je vois danser ces flammes jaunes et bleues, et la passion qui se consume (owen)

Il est un peu plus d'une heure du matin quand tu te glisses discrètement hors du lit pour ne pas réveiller Conchobáhr avant de quitter l'appartement. En ce moment, tu fais des insomnies à répétitions et n'ayant trouvé aucune solution, il t'arrive régulièrement d'aller marcher en ville. Ce soir ne déroge pas à la règle alors que tes pas te portent jusqu'en haut de la falaise. Il y a quelques années, un peu après ton arrivée à Bowen, il t'arrivait de venir régulièrement ici mais pas seule. Tu étais souvent accompagnée d'Owen avec qui vous aviez fait de cet endroit votre repère. Votre spot. C'était l'endroit rêvé pour observer les étoiles, pour profiter du calme de la ville et surtout d'un moment à deux. Aujourd'hui, tu viens moins souvent en haut de cette falaise mais les rares fois où tu te laisses porter par tes pas, tu es toujours seule. Une fois au bord du précipice, tu t'assieds, laissant tes jambes pendre dans le vide alors que ton dos vient se coller contre le sol. De cette manière, tu as tout le loisir d'observer les étoiles. Le ciel est complètement dégagé alors le spectacle est magnifique. Après avoir mis tes AirPods dans tes oreilles, tu lances une musique de ta playlist et laisses ton regard se perdre sur l'immensité de ce monde.

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Il n'a pas sommeil, ce soir. Même s'il est allongé dans ses draps, le regard tourné vers la fenêtre, il ne parvient pas à fermer les yeux. Il repasse dans son esprit sa journée, pense à ce qu'il fera demain, mais ça vient pas. A peine dix minutes qu'il est allongé pourtant, mais il déteste ça, alors il se décide à bouger. Ça lui prend souvent, d'aller se coucher sans avoir envie de dormir, alors dans ces cas-là, il se rhabille et enfile ses baskets pour aller faire un tour dans les champs. La nuit, le paysage est aussi magnifique que le jour. Les étoiles brillent dans le ciel comme des milliers de notes d'espoir, la lune éclaire les blés tandis que les vaches ne sont plus que des bosses et des tâches endormies. La ferme est plongée elle aussi dans la pénombre. Les grands-parents viennent de se coucher, et on peut entendre les insectes nocturnes chanter les joies de la nuit. Ce spectacle, il le connait par cœur, et pourtant, il se sent toujours ébloui. « Bonjour Citrouille. Papy t'a encore laissé à la porte ? Viens donc. » Le gros chat roux tourne autour de ses cuisses avant de s'engouffrer par la porte de la grange. Owen ne se retourne pas, et se met à marcher, chantonnant gaiement sans réfléchir à la destination finale. Naturellement, ses pas le portent au loin, dans les hauteurs pour lui faire gagner un lieu qu'il connait par cœur : la falaise. Au début, il ressentait un pincement au cœur à venir ici, seul, mais il avait fini par apprécier la solitude qui s'y présentait. Il ne se serait jamais vu venir ici avec une autre qu'elle. Essoufflé d'avoir marché si vite, il ralentit le pas. C'est toujours aussi silencieux, même si le vent souffle plus fort dans ce coin là. Il s'avance encore, et aperçoit une silhouette allongé au bord de la falaise. Il pense d'abord à une sans-abri, ou une personne égarée voire morte, mais plus son regard se fronce pour mieux l'apercevoir, plus il se rend compte qu'il la reconnait. Freja. Elle ne le voit pas, ne l'entend pas, et il la croit quelques instants endormie, mais il comprend bien vite qu'elle s'est juste isolée du reste du monde. Il s'étonnait de la trouver seule ici, et pour s'en assurer, il jeta un nouveau coup d'oeil autour d'eux. Personne, juste elle, et lui, comme au bon vieux temps. « Gotta see it to believe it, sky never looked so blue, so hard to leave it, that's what I always do, so I keep thinking back to a time under the canyon moon. » Il ne sait pas trop pourquoi il s'est mis à chantonner, peut-être par joie de vivre, peut-être par nervosité. Mais il s'approche doucement et se cale debout à un pas d'elle, se penchant légèrement en avant pour venir délicatement lui retirer les écouteurs des oreilles, pour qu'elle s'aperçoive de sa présence. Pourvu qu'elle ne le pousse pas dans le vide à ses pieds, il n'a pas envie de mourir parce qu'il a eu la bonne idée de lui faire peur.

