Love your quarantine [Isling][hot]

Sachant bien qu’elle le disait avec humour, Isaiah espérait tout de même profondément qu’elle ne s’était pas sentie harcelée par sa présence, à l’époque. Il était vrai que le jeune homme avait parfois tendance à s’imposer dans la vie des autres, parce qu’il était hypersocial, mais si on lui disait fermement qu’il n’avait pas sa place, il ne pensait pas insister. Peut-être qu’avec Aisling, ça avait été le cas. Lui avait toujours perçu le balbutiement de leur relation comme une sorte de jeu du chat et de la souris, un truc du genre. Il n’avait jamais vraiment senti qu’Aisling avait tenté de le repousser, et puisqu’ils étaient désormais en couple et heureux, sans doute n’avait-il pas tout à fait tort. « Je vais quand même tâcher de changer mes manières … j’voudrais pas être agressant ! » Il esquissa un mince sourire. Il était toujours prêt à se remettre en question et à évoluer en tant que personne. Il était aussi toujours prêt à retrouver Aisling dans cette intimité qu’ils avaient apprivoisée et qui n’appartenait désormais qu’à eux deux, contre toute attente, face à ces deux êtres qui ne semblaient pas faits pour la monogamie. Isaiah s’attarda d’abord au plaisir de la blonde puisque c’était ce qu’il préférait. L’entendre gémir de plaisir, la sentir trembler contre ses mains, la goûter dans son plaisir grandissait, Aisling éveillait tous les sens d’Isaiah quand elle jouissait pour elle et pour lui. Lorsqu’elle atteignit l’orgasme et que l’ébéniste la sentit fléchir, il la retint un peu plus fort même si elle-même se donna un peu plus de support sur la chaise. L’étudiante vint finalement s’asseoir sur lui, tout près de son érection. Isaiah sourit à sa remarque. « C’est quand ça vient de toi que ça compte le plus. » Il l’embrassa à nouveau et, lui-même incapable de se montrer plus patient, il leva tout légèrement Aisling afin de la repositionner, l’amenant au-dessus de son membre, avant de la laisser doucement retomber pour qu’il se glisse en elle.

Agressant ? Est-ce qu'on pouvait vraiment se sentir agressé par Isaiah ? Il semblait plutôt être une personne inoffensive. Il était agaçant, ça sûrement, mais en aucun cas menaçant ou quelque chose du genre. Et puis... il était tellement bienveillant qu'on était vite conquis. Même Aisling, c'est pour dire... Elle qui, justement, à l'époque, rejetait ce genre de comportement qu'elle qualifiait de bisounours. Si Isaiah n'avait pas fait du forcing pour entrer dans sa vie... qu'est-ce qu'elle aurait fait ? Où est-ce qu'elle en serait aujourd'hui ?

-Ne te fais pas trop de soucis pour ça.

Aisling restait fébrile après l'orgasme qui venait de la traverser, provoqué par les douces caresses de son amant. Elle finit par retrouver toute sa stabilité en s'installant sur les genoux d'Isaiah. Son regard clair dans le sien, elle vint chercher un baiser. Son corps se remettait doucement de ses émotions, mais lui, semblait en avoir décidé autrement. Elle sentit ses mains saisir ses hanches pour la rapprocher de son érection et l'inciter à ne faire qu'un avec lui. Elle glissa ses bras autour de son cou, appuyant son front contre le sien alors qu'elle sentait le membre de son amoureux s'insinuer en elle avec aisance. Son excitation précédente l'avait bien suffisamment humidifiée pour faire coulisser leurs intimités l'une contre l'autre, dans l'autre. Un nouveau gémissement s'échappa des lèvres de la jeune femme. D'abord lentement, elle souleva ses hanches dans ses mouvements de vas-et-viens amples, profitant de toute l'érection de son amant.

