Tu la vois celle la ? … Et maintenant tu la vois mieux ?

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Tu r'fermes le capot d'la bagnole. C'est tout bon pour aujourd'hui. La journée est faite. Pour toi comme pour tout l'monde. Sauf le patron p'tet. Et un ou deux aut' gars. 'Vous reste plus qu'à ranger un peu tout le matos, rentrer quelques bagnoles et vous pourrez r'trouner chez vous. Ou à toute autre occupation. Toi, tu vas sans doute aller au Elm. Prendre ce whisky qu'tu boiras pas. Ta vie est un éternel recommencement on dirait. Parfois un ou deux trucs qui changent mais dans l'ensemble … Elle est super cool ta vie ouais. Surtout qu'ton connard de proprio se bouge toujours pas l'cul pour ta situation. Et de celle de Yen de voie de fait. T'vas aller l'chopper lui un de ces quat' il va comprendre qu'il faut pas trop jouer au con avec toi. T'as pas envie d'commencer l'année comme elle s'est terminée nan. Bien qu'la coloc c'est pas si dérangeant qu'ça en fait. Pas non plus l'fait qu'Yen se balade parfois à moitié à poil. Sans gêne cette meuf. Alors tu mattes un peu. Juste un peu. Comme elle a tout ce qu'il faut là ou il faut en plus … Tu t'doutes bien qu'elle t'a d'jà surpris en train d'la r'garder mais hé, si elle veut pas qu'tu l'fasses, elle a qu'à s'foutre un truc sur le dos. Bref. On en r'vient à ta journée d'merde. Pas vraiment une journée d'merde à dire vrai mais pour toi toutes les journées sont merdiques. Et ouais … Il t'reste plus qu'à aller t'frotter les mains vite fait. Puis t'repasseras sans doute chez toi, chez Yen, et tu t'laveras vite fait. Avant d'toi aussi sortir à moitié à poil du coin salle de bain pour t'habiller dans l'coin qui t'sert de chambre. T'es pas chez toi, mais tu fais tout comme. Tu pars donc au grand lavabo. T'appuies pour faire couler l'eau et tu commences à t'savonner les mains. Quand tu vois ce p'tit con arriver à tes côtés. Ce p'tit merdeux qu'a pas trop trop rouvert sa gueule d'puis l'autre jour. Heureusement pour lui. Tu l'regardes à moitié d'un air bizarre. A moitié d'un air méchant. T'as pas cherché à l'provoquer non plus c'te gamin de merde. Sans tu sais très bien comment ça va finir. Une bonne claque dans sa gueule. Une bien piquante qui lui tireras une p'tite larmichette. Puis il ira pleurer à papa et maman. Arh. Mais il va s'la fermer hein ? Hein p'tit con tu vas la fermer ?

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Malgré mon altercation avec l'autre bouffon défiguré par sa stupidité, je n'ai pas abandonné. Je suis borné, et c'est bien là première fois que je considère ce trait de caractère comme une qualité. J'ai terminé mon travail et après vérification par un autre employé, tout est ok. Je ne veux pas d’emmerdes, ni en créer à Natanael. Il m'a donné une chance, alors ça me ferait chier de le décevoir. C'est d'ailleurs pour ça que je calcule même plus l'autre taré.

Mais on bosse au même endroit, alors parfois, j'ai pas le choix de voir sa tronche de merde. Il se fait tard, et je suis bâtiment crevé. J'arriverai pas à tenir un rythme aussi soutenu toute l'année je pense, ça me paraît difficile surtout dans mes conditions de vie. Je me vois mal dire à Ren que je ne pourrais plus lui donner de cours de soutien, déjà qu'on se voit pas beaucoup. Et puis j'ai besoin de ce boulot ne serait-ce que pour nourrir Lokhen. J'ai déjà sécher deux ou trois fois les cours pour me reposer un peu, mais je peux pas non plus me le permettre si je veux pas être renvoyé. J'arrive près des lavabos et je suis tellement crevé que je me fais un croche-pieds à moi tout seul, comme un con. Pour garder l'équilibre, je bouscule malencontreusement la personne juste devant moi qui se trouve être l’enfoiré de première. La poisse. « D’solé » soufflais-je sans vraiment le paraître. Je m'approchais du lavabo à coté pour me laver les mains a mon tour. « alors t'a braquer une épicerie récemment ? » l'emmerdais-je à voix basse pour que personne ne se doute de ma provocation, en souvenir de notre ancienne conversation

