| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| The sound of silence + Jeremy | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: The sound of silence + Jeremy Lun 11 Mai 2020 - 18:52 | |
| Son corps frêle tremblait presque sous son grand gilet qu’elle tenait serré, pans croisés sur sa poitrine comme pour mieux se protéger. Charlize fendait la pénombre d’un pas qui se voulait assurée mais qui ne l’était pas. Parce qu’elle n’en menait pas large, il fallait bien l’avouer. C’était certainement l’une des parties de la ville qu’elle connaissait le moins, les bas quartiers, bien loin de son voisinage résidentiel bcbg ou des ruelles animées du centre-ville où tout le monde se saluait poliment. Ici les quelques pauvres âmes qu’elle venaient de croiser étaient tels des fantômes, évanescentes, cherchant à se faire invisibles, elles ne faisaient que passer. Et elle faisait partie de ces âmes là ce soir. On lui avait griffonné un nom et un lieu sur un bout de papier qu’elle tenait fébrilement dans sa main, il s’avérait qu’on lui avait donné rendez-vous avec un certain Levy, au milieu d’un terrain vague, entre des carcasses de voitures abandonnées. Le décor était cliché à souhait et l’homme qu’elle avait rencontré également, avec sa capuche vissée sur la tête qui empêchait qu’on voie la totalité de son visage, son ton feutré, froid et un échange en un minimum de mots. Tout avait été rapide, elle avait sorti l’argent, il lui avait passé un sachet, fin de l’histoire. A présent elle rentrait chez elle, tête baissée, honteuse, avec ses quelques cachets dans sa poche. Wojcik avait pourtant promis à sa sœur qu’elle arrêterait, que ses somnifères elle n’y était pas accro, mais les semaines passant e voyant que son stock s’amenuisait, elle avait commencé à développer une sorte d’angoisse, d’abord gérable mais qui au fil des jours la prenait à la gorge, finissant par l’étouffer et l’obséder, c’était donc ça, le manque. Elle avait fini par s’adresser à un client dont elle savait qu’il connaissait du monde et il lui avait donné son contact. Elle avait demandé des hypnotiques mais ce mec était soi-disant bien plus spécialisé dans les drogues, les vraies, pas les cachets pour desperate housewife, néanmoins elle n’avait pas posé de questions, elle avait récupéré sa commande et elle se disait qu’elle verrait bien. Au bout d’un moment alors qu’elle commençait à apercevoir l’ombre de sa voiture qu’elle avait garé dans une des dernières ruelles éclairées du quartier, Charlize commença à sentir une présence derrière elle. Elle cru au début qu’elle se faisait des films, une femme seule dans une rue sombre et silencieuse, il y avait de quoi s'imaginer tout un tas de choses. Pourtant il y avait ce sentiment qui grondait en elle, cette peur qui lui vrillait les tripes alors elle finit par se retourner. Elle perçut du mouvement, une ombre un peu en retrait. Fronçant les sourcils elle fit quelques pas, les talons de ses bottines claquèrent le bitume. Il y a a quelqu’un ? Montrez-vous ! Elle faisait tout pour se donner une contenance mais sa voix tremblait malgré elle, lui faisant perdre toute crédibilité dans son jeu de femme forte.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Dim 7 Juin 2020 - 17:19 | |
| A chaque pas que je faisais, mon sang bouillonnait un peu plus dans mes veines, ce satané liquide rouge devenant comme du magma en fusion. Et ce n'est jamais une bonne chose me connaissant. Putain mais qu’est-ce qu’elle fait ?! Silencieux, le pas léger mais le cœur en proie a une tempête, je la suis toujours plus loin, de plus en plus soucieux. Je me sens un peu débile de faire ça … Sérieusement, moi qui la suis comme un taré obsédé ? Ce n’avait pas été mon intention. Pas au début en tous cas. Seulement, à la lueur d’un réverbère, j’avais eu un aperçu de son expression alors qu’elle quittait sa voiture et cela ne m’avait pas plus. Je l’avais vu de trop nombreuses fois sur de nombreuses personnes et je ne supportais pas de voir ça sur son si angélique et beau visage. Plus elle marchait, plus elle s’enfonçait profondément dans les ténèbres. Et ce n’était pas seulement car la lumière diminuait de plus en plus. Mais bel et bien à cause du quartier, de l’endroit et des gens qu’on pouvait y croiser. Finalement elle sembla arriver à sa destination, au milieu de nulle part, sans rien autour. Bordel Charlize … Il fait maintenant trop noir pour que je vois clairement ce qu’elle fait. A vrai dire, je n’en ai même pas besoin. On ne venait par ici que pour une seule chose. Et ça ne me plaisait pas le moins du monde. Ce monde là était le miens. Depuis toujours. Je m'y sentais chez moi, même si ça en disait long sur ma personne. Monde perdition sur lequel je régnais.
