it's time the fat cats had a heart attack -r.

Un petit sourire au coin des lèvres, un air de défi dans les yeux. Il releva un regard moqueur et sûr de lui vers la voiture de police qui venait de se garer devant la boîte de nuit. Lui était adossé contre le mur de briques de la ruelle adjacente à cette bâtisse où l’alcool coulait à flot à tous les soirs. Pour lui, c’était l’endroit rêvé pour faire fantasmer les petits cœurs d’enfants qui se la jouaient adultes le temps d’une nuit. Et pour ceux qui voulaient s’évader dans cette réalité alternative qu’il pouvait leur procurer. Isaiah tira sur sa cigarette une dernière fois avant de la jeter au sol et de l’écraser sous le poids de son pied droit. Il replaça sa veste noire sur ses épaules. Cela faisait des semaines que ce policier l’avait dans sa mire. Isaiah avait bien remarqué et surtout compris que ce n’était plus le hasard qui le mettait toujours dans son chemin. Prêt à tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. L’un comme l’autre. Prêts à tout. Isaiah n’avait pas lâché ce petit sourire malicieux alors que l’un des policiers, celui tant convoité par le brun, sortait de la voiture et s’approchait de la ruelle. Tout de suite, Isaiah se tourna de dos à l’entrée de cette dernière et se dirigea vers son acolyte, vautré dans la noirceur pendant toute cette attente. Un fouteur de trouble. Un gauchiste. Un idéaliste. Comme Isaiah. Et ce dernier avait réussi à convaincre l’autre de jouer à ce petit jeu auquel on joue lorsqu’il y a du feu. Beaucoup de feu. Isaiah alla donc à la rencontre de son ami, qui jouait momentanément le rôle de sa victime de revente. Il lui échangea un sourire, mais surtout il échangea avec lui, contre de l’argent, un petit sachet contenant des pilules bien rangées l’une à côté de l’autre, enveloppées comme un cadeau dans un emballage transparent. À confondre avec n’importe quoi de poison, d’illicite. De merveilleux. Déjà, sans plus tarder, Isaiah entendit les cris du policier derrière. Et son ami prendre la fuite. Et le sourire d’Isaiah fendre ses joues alors qu'il se retournait vers Camden. Sa vraie victime.

Le coup encaissé fut assez dur sur le dos d’Isaiah qui se retrouva plaqué contre le mur de briques avec une violence assez injustifiée. Son visage se crispa sous la douleur, mais son sourire ne s’effaça pas pour autant. Comment le pourrait-il ? La situation se déroulait exactement comme prévu. Isaiah avait voulu mettre un peu de piquant dans sa soirée plutôt que de rester seul, et voilà que son plan était respecté à la lettre par un Camden ignorant de ce qui l’attendait. Pauvre flic. Il ne savait absolument pas dans quoi il s’était embarqué quand il avait décidé de faire d’Isaiah sa cible principale. Serrant les dents, le policier demanda au brun ce qu’il faisait dans cette ruelle, ne manquant pas de statuer son autorité en l’appelant par son nom de famille. « Michaels est un ancien détenu, sérieux ? Putain. J’suis flabergasté. » Lança-t-il, feignant l’ignorance avec un air fendant. Les sourcils de Camden se froncèrent encore plus, si seulement cela était possible. Il avait un de ces airs bêtes, lui. « Ah mais oui, oui, fouillez-moi monsieur l’agent. Je ne voudrais surtout pas vous empêcher de faire votre travail. » Déclara-t-il avec une aisance bien trop sincère pour un mec qui pourrait traîner de la drogue sur lui. Camden avait beau mettre ses mains n’importe où, il ne trouva rien. Puis Isaiah sortit de la poche intérieure de sa veste une petite enveloppe avec quelques pilules colorées à l’intérieur. Il les brandit fièrement devant Camden. « C’est ça que tu cherches, O’Malley ? » Il ouvrit alors le sachet et amena une pilule bleutée jusqu’à sa bouche, qu’il croqua en lâchant un soupir de satisfaction. « Sweet tarts. Les meilleurs. » Il les tendit alors à l’agent de la police. « Prend-les, si tu les veux tant. Avec la force démesurée à laquelle tu m’as plaqué sur ce mur, j’imagine que c’est parce que tu y tiens tant. Après tout, tu risques une plainte déontologique. Pour de vulgaires bonbons. » Et son sourire s’agrandit. Parce qu’il avait gagné, encore.