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Tu soupires. T'es assez content d'avoir fini ta journée. Y'a des jours comme ça où t'as juste envie d'aller t'poser tranquille. Et y'a d'aut' jours où tu vois pas l't'emps passer. Tu vas pas mentir, ces jours là sont les mieux. Surtout qu'parfois t'as encore un peu d'boulot en rentrant l'soir. Ton p'tit biz au black. Pour arrondir tes fins d'mois. La moitié des gars au garage font pareils et si ton boss était pas si con il le f'rait aussi. Enfin il déclar'rait pas tout. Mais nan, c'est l'gars trop honnête, trop gentil. Le parfait gendre. Ou pas. Il est con. Il est con mais pas aussi con que l'autre petit emmerdeur. Ils sont pas « cons » dans l'même genre plutôt. T'entends des pas. Puis on t'bouscule un peu. En parlant du loup … Putain … A croire qu'il le fait exprès ce p'tit con. Tu pousses une moitié de grognement pour lui répondre. « Désolé mon cul ouais … » qu'tu penses en toi-même. Tu t'magnes. Pour filer. Mais le petit con fait c'qu'il sait faire de mieux, t'emmerder. T'sais pas sur quel pied danser. Soit tu t'lances dans une joute verbale. Mais genre … « amusante ». Juste s'envoyer des piques à la gueule. C'est « drôle ». Soit t'lui fais fermer sa gueule direct. Parce que l'connaissant, et t'connaissant, ça peut péter à tout moment. Nan … Et toi ? T'en as pris une dans la gueule ? Une moitié de sourire qui s'dessine sur ta gueule. Tu s'rais mécontent d'lui en foutre une s'il t'dis nan. Mais bon. Il a au moins l'mérite de faire référence à vot' première discussion. Il s'rappelle bien d'tout hein ? T'sais comment changer un fusbile maintenant ou t'es payé à rien foutre ? En vrai … Tu sais même pas s'il est payé l'gamin. Et tu t'en branles. Tu sais bien qu'il va t'repondre un truc. Alors t'attends. P'tet même que tu traines juste un peu pour t'laver les mains. T'es plus si pressé finalement …

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Bon, je sais que j’abuse à provoqué l’analphabète, mais bon c’est plus fort que moi. Et puis, la dernière fois, c’est lui qui m’a cherché, je fais que lui rendre la pareille. Je le regarde de façon tellement appuyé et avec mon sourire en coin qu’il ne fait aucun doute que je me fous de sa gueule alors que je frotte mes doigts entre eux sous l’eau tiède pour les nettoyer. « Pourquoi ? ça te démange ? » lui rétorquais-je moqueur, « comme si tu en étais capable… » soufflais-je à mi-voix pour que seulement lui puisse m’entendre. « Je suppose qu’il y a que comme ça que tu prends ton pied… en jouant les caïds et en matant des pornos. » ajoutais-je la voix basse en terminant de me rincer les mains après les avoir savonner. J’éteignis l’eau juste après et j’attrapais un morceau de papier à main pour me les essuyer. « Avec la gueule que t’as, on ne peut pas dire que tu es vraiment le choix… » dis-je en jettant le papier à la poubelle.

Je ricane fasse à sa provocation. J’étais pourtant parti pour l’ignorer. Je suis tellement crevé que jouer au lancer de vannes ne me bottes pas trop. Mais je ne veux pas lui faire le plaisir de me taire, pour lui se serait comme si je capitulais. « Je suis payé sur ton dos mec » lui balançais-je en haussant les épaules « Tu bosses, j’amasse le pactole. » lui dis-je en le contournant légèrement pour garder une distance de sécurité avec lui. « Alors qu’est-ce que j’en aurai a foutre de quelques fusibles ? » mentis-je sans soucis. J’avais évidemment retenue la façon dont il fallait les changer. Pour autant, je n’allais pas lui dire, refusant de lui faire plaisir en admettant qu’il m’avait appris un truc. Trop de fierté. J’avais l’avantage que je retenais facilement. J’avais une excellente mémoire. Le fait est que je me comportais comme un enfoiré sans éducation laisser sous entendre que j’étais débile. Mais c’était seulement une apparence… contrairement à ce mec.

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Ca t'démange ? Est-ce que ça t'démange ? P'tet bien ouais. Enfin là ça va. Mais tu sais qu's'il continue à t'prendre pour un con bah … Bah t'vas avoir envie d'lui en mettre une en pleine joue ouais. Bon tu vas t'retenir quand même. T'veux pas trop avoir de problème non plus. L'pire … c'est qu'il croit qu't'es pas capable de l'faire ? Pourquoi hein ? Parce qu't'es un gamin ? Comme si j'en avais quelque chose à foutre … Vieux, jeunes, femme, handicapés, riches, tu t'en branles. Si y'en a un qui t'emmerde un peu trop et qu'en mérite une … Tu lui en fous une. Voilà. Simple. Et là … Et là putain il commence déjà à t'les briser. Jouer les caïds … T'faisais ça quand t'étais gosse. Quand t'avais son âge. Et un peu après. Mais d'puis nan. Et les pornos … Ouais t'as d'ja maté des pornos. Mais t'as aussi la r'marque cinglante juste derrière pour sa p'tite gueule d'emmerdeur … A ton âge j'avais d'jà baisé avec plus de femmes que t'en verras sur tes cinq prochaines années … Ouais tu plaisantes pas avec les mots. D'quoi voir sa réaction au minus. Et pour maintenant t'inquiète. J'vais aux putes. Puisqu'il veut tout savoir … Et tu t'gardes de lui dire qu'tu les prends par derrière pour pas leur infliger ta sale gueule. Tu lui épargnes c'détail et pour c'est c'p'tit con qui l'amène ce sujet. Autant tu sais qu't'as une sale gueule. Tu l'as accepté d'puis l'temps. Autant t'acceptes parfois qu'on t'dise un truc. Ou deux. Mais lui là … Alors tu l'attrapes par l'colbac avec une sacrée vitesse. Et tu le soulèves pour l'plaquer violemment cont' le mur. Tu joues p'tet avec les limites de tout le monde sale gamin mais t'es à deux poils d'franchir la mienne. Ton visage est menaçant. Accentué par ta sale gueule de base. T'sais pas pourquoi mais tu sens qu'c'est pas pour autant qui va s'calmer. Sauf que … Sauf qu'il va la prendre sa mandale dans la tronche ouais. Et puis ça avance, plus tu t'dis qu'il prendrait bien un direct en plein ventre. Pour lui couper l'souffle. Ce p'tit enfoiré.

