You got me caliente + Billie & Liam

Waouh, nom d'un abergeage sournois! Par tous les caleçons les plus avachis de Merlin! Je n'arrive pas à y croire! Billie lui en met plein la tronche. Après l'avoir vu se collé à toutes ces filles, j'ai encore du mal à avoir de l'empathie pour Liam. Dans d'autres circonstances, le show m'aurait plu. J'aurais été toute aussi exaltée car il - je dois bien le reconnaître - danse très bien. Cependant je ne suis pas dans cet état d'esprit. J'ai juste envie de le planter là, lui lancer un verre sur sa belle gueule et disparaître à jamais.

Billie tente de me convaincre de rester. D'ailleurs je me laisse facilement convaincre car c'est moi qui l'ait embarqué dans ce plan foireux. Je me demande si elle n'est pas en train de le tester? J'essaie de capter son regard. Oui, bon, d'accord. Allons boire un autre verre. Liam nous invite dans le coin VIP. Malgré la situation, il reste courtois et avenant. Cela devient de plus en plus compliqué de rester énervée contre lui.

Tu m'avais prévenu je reconnais mon tort avec difficulté. Ne pas montrer ma colère relève de l'impossible. Je ne sais pas si je suis plus furieuse contre lui ou contre moi. On en reparlera plus tard. Non au fait, j'ai envie de lui en parler maintenant. De lui dire que, ça m'a fait quelque chose de le voir se faire toucher par une tripotée de femmes. Que j'en ai rien à foutre de ce qu'on avait dit sur l'engagement et nos intentions. Moi je veux me sentir spéciale à ses yeux. C'est tout.

Une petite moue. "Ha non, tu peux laisser tes shows comme ils sont, c'est juste clairement pas mon truc." continuais-je. J'crois qu'en fait j'suis plus prête à discuter avec lui que Charlie ne l'est. Une autre question, j'hoche la tête avec une petite moue sur le visage. J'essaie pas de le mettre plus bas que terre, vraiment. J'veux juste comprendre comment on se dit qu'on va finir sa vie à se foutre à poil pour les autres. "Ha oui, en effet, c'est pas vraiment la même chose. Et du coup comment de l'entreprise de ton père, tu t'es dit que tu allais faire ça? Et qu'est-ce que tu aimes le plus de ce métier? Te frotter contre à ces femmes ou le fait de leur faire plaisir comme ça pourrait te faire plaisir ou t'exciter?" Qui sait? Je secoue la tête négativement à sa remarque. "Pas vraiment." Je n'ai pas cherché à en savoir plus à vrai dire, j'voulais juste me faire ma propre opinion avant toute chose mais de ce que je vois, il a l'air plutôt franc, c'est déjà ça je crois. Ce n'est qu'un rôle qu'il fait sur scène. Charlie continue de le rembarrer, je porte mon attention sur elle avant de lui donner un coup de coude, un regard désapprobateur et insistant pour lui faire comprendre qu'il est temps de parler. "On veut bien y aller seulement si tu nous y accompagnes." J'lui adresse un petit sourire en coin, ignorant Charlie sur le moment. Autant je peux dire mon avis sur les choses, autant je peux faire en sorte d'être un petit cupidon. Parfois. On se dirige du coup vers le coin désigner par le pompier de nuit. Je m'installe, commande un baby coca et reporte toute mon attention sur l'homme en question.

