i’ve got a starving heart that breaks you’ve got a smile that makes it raise (nevaeh)

Elle aussi, elle aurait eu ce sentiment, si les rôles avaient été inversés. Pire, même, elle aurait sans doute même pas oser le noter à Juliann, si la jalousie lui avait prise à la gorge. Elle n'aurait sans doute pas été en mesure de mettre des mots sur ses ressentis, et ce pour tellement de raisons. D'abord, parce que parler de ses sentiments, c'était complexe, tous les mots s'emmêlaient et son coeur s'emballait de sorte qu'elle avait du mal à poser un discours raisonné. Il était facile, pour elle, de parler avec de l'intensité qui, souvent, faisait fuir les hommes. Malheureusement. Réduire son intensité, c'était de censurer, et c'est ce qui rendait les choses complexes. Puis, elle aurait sans doute été profondément blessée de non seulement se douter que Juliann en voyait d'autres, mais de le savoir avec certitude, de le voir presque devant ses yeux. Elle aussi, elle aurait été jalouse. Elle aussi, elle se serait sentie comme une parmi d'autres. Alors, non, il n'était pas con. Et Nevaeh ne le disait pas pour tenter de le rassurer. Elle le comprenait. Tu as le droit de voir qui tu veux, qu'il lui avait dit pour se justifier. Et la brune avait répondu en lui retournant cette phrase. Elle aussi, au fond, elle aurait souhaité qu'il lui fasse comprendre qu'elle était la seule à avoir ces petites attentions, mais leur relation n'était pas là. « Désolé pour quoi ? », demanda-t-elle, surprise. « Merci... Je lui ferai le message, même si je pense qu'il en a marre d'avoir sa petite soeur dans ses pattes », confia-t-elle pour tenter d'alléger la discussion. Elle le poussait à bout, Woody, souvent, mais ce n'était jamais pour lui faire du mal, mais surtout pour lui faire comprendre que son comportement pouvait, parfois, déranger. « On se voit demain ? Raviolis à midi.. », lui rappela-t-elle à contre coeur, déçue de devoir lui dire au revoir.

fin ?