#13 (beth) - all you need is love

Ça lui déchirait le coeur de voir Milo dans cet état, les genoux entre ses bras, mine déboussolée, perdu dans cette histoire bien trop grosse pour lui. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras et lui jurer que tout ça passerait, sans trop lui faire de mal. Mais elle ne pouvait pas. Elle pouvait le serrer dans ses bras, mais lui promettre que tout passerait, sans trop lui faire de mal, ça, c'était impossible. Du mal, il finirait pas en avoir. Parce qu'elle était convaincue que cette Effy dont il semblait s'éprendre n'était pas vraiment fait pour lui. Milo, il était encore fragile, sa rechute quelques mois en arrière en était la preuve vivante. Le jeter dans les bras d'une junkie, c'était le jeter dans le gueule du lion. Et ça, clairement, Beth s'y opposait. Elle n'avait pas à le dire, Milo l'avait bien compris de lui-même. Et parce qu'elle l'aimait, son meilleur ami, elle ne disait rien, prenait sur elle, assumait que ses opinions qui différaient de celles de l'homme et sans doute du reste du monde pouvaient blesser, les accueillant sur ses épaules. Elle portait le poids de ses peurs et inquiétudes, sans les partager. C'est Milo qui parla du cercle vicieux et des travers que la drogue lui donnait, c'est Milo qui mentionna ne pas avoir envie de retomber dedans. Et, alors, les mots de Beth s'échappèrent sans qu'elle puisse les contrôler, supposant dans sa question que cette Effy, qu'elle ne connaissait, d'ailleurs, que de nom, le mène directement dans les flammes de l'enfer. Milo haussa le ton de sa voix, Beth soupira, baissant les yeux. Elle l'avait peut-être mérité, mais Milo ne lui avait jamais parlé de cette manière, même s'ils étaient en désaccord. « D'accord », lâcha-t-elle, sentant qu'un fossé s'était déjà créé entre eux, que la distance commençait à s'imposer. Il demanda que le sujet soit clos, Beth soupira à nouveau. « Si c'est ce que tu veux. » La brune se leva, pensant avoir entendu un bruit provenant de la chambre d'Ivy. Fausse alerte, elle se retourna vers Milo. « Mais éviter le sujet, ça ne règlera pas les choses. Faudra bien que tu l'adresses un jour ou l'autre », lança-t-elle. « Tu l'aimes, hein ? »

Tu étais dans un autre monde, comme si tu étais encore sous l’influence de la drogue. Ton cerveau ne savait pas quoi penser, quoi faire ni quoi dire à ta meilleure amie. Tu étais là, innocent et seul face à tes sentiments envers Effy. Tu ne savais pas vraiment comment formuler tes phrases, ni comment les aborder avec ta meilleure amie. Mais tu savais, même si elle ne te le disait pas, qu’elle n’était pas d’accord avec tes sentiments. Elle voulait te protéger, ce que tu pouvais comprendre. Mais on ne peut pas contrôler l’amour, c’est impossible. Tu t’étais levé, pour enfin clore cette discussion et chasser ses pensées, même si elles ne partirait pas bien loin. Voilà pourquoi tu proposas à la traductrice de changer de sujet et de ne plus aborder le sujet amoureux qui te tourmentait. « Je sais, mais là j’ai assez parlé je pense… » dis-tu en écho aux paroles de la jeune femme alors qu’elle te disait que ce n’était pas la solution de clore le sujet. Tu te tournais vers Beth, alors qu’elle te demandait si tu étais amoureux, vraiment et sans expression tu lui répondais. « Oui, je l’aime » avouas-tu, les yeux dans les yeux avec ta meilleure amie.

FIN DU SUJET.