Ce n'était, effectivement, pas le truc de tout le monde. Liam hochait la tête. « Si un jour vous vous retâtez à passer, lançait-il avec un regard espiègle destiné en grande partie à Charlie, mais reposé aussi sur Billie, il y a des endroits dans le bar où, stratégiquement, les danseurs ne se rendent pas. » Parce qu'ils se devaient, dans une certaine logique, de rester plus ou moins près de la scène. Il pointait les balcons de l'étage plus haut. « Aux balcons, la vue est panoramique, presque. Pour celles qui n'aiment pas se faire toucher, mais qui veulent se rincer l'oeil. » Il souriait, narquois. Il pointait ensuite le fond de la salle. « Les canapés là-bas ont un peu le même principe. Les danseurs ne s'y rendent jamais, mais vous pouvez tout de même être au coeur de l'ambiance. Enfin, je ne dis pas ça pour vous vendre mon club, mais si un jour vous avez une soirée entre copines, un enterrement de vie de jeune fille à organiser ou n'importe quoi d'autre, vous saurez les p'tits secrets. » Il était courtois, cherchait à ne pas se faire lapider par l'amie de Charlie. Pourquoi, d'ailleurs ? La réponse ne lui apparaissait toujours pas. Billie se montrait curieuse quant à son travail, son parcours. Et si Liam n'avait aucune honte à parler de ses choix de vie, quand on semblait le juger ouvertement de la sorte, il n'avait plus cette belle ouverture. Il restait tout de même cordial avec la brune, professionnel sur son lieu de travail. « Il nous faudrait bien plus que quelques minutes pour t'expliquer réellement pourquoi j'ai ouvert Tabù », fit-il en regardant Charlie qui, elle, n'avait pas du tout l'air emballée à l'idée de parler davantage avec lui. Il étira un sourire désolé sur son visage puis proposa aux filles de terminer leur soirée dans le coin VIP, entre elles. Il n'avait pas l'intention de rester plus longtemps, encore moins devant l'attitude glaciale de la belle qu'il avait eue, jadis, dans ses bras. Et elle l'assainissait d'un nouveau coup, elle semblait réellement blessée dans ses paroles, Charlie, alors qu'elle lui rappelait qu'en effet, Liam l'avait mis en garde. Et c'était justement pour ça qu'il ne voulait pas qu'elle vienne le voir ici. L'avait-il dit, que tôt ou tard, il finirait par lui faire du mal ? Il lâchait un soupir, passant une main dans ses cheveux. « Tu ne m'as tout de même pas écouté », lançait-il pour amorcer la discussion. Mais elle s'était fermée, le repoussant d'une phrase qui lui glaçait le sang. Plus tard qui voulait sans doute dire jamais. Billie, cependant, renchérit en lui demandant de rester. Il secouait la tête. « Vous aurez bien plus de plaisir sans moi. » À nouveau, un regard désolé se posa sur Charlie.

La discussion entre Billie et Liam résonne en moi comme un écho lointain. Mon moi intérieur cogite et n'a absolument envie de rien à dire. Il n'y a que lorsqu'il me caresse les cheveux que mon attention se reporte sur lui. Et là, je me vois en lui, cette Charlie qui ne fait pas face aux problèmes quand il s'agit d'amour. Mais là, il ne s'agit pas d'amour. Je viens tout juste de le rencontrer. Incrédule, je me sens si stupide de réagir ainsi. Il ne veut pas rester avec nous. Pourtant il le faudrait car à l'évidence, nous n'avons pas mis les choses au clair.

Te fatigue pas. Toilettes. lui dis-je en hochant la tête après lui avoir lancé un regard indifférent. Comme d'habitude, pour la un million de fois de ma vie, je fuis. Arrivée aux toilettes, je lâche une grosse inspiration et fais couler l'eau du robinet. Le miroir est face à moi. Laisse tomber Charlie. Laisse tomber avant de tout foutre en l'air. Il est hors de question que je lâche des larmes. Je me redresse, me rafraîchis les yeux et rassemble mes cheveux pour faire une queue de cheval. Dans le reflet du miroir, je remarque que mon rouge à lèvre s'est estompé. Je prends dans mon petit sac de perle celui qui est rouge cerise, mon préféré. Afin d'éterniser ce moment je l'applique avec plus grand soin.

