If we stand together, we will be unbroken |ft Milo

Ces derniers jours avaient été rudes pour toi, et tu le faisais ressentir a à peu près tout le monde. Et t'étais devenu un peu exécrable. Mais tu savais qu'il y avait bien une seule personne qui pouvait te comprendre. Tu savais que t'avais aussi été un mauvais pote avec ce gars là parce que t'avais pas donné de nouvelles, Sacha. Il était temps que vous repreniez contact, parce que ça faisait longtemps que vous n'aviez plus donné de nouvelles. Et tu savais que tu pouvais lui confier ce que t'avais sur le coeur, parce que sur ce coup là, le russe devait surement être le seul à te comprendre. Tu sortais de tes pensées quand on frappait à la porte. Beth et Ivy étaient de sortie et Azriel était chez sa copine aujourd'hui, tu étais donc tranquille. T'avais bugué pendant quelques secondes avant d'aller ouvrir et la réflexion du jeune Kheinov te fit pas mal rire. « Ca vaaaa, j'arrive » dis-tu en arrivant vers la porte. Tu ouvrais cette dernière et tu tombais sur le jeune homme. « Ca m'fait plaisir de te voir, vieux » dis-tu avec un sourire sincère. Tu le laissas entrer dans l'appartement pour qu'il prenne ses aises. La dernière fois qu'il était venu, ça avait pas été fou, parce qu'il t'avait confisqué une trace de cocaïne. Cette soirée t'avait marqué, comme étant le tournant de ton addiction à la drogue. « J'te sers quelque chose ? » demandas-tu poliment à ton invité.

Les temps étaient durs, et la vie ne général le devenait de plus en plus. Tu souffrais, intérieurement. Tu souffrais de voir Effy dans cet endroit parce que ça te rappelait des mauvais souvenirs. La nuit, tu en rêvais. Comme si tu ressentais ce besoin de replonger dans ce quoi tu avais arrêter. Et pour ça, t'avais besoin d'un ami. Besoin de cet ami qui avait fait un déclic dans ta tête, qui t'avait ait un sermon pour te forcer à consulter et à arrêter. Ce quelqu'un, c'était Sacha. Tu le considérais comme un grand frère, un protecteur et un ami hors norme. « J'ai l'impression que ça fait une éternité » dis-tu en plaisantant. En même temps, ça faisait presque une éternité. La dernière fois que vous vous étiez vu, tu avais un rail de coke près de ta narine. Ce qui prouve que ça fait longtemps. Le russe partait s'installer dans le salon pendant que tu te dirigeais vers la cuisine en lui proposant un truc à boire. « Ca marche » cris-tu depuis la cuisine. Tu préparais deux verres de coca avant de revenir dans le salon. « Tu prends des anti-dépresseurs ? Pourquoi ? » demandas-tu naïvement. « Oh, je comprends, moi non plus j'ai plus le droit de boire d'alcool de toute façon. Sinon Beth me découperait en rondelle » dis-tu en frissonnant à cette idée. C'est vrai, la jeune femme était très projective avec toi et tu l'imagines bien faire ça. Pour pas te faire replonger dans tes vieux démons. « Oui ! Azriel est toujours là et on a deux nouvelles habitantes depuis quelques mois maintenant, Beth et sa petite fille Ivy » dis-tu avec un sourire aux lèvres. Avoir ces deux personnes dans ton appartement, ça te faisait un bien fou. Comme une bouffée d'air frais. « Et toi alors ? Ca se passe au Délirium ? » demandas-tu à ton ami en t'asseyant finalement près de lui et en lui tendant son verre de soda.

