hot - if i keep holding out will the light shine through? (nevann)

Rien qu'à l'idée de découvrir les paysages du Sri Lanka, sa culture, ses habitants, ton visage s'illumine. Et réaliser ce voyage en compagnie de Nevaeh rend l'idée plus belle encore. « Partir à l'aventure me plaît énormément. » Dis-tu à ton tour en apprenant que la brune n'aime pas réellement planifier son voyage de a à z. Tu t'y attendais un peu à vrai dire. De ton côté, c'est plutôt à cause de ton métier que tu dois t'organiser un minimum mais une fois sur place, rien ne vous oblige à tout orchestrer à l'avance. « Il faut juste que je prévienne mon patron à l'avance, au moins deux-trois semaines avant pour pouvoir poser mes congés. Mais pour le reste, partir avec le strict minimum, en logeant chez l'habitant et en se laissant porter par nos envies, ça me tente complètement. Il faut simplement qu'on regarde quelle est la meilleure saison pour partir... Parce que je crois qu'en ce moment il pleut pas mal là-bas. » Et si vous voulez vraiment profiter du paysage, des randonnées, des temples et de tout ce qui constitue ce pays, autant partir quand il fait un minimum beau et sec. « Alors j'aurai sans doute peur de l'avion, oui. » Plaisantes-tu à ton tour quand Nevaeh affirme qu'elle te réconfortera si tu as peur en avion. Néanmoins, ce n'est pas parce que tu n'as pas pris très souvent l'avion que tu en as peur. Au contraire, tu aimes passer tout le vol à regarder les nuages ou le paysage qui se dessine en dessous. C'est un spectacle dont tu ne te lasses pas. D'ailleurs, autre chose dont tu ne te lasses pas c'est de la présence de l'Australienne. D'autant plus qu'aujourd'hui vous vous retrouvez après deux semaines loin l'un de l'autre alors forcément, tu lui as réservé ta soirée. Et ta nuit. Après qu'elle ait à nouveau capturé tes lèvres, tu demandes : « Si j'aimerais rester ? Tu me poses vraiment la question ? » Evidemment que l'envie est là, elle est même omniprésente depuis que tu as retrouvé la brune. Et pour lui prouver que tu en as terriblement envie, tu viens l'embrasser un peu plus longuement que précédemment, ta langue retrouvant la sienne avec tendresse. Malheureusement, pour éviter de la plaquer au mur pour lui retirer sauvagement tous ses vêtements, tu laisses vos lèvres se séparer et vos corps retrouver la cuisine pour terminer ce gâteau en cours de préparation. Obéissant aux directives de la journaliste, tu continues à mélanger la pâte du gâteau tout en discutant d'un sujet que tu ne pensais pas aborder. Ou du moins, pas ce soir. Pas alors que la soirée devrait être réservée à vos retrouvailles, à vous. Mais comme le souligne à juste titre Nevaeh, il n'y aura probablement pas de moment idéal pour en parler. Alors autant se lancer, en étant le plus franc et le plus sincère possible. La jeune femme mérite que tu sois honnête avec elle même si certaines choses peuvent être difficiles à entendre. Même si elle affirme ne s'être attendue à rien, quant à ta réaction à propos du mariage de Pippa, tu vois bien qu'il y a une once d'hésitation dans son regard. Tu vois bien qu'elle n'est pas totalement transparente avec toi. « Oui, elle compte beaucoup. » Dis-tu pour confirmer les dires de l'Australienne, plus par constat que pour sous-entendre autre chose. « Je ne sais pas. Je crois que j'ai un peu peur qu'une fois mariée, elle n'ait plus de place pour moi dans sa vie, justement. » En fait, dans le fond, cette réaction a été engendrée par la peur de perdre Pippa. De perdre votre complicité et cette relation si spéciale que vous entretenez. Au-delà du sexe, c'est surtout ta meilleure amie que tu as peur de perdre. « Je sais, j'en suis bien conscient et je suis désolé... » Murmures-tu en sentant sa main glisser contre ta joue. Tu sais que Nevaeh n'occupe pas une place facile mais malheureusement, tu ne sais pas vraiment comment changer cela. Elle savait que votre relation avec Pippa occupait une grande place. Ce n'est pas nouveau, ce n'est pas soudain. « Si parce que je n'ai aucune envie que tu te sentes de trop. Tu n'es pas de trop, Nev. Tu as ta place à toi, à part entière. » A présent, tu ne peux plus le nier, Nevaeh s'est créée une grande place dans ta vie, se frayant petit à petit un chemin jusqu'à ton coeur.

Il n'y a rien de plus beau aux oreilles de Nevaeh que les mots que vient de prononcer Juliann. Partir à l'aventure, avec elle, lui plaisait déjà énormément. Voyager en solo, c'était bien. Mais voyager à deux, c'était encore mieux. Et avoir la chance de voir le monde aux côtés d'un homme qui se frayait petit à petit une place bien à lui dans le coeur de la journaliste, c'était le paradis. Et encore plus alors qu'il était prêt à suivre la brune dans toutes ses idées folles, même celle de partir sans rien prévoir, sans rien contrôler, mis à part leurs dates. Juliann n'avait cependant pas tord, elle avait lu quelque part que la meilleure période pour visiter ce pays d'Asie du Sud était entre janvier et mars, sans quoi les pluies étaient trop présentes et les empêcherait de profiter pleinement. « On regardera ça alors. » Mais il lui tardait déjà de retourner voir le monde, encore plus si c'était avec lui. Nevaeh ne tenait pas en place bien longtemps. Entre Los Angeles et Cape Town, il y avait eu beaucoup trop de mois. Le besoin de se sentir dépayser, de voir du pays, devenait pressant. « Et si jamais tu as quelques jours de congé consécutifs, on pourrait peut-être regarder pour un weekend à l'extérieur de la ville. » Tous les deux, sans personne autour, pour se retrouver sans doute physiquement bien plus qu'émotionnellement. Des sentiments, il était clair que la brune en avait pour le pompier. Seulement, jamais elle n'oserait les avouer d'abord, sachant très bien que son coeur avait souffert par le passé. Elle respectait le temps qu'il lui demandait, sans pour autant mettre d'étiquettes sur ce qu'ils étaient. Tout ce qui important, c'est qu'il ressente qu'elle ne voyait que lui, qu'elle n'avait que lui dans la tête. « T'es tellement menteur! », gloussa la brune en entendant la réponse de Juliann concernant l'avion, son regard l'avait trahi.

Regard que la brune regardait avec fixation, éprise du vert de ses yeux, de la beauté de son sourire qui lui donnait envie de retrouver sa bouche. Bouche qu'il mit à exécution, embrassant Nevaeh avec un peu plus d'ardeur que les baisers précédents, lui prouvant ainsi qu'il avait envie de passer la nuit ici, avec elle. Son baiser provoqua en la brune une avalanche de papillons qui chatouillaient son bas ventre, respiration presque coupée, elle était complètement sous son charme. S'il l'avait plaqué au mur, elle l'aurait laissé la déshabiller. Et, au fond, c'était ce sont ils avaient rêvé pour leurs retrouvailles... Mais peut-être qu'il fallait plutôt remercier Juliann de ne pas l'avoir fait, donnant la chance à Nevaeh de traiter d'un sujet qui la chicotait avant de se laisser complètement aller à ses envies, bloquées par ses pensées nocives.

Nevaeh, d'ailleurs, décrétait qu'elle ne s'était attendue à aucune réaction. Mais Juliann n'était pas dupe, sans doute il avait compris qu'elle parlait avec son besoin de satisfaire tout le monde autour d'elle, plutôt qu'avec une totale honnêteté. Cependant, il eut la délicatesse de ne pas le faire remarquer. Et pour ça, elle l'en remerciait silencieuse. Néanmoins, quand Nevaeh disait savoir que Pippa comptait beaucoup pour Juliann, elle était sincère. Et il n'y avait aucun reproche dans ses propos. Ni dans les suivants. Elle cherchait seulement à comprendre. « Je comprends.. », fit Nevaeh. Elle pouvait évidemment comprendre qu'il avait peur de perdre Nevaeh, de perdre leur complicité, parce qu'un autre prenait place entre eux deux. Mais, dans un sens, quand Nevaeh était entrée dans la vie de Juliann, Pippa n'avait pas perdu sa place. Alors, qu'est-ce qui justifiait réellement sa colère? « Pourtant, Pippa, elle, elle n'a jamais perdu sa place dans la tienne.. », refléta-t-elle en souriant faiblement. À moins qu'il voulait parler de sexe, alors là, oui, il y aurait peut-être des changements à apporter à leur dynamique. Jamais Nevaeh ne demanderait à Juliann de la choisir aux dépens de Pippa. Et s'il n'était pas en mesure de consacrer ses attentions envers la blonde à de l'amitié, c'était elle qui se retirerait elle-même de l'équation. Équation dont, d'ailleurs, elle trouvait difficilement sa place. « Je ne me plains pas, je savais dans quoi je m'embarquais.. », fit-elle pour justifier ses propos. Mais même si elle le savait, jamais elle n'aurait pu deviner la douleur qu'elle pourrait ressentir en se sentant, par moment, de trop dans leurs vies. « J'ai peut-être ma place, mais.. » Elle s'arrêta, baissant les yeux de honte. « J'ai l'impression que Pippa aura toujours la première place. » Et elle comprenait qu'elle occupait la place de son premier amour, la femme qu'il aurait pu épouser. Ça, elle le comprenait et ce n'était même pas mis en cause. Ce qui lui faisait peur c'est qu'il aille le besoin incessant de retourner vers sa meilleure amie pour trouver de l'affection, avant même de penser à Nevaeh. Ce qu'elle avait peur, c'était d'être une fille qui compte pour lui, oui, mais pas suffisamment pour lui donner envie de tenter quelque chose de plus unique avec elle. La brune releva les yeux, timide, honteux d'avoir osé lui confier tout ça. Elle lui sourit faiblement, se défaisant de son étreinte. « On.. On devrait mettre le gâteau à cuir. J'ai rien sorti pour le dîner, mais on peut-être commander une pizza végé? »