Un hochement de tête en l'écoutant décortiquer son bar de stip-tease. "Ha ouais, si j'avais su tout ça avant, je m'y serais rendue immédiatement." Une petite moue satisfaite se colle sur ma trogne. "Mais ouais, carrément. Si besoin de faire des soirées, possiblement revenir ici. T'as une carte ou on peut s'y rendre à n'importe quel moment?" C'est clairement celle qui était le moins emballée qui est maintenant la plus intéressée. C'est fou comment on peut vite changer d'avis sur les choses non? Je tente de le faire rester pour que lui et Charlie ait une conversation mais la jeune femme préfère se taire et fuir. Bon. Je suis censée faire quoi maintenant? Taper la causette à un homme que je ne connais pas ou aller la rejoindre? Je suis la brune du regard avant de porter de nouveau mon attention sur le jeune homme. "Bon. On va jouer carte sur table, d'accord? Y'a quoi entre toi et elle? Ca dure depuis longtemps et tu attends quoi? Du cul et c'est tout comme beaucoup ou dans le fond tu aimerais un peu plus?" Mon regard se plonge dans le sien, un soupir s'échappe rapidement. Je secoue la tête de droite à gauche. "T'as pas l'air d'être un con et je peux comprendre que toi au travail et dans la vraie vie ça doit être de chose différente mais ouais, elle n'a pas l'air de penser la même chose. Après, je peux comprendre que ça lui fasse bizarre quand on voit ton numéro mais bon. Je l'ai aussi prévenu." Je marque une pause, hausse les épaules avant de dévier rapidement le regard sur les autres. "Tu devrais peut-être aller la voir quitte à ce que ça pète pour repartir sur de bonnes bases si elle t'intéresse vraiment. Ou juste trouver un juste milieu, des compromis entre vous, j'sais pas vraiment." Je relève la tête pour mieux le regarder. "De mon côté je serais au bar et dans les canapés. A part si tu m'autorises à espionner mais tu risquerais de ne pas dire certaines choses car tu saurais que je suis dans les parages donc bon." J'lui adresse un sourire pincé. "Mais sache que si tu lui fais du mal, je ne serais pas loin derrière pour venir te botter les fesses, d'accord?" Une gentille menace, bien que je fronce légèrement les sourcils pour me rendre un peu plus crédible.