Pando

Affalée sur le sol, tes écouteurs dans les oreilles, tu n'entends pas que des pas s'approchent de toi. A cette heure-ci, tu étais persuadée d'être complètement seule et de le rester. Tu n'as pas le temps de te demander si tu viens réellement d'entendre quelqu'un fredonner ou si c'est dans tes écouteurs que des mains viennent déjà saisir tes Airpods. Tu sursautes, te relevant avec le coeur battant la chamade avant de reconnaitre Owen. « Bordel Owen, j'étais au bord de la crise cardiaque là. » Dis-tu en soupirant, soulagée que ce ne soit pas un psychopathe qui t'attaque malgré tout. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Probablement la même chose que toi, dans le fond. Mais quand on y pense, c'est carrément dingue que vous vous soyez retrouvés tous les deux, ici, après tant d'années. Aujourd'hui, votre relation n'est plus la même qu'auparavant et votre complicité te manque beaucoup. Mais les aléas de la vie ont fait que vous vous êtes éloignés, malheureusement. « Est-ce que tu fredonnais quelque chose ? » Ou était-ce le fruit de ton imagination ? Avant de rentrer dans un groupe, il t'arrivait souvent de chanter dans des endroits comme la falaise où personne ne pouvait t'entendre. Alors forcément, en entendant Owen, tu t'es sentie projetée quelques années en arrière. Maintenant, tu n'as plus à te cacher, tu peux chanter librement avec ton groupe sans avoir honte ou peur du regard des autres.

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Owen s'écartes pour éviter de finir dans le vide à cause du mouvement brusque de Freja. Il est presque gêné de lui avoir fait peur, et lui rend ses écouteurs, les yeux baissés de honte. « Oups, excuse-moi, c'était tellement tentant. » Si elle était morte d'une crise cardiaque à cause de lui, il ne s'en serait jamais remis, alors heureusement que ce n'est qu'une expression et que le coeur de Freja n'est pas aussi fragile que ça. « Je me promenais, et je sais pas, j'ai pas réfléchi, j'ai atterri ici... Et toi ? » Il imagine que c'est la même chose pour elle. Et puis, il était si tard, si elle venait du centre-ville, elle avait pris des risques, car on ne sait pas trop qui traîne dans les rues de Bowen à la nuit couchée. Poussant un soupir, il jeta un œil à l'horizon. Il déteste montrer qu'il chante quand l'envie lui prend. Très pudique sur ses goûts musiques, il aimait vivre sans avoir à trop se monter au monde. Il aime être lui, discret, et ne veut surtout pas devenir le centre de l'attention. Et même s'il avait déjà fredonné en présence de Freja à l'époque, ce n'était rien de sérieux, et il ne le faisait que très rarement. « Non. » lâche-t-il dans un premier temps, croisant les bras sur sa poitrine alors qu'il s'asseyait, les pieds dans le vide. « Bon, d'accord, peut-être un peu. » avoue t-il en demi-mot avant de se mettre à rire nerveusement. « C'est un truc que j'ai écrit quand j'avais un peu de temps, mais c'est rien d'intéressant, tu sais. Je n'ai rien à envier à ton talent. » commente-t-il en souriant, regard relevé vers elle. Même après tout ce temps, il regrettait leur complicité d'antan et avait profondément envie de la retrouver comme avant. Quand ils souriaient et riaient pour un rien, comme deux grands enfants qui ignoraient encore tout de la vie à venir. Et elle était toujours aussi jolie, si bien qu'il songea que son petit-ami actuel devait avoir beaucoup de chance, et Owen espérait que ce pauvre garçon en avait véritablement conscience.

