it should've been the perfect storm (aelya)

Ils avaient décidé de passer la soirée chez eux, éreintés après leur journée de travail plus que chargée, eux qui avaient d’ailleurs à peine eu le temps de se parler à l’hôpital tant les urgences avaient été pris d’assaut, les patients ayant afflué en masse. Et Niels avait besoin de se retrouver seul avec son amour, pour faire taire le manque d’elle, lui qui ressentait l’envie et le besoin d’oublier l’hôpital dés lors qu’ils se retrouvaient chez eux, dans leur cocon. Ils s’étaient concoctés un repas qu’ils avaient dégusté en amoureux, prenant du temps pour eux, se cherchant dans des jeux de regard qui leur étaient bien caractéristiques, décidant de se réchauffer sous la douche juste après leur repas. La fatigue se faisait déjà ressentir sur leurs corps alors qu’ils avaient décidé de se poser devant une série, prenant place l’un contre l’autre dans le canapé, sous un plaid pour préserver leur chaleur corporelle, Niels laissant ses lèvres traîner de temps à autre dans la nuque de son amour, incapable de ne pas être affectueux lorsqu’ils étaient aussi proches l’un de l’autre. Il était là son bonheur, dans la plus grande des simplicités, lui qui n’avait besoin que de son amour contre lui pour se sentir pleinement heureux, au coeur de cette maison dans laquelle on pouvait ressentir leur âme vagabonder entre les murs. Aelya s’était absentée quelques instants pour rejoindre la salle de bains, se plaignant d’une douleur abdominale, Niels la libérant alors de son emprise, mettant le programme sur pause en attendant qu’elle ne revienne. « Bébé, ça va…? » Demanda-t-il, fronçant les sourcils en comprenant qu’elle s’était absentée plus longtemps que prévu, le brun décidant de rejoindre la salle de bains dans laquelle son amour était enfermée. « Aelya, tout va bien ? » Dit-il à travers la porte, inquiet de ne plus entendre aucun bruit depuis quelques minutes.

Elle détestait ce genre de journées, où elle pouvait à peine croiser son amour dans les couloirs, comme si le monde entier s'évertuait à les séparer dès qu'ils avaient ne serait-ce que quelques minutes pour se retrouver. Elle avait ressenti quelques pincements dans le ventre tout au long de la journée, sans trop s'y attarder, le rush du travail ne lui permettant pas vraiment de s'écouter ni de se reposer. Elle s'était rassurée simplement en pensant que ça allait passer, terminant la journée dans les bras de son amour qu'elle accapara sous la douche, se perdant dans ses beaux yeux lors du repas qu'ils avaient préparés ensemble, avant qu'ils ne décident de se poser devant une série. Blottie contre lui sous le plaid, elle avait laissé ses doigts caresser doucement ses bras tandis qu'il embrassait sa nuque, habitée par la tendresse comme à chaque fois qu'elle profitait avec son amour. Son sourire et son envie de se coller à lui ne la lâchait plus, jusqu'à ce qu'elle ne vienne sentir une violente douleur dans l'abdomen. Elle se figea, posant instinctivement sa main sur son ventre alors que les douleurs augmentaient en coup de poignard, de violents spasmes la conduisant à se rendre dans la salle de bain où elle se rendit compte que quelque chose n'allait pas, son corps lui faisant comprendre qu'elle avait perdu quelque chose. Quelque chose d'essentielle. Son rythme cardiaque s'envola, et si elle ne savait pas encore réellement de quoi il s'agissait, elle savait dans le fond que ce n'était pas habituel. La nausée la prenait à la gorge, les vertiges aussi, et elle avait fini par se redresser trop vite, mettant à mal sa vision qui se brouilla, la voix de Niels paraissant lointaine.

- Bébé... Lâcha-t-elle à travers la porte avant de l'ouvrir, la mine pâle, sa peau perlant de sueurs froides. Je... Je sais pas ce que j'ai... Admit-elle faiblement, passant sa main sur son visage, sa vision se brouillant encore une fois sous l'effet des vertiges avant qu'elle ne s'évanouisse, son corps chutant.

Lorsque les journées s’annonçaient aussi mouvementées, Niels savait qu’il n’aurait aucun temps pour lui, ni pour son amour qu’il avait vu en coup de vent, aussi débordée que lui, peinant à lui accorder ne serait-ce qu’un simple baiser entre deux patients. Il avait attendu la fin de leur service avec hâte, le corps épuisé par les aller-retours qu’il avait dû faire entre les services, par le brouhaha constant de l’hôpital, par cette ambiance d’urgence qui n’avait rien de rassurant. Heureusement pour lui, il savait que dés qu’ils seraient rentrés chez eux, il aurait tout le temps de se reposer contre l’amour de sa vie, et de passer une soirée tranquille à ses côtés. C’était tout ce à quoi il aspirait alors qu’ils venaient de retrouver leur chien, Niels entraînant Aelya avec lui sous la douche, avant de préparer le repas avec elle, décidant de se poser devant une série lorsqu’ils en eurent l’occasion. Sans cesse attiré par elle, il tentait de lui donner toute l’affection dont ils s’étaient privés lors de la journée, Niels qui essayait par tous les moyens de rattraper le temps perdu, détestant savoir qu’il avait donné de l’importance à autre chose qu’à sa seule raison de vivre aujourd’hui. Soudainement, il vit son amour se rendre jusqu’à la salle de bains, sans un mot, sans même savoir qu’elle souffrait physiquement, décidant de l’attendre dans le salon. Les minutes qui avaient défilé lui avaient fait prendre conscience que quelque chose ne tournait pas rond, Niels décidant de la rejoindre pour prendre de ses nouvelles, fronçant les sourcils lorsqu’elle ouvrit enfin la porte, son teint pâle et livide l’inquiétant immédiatement. « Qu’est-ce qu'il se passe mon ange…? » Souffla-t-il avant qu’elle ne lui explique qu’elle ne savait pas ce qu’il se passait, son coeur ratant un battement lorsque Niels la vit sombrer contre le sol, la peur venant le prendre aux tripes alors qu’il s’agenouilla immédiatement pour surélever sa tête. « Bébé ! Putain merde… ! » Lâcha-t-il, sous l’effet de l’angoisse qui le prenait à la gorge, sa main tremblante cherchant son portable pour pouvoir composer le numéro des urgences. « Amour, ouvre les yeux s’il-te-plaît… » Demanda-t-il, les yeux rivés sur son amour, Niels ordonnant l’envoi du ambulance jusqu’à leur domicile, son ton autoritaire et pressant laissant entrevoir son inquiétude lancinante. Il déplaça son amour pour l’emmener dans le salon, faisant attention à elle jusqu’à l’arrivée des secours qui l’embarquèrent sur un brancard, Niels prenant place dans l’ambulance à côté d’elle, sa main pressant la sienne.

