| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Rosalie - don't look at what hurts you | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Rosalie - don't look at what hurts you Ven 8 Mai 2020 - 15:06 | |
| Samedi 16h. Le sable brûlant me chauffe le dos à travers la serviette de plage. Les beaux jours sont tellement agréables. J'suis allongé. J'suis bien. Mon maillot de bain encore trempé de la dernière baignade colle à ma peau fraîche qui se réchauffe tranquillement. Mon bras passe sur mes yeux pour me protéger de la luminosité du soleil. J'pourrais presque m'endormir. D'autant plus qu'une main féminine et douce caresse mon torse, délicatement. J'suis au paradis bordel. La jeune femme à mes côtés s'appelle Selly. Je l'ai rencontré il y a quelques jours en soirée. On a tout de suite accroché. Elle est à Bowen pour une petite semaine, on s'est vite mis d'accord pour passer du bon temps ensemble. Une petite parenthèse dans sa vie et dans la mienne. Ca fait du bien aussi un peu de douceur mêlée à la passion. La jeune femme est sublime, sa peau satinée rayonne au soleil. J'me redresse sur les coudes pour la regarder. On discute, on parle de tout et de rien. Nos regards se croisent, puis bientôt nos deux visages se rapprochent et on s'échange un baisé. Langoureux, passionné. Sans déconner, cette fille je pourrais la dévorer infiniment. Nos lèvres se quittent et on se sourit. J'me croirais sur un petit bout de paradis. Mes cheveux mouillés par l'eau salée tombe sur mon visage. D'un geste assuré, je les remets en place avant de plonger à nouveau mon regard dans celui de Selly. Rien ne pourrait venir troubler la paix qui règne autour de moi à cet instant. J'pense à rien. Ou seulement à la jeune femme à mes côtés. |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Ven 8 Mai 2020 - 17:31 | |
| Samedi, 16h30. Le regard tourné vers la fenêtre de l'appartement, Rosalie songeait à faire un tour dehors. Il faut dire qu'elle avait eu la tête dans le guidon toute cette fin de semaine, à se mettre un coup de pied au derrière pour continuer ses esquisses. Si son employeur lui faisait confiance, elle ne souhaitait pas risquer de se compromettre. Quoi de pire qu'envoyer une mauvaise image de soi auprès de ses recruteurs ? Elle n'allait pas se griller alors qu'elle venait à peine de débarquer. Elle posa le crayon sur la table de travail et décida d'aller se changer. Elle prit son maillot de bain et enfila une robe fleurie pour aller se balader près de la plage. Elle avait également pris son sac seau pour y mettre toutes ses affaires personnelles et ranger ses claquettes dorées au moment venu.Marche à pied sous ce soleil radieux, elle avait tout son temps pour flâner et en profiter comme il se doit. Arrivant sur la plage, elle fût tout de suite surprise et ravie de sentir le vent balayer ses cheveux. Juste une petite bise pour lui donner l'air dont elle avait besoin. Elle avait les lunettes de soleil sur les yeux, elle s'approcha de son snack préféré pour commander un milshake. C'était la combinaison parfaite pour passer un agréable moment sur la plage, à ne plus penser à rien et laisser court à son imagination.
Elle rangea ses claquettes dans son sac à dos et déambula sur la plage tranquillement. Elle observait tout ce monde qui profitait au soleil pour bronzer, faire des jeux de raquette ou tout simplement se baigner. Elle avait pris sa serviette de plage pour s'installer également. Après une dizaine de minutes, elle choisit son carré de plage. Elle se déshabilla, reposant ses lunettes de soleil et son milshake. Son bikini était rouge vif avec un deux pièces tout à fait banal. Elle laissa ses cheveux retomber le long de son dos et comptait remettre ses lunettes lorsqu'elle vit le couple à côté d'elle. La femme était d'une beauté sans nom. Plastique parfaite, bikini d'un bleu nuit explosif et une chevelure de lionne. Rosalie l'observait, la contemplant presque pour sa beauté. Par curiosité, elle regarda l'homme qui se trouvait à côté d'elle. Il avait l'air tout aussi beau, il passait une main dans ses cheveux. Rosalie prit son milshake pour en boire une gorgée quand elle crût avaler de travers. Posant à nouveau son regard sur ce torse, ces cheveux... Elle ne pût que le reconnaître. Lui. Ariel. Cet ex qui lui avait brisé le coeur, cet ex qu'elle avait revu, cet ex de qui elle n'aurait jamais pensé souffrir encore. Il était là, portant son attention sur cette garce, enfin cette jeune femme qui était allongée à ses côtés. Flashback de cet air si insouciant, ce même air quand il s'était envoyé en l'air dans les cartons. Cet air pour lequel elle aurait pu tomber il y a longtemps, ce regard pour lequel elle pourrait... succomber. Non, really? Elle se concentra de nouveau sur ce milshake, bût une autre gorgée mais son regard revint subitement sur eux deux. La jeune femme sembla le remarquer. Et mince, niveau discrétion, c'était zéro. |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Ven 8 Mai 2020 - 17:52 | |
| A Bowen, depuis que je suis revenu, je mène une existence plutôt paisible et heureuse. J'suis bien entouré, j'ai une bonne bande copains, quelques personnes très chères à mes yeux, et puis j'me sens libre. Libre de faire ce que je veux. Libre de vivre. Alors quand mon chemin croise celui de Selly en boite, j'hésite même pas. Elle et moi, on va vivre une putain d'instant, une semaine en apesanteur, sans se soucier des autres, sans se soucier des regards et quand elle partira, elle ne sera qu'un souvenir suave et chaud. Le rêve.
Sur la plage, nos regards se croisent, nos doigts se lient, la tension sexuelle entre nous est palpable. C'est une sorte de coup de foudre charnelle. Je ne vois qu'à travers ses yeux. J'suis pas amoureux. J'suis juste hypnotisé. Elle me fait tout oublier. En fait, ce qui me plait dans cette relation éphémère c'est justement qu'elle le soit. Éphémère. Elle ne va pas durer et ça me conforte dans l'idée que je suis incapable de me projeter sur le long terme. J'vis comme ça, au jour le jour. Alors qu'on discute, tous les deux assis sur nos serviettes, nos corps proches l'un de l'autre, Selly accroche le regard d'une jeune femme. Elle m'en parle automatiquement. Après tout, on est plutôt incognito. Elle me désigne du menton la direction de la personne qui nous regarde. J'pose alors mon regard sur Rosalie. Mon cœur manque une pulsation quand je la vois et il en manque une deuxième lorsque je remarque que la jeune femme est en maillot de bain. Pincez moi, je rêve! Deux créatures divines sous mes yeux. Nan mais quel goujat ! A chaque fois que mes yeux se posent sur Rosalie, mon cœur s'emballe. C'est terrible ça quand même ! A cet instant, j'me sens un traître d'être sur la plage avec une magnifique inconnue, à couler des jours heureux sous les yeux de Rosalie. Nos regards s'entrecroisent à un instant. C'est furtif. Mais elle sait que je suis là et je sais qu'elle est là. Automatiquement, la tension monte d'un cran. Selly me demande si j'la connais. Je hausse les épaules et détourne le regard. Je ne vais pas aller m'excuser maintenant. Et puis, j'ai bien envie de provoquer Rosalie. C'est ce que je sais faire de mieux. J'veux juste faire naître en elle de la jalousie. Juste pour qu'elle se rende compte à quel point elle m'aime encore. A quel point elle serait prête à tout me pardonner, juste pour me retrouver. Bon, en vrai, j'crois que c'est surtout moi qui aimerait la retrouver. Mais j'suis trop fier pour me l'avouer. Alors que j'ai détourné mon attention vers Selly, je m'approche un peu plus d'elle et glisse ma main dans sa belle chevelure pour mieux attirer sa bouche contre la mienne. C'est tellement électrique entre nous que Selly s'adonne avec beaucoup de passion à me rendre ce baiser. Sa main se pose sur mon torse, tandis que mon autre main entoure sa taille fine. En vrai, j'suis vraiment un mauvais garçon, j'embrasse fougueusement une nana qui pense que j'suis sincère alors que c'est pour rendre jalouse une nana qui pense que mon baiser avec l'autre nana est sincère. Bordel. Vous y comprenez quelque chose à mon putain de comportement ? |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Ven 8 Mai 2020 - 22:22 | |
| Trois mois. Cela faisait pile trois mois que la rousse avait posé ses valises à Bowen. Espoir de commencer un nouveau chapitre de sa vie, à la veille de ses 30 ans. Barre fatidique pour bon nombre de femmes de son âge, à se demander si le quota serait rempli : un job, un mari, un baby, un toit. Elle était loin de remplir toutes les cases, Rosalie. A vrai dire, elle s'en fichait même un peu. Ce qui comptait surtout pour elle, c'était de se sentir pleinement libre, heureuse d'exprimer sa créativité et rencontrer de nouvelles personnes. Et aujourd'hui, elle avait encore fait chou blanc. Sur tous les habitants de Bowen, sur ce continent à l'autre bout du globe, elle ne rencontrait que lui. Que ce mec qu'elle avait cherché à ne pas retrouver, celui pour lequel elle avait résisté tant de fois à rappeler, à demander des nouvelles. Voilà qu'il se présentait à elle par le plus grand des hasard. D'abord au Starbucks, maintenant il fricotait à la plage. Elle ne pouvait pas penser à autre chose que du hasard, elle serait passée de toute évidence pour une parano. Il n'empêche que le destin s'amusait à la faire tourner en bourrique, à perdre son chemin pour retrouver celui du passé si douloureux, si intense aussi.