Pando

« T'as de la chance qu'avec ta gueule d'ange je ne puisse pas t'en vouloir. » Plaisantes-tu une fois remise de tes émotions. Il faut dire qu'à cette heure-ci de la nuit, cela aurait pu être n'importe qui, chargé de mauvaises intentions. « Insomnie... je n'ai pas réfléchi et je suis arrivée ici. » Dis-tu pour faire écho aux paroles d'Owen. Visiblement, ce soir, quelqu'un ou quelque chose désirait vous rapprocher et vous ramener quelques années en arrière alors que vous finissiez souvent vos soirées ici. Tu te décales légèrement pour qu'il puisse s'installer à tes côtés et l'interroges sur ce fredonnement que tu as entendu quelques secondes plus tôt. Tu n'étais pas certaine que ça soit réel jusqu'à ce qu'Owen te le confirme. Si dans un premier temps il préfère nier, il t'avoue finalement que c'était bien lui et qu'en plus ce sont des paroles qu'il a créées. Tout de suite, tu te montres bien plus intéressée. « Qu'est-ce que ça disait ? » Demandes-tu, curieuse. Tu souris plus largement lorsqu'il parle de ton talent même si tu ne le qualifierais pas comme ça. Dans votre groupe, tu trouves que c'est Violet qui apporte de la prestance et du charisme. Pas toi. Mais quand ça concerne la chanson, tu as tendance à te rabaisser un peu puisque tu n'as aucune confiance en toi à ce niveau. « T'es mignon. » Réponds-tu à son compliment. « Mais je suis persuadée que tu dois être bourré de talent, toi aussi. Est-ce que j'aurai le droit de t'entendre à nouveau ? » A une époque vous partagiez tout et il n'aurait probablement pas hésité mais aujourd'hui, alors que vos chemins se sont séparés, osera-t-il ? Tu n'en es pas certaine. Alors pour l'encourager, tu ajoutes : « Si tu préfères, je peux joindre ma voix à la tienne. » Pour qu'il se sente moins seul, tu sais que ça peut aider. Tu es passée par là toi aussi.

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Une chance qu'il ait une gueule d'ange alors, parce que ça aurait pu être carrément tout le contraire. Et puis, il l'était surtout parce que c'était elle, car bon sang qu'il pouvait être insupportable et mal luné quand il faisait ses caprices. Sauf qu'avec Freja, il avait pas besoin d'en faire. Toujours détendu, parfois un peu trop, à laisser échapper ce qu'il lui passe par la tête. Enfin ça, c'était avant. Maintenant, les choses avaient changé, ils avaient perdu de leur complicité. Même ce soir, Owen se sentait distant, et sur la réserve. Parce qu'il savait qu'elle était en couple, et il avait peur de trop s'immiscer dans sa vie. Jamais il ne briserait ce qu'elle vit avec cet inconnu, même si elle lui manque plus que n'importe qui dans ce monde. « Comme quoi, notre inconscient ne veut pas qu'on oublie cet endroit. » Il balance ses pieds dans le vide, se gratte le bras machinalement. C'est comme ça quand il est un peu nerveux, il se gratte, c'est plus fort que lui. Une aubaine qu'il existe mille et une crème pour la peau pour minimiser les dégâts du stress et de l'anxiété. « Un truc du genre, je n'oublierai jamais cet endroit, et j'y reviendrai toujours parce que j'y ai mille souvenirs qui y sont ancrés. » souffle-t-il, regard perdu dans le lointain. Même s'il avait évoqué un canyon, il faisait évidemment référence à cette falaise, et à sa volonté mais son incapacité à tourner la page. « T'as vraiment envie de torturer ton esprit avec ma voix ? » plaisante-t-il en retrouvant le sourire, alors qu'il tourne la tête pour l'observer. A l'époque, il n'aurait pas hésité une seule seconde. Mais c'est pour elle qu'il fait tout ça, qu'il se force à se comporter de manière plus calme et plus posée. « Si tu te moques de moi, j'arrête de chanter et je te chatouille jusqu'à ce que tu me supplies de te jeter dans le vide. » réplique-t-il en riant. Pendant quelques secondes, il a l'impression que rien n'a changé. « Gotta see it to believe it, sky never looked so blue, so hard to leave it, that's what I always do, so I keep thinking back to a time under the canyon moon. » entonne-t-il après avoir pris le temps de se remémorer de ce qu'il avait écrit. Il n'avait pas sa guitare pour marquer le rythme, alors il se contentait de faire claquer ses doigts comme un métronome. « The world's happy waiting, Doors yellow, broken, blue. I heard Jenny saying "Go get the kids from school", and I keep thinking back to a time under the canyon moon... I'll be gone too long from you » Il se tait soudainement, parce qu'il sait combien cette chanson lui rappelle "eux". « J'ai pas encore la suite. » lpache-t-il pour éviter qu'elle n'attende inutilement la suite. Et puis, il baisse la tête sur ses doigts, se met à jouer avec la chevalière imposante qu'il n'enlève jamais. La nuit est parfaite pour les souvenirs, et bien meilleure encore pour les secrets.