Elle avait envie de plus, toujours plus avec son amour, incapable de respirer si elle se retrouvait sans lui, Aelya qui avait eu l'impression de se noyer dans la houle des patients qui affluaient, l'éloignant par voie de fait de son fiancé dont elle manquait cruellement de ses lèvres. Même si ce n'était pas le lieu ni le moment, elle avait toujours envie de le faire passer en premier, de le toucher, de l'admirer, son regard comme sa peau ressentant le manque la percuter. Elle avait savouré leur moment de retrouvailles, laissant ses mains le caresser sous la douche, ses lèvres venant dévorer les siennes dès qu'elle en avait l'occasion, rejoignant avec lui la cuisine où ils mangèrent ensemble, gagnant de manière fusionnelle et complice le canapé. Elle l'avait cherché dans ses caresses, savourant la douceur de ses lèvres dans sa nuque qui l'incitait à se rapprocher de lui, jusqu'à ce qu'elle ne sente une souffrance sourde se déclarer dans le ventre. Elle courut jusqu'à la salle de bain, comprenant qu'elle avait perdu du sang, trop pour ne lui soutirer aucune question, les vertiges la conduisant à se présenter devant Niels d'un air épuisé, malade. Elle haussa les épaules à sa question, complètement absente, sa vision et son ouïe se brouillant sous l'effet de la douleur qui semblait taillader son abdomen, jusqu'à la faire sombrer dans l'obscurité. Elle ouvrit légèrement les yeux lorsque son corps s'immisça dans l'ambulance, son regard fatigué retrouvant le sien.

- Qu'est ce qu'il m'est arrivé bébé...? Demanda-t-elle d'une voix faible. J'ai mal... Ajouta-t-elle, touchant son ventre pour indiquer à Niels là où se trouvait le problème. Bébé... J'suis où ? Me laisse pas amour... Souffla-t-elle, les yeux embués de larmes, tentant de se raccrocher à la main de Niels qu'elle sentait dans la sienne, tous deux arrivant rapidement aux urgences où un médecin vint osculter Aelya en urgence, comprenant qu'il fallait qu'elle fasse une écho, ses constantes restant normales malgré sa douleur. Monsieur Björk, on va l'amener faire des examens, affirma le médecin à Niels pour le rassurer, accordant un regard à Aelya.

La soirée aurait dû être parfaite, Niels qui ne se détendait complètement que lorsqu’il étreignait son amour dans ses bras, conscient qu’elle avait tout autant besoin de repos que lui après cette journée plus qu’agitée. Ils avaient tout fait pour oublier l’hôpital, pour ne plus penser aux patients, se concentrant sur cette soirée et cette nuit qu’ils comptaient passer ensemble, en amoureux, eux qui manquaient cruellement d’un moment de répit, loin des tracas du quotidien. Lorsqu’elle était dans ses bras, Niels oubliait tout. C’était aussi simple que ça. Pourtant, quelque chose lui faisait penser que la soirée ne serait pas aussi belle que prévu, Niels qui avait d’abord tenté de ne pas s’affoler lorsqu’Aelya s’était réfugiée dans la salle de bain sans le prévenir, pensant qu’il s’agissait simplement d’une envie pressante. Puis petit à petit, le temps avait défilé et Aelya n’était toujours pas revenue, Niels se voyant maintenant seul avec son angoisse, décidant d’aller vérifier que tout allait bien. Son regard s’était figé lorsqu’il l’avait vu apparaître derrière la porte, ses yeux faisant écho à toute la souffrance et l’incompréhension qui l’animaient sur le moment, Niels n’ayant pas même le temps de s’avancer qu’elle s’était déjà écroulée au sol, s’évanouissant devant son regard horrifié. Sa respiration s’était faite plus courte, Niels qui tentait de la réveiller, de la ramener à lui, le coeur pétrifié par l’angoisse de la perdre, lui qui l’avait déjà trop expérimenté par le passé. Il avait appelé les secours qui s’étaient présentés dans les quelques minutes qui avaient suivi, Niels connaissant parfaitement la procédure, prenant rapidement place dans le camion sans même y avoir été invité par l’équipe médicale. « Tu t’es évanouie mon amour… Ça va aller, j’te promets que ça va aller. » Souffla-t-il, fronçant les sourcils, son regard suivant le trajet de sa main qui s’arrêta sur son ventre, Niels venant poser délicatement sa paume chaude sur son abdomen. « T’en fais pas amour, ils vont te donner quelque chose, t’auras plus mal. » Murmura-t-il, tentant d’être rassurant pour sa fiancée. « J’te lâche pas bébé, on va aller à l’hôpital pour qu’on comprenne ce qu’il se passe. J’serai avec toi mon coeur. » Répondit-il, balayant ses peurs une à une, amenant sa main jusqu’à ses lèvres pour y déposer un baiser tendre et amoureux, le camion parvenant jusqu’à l’hôpital en quelques minutes, un médecin s’occupant rapidement d’Aelya. « Pourquoi…? Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous l’emmenez où là ? » Demanda-t-il, incapable de contrôler son angoisse à l’idée de voir Aelya disparaître de son champ de vision. « J’veux venir avec vous. »