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Jorge a écrit:: Parce qu't'es un gamin ? Comme si j'en avais quelque chose à foutre …

J’esquisse un sourire en coin. « Non. Parce qu’à part parler tu sais rien faire d’autre. » lui balançais-je avec un sourire provocateur. « Paraît que c’est surtout ceux qui en parle le plus qu’en ont le moins. » ricanais-je amusé lorsqu’il me parle de ses relations lorsqu’il avait quinze ans. « P’tre qu’à cette époque, t’as gueule te permettais de baiser pour être payer. C’est quand même con que ce soit l’inverse maintenant. » lui dis-je sans me démonter, le traitant sans scrupules de prostitué. « Je les plains les putes. Surtout si ta bite est comme ta gueule. Bonjour la vue » Ouais, bon là franchement, je suis un vrai connard. Dommage, j’ai pas de bouton off pour mes conneries. J’suis allé beaucoup trop loin, j’en suis conscient. Mais j’ai beaucoup trop de fierté pour m’excuser, de toute façon, c’est un connard alors bon.

Sauf que j’ai pas prévu qu’il péte un câble. Le gars il est deux fois plus baraqué que moi, j’suis sur qu’il fait de la gonflette en plus. Alors lorsqu’il m’agrippe et me soulève, me plaquant contre le mur à côté des lavabos, j’en mène pas large. J’ai perdu mon sourire de petit con, et je m’inquiète de ce qui va se passer. Je dois me dépêtre de cette merde maintenant. Difficile de bouger quand je ne touche pas le sol « Lâche-moi ! » ordonnais-je en perdant de ma superbe. Je dois partir de là au plus vite, putain. Je vois que ça. Tant pis. Je plis légèrement ma jambe et mon pied part de toute mes forces. La seconde d’après je retombe sur mes jambes alors que Jorge se plis en deux, et je m’enfuis sans demander mon reste. Je pense qu’il vaut mieux que je sois loin de lui lorsqu’il se sera remis de ses émotions. Je suis passé à vitesse grand V au vestiaire attrapé mon sac à dos et j’ai même pas pris la peine de fermer mon casier. Pas comme s’il y avait un truc à voler dedans quoi.

Une vingtaine de minutes plus tard, je remonte la pente et je traverse le petit bois qui mène au phare, longeant la vieille route en terre. J’suis passé à la supérette pour faire deux petites courses avant de rentrer au phare retrouver Lokhen. Je l’ai échappé belle avec Frankeistein et je me remets de mes émotions. En arrivant au phare, je me suis pas rendu compte que j’avais été suivi. J’suis rentré tranquille à l’intérieur j’ai posé le sac de bouffe et je me suis assis sur mon lit d’infortune à même le sol. Juste mon sac de couchage avec des couvertures que j’ai acheté petit à petit. Je caresse Lokhen en prenant mon livre de cours, m’attelant maintenant à mes révisions sans remarquer que mon chien à relever la tête et regarde à présent la porte avec intérêt…