Elle s'approcha d'un type, l'échange se fit. Enfin, elle revint vers sa voiture, sur ses gardes, les nerfs à vif, près de laquelle je me tenais, tapis dans l’ombre. « Il y a a quelqu’un ? Montrez-vous ! » Lâcha-t-elle, la voix tremblante. Prenant une inspiration, je quittais l’ombre dans laquelle je m’étais caché jusque là et venais lui faire face, ne voulant pas l’effrayer encore plus qu'elle ne l'était déjà, preuve qu'elle n'avait rien a faire ici, que ce n'était pas son monde. Je pensais qu'elle avait renoncer … Je m'étais visiblement trompé. Je la regardais droit dans les yeux. « Rassure-toi, ce n’est que moi. » Lâchais-je en ne la quittant pas du regard, comme si cela expliquer tout. J’écrase sur le sol du bout du pied la cigarette que j’étais entrain de fumer tout en l'observant. Je glisse ensuite une main dans mes cheveux. « Qu’est-ce que tu fais là Char ? Pas vraiment le coin le plus fréquentable de la ville … » Lui dis-je, la voix pleine de reproche et d’inquiétude en même temps.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Jeu 25 Juin 2020 - 16:48 | |
| Bowen c’était sa ville, sa maison, elle disait la connaître par cœur. Mais il y avait pourtant bel et bien un quartier où elle n’avait jamais mis les pieds, qu’elle considérait d’ailleurs comme extérieur à sa bourgade, un quartier peu fréquentable, ou fréquenté par les mauvaises personnes. Pour la jeune femme les raccourcis et les jugements étaient faciles et tranchés, elle avait grandi dans une bonne famille, une famille respectable et respectée avec deux parents bien placés dans la société. Elle était elle-même cheffe d’entreprise, femme accomplie, appréciée, vivant dans les beaux quartiers et elle avait plusieurs fois fait le choix de s’éloigner de personnes qu’elle pensait plus ou mois fréquentables, comme son ami de toujours, Jeremy, lorsqu’il avait commencé à mal tourner. Il ne fallait pas que les choses ou ses relations fassent tâche, il ne fallait pas sortir des clous. Elle avait déjà failli faire des vagues en choisissant le métier de pâtissière au lieu d’avocate comme papa ou médecin ou toute autre carrière prestigieuse, heureusement qu’elle avait réussi en ouvrant ses boutiques sinon elle ne se le serait jamais pardonné. A cause de ça beaucoup la considéraient comme hautaine, trop bcbg. Mais finalement depuis quelques temps elle se rendait compte qu’il y avait un monde entre les exigences et les objectifs qu’elle s’imposait et ce qu’elle aimait vraiment, ce qui la faisait vibrer. A bien y réfléchir, n’avait-elle pas épousé un simple pompier, alors qu’on aurait pu la voir faire sa vie avec un notable, mais elle avait choisi la voix du cœur, tout comme quand Axten était tombé malade et qu’elle l’avait suivi à l’autre bout du monde pour qu’il finisse sa vie, plaquant tout sans un regard en arrière, sa carrière, ses amis, sa famille, ses plans sur la comète. Et ce soir voilà qu’elle mettait les pieds dans ce quartier qu’elle rayait pourtant de la carte, pour aller quémander sa dose au dealer du coin. Elle était effrayée, elle avait honte d’elle, mais quelque part tout au fond d’elle, ça l’excitait presque, cette impression de danger et de se sentir vivante en même temps. Bien qu’elle ait hâte de retrouver le confort de sa voiture puis de sa maison. Sauf qu’elle cru un instant qu’elle allait terminer sa vie dans cette ruelle mal éclairée, regrettant amèrement d’être accro à ses pilules et à ce moment là elle n’en menait pas large. Retenant sa respiration quelques secondes qui lui semblèrent être une éternité, elle vit finalement la silhouette familière de Stauss sortir de l’ombre. Si elle tremblait au départ, elle ne fut pas tellement soulagée de le voir s’annoncer, d’autant plus que son cœur rata un battement en découvrant son visage. Jeremy ?! Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu me suis comme ça ? Elle attaquait, décontenancée, méfiante. C’est moi qui ai posé la question en premier. J’ai pas à te faire part de mes allés et venues, si ? Puis toi t’es bien là, pourquoi pas moi… Parce que c’était son monde à lui, l’obscurité, les trafics illicites, les gens pas fréquentables, alors que Charlize, elle vivait dans la lumière, elle le savait parfaitement. Elle était agressive, parce qu’elle savait qu’il la prenait en faute, une fois de plus. Ces retrouvailles semblaient remélanger les cartes alors qu’à la fin de leur dernière rencontre, ils s’étaient quittés de façon bien plus tendre.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Mer 8 Juil 2020 - 9:46 | |
| Sortant de l’ombre ou je m’étais réfugié pour surveiller Charlize, je m’offrais à son regard bien assez effrayé comme ça. J’étais à la fois furieux de la voir trainer dans ce quartier, qui n’avait vraiment rien de fréquentable et à la fois, j’étais inquiet pour elle. Inquiet de voir que notre discussion n’avait rien changer même. Bien sûr, il était évident que son walk on the dark side ne s’achèverait pas du jour au lendemain, j’aurais simplement apprécié qu’elle m’appelle, ou qu’elle passe chez moi si ça devenait trop dur. Nous avions remis certain chose à plat quand elle avait débarquée chez moi. « Jeremy ?! Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu me suis comme ça ? » Me demanda-t-elle, elle aussi furieuse de me voir là, alors que j’approchais d’elle, ne sachant pas encore qui de l’inquiétude ou de la fureur était plus présente. Je la regardais puis sans répondre je lui retournais la question. Ouais, probablement pas la meilleure chose à faire Strauss, mais bon, si j’étais le roi des bonnes décisions, ça se saurait ! « C’est moi qui ai poser la question en premier. J’ai pas à te faire part de mes allés et venues, si ? Puis toi t’es bien là, pourquoi pas moi… » Lança-t-elle, implacable même si elle connaissait déjà la réponse. Cela se voyait dans ses yeux. Je m’approchais encore. Un sourire en coin malvenu s’installa sur mes lèvres. « Tu sais très bien ce que je fais là. » J’ouvrais les bras pour désigner l’environnement. « C’est chez moi, c’est mon monde. Pas le tiens. » Achevais-je en bloquant mon regard sérieux et noir sur elle.