La conversation avec Billie s'adoucissait quelque peu, laissant place à un échange plus agréable. Il pouvait comprendre que ce genre de lieu ne plaisait pas à la brune, il tenta tout de même de lui donner des conseils afin de rendre son club plus agréable pour elle si elle était tentée de revenir y faire la fête avec des copines. Sur ce point, ce n'était pas gagné puisque sa meilleure amie, et la femme aux lèvres à en faire fondre Liam, elle, n'avait point l'air de vouloir y remettre les pieds. « Vous êtes mes invités d'honneur », fit-il dans un petit rire avant de sortir une carte de la poche arrière de son pantalon. « Mais si vous voulez réserver un balcon ou un carré privé, par exemple, vous pouvez m'envoyer un sms tout simplement. » Charlie n'avait pas besoin de sa carte pour obtenir le numéro de portable du brun, ils avaient échangés quelques messages, quelques baisers, aussi, déjà. Mais Charlie, elle, elle ne serait pas prête à lui écrire de nouveau. Elle n'était d'ailleurs pas prête à lui parler puisqu'elle avait pris la fuite vers les toilettes, laissant Liam seul avec Billie. Il la regarda s'éloigner avant de reporter son attention sur la brune. Elle lui fit son numéro de la meilleure amie protectrice, ce qui fit sourire Liam. « Charlie est bien chanceuse d'avoir une amie comme toi pour veiller sur elle », lâcha-t-il d'abord, le pensant réellement. « Je ne sais pas, ce qu'il y a entre nous. Je ne suis pas le genre de mecs à me poser des questions, à me projeter dans une relation. J'suis d'ailleurs pas le genre de mec à avoir des relations, du moins, pas comme la majorité des gens. » Parce que pour lui l'exclusivité et les couples traditionnels, ce n'était tellement pas son truc. Il préférait la liberté, la spontanéité et toutes ces choses que les relations trop strictes ne lui permettaient pas. Il n'était clairement pas une question de sexe sans rien d'autre, il était visiblement déjà attaché à la belle pâtissière, mais il ne cherchait pas non plus à se justifier à Billie. « Je peux seulement te promettre que je ne lui ferai jamais volontairement du mal. » Ce n'était pas rassurant, mais il s'agissait réellement de la plus belle des promesses qu'il pouvait faire. Autant pour Billie que pour Charlie. Il l'avait prévenu, lui aussi, qu'il n'était pas le même ici et à l'extérieur. Bien évidemment, il jouait un rôle, il vendait du rêve aux femmes, se permettait d'en toucher plus d'une à la fois, d'en sourire à plus d'une, c'était le but de son spectacle. Et s'il avait besoin de liberté dans sa vie privée, cela ne voulait pas dire avoir plusieurs filles à la fois dans son appartement pour se satisfaire. Mais la nuance était difficile à percevoir. Et il le savait bien. « Je l'avais pourtant prévenue », fit-il comme pour se justifier. « Je me botterai les fesses moi-même, si je lui fais du mal », assura-t-il avant de prendre la route vers les toilettes où il n'entrouvrit que la porte pour s'assurer qu'elles n'étaient pas bondées de filles. Heureusement pour lui, il n'y avait que Charlie, rouge à lèvres rappliqué sur ses lèvres. « On peut discuter ou tu vas fuir à nouveau ? », demanda-t-il en entrant dans les toilettes de femmes, un mince sourire sur ton visage. « Pourquoi ne suis-je pas vraiment surpris que tu n'aies pas écouté mes mises en garde ? » Son sourire s'élargit sur ses lèvres. « Charlie l'obstinée. »

Mon cœur ne fait qu'un bond lorsque je vois le beau visage de Liam apparaître. Ma Billie, je te connais par cœur, tu as réussi à l'amener à moi. Je le désirais probablement et je ne sais comment, tu as su le lire en moi. Liam ne serait pas venu me voir si tu ne lui aurais.pas demandé (ou menacé?) Ici c'est les toilettes pour dame, monsieur. Je dégage mes cheveux en arrière, toujours le regard fixé au miroir. Si je croise ses yeux d'un bleu océan, je ne répondrais plus de moi. Le discours tant attendu retentit. Je ne cache pas mon agacement. Je sais, tu m'as prévenu, bla, bla, bla dis-je sans un sourire. Crois pas que j'ai des sentiments pour toi. Mon ton est involontairement condescendant. De toutes mes forces, j'essaie d'échapper à cette éventualité. D'accord, d'accord, nous avons passé de bons moments ensemble. Il m'a aidé à chasser les fantômes de mon passé. Mais on ne s'attache pas à quelqu'un en si peu de temps! comme si cela ne t'avait jamais arrivé, Charlie. Te voile pas la face. Je m'y oppose. Je n'ai pas de sentiments pour lui. Mon moi intérieur se bat de contradictions. Parce que même si je n'ai pas apprécié de le voir envié de toutes ces femmes, je ne veux pas m'engager dans quelconque relation. Sur ce point-là, je suis catégorique. Je n'appartiens à personne. Au fond je pense savoir ce que j'aimerais. Je voulais juste... Je crois... que je veux juste me sentir un tout petit peu plus spéciale à tes yeux. Mes doigts font mine de mesurer quelque chose de minuscule. Boum. J'ai lancé ma grenade. C'est le moment de fuir, là, non? Faut que je cesse cette manie de fuir à chaque fois que la situation m'échappe. Car j'ai peur de cette réponse qui va me décevoir, je le crains.