Le temps n'était jamais assez efficace quand il s'agissait de les lier, de les rapprocher jusqu'à pouvoir faire fuir le néant qui voulait désintégrer leur lien. Elle avait besoin de sentir sa peau contre la sienne, son souffle se heurter contre ses lèvres qui mourait toujours dans la nécessité de le retrouver. Elle vivait pour ces moments, quand ils se retrouvaient dans leur cocon amoureux, réchauffés par leurs baisers, par leur toucher, tous deux se regardant avec attention et amour. Si la douleur piégée entre ses entrailles avait été jusqu'ici légère, elle s'était révélée de manière bien plus importante quelques temps plus tard, l'empêchant d'apprécier les doux baisers de son amour dans son cou. Aelya partit tellement rapidement dans la salle de bain qu'elle n'avait même pas pu renseigner son amour sur son état, laissant son corps lui traduire tout ce qu'elle n'arrivait pas à expliquer, avant qu'elle ne sombre dans l'oubli, incapable de lutter contre le noir qui vint englober sa vision. Elle avait laissé Niels se charger d'appeler une ambulance, complètement amorphe dans son sommeil sans rêve, à la merci de cette douleur lancinante qui l'avait terrassé. Elle s'était réveillée entre l'habitacle métallique du camion, son regard captant la lueur inquiète de son fiancé qui tenait fermement sa main alors qu'elle s'inquiétait, n'ayant aucune idée du comment elle était arrivée ici, allongée sur un brancard.

- Reste avec moi bébé. J'ai pas envie d'être seule sans toi... Lâcha-t-elle, comprenant qu'elle s'était évanouie à cause de sa souffrance qui était encore là, la paume chaude de Niels sur son ventre la rassurant. Les laisse pas te faire partir bébé... S'il te plait... Sinon je rentre avec toi, admit-elle, terrifiée à l'idée de passer les portes battantes sans son amour, Aelya qui s'accrochait à sa chaleur et à sa douceur pour se charger d'optimisme, savourant son baiser sur sa main alors qu'ils se dirigeaient droit vers les urgences, Aelya se laissant prendre en charge par l'urgentiste. On l'emmène simplement faire une écho. On a pas le choix si on veut savoir ce qui l’atteint à ce point, affirma le médecin en regardant tour à tour Aelya et Niels. Là on l'emmène est réservé aux patients, Monsieur Björk. Restez dans la salle d'attente, ajouta le médecin. Il vient. J'ai besoin de lui. Il va pas créer de bazar, je veux pas être séparée de lui. Sinon tant pis, vous me laissez là et je rentre, renchérit fermement Aelya, consciente qu'elle faisait du chantage bien qu'elle était incapable de se passer de Niels.

Il avait besoin d’elle, en tout temps, détestant la perdre de vue, même lorsqu’il savait qu’au final, elle était dans le service qui jouxtait le sien. Parce-qu’il avait toujours peur de manquer quelque chose, de ne pas être là lorsqu’elle en aurait besoin. C’était sa plus grande crainte, celle qui lui donnait souvent des sueurs froides, eux qui étaient bien placés pour savoir que le temps était trop court, trop précieux, le souvenir de leurs séparations leur rappelant à quel point tout ne tenait parfois qu’à un fil. Il s’était délecté de cette soirée qu’il ne voulait passer qu’avec elle, chez eux, dans ce cocon si sécurisant et chaleureux qu’ils avaient fondé de leurs propres mains, Niels aimant bien plus que tout ce genre de soirée où il pouvait l’avoir uniquement pour lui. Quelque chose semblait pourtant inhabituel alors que Niels regarda Aelya se précipiter vers la salle de bain, lui faisant comprendre que quelque chose n’allait pas, l’urgence de ses pas activant l’angoisse dans son organisme, l’obligeant à s’intéresser de plus près à l’amour de sa vie qu’il retrouva presque inerte sur le sol de la pièce. Terrassé par la peur, il avait attendu les secours, tentant de réchauffer son amour, de lui parler pour lui faire ressentir sa présence, lui qui désirait qu’elle sache qu’il serait toujours là, partout où elle irait. Il fut soulagé de la voir se réveiller dans l’ambulance, la peine le heurtant aussi tôt lorsqu’il vit ses traits se tirer de douleur, Niels qui aurait aimé porter ses maux à sa place, sa paume venant réchauffer son ventre. « J’te laisse pas bébé, c’est hors de question. » Murmura-t-il, tentant de la rassurer, parce-qu’il n’y aurait jamais de lui sans elle, incapable de la lâcher du regard ne serait-ce que quelques secondes. « Ils me feront pas partir mon ange, tu sais à quel point j’ai toujours tout ce que je veux. » Souffla-t-il, avec un air doux, plus léger, sa main tenant la sienne, ses lèvres s’occupant de disperser un peu de douceur sur sa peau avant qu’ils n’arrivent aux urgences, Niels fronçant les sourcils en voyant l’agitation autour du brancard de son amour qui s’éloignait peu à peu de lui. « Ecoutez j’travaille ici, et Aelya aussi. Vous pensez vraiment que vous m’interdirez d’accéder aux salles d’examen ? Nan parce-que si c’est que ça, j’me fous en tenue et vous aurez plus rien le droit de me dire. » Lâcha-t-il au médecin, son coeur s’activant aux mots de sa fiancée, lui qui savait de quoi elle était capable pour le garder auprès d’elle, voyant que l’urgentiste ne savait plus où donner de la tête. « Bon allez, vous pouvez venir. Mais faites vous discret. » Dit-il fermement, Niels hochant la tête, sa main s’enroulant autour du barreau de son brancard, pour ne jamais perdre de vue son amour, lui accordant quelques regards tendres pour la rassurer. « Ça va aller bébé, on sera bientôt à la maison. »