La dernière fois que tu avais croisé le chemin de Sacha, c'était pas très glorieux. Mais grâce à lui, et à certains de tes autres amis, tu t'étais rendu compte que la drogue c'était pas la solution. Et c'est ainsi que tu avais fini en cure de désintoxication. Mais tu ne l'avais pas vu depuis, seulement des messages amicaux par ci et par là. Et là, tu avais vraiment besoin de lui. Il représentait cette figure de grand frère que tu n'as jamais eu. Il te protège comme tel, et tu l'en remercie pour ça. « Oh, je vois » répondis-tu lorsque ton ami te dit pourquoi il prenait des anti-dépresseurs. « De toute façon, j'ai pas d'alcool à te proposer, on en a plus dans cette maison pour éviter la tentation » ajoutas-tu simplement. Tu ris légèrement quand ton ami t'affirma que les femmes dans vos vies étaient une bonne chose et qu'elles veillaient sur vous. « Sans elles, on serait foutu je crois » dis-tu en hochant la tête. Tu lui amenais un verre de soda dans le salon, et tu pris le tien aussi. Tu le portais à tes lèvres pour boire une gorgée. Avec cette chaleur dehors, ça faisait du bien. « Moi non plus j'imaginais pas ça ! Mais Ivy est tellement adorable » dis-tu en voyant les photos du bébé et les jouets qui trainaient un peu à droite et à gauche. Vous vous posiez sur le canapé, et vous repreniez votre discussion mais mieux installé. Tu lui demandas alors comment ça se passait au cabaret où il travaillait. Tu étais surpris d'entendre qu'il avait arrêté de lancer des couteaux. Pourtant, tu avais adoré le voir travailler et faire son show. « Whoa tu chantes ? Trop cool ! » dis-tu, un peu comme un enfant. « Et elle veut bien le racheter avec toi ? » demandas-tu ensuite. Ca serait trop cool qu'ils rachètent tous les deux cet endroit qui était si sympathique et si convivial. Puis le russe te remis les deux pieds sur terre en te demandant pourquoi tu lui avais donné rendez-vous chez toi. « Je... j'passe mes journées à l'hôpital en ce moment pour aider Effy qui... qui est en cure de désintoxication » dis-tu avec les lèvres serrées comme si tu racontais un secret qui ne devait pas être dit tout haut. Mais tu avais peur de l'avouer et de le dire à voix haute.

Tu n’étais pas dans ton assiette, mais tu étais au moins sobre et en bonne santé. La seule chose qui te tuait, c’était la fatigue et surement la cigarette aussi. Mais pas une goutte d’alcool, pas une dose de quelconque drogue n’était dans ton organisme. « C’est l’initiative de Beth, je t’avoue. J’ai failli rechuter, et elle a pas supporté… » dis-tu en haussant les épaules. Tu te souviens parfaitement de ce soir là où tu avais trouvé ce sachet de cocaïne, et que Niels avait du venir chez toi pour te l’enlever des mains. Heureusement qu’elle était là pour t’aider, surtout en ce moment parce que les choses étaient encore plus dures. Sans elles, vous étiez perdus l’un comme l’autre. Vous aviez chacun une femme qui veillait sur vous, et heureusement. Vous parliez ensuite d’Ivy, et un sourire illumina ton visage. A vrai dire, sans ce petit bout de vie, tu ne sais pas si tu aurais définitivement arrêter la drogue. C’est la mère et la fille qui avait eu raison de cette addiction, et tu les remerciais chaque jours pour ça. « J’nous vois bien faire ça, tiens » ajoutas-tu en plaisantant à ton ami. Sacha te parlait ensuite de son envie de racheter le cabaret, chose que tu trouvais super cool ! Et il t’avoua aussi avoir changé de numéro, il n’était plus lanceur de couteaux mais chanteur. « Si t’as besoin d’un guitariste de temps en temps, tu sais où me trouver ! » dis-tu en plaisantant. C’était pas vraiment sérieux parce que tu te disais qu’il avait déjà un groupe pour jouer sur scène. « J’passerai voir un ton show, un de ces jours ! » dis-tu plein d’enthousiasme. Tout ce qui touchait à la musique, ça te rendait heureux. La photographie ne te suffisait plus, tu avais besoin de musique et de concert. C’est peut-être ça qui t’aidait dans la voix de la guérison. « Oh… elle faisait quoi comme numéro avec son ex ? » demandas-tu curieusement. Il avait peut-être pas envie d’en parler, et tu ne lui en voudrais pas s’il ne répond pas. « Je comprends… mais si c’est ce qui te tient à coeur, tu trouveras comment faire sans trop te ruiner. Des crédits, des sponsors, tout ça quoi ! » répondis-tu en mimant un sourire. T’étais pas le meilleur à ce niveau là, mais bon tu voulais essayer de lui montrer que tout était possible. C’est ce que tu pensais, du moins. Effy entra au coeur de la discussion, et ton regard s’assombrit, comme tes yeux. « Elle… elle a fait une tentative de suicide. Ils l’ont envoyés à l’hôpital et j’étais son contact en cas d’urgence » commenças-tu en jouant nerveusement avec tes doigts. « On a discuté, et je lui ai fais comprendre que la drogue n’était pas une solution, comme tu as pu le faire avec moi » dis-tu en relevant les yeux vers ton ami, celui que tu considérais comme ton grand frère. Il comprendrait surement où tu voulais en venir, que pour toi c’était compliqué de passer ta vie à l’hôpital, vu ton passif là bas. Et tu n’avais pas à le dire à haute voix.