Il entrait dans les toilettes avec précaution, évitant que la tornade Charlie s'en prenne davantage à lui. Pourtant, la première phrase de la brune sembla pas si crispée. « Être proprio des lieux, ça donne des privilèges », lâcha-t-il en riant, laissant la porte se refermer derrière lui. Il s'approcha avec précaution de Charlie, lui laissant comprendre qu'il se doutait qu'elle ne suivrait pas ses avertissements. Charlie, ce n'était pas le genre de femme à se conformer aux mises en garde. Il ne pensait cependant pas que la réaction de la brune soit si prononcée, sentant l'agacement dans son ton. Liam soupira. « Tu joues à quoi, Charlie ? », demanda-t-il en fronçant les sourcils. « Pourquoi t'as besoin d'adopter ce petit ton condescendant avec moi constamment ? » Il ne lui avait rien promis, ils ne s'étaient rien promis. Elle pouvait être déçue, ne pas aimer ce qu'elle avait vu ce soir, mais utiliser ce ton comme si il l'avait trahi était exagéré. Et soudain, c'est comme si la vérité éclata. Elle aurait voulu se sentir plus importante, juste un peu plus importante que ces autres qu'elle l'avait vu toucher lors de ses danses. À nouveau, Liam fronça les sourcils. « Ce que tu as vu, Charlie, ce n'est pas moi », lui rappela-t-il. « C'est un rôle, une façon de vendre du plaisir aux femmes qui paient pour être ici, pour avoir un spectacle. C'est mon travail. » Et elle le savait, que c'était son travail, il ne lui avait jamais menti sur ce sujet, fait croire qu'il était un autre que ce qu'il était réellement. « Ces femmes n'auront pas ce que toi et moi on a partagé... Je te l'ai dit, je ne couche pas avec mes clientes. Or, il me semble bien que toi et moi, on a déjà succombé à la tentation. » Il lui sourit, histoire de détendre l'atmosphère. « T'es bien plus spéciale à mes yeux qu'elles », tenta-t-il de la rassurer, avant de soupirer. « Mais j'sais plus ce que tu attends de moi à présent. J'sais pas si tu veux plus. »

Pourquoi j'suis là, déjà? Je n'ai aucune excuse. Les déceptions ça me connaît. J'en donne et en reçoit à la pelle. D'ailleurs j'ai reçu une belle claque avec cette image de Liam, les mains d'une autre femme sur son torse. J'ai senti quelque chose s'effondre en moi. Quelque chose que je ne peux pas expliquer. J'en deviens acerbe. Le ton monte. Je sais pas, j'fais pas exprès! Il n'y a vraiment que lui qui peut me mettre dans tous mes états. Avec lui je me sens bien, perdue, heureuse, triste et maintenant en colère. Ça m'a fait bizarre, c'est tout. j'admets, toujours à contrecoeur. Finalement il n'a peut-être pas tort. J'en attends plus? Mon cœur dit oui. Ma raison... Non! dis-je d'un air indigné. Moi aussi j'ai été claire. Pas de relation, pas de sentiments. Pour l'un je suis d'accord, mais pour l'autre, il est trop tard. J'expire un grand coup, la pression monte et a dû mal à redescendre. Temporise, temporise. Temporise. Qu'est-ce que ça peut faire? C'est un parmis tant d'autres. Tu peux le remplacer.  Je vais être honnête. J'aimais quelqu'un avant toi... et je voulais l'oublier avec toi. Bravo Charlie, tu as réussi. Maintenant tu en pinces pour lui et tu vas finir par tout foutre en l'air, encore une fois. Je tente de m'approcher de lui, comme je m'approche dangereusement du problème. Toi aussi, tu vois d'autres filles, non? Je veux juste savoir si avec moi, tu ressens un petit quelque chose de plus? À ton tour d'être honnête avec moi. Dis oui, car moi je n'oserais jamais le dire en premier. C'est ce que j'ai envie d'entendre. Mais c'est aussi ce qui peut me pétrifier.

