#21 heart attack [ft. Reece]

Un réveil compliqué, j'avais appelé mon patron pour lui dire que je posais ma semaine pour cause de déménagement. Il a compris, a accepté, laissant ainsi Zayne et ce dernier se charger du reste. En temps normal, je devrais être contente, excitée par ce nouveau changement mais c'est tout le contraire, n'ayant pas vraiment le coeur à ça, n'ayant pas envie de le voir lui. Reece. Tout allait bien trop vite et je le redoutais et maintenant que je m'étais mise dans cette façon de penser, je ne savais pas vraiment comment l’appréhender. "Mais, je t’avoue que cette ambiance que j’ai ressenti ce soir, j’aimerai ne pas la ressentir de nouveau." Ces mots résonnent dans ma tête depuis hier soir. Je n'ai jamais senti autant de déception en ma personne en une seule et même phrase. C'est donc le cœur serré que je m'apprête à le recevoir ici afin de m'aider pour le déménagement. J'avais appelé un grand camion pour la facilité dans cette tâche et surtout pour le piano, ayant mesuré ce dernier et me rappelant plus ou moins à la perfection la taille des baies vitrées. La sonnette retentit, j'me sens me décomposer, n'allant pas directement à l'entrée pour l'accueillir. J'avais honte de ma façon d'agir, passant des moments fabuleux avec lui et ayant juste l'impression d'avoir tout détruit par ma faute. Si seulement j'avais réfléchi un peu avant d'agir. C'est ce qu'on me disait -et me dit- souvent et je ne peux nier que je ferais mieux parfois de mieux y penser. Bordel. J'me dirige finalement vers l'entrée, n'allant pas le laisser poireauter bien longtemps. Un "Salut." timide lui est adressé, mon regard est fuyant. J'me décale cependant de la porte pour le faire rentrer, laissant les déménageurs faire leur boulot en récupérant mes cartons et mes meubles. "Tu... Tu veux boire quelque chose?" Question de politesse, j'ai juste l'impression de tout recommencer à zéro avec lui. Fais chier. Mon cœur se déchire à chaque mot lui étant prononcé, comme si je m'éloignais de lui à chaque instant, le fait de le voir ici après cette mini-rupture entre nous, j'ai juste l'impression que je me sers de lui et je me déteste de penser ça alors qu'hier-même, c'était juste la première personne avec qui j'avais envie de partager tout ça. Il commence à parler, j'en fais de même, m'arrêtant net pour le laisser dire, ce dernier me renvoyant la politesse. "J'suis désolée encore pour hier, je ne sais pas ce qui m'a pris." lui dis-je dans un premier temps, venant m'envelopper dans mes propres bras comme pour me rassurer ou simplement me forger une sorte de petite carapace. "Si tu ne te sens pas de continuer, tu peux rentrer ne t'en fais pas, je ne t'en voudrais pas. J'comprendrais même." Encore aucun contact visuel avec lui, je n'ose simplement pas affronter son regard par peur. Mais peur de quoi? J'crois que je ne me laisse juste pas le temps d'être heureuse, comme si j'étais obligée de gâcher chaque instant qui pourrait m'en rapprocher. Serais-je un peu comme Charlie de ce côté-là? J'crois que ça me tuerait et que je me détesterais d'avantage si tel était le cas. J'avale difficilement ma salive, hochant la tête à plusieurs reprises. Et merde, ça sert à rien tout ça de toute façon. Notre relation n'est même pas commencée qu'elle part déjà en vrille à cause de mes conneries. A quoi bon? Ces pensées me poignardent juste le cœur à force de me les répéter. "J'vais aller aider." C'est la seule chose que je trouve à lui dire, le laissant là, planté dans la cuisine avant de me diriger dans ma chambre et de finir quelques cartons encore, m'essuyant une à une les larmes qui décident de perler sur mes joues. J'suis en train de vivre ce jour comme un deuil, comme une putain de rupture.

hrp:

