if all we are is the sum of our actions ⤅ azlo

if all we are is the sum of our actions

Pour la première fois, la famille du 13 semblait un peu ébranlée, de ce qu'Azriel avait cru comprendre à travers les messages qu'il avait échangé aujourd'hui avec ses deux colocataires et meilleurs amis. Il n'était pas certain de saisir l'entièreté du problème, malgré les explications de Beth, mais dans tous les cas, les deux garçons de la coloc' avaient décidé de se retrouver pour discuter un peu de tout ça. Il se doutait bien que Milo n'était pas très en forme en ce moment, il ne le croisait plus très souvent à l'appartement, et lui-même n'avait pas été des plus présents ces derniers temps. Il avait peur que la jeune maman se sente un peu abandonnée, mais heureusement, elle pouvait compter sur Lys. Ce qui mettait l'italien face à une double-vague de culpabilité, qu'il tentait tant bien que mal de reléguer à l'arrière-plan. Mais entre Milo qui passait le plus clair de son temps à l'hôpital, et lui qui était généralement chez Sasha, la communication s'était compliquée entre eux trois. Si bien que leur colocataire avait fait part de ses inquiétudes quant à une potentielle rechute de Milo, rapport avec la Effy qu'il allait voir tous les jours à l'hôpital. Les deux garçons s'étaient retrouvés à l'appartement, que Beth avait déserté avec Ivy pour aller trouver un peu de calme et de réconfort chez Lys, et ils avaient décidé d'aller faire un tour du côté de Mullers Lagoon, histoire de se poser à l'air libre et d'être au calme, hors des murs habituels de l'appartement et loin du skatepark, pour être tranquille. « Je te le demande honnêtement, bro'... Est-ce que c'est Beth qui s'inquiète trop ou moi qui m'inquiète pas assez ? » demanda-t-il alors qu'ils étaient assis dans l'herbe, non loin du lac. Il n'y avait aucun jugement dans son ton, pas même la moindre trace d'inquiétude, en fait. Il voulait simplement savoir, partagé entre ces deux possibilités, et Milo était le mieux placé pour y répondre. Il le croirait, dans tous les cas, mais il voulait entendre la version de son meilleur ami plutôt que de se baser sur son ressenti ou sur celui de leur colocataire.

Il se passait tellement de choses en ce moment, de choses que tu ne comprenais pas et que tu n'arrivais pas à déchiffrer. Tes sentiments pour Effy te faisaient disjoncter, comme si tu devenais une autre personne. Ca t'avais couté une belle dispute avec Beth, et tu t'en mordais les doigts. Heureusement, tu avais toujours de gens sur qui compter, comme ton meilleur ami et colocataire. Même lui s'était inquiéter pour ce qu'il se tramait entre la deuxième colocataire et toi. Elle avait surement du le mettre en garde. Vous vous étiez retrouvé, un peu plus tard dans la journée, histoire de vous confier tous les deux. Il avait surement des choses à dire lui aussi. Vous aviez roulé jusqu'au mullers lagoon, et vous vous étiez posés tous les deux dans l'herbe, face à face. De ton côté, tu jouais nerveusement avec les brindilles qui avaient en face de toi. « Surement les deux » dis-tu en haussant les épaules, sans regarder ton meilleur ami. Tu en avais marre que l'on pense que tu pouvais reprendre la drogue, surtout à cause de la britannique qui faisait battre ton coeur. Mais maintenant, tu te rendais compte que tu allais surement en perdre une autre, d'anglaise. Et ça te chagrinait encore plus. « Je pense que j'suis amoureux d'Effy, mais j'veux pas perdre Beth pour ça, tu vois ? J'aimerai lui faire comprendre qu'il faut pas qu'elle s'inquiète mais... mais elle fait surement bien » dis-tu en relevant les yeux vers le skateur. Tes mots n'étaient surement pas sortis comme il le fallait, mais tu ne savais pas comment formuler les choses autrement. Si tu en préférais une, tu perdrai l'autre. Enfin c'est ce que tu pensais. Et en ce moment, tu pensais beaucoup trop. L'idée de prendre un cachet pour soigner tes insomnies et tes maux de tête t'étais venu à l'esprit, mais tu ne pouvais pas faire ça. On sait tous très bien comment ça a fini la première fois.