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C'est vrai qu't'parles beaucoup. Mais jusque là t'l'as pas trop menacer ce p'tit con. Mais tant mieux qu'tu lui dis nan ? Au moins faudra pas qu'il fasse le choqué quand il s'en prendra une dans la gueule. Tes d'accord sur le fond. Quand t'étais gamin tu f'sais clairement le caïd en mode « t'veux qu'j'te défonce ? » « viens vas-y viens ». Aujourd'hui t'es moins … Tu préviens moins les gens. Et ceux qui s'foutent de ta gueule, les gros boloss, à qui tu dis d'la fermer et qui s'emballent un tout p'tit peu … bah tu les allonges. Une droite qu'ils voient jamais v'nir. Ces connards. J'tai pas encore vraiment menacé gamin. Mais l'jour où j'te dis d'arrêter d'faire le mariole ou j't'en fous vraiment une, crois-moi, j'te l'répèterai pas deux fois … Tu l'mets juste en garde. « Gentiment ». Mais nan putain. Il continue d'faire son p'tit con d'enfoiré. Sa remarque sur l'fait qu'tu prends ton pied en jouant les durs. Sur l'fait qu'tu t'faisais payer pour baiser. A laquelle t'hausses un sourcil car tu vois pas l'rapport en vrai. Tu lui dis juste que tu vas voir les putes. Pas comme si une autre femme voudrait d'toi t'façon. Et là c'en est trop. Beaucoup trop. Si t'lui donnes pas une leçon maintenant il va continuer. Encore et encore. Alors tu l'chopes. Tu l'plaques. P'tit enculé. Et t'es poli encore. Ah il fait moins l'malin ouais. Tu l'lâches pas nan. Tu l'décolle même du mur pour le r'plaquer. Elle est où ta grande gueule maintenant ?? Sauf que … Sauf qu'il t'envoie un coup d'pied dans les couilles. Bien fort. Tu pousses une moitié de grognement de douleur. Et … Tu l'lâches. Tf'ermes un œil. Il t'a pas raté putain. Et t'cours après. Quelques mètres seulement car il arrive à filer. P'tit enculé. Qu'il vienne refoutre les pieds au garage et tu lui décolles la tête … Tu vas passer une putain d'bonne soirée maintenant … Et demain … Demain tu l'défonces c'est sûr.

Tu r'tournes chez toi. Chez Yen. Chez toi. T'sais jamais comment tu dois dire. T'as encore putain d'les nerfs. T'vas essayer d'pas agresser la pauvre femme si elle te questionne sur ton humeur. Pis ça s'trouve elle va s'battre ce soir alors vous vous crois'rez pas. Et puis ton regard se perd au loin alors qu't'es dans ta bagnole. Et bam ! Nan. Nan nan nan. Cette enfoiré d'p'tit con d'merde. Tu t'arrêtes n'importe comment sur l'côté d'la route. Tu prends les clés, tu fermes la bagnole et tu marches d'un bon pas. Qu'est-ce qu'il vient foutre au phare le marmot ? Une p'tit partie d'toi a peur quand même. De ce que tu pourrais lui faire … Mais t'y vas pas pour le défoncer. Juste … Une bonne leçon. Normalement … Tu l'as perdu d'vue mais tu penses qu'il est rentré dans l'phare. Cette fois-ci, t'comptes pas l'laisser filer. Alors t'avances. T'arrives. Tu tentes d'ouvrir la porte d'un coup. Sans annoncer qu't'es là. Et elle s'ouvre direct. Tu l'vois. Le p'tit emmerdeur. Avec son clébard qui t’aboie direct dessus. Du coup tu restes … Tu restes genre sur le seuil deux secondes. Le gros clebs te fait moyennement hésité mais s'il fonce vers toi t'sais bien qu'il va pas aimer rec'voir un bon gros coup de pied. Et qu't'hésiterais à le faire. Le p'tit con qu'est là sur un matelas avec un bouquin. Il branle quoi là sérieux ? Espèce de p'tit gamin d'merde. T'es r'monté ouais. Si personne t'as r'mis en place j'vais l'faire. Et r'garde moi bien p'tit con. J'vais t'en foute dans la gueule tellement fort que d'main t'en auras encore la trace. Tu l'dis. Et tu vas l'faire. Ouais, tu vas l'faire. C'est pas des menaces en l'air là … Pas du tout … Et r'tiens bien ton clébard. J'ai pas envie d'le défoncer. Tu l'f'rais. Si « ta vie en dépendait ». Mais ça t'f'rait pas plaisir de l'faire « gratos », comme ça quoi. Tu fais un pas. Si tu t'voyais putain …

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Je suis enfin rentré dans ce qui me sert de maison d’infortune. C’est plus un squat en fait. Y a même pas d’électricité. Je me suis acheté deux lampe à pétroles des bougies, deux lampes de torches à pile et une frontale, une grande partie de ma paie passe à chaque fois pour l’éclairage. J’alterne mais je n’ai pas le choix. Faut que je puisse faire mes devoirs et c’est d’ailleurs pour ça que je suis reconnaissant envers Nate de m’avoir laissé une chance et c’est aussi pour ça que demain, je retournerais au garage même si je risque d’avoir des ennuis. Je suis plongé dans mon livre de biologie avec un dico franco-anglais juste à côté pour les termes précis que je ne connais pas. Lokhen est à côté de moi comme toujours. Je viens juste de me pencher sur mon livre que la porte s’ouvre brusquement me faisant sursauter. Lokhen saute aussitôt sur ses pattes et aboie sur l’intrus en lui montrant les crocs par alternance. Je me fige d’horreur en reconnaissant cet abruti. J’attrape le collier de Lokhen pour ne pas qu’il l’attaque. Pas que je me soucis de l’intégrité physique de Jorge, c’est pour mon chien que j’ai peur. Même s’il est imposant et dressé à défendre, je ne veux pas risquer de le perdre, surtout que ce gars peut-être vraiment dangereux. Je me lève toujours en tenant mon chien et en faisant tomber mes livres au sol et je le regarde inquiet pour la suite. J’oublies pas que je lui ai donné un coup dans les couilles et qu’il ne va pas laisser passer ça. Mais surtout, il vient de découvrir mon secret, celui que je m’évertue à cacher à tous. Ne faut pas être un génie pour savoir que je vis là. Il y a de quoi manger, des livres empilés soigneusement, quelques vêtements qui sortent de mon sac de sport. Les gamelles de mon chien et… mon lit d’infortune.

