they say that i can't last a day in the real world, i say you wouldn't survive one night in mine ⤅ perry

Il voulait l’aider mais il ne savait pas comment faire. Ce genre de choses dépassent complètement Perry qui, avec son intelligence limitée, a du mal à trouver de vraies solutions. Il faut dire que le problème qui lui est posé n’est pas simple et qu’Effy aurait sans doute besoin d’un professionnel, quelqu’un dont c’est le travail pour l’aider plutôt qu’un type qui a un panier de basket dans son bureau et qui a toujours été incapable de comprendre ses sentiments, surtout amoureux. Oui, il n’est pas le mieux placé pour ça, mais il peut bien essayer parce que ce n’est pas son genre de laisser tomber les gens. Il lui demande ce dont elle a envie, réellement envie, ses vœux, comme si elle était face à un génie. Avec son argent, ses relations et sa sympathie naturelle, il peut lui offrir énormément de choses. Mais la question n’est pas simple, elle ne sait pas vraiment y répondre. Elle évoque l’amour et le soutien mais aussi une cure et un abonnement à un magasine de psychologie. Malgré la situation, il rit. « Ouais, ça pourrait être bien tout ça, mais j’veux pas savoir ce qu’il faudrait que tu veuilles mais ce que tu veux. » Lui aussi génère des attentes, son père attend toujours qu’il ramène quelqu’un à la maison, une histoire sérieuse, qu’il soit totalement sérieux et dévoué dans son travail. Les gens de manière générale attendent qu’à un peu plus de trente ans maintenant il commence un peu plus à envisager de se poser, d’arrêter de sortir moitié de la semaine. « Réfléchis-y, d’accord ? Tu m’enverras un message avec ta liste. » ajoute-t-il en souriant.

Personne n’aurait attendu de Perry qu’il lui trouve une solution toute faite. Ce n’était pas une situation facile à régler, une configuration dans laquelle problème égal solution. Nombreux étaient ceux dans ce monde qui se battaient avec les mêmes maux que l’Anglaise, chacun avec ses propres démons, à sa propre échelle, avec ses propres ressources et sa propre psychologie. Il aurait été utopique de croire que c’étaient des choses qu’on pouvait régler facilement, qu’il existait une solution simple et unique pour tout le monde. C’est donc avec humour qu’Effy répond au blond, qui rit avec légèreté, histoire de briser cette atmosphère peu enjouée. Le cynisme de la jeunette avait le don de dédramatiser les situations à travers un prisme pourtant très négatif, alourdissant souvent l’ambiance. Perry reprit néanmoins avec sérieux, posant des mots justes malgré la difficulté de la situation. Il n’avait pas tort, l’important n’était pas ce qu’elle devait vouloir, ce qu’elle devait être, mais ce dont elle avait besoin. De quoi avait-elle besoin, au juste, maintenant ? De continuer dans cette voie, voilà, parce que c’était l’option la plus facile, le soulagement le plus rapide et le plus efficace. Mais Eff’ savait tout aussi bien qu’à long-terme, ça ne changeait rien, ça ne l’aidait pas. Est-ce qu’elle avait envie de s’aider elle-même ? « D’accord. C’est très généreux. » acquiesça l’Anglaise, baissant les yeux pensivement, avant de diriger à nouveau ses iris perçants vers Perry avec un sourire en coin. Elle le pensait. Elle y réfléchirait, vraiment. Son offre était on ne peut plus généreuse, et si Effy pensait ne pas le mériter, elle décidait aujourd’hui d’arrêter de réfléchir à si elle méritait les gens ou non. Ou en tout cas, elle allait commencer à essayer avec Perry. Sur ce, elle décida qu’il était temps de prendre congé, et vint embrasser la joue du jeune homme. Un regard, un sourire, et elle commença à s’éloigner, reprenant le cours de sa route semée d’obstacles. « Perry ? Merci beaucoup. » dit-elle en s’arrêtant un peu plus loin, un regard par-dessus son épaule pour le remercier, les yeux pétillants.

Perry n’a pas envie de la forcer, après ils ne se connaissent quasiment pas tous les deux mais il n’aime pas voir les gens être mal ou dépendant. Il aimerait bien aider tout le monde mais il ne peut pas résoudre tous les problèmes de la terre, même si son argent aide à en résoudre une partie. Il ne pouvait pas laisser la jeune femme tomber, il est venu la récupérer au commissariat, ce n’est pas pour qu’elle retombe dans ses travers la minute d’après et qu’elle l’appelle à nouveau à l’aide. Alors il fait au mieux même s’il ne sait pas trop quoi pour l’aider à part lui payer une séjour dans un centre de désintoxication. Enfin, ça pourrait être la solution mais il a compris qu’elle n’est pas du genre facile à convaincre et que si elle n’en a pas envie, la forcer ne servira à rien. Il le sait pour y avoir été, s’il n’y a pas un minimum l’envie de s’en sortir derrière, à la sortie, elle replongera. Et il n’a pas envie un jour d’apprendre qu’elle est morte d’un overdose, comme ça a pu arriver à des amis à lui. Effy acceptait de le recontacter. Il ne sait pas si elle finira par le faire mais à présent il a son numéro donc il peut toujours la contacter si elle ne revient pas vers lui. Il lui sourit avant de répondre « C’est parce que je sais que c’est important d’avoir quelqu’un pour nous aider. » S’il avait été seul, il ne s’en serait sans doute pas sorti mais il a toujours été bien entouré, avec des amis, avec Penny, avec sa famille. Mais il ne pourra pas l’aider aujourd’hui, il faut qu’il retourne travailler et qu’elle réfléchisse. Elle se retourne pour le remercier, il lui sourit une dernière fois avant de partir dans l’autre direction.

fin