On regardera ça alors. Tu hoches la tête en souriant, heureux à l'idée que vous partiez à la découverte d'un nouveau pays tous les deux. C'est inédit, tu n'as jamais fait cela avec qui que ce soit. Et même si un voyage est également en prévision avec Tahlia, tu sais d'avance qu'avec Nevaeh ce sera différent. Loin d'être traditionnel et surtout inoubliable. Son habitude des voyages vous sera certainement d'une grande aide et utilité. « Je crois que j'ai quelques jours de congé dans deux semaines. Du vendredi au lundi, il me semble. On pourrait peut-être aller jusqu'à Brisbane ? » Histoire de changer d'air, d'être tous les deux, de vous retrouver, tout simplement. Un voyage en toute simplicité. C'est vraiment ce dont tu as besoin, en ce moment, qui plus est. Tu ris, lorsque la journaliste te traite de menteur, feignant un air innocent. Evidemment que tu plaisantes mais si tu peux grappiller l'attention de Nevaeh, un peu plus encore, tu n'hésiteras pas. Même si tu dois bien l'admettre, elle est plus attentionnée et attentive à tes besoins que n'importe qui d'autres. Alors tu te doutes bien qu'aborder le sujet "Pippa" ne devait pas être évident pour elle. Tu imagines sans difficultés qu'elle a dû ressentir de l'appréhension à l'idée de mettre ce sujet sur le tapis. La connaissant, elle n'avait sûrement pas envie de te brusquer ou de te froisser. Ce qui fait que, par respect pour elle, tu te dois d'être honnête même si l'idée de parler de ton ex ne t'enchante pas vraiment. Pas avec Nevaeh en tout cas. « Non c'est vrai. Même lorsque j'étais en couple, elle avait toujours sa place bien à elle. » Alors est-ce que cela veut dire que tu auras toujours ta place dans sa vie, même lorsqu'elle sera mariée ? Ou au contraire, est-ce que cela veut dire que vous n'accordez pas la même importance à votre relation ? Tu n'en as aucune idée. Mais ce sont sûrement des choses que tu devrais aborder avec la concernée plutôt qu'avec la journaliste. « Est-ce que ça te fait de la peine ? » Oses-tu demander en sondant son regard, lorsque la brune t'avoue qu'elle savait dans quoi elle s'embarquait en commençant une "relation" avec toi. Tu ne cherches pas à la blesser mais tu ne peux pas non plus effacer tout ce que tu as vécu avec Pippa. Et tu ne peux pas non plus la virer de ta vie sous prétexte qu'elle prend trop de place. D'ailleurs, tu es persuadé que Nevaeh ne te demanderait pas une telle chose. Mais alors qu'est-ce qu'elle attend, dans le fond ? Elle a déjà sa place bien à elle dans ta vie, tu lui accordes beaucoup plus d'attention qu'à n'importe qui en ce moment et tu lui fais l'amour comme si ta vie en dépendait. Alors que peux-tu faire de plus ? « C'est pas une question de première place. Pippa n'a pas la première place. Elle compte beaucoup pour moi, c'est vrai, mais il y a des tas d'autres personnes qui comptent à mes yeux et tu en fais partie. » Dis-tu en posant une main sous son menton pour qu'elle te regarde. « Il va falloir que tu me fasses confiance, Nev. Quand je te dis que tu comptes pour moi et que tu as une place bien à toi, c'est la vérité. » Tu ne pourrais pas être plus sincère que ça mais tu n'es pas certain que cela suffise à la brune. En fait, tu n'es pas certain de ce qu'elle attend ou te demande. Alors quand elle s'éloigne de toi, tu soupires presque imperceptiblement. Tu détestes avoir cette impression de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire. Tu as juste l'impression d'être inutile. « Tu as un moule à gâteaux ? » Demandes-tu dans le but de le préparer pour l'enfourner. « Une pizza c'est très bien. » Tu ajoutes avant de te rapprocher d'elle pour l'enlacer par la taille et passer une main dans ses cheveux. « Est-ce que tu m'en veux ? » Demandes-tu en espérant sincèrement que cette conversation à coeur ouvert n'aura pas bousillé toute votre soirée.

Brisbane, quelques jours rien qu'à eux pour profiter pleinement de ces retrouvailles qui ne pouvaient durer qu'une journée. C'était ça, au fond, qui était le centre des raisons pour lesquelles Nevaeh proposait une escapade à Juliann. Et, ils le savaient bien tous les deux, ce genre de choses les réussissaient bien. Ils en avaient eu la preuve lors de leur weekend à Holbourne Island, à la maison familiale des Rosebury. « Touriste dans mon propre pays, j'adore », souffla-t-elle emballée, satisfaits de ce plan tant qu'ils se retrouvaient tous les deux. Et même si ce n'était que dans deux semaines, Nevaeh s'en contenterait. Et elle se ferait un malin plaisir à embêter Juliann jusqu'à ce qu'ils puissent enfin se retrouver tous les deux, seuls. « Et en attendant, je t'apporterai des petits plats le soir quand tu rentres tard », décréta-t-elle avant de se rappeler qu'il avait à nouveau une colocataire. « Enfin, si ça ne dérange pas ta coloc », se ravisa-t-elle, fidèle à elle-même, cherchant à se faire toute petite, toujours et tout le temps.

Pippa avait toujours eu cette place dans le coeur de Juliann que rien n'y personne ne pourrait effacer. Et, rappelons-le, le but n'était pas de le faire non plus. Nevaeh ne souhaitait absolument pas rayer Pippa de la vie de Juliann et Juliann de la vie de Pippa. Si son discours était décousu, incompréhensible, perdu, ce qui restait une évidence c'est que jamais il n'était question de faire un choix impliquant de supprimer la blonde de la vie de son amant. Et, encore une fois, si elle n'était plus en mesure de supporter cette situation, c'était à la brune de se retirer de l'histoire, c'était à elle de tirer sa révérence. Mais était-elle en mesure de supporter cette situation? Elle voulait y croire, parce que Juliann comptait énormément aux yeux de la journaliste. Mais en même temps, dans son coeur, elle sentait qu'elle ne rivaliserait jamais assez contre son ex. Et la dernière chose que l'on souhaite, en tant que femme, c'est d'être constamment comparé à l'ex de sa nouvelle flamme, d'être constamment en compétition avec elle. « Alors il n'y a aucune raison que cela change », fit-elle remarquer à Juliann, alors qu'il s'inquiétait sur sa place dans la vie de Pippa. Elle aurait pu se réjouir de ses craintes et en profiter pour l'éloigner de son ex, pourtant elle tentait de le rassurer, de lui faire comprendre que c'était démesuré de penser à l'extrême qu'elle l'oublierait, choisissant de mettre de l'avant le bonheur de l'homme plutôt que tout le reste. Mais quand il lui demanda si tout ça lui faisait de la peine, Nevaeh haussa les épaules. Oui. Oui, ça lui faisait de la peine. Mais elle n'avait aucun droit de le lui dire, de lui faire se sentir coupable parce qu'elle avait mal. « Peut-être un peu plus que ce que j'aurais cru... », souffla-t-elle avec une toute petite voix. Il fallait la comprendre, il fallait mettre en perspective ses anciennes relations. Toute sa vie elle avait été trompée, trahie. Et elle voulait bien croire que Juliann était différent, elle le ressentait déjà, mais quand un homme était aussi près de son ex que lui, il fallait aussi comprendre les craintes et les doutes qui pouvaient s'installer. La brune finit par expliquer à Juliann qu'elle avait l'impression d'être de trop, de ne pas avoir sa place. Que, finalement, Pippa aurait toujours la première place dans son coeur. Ce n'était pas elle, le problème, ça aurait pu être n'importe qu'elle autre fille, Pippa déroberait tout sur son passage. Et Nevaeh n'en voulait pas à sa meilleure amie. Pippa était rayonnante. Quand elle était dans une pièce, elle prenait toute la place, l'illuminait, la rendait plus belle. Alors que Nevaeh avait toujours été dans son ombre. Pourtant, Juliann assurait que ce n'était pas la question. Il lui confia même que Nevaeh comptait à ses yeux, lui relevant le regard pour la forcer à le regarder. « Je te crois », ajouta-t-elle quand il lui demanda de lui faire confiance. Elle ne doutait pas qu'elle comptait à ses yeux, qu'elle avait sa place. Ce qu'elle redoutait, c'est que sa place ne soit pas aussi importante que d'autres personnes, qu'elle finisse par être lassante. Alors que Pippa, il ne semblait pas de lasser d'elle. C'était trop. Et évidemment, la journaliste avait tout gâché de leurs retrouvailles, tombant dans des discussions bien trop sérieuses pour l'heure. Pour une fois, elle avait voulu écouter son coeur trop plein, mais elle aurait mieux fait de taire ses sentiments pour mieux le retrouver. La brune s'était éloignée de lui, prétextant que le gâteau était prêt à cuir, puis chercha un moule quand l'homme lui en demanda un. Elle fouilla l'instant de quelques secondes dans son armoire et en ressortit l'article de cuisine, entreprenant de vider le mélange dedans alors que Juliann s'approchait d'elle pour l'enlacer. Nevaeh laissa le bol sur le plan de travail, souriant faiblement à sa question. « Je ne t'en veux pas. C'est moi... » C'était elle et ses grandes questions, elle et ses craintes, elle et ses sentiments. « Je ne voulais pas gâcher notre moment.. Mais je ne veux pas être fausse avec toi. Tu me plais. », avoua-t-elle. « Tu me plais plus que plaire », gloussa-t-elle. « Mais je pense que je cherche à me protéger. Je n'ai plus envie de souffrir.. Et si je n'ai pas ma chance avec toi, vraiment, j'aimerais mieux le savoir maintenant.. » Plutôt que d'espérer, de s'attacher davantage et d'être encore plus blessée finalement.