Az pouvait s'imaginer à quel point être dans la tête de son meilleur ami en cet instant était dur. Il ne saisissait pas toute l'ampleur de ses hésitations, même s'il avait un bref aperçu de ce qui le turlupinait. Mais dans tous les cas, ça n'avait pas l'air marrant. Devoir se poser des questions et faire le tri dans sa tête, c'était jamais chose facile, le barman était bien placé pour le savoir. Milo n'avait pas l'air d'être plus doué que lui dans ce domaine, et il compatissait énormément, même s'il essayait de faire planer un peu de légèreté sur tout ça, se refusant à trop s'inquiéter pour son colocataire. Certes, il n'était pas en forme en ce moment et l'altercation avec Beth ne devait sûrement pas aider, mais il restait quelqu'un de solide, qui avait prouvé qu'il était capable de revenir de loin, et Az lui faisait confiance pour surmonter ce qui le perturbait aujourd'hui. Il esquissa un petit sourire sans joie à la réponse du brun, qui ne semblait pas plus avancé sur la question. « Pour ce que ça vaut, j'pense que t'es entièrement capable de gérer ce qui se passe, même si c'est pas facile. » déclara le garçon avec un haussement d'épaules décontracté. Pour lui, la situation n'était pas du tout alarmante. Milo faisait face à certaines choses, ça pouvait le faire tanguer, certes, mais il ne tomberait pas, Azriel en était persuadé. « J'pense qu'elle a juste peur. Les poules auront des dents avant que tu risques de perdre Beth. » sourit-il en tenter d'apporter un brin de légèreté à ses inquiétudes. Il ne s'imaginait pas la traductrice s'éloigner de Milo un jour, ça relevait de l'impossible. Même s'il n'était pas dans sa tête, il lui semblait totalement inconcevable que les choses ne s'arrangent pas rapidement entre ces deux-là. Dès que Beth aurait pris un peu de recul et que Milo pourrait la rassurer, quand il aurait fait le tri dans ses tourments et serait prêt à avancer avec confiance, peu importe la direction qu'il prendrait. « Quel mot quand même, amoureux. J'ai l'impression que ça apporte plus de questions que ça n'en résout. » souffla-t-il avec une pointe de dépit, avant de rire doucement, conscient qu'il faisait la parallèle avec la situation dans laquelle il s'était trouvé quand Lys lui avait avoué ses sentiments, sans qu'il ne voit rien venir. Toute une série de questions l'avaient empêché de dormir lui aussi, à ce moment, même s'il avait pris le temps d'y réfléchir et réduit le moindre doute à néant. Des questions restaient toujours en suspens, mais comme toujours, il les mettait de côté, car il estimait avoir les réponses qu'il fallait pour mener sa vie et assumer ses choix. « Tu crois vraiment que tu pourrais replonger ? Ou bien c'est juste le fait de pas savoir si tu l'aimes vraiment qui te met dans cet état ? » demanda-t-il ensuite. D'accord, "juste" était un peu minimisant comme terme, trouver la nature exacte de ses sentiments et de ses désirs était bien plus complexe que ça. Mais il essayait simplement de voir si Milo n'associait pas des choses totalement différentes, qui finissaient par l'effrayer. Soutenir une junkie suicidaire ne devait certainement pas faire remonter des souvenirs sympathiques, mais ça ne signifiait pas pour autant que ça pouvait le faire sombrer à nouveau. Être amoureux, ou surtout ne pas savoir si on l'était vraiment, pouvait être tout aussi effrayant.