Le ton de Jorge est sans appel, je comprends dès ses premiers mots que je vais prendre cher. Les menaces pleuvent alors et au son de la voix du latino, Lokhen grogne de plus belle et je dois le retenir avec force pour ne pas qu’il s’élance sur lui. « Lokhen arrête ! Stop au pied ! calme-toi ! là ! » le grondais-je en français. Bien qu’il grogne encore contre Jorge, il ne tire plus sur le collier. C’est déjà ça. Je lève la tête vers l’homme que j’emmerde au garage et je lui réponds doucement. « Sors. J’arrive et tu pourras me défoncer, mais pas devant Lokhen, Je ne veux pas qu’il arrive quoique ce soit à mon chien. s'il te plait » lui dis-je doucement, capitulant et presque suppliant. Je suis taré, je sais, mais je veux protéger mon chien, c’est la seule famille qu’il me reste. « Reste-là ! Couché ! » ordonnais-je toujours en français seule langue à laquelle le chien obéissait. avant de me diriger vers la porte comme un prisonnier se rendant à l’échafaud. Je savais ce qui m’attendait, il allait me faire payer mes conneries. En sortant, je ferme la porte pour être sur que Lokhen ne s’interpose pas, et je me poste face à l’homme défiguré, attendant les coups.« Qu'on en finisse» marmonnais-je pour moi-même. Je vais même pas chercher à me défendre parce qu’il a plus de force que moi déjà et que je fais pas le poids, mais aussi parce que j'ai trop la trouille qu'il se venge sur Lokhen. Alors je vais tenté d'encaisser au maximum, c'est pas comme si j'avais le choix de toute façon.

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Surprise espèce de p'tit con. Cella la il l'a pas vu v'nir putain. Ca pourrait faire croire qu'tu l'as suivi alors qu'en fait t'as juste eu un coup d'bol monstre. Ah il fait moins le fier là. Son clébard t'aime pas. Son putain d'gros clébard. Il voit qu't'es agressif alors forcément il montre les dents, il grogne. Mais qu'est-ce qui branle dans c'trou à rats aussi ? Il habite là ? Ou alors c'est juste son juste son p'tit coin quand il fait une p'tite fugue. Ce p'tit con d'rebelle. C'est mignon. Arh. Alors ouais tu lui déballes tout. Qu'il a intérêt à pas faire l'emmerdeur et a pas t'chercher. Car là tu l'as trouvé. Là il en est qu'à une gifle. L'étape d'après c'est une « putain d'gifle ». Et encore après mieux vaut pas qu'il sache … Et l'clébard … L'clébard est à deux doigts d'recevoir un shot lui aussi. Pour ça qu'le gamin lui baragouine des trucs dans sa langue là. T'comprends juste « Stop » et l'reste … Enfin t'as bien compris qu'il harangue pas l'clebs pour l'faire attaquer. Puis … il abdique. Bien. Gamin d'merde. Ce s'ra plus simple comme ça. Et beaucoup moins douloureux pour lui. Il y tient à son clébard. Normal. Mais tu l'connais. Il pourrait t'tendre un piège où tu sais pas quoi. Alors tu l'regardes. Puis tu r'gardes le clébard. T'as pas envie d'défoncer l'chien nan. T'as pas intérêt à m'faire un coup d'pute j'te préviens ! Façon j'sais où t'trouver … Des menaces ? Peut-être un peu ouais. Même si … Putain tu vas pas jusqu'à aller l'envoyer à l'hosto quoi … Tu sors. Tu l'attends. T'espère lui avoir fait passer l'envie d'tenter d's'enfuir. Sans quoi t'es de toute façon chaud bouillant et tu sais qu'tu le rattraperas. Pis le v'la. Y'en a d'autres qu'auraient pitié d'lui mais toi t'en as rien à foutre. Il s'y est apprêté à c'coup alors il aura d'jà la surprise en moins. Pis là il peut serrer les dents. P'tit con. Alors tu lèves la main et tu lui fous une bonne chaffle. Tu sens qu'elle pique ouais. D'quoi lui tirer une larme sans doute. T'lui en as foutu une bonne mais t'es resté gentil encore. Enfin c'est juste qu'si t'lui mets un vrai coup bah tu l'fous KO. Et t'peux pas l'laisser là comme ça. Et comme t'as envie d'te barrer. Et t'avises plus d'te foutre de ma gueule ou j's'rai moins gentil la prochaine fois c'est clair ?? Tu décolères pas pour autant nan. J'suis pas ton pote. Et si les autres cons t'laissent faire c'est leur problème. Et dis pas qu'j't'avais pas prév'nu ! Tu lui avais dit ouais. Qu'il allait s'en choper une. Mais nan, c'gamin a testé la limite. Et qu'est-ce qui s'passe quand on fait trop le con ? Bah on s'en prend une dans la gueule. Voilà.