« J'ai déjà hâte de t'avoir rien que pour moi le temps d'un long week-end. » Dis-tu, les yeux brillants. La perspective de ce voyage est excitante et patienter jusque-là risque d'être difficile. Heureusement, tu peux compter sur la présence de Nevaeh les soirs de semaines ou les week-end quand vos programmes respectifs vous le permettent. Et si vous êtes débordés à la caserne, tu sais que tu peux compter sur la journaliste pour t'amener à manger, le soir, lorsque tu rentres trop tard pour cuisiner. Elle qui adore cuisiner pour les autres. « Non, cela ne dérangera pas Tahlia... » Assures-tu sans une once d'hésitation. « Mais Nev tu peux continuer à agir comme avant, que j'ai une colocataire ne change rien. Elle fait sa vie, je fais la mienne. Alors ne t'occupe pas d'elle, d'accord ? » Tu ne veux pas que la journaliste s'empêche de passer à l'improviste si l'envie lui prend sous prétexte que Tahlia est peut-être là. Alors certes, par respect pour ta colocataire, il y a certaines choses à proscrire mais la présence de Nevaeh ne la dérangera jamais. Tu en es persuadé. C'est dans ces moments-là que tu vois à quel point l'Australienne est prête à s'effacer, à se mettre de côtés, pour laisser les autres s'épanouir et prendre toute la place. Elle est comme ça, c'est dans son caractère. Vous en avez parlé lors de votre première discussion sur Bowen BowTie. Mais aujourd'hui, si la brune souhaite vraiment prendre une place plus importante dans ta vie, il va falloir qu'elle ose et qu'elle la revendique. Ce qui n'est pas évident pour Nevaeh qui se sent toujours dans l'ombre de Pippa, ou du moins, c'est l'impression que tu as en l'entendant parler. « On verra. » Dis-tu pour clore la discussion. Ou du moins, ce point-là de la discussion. Si cela arrive, si Pippa te sort de sa vie, c'est avec elle que tu auras cette discussion. Même si la blonde t'a assuré que ça ne serait pas le cas, tu attends d'être réellement dans la situation pour le voir. Mais en attendant, cela ne t'empêche pas, de ton côté, de faire des efforts pour que la journaliste se sente bien dans cette relation que vous partagez. Même si celle-ci n'a pas d'étiquettes, pas d'explications claires, c'est tout de même une relation. Et Nevaeh doit s'y sentir aussi bien que toi. Sinon, celle-ci n'a aucun but, aucun avenir. « Un peu plus ? Parle-moi, ne minimise pas tes sentiments en pensant que ce n'est pas grave. J'essaie d'être à cent pour cent honnête avec toi, là. Tu dois l'être aussi avec moi. » Même si ce n'est pas facile de montrer sa vulnérabilité, il le faut si vous voulez avancer tous les deux, pas à pas. Alors si ça lui fait du mal, il faut que Nevaeh t'explique en quoi et comment. Il n'y a que comme ça que tu pourras éviter de lui faire de la peine à l'avenir. Si tu n'es pas conscient de ce qui peut la blesser, comment peux-tu t'améliorer ? Qui plus est, même si tu essaies de la rassurer, de lui prouver qu'elle a bel et bien sa place dans ta vie, tu vois bien qu'une once de doutes persiste dans son regard. Même si elle assure qu'elle te croit, tu vois bien que ses craintes ne sont pas totalement envolées. Et alors que tu ne pensais pas la discussion terminée, la journaliste en décide autrement, remettant la conception du gâteau au premier plan. Après avoir demandé un moule à gâteau pour pouvoir l'enfourner, tu laisses Nevaeh remplir celui-ci avec la pâte, profitant de l'instant pour venir l'enlacer. Tu ne veux pas avoir tout gâché avec tes mots, surtout que vous avez besoin de ces retrouvailles l'un comme l'autre. Vous avez besoin de vous retrouver physiquement. C'est presque douloureux à quel point ton corps réclame le sien. « Et je ne veux pas que tu sois fausse avec moi. » Complètes-tu tout en continuant à l'écouter. Tu souris plus largement, inconsciemment, en entendant que tu lui plais. Nevaeh aussi te plaît. Enormément. Et jusqu'ici, tu pensais que c'était clair comme de l'eau de roche mais visiblement, tes signaux n'ont pas été assez grands. « Qu'est-ce qui te fait croire que tu n'as pas ta chance ? Tu me plais aussi, Nev. Vraiment beaucoup. Je dirais même que tu as pris une grande place dans ma vie en très peu de temps. J'aime quand on s'écrit par sms, j'aime quand on discute de tout et de rien, j'aime quand tu m'embrasses, quand on fait l'amour. J'aime tous les moments qu'on passe ensemble. Alors arrête de douter de toi, tu comptes pour moi. » Dis-tu en venant lui caresser la joue du bout des doigts.

Elle s'emballait déjà à l'idée de partir avec Juliann et se consolait pour les deux semaines d'attente par l'envie de le voir le soir venu, quand elle le savait trop fatigué pour faire quoi que ce soit à manger. Elle serait là, petits plats l'attendant, si seulement cela ne dérangeait pas Tahlia. La dernière chose qu'elle voudrait, ce serait de savoir qu'ils embêtaient la jeune maman, qu'elle était trop souvent là ou alors qu'elle faisait trop de bruit. Pourtant, Juliann l'arrêta, demandant à la journaliste de ne pas s'en faire pour son amie. « Je fais ma vie, elle fait la sienne, c'est pas aussi facile que ça », répéta Nevaeh en riant. « Faut quand même qu'on sache se tenir. » Et qu'ils aient un minimum de respect. Le sourire de Nevaeh sous-entendait ce qu'elle voulait lui faire comprendre. « Le canapé est à proscrire maintenant. Et le plan de travail, aussi. Et le parquet de la salle à manger », gloussa-t-elle. Il ne savait pas l'idée que la brune avait eue derrière la tête en débarquant chez lui sans s'annoncer, prête à lui sauter aux lèvres, lui arracher tous ses vêtements et lui faire l'amour avant même que leurs fesses se soient posées dans la chambre du pompier. Ce genre de choses, ça n'avait plus lieu d'être, maintenant qu'il ne vivait plus seul.