Elle aurait pu tout laisser tomber pour son fiancé, pour le retrouver entre deux patients, pour le serrer dans ses bras qui manquaient de sa chaleur, Aelya qui avait besoin de lui pour se sentir complète, pour s'élever dans le ciel. Elle ne s'entendait même plus penser dans le flot du chaos qui régnait, cette agitation qui résonnait dans ses entrailles, en son être, comme une douleur sourde qui se révélait doucement mais surement en elle. Aelya s'était enveloppée dans son étreinte réchauffée par l'eau chaude, par leur complicité qui ne présentait aucune faille, son âme se revigorant dans la beauté de son regard, elle qui sombrait d'amour à chaque fois qu'elle admirait son magnifique visage. Les minutes qui suivirent se firent de manière plus critique, Aelya se faisant rappeler à l'ordre par le coup de poignard qui détaillait ses entrailles, elle qui avait mal à en crever, qui aurait même pas pu le crier tant qu'elle se sentait enfermée dans sa propre peau jonchée de maux. Elle fût transportée dans un brancard alors qu'elle ferma les yeux pour accueillir le noir, ceux-ci s'ouvrant quelques minutes plus tard pour faire face à l'inquiétude incrustée dans les perles de son âme soeur qui la regardait avec attention.

- Jamais, hein ? Demanda-t-elle, son regard absorbant la moindre de ses réactions, Aelya qui aurait voulu lui retirer toute ce stress de son être qu'elle aurait pu percevoir à des kilomètres. Je sais à quel point tu peux devenir dangereux pour avoir ce que tu veux aussi... Murmura-t-elle avec un léger sourire, sa main pressant doucement la sienne, Aelya tentant d'inscrire un peu d'étoiles dans son regard malgré la situation, parce qu'il passait avant tout, la brune se laissant transporter aux urgences où un médecin s'occupa d'elle, traduisant les examens qu'elle allait faire.

Aelya s'était imposée lorsque le docteur les informa que Niels n'allait pas venir avec eux, son visage restant ferme pour appuyer les paroles de son amour qui s'imposa à son tour, avant qu'elle ne sente un à un ses muscles se détendre lorsque le professionnel obtempéra. Son brancard passa les portes battantes avec Niels à ses côtés, Aelya hochant doucement la tête à ses mots auxquels elle tentait de s'accrocher.

- J'espère bébé, ajouta-t-elle, inquiète, le médecin s'en allant rapidement pour récupérer le matériel nécessaire pour réaliser l'échographie dans la salle aux murs immaculés, avant de relever légèrement son haut pour enduire sa peau de gel, passant la sonde peu à peu sur son abdomen, le regard fixé au moniteur, Aelya retenant des soupirs de douleur à cause de la pression exercée.  Vous... Vous avez fait une fausse couche... Lâcha le médecin, la sonde se baladant tout près de son nombril, Aelya sentant son coeur s'arrêter, se briser en mille morceaux. Quoi... ? Expia-t-elle, abasourdie, remettant en ordre les souvenirs des dernières heures qui étaient passées, comprenant tous ses signes qui n'avaient rien eu de normaux. Je... J'ai perdu mon bébé... ? Ajouta-t-elle d'une voix blanche, glacée par la peine qui faisait écho à son passé.