Ce n'était pas une dispute qu'il était venu cherché, mais plutôt des réponses à ses questions. Pourquoi elle le fuyait, pourquoi elle agissait comme ça avec lui ? Le ton montait malgré lui, Liam soupira bruyamment à la réponse de la brune. Évidemment qu'elle ne faisait pas exprès, ça, il le savait. Mais quand elle lui parlait, elle avait tendance à utiliser ce ton méprisant qui le faisait sonner comme le pire des hommes alors qu'en réalité, Liam, il ne lui donnait que ce qu'il lui avait promis. Et c'est bien parce qu'il était incapable de lui faire plus de promesses qu'il se retenait. Oui, il commençait à s'attacher à elle. Oui, il la trouvait irrésistible. Mais il ne pourrait lui donner ce dont elle attendrait de lui, c'était voué à l'échec. « C'est bien pour ça que je t'avais dit de ne pas venir », lui rappelait-il quand elle mentionna qu'elle avait trouvé ça bizarre, mot drôlement choisi pour cacher sans doute ses réelles émotions. Il n'avait pas de copine parce qu'il ne pouvait pas en garder une. En Espagne, quand il avait commencé à danser, il s'était bien vite rendu compte que sa passion voudrait aussi dire que sa vie sentimentale ne pourrait jamais être stable. Comment une fille sensée accepterait que son petit ami danse avec d'autres femmes, touche d'autres femmes, se dénude pour d'autres femmes toute leur vie. Et il n'était pas près d'abandonner ce qu'il aimait faire pour les beaux yeux d'une demoiselle qui risquerait de lui briser le coeur. Liam osa demander à Charlie si elle s'attendait à plus, ce serait la moindre des choses de l'informer si les sentiments commençaient à naître, ce qu'elle réfuta, choisissant de répliquer par une confidence qui eut l'effet d'un coup de poing dans la figure. « Je vois », répondit-il beaucoup plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu. Ça venait de lui faire mal, ça, d'apprendre qu'elle ne s'était rapprochée de lui que pour oublier son ex. Il aurait pu être n'importe qui, sa personne n'avait pas d'importance. « Je vois d'autres filles, je ne m'en suis jamais caché », lui répondit-il en hochant la tête. Et oui, il ressentait quelque chose pour elle. Mais à quoi bon ? « Pourquoi ? Ça te ferait plaisir, ça confirmerait que t'as eu raison de me choisir pour oublier ton ex ? », demanda-t-il en fronçant les sourcils. Il ferait mieux de partir, avant que la conversation ne dégénère. « Amusez-vous bien, Billie et toi. J'ai du boulot. Bonne soirée, belle Charlie », souffla-t-il en poussant la porte des toilettes des dames pour franchir la foule jusqu'à l'arrière-club. Elle venait de lui confirmer qu'il n'était que ça, aux yeux de tous, un homme avec qui baiser était bon. Son amitié, elle n'en voulait pas. Tout ce qu'elle avait voulu, c'était d'oublier son ex. En soi, ça n'aurait pas posé problème, si seulement elle avait été honnête dès le début.