A sa grande surprise, la femme ne décida pas seulement de la dévisager. Elle se tourna vers Ariel la pointant directement du doigt pour la faire grincer des dents. Mince, maintenant elle était définitivement carbonisée. Elle aurait voulu se cacher dans un trou, Rosalie. Elle était prise la main dans le sac à les observer, à faire croire aussi qu'elle les enviait. Au fond d'elle, elle avait juste envie de crier, d'exploser. Parce qu'elle réalisait comme cela lui faisait mal au coeur, parce qu'elle comprenait qu'à ce jeu il serait toujours le meilleur. Alors qu'elle comptait détourner les yeux, ne plus jamais y penser voilà qu'il soutient son regard. Elle pensait qu'il ne ferait même pas attention à elle mais il la fixe. Un air de défi émane de ses iris, Rosalie reconnaît là son appétit insatiable d'impétuosité, de revanche. Elle le savait imprévisible, elle le sentait toujours aussi arrogant. Les prémisses du Starbucks avaient bien annoncé ce qu'elle craignait : son esprit volage ne s'était pas volatilisé comme par magie. Non, il était bien là et la jeune plante à côté de lui le démontrait clairement. Elle allait ouvrir la bouche mais voilà qu'il fuit lui même son regard à présent. Il s'occupe de la jeune femme. Ses mains venant se perdre dans ses cheveux, voilà qu'ils recommencent à jouer les amants caliente sur la plage. Si on alerte pas les secours, ce recoin sera interdit aux moins de 18 ans. La mâchoire serrée, elle ne peut qu'assister à ce spectacle. Il pose sa main sur sa taille, comme pour la faire sienne tout aussi rapidement qu'elle prend possession de son torse. Rosalie en a mal au crâne, elle se sent stupide et si bête d'avoir cru provoqué le déclic tant attendu chez Ariel. Quand elle en avait parlé avec Charlie, cette dernière avait évoqué la maladresse. Bien qu'elle ne l'avait que peu considéré, Rosalie s'était finalement dit que peut être elle avait raison. Peut être l'avait t-elle jugé trop hâtivement, sur ses antécédents. Mais non, aujourd'hui tout était clair. Il s'envoyait en l'air, il était tout bonnement incapable de se contrôler.
Et Rosalie non plus. Furibonde, elle finit par se lever de sa serviette. Elle n'avait pas envie de voir une scène de porno alors qu'elle comptait bronzer tranquillement sur la plage. Les poings fermés, elle se rapprocha d'eux. La jeune femme semblait d'ores et déjà soupirer de plaisir mais tant pis, Rosalie allait mettre fin à son délice. Le milshake dans une de ses mains pour se donner du courage, elle les alerta. Elle utilisa un ton assez ferme et fort, limitant au maximum les regards avec Ariel. _ Ecoutez là. Prenez vous une chambre pour coucher tranquillement! Ici c'est la plage, pas un lieu pour exhibitionnistes!. Les voisins de serviette la regardèrent interloqués, sans que Rosalie puisse comprendre si ils la soutenaient ou la trouvaient au contraire rabat joie. Tant pis, elle avait osé dire qu'elle en avait marre. Le prétexte du baisodrome était parfait pour ne pas dire autre chose.
Et puis mince quoi. Il avait pertinemment cherché à attirer son attention, il en était persuadé. Mettre autant de coeur à l'ouvrage la dégoûtait. Elle se disait que si il était sincère... Elle avait bien de la chance. Car à voir le baiser et les caresses qu'il lui donnait, c'était quelque chose qu'elle avait que trop connu, quelque chose dont elle pourrait encore avoir besoin. Si elle était sa copine après tout ? Si elle s'était trompée ? Elle se devait pourtant de l'avertir. Pour ne pas qu'elle finisse comme elle, pour ne pas la laisser le coeur brisé. Elle reprit, fixant la jeune femme sur un ton plus posé.
_ En tout cas, je serais toi, je le surveillerai. . Puis, elle lança un regard noir à Ariel pour lui montrer qu'elle parlait bien de lui. Et elle ajouta. _ C'est pas le mec d'une seule femme, vois tu? .
Autant ruiner ses espoirs de couple heureux avec elle, autant le détruire comme il avait démoli sa vision de l'amour. Il n'y aurait pas de gagnant dans cette histoire, surtout pas lui. C'était sûrement puérile de venir ici lui cracher encore à la figure. Elle aurait pu s'en foutre et changer de place. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot, Rosalie. Si elle devait encore arrêter de le voir pendant cinq ans, autant que ce soit avec le souvenir de la femme forte et revancharde qu'elle était devenue.
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| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Sam 9 Mai 2020 - 12:59 | |
| "Vis ta vie comme si tu devais mourir demain." Ouais ouais, moi j'suis un gros guedin, je cite du Gandhi et tout. J'suis un putain de cérébral en vrai. N'empêche que, ce petit bonhomme en toge orage, et bien il avait raison. Et c'est exactement de la manière dont je vivais. Je ne me posais pas de questions, je n'avais pas d'engagement, je n'avais pas de problèmes d'argent, je vivais, comme si tout pouvait s'arrêter demain. A quoi bon passer une vie à construire quelque chose si tout peut s’effondrer à chaque instant. Moins tu construis de choses et moins tu peux être déçu si tout s'arrête. C'est MATHÉMATIQUES les gars ! Bon du coup, pas sûr que j'avais saisi toute l'essence de la citation de Gandhi, mais j'aimais bien ce mood de vie. Ca me permettait d'argumenter et d'expliquer mes choix parfois douteux. A quoi ça me servait de vivre cette semaine de passion charnelle avec cette inconnue? Qu'est ce que ça m'apportait ? Pas grand chose, hormis du bon temps et quelques bonnes parties de jambes en l'air. Est-ce que ça ne suffisait pas à vivre tranquillement ? Est-ce que qu'il fallait toujours plus ? Non. J'étais bien. Bien dans mes baskets et dans mon caleçon.