Elle était en colère, sur la défensive. Malgré tout ce qu’elle pouvait dire, elle n’appartenait pas à se monde, elle n’avait rien à y faire même si tout s’effondrait autour d’elle, même si la douleur était immense. Elle restait une personne de lumière, bienveillante et douce. Elle le savait et c’était pour ça qu’elle réagissait violemment. « Ecoute Charlize, je ne te suivais pas, pas vraiment en tous cas. J’ai aperçu ta voiture et oui, ensuite je t’ai suivi. Je devais m’assurer qu’il ne t’arriverait rien et que tu ne faisais pas de chose stupide bon sang ! Plus stupide que d’être venue ici, seule. Je m’inquiète pour toi. » Voilà, c’était dit. Je me fichais de ce qu’elle pensait, du fait qu’elle m’en veuille ou non. Elle allait m’avoir sur le dos. Je ferais en sorte qu’elle ne soit jamais en danger. « Tu n’a aucune idée de ce qu’il se passe par ici bordel !! C’est dangereux Char, vraiment. Encore plus dans ton cas. » Je secouais la tête, repoussant de mon esprit les différents scénarios qui aurait pu se produire ce soir. Je glissais une main sur mon visage, sentant mon sang bouillir.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Lun 3 Aoû 2020 - 17:53 | |
| Le son de sa voix grave qui grondait dans la nuit, pas de doute, Strauss savait en imposer par sa prestance, à tel point que Charlize en frissonna en le fixant d'un air qui se voulait assuré alors qu'elle n'en menait pas large. Elle était certes soulagée que ce soit lui et pas un parfait inconnu muni d'un couteau, mais elle avait horreur de cette désagréable impression d'être prise en flag, chose qui n'arrivait jamais à la femme parfaite qu'elle voulait être. Elle joua avec ses doigts, signe d'anxiété, avant de se rappeler de ce qu'elle avait dans la poche de sa veste, s'empressant par réflexe d'y enfoncer la main pour vérifier que le petit sachet était toujours à sa place. Le sourire de Jeremy la fit frémir, il dévoilait une expression moqueuse, presque carnassière, il jouait de cette ombre qui l'entourait, celle qui était son univers et elle ne voulait pas aimer ça, cette expression presque supérieur, celle d'être sur son terrain, contrairement à elle, elle voulait le détester pour ça, détester celui qu'il était dans ces moments-là alors qu'au fond l'obscurité lui allait si bien. Le mystère, le danger, ça lui conférait une aura particulière, attirante pour une femme comme Cha qui n'avait toujours connu que la lumière. C'est pas très accueillant chez toi. Les ruelles désertes, la sensation de malaise à chaque pas qu'elle faisait, même lui, il lui faisait presque peur. Elle l'écouta justifier sa présence derrière elle, il ne la suivait pas... pas vraiment... pas au début. La jeune femme hocha la tête en le fixant. C'est pas tellement le genre d'endroit où on vient en virée fille tu vois, j'pouvais pas emmener une copine avec moi pour me tenir la main. Puis je sais très bien ce que je fais. Faux ! Elle ramait, elle était effrayée même si elle ne se l'avouait pas, d'avoir sûrement fait un erreur, de ne pas savoir vraiment ce qu'elle avait dans la poche, si ce n'était pas trop fort, ou rien du tout, ou carrément du poison refilé aux novices qui n'y connaissaient rien. Elle soupira, se radoucissant un peu. C'est gentil de t'inquiéter pour moi mais t'as ps à t'en faire. Lui pourtant semblait de plus en plus agité face à la désinvolture de la blonde, agacé par son comportement, peut-être réellement inquiet pour elle. Elle lissa une mèche de ses cheveux qui lui chatouillait la nuque. Je sais où je me trouve Jer, c'est ma ville autant que la tienne et même si je ne fréquente pas ce quartier habituellement je sais ce qui s'y passe, j'suis pas si naïve. Et puis c'est quoi mon cas d'ailleurs ? Parce que si c'était son statue de pauvre fille en détresse, elle se sentait tout de même un peu plus forte que ça. En quoi ça t'inquiète tant, ce que je peux faire ? Demanda-t-elle d'une voix presque trop caressante.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Sam 12 Sep 2020 - 17:20 | |
