien content que ça se passe si bien au point que vous allez aller chez elle. Tu ne t'y attendais pas. Tu ne pensais vraiment pas que ça se passerait bien, toi qui imaginais plutôt qu'elle t'enverrait te faire foutre en te maudissant pour l'avoir délaissée... Bah pas du tout au final et c'est une très bonne nouvelle. Oui tu es plutôt rassuré pour le coup. Tu payes donc tes courses tout en l'attendant à l'entrée du magasin avec tes sacs en papier contenant tes courses "J'ai pas changé d'appart'" Tu souris tandis que tu la suis jusque chez elle, tu connais le chemin bien entendu et ça te rassure de savoir qu'elle est toujours là-bas mais tu te sens con aussi. Con parce que tu aurais pu aller la voir à tout moment mais tu ne l'as pas fait. Tu n'as pas porté tes couilles pour le coup et tu t'en veux énormément. Il faut bien le dire tu as merdé jusqu'au bout avec elle et ça te chagrine énormément parce qu'elle ne mérite pas de souffrir. Au contraire, elle mérite d'être heureuse. Tu aimerais juste pouvoir dire être celui qui réussira à la rendre heureuse et à l'épanouir. Mais malheureusement avec tout ce qu'il s'est passé tu crains de ne pas le mériter. C'est triste à dire mais tu as ce sentiment d'avoir été beaucoup trop con et tu as peur que ça soit irrattrapable. Bien sûr rattrapable ça l'est seulement tu ne t'en rends pas compte pour le moment, tu es simplement envahi par la tristesse et la culpabilité quant à tes conneries et les aléas de la vie qui ont fait que vous vous êtes perdus de vue. Vous arrivez finalement à son immeuble et tu la laisses ouvrir la porte "Voilà, on y est..." Tu acquiesces en lui offrant un sourire, tu la vois galérer un instant avec ses clés et tu es tenté de lui proposer ton aide mais finalement elle réussit à ouvrir la porte. Vous allez ensuite jusqu'à son appartement et tu la laisses ranger ses courses en premier lieu tout en scrutant l'appartement qui n'a pas tellement changé depuis la dernière fois que tu es venu ici. « Tout est toujours identique à la dernière fois. » Tu fais remarquer avec un sourire. « Comme toi. Tu es toujours aussi belle. » Tu commentes tendrement. "Il y a encore de la place, tiens..." Tu acquiesces en t'approchant pour ranger tes courses et par chance tout y rentre dans son frigo ce qui est une très bonne nouvelle. Tu te tournes alors vers elle en haussant des épaules. Il es temps de porter tes couilles. « Sache que je suis désolé pour tout le mal que tu as pu ressentir... Ce n'est pas ce que je voulais. Mais après ce qu'il s'est passé avec ma sœur j'ai fait un voyage en Enfer et crois-moi c'est mieux pour toi de ne pas avoir été présente à ce moment-là. Tu ne m'aurais pas reconnu comme l'homme que je pouvais être... » Tu confies à la belle tristement...