Jusqu'à ce que mon regard croise celui de Rosalie. Elle était là. Après tout, la plage était à tout le monde, mais peut-être me suivait-elle, en mode espion. J'en doutais. Elle avait juste pas de chance de tomber sur moi sans cesse. Et je dois dire qu'elle venait fortement troubler ma quiétude. J'en revenais à douter de mon mode de vie. Je n'étais plus si sûr d'avoir envie de vivre comme si chaque jour était le dernier, (Putain mais en fait, c'est Corneille ça! Il a clairement plagier Gandhi!) peut-être avais-je envie de vivre chaque jour avec Rosalie? J'en savais plus rien. Tout ce que je pouvais affirmer c'est que la jeune femme mettait un joyeux bordel dans mon esprit et que les principes que je défendais habituellement étaient en train de s'émietter à son contact. Bordel, elle me troublait. Et la seule chose que j'avais jugé bonne de faire, c'est de tenter de la rendre jalouse, de jouer encore un peu plus avec son cœur et de tester sa limite. Une manière pour moi de m'affirmer un peu plus, d'assurer mon statut de connard. Comme si c'était nécessaire. Après la confrontation au starbucks, on se retrouvait là, et j'étais en position de force. C'est du moins ce dont j'étais convaincu. J'avais alors décidé d'échanger un baiser fougueux avec la jeune femme, juste devant le nez de Rosalie. Juste pour la piquer au vif et qu'elle se rende compte qu'elle veut simplement être à la place de Selly. Alors que nos langues de mêlaient et que nos corps se rapprochaient un peu plus, une voix féminine nous interpella. Putain elle avait osé ! Elle avait une sacrée paire de balls la Rosalie ! Elle avait changé. Nos bouches se quittèrent et on regardait la jeune femme nous sommer d'aller prendre une chambre d'hotel. J'la regardais à la fois amusé, admiratif et en même temps un peu saoulé. "hé ho, Rosalie, détends toi, on fait rien d'mal!" Autant tout de suite jouer carte sur table avec Selly. Oui je connaissais cette nana. Selly me regarda en fronçant des sourcils puis écouta les mots de Rosalie. OH WAIT ! Mais quelle petite garce! Toujours assis, je laissais tomber ma tête avec le sourire aux lèvres. Elle avait fait fort. Selly me regarda d'un air d'incompréhension. J'avais pas grand chose à lui expliquer. "J'crois que vous avez des trucs à régler tous les deux, Ariel, appelle moi, j'rentre à l'hotel." Selly n'était pas venue en vacances pour subir des histoires de cœur d'inconnus. Selly avait donc prit ses affaires et tourné les talons. Je soupirais et me levais pour affronter Rosalie. J'crois que là, c'est la colère qui parle. J'ai jusqu'à présent réussi à contrôler mes émotions, mais je n'y parviens plus. "Putain mais t'es sérieuse toi? C'est quoi ton but? Et puis qu'est ce que ça peut te faire que j'm'envoie un l'air avec elle? T'es jalouse?" Mes yeux sont noirs. J'suis perdu. J'sais plus quelle émotion doit être la dominante. Est ce que je dois être heureux de voir que Rosalie a réagit, n'était-ce pas mon but? Mais pourquoi alors cela m'énerve-t-il de voir Selly quitter la plage. Pourquoi rien n'est clair ? Je suis perdu et les beaux yeux de Rosalie face à moi ne m'aide pas à y voir clair. Je voudrais éclaircir tout ça, qu'on parle sérieusement. Mais là, une fois de plus, de part mon comportement, celui de Rosalie, mon envie de la rendre jalouse, ses remarques, on est encore parti pour une conversation stérile. Mais cette fois-ci, petit bonus supplémentaire, Rosalie est en maillot de bain et j'peux m'apercevoir, que son corps est toujours aussi magnifique. Les pensées s'entrechoquent dans mon esprit, j'suis en colère, admiratif, heureux aussi d'la retrouver, déçu, un peu troublé.. Mais bordel, c'est quoi mon problème ?! S'te plait Gandhi, aide moi ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Sam 9 Mai 2020 - 19:11 | |
| Avait t-elle vraiment choisi la difficulté ? Sur le coup, la jeune rousse avait simplement écouté son instinct. Conseil qu'elle appliquait à la lettre depuis qu'elle avait visionné cette vidéo Youtube sur le bien être et le fait de s'affirmer. Elle n'avait pas compris l'ensemble du message véhiculé par le fameux mec mais elle avait retenu certaines bribes dont la plus évidente à ses yeux "foncer". Elle avait trop pâti, Rosalie. De son absence de mordant, de son inaction. Par sa faute, elle avait laissé passé des opportunités professionnelles, par sa timidité elle n'avait pas vraiment osé aller vers les autres. Elle s'était endurcie, Rosalie. Comme pour se forger une carapace tout autour de son coeur, pour renforcer cet égo injustement bafoué. Elle croyait à ce renouveau, elle voulait devenir plus piquante, plus imposante. Alors, aujourd'hui elle n'avait pas hésité une seule seconde avant de partir à l'assaut de ce couple qui en montrait beaucoup trop. Observer Ariel poser ses mains sur cette pimbêche ne la rendait pas joyeuse non plus. Non, elle en était tout bonnement offusquée. Pourtant, elle aurait pu tourner le dos, ignorer leurs gémissements, oublier que c'était lui en train de fricoter avec une autre. Elle aurait pu balayer ce karma qui la mettait constamment sur sa route. Elle ne l'avait pas fait. Tout simplement pour réparer son amour propre, pour lui montrer qu'il ne serait pas si irrespectueux devant elle. Pas encore, pas cette fois. Elle se fichait de perturber la quiété des autres riverains, seule sa contrariété l'importait. C'était purement égoïste mais elle sentait au plus profond d'elle qu'elle ne pouvait pas laisser ça. Qu'elle ne comptait pas se faire piétiner une seconde fois.
Soudain, le doute s'installa. Et si elle était sa petite amie, genre really? Si elle était la témoin malchanceuse de leur rapprochement? Quand elle s'imaginait, elle pensait à ses mains fortes, ce corps viril qui s'était tant occupé d'elle autrefois. Craquement non plus à son estime personnelle mais aussi à cet attachement d'antan, à cet homme qu'elle trouvait toujours terriblement beau. Il se releva, minimisant ses actions sous son nez. Rosalie prit une nouvelle gorgée de son milshake en levant les yeux au ciel. Certes, il était loin de torturer la jeune femme à ses côtés mais quand même! Produire un tel spectacle face à son ex était des plus humiliants. Elle en aurait encore une belle à raconter sur whatsapp à sa convo copines ce soir. Il y aurait forcément les pour et les contre mais honnêtement, Rosalie était surtout dégoûtée de voir à quel point cela l'écoeurait. Une analyse que ne manquerait pas de faire sa meilleure amie pour appuyer là où ça faisait mal. Elle lui dirait sûrement un truc du style. "mais ma vieille, figure toi que si tu as envie de lui exploser la tronche, c'est parce qu'il s'intéresse à une autre et que toi... bah il est toujours là dans ta tête!". Ouais mais en faite non. Rosalie ne baisserait pas la garde, elle ne laisserait pas la boîte de Pandore s'ouvrir. Ne pas dévoiler ce que son coeur savait déjà. Il lui hurlait de sauter sur lui, de perdre ses mains dans ses cheveux mouillés. Les yeux qui se perdaient, elle finit par baisser la tête quand la fameuse Naïade prit ses affaires et conseilla à Ariel de la rejoindre plus tard à l'hôtel. Pour s'envoyer en l'air, pour continuer leurs ébats. Rosalie avait envie de la castagner, de la supplier. Mince quoi, qu'avait t-elle de plus qu'elle ? Comment pouvait t-elle prétendre répondre aux désirs d'Ariel l'insaisissable ? Elle était au mieux douée, au pire trop ambitieuse. Rosalie ignora le regard dédaigneux que la jeune femme lui lança. Rosalie fût surprise de se sentir désolé pour la fameuse mannequin avant de se rétracter. Et puis non, elle n'allait pas non plus s'en faire pour la terre entière. C'est elle qui saignait, elle dans lequel le couteau continuait à s'enfoncer. Elle devait rendre à l'auteur de ces méfaits tous ces tourments qu'il provoquait. Il faisait trop de vagues pour qu'elle les laisse s'accumuler. Autant lui envoyer une bonne marée dans la figure.
Il se leva, contrecarrant une nouvelle fois les plans de Rosalie. Non seulement ses tablettes de chocolat était juste sous ses yeux mais en plus, il semblait fâché. Lui qui avait l'air si indifférent lors de leur première entrevue au Starbucks, voilà qu'il montrait maintenant les crocs. Il retournait la situation, la plongeant face au faits, face à son esclandre. Sur le coup, Rosalie sentit la sueur parcourir son front de manière accélérée. Elle se sentait stupide, perdant tous ses moyens subitement. Les yeux noirs qui la fixent, c'était quelque chose qu'elle n'avait pas vu venir. Comme un surfeur débutant qui rate son entrée en la matière. Rosalie elle buvait la tasse. Tout ce qu'il disait était foutrement vrai. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire après tout ? Qu'était t-elle pour lui demander des comptes ? Sa mère, sa soeur... Non juste son ex pour qui il avait de toute évidence fautée. Elle n'était tout bonnement pas aussi crédible qu'elle le pensait.