Nevaeh, elle, avait son appartement pour elle. Faire l'amour sur le sol, dans la baignoire, le sur canapé, sur le plan de travail, dans sa chambre ou adossé contre un mur, ça ne posait pas problème. Ils pourraient même le faire dans son bureau. Et c'était sans doute ça qu'ils avaient en tête, quand ils pensaient à se retrouver. Pourtant, incapable de passer par dessus l'épisode réaction de Juliann face au mariage de Pippa, arrivé avant le départ de la brune, et Retrouvailles avec Pippa autour d'une glace, arrivé pendant son voyage, Nevaeh ne succombait pas à l'appel du corps de son amant, corps auquel elle avait tant rêvé durant leur séparation, qu'elle avait dû imaginé durant ses moments intimes seule dans son lit. Il fallait clore le sujet Pippa, clore cette peur qui l'empêchait d'agir pour ensuite savoir le retrouver de la plus belle des façons. Juliann faisait preuve d'ouverture, d'honnêteté, bien que ce n'était pas des choses que Nevaeh était heureuse d'entendre. Et, pourtant, il les disait, au risque d'être une vérité qui fait mal. Et c'était tout à son honneur. Nevaeh le préservait encore, ne disant pas tout, ne s'ouvrant pas complètement. Et il lui fit remarquer. « Tu as raison », répondit-elle quand il lui demanda d'être honnête comme il le faisait. Et il n'avait pas tort, elle lui devait bien ça. « Je pensais que j'étais assez forte pour faire face à ça. Seulement... J'sais pas, peut-être que j'ai peur que je sois maudite, que tous les hommes que je laisse entré dans ma vie finissent par me faire du mal... » Elle n'avait rien connu d'autre que la tromperie et le mensonge. Comment pouvait-elle agir autrement. « Chaque fois que j'étais dans une relation, on m'a trompé.. », continuait-elle, se reprenant aussi vite. « Je ne dis pas qu'on est un couple ou que tu finiras nécessairement par me tromper », se corrigea-t-elle en souriant faiblement. « Je dis seulement que je ne connais rien d'autre. Et j'en ai marre d'avoir mal. » Parce que chaque fois elle faisait comme si tout allait bien, comme si ce n'était pas si grave d'être à nouveau toute seule alors que son coeur se brisait, se heurtait.

Elle s'était alors éloignée, utilisant le gâteau comme échappatoire pour souffler. Et comme si rester loin d'elle lui était insupportable, Juliann s'approcha de nouveau, l'enlaçant. Ses bras faisaient un bien fou à la brune, sans même qu'il puisse le savoir. À nouveau, elle ouvrait son coeur, lui confiant qu'elle ne voulait pas être fausse avec lui, qu'il fallait se rendre à l'évidence. Il lui plaisait. Surement plus qu'elle, elle lui plaisait à lui. Ce n'était pas un concours, ce n'était pas grave, mais c'était un fait. Juliann caressait sa joue, tentant de la rassurer de la plus douce des façons. Et Nevaeh lui souriait le regard brillant. « J'ai juste pas envie que tu me fasses des promesses que tu ne te sens pas capable de tenir », lui demanda-t-elle. S'il ne voulait pas de fidélité, il fallait lui dire. S'il ne voyait pas leur relation de la même façon, il fallait lui dire. S'il avait toujours envie de Pippa physiquement, il fallait lui dire. Ou même si c'était d'une autre femme. Au moins, elle saurait à quoi s'attendre. Et elle ne lui imposerait pas des limites qu'il ne voulait pas respecter. Les choses seraient claires, plus que claires.

Dans le fond si, c'est aussi simple que ça de vivre avec Tahlia. Vous n'êtes pas du genre à vous prendre la tête sur des conneries du quotidien et puis vous vous connaissez depuis si longtemps que c'est facile de vivre tous les deux. Mais Nevaeh a raison sur un point, vous ne pourrez plus vous comporter comme si vous étiez seuls dans la maison. D'autant plus qu'un bébé sera présent la moitié du temps alors, tu ne pourras plus faire crier la journaliste comme tu avais l'habitude de le faire auparavant, en la faisant jouir. « Sauf si Tahlia n'est pas là... alors tout ça reste accessible. Il faut juste éviter de lui dire les endroits où on aura fait l'amour sinon elle risque de ne plus vouloir vivre avec moi. » Plaisantes-tu en imaginant déjà la tête de ta colocataire. Mais dans le fond, peut-être qu'elle fait de même quand tu n'es pas là. « Mais à ce que je vois, tu as déjà pensé à tous les endroits possibles et inimaginables. » Peut-être que l'imagination de Nevaeh déborde autant que la tienne quand il est question de vos parties de jambes en l'air. Seulement, pour l'instant, vous allez devoir repousser ces retrouvailles-là. Pour l'instant, l'heure est plutôt à la discussion et à la mise au point. Des sujets que tu ne pensais pas aborder ce soir alors que votre désir l'un pour l'autre est contenu depuis trop longtemps. Tu aurais aimé arracher les vêtements mouillés de la journaliste, lécher sa peau encore trempée par la pluie et sentir ses cheveux dégouliner sur ton sexe alors que sa bouche le prenait tout entier. Un scénario qui s'est tout de suite insinué dans ta tête lorsque la brune a ouvert la porte. Mais les choses sont allées différemment et à présent, vous êtes coincés dans une conversation à coeur ouvert. Néanmoins, c'est une bonne chose si la jeune femme peut parler de ce qui la tracasse, de ce qu'elle a sur le coeur. Cela lui permettra peut-être de voir à quel point tu es sincère avec elle. Et d'ailleurs, si tu l'es à cent pour cent, tu lui fais remarquer qu'il faut qu'elle en fasse autant. Si Nevaeh ne s'ouvre pas, les choses ne peuvent pas changer et encore moins s'améliorer. « Est-ce que je te fais du mal, inconsciemment ? » Demandes-tu en fronçant légèrement les sourcils, quand la journaliste t'avoue qu'elle en a marre de souffrir. C'est difficile, pour toi, d'effacer les mauvaises images qu'elle peut avoir dans son esprit, sur les hommes. C'est un travail du quotidien mais qui ne porte pas encore ses fruits, malheureusement. « Je comprends totalement que ce n'est pas facile pour toi. Je sais ce que c'est d'avoir été dupé, trompé, anéanti. Mais on n'est pas tous comme ça Nev, j'te le jure. Je ne suis pas comme ça. Il faut que tu me fasses confiance. » Sans confiance, comment pourrez-vous avancer ? Alors tu sais pertinemment que la confiance ne se gagne pas en une heure ni en une semaine. Mais il va falloir que Nevaeh se laisse un peu aller en se fiant à ton comportement, à tes mots, à ton regard. Tu es persuadé que tes yeux crient à quel point tu la désires et à quel point tu tiens à elle. Quand l'Australienne s'éloigne pour terminer la préparation du gâteau et le mettre au four, tu ne parviens pas à rester très longtemps loin d'elle. Tu as l'impression de la sentir s'éloigner, et pas que physiquement, et tu n'aimes pas ça. Tu ne veux pas qu'elle se referme à cause de cette discussion alors que le but premier était de débloquer la situation. Et qu'elle se sente mieux. « Je ne le ferai pas. J'te promets d'être toujours transparent avec toi. » Dis-tu en capturant son regard du tien. « Pour l'instant, je ne suis pas encore prêt à te promettre quoi que ce soit, je pense. J'ai encore besoin d'un peu de temps pour me retrouver parce que tu mérites que je sois à cent pour cent avec toi. Mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas envie de te voir, de te toucher, de t'embrasser ou encore de t'entendre rire. Tout ce que je découvre sur toi me plaît énormément et j'ai envie de continuer à apprendre à te connaitre. Si tu me le permets. » Ajoutes-tu en remettant l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille pour dégager son visage et voir ce regard qui t'hypnotise si souvent.

Y'a cette étincelle dans les yeux de Juliann qui prouve à la brune toute l'envie qu'il a pour elle et devant son imagination débordante quand il était question d'eux de cette façon-là. Oui, elle avait pensé à tout ça. Et bien plus encore. Elle avait rêvé de le chevaucher dans la voiture, de lui faire une fellation dans la douche, de le réveiller en pleine nuit pour faire l'amour. Depuis cette première fois à Holbourne Island, il obsédait ses pensées. Son coeur, quant à lui, il l'avait dérobé depuis bien plus longtemps encore. Et il n'était pas près de lui rendre. « Si tu viens à lui dire qu'on a fait l'amour sur tout le mobilier de ton appartement, c'est pas que plus vivre avec doit qu'elle voudra... C'est changer tous vos meubles aussi! », riait la brune avant de le regarder d'un oeil brillant. « T'as encore rien vu », lui fit remarquer Nevaeh, parlant des endroits qu'elle s'était imaginée.