La colère monte, j'ai l'impression d'avoir les joues en feu. Je hausse les épaules, agacée. Il ne m'apprend rien, je sais bien que je n'aurais pas dû venir ici. C'était vraiment une idée à la con. Ma curiosité en paie les conséquences. Je suis furieuse contre lui mais aussi contre moi. Ce n'est pas ce que je voulais dire, Liam! Ce n'est pas où je voulais en venir. Qu'est-ce qui m'a pris de parler de mon ex? Je ne m'attendais pas à ce que ça le touche. L'expression de son visage m'envoie un coup de poing de culpabilité. Je rajoute précipitamment, d'une voix étranglée T'as rien compris! Ça n'a rien à voir. De toutes mes forces, je retiens mes larmes de colère. Des larmes d'incompréhension, des larmes de rage, des larmes de détresse. Elles ne tomberont pas devant lui, j'y mets un point d'honneur. T'as raison, c'est ça! Bonne soirée, ouais. dis-je avec hargne. Mon regard fixe la porte dont il vient de franchir, espérant à tout moment qu'il revienne. Mais il ne viendra pas, suis-je en train de penser. Mon poul tente de ralentir tandis que mon cœur fait encore des bonds. Je respire profondément et ferme les yeux. Ces larmes dont je retenais tant, viennent à présent caresser mes joues. Comment ai-je pu croire une seule seconde qu'il ressente quelque chose pour moi? Que m'arrive t-il? Je me suis attachée à lui si vite et si soudainement. Ses yeux d'un bleu céleste m'ont envouté. Ses petites faussettes qui se creusent lorsqu'il sourit, aussi. Et si seulement je pouvais mettre mes sentiments sur arrêt... Je sors des toilettes, fuyant du regard le monde qui m'entoure. Quand j'arrive à la table où est Billie, je lui demande avant qu'elle m'interroge Je peux dormir chez toi, ce soir? Devon sentira tout de suite que quelque chose ne va pas, surtout si je rentre maintenant. Tout ce que je veux c'est oublier cette soirée, l'oublier, lui.

Deux ou trois verres déjà dans le nez, j'arque un sourcil en revoyant la brune se ramener. "Euh, je... Oui bien sûr si tu n'as ni envie de croiser ton voisin ou tes colocataires." lui répondis-je en finissant le breuvage que je tiens en main d'une traite. J'me redresse, la regarde et soupire. "Des allergies c'est ça?" lui demandais-je en soulignant mes propres yeux pour lui montrer que je vois les siens qui sont un poil trop rougis à mon goût. Et je n'aime pas ça. Je devine d'avance que ça s'est mal passé mais à quel point? "Du coup, qu'est-ce qui s'est passé au juste?" J'attrape son bras pour la traîner à l'extérieur, récupérant nos affaires aux vestiaires de la boîte, je soupire une fois la porte passée, ce petit air frais nous caressant le visage. "Tu veux chill et oublier ou je risque de te faire partir dans un foutu bad trip avec ce que j'ai à l'appart?" Une simple proposition, je ne voudrais pas être responsable d'un KO ce soir. Ni même d'un autre soir à vrai dire mais vous comprenez au moins mes intentions, non?

Mes larmes me trahissent. Je préfère éviter de croiser Devon surtout. Je ne veux pas l'inquiéter, tu le connais, il va en faire des montagnes, alors que c'est rien du tout. C'est faux. Une de mes plus grande faiblesse est de pleurer sous le coup de la colère. Je crois que ce soir il va me falloir du temps pour que mes émotions s'apaisent. Tout est si confus dans ma tête que j'ai dû mal à raconter à Billie ce qu'on s'est dit aux toilettes avec Liam. C'est moi Billie, c'est de ma faute. On était d'accord pour qu'il n'y ait rien entre nous, mais c'est moi, j'suis bête, je crois que je me suis un peu attachée à lui. Elle a le droit de me tirer les oreilles si elle veut, je le mérite. Nous sommes dehors, avec le froid je ne sentirais rien si elle le ferait. Changement de programme donc. Je veux juste rester avec toi... mais je ne dis pas non pour la deuxième option dis-je avec un sourire mouillé. Un sourire qui veut aussi dire merci à ma meilleure amie.