Elle maintint son regard non sans dissimuler la gêne qui occupe peu à peu ses membres, son esprit. Elle répondit rapidement, son ton devenant légèrement saccadé. _ Oui je suis sérieuse! C'est... c'est mon devoir de la prévenir quand même! Ah bah non tu couches bien avec qui tu veux ? Moi jalouse ? Mais tu rêves! Tu.... Elle s'enfonçait la demoiselle, plus profond que le parasol de la famille de devant. Elle avait pratiquement fini le milshake, défoulant sa frustration sur le pauvre emballage plastique qui n'avait rien demandé. Elle déglutit. Elle tentait de lire, de deviner ce qu'il pensait mais c'était de toute évidence impossible. C'était elle qui se donnait en spectacle à présent. Impossible de faire machine arrière, même des passants semblaient intrigués par leurs échanges. Elle reprit. _ Tu... tu n'as pas à faire ça devant moi c'est tout! T'es un grand, emmène là partout mais pas sous mes yeux! La colère qui tirait dans les aigus, voilà qu'elle amenait aucune justification valable. Voix qui la trahit, murmure qu'elle laisse échapper. _ Ne me refais pas ça...Ariel.. Elle plaque les mains sur sa bouche, consciente d'avoir été plus loin que sa pensée, d'avoir dit des mots de trop.
Et pourtant, face à lui elle ne peut que continuer dans sa douleur, dans cette violence. Et elle reprend de plus belle, ton plus ferme et calme mais qui dépeint sa rancoeur et tout ce qu'elle voudrait lui jeter à la figure. Pas son milshake quand même, il était presque fini mais il était à la vanille. Il serait mieux dans son estomac que sur le maillot de bain du jeune homme. _ Vas y si tu veux la rattraper! Vas y, courre après elle vu qu'apparemment ça ne te sert à rien ce que je te dis! Vas y si tu la veux elle.... Elle aurait tant d'autres cartes à jouer, tant de choses qu'elle pourrait avancer. Mais rivaliser avec cette femme aux courbes harmonieuses et lutter contre le regard plein d'envie d'Ariel... Elle sait qu'elle ne pourra pas. Rosalie, elle a que sa voix et des remords à lui asséner comme des lames de rasoir. Pas une échappée belle charnelle. |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Jeu 21 Mai 2020 - 10:46 | |
| Nos retrouvailles avaient été plus que tumultueuses. En même temps, celui qui aurait pensé que cela se passe bien, aurait été fou. Trop de rancœur, trop de douleur, notre histoire était enveloppée dans un tissu de trahison. Il était impossible d'envisager que le temps puisse effacer ce genre de blessure. Le cœur de Rosalie avait implosé ce 23 juillet et je n'avais jamais rien fait pour réparer mes erreurs. Même pas un message, même pas un mot d'excuses, rien. Les explications n'avaient jamais été formulé. Nous avions effacer cette histoire de nos vies. Comme si notre couple n'avait jamais existé. Et aucun pansement, aucun remède n'avait pu adoucir la douleur. J'avais tourné la page, en imaginant que plus jamais mon chemin ne recroiserait celui de Rosalie. Et pourtant, le destin en avait décidé autrement. Et la seule chose intelligente que j'avais trouvé à faire avait été de me comporter comme un con. Un gros con même. J'avais tout simplement voulu appuyer sur la blessure de Rosalie, lui montrer que je n'avais pas changé et quelque part lui donner raison: je ne valais pas la peine qu'elle se batte pour moi. Je ne savais que détruire, faire voler en éclat le bonheur et l'amour. Comme si, j'avais été programmé pour ça et que mes seules réactions possibles étaient la trahison et la lâcheté. En y repensant, je ne sais même pas pourquoi j'avais succombé à cette inconnue ce jour là, pourquoi j'avais basculé dans l'infidélité, je n'avais aucune raison légitime. J'avais simplement eu le besoin ineffable de détruire. Détruire pour exister, quelle connerie.
L'épisode du starbucks passé, j'avais remis Rosalie dans un coin de ma tête. Non pas que je n'y pensais plus, au contraire, la revoir avait ravivé chez moi un intérêt pour ses beaux yeux (même si j'étais bien trop fier pour me l'avouer), mais j'avais tout simplement réussi à passer à autre chose. Et il faut dire que l'arrivée de Selly à Bowen avait largement contribué à l'aération de mon esprit. J'aimais me sentir libre, j'aimais pouvoir draguer qui bon me semble, coucher avec qui je voulais, sans avoir la moindre responsabilité ou le moindre engagement. C'est de cette manière que j'envisageais ma vie. Mais s'il y a bien une personne pour qui je pourrais mettre ces principes de côté, elle se tenait face à moi à cet instant. Mais nan bande d'abrutis, c'est pas Selly, j'la connais à peine. Je parle de Rosalie. La jeune femme était sur la même page que nous – bordel, elle me suit ou quoi? - et elle nous avait alpagué lorsqu'on échangeait un baisé. Bon, je confesse, le baiser passionnel que je donnais à Selly à cet instant avait pour unique but de rendre jalouse Rosalie. Je sais, j'ai un problème mais je n'avais pas pu m'empêcher. Et finalement, Rosalie n'avait pas résister à la pression de ce baiser et était intervenu pour nous interrompre. Selly avait bien compris qu'elle se trouvait au cœur d'une histoire dramatique et avait tourné les talons. La colère s'était emparé de mon esprit. Elle m'avait saoulé Rosalie. Contradiction quand tu nous tiens .. j'avais récolté exactement ce que j'avais semé, et je n'étais pas satisfait. J'avais volontairement chercher la jalousie de Rosalie, elle était venue à moi, elle se trouvait en face de moi, je pouvais presque sentir son parfum sucré, et je trouvais le moyen de m'énerver. Et vous savez pourquoi ? Parce qu'il était inenvisageable de laisser paraître que j'étais content qu'elle soit là. Nan mais les deux là, franchement, arrêtez votre fanfare là, emballez vous et on en parle plus !
On se faisait face, elle en maillot de bain, ses hanches délicieuse, sa poitrine cachée par ce fichu tissu bleu foncé, ses cheveux au vent, et moi ignorant l'effet que je pouvais faire sur Rosalie. J'avais simplement l'impression qu'elle voulait me gâcher la vie. Mais sa réaction cachait de la jalousie, j'en étais certain. Et au fond, ça me faisait vibrer de savoir que la jeune femme pouvait encore flancher à ma vue. Tout dans ma tête se chamboulait, j'étais à la fois en colère parce que Selly était partie, en colère de voir Rosalie s'immiscer dans ma vie et en même temps mon esprit me hurlait de recoller les morceaux avec Rosalie parce que j'étais bien en sa présence. Mais c'était l'énervement qui avait pris le pas sur le reste et je m'étais fâché contre elle. J'écoutais alors sa réponse, elle était confuse, elle semblait tellement blessée par ce qui était arrivé des années auparavant. Je réalisais alors à quel point je lui avais fait mal. Elle avait d'abord essayer de réfuter mes accusations, elle se refusait à être jalouse et puis, elle s'emportait et me reprochait de l'avoir embrasser devant elle. Et elle finit son petit monologue en me sommant de ne plus lui refaire ça. Ses mots avaient du poids, ils étaient lourds de sens. De la voir ainsi, d'entendre une sorte de détresse dans sa voix me fendit le cœur. Je restais silencieux un instant, la regardant qui semblait regretter d'avoir penser tout haut. Je réalisais alors que j'avais encore un immense impacte sur elle. J'avais voulu jouer à la rendre jalouse mais pour la jeune femme, ce n'était pas du tout un jeu. J'avais encore une fois, été un pur idiot qui se contente de ne penser qu'à lui. Comment avais-je pu occulter de cette manière le mal que j'avais fais à une femme que j'aimais ? Je me sentais soudain terriblement ridicule. Je plongeais mon regard dans celui de la jeune femme. Encore une fois, j'allais devoir faire un choix : garder la fierté dont je m'étais équipé depuis le début, ou lâcher prise, et m'adoucir, m'excuser et tenter de la comprendre. J'avais comme un démon sur une épaule et un ange sur l'autre. D'un côté elle n'était pas légitime à m'avoir fait foirer mon coup, et de l'autre, je l'avais détruite et donc elle déversait sa rancœur sur moi. Je soupirais, perdu dans les limbes tourmentées de mon esprit. Je souriais tristement à Rosalie. « Il y a tellement de rancœur en toi. Tu vis dans le passé Rosalie. Je... je suis désolé pour le mal que je t'ai fais. » Wahou, j'avais lâché les premières excuses de toute l'histoire de ma vie ! C'était un pas incroyable. Cela dit, ma mère disait toujours : tout ce qui est dis avant le mais, ne compte pas. Je repris donc. « Mais, tu ne peux pas interférer comme ça, dans mon présent. J'ai le droit de voir une autre fille, on a plus aucun engagement. J'ai le droit d'embrasser qui je veux. Même si je maintiens toujours que tu es intervenue uniquement parce que tu aurais voulu que cette nana, ce soit toi ! » Dans le genre insistant, on ne fait pas mieux. Mais peut-être qu'au fond de moi, je voulais qu'elle me réponde oui et que je puisse posséder à nouveau ses lèvres. Aaah mais bordel, quel foutoir dans cet esprit. Je m'y perds, tout est confus. J'sais même plus ce que je veux, quelle émotion doit prendre le pas, je passe de la colère aux excuses, des excuses aux reproches, j'la désire tellement.