Azriel était bien la personne à qui tu pouvais parler à coeur ouvert sans jugement. A vrai dire, c'était peut-être la seule personne à qui tu pouvais te confier en ces temps de troubles parce que tu savais très bien qu'il ne te prendrait pas la tête. Mais ce dont tu avais besoin c'est de conseils, qu'on t'aide à mener ta vie comme il le fallait. Lorsque ton meilleur ami te confirma que tu étais assez grand et fort pour tout gérer tout seul, tu haussais les épaules. Toi-même tu ne savais pas si tu avais le courage de gérer avec des émotions comme celles-ci. Mais tu avais cette vague impression que tout ton monde était entrain de s'écrouler sous tes yeux et que tu étais impuissant face à toute cette misère. Lorsque l'italien t'affirma que tu ne pourrai jamais perdre ta deuxième colocataire, un sourire esquissait son visage. « Je crois que si je la perd, je me suicide » avouas-tu sur un ton plus léger. Beth était une des personnes les plus importantes dans ta vie maintenant, et ta vie sans elle serai inimaginable. Il était hors de question de penser à vivre sans elle, elle en avait fait tellement pour toi que tu lui en étais redevable pour une vie entière. Beaucoup pensent qu'entre vous c'est tellement fort que c'est surement de l'amour que tu lui portes. Qui sait ? Peut-être ! Tout était tellement flou dans ton esprit que tu ne savais plus vraiment où donner de la tête. « C'est clair, je crois que c'est le pire des sentiments » dis-tu en écho aux paroles de ton ami. « Ca te travaille, ça te fait faire n'importe quoi, ça te fait dire n'importe quoi. C'est horrible » ajoutas-tu en continuant à jouer avec les brins d'herbe devant toi. Même si tu avais eu une belle histoire d'amour une fois, elle avait mal fini. Et pour toi, l'amour ça fini toujours mal. Azriel te posa la question fatidique, celle de replonger dans la drogue, ce qui a failli te tuer il y a quelques mois. « J'vais être honnête avec toi, j'en sais rien. Peut-être qu'oui, peut-être que non. Ca m'a tellement anéanti que j'pense pas. Mais ça me manque... » avouas-tu à demi-mot. Oui, la sensation te manquait, comme si tu n'étais plus le même qu'avant. « Mais j'peux pas faire ça, sinon je sais que je perdrai ma meilleure amie et ma nièce définitivement » dis-tu en levant les yeux vers le brun. Cette chose qui t'empêchait de consommer, c'est le respect que tu avais envers l'anglaise.

Az écoutait patiemment son meilleur ami exposer l’opinion qu’il avait désormais de l’amour, arrachant un petit sourire à l’italien en entendant tant de pessimisme. C’était sans doute le sujet le plus délicat de l’humanité. On pouvait en penser uniquement en bien pendant des années, pour voir ensuite a foi en ce concept totalement ébranlé, en un claquement de doigts. Puis on pouvait s’y replonger tout aussi facilement, fermer les yeux sur le passé et les blessures, et y croire à nouveau comme si rien ne pouvait nous arrêter. Ou pas. Certains y avaient toujours cru, d’autres n’y croiraient jamais, d’autres encore lui donnaient d’autres noms. Le skateur n’était pas surpris d’entendre ces propos de la bouche Milo. Il devait être réellement perdu et même torturé, pour en arriver à dire ça. Et ça se voyait, qu’il était perdu. Sans Beth, ce n’était pas étonnant. « Tu crois que Beth t’en veut d’être amoureux ? » souleva-t-il, l’air de ne pas trop y toucher. Il n’accusait personne dans cette histoire, il posait juste des questions ça et là, pas tant pour lui, mais plus pour permettre à Milo d’y voir plus clair, peut-être. Il n’avait aucune idée de ce qui se passait dans la tête de Beth, selon lui, elle était tout simplement inquiète, mais il n’était personne pour prétendre savoir ce qu’elle pensait exactement. Pas plus qu’il ne pouvait aider son ami à savoir ce qu’il ressentait réellement. C’était à lui de faire ce travail intérieur, et Az savait bien à quel point ça pouvait être difficile. « Imaginons le pire cas de figure, qui serait que tu replonges. Tu sais qu’on sera tous toujours là pour t’épauler, personne ne t’abandonnera. » affirma le brun avec décontraction, mais son ton était la preuve d’à quel point il croyait en ce qu’il venait de dire. Drogue ou non, Beth ne l’abandonnerait pas, il en était certain. Ce ne serait pas facile, certes. Azriel tentait juste de relativiser, imaginant la pire situation possible et la dédramatisant. « Si je comprends bien, l’idéal, ce serait que t’arrives à faire arrêter les drogues à cette fille ? » demanda-t-il à nouveau, une simple expression d’intérêt sur le visage. Il se demandait jusqu’où son meilleur ami pourrait aller si ce n’était pas le cas. S’il se retrouvait en couple avec une personnalité instable et galérant avec des addictions. Lui buvait de l’alcool, prenait des drogues, douces ou dures, mais cela restait très occasionnel, il n’avait jamais ressenti d’addiction pour toutes ces substances. Peut-être juste la cigarette, même s’il était convaincu de pouvoir arrêter s’il le désirait.