Aisling le rassurait, lui affirmant qu’il n’avait pas à trop s’en faire avec cette réflexion, mais quand même, c’était le genre de pensée qu’il garderait dans un coin de sa tête. Un peu plus tard, pourquoi pas en méditant, il songerait à tout cela et aux manières de s’améliorer, toujours un peu plus. Isaiah était une personne bienveillante, il n’aurait pas voulu mettre qui que ce soit mal à l’aise, même dans la plus grande innocence, même involontairement. Pour le moment toutefois, l’ébéniste n’avait effectivement pas envie de se faire trop de soucis sur la question, déjà parce qu’avec Aisling son insistance les avait menés à quelque chose de tellement beau et bon, mais aussi parce que le moment présent n’appelait pas aux profondes réflexions. Il avait envie d’autres profondeurs. Celle de l’orgasme d’Aisling réveilla en lui un intense désir pour elle. Aussitôt assise sur lui, aussitôt Isaiah la releva pour mieux l’asseoir sur lui, en lui. Elle n’eut le temps que de lui voler un baiser avant qu’il ne s’éprenne encore une fois de son corps. Leurs fronts se déposèrent l’un contre l’autre alors qu’Aisling glissait sur son membre. Isaiah grogna de plaisir, son souffle chaud comblant l’espace entre leurs bouches entrouvertes. Limité dans sa possibilité de faire des vas-et-viens, assis sur cette chaise, le jeune homme contracta ses fesses pour rentrer plus loin en la blonde, alors qu’elle aussi facilita la cadence en se soulevant et en s’abaissant, au même rythme. Les lèvres de l’artiste venaient de temps en temps emprisonner celles de la blonde. La chaise antique grinçait sous leur poids et sous leurs mouvements, mais Isaiah n’en avait rien à faire. Qu’elle vole en poussière après leur incendie, il s’en fichait.

Il était plutôt rare qu'Isaiah finisse par être le plus impatient des deux, Aisling était généralement plutôt douée dans le domaine. Mais elle se sentait plus excitée encore à la voir pressé.

Elle sourit en entendant le grognement d'excitation de son amoureux. Ce qu'elle aimait être désirée. Elle gémit, se cambrant davantage alors qu'elle le sentait se contracter pour accentuer la pénétration. Ne serait-ce pas une douce torture que de profiter de la situation pour le faire languir ? Mais la blonde n'avait pas assez de patience pour ça, pas aujourd'hui.

Les mouvements de bassin d'Aisling se faisaient plus rapides, plus amples, plus profonds. Si parfois, pendant leurs ébats, elle retenait ses gémissements pour ne pas être entendue par les autres occupants de la maison, ce n'était pas le cas à ce moment précis. De petits cris s'échappaient de ses lèvres, quand celles-ci n'étaient pas happées par celles d'Isaiah, à chaque fois qu'elle redescendait sur son membre érigé. Elle était bien trop concentrée sur leur plaisir mutuel pour entendre les grincements de la chaise ou bien de quelconques bruits de pas au-dessus de leur tête.

Alors qu'elle sentait le feu au creux de ses reins se faire plus fort, elle vint cacher son visage dans le cou d'Isaiah, n'étouffant que très partiellement ses cris de plaisir.