| Je sentais mon sang bouillonnait dans mes veines et plus les secondes passaient et plus cette sensation menaçait de me rendre fou. Elle était dans mon monde, sur mon territoire et n’avait aucune véritable idée de ce que cela voulait vraiment dire. Elle allait mal, était désespérée et elle agissait stupidement en fonction de ce qu’elle ressentait, écoutant son cœur plutôt que ça raison. Je voyais bien dans ses yeux que même sous l’air qu’elle voulait se donner, elle savait au fond d’elle que j’avais raison. « C'est pas très accueillant chez toi. » Répliqua-t-elle, presque venimeuse. « Ce n’est pas censé l’être. » Murmurais-je entre mes dents en secouant la tête. Elle m’accusa de la suivre. AHAHAHAH. Ce n’est pas le cas, mais peut-être que je devrais si elle persistait dans cette voie. Elle était seule, vulnérable même si elle ne l’avouerait pas, et dieu sait ce qu’il aurait pu se passer. Des dizaines de scénario se jouaient dans ma tête et je n’en appréciais aucuns. « C'est pas tellement le genre d'endroit où on vient en virée fille tu vois, j'pouvais pas emmener une copine avec moi pour me tenir la main. Puis je sais très bien ce que je fais. » J’éclatais d’un rire jaune avant de passer des mains furieuses dans mes cheveux à deux doigts de m’en arracher. « Non mais tu t’entends ?! » Dis-je en secouant la tête, refusant de croire qu’elle puisse vraiment croire que venir ici était une bonne idée. J’aurais eu envie de hurler, de la secouer pour lui remettre les idées en places. Elle déconnait complètement et j’avais peur qu’elle ne puisse plus revenir en arrière si elle allait trop loin. J’étais vraiment hors de moi et il me fallait vraiment toute la maitrise de soi dont je pouvais faire preuve pour ne pas m’emporter.
« C'est gentil de t'inquiéter pour moi mais t'as pas à t'en faire. » Me dit-elle, semblant un peu calmé après quelques temps. Je soupirais en secouant la tête. Elle ne semblait pas vouloir comprendre et cette attitude si désinvolte en surface me rendait dingue. « Bah c’est pas franchement comme si j’avais le choix Charlize. Je m’en fais pour toi depuis que t’a franchi la porte de chez moi. Que ça te plaise ou non. » Avouais-je durement. Autant pour elle que pour moi. Je ne savais pas vraiment pourquoi cela me tenait tellement à cœur de la remettre sur les rails, de l’empêcher de faire des conneries plus grosses qu’elle. D’autant plus qu’elle ne semblait en aucun cas vouloir me faciliter la tâche même quand j’essayais de lui ouvrir les yeux. « Je sais où je me trouve Jer, c'est ma ville autant que la tienne et même si je ne fréquente pas ce quartier habituellement je sais ce qui s'y passe, j'suis pas si naïve. Et puis c'est quoi mon cas d'ailleurs ? » Je glisse une main dans mes cheveux, de plus en plus lasse et mourant d’envie de la planter ici et la laisser faire ce qu’elle voulait puisqu’elle y tenait tant. Mais, au fond de moi, je savais très bien que je serais incapable de faire ça. « Ton cas ? Une femme perdue, géniale, mais qui a souffert, qui se reconstruit petit à petit. » Lui avouais-je en la regardant, me fichant que cela soit peut-être dur de ma part de lui parler comme ça. Je m’en faisais pour elle. Vraiment. Je n’en avais peut-être pas le droit mais c’était ce que je ressentais. Et il m’était déjà difficile de l’admettre. La voir alors faire ça tête de mule rendait la chose encore plus compliquée à gérer pour moi. « En quoi ça t'inquiète tant, ce que je peux faire ? » Demanda-t-elle, d’une voix cherchant à m’embrouiller. « Je t’apprécie. Je tiens à toi et j’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose ! C’est pas sorcier à comprendre il me semble. » Lui répondis-je, agacé, comme si je ne venais pas d’énoncer l’évidence.