Ca faisait longtemps que vous en vous étiez pas retrouvés comme ça tous les deux. La dernière fois, c’était le jour de l’anniversaire de la mort de ta mère et tu avais eu besoin de lui pour te changer les idées. Mais cette journée était différente, l’ambiance n’était pas la même. Les confessions étaient plus de mises, aujourd’hui. Tu parlais avec lui de votre seconde colocataire, sur un ton un peu léger tu avouas à ton meilleur ami que si tu la perdais, tu te foutrais en l’air. « Je pense que Beth m’en veut d’être amoureux de la mauvaise personne » dis-tu sur un ton plus sérieux. Tu savais qu’elle ne cautionnais pas ton affection pour la junkie, mais tu ne contrôlais pas comment tu te sentais après tout. Mais tu comprenais pourquoi elle t’en voulait, pourquoi elle s’énervait comme ça. C’était pour ton bien, pour pas que tu replonges et que tu redeviennes celui que tu étais avant de la rencontrer. « Oui, je le sais bien. Mais j’prendrais ça pour un échec, tu comprends ? Et cette fois là, peut-être que ça me tuerai vraiment… » dis-tu, la voix tremblante. Les médecins t’avais fais peur lorsqu’ils t’avaient dit que tu si tu avais continué à consommer cette merde, ton coeur aurait vraiment lâchés et tu en aurais fini avec la vie. Alors l’idée de reprendre quoi que ce soit te traumatisait et te faisait peur. Tu savais pas vraiment si tu en étais capable, mais si tu l’étais, c’était beaucoup trop dangereux. Dans l’éventualité où tu consommerais de nouveau, tu sais très bien que ton entourage t’aiderait comme il l’avait fait la première fois. Et heureusement d’ailleurs. Mais il y en a une qui t’en voudrai surement encore plus, et ça serait surement la pire chose qui pourrait arriver. « L’idéal, oui. Mais je sais pas si j’y arriverai… » soufflas-tu en réponse à l’italien. Tu relevas les yeux vers lui, esquissant un sourire pour changer de conversation. « Parles-moi de toi, comment ça se passe avec Sasha ? » demandas-tu pour changer de sujet, comme si celui dont vous parliez te faisait mal au coeur.