Ça, ça avait été le calme avant la tempête des émotions de la journaliste qu'elle n'avait pas pu retenir. Un homme comme Juliann, si libre, ça lui faisait peur. Nevaeh finirait par avoir nécessairement envie de plus, plus qu'une relation voilage comme la leur. Mais Juliann, lui, ne semblait pas vouloir entrer dans un moule. Pas pour le moment. Et la brune respectait son rythme. Seulement, il était difficile de jongler entre ce que elle elle voulait et toutes les autres qui venaient la faire douter. Si Tahlia avait été une crainte au début de la conversation, Pippa était sa plus grande rivale. Parce qu'entre Tahlia et Juliann, il n'y avait rien eu d'amoureux. Et elle était au fond pratiquement certaine que la brune et le pompier n'aient jamais eu de relation intime. La relation particulière de Pippa et Juliann attisait les craintes de la brune. Ils étaient fusionnels, où était la limite à ne plus franchir à présent? Seraient-ils toujours en mesure de garder une distance sexuelle? C'était ça, au fond, qui lui ferait du mal. « Inconsciemment, tu m'en as déjà fait », confia-t-elle. « Mais je sais que ce n'était pas ce que tu voulais », s'empressa-t-elle d'ajouter. Jamais Juliann ne le ferait de façon volontaire, jamais il prendre un malin plaisir à la blesser. Et quand il insistait sur le fait que lui, il n'était pas comme ça, qu'il ne la bernerait pas, un sourire se posa sur le visage de Nevaeh, un sourire franc. « Je te crois, je te fais confiance. Et j'essaie de me départir de cette idée.. » Elle avait envie d'y croire. Et quand Juliann parlait, elle sentait qu'il était sincère. Quand il la regardait aussi, elle voyait bien dans ses yeux qu'il ne l'embobinait pas.

Juliann n'avait pu se passer plus longtemps de la chaleur de son amante. Nevaeh, elle, avait eu besoin de temps pour encaisser ses propres sentiments. Et pour enfourner le gâteau qui lèverait d'ici une trentaine de minutes. Alors qu'il la prenait à nouveau dans ses bras, elle caressait les tatouages visibles de son torse nu. Elle lui demanda de ne pas faire de promesses qu'il ne pourrait tenir, ce à quoi il répondit qu'il sera le plus transparent possible avec elle ajoutant que pour l'instant, il ne pouvait lui promettre quoi que ce soit. « Je comprends », souffla-t-elle en baissant les yeux, perdant son sourire l'instant de quelques secondes. Il n'était pas prêt pour une promesse quelconque, ce que Nevaeh pouvait comprendre. Mais ça voulait aussi dire qu'entre eux, c'était encore libre arbitre, il n'y avait pas de règles. Et qu'est-ce qui lui disait que Juliann ne flirtait plus avec d'autres... Pippa y compris. « Peux-tu au moins me promettre que si tu as envie à nouveau de Pippa, tu me le diras? » Et dans ce cas, elle s'effacerait. Elle leur laisserait vivre ce qu'ils avaient à vivre, sans s'imposer. Parce que ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas avoir à défendre sa place, à s'imposer, à criser ou à vivre de la jalousie envers sa meilleure amie.

Nevaeh prit une minute, yeux baissés, pour se remettre de ses émotions. Elle devait avouer que cette conversation, autant débloquait la situation, autant elle lui faisait mal. Mal parce qu'elle n'arrivait pas à dire avec des mots ce qu'elle voulait réellement. Au fond, elle ne voulait pas qu'il la couvre de je t'aime, le posséder comme un objet ou qu'ils s'affichent comme un couple devant tout Bowen. Ce qu'elle voulait, c'était de sentir qu'elle avait ce petit quelque chose de spécial, que même s'il draguait encore, elle était la seule à occuper ses pensées et son lit. Et quand elle eut parvenue à masquer ses émotions, Nevaeh releva les yeux vers Juliann, grande qualité qu'elle avait, et lui sourit. « On a trente minutes avant la cuisson du gâteau et si on commande la pizza en ligne, on peut choisir qu'ils déposent la boite devant la porte. » Ce qui leur donnait trente minutes sans interruption. « T'as pas envie de me retrouver? », demandait-elle, taquine, faisant glisser une main sur son torse, jouant avec l'élastique de son boxer, indiquant clairement ses intentions.

« Raison de plus pour qu'elle ne l'apprenne pas, je n'ai pas assez d'argent pour remplacer tous mes meubles. » Plaisantes-tu en riant. En réalité, tu as quand même pas mal d'argent de côté parce que toutes les gardes que tu fais au travail te permettent de bien gagner ta vie. Mais cet argent-là, tu préfères le garder pour investir, plus tard, dans une maison avec celui ou celle qui partagera ta vie. « Alors je compte sur toi pour me montrer... ici ou chez moi. » Aujourd'hui ou quand elle le voudra. Mais les promesses de vous retrouver à travers le sexe laissent rapidement place à quelque chose de bien plus sérieux. Quelque chose qui amène doutes, craintes, souffrances. Jusqu'ici, tu n'avais pas vraiment soupçonné que ta relation avec Pippa pourrait poser problème auprès de Nevaeh. Sans doute parce que tu n'avais pas soupçonné, non plus, que votre relation prendrait autant d'ampleur si vite. Aujourd'hui, il vous est impossible d'arrêter cette relation parce que les sentiments se sont clairement insinués dans celle-ci. Et qui dit sentiments dit forcément complications. D'habitude, tu ne t'investis pas assez pour avoir ce genre de "problèmes" mais avec l'Australienne tu as très vite senti que les choses seraient différentes. Elle n'est pas le genre de femmes qu'on peut jeter après une partie de jambes en l'air. « Non, je ne l'aurais jamais fait volontairement. Qu'est-ce que j'ai fait, ou dit ? » Demandes-tu en fronçant davantage les sourcils, essayant de ressasser, au passage, tes souvenirs. Cela a sûrement un rapport avec Pippa puisque elle est votre "problème" numéro un. Est-ce à propos de son mariage ? Sans doute. Tu as vraiment eu une réaction merdique à tous les niveaux. Mais toi, tu ne joues pas, tu ne caches pas ce que tu ressens quand il s'agit des personnes à qui tu tiens. Néanmoins, quand la journaliste affirme qu'elle te fait confiance, tu te sens légèrement soulagé. Tu ne veux pas qu'elle te voie comme tous les autres, comme tous ceux qui lui ont fait du mal jusqu'ici. Alors tu continueras à lui faire voir que tout ce que tu désires, c'est son bonheur, même s'il faut du temps. Ne voulant pas instaurer une plus grande distance entre vous, tu viens à nouveau l'enlacer lorsque la journaliste s'occupe de mettre le gâteau au four. Tu ne veux pas que cette discussion bousille tout ce que vous êtes en train de construire tous les deux. Parce que même si tu lui avoues que tu n'es pas prêt pour entamer une relation plus sérieuse, cela ne veut pas dire pour autant que tu n'as pas envie de continuer votre relation telle qu'elle est aujourd'hui. Mais au fil de la conversation, tu prends conscience que ce n'est peut-être pas ce que Nevaeh désire, elle. Peut-être que ce que vous partagez actuellement ne lui suffit plus. Et si c'est le cas, cette discussion risque bien de poser plus de problèmes que prévu. En la voyant perdre son sourire, tu te sens comme l'homme le plus minable du monde et pourtant, tu ne fais qu'être honnête en lui disant tout ce que tu ressens. Tout ce que tu demandes, c'est encore un peu de temps. « Envie physiquement ou envie d'une relation ? » Parce que si elle parle d'une relation, cela fait bien longtemps que vous n'avez plus eu envie de cela, Pippa et toi. Vous savez que votre relation est forte, unique, mais elle fonctionne mieux lorsque vous n'êtes pas ensemble. Par contre si Nevaeh fait allusion au sexe, dois-tu lui dire que vous avez recouché ensemble dernièrement ? Tu n'en as aucune idée. C'est un joyeux bordel dans ta tête. « Et toi, promets-moi que si notre relation te fait trop de mal ou qu'elle ne te convient plus, tu me le diras. » Si elle ne le fait pas, cela risque de mal se terminer et tu refuses que ça se passe comme ça. Le silence s'installe pendant une minute, le temps pour Nevaeh de rassembler ses idées, visiblement. Tu lui laisses ce temps-là sans savoir si ce sera suffisant mais lorsqu'elle relève les yeux vers toi, tu as l'impression que ça a suffi. Enfin, tu ne sais pas si elle se montre honnête ou si elle cache ce qu'elle ressent une fois de plus. Alors après avoir essayé de sonder son regard, en vain, tu décides de laisser votre discussion de côté et de la retrouver physiquement parlant. « Quelle question. » Dis-tu en souriant plus largement. Et sans lui laisser le temps de réagir, tu soulèves Nevaeh pour la poser sur le plan de travail de la cuisine. Là, tu lui tends son téléphone pour qu'elle commande la pizza en ligne pendant que tu t'occupes d'elle. « J'te laisse te charger de la commande... » Ajoutes-tu sans dévoiler tes intentions. Finalement, tu passes une main sous le tee-shirt de la brune pour le soulever et lui enlever, dévoilant cette poitrine qui te rend dingue. Tu la dévores des yeux mais ne la touches pas pour le moment, ayant d'autres projets en tête. Après avoir fait glissé son sous-vêtement le long de ses jambes, tu écartes celles-ci pour que ta bouche se fraie un passage jusqu'à son sexe. « Dommage que tu ne doives pas téléphoner, ça aurait été amusant de te voir lutter pour répondre pendant que j'te faisais ça... » Et c'est ce moment-là que tu choisis pour embrasser ses lèvres intimes et titiller son clitoris avec ta langue.

