friday night (declan)

Vendredi soir, vingt-heures tapantes, à l'heure comme à son habitude, Nevaeh demandait au serveur la table la plus calme du bistro. Il la guida vers le fond de la pièce, une table pour deux, illuminée par des petites lanternes sur la terrasse extérieure qui entourait l'endroit. C'était parfait, elle remercia le serveur, pris place et envoya rapidement un sms à son rendez-vous de ce soir. Je suis au fond du resto, lui lança-t-elle en ajoutant : sois à l'heure, pour une fois suivi de ce smiley qui tire la langue. Ça en était presque un running gag entre eux, à présent. Et au fond, Nevaeh ne lui en tenait pas rigueur, elle le savait occupé, chargé par le boulot. Néanmoins, ces moments avec lui étaient importants pour la journaliste. Et qu'il fasse un trou dans son horaire, chaque mois, pour trouver un peu de temps à accorder à sa vieille amie de voyage, faisait plaisir à la deuxième née Rutkowski. Elle commanda un cocktail en l'attendant, s'amusa à trainer sur le web, à fouiner comme à son habitude pour des billets de voyages. Cette fois, elle avait craqué sur l'Afrique du Sud, l'idée de faire un tour dans la savane et d'apercevoir les cinq animaux du fameux big five. Ça lui avait fait passer le temps jusqu'à ce que Declan arrive, guidé par le serveur. « Tu t'es perdu en chemin ? », gloussa-t-elle, en adressant son retard. Ça n'avait rien de méchant, ceux qui connaissaient Nevaeh savaient qu'elle n'était pas empreinte de malice. « Comment tu vas ? », demanda-t-elle en se levant pour lui faire la bise.