L’italien hocha la tête à la réponse de son meilleur ami. Il avait sans doute raison. Et à nouveau, la conclusion était la même, Beth avait tout simplement peur pour lui. C’était une maman dans l’âme, elle l’avait été avec eux avant même la naissance d’Ivy. Elle était toujours là pour les protéger, des autres et d’eux-mêmes, mais il arrivait qu’elle se blesse elle-même dans le processus, souvent, même. Milo répondit ensuite à son hypothèse, quand le brun envisagea le pire des cas. À nouveau, il hocha la tête d’un air compréhensif, il pouvait bien entendre que le musicien le ressentirait comme un échec, même si ce n’était pas le cas et qu’il n’avait à aucun moment à avoir honte. L’addiction, c’était la maladie d’une vie, et on pouvait trébucher de nombreuses fois en chemin. Il n’y connaissait pas grand-chose, n’ayant jamais vécu ces tentations extrêmes, mais il pouvait le concevoir. Et jamais il n’aurait jugé Milo, ou qui que ce soit d’autre, de replonger. Le principal était qu’il se relève, encore et encore. Et ils seraient toujours là pour l’aider à le faire, comme il venait de le dire. « Peut-être. Peut-être pas. Je pense qu’à ce stade, tout ce que tu peux faire c’est faire confiance à l’avenir, et te faire confiance. » Az n’était ni médecin, ni psychologue, ni voyant, mais il pensait profondément que l’instinct de survie des gens était assez développé pour leur faire prendre les bonnes décisions, quand ils se retrouvaient au pied du mur, ou en situation d’urgence. Si Milo s’embarquait là-dedans, il reviendrait en arrière s’il se rendait compte qu’il ne pouvait pas le gérer. Ou il renoncerait avant même de commencer quelque chose, si c’était ce que son instinct lui dictait. Le français confirma ensuite ses dires, la situation idéale étant que personne ne touche aux drogues. Il acquiesça, il n’y avait rien à dire de plus. Peut-être y arriverait-il, mais de toute façon, ce n’était pas de lui que ça dépendait, mais de la volonté de cette fille. Il n’avait pas à se mettre de pression, si elle continuait dans cette voie, il n’était pas à blâmer. Il aurait sûrement mal au cœur, ça oui. Mais c’était comme ça. « Ça se passe bien. Je crois. » répondit-il, marquant une hésitation entre les deux phrases. Il garda le silence quelques secondes, pensif. Il avait toujours été confiant dans cette relation, même après les aveux de Lys sur ses sentiments. Cependant, ces derniers temps, il pouvait sentir ce malaise intérieur dont il ne parvenait pas à identifier la source. Tout se passait bien, depuis des mois, il n’avait jamais douté de leur histoire et de leur couple. Pourtant, récemment, quelque chose le turlupinait, tournant en rond dans sa tête sans qu’il ne puisse exactement mettre des mots dessus.

Parler à voix haute de ce que tu ressentais en ce moment, ça te faisait du bien. Azriel était le mieux place pour ça, il t’avait toujours écouté quand tu n’allais pas bien, quand tu plongeais seul dans tes souffrances. C’était le plus important. T’avais besoin qu’on t’écoute, que quelqu’un d’autre que toi sache à quel point tu étais tourmenté en ce moment. Après tout, vous étiez amis tous les deux et ça depuis des années, alors tu ne pouvais pas trouver mieux comme oreilles à qui parler. L’italien avait raison, tu ne pouvais faire confiance qu’en l’avenir. Peut-être que tout irait pour le mieux, que tu ne retoucherai plus jamais à quelques drogues que ce soit ou bien peut-être que c’est ça qui causera ta perte. « T’as raison » dis-tu en haussant les épaules. L’avenir était fait d’incertitude, et tu ne savais pas où ça te mènerait. Tu ne savais pas sur quel pieds danser, tu ne savais pas quoi faire mais le jour où tu sera au pieds du mur, tu aura bien une décision à prendre. Et non à la légère, bien évidemment. Tu essayais de détourner le sujet sur la relation amoureuse de ton meilleur ami, pour savoir où il en était lui aussi, vis à vis de son couple. Il semblait très évasif sur le sujet, comme si tu sentais que quelque chose le perturbait. « Tu crois ? Tu peux tout me dire, frérot » dis-tu en lui offrant un sourire bienveillant. Certes tu avais des problèmes mais peut-être que lui aussi en avait et il avait peut-être besoin d’en parler. Tu serai cet ami, qui l’écoute, comme il le faisait si bien pour toi. C’était le revers de la médaille, chacun votre tour vous vous confesserez sur vos problèmes et l’autre sera à l’écoute quoi qu’il arrive.