« Je te le montrerai ici, ce sera plus sage », fit Nevaeh accompagné d’un clin d’œil alors que Juliann l’invitait à lui faire part de toutes ses pensées qui les unissaient intimement. Au moins, ils auraient toujours l’appartement de la brune comme échappatoire, si l’envie leur prenaient un soir d’être vocal dans leurs démonstrations ou de s’abandonner à des endroits moins traditionnels que l’éternel lit. Parce qu’entre eux, depuis qu’ils s’étaient consommés une fois, l’envie était persistante et les prenait d’assaut, à tout moment, même lorsqu’ils discutaient sur le canapé de tout et de rien et que leurs regards brillants finissaient par se croiser. Ils étaient en osmose, savaient exactement ce que cela voulait dire et laissaient leurs intentions parler en se retrouvant de la plus simple des façons.

C’est ce qui aurait dû se faire dès que Nevaeh avait ouvert à Juliann, et que son corps avait été trempé, dégoulinant de pluie. Sauf que dans l tête de Nevaeh, il y avait autre chose qui primait, quelque choses qui bloquait ses gestes tendres. Il fallait mettre les choses au clair. Sa discussion avec Pippa lui revenait, celle ou sa meilleure amie lui avait confié la réaction de Juliann. Nevaeh connaissait leur relation fusionnel et elle avait supposé à Pippa que Juliann aurait été content pour elle, exactement comme elle avait été heureuse pour lui alors qu’il avait choisi d’entamer quelque chose avec Nevaeh. Mais il s’était avéré que la réaction du pompier était totalement l’inverse. Et Nevaeh avait tenté de supporter Pippa au maximum, sans lui faire comprendre qu’elle était blessée par la réaction de l’homme qu’elle voyait. Par respect, mais aussi de par sa personnalité. Elle n’avait pas eu envie de trahir Pippa dans ses confidences, mais ça avait été plus fort qu’elle, la brune devait éclaircir la situation. Maladroitement, évidemment, on parlait tout de même de Nevaeh Rutkowski, mais tout de même. « Genre.. Ta réaction quand t’as appris que Pippa allait se marier », répondit-elle avec la plus sincère honnêteté. S’il avait moindrement un minimum de sentiments pour elle, n’aurait-il pas été heureux que sa meilleure amie et que lui aient trouvé chaussure à leurs pieds? Elle comprenait qu’ils avaient presque scellé leur relation par le mariage et que ça devait lui faire bizarre. Mais sa réaction, c’était à son avis, plus de la jalousie qu’un malaise. Et ça, ça lui laissait croire qu’effectivement, Pippa aurait toujours la meilleure place, la première place, et que Nevaeh serait relayée à la seconde. D’ailleurs, si Juliann ne pouvait rien lui promettre pour le moment, elle lui demanda d’au moins lui faire la promesse de l’aviser s’il avait envie de retrouver Pippa. Physiquement ou en relation? « Physiquement », répondit Nevaeh sachant très bien que côté relation, ils avaient tous les deux tiré un trait. Mais elle savait aussi que physiquement, il leur était impossible de se contrôler et qu’ils avaient couché ensemble une fois, cette fois avant que Pippa lui annonce qu’elle était enceinte. Et si à l’époque elle n’avait pas partagé son malaise parce qu’elle n’en avait pas le droit, aujourd’hui c’était différent. Leur relation n’était pas la même qu’au début.. Il comptait bien plus pour elle. Mais évidemment qu’elle voudrait le savoir, s’ils recouchaient ensemble. Ainsi, elle s’éloignerait, prendrait ses distance et leur laisserait toute la place. Parce qu’elle, elle ne compétionait pas. Comme elle n’avait pas tenté de récupérer tous ces hommes qui l’avaient trahi par le passé. Et bien évidemment, avant de se retirer de cette situation, elle en ferait part au concerné. « Tu le sauras », promit-elle.

Il lui fallait une minute pour laisser ses émotions se contrôler. Nevaeh était dotée d’une force de résilience qui lui permis de bien vite laisser cette histoire partiellement résolue de côté et de profiter du corps de Juliann dont il s’était fait un malin plaisir à lui exhibé lui aussi. Elle avait commencé par caresser les monts de ses abdominaux un à un jusqu’à arriver à son pantalon, lui posant une question dont elle connaissait déjà la réponse. Mais elle n’aurait pu s’attendre à la suite des choses. La brune pensait s’occuper de Juliann, lui faire plaisir comme pour se faire pardonner d’avoir introduit des sujets sensibles plutôt que de l’avoir retrouvé comme ils l’auraient voulu tous les deux. Elle voulait poser ses lèvres contre son sexe, le voir sourire, soupirer de plaisir, alors qu’elle s’occuperait de lui. Mais elle n’eut pas le temps de déboutonner son pantalon qu’il la soulevait de toute ses forces pour la poser sur le plan de travail, ce qui accrocha à la brune un cri de surprise. Il lui tendit son portable, la laissant passer commande alors qu’il l’a dépouillait de ses vêtements, sans même la caresser. Souffrance qu’il lui infligeait. Sa poitrine maintenant nue était pointée vers lui, attendant qu’il la touche, qu’il l’embrasse, mais en vain. Elle commençait donc la commande, alors qu’il retirait sa culotte, elle souriait les yeux à demi sur l’écran de son Smartphone. Mais alors qu’elle pensait quelle avait du mal à se concentré, ce sentiment augmenta quand il plongea vers son intimité pour l’embrasser. « Oh.. », lâcha la brune en soupirant de plaisir, déjà bien trop excitée. Elle tendait de finaliser la commande, mais ses yeux voulaient se refermer et profiter pleinement des sensations que le pompier lui procurait. « Tu veux.. mmm.. des olives.. oh oui, c’est bon... euh, sur.. Sur la pizza? », demandait-elle entre ses gémissements, ses soupirs de plaisir. Il augmentait ses coups de langue. « Bordel Juliann! Je vais prendre ça pour un oui... » Et elle envoya la commande, reposant son téléphone sur le plan de travail, tant pis s’il n’aimait pas les olives, il les lui donnera. « Putain que c’est bon... »

Nevaeh a raison, ce sera plus sage de laisser parler la passion dans son appartement afin d'éviter que Tahlia vous surprenne. Même si l'idée de se faire surprendre en plein acte a quelque chose d'assez excitant à tes yeux. Mais il y a des tas d'autres endroits pour ça, des tas de lieux publics dans lesquels vous pourrez faire l'amour lorsque l'attente sera insoutenable. Pour l'instant, en tout cas, vous parvenez à tenir votre désir à distance en discutant d'un sujet plus sérieux. Un sujet qui peut blesser et qui blesse déjà : Pippa. Jusqu'ici, tu n'avais pas réellement conscience que Nevaeh pourrait être autant affectée par ta relation avec la blonde. Mais tu peux aisément le comprendre parce que ce n'est pas une relation amicale platonique comme tu peux l'avoir avec Tahlia. Pippa est ton ex et vous avez failli vous marier. Alors forcément, il persiste ce petit quelque chose entre vous que tu n'expliques pas et que tu ne veux pas forcément voir disparaître au profit d'une autre. Néanmoins, tu comprends ce que la journaliste veut dire et tu sais qu'elle ne veut pas t'ôter toute relation avec Pippa. Tu as bien compris qu'elle cherche simplement à trouver sa place, bien à elle, dans tout ça. « Je suis désolé, je ne cherchais pas à te blesser ni à blesser qui que ce soit, d'ailleurs. J'ai juste réagi à chaud et ce n'est jamais bon. » Affirmes-tu à la brune avec toute la sincérité possible dans ton regard. Tu ne peux pas vraiment expliquer ta réaction parce qu'aujourd'hui encore, tu ne la comprends pas totalement. Tu ne désires pas recommencer une relation avec Pippa ni prendre la place de son futur mari mais en même temps, tu as du mal à accepter que votre relation change du tout au tout. Parce qu'une fois mariée, tu ne pourras plus la regarder, la toucher, comme tu le fais actuellement. C'est une page qui se tourne et il te faut un petit peu de temps pour assimiler tout ça. Tout simplement. « D'accord, c'est promis. » A l'avenir, s'il se passe quelque chose avec Pippa, Nevaeh le saura même si ça risque de lui faire mal car tu lui as promis d'être toujours honnête. Une promesse contre une autre, la journaliste affirme que si cette relation ne lui convient plus d'une manière ou d'une autre, elle te le dira. Au moins, si vous faites tous les deux preuve d'honnêteté, vous partez sur de bonnes bases, solides. Et les choses devraient aller en s'améliorer. Du moins, tu l'espères. Car même si l'Australienne retrouve son sourire en remettant au premier plan votre désir réciproque, tu vois qu'il persiste une petite once de doute dans son regard. Ou est-ce dans le tien ? Tu n'en sais rien. Mais tu décides de mettre tout cela de côté et de laisser parler ton envie d'elle. Ton envie de la retrouver. Alors sans hésiter, tu soulèves la jeune femme pour qu'elle s'assoit sur le plan de travail de la cuisine et pour que tu aies un accès facile jusqu'à son entrejambe. Une fois Nevaeh déshabillée, tu plonges contre son sexe, tes lèvres embrassant sa peau, ta langue jouant avec son clitoris. Un point que tu sais particulièrement sensible chez Nevaeh. Et comme tu t'y attendais, à peine as-tu commencé tes caresses que la journaliste réagit, perdant pratiquement tous ses moyens. Tu la vois lutter pour envoyer la commande ce qui t'arrache un sourire satisfait. « Je vais continuer jusqu'à ce que tu jouisses. » Murmures-tu, t'en moquant bien des olives présentes sur ta pizza ou non. Accentuant de plus en plus tes coups de langue, tu sens Nevaeh se tortiller contre ta bouche alors pour la faire flancher une bonne fois pour toutes, tu remontes une main le long de son ventre jusqu'à atteindre sa poitrine. La caressant du bout des doigts, il ne lui faut pas longtemps avant de laisser exploser l'orgasme en elle. Alors que son corps est toujours pris de spasmes, tu la soulèves à nouveau, plaçant tes mains sous ses fesses, pour l'emmener jusqu'à la table de la salle-à-manger. « Et maintenant j'vais te prendre ici. Fort. » Dis-tu alors que ta respiration s'accélère rien qu'à l'idée de remplir Nevaeh.