Des cartons emballés à la vitesse d'un escargot, je ne parviens pas être plus rapide. Chacun de mes mouvements est simplement accompagné de tremblements inexpliqués, les larmes qui roulent sur mes joues m'empêchent même de penser, ne parvenant pas vraiment à les stopper. Tout est fini, déjà. Je le sais et je le sens. J'peine à terminer mais fais tout de même quelques aller-retours, sentant des regards inquiets se poser sur moi, les déménageurs ne voulant pas se faire insistants mais ne comprenant pas pourquoi. Ce n'est pas leur problème de toute façon, ils ne sont pas payés à s'inquiéter à ce que je sache. Je faille rentrer dans l'homme qui est la cause de tout ça, ce dernier m'arrêtant alors que j'étais prête à retourner dans ma chambre. Il est tout aussi à l'ouest que moi, déboussolé, peut-être même plus que ce que je pourrais imaginer. Je secoue la tête à ses questions. Je ne sais pas. C'est tout ce que je pourrais lui répondre. Il attrape le carton que j'ai en main afin de le décaler, histoire que je me concentre plus sur ce qu'il a à me dire. Je soupire. Non il ne pourrait pas comprendre pour sûr mais il n'y a pas que ça. Je ne prends toujours pas la peine de poser mon regard sur lui, la seule réaction que j'ai, c'est de soupirer. "Tu sais très bien ce que je veux, je te l'ai déjà dit." A la différence qu'on n'était pas dans ces conditions mais les mots prononcés en sa faveur, c'était pas non plus du pipeau. J'les ai juste dit trop tôt mais c'est toujours d'actualité. J'lance un regard aux hommes qui passent à côté de nous, fixant finalement le sol. "C'est juste que je n'ai pas l'habitude. Bien entendu que je n'ai pas une confiance aveugle en toi, on se fréquente depuis un peu plus d'une semaine seulement et je ne te connais pas encore du bout des doigts pis... Pis c'est juste aussi que t'es le premier mec avec qui je serais, avec qui ce serait sérieux et ça m'fait flipper. J'sais pas c'que c'est l'amour et ces conneries, j'sais pas ce que c'est d'aimer, je ne sais rien de tout ça et même si je devais en avoir les symptôme, tu me dirais que tu m'aimes et jamais je ne pourrais te rendre la pareille au risque de tout foutre en l'air encore une fois." J'soupire, j'parle vite, mon cœur bat tellement que mon corps continue de trembler. "J'ai essayé de m'laisser aller mais j'n'y arrive pas. Autant parfois j'en ai envie, autant d'autres, j'ai juste envie de tout envoyer valser. J'sais même pas combien d'étapes on doit passer avant que nous deux... ben que ça soit... 'fin voilà tu vois quoi." Peut-être pas mais le mot que je suppose est le mot couple. Qu'on soit un couple. Rien que d'y penser ça me fait encore plus flipper. "Et j'sais même pas pourquoi tu t'es autant accroché à moi." Dit-elle direz-vous, étant été aussi celle qui s'est agrafée dès les premiers instants. Mes larmes continuent de couler au point de créer bientôt des sillons sur mes joues. J'comprends même pas pourquoi ça ne veut pas arrêter. Ai-je au moins des raisons de chialer ? C'est une rupture après tout, j'le vois comme ça, j'vais pas être toute gaie, si, je devrais?