Il n’était pas d’une grande aide, rien de ce qu’il disait ne fournirait à son meilleur ami une révélation frappante qui lui dicterait quoi faire. Personne ne pouvait faire ça. Il aurait voulu l’aider plus que ça, mais ce n’était pas en son pouvoir, alors il faisait de son mieux pour simplement l’écouter, et le rassurer comme il le pouvait. Il ne voulait pas tellement donner son opinion, d’ailleurs il n’en avait pas, il souhaitait juste alléger les tourments de Milo comme il le pouvait, en espérant que ça lui mette un peu de baume au cœur malgré la situation compliquée avec laquelle il se débattait. Ils abordèrent ensuite le sujet de sa propre vie sentimentale, et la réaction d’Azriel fut hésitante. Même lui, ça le surprenait. Techniquement, il n’y avait pas de problème, il ne voyait absolument pas ce qui pouvait être source d’incertitude. Il restait cependant perturbé, maintenant que Milo posait la question. Un peu dérouté, il se roula une clope en réfléchissant, ne sachant trop que répondre à son meilleur pote. Il pouvait tout lui dire, c’était vrai, il le savait, il en avait toujours été ainsi entre eux. Mais il ne parvenait tout simplement pas à mettre des mots sur ce qui se passait. « J’aime Sasha, vraiment, et tout va bien entre nous. » commença-t-il, établissant les faits comme pour se rassurer lui-même. « Je sais pas, bro’. » fit-il dans un soupir, frustré de sa propre incapacité à analyser ses émotions. Il alluma la cigarette, toujours perdu dans ses pensées embrouillées. « Je pense à cette question d’exclusivité. » tenta-t-il d’expliquer sans savoir lui-même où il voulait en venir. Plusieurs personnes lui avaient fait la remarque en apprenant qu’il avait démarré une relation exclusive, lui qui avait toujours prôné le couple libre et qui par expérience, avait prouvé que c’était la seule chose qui lui convenait sur le long terme. Pourtant, avec Sasha, il avait accepté et rien de ce que son entourage avait pu dire ne l’avait fait remettre en doute cette décision.

T’avais besoin de vider ton sac. Pas forcément besoin de conseil, juste de dire les choses à voix haute et Azriel était la meilleure personne pour ça. ll est ton meilleur ami depuis tellement d’année que tu ne peux plus compter maintenant, et dès que tu avais besoin de parler, tu savais qu’il était là pour toi. A vrai dire, tu ne savais plus à qui te confier, ni trouver les bons mots pour mettre un sens à tes sentiments et ta relation avec l’anglaise. Mais les confidences allaient dans les deux sens, en cette après-midi ensoleillée. Et à son tour, il se mit à te confier aussi des choses à propos de son couple avec Sasha. Tu l’aimais bien, sans plus parce que tu ne la connaissais pas trop. Il était heureux dans sa relation avec elle, tu le voyais lorsqu’elle était à l’appartement avec lui. Mais il semblait être chagriné par autre chose. « L’exclusivité… c’est compliqué » avouas-tu au jeune homme. Tu comprenais ce qu’il voulait dire. Vous n’aviez pas les mêmes visions d’un couple, c’est pour ça que c’était si bien de partager vos vécus et vos sentiments ensemble. « C’est parce qu’il y a quelqu’un d’autre ? » demandas-tu naïvement en cherchant ton paquet de cigarette dans ta poche. Tu te demandais s’il n’y avais pas une autre personne qui pouvait chambouler ses sentiments envers la chanteuse. Par exemple votre amie, Lys. Tu savais qu’elle comptait énormément pour ton meilleur ami, et pas que d’un côté amical. C’était peut-être ça qui le bloquait ? Tu ne le saurais pas tant qu’il ne te le dirait pas.