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J’étais horrifié. Sur le moment, je n’ai même pas pensé à me demander comment il m’a trouvé. C’est le cadet de mes problèmes à vrai dire. Je devais contrôler Lokhen qui l’aurait sans doute bouffé sans ménagement vue l’agressivité de Jorge. J’aurai pu le laisser faire, probablement que l’abruti aurait déguerpi sans demander son reste. Sauf que j’ignorais si Jorge avait une arme. Cinglé comme il était, je ne préférais pas prendre le risque de le découvrir et de voir mon chien se faire blesser. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai retenu Lokhen et que j’ai capitulé face à l’autre connard. « Je t’ai dis que j’arrive ! » balançais-je sur la défensive en plantant mon regard déterminé dans le sien.

Une fois dehors, je viens me poster face à lui. C’est loin d’être aussi facile et j’ai l’impression que mes jambes avancent comme des automates et que mon cerveau est en mode standby. Il va me fracasser, et le pire c’est qu’il ne vaut mieux pas que je bronche. Faut que j’encaisse. Je me poste face à lui, et bien que j’ai une trouille monstre, je fais tout pour le cacher. De toute façon, ça changera rien au résultat, sauf qu’il aura en plus de quoi se foutre de ma gueule, et ça, c’est juste pas possible.

Sa main se lève, je déglutis et le coup part. « VLAN ». Pour le coup, il n’a pas plaisanté. C’est agressif, comme une brûlure, et ça fait mal. J’ai l’impression d’avoir des fourmis de la joue, comme si elle était anesthésiée de force, et je retiens mes larmes alors que mes yeux me picotent. L’enfoiré m’a pas loupé et je suis un peu sonné. Je reste silencieux. C’est que la première après tout et j’ignore combien vont me tomber sur la gueule encore avant qu’il n’est passé sa colère. je sers les poings et je jettes un regard derrière moi sur la porte close du phare, comme pour me donner du courage pour la suite. Du courage pour ne pas le frapper aussi, du courage pour me taire et encaisser. Je le regarde à nouveau et j’attends la seconde, parce que ce connard, il va s’en doute m’en coller une autre. Mais rien… Au lieu de ça, il me suggère de ne plus le prendre pour un con. Ca va être difficile mais je reste stupéfait. Tellement que je ne peux m’empêcher de laisser échapper « c’est tout ? » du bout des lèvres. Je m'étais attendu à me faire fracasser au point de ne plus tenir sur mes jambes, et je finissais avec une gifle. Bon certes plutôt violente, mais une gifle. Je m'en tirais plutôt bien! Est-ce qu’il avait suffisamment était clair ? Comme en témoignait la trace de ses cinq doigts sur ma joue, j’avais compris le message « Oui, très clair » lui répondis-je platement en ravalant ma fierté.

Mais je trouve ça particulièrement injuste qu’il m’accuse de je ne sais trop quoi, alors que c’est quand même lui qui m’a chercher en premier. Et si j’ai serré les dents et les poings jusqu’à maintenant, c’est avec amertume que j’entends ma propre voix. « Je te signale que c’est toi qui m’a cherché des noises, je t’avais rien demandé à la base. » lui rappelais-je en serrant les dents. De toute façon, c’est pas comme si ça avait de l’importance, et j’étais prêt à parier que Jorge ne reconnaîtrait pas ses torts. Je réalisais que j’avais pas pu m’en empêcher et je le regardais dans les yeux. « je… suis désolé, je recommencerais pas. » soufflais-je du bout de la langue, comme si ça m’écorchait de m’excuser auprès de lui. Je jette un nouveau coup d’œil vers le phare, inquiet, et j’en profite pour passer ma main sur ma joue endolorie. Ca me fait un mal de chien.

Maintenant qu’il m’a remis à ma place, et bien que je le déteste encore plus, je ne peux pas le laisser filer comme ça. Il a découvert mon repère, l’endroit ou je vis. Mon secret. « Attends ! » m’exclamais-je en me tournant vers lui après un dernier coup d’œil au phare. « Est-ce que… » commencais-je. Putain que c’est dur. J’arrive pas à croire que je vais lui demander un service. « Est-ce que tu pourrais ne parler à personne de ça. » dis-je en montrant le phare du doigt. « Je… Je ne veux pas qu’on sache que…je vis là. Personne ne doit connaître ma situation… s’il te plait » marmonnais-je doucement. « Je ferais ce que tu voudras, mais ne dis rien. » le suppliais-je presque. J’avais pas le choix. Si ça venait à se savoir, je finirai certainement en foyer et on me separerait de Lokhen, chose impensable pour moi, alors tant pis si je devais me rabaisser à l’implorer. De toute façon, je n’étais plus à ça près. Et puis, c'est le genre de gars qui s'en fout pas mal de la vie des autres, alors p'tre qu'il fermera sa gueule et qu'il aura oublier demain? Mais une boulette est si vite arrivée.