L’empressement, l’impatience, l’engouement pour l’autre, c’était parfois tout aussi grisant qu’un acte doux et presque romantique. Si Isaiah avait effectivement davantage l’habitude de prendre son temps, comme dans à peu près tout dans sa vie qu’il exécutait avec lenteur, l’artiste avait par moments cette ardeur qui poussait son excitation vers l’incontrôlable et alors, les secondes donnaient l’impression de vouloir débouler toutes en même temps. Aisling avait la même précipitation que lui dans l’acte si bien que, en quelques minutes seulement, les deux atteignaient l’orgasme, elle d’abord, lui ne suivant pas de bien loin alors que la blonde cachait sous visage dans son cou sans pour autant y étouffer ses cris de jouissance. Puisqu’elle ne contenait que très peu ses gémissements, lui aussi se laissa aller à la délivrance sans retenue. Après tout, si Aslander et Ayline entendaient Aisling jouir, ce ne serait que naturel et normal que ses bruits se joignent aux siens. Le secret s’était envolé avec les cris de la blonde, nul besoin de se torturer à camoufler son propre plaisir. Une fois qu’il eut éjaculé en la jeune femme, Isaiah détendit tous ses muscles, tentant de retrouver une respiration normale contre la poitrine de la blonde. Une fois cela fait, il esquissa un sourire, relevant son visage vers Aisling. « Ouais, définitivement, il n’est plus question que je vende cette chaise. Elle a fait ses preuves. » Et, surtout, elle avait maintenant une histoire, courte mais belle, gravée dans ses fissures.

Aisling ne put retenir un frisson accompagné d'un soupire alors qu'elle sentait son amant jouir en elle. Ses râles de plaisir la comblaient. Elle posa sa tête contre son épaule, levant son regard vers le sien alors qu'elle reprenait lentement son souffle. Elle passa ses bras autour de lui, le serrant un peu plus fort contre elle. Elle eut un petit rire à ses mots et secoua doucement la tête.

-C'est vrai qu'elle a été solide sur ses appuis !

Elle rit un peu plus fort avant de déposer un baiser sur les lèvres d'Isaiah.

-Et est-ce que tu laisserais quelqu'un d'autre s'asseoir dessus ? Elle risque de sentir la luxure un moment.

Elle posa son menton sur le sommet de la tête de son amoureux, fermant les yeux un instant.

-Si on était dans un lit, je ferais bien une petite sieste maintenant...

Sa respiration reprenant peu à peu de son allure normale, Isaiah arriva à rire sans trop s’essouffler lorsqu’Aisling acquiesça au fait que la chaise avait été plutôt solide. Solide et belle. Un peu comme leur relation à tous les deux, pas vrai ? Raison de plus de ne pas la vendre à qui que ce soit. Le marché ne méritait pas une chaise à ce point magnifiée par leur amour. Surtout, comme le disait la blonde, personne ne la voudrait en sachant ce dont elle venait d’être témoin. Isaiah haussa les épaules. « Boh. On n’aurait qu’à la laisser en quarantaine, elle aussi. » Il esquissa un sourire. La jeune femme posa sa tête sur la chevelure d’Isaiah, qui ferma les yeux à son tour. Puis, à la suite de la réflexion d’Aisling, il se leva en emportant sa petite amie avec lui. « Suffit de demander. » Lança-t-il heureux et léger, avant de l’entraîner avec lui vers les escaliers, tous les deux flambants nus. Arrivés au rez-de-chaussée, il regarda à droite et à gauche, écoutant les bruits. « La voie est libre ! » Les voix provenaient encore du jardin. D’un pas plus rapide, il remonta jusqu’à leur chambre et alla cacher Aisling sous les couvertures, la rejoignant rapidement dans la chaleur. Leurs vêtements traînaient toujours sur le sol de l’atelier, seules preuves incriminantes restantes de leur égarement diurne. Ça, et leurs regards brillants d’amour.

Aisling éclata de rire aux mots de son amoureux. Elle acquiesça d'un petit signe de tête, amusée.

-Pour ce genre de circonstances, je ne sais pas si la quarantaine suffit.

Elle eut un petit cri de surprise quand il la souleva de terre avant de rire légèrement.

-Tu n'es pas obligé de faire ça.

Aisling se savait particulièrement légère, mais elle ne voulait quand même pas qu'Isaiah se fasse mal. Elle s'accrocha à son cou, souriant alors qu'il commentait que la voie était libre. Une fois dans leur chambre, elle se blottit contre lui, l'embrassant tendrement.

-Je crois que je vais commencer à regretter de ne pas avoir la maison pour nous tout seul.