HJ : désolée pour la réponse tardive ma belle |
| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Mar 29 Sep 2020 - 16:54 | |
| Elle, Charlize, c’était cette femme si fragile qui voulait faire croire au monde qu’elle était forte. C’était un être brisé dans un corps qui lui faisait de plus en plus défaut au fil des mois. Tant qu’elle était en Europe elle ne réalisait pas, le deuil, l’absence, la mort, tant de choses encore qu’elle s’était pris de plein fouet depuis qu’elle était revenue à Bowen. Là-bas, à Londres puis à Varsovie, elle avait vécu dans une bulle puis dans un cocon, on l’avait choyée et elle s’était laissé faire, on s’était occupé de Romy à sa place pour qu’elle n’ait qu’à profiter des doux moments avec sa fille. Elle aurait pu rester encore longtemps, vivre dans cette espèce de faille temporelle où rien ne comptait, où le temps passait sans qu’elle en ait la notion, comme anesthésiée. Sauf qu’elle avait choisi de revenir, pour sa famille, ses parents, ses sœurs, ses amis de toujours, pour qu’ils ne soient pas des étrangers aux yeux de son enfant. Et pour son job, qui lui manquait, son entreprise qui battait de l’aile et qu’elle devait relever, parce qu’elle avait des responsabilités ici. Sauf que revenir c’était se prendre la réalité en pleine figure, la chaleur Australienne qui l’étouffait, les autres, y compris sa famille, omniprésents, qui l’envahissaient par leur compatissance, c’était le rythme fou de trois pâtisseries à faire tourner, d’une petite fille à aller chercher à l’école, à élever, à aimer plus que tout. Et puis c’était le manque, tous les jours, les crises de larmes nocturnes qui se transformaient inévitablement en insomnies. Charlize était brisée mais elle ne voulait rien montrer, rien dire. Ses séances de psy n’aidaient pas assez, les réunions du jeudi soir non plus, elle se retrouvait chaque nuit, chaque moment seule, face à ce manque de sommeil et à cette angoisse sourde qui montait en elle de façon déraisonnable. Il fallait que ça cesse et seuls ces saloperies de cachets pouvaient l’aider, elle en était persuadée, quitte à avoir tort. Mais il était là, lui, l’ange gardien aux ailes sombres, tapis dans l’obscurité, Jeremy, celui qu’elle n’attendait pas. Elle aurait pu retourner le voir, elle le savait, mais elle n’avait pas envie d’une nouvelle morale et puis au fond il lui faisait peur, pas lui et son trafic, juste lui et son regard, et ses grands bras qui l’avaient réchauffée et sa voix grave qui raisonnait encore en elle et lui chatouillait les entrailles. Alors elle l’attaquait, comme un roquet qui voudrait s’en prendre à un chien de garde, elle ne faisait pas le poids mais elle tentait quand même d’aboyer plus fort que lui. Visiblement ça le mettait hors de lui et ses grands gestes contenus le prouvaient autant que le son de sa voix aussi sarcastique que cassant. Oui je m’entends, Jer ! C’est peut-être pas la meilleure idée au monde mais je fais ce que je peux ! Il s’inquiétait, c’était touchant, mais elle voulait se dire qu’elle s’en sortait bien seule, Bowen n’était pas si dangereuse et même si ce n’était pas le quartier le plus joli de la ville, même s’il lui donnait des frissons dans le dos, elle s’en était plutôt bien sortie, s’il n’était pas sorti de nulle part elle serait simplement montée dans sa voiture et basta, ni vue ni connue. Ça ne me déplaît pas, que tu t’inquiètes. Osa-t-elle avouer dans un souffle presque doux, comme pour calmer le fait que lui s’emportait. Et puis elle s’enflamma à nouveau, elle ne voulait pas de ce statu de fille en détresse qu’il semblait lui attribuer. Elle le poussait à bout et même quand il tentait de lui faire comprendre qu’il tenait à elle, Charlize contre-attaquait, comme si elle n’avait pas compris. Elle soupira à son tour. Ta cam tu l’as déjà revendue à d’autres filles aussi géniales que moi et t’as probablement pas eu autant d’états d’âmes. Elle s’approcha de lui pour mieux voir son visage dans l’obscurité. On est amis, non ? On l’a au moins été. Alors essaye au moins de comprendre que c’est la seule solution que j’ai trouvée, ça ! Elle sortit le petit paquet de cachets de sa poche et elle le brandit face à Strauss. Seul remède contre l’absence, le manque, la solitude, le grand lit trop froid, l’envie de tout foutre en l’air même si j’ai ma fille. J’veux qu’un homme me prenne dans ses bras, mais pas n’importe lequel tu vois, c’est là le problème. Et quand je m’endors enfin il est là à nouveau. C’est la seule solution que j’ai trouvée pour ne plus avoir peur ! Elle s’approcha encore, les yeux brillants de larmes qu’elle refusait de laisser couler sur ses joues. Tu veux un scoop, Monsieur l’homme sans foi, sans âme ?! La seule fois où j’me suis sentie bien ces derniers temps c’est quand tu m’as serré contre toi. Alors tu viens de ce monde, ouais, tu peux me sortir tes sarcasmes et ton rire mauvais, mais t’as cette lumière en toi qui m’a réchauffée. Et ça me fout la trouille rien que d’y repenser parce que je ne l’explique pas, donc autant venir là, faire sans toi pour tenter d’aller mieux même si c’est à base de ces pilules. Elle était bien embêtée, maintenant qu'elle lui avait dit, sans savoir ce qu'il allait penser de ça ni comment il allait réagir.