Et là, sans vraiment savoir pourquoi, dans ma tête, il était hors de question de quitter Rosalie. Elle me somma d'aller rattraper la jeune Selly qui s'en allait un peu contrariée. Mais en vrai, je m'en fichais un peu d'elle, je voulais rester avec Rosalie, même si c'était pour s'envoyer des horreurs, j'étais mieux avec elle. Je secouais négativement la tête et plongea mon regard insistant dans celui de Rosalie. « J'vais pas la rattraper. » Oui oui, vous entendez bien, Ariel le grand chaud de Bowen laisse filer une occasion de s'envoyer en l'air avec une magnifique femme pour rester avec son ex en colère contre lui. Décidément, mes choix sont discutables. Un sourire s'accrocha à mes lèvres et je lâchais, assez naturellement « je préfère rester avec toi, ta rancœur et ta colère, on est bien tous les quatre. » Plus personne ne comprenait plus rien à ce qui se passait, je switchais de la colère à la sympathie, mais très clairement, j'étais sur un fil, un rien pouvait me faire basculer, la réaction de Rosalie allait être vraiment décisive. Elle avait montrer une certaine fébrilité, une petite faiblesse que même la colère n'avait pas maquillée, mais tant de tensions et de dramaturgie nous enveloppaient qu'il était impossible de prédire l'évolution de cette discussion. Mais la seule chose que m'importait, c'est qu'elle était là. Près de moi. |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Ven 22 Mai 2020 - 17:47 | |
| Etre de nouveau face à lui, une seconde fois, était un signe du destin. Pour qu'elle prenne les choses en main, pour qu'elle lui montre comme elle était brave, comme elle était forte à présent. Elle avait été cupide, Rosalie. A croire au bonheur du prince charmant, à s'imaginer rester avec un homme toute sa vie. Il faudrait coller des étiquettes sur les cassettes Disney pour avertir les enfants que l'abus de visionnage peut être dangereux pour le coeur. Elle s'inventait des tas d'histoires, la rousse. Des romances qui se finiraient forcément par un happy end avec des enfants qui courent dans une jolie prairie. Qu'elle aurait une bague au doigt scintillante et que son mari lui demanderait de lui faire de bons petits plats tout en coupant du bois pour la cheminée. Image d'épinal un brin trop parfaite, c'était seulement que dans sa tête, c'était sans danger. Cela ne paraissait pas trop réel, pas totalement impossible non plus. Que pouvait t-elle faire à part rêver au conte de fées ? Elle qui était idéaliste, elle avait toujours mis l'amour en premier plan. Elle pensait en avoir besoin pour s'épanouir pleinement, pour se perfectionner encore plus dans son art, dans son métier. Mais en vérité, il ne faut pas miser sur le mauvais cheval. On y croit, on se surpasse... et on se prend la vague en pleine figure. Elle s'était donné entièrement à lui, elle avait bassiné ses copines à coups de phrase "Ariel est super, Ariel c'est mon homme...". Quand au final, il avait fait son bonhomme. Purement égoïste, suivant son instinct premier pour la briser, pour lui dire que les histoires Disney ne se produisent jamais.
Et pourtant, elle était encore face à lui. Dans cet autre pays, dans cette seconde vie qu'elle avait décidé d'épouser en atterrissant ici. Cherchait t-elle vraiment à tout foutre en l'air à son tour ? A retourner vers cet homme qui l'avait trompé, qui l'avait fait douter ? Elle ignorait si c'était par insouciance ou si elle avait encore des choses à régler avec lui mais elle le devait. Elle s'était levée de sa serviette pour le sermonner, quelle était piquante la nouvelle Rosalie! En bikini, sans la moindre gêne pour donner son avis sur le baiser passionné qu'il avait eu avec la demoiselle. Quelle garce, Rosalie aurait aimé être à sa place. Confession qu'elle fait à son âme, pas à celle d'Ariel. Elle préférerait se faire piquer par une méduse plutôt que de lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Lui dire comme il était encore un beau gosse à l'état pur. Que de le voir en maillot lui faisait quelque chose. Bref, trop de choses qu'elle ne pouvait lui avouer, elle qui avait tourné la page. Enfin plutôt, qui avait essayé.
Les minutes parèrent interminables tandis que la rousse réalisait comme elle se dévoilait à son contact. Elle ne pouvait nier qu'il y avait des choses qu'elle n'avait toujours pas digéré. Cette scène qu'elle lui faisait maintenant s'apparentait curieusement à de la jalousie bien qu'elle essayait de prétendre le contraire. Tout la trahissait au final : son comportement nerveux, ses yeux qui refusaient de le regarder vraiment, sa respiration saccadée... Tant de signes qu'elle n'était pas indifférente comme elle l'aurait imaginé, comme elle l'aurait voulu. Elle s'était entraîné à ce genre de situations, l'ayant rêvé de multiples fois. De l'occasion de lui sauter à la gorge, de l'étranger, de le frapper. Réaction violente pour éponger une douleur encore vive mais qui ne résoudrait rien. Elle n'aurait jamais pensé en revanche observer ce qu'elle voyait à présent. Les yeux rivés sur cet ancien amant perdu, il soupira avant de plonger ses iris dans les siennes. Contact visuel inattendu, elle fut prise de court. Il lui souriait tristement tandis que la rousse ne baissait pas la garde, son visage encore tendu. Il ouvrit la bouche pour formuler ce qu'elle n'aurait jamais pensé : des excuses. Il lui disait qu'il était désolé. Pour cette fois où elle l'avait surprise dans les cartons, pour toutes les autres occasions où il aurait pu lui dire. Pour ces fois où elle aurait pu lui laisser une chance de s'expliquer... Voilà qu'elle était partie à l'autre bout du monde pour entendre des lèvres du concerné des remords, des mots touchants de celui qui lui avait causé du tord. Sa mine navrée qui était aussi belle que quand il l'empruntait pour lui dire qu'il avait oublié d'acheter du pain en passant. Deux situations à l'apparence qui n'avaient pas la même gravité mais qui demeuraient semblables par l'effet sur Rosalie. Parce qu'elle le trouvait beau à ce moment précis, beau de déposer les armes, beau de reconnaître qu'il avait merdé. Elle détourna son regard un instant quand elle entendit le mot "passé". Ce fût comme un électrochoc soudain. Oui, elle vivait véritablement dans l'ancien temps. Pour rester sur cette rancoeur, pour lui asséner des coups de poignards sur une histoire sombre d'été, il y a de cela plusieurs années. Elle se sentit tout à coup presque rabat joie, presque dépassée. Ce qui lui disait la frappait mais dans un autre sens comme pour se dire à elle-même : tu devrais avancer... Elle répondit, dans un murmure. _ C'est bien que tu le reconnaisses au moins. Tu... tu as raison je devrais arrêter de penser au passé.. Elle aurait même pu dire "arrêter de penser à toi" mais elle savait que c'était la mauvaise idée, elle serait grillée comme une merguez sur un barbecue. Elle ne devait pas autant s'emporter, autant lui donner de l'importance.