Pando

Comme quoi, notre inconscient ne veut pas qu'on oublie cet endroit. Même si tu le voulais, tu ne pourrais pas oublier cet endroit et tous les souvenirs qui y sont rattachés. Chacun d'eux - ou presque - étant en présence d'Owen qui plus est. Tu te rappelles être venue avec Aaron il y a quelques mois mais cet endroit sera toujours rattaché à Owen, malgré tout, et quoi que tu fasses. « Et toi, tu as envie d'oublier cet endroit ? » Demandes-tu en relevant ton regard vers le sien, une pointe d'inquiétude dans les yeux. De ton côté, même si les mois et les années ont passé et que vous avez pris vos distances avec le jeune fermier, tu ne veux oublier aucun détail de votre histoire, de votre amitié, de votre complicité. Mais tes doutes s'envolent au moment où il t'explique ce qu'il chantait il y a quelques secondes encore, alors que tu ne pouvais pas réellement l'entendre. Est-ce que cette chanson parle de vous ? A proprement parlé, ce n'est pas encore une chanson complète mais c'est déjà un bon début et sans hésiter, tu pousses Owen à la fredonner devant toi, impatiente d'entendre ces mots avec le son de sa voix. « Me torturer ? Tu n'exagères pas un peu ? » Demandes-tu en riant légèrement. Par chance, tu ne dois pas insister plus que cela car le jeune homme se remet à chanter. « Promis, si je me moque, tu pourras me jeter dans le vide directement, sans avoir à me chatouiller. » Promets-tu en sachant pertinemment que tu ne te moqueras pas de lui. On commence tous quelque part un jour et dans le fond, tu sais d'avance qu'Owen possède un bon timbre de voix. Et comme tu t'y attendais, tu n'es absolument pas déçue au moment où il se met à chanter. Tu l'observes, un sourire coincé aux lèvres, trouvant la mélodie et les paroles complètement sublimes. Tu le laisses terminer, ne pouvant pas t'empêcher de trouver des similitudes dans sa chanson avec votre histoire, avec vous. « C'est beau, vraiment beau. » Affirmes-tu sans une once de doutes dans la voix. « T'as un vrai talent Owen, tu ne dois pas t'en cacher et encore moins devant moi. » Pas après tout ce que vous avez vécu ensemble en tout cas. Et l'entendre chanter, cela te donne juste envie de chanter avec lui et de voir si la mélodie vous emporte loin, très loin d'ici. « Quand tu auras la suite, tu penses qu'on pourra la chanter ensemble ? Il y aura peut-être quelques petits arrangements à faire pour deux voix mais j'aimerais beaucoup chanter avec toi. » Tu comprendrais s'il refusait puisque parfois, quand on écrit des paroles, on veut qu'elles soient essentiellement à nous. Rien qu'à nous. Et on conçoit difficilement qu'une autre personne y mette sa touche personnelle.