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Tu grimaces d'la bouche. Il ose encore t'parler sur ce ton. Comme si c'était pas possible qu'il te mente en plus ce p'tit merdeux. Comme s'il avait pas parlé comme un p'tit con depuis tout de temps. D'puis la première fois qu'tu lui a parlé quasi. Alors tu t'rends dehors. Et il t'suit. L'clébard est attaché et il doit t'nir à lui alors il d'vrait pas t'faire de coup de pute comme tu l'as prévenu. Bien. Ca t'facilite la tache. Alors tu tardes pas et lui en fous une bonne. Tu sens qu'elle pique ouais. Ca t'fait ni chaud ni froid. Qu'il t'regarde avec de la haine ou en pleurant comme une p'tite fille tu t'en branles. Ce p'tit connard est pas un gangster. Il va pas rev'nir avec un couteau pour t'faire la peau. Au pire t'auras juste l'père sur le dos. Et s'il joue trop les cowboy lui aussi tu l'remettras en place. Concernant l'éducation d'merde de son p'tit fiston. Une claque ouais. Tu l'regardes en haussant un sourcil. T'en veux une deuxième ? Il y a quelques années d'ça tu l'aurais tabassé. Et on l'aurait retrouvé à moitié mort sur l'bas côté d'la route. Il aurait fini à l'hosto ouais. Mais tu t'es calmé d'puis. Faut juste pas t'prendre pour un con. Qu'il s'agisse d'un molosse de deux cent kilos ou d'un gamin d'merde. Oh ouais tu s'rais prêt à en foutre une à n'importe qui. Allant d'là mamie connasse raciste à la jeune délinquante qui t'crache au visage.Tu lui fais la leçon au gamin. Il comprend. Bien. C'est pas ton kiff d'gifler les marmots mais quand faut l'faire, faut l'faire … Mais c'putain de p'tit efronté s'arrête pas. Putain. T'as d'ja envie d'lui en r'foutre une là. Tu t'rappelles très bien du truc. T'rappelles très bien qu'c'est lui qu'avait fait ses remarques de p'tit con. J'v'nais tout tranquillement et tu m'as pris pour un con alors ta gueule avec ça. Ouais. Mieux vaut être cash. Puis façon … Il d'vrait pas trop r'commencer vu c'qu'il vient d'prendre. Puis il s'excuse. Arh. C'te blague. T'as intérêt. T'en as rien à branler d'ses excuses à la con. T'vas pas non plus partir au quart de tour s'il t'dit un tout p'tit truc d'travers mais t'sais maintenant qu'il est prévenu. S'foutre de toi c'est bien beau, mais tu t'fais pas marcher d'ssus par un gamin. T'es prêt à t'barrer mais il t'retient. Qu'est-ce qui veut encore putain ? Quoi ? Parler à personne. D'la gifle ? Bien sûr que. Ah nan. « Ca », le phare. Il vit donc bien là ouais. T'sais pas trop … T'sais pas trop comment réagir en vrai. Genre qu'est-ce qu'il branle là ? Ca doit juste être un p'tit caprice de rebelle fugueur. J'm'en branle de ta vie gamin. Qu't'habites dans c'trou à rat ou chez papa-maman j'en ai rien à foutre. Si ça avait été un pote là-dedans, tu te serais démerdé pour lui trouver un truc. Mais lui là … Pis il est genre là à t'supplier ou t'sais pas trop quoi. Le v'la la queue entre les jambes alors qu'il f'sait l'merdeux y'a pas deux minutes. T'hausses un sourcil. Fous moi la paix ce s'ra bien. N'empêche … Squatter là … Pas d'eau, pas d’électricité. Que dalle. Après c't'un squat quoi. Tu t'plains d'ton appart, et d'celui de Yen. Mais là … Mais si tu veux du brol t'as qu'à r'garder du côté des caravanes abandonnées. Pourquoi tu lui dis ça déjà ?

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Une deuxième ? Euh, comment dire ? Non merci ? Il est con ou quoi ? Bah ouais ! j’sais même pas pourquoi je me pose la question. C’est une brute, et les brutes sont généralement sans cervelle, c’est bien connu. Doutant fortement que mon silence soit suffisamment éloquent pour sa cervelle de moineau, je bouge la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que c’est non et qu’une seule m’a bien suffit. Sac à merde attardé va, prends moi pour un con tant que t’y es ! Genre, il m’a direct agressé l’autre jour avec ses réflexions à la con, et ce n’est pas lui qui venait chercher la merde ? « T’as juste émis l’hypothèse que Natanael était stupide à me laisser sur une voiture, que je ne savais pas me débrouiller et que j’étais un voleur. T’aurais réagis comment à ma place ? » lui balançais-je sans pouvoir m’en empêcher. Putain, mais pourquoi je l’ai encore ouverte ? Je peux pas garder ma grande bouche fermée pour une fois ?