Il rêvait de la retrouver, que cette journée ne prenne fin, lui qui crevait sous le manque de son amour, n’ayant pas l’habitude de passer toute une journée sans avoir un peu de temps libre avec elle, eux qui habituellement, trouvaient toujours quelques minutes pour se retrouver. Cette fois-ci, ils avaient dû attendre leur fin de service, leurs coeurs se réchauffant enfin lorsqu’ils eurent l’occasion d’échanger un baiser et une étreinte, Niels qui avait l’intention de ne plus la lâcher de la soirée après cette journée aussi épuisante. Leurs regards traduisaient à bien des égards l’affection qu’ils se portaient, le brun cherchant le contact de l’amour de sa vie dés qu’il le pouvait, jusqu’à ce qu’un évènement inattendu ne vienne bouleverser ses plans. Il avait vu son visage blêmir, le sien devenant livide, son corps entier tremblant sous l’effet de l’angoisse lorsqu’Aelya s’écroula au sol de douleur. Il peinait à gérer son stress, sa peine de voir son amour souffrir autant, lui qui ne savait toujours par l’original de ses maux alors qu’il entrèrent ensemble dans l’ambulance, Niels refusant de lâcher des yeux sa fiancée. « Jamais, je le jure. » Murmura-t-il, son regard témoignant de sa conviction, mais aussi de toute la douleur qui le percutait à l’idée de savoir qu’elle souffrait. « Oui bébé… Tu sais que j’suis un fou furieux quand on me cherche… » Souffla-t-il, esquissant un sourire triste, sa main réfugiée dans la sienne, Niels qui avait nécessairement besoin de voir Aelya se rétablir, de la voir revenir chez eux, là où elle devait être, avec lui. Rapidement, un vent glacial s’empara de lui lorsque le médecin des urgences mentionna les examens que devait passer son amour, ajoutant que Niels n’était pas en droit de les suivre jusque dans la salle, faisant monter un peu plus la tension qui menaçait maintenant d’exploser. Son ton n’avait trahi aucune faiblesse, Niels se montrant ferme sur sa volonté de ne pas lâcher sa fiancée, ne laissant pas vraiment le choix au médecin qui finit alors par céder à sa demande, comprenant probablement qu’il se buterait à un mur. Soulagé, il suivit docilement le brancard de son amour, sa main se tenant au barreau du lit médicalisé, comme dans la peur de voir son âme-soeur s’envoler loin de lui. Ils entrèrent dans une salle dotée de tout le matériel nécessaire pour pouvoir faire une échographie, Niels restant debout pour assister à l’examen d’Aelya, son coeur battant trop vite, trop fort, refusant le tabouret qu’on lui avait proposé tant il était incapable de gérer son stress. Il attrapa la main de son amour pour la ramener à lui, détestant savoir qu’elle avait mal, lui qui pouvait lire ses maux sur son visage qui se tendait alors que le médecin passait la sonde sur son abdomen. Il s’intéressa à son tour au moniteur avant que le verdict ne tombe. Et là, le néant. Il avait l’impression d’avoir été propulsé dans un trou noir tant les mots du médecin lui paraissaient invraisemblables. Son souffle s’était coupé, et la pression de sa main s’était faite moins forte sur celle de son amour qui était aussi abasourdie que lui. Il avait l’impression de faire un bond dans le passé, au moment même où on leur avait appris qu’ils avaient perdu leur enfant. « Bébé… C’est pas de ta faute… Tu savais pas… » Souffla-t-il alors, le coeur en morceaux, désirant alors savoir depuis quand Aelya était enceinte. « Ça faisait combien de temps…? » S’adressa-t-il au docteur, l’âme en peine.

Elle avait cherché son contact toute la journée, espérant trouver quelques minutes pour lui signifier son amour quand tout se liguait contre eux. À chaque fois qu'elle reprenait sa respiration, c'était un nouveau patient qui lui arrivait sur les bras, l'empêchant de traverser le seul couloir qui la séparait de son fiancé. Elle s'était rapprochée de lui quand ils avaient pu enfin se retrouver, ses lèvres se délectant des siennes avec avidité pour combler le manque qui creusait sa poitrine, son corps se collant au sien dans le canapé jusqu'à ce que la douleur ne la tire jusqu'à la salle de bain. Elle tomba au sol, se réveillant quelques minutes plus tard dans l'ambulance, Niels à ses côtés comme à son habitude, lui qui ne l'abandonnait jamais.

- C'est pour ça que je t'aime toi, ajouta-t-elle dans un sourire triste qui répondait au sien, Aelya regrettant de ne pas pouvoir le serrer dans ses bras.

Arrivés aux urgences, elle s'était vue prendre la défense de son amour pour qu'il ne puisse assister à ses soins avec elle, incapable de ne pas le vouloir dans ces moments incertains. Sous la pression, ils avaient réussi à avoir gain de cause, Niels suivant le brancard dans le couloir alors que le médecin l'accompagnait dans une salle pour l'examiner. Elle avait finalement cette mauvaise impression de passer sa vie dans ce lieu qui abritait son travail et une partie de sa vie personnel, Aelya qui sentait son cœur s'envoler à mesure que la tension imprégnait la salle, plongée dans le silence. Elle réprima un gémissement de douleur lorsque la sonde appuya sur son abdomen qui était devenu un point sensible, Aelya regardant avec attention le visage du médecin comme pour y déceler la réponse qu'il ne disait pas, jusqu'à ce qu'il ne vienne émettre des mots qui tombèrent comme un couperet sur son âme en lambeaux. Elle avait encore perdu un enfant, et si elle s'était doutée que cette souffrance l'avait informé de son état, rien n'aurait pu la mettre sur cette voie puisque son dernier test de grossesse s'était révélé négatif. Les larmes montaient dans ses yeux, brûlés par cette peine sourde qui était inconsolable.

- Pourquoi je peux juste pas avoir d'enfant bébé...? Pourquoi...? Demanda-t-elle, la voix brisée par les larmes alors qu'elle regardait Niels, se sentant coupable de lui enlever ce cadeau une deuxième fois. Moins d'un mois c'est sur... Admit le médecin en regardant le moniteur. Je suis désolé, ajouta-t-il en les regardant tour à tour. C'est à cause de moi...? Demanda Aelya au médecin. Non. Généralement c'est à cause d'un embryon qui est mal formé. Ce n'est pas de votre faute, c'est une forme de sélection naturelle mené par le corps, expliqua-t-il, tentant de la faire déculpabiliser. Putain j'en peux plus... Craqua-t-elle, se levant soudainement du brancard pour partir en courant dans les couloirs malgré sa douleur.