Évidemment qu'il ne cherchait pas à la blesser. Ni elle ni personne. Ce n'était pas l'essence de leur relation, ce n'était pas ce qui primait. Tout avait été si simple entre eux deux depuis le début, comment aurait-il pu penser que ses propres réactions pourraient faire du mal à Nevaeh. Et si la journaliste n'avait pas osé parler aujourd'hui, jamais même il ne l'aurait su. Parce que ce genre de choses, elle ne gardait pour elle. Parce qu'elle savait bien qu'à présent qu'elle avait parlé, tout changerait entre eux. Comment la percevrait-il à présent? Que penserait-il d'elle? Elle semblait lui demander la lune, à lui qui n'avait ni l'envie ni le besoin de faire de promesses. Il se contentait de ce qu'ils avaient, apprendre à se connaitre en simplicité, sans but précis, et consommer leurs désirs. Et ça aurait pu satisfaire la brune également. Seulement non. Pour elle, il y avait plus que ça, déjà. On ne parlait pas d'amour, attention, mais à présent c'était bien plus qu'une amitié entre eux. Et il était impossible de revenir en arrière. « Ne sois pas désolé », murmura Nevaeh, voyant bien que Juliann était mal face à la situation. « Je sais bien que tu ne cherchais pas à me blesser. C'est moi, j'suis égoïste, je n'ai pensé qu'à moi. » Parce qu'elle s'était dit que jamais il ne réagirait de la sorte, maintenant qu'elle était là, qu'elle avait apparu dans sa vie. Et finalement, c'était tout le contraire. Sa présence n'avait rien apaisé. Elle avait mal. Et, encore, elle se remettait la faute sur le dos, ne pensant qu'à ses propres sentiments alors que Juliann en avait, lui aussi, et ils étaient forts, et ils étaient dirigés vers Pippa, cette personne avec qui il s'était vu faire sa vie. Comment lui en vouloir? S'il tenait à Nevaeh, jamais il ne tenait à ce point à elle, elle le savait pourtant, alors pourquoi s'était-elle attendue à une réaction différente de sa part? Peut-être qu'elle s'était dit que cette fois, c'était la bonne, que c'était le mec qui lui prouverait qu'à deux, c'était possible d'être heureux. Et peut-être qu'elle avait mis trop d'espoirs sur cette pensée. Elle laissait planer le doute qu'entre Juliann et Pippa, il pourrait se passer à nouveau quelque chose de charnel. Mais au moins, si ça arrivait de nouveau, il avait juré de le lui dire. Il ne restait qu'à voir si Nevaeh pouvait l'accepter ou pas... Et selon elle, le choix était déjà fait.

Pour l'instant, ce n'était pas d'actualité. Et elle tentait du mieux qu'elle le pouvait de chasser cette possibilité de sa tête, préférant se consacrer à leurs retrouvailles, à eux. Tous les deux avaient attendu pour se toucher à nouveau, pour s'embrasser à nouveau, les attentions comme celles-ci leur semblaient vitales. Évidemment qu'un doute persistait. Rome ne s'était pas bâti en une journée et l'entière confiance de Nevaeh non plus. Elle tentait. Elle le croyait. Elle lui donnait le bénéfice du doute. Mais elle l'avait fait par le passé, croire en des hommes qui lui avaient demandé de le faire, et regardez où ça l'avait mené. Permettez-lui de n'avoir encore qu'une petite parcelle de doute, histoire de protéger son coeur. Juliann passa lui aussi par-dessus cette discussion houleuse qui, pourtant, leur avait permis de mettre les choses aux clairs, décidant de migrer vers son intimité pour la rendre folle. Et déjà, il mettait clairement les balises de ses intentions. « T'es bien parti... », souffla-t-elle en guise de réponse, un sourire taquin sur les lèvres alors que son bassin se poussait vers l'avant pour mieux sentir la langue du pompier faire son travail alors qu'une de ses mains remontait sur sa poitrine. Il logeait l'un de ses seins entre sa grande main, la caressant du bout des doigts, la chair qui se marquait de petits hérissements alors que tout son corps entrait en transe. « Oh, oui! », lâcha-t-elle avec plus d'intensité, son corps qui tremblotait toujours, mais qui n'était plus pris en otage par son amant puis que ses bras venaient l'entourer pour la guider jusqu'à sa table à manger.

Il ne pouvait lui dire des choses comme celle-ci. Tout le corps de Nevaeh attentait la prochaine vague, lui qui la possédait, lui qui la dominait, lui qui contrôlait leurs retrouvailles comme si ça avait été chacun leur tour. Elle avait contrôlé la discussion, il déciderait du reste de leur moment ensemble, choisissant de la prendre là, sur la table, fort. « Fais-moi l'amour », le supplia-t-elle en s'agrippant à ses avant-bras. « Guide-moi », demanda-t-elle, prête à tout faire pour le satisfaire.

hj:

Un léger rire s'échappe de tes lèvres en entendant les mots de Nevaeh. « Toi, égoïste ? C'est le dernier mot que j'aurais utilisé pour te décrire. » L'Australienne n'est pas égoïste, elle est même tout l'opposé. Elle est prête à faire passer les autres avant elle, même si cela peut lui porter préjudice. Comme cela a été le cas, il y a des années, alors qu'elle craquait sur toi mais qu'elle a laissé Pippa te mettre le grappin dessus. Alors non, Nevaeh n'est pas égoïste. En plus, pour les rares fois où elle pense à elle, avant les autres, elle ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle est égoïste. Un signe de plus qu'elle ne l'est pas. « Alors si, je suis désolé de t'avoir fait du mal. » Et c'est sincère. Même si tu n'es pas forcément à l'aise avec toute cette discussion parce qu'il y a encore pas mal de zones d'ombres, tu veux être le plus transparent possible avec la journaliste pour qu'il n'y ait pas de non-dits et de complications entre vous. Ce que vous partagez, actuellement, c'est trop précieux à tes yeux pour que tu foutes tout en l'air. Alors à l'avenir, tu te promets de faire attention à tes actes qui parfois paraissent anodins pour toi mais qui ne le sont pas pour d'autres. Et même si tu sais que votre relation était déjà compliquée à la base, à cause de la relation qui uni Nevaeh à Pippa et Pippa à toi, tu veux que les choses restent les plus simples possibles entre Nevaeh et toi. Tu veux conserver cette complicité, cette facilité de parler de tout et sans tabous. Mais l'heure n'est plus vraiment à la discussion, l'heure est aux retrouvailles. Aux vraies retrouvailles dont vous parlez depuis des jours, maintenant. Après avoir soulevé la journaliste sur le plan de travail pour atteindre son intimité sans difficultés, tu commences à titiller son sexe pour qu'elle atteigne l'orgasme. Tu veux qu'elle monte très vite en pression pour pouvoir savourer plus longuement tes coups de reins qui arrivent. Et comme tu t'y attendais, Nevaeh répond rapidement à tes baisers, à tes caresses et à tes coups de langue. Son corps est pris de spasmes mais tu ne lui laisses pas le temps de se reposer, de se remettre, que tu l'emmènes déjà sur la table de la salle-à-manger où tu lui fais la promesse de la prendre fort. « Oh oui je compte bien te faire l'amour, encore et encore... » Murmures-tu à son oreille en la déposant sur la table pour qu'elle puisse s'allonger. Debout face à elle, tu tires un peu sur ses cuisses pour la rapprocher de toi et rapprocher vos intimités en même temps. « J'avais envie que tu me prennes dans ta bouche mais j'peux plus attendre. J'ai besoin de te sentir, toi, toute entière. » Dis-tu en entrant en elle, provoquant des soupirs de plaisir chez l'un comme chez l'autre. « Ondule des hanches, doucement, voilà... comme ça... » Soupires-tu alors que la jeune femme exécute tes indications à la perfection. La sentir en toi, comme ça, c'est exquis. « Embrasse-moi. » Ajoutes-tu en t'approchant de son visage, entrant plus profondément en elle par le même coup.