Je roule des yeux en soupirant. "Oui, je sais bien honey." lui répondis-je avant d'essayer d'en savoir plus sur ce qu'ils s'étaient dit ces amoureux à en devenir mais je ne m'attendais pas à ce genre de réponse. Je fronce les sourcils en l'écoutant. Je sais que je suis la première à parler de ma personne de la sorte mais lorsque les personnes que je considère le plus le font, ça me donne juste la rogne. "Alors déjà, tu n'es pas conne. Ca arrive à tout le monde d'avoir des moments de faiblesse donc ça, tu oublies. Et de deux, tu ne peux jamais prévoir ce genre de choses à ce que je sache? Peut-être que tu penses qu'il est fait pour toi? Peut-être que tu as raison, que tu as tort. La vie est remplie d'expérience en tout genre donc..." J'hausse les épaules, secouant légèrement la tête de droite à gauche. "Il t'a redit qu'il ne voulait pas de toi de cette façon là? J'aime bien avoir tous les détails croustillants, tu le sais bien, dis m'en plus." Je lui souris, un peu taquine sur les bords mais si ça peut m'aider à l'aider elle. J'hoche la tête, avance de quelques pas avec elle avant de siffler un taxi. "Faisons ça alors. On se matte un film, une comédie romantique si tu veux ou un truc un peu plus vénère et on se fume un petit pet' par la même occasion." Une voiture s'arrête, je lui ouvre la porte pour qu'elle entre en première, donnant mon adresse au conducteur. "Du coup, c'est fini fini? Vous n'allez plus vous revoir? Tu veux que j'aille lui parler?" Peut-être que lui tirer les oreilles ça l'aiderait à mieux comprendre la situation. Ou il me dira simplement d'aller me faire foutre, de l'oublier et que ce ne sont pas du tout mes affaires. Pourtant je lui avais dit que si il lui faisait du mal je serais là mais il faut croire qu'il n'a pas pris au sérieux mes dires. C'est bien dommage ça!

Ma faiblesse porte le nom de Liam et mes larmes de colère en sont la cause. Faits pour être ensemble? Il tient une boîte de strip-tease et il ne veut pas de relation amoureuse. On ne sera jamais ensemble. Je tremble. Le vent frais nocturne me fait trembler, ou peut-être est-ce encore mes émotions qui ne s'apaisent pas. Je ne m'attendais pas à une telle confrontation et je ne m'attendais pas à ce qu'il me plante. Poutant c'était à prévoir, c'était écrit dans les cieux. Nous ne seront jamais ensemble.

Billie cherche à connnaitre les détails croustillants de notre dispute. Des détails qui restent très flous dans ma tête. Je reconstitue nos mots du mieux que je peux.Il m'a dit qu'il m'avait prévenu de ne pas venir ici. J'étais en colère alors j'ai été une vraie garce : je l'ai pris de haut. J'ai fait genre que je n'ai pas de sentiments pour lui, que je n'attends rien de plus de lui. Je lui ai même fait comprendre que je me servais de lui pour oublier mon ex. Et comme une idiote, après ça, je lui ai demandé si il ressent quelque chose pour moi. Fallait pas s'attendre à ce qu'il s'ouvre à moi dans ces conditions. J'anticipe toute réaction de Billie et tente de me justifier. Je lui ai avoué que je voulais l'oublier, avec lui. Je voulais lui faire comprendre que je tiens à lui mais je n'en ai pas eut le temps, il a été vexé et il est parti. Dans un geste d'exaspération, je me tape la tempe. Je ne sais pas qu'est ce qui m'aiderait à aller mieux? Un film, un joint d'herbe et ma meilleure amie? Oui faisons ça. j'approuve cette méthode de réconfort. Certifiée efficace et meilleur produit de l'année. Ou elle pourrait aussi parler à Liam. Non, ça ne servirait à rien. Il est énervé, il m'en veut à mort. C'est foutu. Même toi tu n'arriveras pas à le faire changer d'avis. Une autre petite partie de moi aurait aimé qu'elle le fasse. C'était une autre façon de continuer d'avoir un semblant de contact avec lui. Étant donné les circonstances, je ne serais pas étonnée qu'il supprime mon numéro.