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| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Mar 3 Nov 2020 - 10:24 | |
| L’ambiance était électrique. Si on y faisait attention, on pouvait sentir cette électricité dans l’air, faisant le va-et-viens entre Charlize et moi. Aucuns de nous ne semblait vouloir rendre les armes. Le voulais-je vraiment à bien y réfléchir ? Si elle restait aussi combative face à moi, cela ne voulait-il pas dire que tout n’était pas perdu ? Qu’elle n’était pas une cause perdue ? Ce que je n’accepterais de toute façon pas. Elle me faisait face, attaquant inlassablement, sur de son idiot de choix. « Oui je m’entends, Jer ! C’est peut-être pas la meilleure idée au monde mais je fais ce que je peux ! » Me dit-elle, toujours plus virulente. Je luttais vraiment pour garder le plus possible mon calme, mais elle semblait avoir le don d’enflammer mon caractère déjà incandescent. « Une idée pourrie oui ! Tu vaux mieux que ça. » Encore une fois, je m’emportais, haussant le ton sans pouvoir m’en empêcher en la voyant sombrer sans qu’elle ne réagisse. Si je réagissais de la sorte de mon côté, ce n’était pas pour rien. Je m’inquiétais pour elle. Et ce depuis qu’elle avait franchit la porte de chez moi, n’ayant l’air plus que l’ombre d’elle-même. « Ça ne me déplaît pas, que tu t’inquiètes. » Je plongeais mon regard dans le siens, attirer par la douceur de sa voix si virulente et cassante jusque-là. Je secouais la tête, perdu, le cœur battant encore à tout rompre. Je restais silencieux, ce changement perturbant mes pensées. « Tu finiras par me rendre complètement dingue … » Soupirais-je en secouant la tête, baissant considérablement le ton de ma voix sans pour autant que je sois véritablement calmer.
Puis la situation s’envenima encore. Probablement par ma faute, l’aggravant en voulant apaiser les choses. « Ta cam tu l’as déjà revendue à d’autres filles aussi géniales que moi et t’as probablement pas eu autant d’états d’âmes » Elle n’avait pas tort, je ne pouvais le nier sans avoir l’air d’un con, mais elle n’était pas les autres, ce qu’elle semblait avoir du mal à comprendre. Je ne dis rien, me contentant de l’observer alors qu’elle se rapprochait de moi. « On est amis, non ? On l’a au moins été. Alors essaye au moins de comprendre que c’est la seule solution que j’ai trouvée, ça ! » Dit-elle en sortant le sachant remplit de son poison et en l’agitant devant mon nez. Je secouais la tête, buté. « Cela ne résout rien … » Soufflais-je, la regardant mieux maintenant qu’elle était plus près. « Seul remède contre l’absence, le manque, la solitude, le grand lit trop froid, l’envie de tout foutre en l’air même si j’ai ma fille. J’veux qu’un homme me prenne dans ses bras, mais pas n’importe lequel tu vois, c’est là le problème. Et quand je m’endors enfin il est là à nouveau. C’est la seule solution que j’ai trouvée pour ne plus avoir peur ! » Mon cœur explosa et la douleur m’inonda. Tout ce qu’elle venait de dire avait un écho vibrant en moi. Ce qu’elle vivait, je l’avais vécu dans ce qui me semblait être quasiment une autre vie. Moi aussi j’avais perdu l’être qui comptait le plus. Le manque, le lit vide et t froid, le rappel constant de cette absence… Je ne connaissais que trop bien. C’était, j’imagine, l’une des raisons qui faisaient que je ne risquais pas d’abandonner. J’avais vécu ça, je comprenais probablement mieux que quiconque ce qu’elle vivait et j’étais capable de l’aider, de lui éviter mes erreurs. Elle n’était pas seule et ne le serait jamais, pas tant que je serais là. « Je comprends ! Je t’assure que je comprends. Je l’ai vécue avec Amélia. Et justement, je suis passé par là et crois-moi, je ferais tout pour éviter que tu vives ce que j’ai vécu. Tu n’es pas seule … » Lui dis-je, sincère, parlant avec mon cœur, ce que je ne faisais pas souvent.