Elle le regarda de nouveau alors qu'il poursuivait : il semblait être inspiré sur le coup. Elle se sentit encore plus stupide à la fin de sa phrase. Pour le coup il avait parfaitement raison. Elle n'avait pas à intervenir dans sa vie amoureuse (enfin vu la position et l'engagement c'était plutôt sa vie sexuelle) et qui plus est de le chambrer là dessus. Elle termina son milshake et le posa à ses pieds pour souffler. Marque de son exaspération quand elle entendit les dernières notes. Really ? Jalouse de cette pimbêche ? Elle avait déjà embrassé Ariel elle savait ce que ça valait. Et même si c'était aussi juteux et aussi bon qu'un épisode de Top chef, elle n'allait pas lui donner cette peine. Non et non, elle n'était pas venue pour prendre sa place. Le Bachelor, c'est vraiment bien qu'à la télé, pas à la réalité. Elle souffla de nouveau avant de le fixer. L'agressivité remontait en flèche. _ Excuse moi si ton quotidien est constamment sous mon nez! Tu vas t'acheter un café à la même heure que moi et maintenant tu dragues sur le même coin de plage où je viens! J'avais pas forcément envie de voir un porno en plein après midi! . Elle avait repris son ton des plus colériques, nul doute que les voisins de serviette ne tarderaient pas à se plaindre de ce conflit qui n'a pas lieu d'être. Elle jouait l'offusquée, Rosalie. Pour ne pas reconnaître qu'elle savait comme il s'occupait bien des femmes, Ariel. Comme il les embrassait, comme il les enveloppait dans ses bras pour leur faire connaître le Nirvana. Elle le savait et elle en voudrait presque... Presque si il n'était pas si prétentieux. Pas si sûr de lui. Et puis mince, il n'était pas seulement en flirt, il allait la ken sur la plage devant tout le monde. Rosalie s'improvisait seulement flic de la brigade des moeurs, voilà tout. Elle reprit, les mains sur les hanches en prenant une grande inspiration. _ Non non, je ne veux pas être à sa place. Je veux pas être la nana que tu vas ken en deux secondes, merci bien! Je... j'ai le temps de me trouver un petit copain ici! . Coup de bluff, elle qui ne donnait même pas la chance au pauvre serveur parisien qui lui avait laissé plusieurs messages avant son départ pour Bowen. Il fallait seulement créer l'illusion qu'elle était à la recherche de mec, qu'elle ne pensait plus du tout à lui.
Il déjoua à nouveau les pronostics de la jeune femme en lui assurant qu'il ne comptait pas la rattraper. Elle se mordit la langue par surprise, pensant qu'il serait parti pour la laisser criser en silence. Elle emprunta un air étonné tout en le regardant avec attention. Bon sang qu'il était beau, bon sang qu'il devenait attirant en préférant rester avec elle. Mais non ma vieille, c'était sûrement pour la charrier, lui dire qu'elle n'était qu'une pauvre demoiselle en détresse à croire encore à l'amour. A croire encore à lui, à ce qu'elle pouvait lui provoquer comme réaction, comme sympathie. Elle s'adoucit enfin lorsqu'il lui formula avec ses propres mots comme il préférait demeurer à ses côtés. Elle fit un sourire gêné. "Elle , sa colère et sa rancoeur?" . Ouais, comme carte de visite, on avait connu mieux. Elle se pinça la lèvre supérieure avant de faire une grimace. _ Bon, si tu me supportes encore... Il faut dire que tu m'as bien énervé cet après midi mais bon, j'y suis allée peut être un peu fort... . Elle n'aimait pas forcément reconnaître ses tords mais pour le coup, elle était vraiment allée trop loin en faisant son hystérie. En vrai, cela ne changeait pas tout ce qu'elle pensait de lui mais il avait réussi à l'apaiser un peu, à éviter de lui envoyer le milshake à la gueule. Comme pour essayer de lui montrer qu'elle n'était pas jalouse, elle ajouta. _ Et tu choisis bien les femmes que tu dragues, ça n'a pas changé à ce que je vois.... Petite pique à son côté dragueur mais assez gentillet pour ne pas suggérer qu'elle aurait aimé être Selly sans a priori, Selly sans rancoeur ni tristesse. Selly qui allait l'avoir dans son lit. Elle s'en voulait presque de leur écourter leur petit après-midi en tête à tête. Encore sur ses gardes, elle ne pouvait nier le fait qu'elle se demandait pourquoi il restait. Pourquoi prenait t-il le risque de se confronter à elle? Il était fort certes mais que pouvait t-il retirer de tout cela au final ? Elle croisa ses bras, lançant un regard à gauche puis à droite avant de lui demander, d'un air penaud. _ Et toi, tu n'as pas des joyeuseries à me lancer à la figure ? Comme quoi j'aurai des choses à me reprocher ? De ne pas t'avoir retenu à l'époque par exemple ? Dis moi si moi aussi j'ai de la chance d'être en face de toi maintenant. D'être aussi avec ta rancoeur, ta vision de moi.
Elle ne savait pas si cela était une bonne idée. De le pousser dans ses retranchements, de comprendre pourquoi il l'avait trompé. Elle pensait être prête pour entendre les critiques, les choses qu'elle aurait dû faire et qu'elle n'avait pas fait. Dernier point du passé à résoudre, après elle serait prête à aller vers l'avenir. Et pourtant, d'une manière inexpliquée, elle savait qu'elle ne voulait pas encore retourner à sa serviette. Non, elle voulait le regarder, capturer un screenshot de sa face et son air assuré pour le garder en mémoire. Pour se rappeler pourquoi elle l'avait aimé, lui et ses grands airs. Pourquoi elle avait été amoureuse d'un mec qui en jetait autant qu'un surfeur australien sur la vague de l'année.
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| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Lun 1 Juin 2020 - 11:13 | |
| Le sort s'acharnait sur moi, comme si le destin avait décidé, coûte que coûte, de croiser mon chemin avec celui de Rosalie. Comme si, il avait décidé que je devrais affronter mes erreurs, mettre le nez directement dans le passé, et me rendre compte à quel point j'avais merdé. A l'époque, quand j'étais avec Rosalie, je ne me posais pas de question, c'était étonnamment simple, notre amour avait été une évidence, on s'était trouvé, aimé et notre histoire avait pris de l'importance et de la puissance. Jusqu'à ce que, finalement, cette histoire m'échappe complètement. J'avais perdu pied dans trop d'amour, trop de romance et l'idée angoissante de l'engagement. J'avais vrillé, en quelques jours, les doutes avaient commencé à immiscer en moi, et j'avais basculer dans la lâcheté. J'aurais été complètement incapable de lui parler de mes peurs, et pourtant, l'issue aurait sûrement été favorable, on en aurait discuter, peut-être aurais-je fais le choix de la quitter mais j'aurais fais les choses bien. Mais ça, ça ne faisait aucunement parti de mon mode opératoire. Je voulais toujours tout gâcher en prenant bien soin de semer le malheur et la douleur sur mon chemin. Rosalie c'était pris ma lâcheté et mon infidélité de plein fouet. J'imagine que sa reconstruction avait été longue mais elle se tenait devant moi, me faisant face sans vaciller, comme si durant toutes ses années, elle s'était préparée pour le combat et qu'elle était désormais prête à me vaincre.
Elle avait d'abord éveillé en moi de la colère. Je ne faisais rien de mal avec cette jeune femme, nous ne faisions que nous embrasser, j'avais un minimum de décence tout de même ! Mais pour Rosalie, cette vue avait été insupportable et elle avait tout envoyé valsé. Selly était partie, contrariée de se retrouver au milieu d'une embrouille, elle avait tourné les talons et je voyais la déesse qui partageait mon lit en ce moment s'éloigner. En temps normal, je serais allé la retrouver, plantant Rosalie, la laissant seule avec sa colère. Mais sans savoir expliquer pourquoi, j'étais bien ici. J'étais bien et surtout, j'avais besoin d'une chose. Une chose que j'aurais du faire il y a des années, une chose dont Rosalie avait éperdument besoin aussi. Je devais faire des excuses. Pas juste un petit désolé lâché comme ça, d'une manière insignifiante. Non, je devais lui faire des excuses sincères, plates, dites droit dans les yeux. Et lorsque j'avais reconnu être désolé pour ça, je m'étais senti soudain plus léger. Comme si, le simple faite de partager ça avec Rosalie, de savoir qu'elle pouvait à cet instant percevoir de la sincérité dans mes propres, m'avait soulagé.