HJ:

Juliann n’était pas en accord avec elle. Le mot égoïste n’était pas juste. Alors que pour elle, c’était la façon dont elle se voyait à l’instant, à faire des remous à cause de ses sentiments. « C’est rien, c’est passé maintenant », prétendait Nevaeh. Ce n’était pas tout à fait faux, l’important à présent c’était qu’il n’y ait plus de non-dits qui pourraient entacher leur relation. Elle était déjà bien assez complexe avec l’élément Pippa et le jugement que d’autres pouvaient avoir sur leurs choix, ils n’avaient pas besoin de la complexifier davantage. Nevaeh en avait rapidement glissé un mot à son frère et Freja. Et bien que tous les deux n’avaient pas émis de jugements audibles en lien avec cette histoire complexe, elle avait ressenti qu’ils sentaient une pointe de naïveté dans les choix de Nevaeh. Peut-être que c’était de croire que Pippa ne leur en voulait pas, peut-être que c’était de croire que Juliann était assez détaché de Pippa pour se consacrer à elle ou peut-être que c’était de croire que le destin avait enfin changé pour elle, qu’elle rencontrait un homme bon, une fois dans sa vie. Ce n’était pas méchant, ce n’était pas contre elle, c’était plutôt pour la protéger.

Elle ne savait pas encore si Juliann était réellement un homme bon, mais ce qu’il lui montrait lui donnait envie d’y croire. Et dans tous les cas, il était bon à l faire se sentir bien, autant quand ils parlaient avec ouverture que lorsqu’ils se retrouvaient comme des amants. Et bien que la seconde arrivait assez souvent ces derniers temps, elle savait bien qu’il ne l’a voyait pas que pour ça. C’était un plus, un bonus, mais tellement pas la seule raison pour laquelle leur relation avait perduré après tous ces mois. Maintenant qu’ils avaient pris le temps de parler, c’était autour du temps pour les caresses. La peau de Juliann lui manquait. Et elle sentait que la sienne lui manquait également. D’ailleurs, il ne perdit pas vraiment de temps pour la retrouver, lui donnant un premier orgasme en un temps record. Elle était en manque de lui, en manque de ses baisers et de ses caresses, en manque de cet effet qu’il avait sur elle, sur sa petite personne. Il n’avait pas encore été question de lui parler de l’Afrique ou de lui partager ses souvenirs de voyages, ça, ça viendra plus tard ce soir, nus sur le canapé, après s’être vidés de leurs désirs, en mangeant des pointes de pizza et en reprenant leur souffle, une fois les retrouvailles officialisées.

Après lui avoir donné un premier orgasme entrecoupé, qu’elle n’avait pas pu apprécier à sa juste valeur, comme s’il cherchait à la torturer pour mieux satisfaire, Juliann guida sa partenaire vers la salle à manger où le reste de son repas l’attendait. Elle, qu’il posa sur la table, la hauteur de ses hanches. Elle, qui le suppliait déjà d’entrer en elle, de lui faire l’amour, aussi fort qu’il le voudrait, aussi longtemps qu’il le voudrait, tant qu’il la prenait. « N’attends pas », demandait-elle en souriant, alors qu’il désirait la sentir contre lui. Rien n’empêchait qu’ils se satisfassent avant qu’elle ne pose ses lèvres sur lui à son tour. Allongée contre la table, elle le laissa donc entrer en elle, le corps de Nevaeh qui provoquait, selon le guide de Juliann, des ondulations de hanches au rythme de ses coups de reins parsemés de leurs gémissements. « Te retiens pas », lui rappelait-elle. Ici, ils n’étaient que tous les deux. Et biens que chez lui ils devraient faire preuve de prudence, ici ce n’était pas nécessaire. L’entendre gémir plus fort, ça l’excitait. Ce fut elle qui lança le bal, alors qu’il se penchait davantage sur elle pour venir tout près de ses lèvres, Nevaeh lâcha un cri de plaisir, le sentant plus profondément en elle. Et quand il lui demanda un baiser, ce fut d’abord sa langue qu’elle fut parcourir sur les lèvres du pompier avant de venir sceller l’étreinte d’un baiser passionné. Ils restèrent ainsi un instant, à s’embrasser entre leurs gémissements plus pressants les un que les autres, à profiter de l’angle que la position leur offrait, jusqu’à ce que la brune se dégage un peu de lui, se retourna sur la table, laissant ses pieds retomber sur le sol pour se permettre de s’y allonger. Cette fois, c’était une vu de son dos, de sa nuque et de ses cheveux encore mouillés qu’elle lui offrait afin qu’il la prenne par derrière et que le visage de Juliann vienne se blottir dans le creux de son cou.

Tu as déjà remarqué, et plus d'une fois, que la journaliste a un certain don pour faire dévier une conversation ou pour l'éteindre totalement. Plusieurs fois, lors de vos échanges de sms, elle a su détourner ton attention de sujets plus délicats. Et même si parfois ça t'agace de ne pas pouvoir aller au bout des choses, souvent, elle obtient gain de cause. Souvent, elle détourne ton attention sans forcément que tu t'en rendes compte sur le moment. Comme c'est le cas actuellement, d'ailleurs, alors qu'elle te fait comprendre que vous avez encore du temps pour vous retrouver avant que les pizzas arrivent et que le gâteau soit prêt. Il ne t'en faut pas plus pour que ton corps se réveille et brûle de désir pour la brune. Souvent, un seul regard suffit pour que vous sachiez ce que l'autre ressent, ce dont l'autre a envie. Et souvent, pour ne pas dire toujours, vous êtes sur la même longueur d'ondes. Excité de la sentir vibrer contre tes lèvres, tu titilles son clitoris en sachant exactement où appuyer ou encore où être plus doux. Il faut dire qu'à force, tu commences à bien connaitre le corps de Nevaeh et à savoir où sont ses zones érogènes. Alors il ne te faut pas plus de quelques minutes pour lui faire atteindre l'orgasme. Le premier d'une longue série. Parce qu'entre ses récits d'Afrique, entre la pizza et entre le gâteau, tu comptes bien lui faire l'amour, encore et encore. Jamais rassasié d'elle. Après l'avoir soulevée du plan de travail pour l'emmener jusqu'à la salle-à-manger, tu la déposes sur celle-ci avec délicatesse, ramenant vos sexes à la même hauteur pour pouvoir la pénétrer. T'enfonçant plus loin en elle, tout en ressentant ses ondulations, tu lui réclames un baiser auquel Nevaeh répond immédiatement. C'est d'abord sa langue qui vient à la rencontre de tes lèvres, t'arrachant un soupir, jusqu'à ce qu'elle scelle votre baiser. Alors que tes coups de rein mêlés aux ondulations de la journaliste continuent, vous vous embrassez, encore et encore. Vos langues reprenant cette danse sensuelle qu'elles seules connaissent. Un baiser qui ne fait qu'accentuer, encore, ce que tu ressens dans le bas de ton ventre. Après quelques minutes dans cette position, Nevaeh s'extirpe de la table pour venir te tourner le dos, t'offrant une vue magnifique sur sa chute de rein. « Tu es tellement douce... » Murmures-tu en venant embrasser son épaule puis en continuant ton chemin le long de sa colonne vertébrale jusqu'à ses fesses. Une fois remonté à sa hauteur, tu t'enfonces à nouveau en elle, gémissant sans retenues. Comme l'a si bien souligné la brune, ici, personne ne peut vous entendre. Ou dans le pire des cas les voisins, mais ça, vous vous en foutez complètement. Tu poses tes deux mains sur les hanches de Nevaeh alors qu'elle se cambre légèrement vers l'arrière, vous donnant davantage de sensations. Accentuant tes coups de rein pour la prendre fort, comme tu lui as promis, tu ne peux plus retenir tes soupirs, tes gémissements, qui lui sont entièrement dédiés. Il n'y a qu'avec elle que tu te sens aussi comblé. « C'est trop bon... » Murmures-tu dans son cou avant d'y déposer quelques baisers. Et alors que l'orgasme n'est plus très loin pour toi, tu descends une main le long du ventre de Nevaeh, jusqu'à son entrejambe où tes doigts se chargent de venir caresser son clitoris pour un combo explosif.