Elle s’approcha encore un peu plus de moi, les yeux brillants mais sans qu’aucune larme ne coulent sur ses joues. « Tu veux un scoop, Monsieur l’homme sans foi, sans âme ?! La seule fois où j’me suis sentie bien ces derniers temps c’est quand tu m’as serré contre toi. Alors tu viens de ce monde, ouais, tu peux me sortir tes sarcasmes et ton rire mauvais, mais t’as cette lumière en toi qui m’a réchauffée. Et ça me fout la trouille rien que d’y repenser parce que je ne l’explique pas, donc autant venir là, faire sans toi pour tenter d’aller mieux même si c’est à base de ces pilules. » Sa tirade me laisse surpris et un peu hébété, la regardant, immobile face à elle. Dire que je ne m’attendais pas à ça est un euphémisme. Sur le moment, je ne sais pas quoi lui répondre ni quoi faire. Ma respiration s’emballe alors que mon cerveau cherche à comprendre, à analyser ce que je ressens. Cela fait bien longtemps que personne ne m’a vu de cette manière qu’elle décrit, d’une manière positive. Quand a moi, je dois bien avouer que je suis aussi perdu la concernant, peinant à mettre mes idées en place quand il s’agit d’elle. La preuve avec la comédie de ce soir. Pour une autre, je n’aurais pas réagi avec autant de virulence, je n’aurais pas joué les stalker. La réapparition de Charlize dans ma vie avait changé quelque chose, rallumer ce que je pensais éteint probablement pour toujours. Ma main se saisit de son bras et, doucement mais fermement, je l’attire contre moi. Moi aussi je ne me l’expliquais pas mais, égoïstement, je n’avais aucune envie qu’elle essaie de faire sans moi. Prenant son visage entre mes mains. « Par ce que tu crois que je comprends totalement ce que je fous ici ? A m’emporter contre toi, à m’imaginer qu’il t’arrive quelque chose et à en crever d’angoisse ? Je ne me l’explique pas non plus. Pourtant je suis là et putain Charlize, j’ai aucune envie que tu essaie de faire sans moi ! Je veux t’aider, être là pour toi. Bordel ce que tu voudras ! Mais je ne supporte pas de te voir aller si mal sans pouvoir rien faire par ce que tu es trop buté et que tu me pousse à bout ! » Soupirais-je en fermant les yeux quelques secondes. Mon visage se baisse vers le siens et nos lèvres se touchent presque. Les secondes s’écoulent, j’hésite, ne voulant rien faire qui ruinerait ma relation bien que conflictuelle avec Charlize. Mais je ne peux passer sous silence que je tiens à elle, qu’elle m’attire également même si je n’avais pas vraiment songé à elle comme ça. Mes lèvres touchent les siennes et advienne que pourra. Si je me prend une claque, je suis assez grand pour encaisser et assumer ce coup de folie que je n’avais pas vu venir, ni même imaginer.
HJ : |
| | | Invité | Sujet: Re: The sound of silence + Jeremy Mar 10 Nov 2020 - 23:50 | |
| C’était particulier cet échange entre eux, comme un jeu de tennis, comme s’ils cherchaient à gagner des points en faisant baisser la garde de l’autre. C’était mal connaître Charlize que de croire qu’elle cèderait facilement, même si Jeremy l’impressionnait, elle allait lui tenir tête jusqu’à ce que l’un des deux ne craque, à bout. Et elle espérait que ce soit lui, par fierté, plus que parce qu’elle pensait avoir raison. Au fond elle savait bien que toute son expédition était une erreur, que ce monde n’était pas le sien, elle détestait l’ombre, elle détestait la drogue, même l’alcool elle n’aimait pas se s’enivrer. Elle n’était pas comme ça et elle se mentait à elle-même en se disant que ça lui ferait du bien, elle en était presque ridicule, toute tremblante dans son grand gilet, les yeux écarquillés comme si ça pouvait l’aider à transpercer la nuit. Elle souffla un merci un peu amer, elle valait mieux que ça… pourtant elle n’était plus bien sûre de ce qu’elle valait à présent. Elle multipliait les erreurs et dans tout ce brouillard si quelques cachets pouvaient la soulager un peu, finalement elle ne voyait pas le mal. Elle se moquait du monde, elle qui sanctionnait si facilement les écarts des autres, elle, la fille parfaite en apparence, elle était prise en flagrant délit ce soir et elle jouait quand même l’effrontée face à celui qui en avait vu d’autres bien plus coriaces qu’elle. Et pourtant si Charlize jouait avec les nerfs de Jeremy, il ne semblait pas insensible à son changement de ton, presque caressant, ils s’apaisaient l’un l’autre, pour mieux s’embraser à nouveau. Les mots qui fusaient, les reproches, les mauvaises excuses. La belle pensait pouvoir s’en sortir, mais il était là pour rester, comme un protecteur dont elle ne voulait pas, elle voulait les faire ses conneries, elle voulait toucher le fond, comme pour se dire qu’après ça elle ne pourrait pas aller plus bas, qu’elle ne pourrait que rebondir, taper d’un bon coup de pied et remonter à la surface, reprendre sa vie en main, un jour. Elle ne savait pas quand il