Objectivement, je ne me reconnaissais pas. Comme si la simple présence de Rosalie me changeait. En bien, ou en mal , ça je ne suis pas capable de le dire. Mais comme si , au fond, j'étais conscient du mal que je lui avais fait et que je ne parvenais plus véritablement à me comporter comme un connard. C'était devenu presque impossible. Comme si, je voulais la protéger, comme si je voulais la récupérer, l'avoir à mes côtés. Était-ce des sentiments ? Était-ce simplement par pur égoïsme, pour me prouver que je pouvais la retrouver, comme pour me dire :hé t'as vu,mec, on a encore la côte! Je ne sais pas quelle était ma motivation et ça, croyez-moi, c'était un vrai problème. Rosalie avait encaissé mes excuses et avait reconnu que j'avais raison. En soit, j'ai toujours raison, mais ça c'est un autre débat. Le passé. Quel triste concept. Le passé, je l'avais en horreur. Je n'étais pas l'homme le plus nostalgique du monde, j'évitais de ressasser les images du passé, et surtout, je n'en puisait aucune force. Ce qui me faisait vivre, c'était le présent. Seulement ça. Pas de futur non plus. Il me faisait peur. Alors, juste le présent, sans regarder ni en arrière ni en avant, profitant de la vie, sans se poser aucune question. Alors certes, Rosalie avait resurgit du présent, je m'étais excusé pour ce que j'avais fais par le passé, mais si j'avais fais tout ça, c'était aussi parce que je voulais que Rosalie fasse partie de mon présent. De mon instant. De notre instant. Je souriais tendrement lorsque la jeune femme me dit qu'elle devait arrêter de penser au passé. “Regarde ton présent plutôt, t'es avec moi, t'es une chanceuse non?!” Oupalalala, Ariel t'es suicidaire ou quoi ? C'était à double tranchant, ou elle se radoucissait face à mon culot légendaire, où cela allait simplement enflammer un peu plus la colère qui sommeillait en elle. Mais je savais qu'au fond, j'avais raison, le présent, il n'y a que ça de vrai. Le passé n'est que souvenirs, le futur supposition.
Notre discussion oscillait entre une douceur nostalgique et une rancœur aggressive. On était maintenant en train de se crêper le chignon pour savoir si elle avait eu le droit d'interférer entre Selly et moi. Très sincèrement, j'avais envie de prendre à parti les voisins de serviettes pour leur demander s'ils avaient trouver que notre embrassade était choquante. Je suis sûr qu'ils auraient dit que non. En même temps, je l'avais peut-être demandé avec agressivité et ils auraient eu les jetons de moi. Faut dire Ariel, que t'es un putain d'athlète ! Je levais les yeux au ciel lorsqu'elle prononça le mot porno. Elle exagérait vraiment et ça m'agaçait. “Rosalie , arrête, sérieux. Là, tu sais, t'es ridicule ! Franchement, un porno, mais t'as déjà vu un porno sans déconner ? On s'embrassait bordel ! Rien de plus, rien de moins. Alors si tu comptes intervenir à chaque fois que tu m'vois avec une nana, va voir un psy sans déconner !” Tout comme elle, moi aussi je passais du calme à la colère. Très difficile de nous suivre. La jeune femme se défendit comme elle put, prétextant qu'elle allait se trouver un copain et que de toute façon, elle ne voulait pas être à la place de Selly. Je la regardais, presque amusé. Encore une fois, ma colère venait de tomber. On était très clairement sur une pente glissante. Je connaissais Rosalie, même si cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, je reconnaissais lorsqu'elle tentait de mentir ou qu'elle tentait de se persuader elle même de quelque chose. “Madame Duquesne, vous êtes toujours aussi mauvaise menteuse.” Encore une fois, un petit clin-d'oeil à notre passé, durant lequel on s'amusait souvent à se vouvoyer et à s'appeler par nos noms de famille. La dernière fois, lorsque je l'avais tenté au starbucks, c'était pas très bien passé, mais je dois avouer que celui ci était sorti assez naturellement. Comme si les souvenirs et le passé resurgissaient avec une facilité déconcertante lorsque j'étais avec Rosalie.
Après lui avoir assuré que je resterais avec elle, Rosalie sembla se radoucir. Je plongeais mes yeux dans les siens et le temps d'une seconde, je m'y perdis complètement. Je me sentais happé dans son regard, j'avais envie de posséder ce regard, pouvoir le regarder encore et encore. Je saisissais ce regard comme une chance. Qu'elle était belle, qu'elle était délicieuse et merveilleuse Rosalie. Sa voix me fit sortir de mes pensées et elle reconnu y être allé un peu fort. Je souriais alors sincèrement, comme si on avait balayer nos différents en quelques secondes. Je croisais les bras et surplombais Rosalie de mon regard sombre. “Effectivement, tu manques pas d'mordant. T'es une sacrée attaquante quand même!” Je lâchais un petit rire sincère qui était mêlé à de l'admiration. Même si cela m'avait bien agacé sur le moment, je devais reconnaître que la jeune femme m'avait impressionné par son aplomb. Elle avait reconnu qu'elle avait été trop loin et je crois que le débat pouvait être clos.. jusqu'au prochain round qui pouvait, à en croire notre instabilité, surgir à tout moment. Nos colères étaient des tigres tapis dans l'ombre, prêt à bondir à la moindre faiblesse, la moindre attaque venant de l'autre. C'était à la fois excitant et épuisant. Rosalie souligna que j'avais toujours du goût en matière de femmes. Un peu mon neveu ! Je souris, mais cette fois ci moins sincèrement, c'était tout de même une petite pique, mais après tout je ne pouvais pas réfuter, mon côté dragueur avait toujours fait parti de moi et c'était d'ailleurs celui là même qui m'avait poussé à faire la rencontre de Rosalie. J'me retournais alors furtivement, voir si Selly avait bel et bien disparu. “J'ai toujours eu du goût oui, tant pis pour Selly, j'en trouverais une autre.” J'me retournai alors vers Rosalie, le sourire aux lèvres et je rajoutais tout de suite “Mais nan je déconne!” Encore une fois, je jouais avec le feu mais c'était ce genre d'humour à la con que j'aimais et je ne me faisais pas prier pour rire à ma propre réflexion. J'étais un con par nature. Qu'on le veuille ou non.
La jeune femme me mit alors face à un fait assez surprenant. Je n'avais strictement rien à reprocher à Rosalie. J'étais le genre très rancunier, si quelqu'un me faisait une crasse un jour, je ne l'oubliais jamais. Mais je dois avouer que concernant Rosalie, je n'avais pas de griefs. J'la regardais alors, intensément. Puis je finissais par hausser les épaules. “J'ai objectivement aucune raison de t'en vouloir. Tu sais, dans la famille Keynes, on est pas doué pour les relations, et j'pense pas qu't'y sois pour quelque chose. Alors c'est facile de se cacher derrière ça, t'as peut-être besoin toi, d'avoir des réponses sur ce qui s'est passé, mais en fait, j'en sais rien.” Ma nonchalance allait peut-être l'agacer. A m'entendre, on avait l'impression que j'en avais rien à foutre et que rien de tout ça n'avait d'importance pour moi. C'était faux, simplement, Rosalie avait fait les frais d'une lâcheté sans aucune raison. De la violence gratuite. De la destruction. J'ignorais si ma réponse allait la satisfaire, j'ignorais où tout cela allait nous mener, j'ignorais pourquoi je ressentais ce besoin viscéral de rester à ses côtés, j'ignorais ce qu'elle pensait de moi et la seule chose que je savais, c'était que je voulais qu'elle refasse partie de ma vie, d'une manière ou d'une autre. |
| | | Invité | Sujet: Re: Rosalie - don't look at what hurts you Jeu 4 Juin 2020 - 19:22 | |
| Il y avait en cet instant un heureux hasard qui se mélangeait avec une part de rancoeur incontestable. D'un côté, la rousse était submergée par un soulagement de le voir, de le savoir toujours vivant. Peut être parce qu'elle espérait qu'il soit bien et heureux, au final. A force de le tuer de mille façons dans ses rêves, elle avait presque oublié comme il avait ce charisme de fou, ce physique d'apollon. De l'autre côté, elle avait ce pincement au coeur qui subsistait, comme une marque au fer rouge pour lui rappeler qu'il avait franchi la ligne bien trop tôt, qu'elle s'en était rendue compte trop tard. Tant d'occasions manquées de s'expliquer ou tout simplement de se parler. Bowen lui mettait non seulement un pied à l'étrier au niveau professionnel, voilà que la ville lui offrait pour une seconde fois un face à face avec son ex. Il était plus que cela : il était son premier amour, le premier mec pour lequel Rosalie avait stressée au summum, où ses mains étaient moites au premier rendez vous. Celui qu'elle dépeignait en long, large et travers à ses copines pour décortiquer ses instants romantiques. Ces mêmes amies qui l'avaient ramassé à la petite cuillère en cette soirée estivale où tous pensaient plus au barbecue et aux apéros plutôt qu'à consoler ce coeur esseulé. Elle reconnaissait dans ce malheur, la joie d'avoir été vraiment amoureuse. D'être considérée, d'être désirée... d'être aimée ? Elle pensait qu'il avait été sincère au moins un temps. Impossible d'imaginer qu'il avait vu cette relation comme du vent, comme une étoile filante. Comme une combustion instantanée. Trop de surnoms qu'ils s'étaient affublés l'un l'autre, trop de petites habitudes de couple pour ne pas reconnaître qu'ils avaient été heureux et qu'ils s'étaient profondément attachés l'un à l'autre. Là dessus, elle en était presque persuadée : Ariel avait su la satisfaire et lui montrer l'amour bien qu'il avait tout gâché.