C’était interminable pour lui, et c’était une torture de savoir qu’il n’avait à faire que quelques pas pour retrouver son amour, occupée dans un autre secteur des urgences. Et pourtant, ils n’avaient eu aucun répit, bien trop envahis par les patients qui arrivaient par dizaine, parfois plus, Niels qui ne voyait plus le bout de cette journée éreintante. Et lorsqu’il eut enfin vu le ciel s’éclaircir en rentrant chez eux, les nuages étaient immédiatement venus le rappeler à l’ordre, menaçant leur tranquillité à peine retrouvée. Sauf que cette fois-ci, le problème semblait bien plus important, Niels qui s’était figé devant le corps inanimé de son amour, son coeur criant d’effroi, une douleur sourde s’agitant en lui alors que son angoisse avait pris le dessus. Heureusement pour eux, les secours avaient rapidement pris en charge Aelya, Niels gardant un oeil sur elle alors qu’elle émergeait doucement. « Je t’aime aussi… » Souffla-t-il, ces mots qui prenaient encore plus leur sens lorsque la situation était critique, Niels qui ne cessait pourtant de lui répéter des mots doux à longueur de journée pour qu’elle puisse toujours se rappeler qu’elle était l’unique femme de sa vie. Ils prirent ensemble la direction de la salle d’examens après avoir d’abord essuyé un refus, Niels trouvant les mots avec son amour pour convaincre le médecin et le faire flancher. Son visage était crispé, sûrement moins que celui de son amour qui subissait encore une douleur abdominale, Niels tentant de paraître fort pour elle bien qu’à l’intérieur, c’était un tumulte sans nom. Les mots du médecin vinrent finir de l’anéantir, apprenant qu’Aelya venait de faire une fausse couche et que la perte de leur enfant était à l’origine de sa douleur. Il aurait presque pu entendre les morceaux de son âme et de son coeur se briser en mille morceaux tant la douleur était vive. Le coeur en peine, il avait reporté son attention sur l’amour de sa vie, ses questionnements réveillant une douleur enfouie depuis des mois, celle de la perte de leur premier bébé. « J’sais pas bébé… J’en sais rien… » Murmura-t-il, les larmes perlant dans ses yeux, Niels qui supportait mal de voir son amour aussi brisée, suspendu aux lèvres du médecin qui leur expliqua les causes de cette fausse couche. « Bébé… » Tenta-t-il de l’arrêter avant qu’elle ne pose sa question, persuadé que ce n’était pas à cause d’elle, que ce n’était qu’un triste coup du destin. Et les mots du médecin ne firent qu’empirer la situation, Niels regardant son amour se redresser pour prendre la porte, s’enfuyant sous son regard impuissant. « Aelya, attends ! » Souffla-t-il, incapable de la laisser s’enfuir, suivant ses pas pour la rattraper quelques mètres plus loin, ses bras venant rattraper son corps fatigué par les désillusions, Niels la serrant contre lui, sa main se réfugiant dans ses cheveux pour guider son visage dans le creux de son cou. « Bébé… J’suis là mon amour… T’as entendu le médecin mon coeur, c’était pas de ta faute… C’est pas à cause de toi mon ange. » Murmura-t-il, répétant ce que le médecin leur avait dit, le coeur battant de peine, continuant de serrer sa fiancée contre son torse. « On y arrivera mon bébé… Je t’abandonnerai pas mon amour… »

Aelya s'était chargée de couvrir ses lèvres de baisers dès qu'ils avaient franchi le hall de l'hôpital, sa bouche gravitant autour de la sienne pour les combler d'amour comme si le monde entier disparaissait, comme s'ils n'étaient pas sur ce parking, à se tenter dans leur amour alors qu'ils auraient pu attendre d'être dans leur voiture. Elle était impatiente quand il s'agissait de Niels, incapable de se raisonner alors que son cœur battait le manque qu'il était lui seul apte à abolir. Ses entrailles s'agitaient, lui faisant comprendre que quelque chose ne tournait pas rond alors qu'elle termina dans une ambulance, prise en charge rapidement grâce à son amour qui fit le nécessaire, son regard tendre trouvant le sien à ses mots doux. Elle l'aimait à la folie, plus que la vie elle-même, Aelya qui donnerait sans hésiter la sienne pour que son amour puisse continuer à errer sur Terre. Elle avait lutté contre le médecin qui avait fermement admis qu'elle allait passer les examens seule, parce que c'était les règles, celles qu'ils faisaient même appliquer au reste des patients desquels ils s'occupaient. Mais quand il s'agissait d'eux, tout était différent, les proportions augmentant d'envergures, Aelya ne se sentant jamais prête à affronter le monde et ses problèmes dans la solitude que Niels savait annihiler. Alors, elle fût plus que soulagée quand elle vit le médecin rendre les armes, les laissant se protéger l'un et l'autre devant l'incompréhension et surtout l'appréhension de cette situation qu'ils ne pouvaient contrôler. Allongée sur le brancard tandis que l'homme passait la sonde sur son ventre, elle aurait voulu tout entendre mais pas ça. Elle avait du mal à réaliser, à laisser son regard plonger dans celui de son fiancé dont elle sentait la peine le heurter, comme elle, comme si la seule chose qui résonnait entre ces murs étaient les mots du médecin qui faisaient des échos douloureux, meurtrissant leurs coeurs.

- C'est vraiment injuste... Lâcha-t-elle, plus que blessée par cette nouvelle qui lui faisait repenser à ce qu'elle avait perdu quelques temps auparavant, cette fêlure qui ne s'était jamais vraiment soignée, qui se reflétait dans les yeux de son amour qui tentait d'être simplement là pour elle, pour eux, alors que tout tombait en morceaux.

La tension devenait insupportable, c'était comme si elle manquait d'oxygène, comme si la douleur implosait à l'intérieur, comme si des chaines l'enserrait de partout, brisant son espoir qui se mourait dans son regard. Dans un geste mené entre le désespoir et la colère, elle s'était redressée, fuyant de la salle et dans le couloir sans aucun autre but que celui de se fuir elle-même. Elle entendit les pas de Niels dans son dos, et elle eut à peine le temps de tendre le bras pour pousser la porte qu'elle fût attrapée par son fiancé qui l'enferma dans son étau chaleureux, Aelya laissant déverser un torrent de larmes dans le creux de son cou.