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Il secoue la tête de droite à gauche, catégorique. « Non, je ne veux jamais oublier. » Ni cet endroit, ni Freja. Leur relation était si belle, magique aussi, et il ne peut voir que le bon côté des choses. Même s'ils se sont éloignés, il sait qu'il serait toujours là pour venir en aide à Freja si elle le lui demande. Peu importe les vents et marées, les tempêtes et les ouragans, il restera tel un phare debout dans la nuit pour la guider jusqu'à la rive. Car même s'il ne peut pas être une boussole, être un phare, c'est déjà beaucoup. « Je crois que dans tous les cas je me contenterai de te chatouiller, sinon, qu'est ce que je ferais sans toi ? » Et puis, il ne voudrait pas avoir sa mort sur la conscience. Freja méritait une belle vie, et s'il pouvait en faire partir, c'était l'idéal. Mais au fond, il savait qu'elle ne se moquerait pas de lui. Alors il chante, oublie le temps et l'espace autour de lui, laisse la musique les envahir et résonner dans le vide de la falaise. « C'est toi qui me parle de talent ? Merci, Freja, ça me touche. » Il en a même les joues qui rosissent, peu habitué à recevoir des compliments. D'habitude, c'est lui qui en fait, et qui fait sourire les autres. D'ailleurs, il a le sourire jusqu'aux oreilles, et il rit à la question de Freja. L'observant un instant, pinçant les lèvres, il finit par hocher la tête, conquis par cette idée. « J'adorerai chanter avec toi. Tu continues, toi ? » Il sait que oui, il la suit de près dans sa passion et dans son groupe. « Ok, j'avoue, je sais déjà que oui. Tu sais, tu pourrais même m'aider à écrire la suite, si tu veux. Si on doit la chanter à deux, j'aimerai que tu y mettes du tien aussi. Comme ça, ce sera un peu notre chanson à tous les deux. » Et ça leur donnera aussi l'occasion de se revoir, et de partager du bon temps comme ils le faisaient à l'époque, car c'est tout ce dont il a envie à l'instant. Être avec elle, et rire de tout et de rien pendant que le monde continuera à tourner dans un sens, et eux dans l'autre.

Pando

Toi non plus tu n'as aucune envie d'effacer ce que vous avez vécu avec Owen autant ici que partout ailleurs, à Bowen. Il a beaucoup compté et il compte encore beaucoup aujourd'hui même si vous avez pris des chemins différents ces dernières années. Néanmoins, tu n'oublies pas tout ce qu'il t'a apporté à un moment de ta vie où tu ne faisais plus confiance à personne, où tu te repliais sur toi-même, un peu plus chaque jour. « Et moi, qu'est-ce que je ferais sans toi ? » Demandes-tu tout à fait sérieusement. Même s'il ne fait plus partie de ton quotidien, Owen reste toujours dans un coin de ta tête avec le regret que votre amitié ait été balayée par votre rupture. Mais aujourd'hui, vous pouvez encore rattraper les choses, tu le sens bien. Et tu as envie que ça fonctionne parce que votre amitié compte encore beaucoup à tes yeux. « C'est sincère. » Dis-tu en omettant de parler de ton "talent" parce que c'est du sien que vous parlez présentement. C'est un aspect de sa personnalité que tu ne connaissais pas encore ou très peu, en tout cas. Et tu aimes en découvrir plus aujourd'hui, en pleine nuit, alors que toute la ville est endormie. Tu ris quand Owen répond seul à sa question, t'avouant qu'il sait que tu continues à chanter et probablement même que tu fais partie d'un groupe. « Tu suis mon groupe ? » Demandes-tu, curieuse. « La construire à deux me semble être une meilleure idée, encore. Mais je ne veux rien te voler. C'est ta chanson avant tout. » Tu veux être certaine qu'il comprenne que cette chanson part de lui et que même si vous la moduler à deux, ce sera toujours la sienne. Mais en tout cas, chanter avec lui te fait réellement plaisir. « Quand est-ce qu'on s'y met ? Si j'avais su que ma nuit se passerait comme ça, j'serais venue plus souvent ici. » Rétorques-tu en riant. Avec ces insomnies qui ne te quittent plus, tu erres assez souvent à travers la ville mais une chose est sûre, la falaise va très vite redevenir ton QG.