Alors qu’il s’apprête à partir puisqu’il a fait ce qu’il avait envie de faire, je l’arrête. Je veux juste être sur qu’il ne dira à personne ou je vis. Si lui s’en fou, y a des gens un peu plus responsable au garage qui n’hésiteront pas à appeler les services sociaux, et là, j’serais mal barré. « Je m’en doute bien que t’en a rien à faire, mais une boutade, ça arrive à tout le monde. Personne ne le sait, et… je préfère que personne le sache, surtout pas Natanael.» lui dis-je en glissant mes mains dans les poches de ma veste alors que mon cœur se serre lorsqu’il mentionne les parents. Et puis, j’suis sur que si Natanaël viendrait à apprendre que je suis à la rue, il appellerait aussitôt les services sociaux sans se soucier de ce que je voulais vraiment. Lui foutre la paix, j’acquiesce d’un signe de tête. J’ai bien compris le message même si j’avoue que nos joutes verbales vont me manquer en un sens. Je m’apprête à retourner dans le phare ou Lokhen m’attends lorsqu’il m’interpelle, me parlant des caravanes. L’idée qu’il a n’est pas mauvaise, mais le problème c’est qu’il y a peut-être d’autres gens qui squattent et surtout, plus de passage qu’ici. « Merci pour l’info, mais… Ya trop de risque de se faire remarquer là-bas… Je ne peux pas prendre le risque de finir en foyer, on m’enlèverait Lokhen. Et puis, c’est pas si mal ici… » soufflais-je dans un soupir, bien que les conditions de vie sommaire n’était pas si facile. J’allais pas me plaindre, ce serait beaucoup plus dur si je devais dormir à l’extérieur. Là, même s’il y avait pas de chauffage, ni d’électricité, ni de confort, j’avais toujours un toit sur la tête en cas de pluie, et des murs qui coupaient le vent.

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Putain. Il arrête pas d'la ferner sa gueule ce p'tit con. Tout c'qui t'dit là, tout ça c'est après qu'il t'a cassé les couilles. Avec ses r'marques de petit gamin moqueur prétentieux t'en sais rien. Il s'est bien foutu d'ta gueule. Au propre comme au figuré d'ailleurs. T'sais qu't'es moche. Pire. En temps normal tu t'en branles quand un gusse te fait une remarque là-d'ssus. Enfin ça dépend. Mais lui … Lui putain il t'emmerde. Tu l'regardes avec une bonne envie d'lui en r'foutre une. Me r'parle pas d'ça ! C'toi qu'à commencer à m'prendre pour un con. Alors ouais si t'avais été à sa place tu te s'rais pas laissé faire. T'aurais même menacé. Jeune gangster que t'étais. Mais heureus'ment … Heureus'ment il arrête de t'casser les couilles. Et vous vous barrez. Ou presque. Parce que l'gamin veut pas que t'dises à tout l'monde pour le phare. Qu'est-ce que t'en as a branlé d'sa vie à c'merdeux. Et pas comme si ça t'allait plaisanter ou faire une gaffe là-dessus. Personne doit savoir. Surtout l'patron. Qu'est-ce ça change ? Ouais … Mais être clochard c'est pas un truc qu'on cache longtemps … Les gens s'rendent vite compte du truc. Les gens sont pas cons. Pas tous. Pis l'boss est pas mon pote. On s'parle qu'pour l'boulot … Lui aussi t'avait accusé d'voler des pièces. Ce con. Enfin nan. C't'un bon gars ton patron. Juste un peu trop naïf. Tu t'barres enfin. Ou pas. T'lui donnes une moitié d'conseil ou t'sais pas trop. Pourquoi tu lui dis ça déjà ? Arh. T'hausses les épaules. L'est mignon l'gamin avec son clébard. Arh arh. Fais c'que tu veux. Moi j'me casse. Et cette fois-ci tu t'casses vraiment ouais. T'es pas là pour donner des conseils putain. Ni pour perdre ton temps. P'tit con !

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Ce sac à merde est d'une telle mauvaise foi ! Je parviens miraculeusement à garder mes lèvres scellées. Je dois dire que l'idée de m'en prendre une nouvelle ne me botte pas tellement. Je me contente de le envisageait froidement. Au moins je ferme ma gueule comme il le souhaite, et si mes yeux parlent pour moi, ça à le mérite de se faire en silence.

J’hausse les épaules, indifférent à sa remarque et pour cause ? « ça fait cinq mois que je vis comme un clochard, pour autant personne ne s'en doute. Comme quoi c'est pas si difficile de cacher ça » lui dis-je en le regardant. Au moins, il n'ira pas cafarder à droite et à gauche, et encore moins au boss. Quoique, s'il décide de me faire chier, il saura comment s'y prendre.

Il se casse, et je rentre retrouvé Lokhen, qu'est-ce que je ferai pas pour ce nounours sur pattes quand même !

(Fin)

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