Il est perdu, je l'entends mais que devrais je dire ? Je tente une explication approximative, tentant d'être le plus Claire possible mais je sais que c'est juste inutile, ne faisant que m'enfoncer davantage. Pourquoi lui ? Je ne prends même pas le temps de répondre. C'est à lui que j'ai posé la question, je ne vais pas prendre les devants. Je secoue doucement la tête, venant parfois essuyer quelques larmes qui pourraient être de trop. Ces mots je les ai déjà entendu, je les ai même employé et ça ne suffit plus, comme une réplique quon s'entête à se remémorer. Il me relâche, je remonte ce pull en cachemire qui me tombe sur l'épaule, le suivant du regard en le voyant s'éloigner. Je ferme les yeux quelques instants. C'est juste xes putains de non dits qui gâchent ces instants et Dieu sait que je suis douée pour ça, ne pas parler. J'continue mes affaires librement, passant derrière ces hommes qui s'occupent des meubles et pose à chaque occasion un regard timide sur Reece. Le tout est embarqué, la route jusqu'a l'immeuble se fait en silence, les hommes venant réitérer la chose en déballant tout dans mon nouvel appartement. Commençant à déballer et faire des allers-retours, mon attention est attiré par l'anglais, le seul de nous deux qui a les corones dabord l'autre. "Merci." murmurais je timidement, continuant mes affaires jusqu'à ce que le moment soit venu pour qu'il s'en aille. Je n'ose a croiser finalement son regard, un hochement de tête en guise de remerciement. Les déménageurs sont déjà parti, lui étant resté pour quelques finitions. J'le vois au loin franchir la porte, ne réagissant pas encore pour le moment mais me décide à courir derrière lui pour le rattraper, le retenant fermement par l'avant-bras. Je suis juste à deux doigts de lui dire de rester, que pour une raison inconnue encore, j'ai juste besoin de lui, que oui cette situation m'oppresse mais de le savoir a proximité me fout tout autant la pression certes, mais que ça me rassure aussi. Mes Iris sont plongés dans les siens, mes yeux parlant pour moi mais rien. Rien ne sort de ma bouche, ces lèvres entrouvertes qui sont prêtes à parler mais qui se dégonflent. Je laisse glisser ma main jusqu'à finalement rejoindre la sienne, la serrant davantage tout en observant ce geste. Je prends une grande respiration. "C'est peut-être pas le moment de dire ça mais... mais samedi je serais devant chez toi le plus tôt possible pour t'accompagner chez tes parents." Je marque une pause, me mordant l'intérieur des joues. "Que tu le veuilles ou non. Je tai dit que je serais là dans les bons comme dans les mauvais moment et je ne manquerai pas à ma mission." Non je ne lui laisse pas le choix. Peut-être suis-je même la dernière personne quil ait envie de voir mais d'ici là... "Je le laisse comme ça aussi la semaine entière pour réfléchir à tout ça.." finis je par ajouter.

Mon regard se baisse, je laisse juste échapper un soupir. "Je ne veux en rien te forcer bien évidemment mais ne repousse pas ce moment, vraiment. Tes mots tu les trouveras sur le moment, ne te dégonfle pas." Ce nest pas une mauvaise remarque, juste quelques mots pour essayer de lui redonner du courage. Ses caresses se stoppent d'un coup, mon cœur s'emballant et n'en faisant que des siennes, je décide de poursuivre son geste. "Je viendrais quand même Reece, cherche pas." que je lui lance sur un ton de menace, plutôt pour l'avertir que dans tous les cas, il devra s'attendre à ma présence. Un baiser sur mon front, mes doigts se détachent difficilement des siens, laissant partir l'homme qui est parvenu à me chambouler en si peu de temps. La soirée se passe, rangeant peu à peu Med affaires, vidant chacun de mes cartons de dvds que je viens mettre dans la bibliothèque intégrée du salon, regardant chaque nom défilé avant de les ranger par ordre alphabétique. Aucune musique, rien pour accompagner, je reste juste là plantee au sol comme une conne. Il ne me faut pas longtemps pour prendre du poil de la bête, attrape un feuille mal découpée et un stylo. "Juste histoire de te permettre de penser à autre chose, si tu veux bien m'accompagner à distance." Je plie la petite lettre en deux et prends rapidement les transports pour rejoindre son immeuble. Une femme sort, j'entre en toute discrétion, me mettant sous la cage d'escalier pour rouler deux joints puis monte jusqu'à son étage, faisant glisser le joint enroulé dans la lettre en dessous de sa porte, avec un peu de bruit bien que je tente d'être la plus discrète possible. Je descends rapidement les marches, allant dans le jardin le plus proche pour commencer à y allumer le mien, allongée sur un banc,ce dernier me semble-t-il être dans le champ de vision de sa terrasse à lui. Je rabats donc ma capuche sur moi, histoire de pouvoir le regarder sans être prise en flagrant délit.