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Freja avait toujours su trouverles mots pour le rassurer. Des compliments, des sourires, et parfois juste des regards, elle savait comment s'y prendre avec lui pour lui redonner confiance en soi, et pour qu'il arrive enfin à ne pas se soucier du regard des autres. N'importe qui aurait pu le complimenter, il n'y aurait pas cru. Mais Freja, il le sentait, était la plus sincère de toutes. Sa présence était si rassurante qu'il craignait déjà la seconde où leurs chemins se sépareraient ce soir pour rejoindre leurs lits respectifs. Il aurait pu lui proposer de venir se reposer à la grange avant de retourner chez elle, par crainte qu'elle ne soit attaquée sur le chemin du retour, mais il ne voulait pas s'interposer, et surtout ne pas avoir d'ennuis avec son petit copain actuel. « Oui, j'avoue. J'ai toujours suivi ce que tu faisais, tu sais. » commente-t-il en haussant les épaules. Pour lui, il est parfaitement normal de s'intéresser à ce que font ses amis, et il y prendra toujours beaucoup de plaisir. « Alors on en écrira une autre à deux. Comme ça, on pourra se vanter d'avoir notre propre chanson. » décide-t-il, le regard pétillant de joie à cette idée. Du temps pour eux, il en réclamait depuis toujours, même s'il tentait de ne pas trop en recevoir. Lui aussi, il finirait peut-être par trouver quelqu'un avec qui il serait fier de s'assumer en couple. Or, pour l'instant, il ne veut pas, parce que c'est sa volonté de voler à droite à gauche qui lui a fait rencontrer la belle brune. Elle était une femme incroyable, sans qui il ne serait pas devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. « Tu peux revenir plus souvent ici. Je suis sûr qu'en envoyant une lanterne d'ici, je la verrais de la grange et je viendrais aussitôt. » plaisante-t-il, son rire agréable se répercutant contre les rochers de la falaise. « Je suis souvent là. Quand je sais pas quoi faire, je me promène, et je suis toujours attiré par cet endroit. Maintenant que je sais que toi aussi, j'aurais presque envie d'y revenir toutes les nuits en espérant trouver ta présence. » se confie-t-il, le rouge au joue alors que son regard se perd dans le vide. Il se met à jouer avec les lacets de ses chaussures, avant de demander timidement : « Je peux te prendre dans mes bras ? » Il mourrait d'envie de recevoir un cpalin de sa part, et d'anéantir la distance qui les séparaient depuis trop longtemps.

Pando

Ta relation avec Owen a toujours été douce, apaisante, touchante. Tout vient naturellement entre vous les mots, les gestes et les paroles. Alors quand le fermier affirme qu'il a continué à suivre ta progression dans le chant - même après votre éloignement -, tu es réellement touchée. Toutes ses petites attentions à ton égard sont une vraie bouffée d'air frais et il ne sait pas à quel point tu en as besoin en ce moment. « Merci, ça me touche beaucoup. » Réponds-tu avec le regard sincère. « Notre chanson... » Répètes-tu en souriant plus largement avant d'hocher la tête. « Cela sonne vraiment bien et il me tarde de commencer. » Cela vous permettra de passer à nouveau du temps tous les deux, comme avant. Enfin, avec des baisers et du sexe en moins. Mais dans le fond, ce qui te manque le plus avec Owen, c'est votre complicité, votre amitié si profonde et si pure. Votre couple n'était qu'un bonus. « Pour éviter d'avoir à allumer une lanterne tous les soirs, j'essayerai de trouver une grosse lampe de poche pour la projeter dans le ciel ou vers ta ferme. » Ce sera sûrement plus écologique, aussi. Et puis, l'idée qu'Owen regarde par sa fenêtre chaque nuit pour voir si tu te trouves en haut de la falaise, dans votre endroit, est plutôt plaisante. « Alors j'y reviendrai aussi souvent que possible. Cela ne sera pas très compliqué, je ne dors pas beaucoup en ce moment. » Réponds-tu sans pour autant avoir envie d'épiloguer sur le sujet. Mais c'est la vérité, en ce moment, tu te réveilles chaque nuit et tu ne te rendors qu'au petit matin pour quelques heures à peine avant que le réveil sonne. Ton petit-ami ne soupçonne rien de tout ça et ce n'est pas plus mal, c'est plus facile comme ça. Au moins, tu n'as pas à lui faire part de tes doutes et de tes craintes. En entendant la question timide d'Owen, tu lui souris largement avant d'hocher la tête pour qu'il ouvre les bras et pour que tu t'y blottisses. C'est si bon de le retrouver. « Tu as tellement manqué à ma vie ces dernières années Owen Windson. » Murmures-tu dans son cou.