arriverait, ce jour, l’échéance semblait s’éloigner de plus en plus à mesure qu’elle se noyait, mais au fond d’elle, l’éternelle optimiste voulait croire qu’elle y arriverait, parce qu’il y avait sa fille et sa famille. Mais pas ce soir, ce soir elle voulait avaler ces cachets qu’elle tendait à la barbe du dealeur, elle voulait dormir d’un sommeil profond, sans rêve, sans cauchemars surtout. Alors non, il avait raison, ça ne résolvait rien mais qu’est ce qu’elle pouvait bien faire d’autre. Et comme pour se justifier elle lui parla du manque, de l’absence, sans vraiment savoir pourquoi, ou peut-être simplement parce qu’il savait, il en était passé par là, il pouvait la comprendre, il le lui avait déjà dit. Ce soir il recommençait, il l’écoutait sans ciller avant de prendre la parole. Mais elle ne voulait pas qu’il compatisse, sa sollicitude l’avait touchée, mais ce soir elle voulait se protéger, elle ne voulait pas baisser sa garde comme l’autre fois et finir par se blottir dans ses bras, parce qu’après elle s’était sentie faible, coupable d’avoir laisser cette chaleur nouvelle l’envahir alors qu’elle pleurait encore son mari. En vérité il lui faisait peur, pas parce qu’il venait de ce monde, pas parce qu’il vivait dans l’obscurité, mais bien parce qu’elle voyait la lumière là où d’autres le pensaient totalement pourri. Elle le trouvait beau et touchant, avec la peine qu’il portait sur ses épaules comme s’il avait accepté ce fardeau. Dans une autre vie elle aurait tout fait pour prendre de cette peine, pour l’alléger un peu, mais pas dans celle-ci, dans celle-ci ses sentiments l’effrayaient. Et elle le lui avoua, le lui crachant presque au visage, comme si c’était quelque chose dont elle devait avoir honte. Jeremy resta K.O quelques instants, silencieux, presque hagard. Elle aurait voulu qu’il réagisse, qu’il se moque d’elle peut-être, qu’il crie, qu’il dise quelque chose. Tout sauf ce qu’il finit par faire en attrapant son bras, puis son visage entre ses deux mains, la forçant à plonger le regard dans ses yeux trop expressifs. Perçant la nuit, elle ne voyait plus qu’elles, ces deux iris trop bleues, elle entendait cette voix qui grondait tout ce qu’elle ne voulait pas entendre. Elle aurait voulu qu’il continue à lui dire que la drogue c’était mal et puis qu’elle était idiote, il aurait voulu qu’il crache que personne ne pourrait rien pour elle après ça, ou bien qu’il s’en foutait bien, d’elle, de ses caprices de petite fille riche, ou toute autre chose qui l’aurait mise dans cette colère qui lui allait bien en ce moment. Et pourtant il ne dit rien de tout ça, bien au contraire. Au contraire il s’inquiétait, il voulait l’aider, il voulait bien tout, juste pour elle. Elle aurait pu en pleurer, d’entendre qu’il était là pour elle, ça lui faisait trop de bien, bien plus que ce qu’elle méritait. Les yeux de Strauss se fermèrent et Charlize su que c’en était fini, tous les deux en avaient trop dit, eux, si pudiques sur leurs peines, sur ce qu’ils ressentaient, ils s’étaient poussés chacun dans leurs retranchements. Elle vit sa bouche se rapprocher de la sienne et, comme une gamine effrayée, pétrifiée, elle ne bougea pas, le laissant s’arrêter à quelques millimètres, ils restèrent ainsi quelques secondes, quelques minutes, elle n’en savait rien, le temps s’étirait, jouait un jeu étrange, avant que Jeremy ne comble finalement le mince espace entre leurs lèvres. Un baiser, depuis combien de temps Charlize n’avait-elle pas été embrassée ? La réponse était simple, tristement logique et elle ne voulait pas y penser. Des hommes elle n’en avait pas embrassé tant que ça dans sa vie, Strauss était l’un d’eux, mais c’était il y a si longtemps qu’elle pensait avoir oublié. Pourtant le goût de ses lèvres était particulier et il réveilla en elle autant de fougue que de rage. Elle eut envie qu’il ne s’arrête pas, même, qu’il aille plus loin, autant qu’elle le haït d’avoir osé franchir cette barrière. Elle voulait faire sans lui, Charlize, elle n’avait pas besoin de lui, pas besoin de cette affection qui compliquerait tout, elle le lui avait dit et pourtant il semblait s’en foutre totalement. L’une de ses mains se fraya un chemin dans la nuque du brun et l’attira un peu plus contre elle, leur baiser se fit morsure, avant qu’elle ne le repousse d’une autre main posée sur son torse, rompant le contact de leurs lèvres. C’est ce que tu cherchais, en me suivant jusque-là ? Et si j’ai pas envie d’être sauvée Jer ? Et pourtant cette fois-ci elle le disait avec moins de force, comme si elle-même n’y croyait plus, acceptant son aide et ses bras protecteurs. Ses yeux brillant d’autant plus dans la pénombre à mesure qu’elle le fixait, elle s’avança à son tour pour aller goûter ses lèvres et s’abandonner au bien que ça lui faisait.
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