- J'suis sure que y'a quelque chose qui va pas chez moi... Lâcha-t-elle dans ses sanglots, à bout de nerfs, Niels restant le seul à pouvoir la rassurer par le biais de sa douceur. J'veux pas que tu me quittes bébé... Pas encore... S'il te plait... Ajouta-t-elle, le serrant fort contre elle comme pour lui signifier son envie de ne jamais le lâcher, sa vie résidant entre ses mains. Je survivrai pas bébé... Avança-t-elle, ne ressentant même plus la souffrance de ses entrailles tant la douleur émotionnelle prenait le dessus.

Le manque d’elle était viscéral, le prenant aux tripes, l’empêchant de fonctionner normalement, lui qui n’avait besoin que de sa chaleur pour se revigorer, pour ne pas perdre pieds. Il avait dû faire preuve de patience avant de pouvoir souffler, ses lèvres attrapant les siennes pour répondre à chaque baiser qu’elle lui avait amoureusement donné dés lors qu’ils avaient raccroché leurs tenues de travail dans les vestiaires. La douceur aurait du continuer de fleurir tout au long de la soirée, mais les complications vinrent gâcher leur moment de tendresse pour ne faire place qu’à l’inquiétude et à la douleur. Niels s’était empressé de joindre les secours, incapable de laisser son amour souffrir chez eux alors qu’ils ne savaient toujours pas d’où venait sa douleur, le stress accompagnant chacun de ses gestes alors qu’il prit place dans l’ambulance avec elle. Il était nerveux et plus qu’inquiet de voir Aelya aussi faible, parce-qu’à chaque fois, il revoyait les souvenirs de ces journées où ils avaient failli se perdre à tout jamais, ravivant des angoisses qui sommeillaient en lui et dans le creux de son âme. Il s’était battu pour avoir gain de cause, montrant au médecin qu’il n’était absolument pas prêt à laisser son amour passer son examen seule, eux qui avaient besoin de se rassurer en restant ensemble. Ils prirent place dans une salle au décor immaculé, Niels restant aux côtés de son amour pour l’aider à supporter la douleur, pour l’encourager dans des regards certes inquiets mais toujours aussi tendres. Et finalement, la nouvelle tomba. Comme une massue sur leurs coeurs encore trop fragiles pour ce genre d’annonce. Ils venaient de perdre un nouvel enfant. Et si cette fois l’embryon n’avait pas eu le temps de se développer au-delà d’un mois de vie, la douleur restait toujours aussi lancinante, comme une peau écorchée vive par une lame de rasoir. Il s’était accroché au regard d’Aelya pour ne pas tomber, la douleur qu’il lisait dans ses yeux le percutant de plein fouet. « Oui bébé… ça l’est… » Lâcha-t-il, incapable de trouver d’autres mots pour décrire ce triste coup du sort, cette situation ne pouvant que lui rappeler celle qu’ils avaient dû surmonter il y a quelques mois de cela, après l’accident de voiture qu’ils avaient subi, ôtant la vie à leur bébé pour sauver celle d’Aelya. Sa main nichée dans la sienne n’avait pas su la retenir, Aelya qui s’était enfuie de la salle d’examen à cause de la douleur, à cause de ce cercle vicieux qui semblait continuer d’animer leur quotidien. Niels s’était alors précipité dans le couloir, à la recherche de son âme-soeur, courant pour l’empêcher de partir parce-qu’il savait qu’il ne serait jamais capable de la regarder souffrir seule. Il l’avait alors amené contre son corps, contre son coeur qui battait et qui partageait entièrement sa peine, celle qu’ils vivaient à deux. « Non bébé… Dis pas ça, c’est pas de ta faute, tu m’entends ? C’est pas de ta faute… » Répéta-t-il, bouleversé de l’entendre éclater en sanglots, Niels la retenant toujours fermement, la laissant déverser sa peine comme elle le désirait, lui qui était le seul à savoir comment la consoler. Il fut percuté par ses mots suivants, elle qui l’implorait presque de ne pas la lâcher, Niels la serrant encore plus fort pour lui prouver qu’il ne s’en irait jamais. « J’te quitterai pas mon amour… J’te le promets. Regarde bébé, regarde ce que tu portes… On est ensemble pour la vie, et même si on peut pas avoir d’enfants mon ange, on sera quand même ensemble et on vivra tous les deux jusqu’à notre mort. » Murmura-t-il, attrapant sa main pour lui montrer sa bague de fiançailles, l’objet de cette promesse qu’il lui avait faite, celle d’être à elle pour l’éternité. « Je t’aime tellement… » Souffla-t-il alors qu’il passa sa main sur son visage, caressant sa peau pour essuyer les larmes acides qui continuaient de couler.

Elle détestait de devoir choisir ses responsabilités quand tout ce qu'elle désirait était de serrer dans ses bras l'amour de sa vie, elle qui sentait la frustration la gagner facilement depuis qu'ils travaillaient à deux pas l'un de l'autre sans pourtant pouvoir se voir aussi facilement qu'ils le voulaient. Elle avait tenté de se recharger de sa chaleur en lui revenant, laissant son amour se révéler sur sa peau qu'elle détaillait de baisers, peu enclin à laisser quelque chose ou quelqu'un ruiner leur complicité. Et pourtant, elle n'avait rien pu faire pour l'éviter, son corps traduisant rapidement qu'il se passait quelque chose d'anormal, l'amenant à être hospitalisée pour effectuer des examens. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'on lui annonce qu'elle venait tout simplement de perdre son bébé, déchirée par l'air toxique qui vint s'infiltrer dans la pièce malgré la présence bienveillante de son amour. Elle avait mal pour lui, pour elle, pour eux, parce qu'il semblait tout se liguait toujours contre leurs projets qui se réalisaient souvent dans la difficulté. Incapable de maîtriser le flot de désespoir qui la prit à partie, elle s'était enfuie, laissant ses jambes la porter sans but au travers des couloirs, dans une volonté d'oublier ce qu'elle venait d'entendre, avant d'être rattrapée par son fiancé. Elle s'effondra en larmes dans le creux de ses bras, déversant tout ce qu'elle avait semblé retenir jusqu'ici, Niels qui était le seul apte à entrevoir ses failles qu'elle dissimulait au monde entier.