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Si ça ne tenait qu'à lui, il en écrirait des milliers, de chansons pour eux deux. Cela faisait tellement de temps qu'ils se connaissaient, ils avaient vécu tellement d'aventures qu'il aurait même pu en écrire un roman pour se souvenir. D'ailleurs, c'était presque déjà le cas, puisque leurs pires et meilleurs souvenirs étaient entretenus dans un petit carnet qu'il cachait dans le tiroir de son bureau. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent des journaux intimes, Owen est fier d'avoir le sien. Parce que quand ça ne va pas, il a juste à l'ouvrir et à se souvenir de tout ce que la vie lui a offert auparavant. Il éprouve un véritable soulagement quand elle accepte. « La lampe-torche c'est bien oui. Ou sinon, tu m'envoies un sms, on est en 2020, je crois que c'est comme ça que les gens fonctionnent. » lance-t-il en souriant, amusé de voir à quel point ils pouvaient avoir des pensées complètement démodées. Et en même temps, c'était plus fun et plus romantique de penser à une lanterne ou à des appels de lumière. Comme un code secret rien qu'à eux, le genre de code qui leur prouve qu'ils sont encore assez complices pour ça, qu'ils n'ont rien perdu de tout ce qui a toujours été entre eux. Et puis, naturellement, ça lui donne envie de se rapprocher d'elle. A une époque, il n'avait pas à demander, mais depuis qu'elle était en couple, il n'osait plus la gêner dans sa relation. Chaque démonstration d'amour, d'amitié ou de complicité pourrait être mal vu par son petit-ami et il ne voulait pas la déranger dans son bonheur. Elle avait trouvé quelqu'un avec qui être heureuse et vivre une belle vie, et il était heureux pour elle. Tant pis s'il devait se tenir à l'écart, il le ferait pour elle. Ouvrant les bras, il la recueillit alors en poussant un soupir de soulagement. Posant le menton sur le sommet de son crâne, il ferma les yeux pour profiter de cette courte étreinte qui ne serait que de plus en plus rare avec le temps, il en avait l'intime intuition. « Tu m'as manqué aussi. » se confie-t-il à son tour en rouvrant les yeux pour les poser sur l'immensité du vide devant eux. « Je te préviens, si tu dis ça pour me faire pleurer je m'en vais. » grommelle-t-il avant de se mettre à rire, peu à l'aise à l'idée de montrer sa fragilité. Il avait déjà pleuré devant elle, mais il ne voulait pas recommencer. Pas que ça le rende faible, juste parce qu'il ne pourrait probablement pas s'arrêter s'il commençait à verser une larme.

Pando

Tu ris quand Owen te signale que les sms ça existe. Tu le sais, d'ailleurs, tu es bien trop accro à ton téléphone que ce soit pour le boulot ou pour tes proches. « Bien sûr mais c'est nettement moins romantique. » Dis-tu avec un sourire amusé aux lèvres. Même si vous n'êtes plus ensemble aujourd'hui, il persiste encore une certaine alchimie entre vous. Un lien fort qui ne peut être défait. Tu l'aimes Owen, énormément. Néanmoins, tu sais que c'est plus que de l'amour. Une relation amoureuse, ce n'est pas ce qu'il vous faut. Qui plus est, tu es déjà en couple avec un autre homme que tu aimes de tout ton coeur. Et avec qui tu pourrais aller loin, si tu ne passais pas ton temps à tout gâcher. Heureusement, concernant Owen, rien n'est gâché. Votre complicité semble intacte et tu ressens l'immensité de votre amitié en te blottissant dans ses bras. Tu te sens comme... de retour à la maison. Et c'est à la fois beau, incroyablement bon et rassurant. « J'veux pas te faire pleurer. Juste te faire voir à quel point tu comptes pour moi. » Affirmes-tu en souriant avant de te défaire légèrement de votre étreinte pour admirer la vue, toi aussi. Mais tu ne vas pas bien loin car à peine votre étreinte est-elle terminée que tu viens déposer ta tête sur son épaule. Et vous restez là, rien que tous les deux, à admirer l'horizon et la beauté de Bowen endormie.

HJ:

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