Grâce à Sacha, l’arrêt des substances illicites avaient été légèrement plus facile. Il y avait pleins d’autres acteurs dans cette cure de désintoxication que tu avais faite, mais le premier à te mettre en garde avait été le lanceur de couteaux. Il t’avait fait comprendre ce que ça faisait vraiment à ton cerveau et à ton corps. Même si tu ne savais pas si lui aussi avait vaincu ses démons intérieurs, tu lui en étais éternellement reconnaissant et tu faisais du mieux pour ne pas sombrer une fois de plus dans les ténèbres. Même si récemment, tes démons faisaient surface, tu savais que tu ne devais plus toucher à ce genre de choses. Il t’expliqua ensuite qu’il commençait à changer de voix et qu’il se lançait à son tour dans la musique, comme toi. « Tu peux toujours te lancer dans un groupe, rien ne t’en empêche. Si ? » demandas-tu au jeune russe. « Bien sûr que je passerai, je peux pas rater ça ! » ajoutas-tu, enjoué par la réponse. Tu n’allais pas rater l’un de tes meilleurs amis sur scène, c’était hors de question. La musique c’était toute ta vie, alors tu ne pouvais pas manquer ça. Il t’expliqua ensuite que Brooke voulait racheter le cabaret à la condition qu’elle reprenne son numéro avec son ex. Alors curieusement, tu demandas ce que c’était. Tu n’aurais peut-être pas du, parce que ça ne mettait pas le russe dans une bonne humeur. Alors tu n’allais pas en rajouter, tu te contentas d’hocher la tête pour assimiler la phrase. C’était délicat, et tu n’étais pas qualifié pour l’aider sur ce point, toi le noob de l’amour. L’exemple parfait était Effy, et tu ne tardas pas à lui expliquer pourquoi tu étais si inquiet à son propos. « C’était compliqué, mais elle a écouté. Je sais pas si elle a compris mais elle fait des efforts… ça fait bientôt trois semaines qu’elle est à l’hôpital pour se soigner » dis-tu en mimant un sourire légèrement triste. Tu ne savais pas si elle faisait ça pour te faire plaisir ou si elle était consciente que si elle continuait à faire n’importe quoi, elle allait mourir. Puis Sacha te fit une grande révélation. Lors de votre dernière interaction, il t’avait confisqué un sachet de cocaïne. Tu pensais qu’il l’avait jeté en partant, vu le sermon qu’il t’avait fait la dessus. Il se levait, après cette confession, vers la fenêtre et tu le suivais. « Je… j’savais pas… » dis-tu en regardant à ton tour l’horizon, comme s’il apporterait des réponses. « C’était difficile pour moi, mais j’veux l’aider à aller mieux et non, j’la lâcherai pas » affirmas-tu au jeune homme avec un bref sourire. Tu tournais ton regard vers lui, ensuite, inquiet « Tu as arrêté depuis ? » demandas-tu naïvement.

Savoir qu’Effy était entre de bonnes mains à l’hôpital, ça te soulageai énormément. Mais il n’empêche que tu étais encore inquiet et que tu ne savais pas si ça allait durer, et si elle irait mieux. C’est surement ça qui te rongeait le plus dans toute cette histoire. Tu avais fais appel à Sacha, parce que tu savais qu’il pouvait te raisonner et qu’il était de bons conseils, pour toi. Comme un grand frère que tu n’as jamais eu, en fait. « Certes, mais tu la connais autant que moi et… et j’ai peur que ça ne suffise pas » avouas-tu au jeune homme en soufflant. Parce que la première fois que tu avais essayé de te sevrer, ça n’avait pas suffit par exemple. Bon, tu avais essayé de faire ça tout seul et c’est surement la pire idée de l’humanité mais tu avais eu le mérite d’essayer au moins. Maintenant tu étais clean, seul la cigarette avait repris possession de tes poumons. Et c’était bien le seul vice que tu t’accordais. Puis, ton ami te confia quelque chose. La fois où il t’avait surpris avec la cocaïne sur la table, il l’avait récupéré. Et il avait dit l’avoir jeté. Mais non, il l’avait bel et bien consommer. « Je pense que j’aurai été très en colère en effet. Fais ce que je dis et pas ce que je fais, en gros » ajoutas-tu en grimaçant. Mais tu étais reconnaissant de ce qu’il avait fait parce que tu te sentais nettement mieux maintenant. Un esprit sain dans un corps sain. Non, c’est pas la bonne formule. Un esprit tourmenté dans un corps sain. Là ça te correspond mieux. Tu demandas quand même à ton ami pour savoir s’il avait quitté ce monde dangereux qu’est la drogue et il te le confirma. « Je comprends totalement » ajoutas-tu d’un rire cynique. Tu n’avais jamais été au point de Sacha, mais tu en avais fais des belles et tu t’en souvenais très bien ou très flou, justement. « Je crois que ça nous a tous les deux servis de leçon, cette soirée » avouas-tu en faisant un mince sourire à ton ami. C’était grâce à lui que tu avais fais un pas vers la désintox, il faut le dire. Et tu ne le remercieras jamais assez pour ça.