- Je suis désolée de te priver de ça amour... J'aurais voulu te rendre heureux... Avoua-t-elle entre les sanglots, culpabilisant à l'idée de ne pas avoir un corps suffisamment fort pour contenir leur amour, Aelya vidant ses émotions dans son étreinte qui se resserra autour de son être, là où elle se sentait en sécurité. Mais bébé... On avait envie d'être parents depuis l'accident... Je t'aime mais j'ai vraiment peur que tu te lasses, que tu trouves quelqu'un capable de te donner tout ça... Admit-elle tristement, regardant sa bague de fiançailles scintiller entre les doigts de son âme-soeur. Tu m'aimes pour l'éternité...? Murmura-t-elle, son regard embué de larmes captant le sien. Je te veux pour toujours bébé... Je peux pas être sans toi... Ajouta-t-elle, sa main venant tendrement caresser son torse. Bébé... J'ai mal... Se plaignit-elle, incapable de savoir si la douleur piegée dans ses entrailles n'était pas aggravée par sa tristesse. Je veux qu'on rentre bébé... Avança-t-elle, éreintée, épuisée par tout ce qu'elle venait d'expier et qui se lisait dans son regard rougi par la tristesse.

Il n’aurait certainement imaginé que la soirée puisse vriller aussi rapidement, Niels qui n’avait pas vu son amour se plaindre d’une quelconque douleur avant de la voir s’écrouler au sol, et de la voir allongée sur un brancard dans les minutes suivantes. Elle était là sa plus grande angoisse, lorsqu’il imaginait perdre la seule femme qu’il ait jamais aimé, l’amour de sa vie, celle avec qui il comptait vieillir. Il détestait savoir qu’elle avait mal, son impuissance le percutant avec force parce-qu’il aurait aimé la soulager, ou même porter sa douleur si c’était le seul moyen de la laisser souffler. Ce qu’il ne savait pas, c’était que l’annonce du médecin concernant l’état d’Aelya viendrait les anéantir un peu plus, creusant un trou béant dans leurs coeurs qu’ils s’étaient évertués à recoller depuis l’accident, pièce par pièce, morceau par morceau. Et à nouveau, quelques paroles étaient venues s’abattre sur leurs âmes encore trop fragiles, les ramenant au point de départ. L’air semblait lui manquer alors qu’il absorbait les mots du professionnel, se déconnectant de cette réalité qui n’avait plus aucun sens à ses yeux, tentant de se raccrocher à son unique raison d’exister, sa main toujours attachée à celle d’Aelya. Il avait vu sa patience exploser en plein vol, sa douleur venant prendre le dessus alors qu’elle préféra s’échapper comme pour échapper à la réalité, celle qui s’évertuait à leur mettre des bâtons dans les roues. Sans plus attendre, il avait couru jusqu’à elle, la rattrapant comme il le ferait toujours, parce-qu’il était hors de question qu’elle ne vive sa souffrance seule, Niels lui rappelant qu’il était là pour elle, pour eux. Il secoua immédiatement la tête pour balayer ses mots, maintenant son corps contre le sien, lui donnant toute sa chaleur pour le voir s’apaiser malgré les lames qui étaient venues s’enfoncer dans leurs coeurs. « Tu me rends heureux mon amour… J’te laisserai jamais penser le contraire. » Souffla-t-il, sincère, ayant mal de savoir qu’elle pouvait douter de sa propension à semer le bonheur dans sa vie. Parce-que sans elle, il frôlait les abysses, il tanguait avec le vide beaucoup trop dangereusement. « Bébé. Ecoute-moi… Jamais de la vie j’irai voir une autre. C’est avec toi que je veux tout ça, rien qu’avec toi. Ça changera jamais. J’ai fait la pire erreur de ma vie en te laissant mon amour, je crèverais si je partais encore… » Murmura-t-il, son regard captant le sien, rougi par la peine, ses yeux vrillant en même temps que les siens vers la bague qu’il lui avait offerte pour la demander en mariage. « Et même plus encore… » Souffla-t-il, sa main sur sa joue, son regard traduisant l’amour sans fin qu’il éprouvait à son égard. « T’auras plus jamais à être sans moi mon amour, on va rester ensemble, ça se passera pas autrement. » Répondit-il pour balayer ses craintes, frémissant au contact de sa main sur son torse avant que l’angoisse ne vienne resurgir lorsqu’il entendit son amour se plaindre de douleur. « Bébé, on peut pas rentrer comme ça… Faut qu’on te soulage mon amour, j’peux pas te regarder avoir mal comme ça… » Murmura-t-il, voyant l’équipe médicale revenir avec un brancard, Niels aidant Aelya à s’y allonger, sans la lâcher des yeux. « Ça va aller mon amour, j’reste avec toi, j’irai nul part sans toi. » La rassura-t-il, se penchant vers elle pour embrasser son front, sa main cherchant amoureusement la sienne. « Vous pouvez pas la laisser souffrir comme ça. Donnez-lui quelque chose putain ! » S’impatienta-t-il à l’égard du médecin, peinant à rester calme devant la faiblesse de son amour.