Réaliser qu'elle crevait de jalousie face à sa conquête d'une nuit... ou de plusieurs plongeait Rosalie dans un grand embarras. Elle se sentait tout bonnement idiote, elle qui avait repris tant de ferveur, qui avait surmonté tant d'obstacles pour se sentir de nouveau vivante. Elle s'était montré plus indépendante, elle était devenue plus forte. Il avait pourtant suffi d'un regard, d'un seul pour que le château de sable s'effondre. Les fondations étaient là mais la tour d'ivoire vacillait, telle une Tour de Pise. De son indécision, du fait qu'elle était en colère. Elle déviait toutes ses bonnes résolutions du chemin. Cela était quand même dingue de le voir et de se dire qu'elle aurait aimé être à la place de la Naïade qui venait de partir. Incroyable, non?
Irrévocablement, Ariel changeait sa manière de voir les choses. Il la regarda d'un air taquin comme celui qu'elle avait déjà relevé tant de fois quand ils étaient encore ensemble. Elle souffla un instant quand elle l'entendit lui dire qu'elle était bien trop chanceuse. Que le présent les réunisse, qu'il ne soit pas allé faire le séducteur auprès de sa meuf du moment. Elle lui lança un regard noir, faussement offusquée. Faussement puisqu'elle le connaissait au fond, ce brun. Il pouvait l'emmener au Paradis comme en Enfer mais son arrogance se manifestait dans tous les cas. Il se sentait au sommet où qu'il soit, quoiqu'il dise. C'était à la fois une qualité et son pire défaut. Il était un homme qui ne doutait de rien, qui n'avait jamais peur de tomber. Mais pour Rosalie (et sûrement pour d'autres), cela démontrait qu'il n'avait que faire des sentiments que les personnes en face pouvaient avoir. Et là, Rosalie vit aussi rouge que son bikini. Elle serra les poings, gardant son air rempli de noirceur pour lui rétorquer. _ Oui je me demande surtout qu'est-ce que je fous encore à te parler! Chanceuse ? De ne pas bronzer et te parler ? Franchement j'en suis pas sûre! On devrait me payer pour écouter ton égocentrisme! . Elle essayait tant bien que mal d'appuyer là où ça faisait mal. Parce que ça faisait du bien, parce que cela prouvait qu'elle pouvait lui tenir tête. Qu'elle n'était plus la Rosalie de Paris, celle qui était si docile. Non, elle avait cherché et trouvé son carafon. S'il continuait dans cette direction, il passerait un mauvais quart d'heure.
Soudain, il la somma d'arrêter pour se foutre de sa vision du porno. Elle eût tout à coup honte, parce qu'il osait parler fort de cela, parce qu'elle se demandait que seraient les quand dira t-on. Les pauvres voisins de serviette qui venaient pour un peu de calme, voilà qu'ils étaient les témoins d'une crise digne de Scènes de Ménages. Elle chercha leur regard pour se dédouaner d'une quelconque allusion grivoise, leva les mains comme un arrêté de western qui clame son innocence. Comme pour reprendre la main et calmer le jeu, elle se contenta de lui dire d'une voix calme mais ferme. _ [color=#ff6600]Oh ça va Ariel, baisse d'un ton, surtout pour parler de ce genre de choses... Elle plaça une mèche devant son visage pour faire semblant de se cacher. Un silence s'installa avant qu'il reprenne la parole et l'appelle par son nom. Surprise, son coeur rata un battement. Elle ravala sa salive. BOUM à l'intérieur, elle qui pensait qu'il ne se souviendrait pas de cela. Elle qui s'imaginait pas ressentir une autre sensation qu'un pincement : là c'était plutôt un clin d'oeil heureux, une nostalgie bienvenue. Elle ne pût que laisser exprimer une douceur sur son visage, comme il se détendait après une telle crispation. Menteuse, elle l'était irrémédiablement. De vouloir passer ses mains dans ses cheveux, de les laisser parcourir son torse, son corps viril et si bien bâti. Elle baissa la tête, les yeux qui ne le cherchaient plus, qui observaient le sol pour se répéter qu'il ne fallait pas avoir ce genre de ressenti. Pas maintenant alors que tout était fini.
Elle releva la tête, leur regard dura une minute. Peut être plus mais quel instant suspendu au temps et au ciel. Comme une chanson qu'elle aurait voulu éternelle, leurs pensées vagabondes qui se rejoignaient en un mouvement de cils. Inlassablement, elle pensait à lui et inversement. Elle aurait aimé lui dire encore tant de choses. Elle n'avait pas le droit elle le savait. De penser à se rapprocher de lui, à lui demander de la blottir contre lui. Chercher sa protection et sa chaleur, en redemander. Il lui assure qu'elle a du mordant, de l'attaque. Elle se verrait presque dans l'équipe de Didier Deschamps. Elle est contente qu'elle lui reconnaisse cela, elle répond du tac au tac en cherchant le blanc de ses iris, son attention. _ Eh oui qu'est-ce que tu crois ? C'est que le début, Keynes! Une manière de lui rendre la pareille, de l'appeler par son nom de famille. Elle veut aussi lui reconnaître sa qualité de contre attaquant, de défenseur de son assurance. Elle ajoute, d'une voix plus basse mais suffisamment audible. _ Toi aussi tu te défends bien. . Cinq secondes plus tard, elle regrette immédiatement d'avoir baissé la garde. Il se croit sur Adopteunmec version meuf, précise qu'il se trouvera une autre nana en un claquement de doigts. Air sarcastique de la part de la jeune femme, sourcil qui se relève avant qu'il avoue qu'il déconne. Un soulagement intérieur qui se manifeste pourtant par un relâchement de la cage thoracique. Pourvu qu'il n'ait rien vu.
Il la regarde de nouveau, Ariel. De ses yeux sombres perçants, de cette tête qu'elle pourrait prendre dans ses mains, de ce cou dans lequel elle pourrait de nouveau se perdre... si il lui demandait. Il débute et elle comprend qu'il va enfin lui répondre. Sur ses potentiels tords, sur ce qu'elle aurait pu mal faire. Le suspense est à son comble, elle retient sa respiration. Elle entend le début, comprend que les Keynes ont la malédiction des relations amoureuses. La suite en revanche, la rebute soudainement. Comment ça il n'en savait rien ? Il n'était pas fautif d'avoir succombé à une autre femme ? Elle resta immobile, stupéfaite de son explication. Ou plutôt de son non explication. Elle joigne ses mains, respire profondément avant de commencer, sur un ton ironique. _ Oui je vois Keynes et leur incapacité à se caser... Mais pour toi pas à emballer avec des inconnues! . Chassez le naturel, il revient au galop. La rancoeur n'avait pas dit son dernier mot et elle était d'ores et déjà lancée sur le second round. Elle poursuit, riant nerveusement. _ Quand je pense que je me demandais ce que tu avais pu faire tout ce temps... Que j'étais pas assez bien pour que tu te tapes une nana au milieu des cartons... NOS CARTONS! . Et voilà qu'elle recommençait à s'énerver, elle avait les larmes aux yeux. Pas loin de craquer, de ne plus être si forte. Elle termina, sur un ton plus calme mais le coeur lourd, serré. _ Je pense juste que tu ne tenais pas assez à moi... pas autant que moi, j'étais attachée à toi.. Constatation amère, elle aurait tout donné pour être celle qu'il avait choisi, Selly peut être ? _ Peut être que Selly aura cette chance.... Elle dissimula sa bouche avec les mains, interdite. Si seulement elle s'écoutait, elle n'aurait pas dit cela. Elle était presque grillée, Rosalie. D'en avoir trop dit, d'en avoir trop montré. Qu'elle le kiffait encore, la folle.
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