Ready for a night without end ? [Eléanore]

Ready for a night without end ?

“ Enfile un truc sexy (dans la mesure du possible vu que t'es enceinte) et sois prête pour vingt heures. Je passe te chercher. Pas la peine de protester. Bisous ♥ ” C'est tout ce que je me contentai d'envoyer à Eléanore. Pas plus d'informations : selon moi, c'était suffisant. Si j'en avais dit plus, de toute façon, elle aurait refusé. Pour une fois, j'avais eu envie de faire autre chose avec la jeune femme que de simplement lui apprendre la guitare ou autres activités convenant à un rat de bibliothèque tel que Eléanore.

J'enfilai une chemise noire, tentai de rétablir l'ordre dans ma tignasse puis, satisfait de mon reflet, quittai mon appartement à toute allure puisque, comme à mon habitude, j'étais en retard. Je montai dans ma voiture et quittai mon emplacement. Quelques minutes plus tard, je me trouvai devant l'immeuble où vivait la jeune femme. Vingt heures sept. Ça va, j'étais pas si en retard que ça. J'écrasai le bouton de l'interphone à côté duquel était écrit en lettres manuscrites le nom d'Eléanore. Lorsque j'entendis qu'on décrochait, je pris immédiatement la parole. « 'Léa, c'est Aidan. Ramène tes jolies fesses ou j'te kidnappe. On bouge. »

Je regarde mon portable perplexe, je ne l’aime pas … Et pour cause, la première chose que me dit Ryan en voyant le message c’est que je vais m’amuser, hors de l’appartement. Je ferme la porte de ma chambre et ma tante vient m’aider pour m’habiller comme il se doit. Je cherche une robe qui cache mon ventre, elle, elle en veut une qui le met en valeur. Elle me sort une petite robe qui s‘arrête au-dessus des genoux, beige avec une manche sur l’épaule gauche. Je lui lance un regard suppliant, pitié pas mes jambes… Mais son regard réprobateur me fait soupirer. Je sais pas si c’est sexy, mais je n’ai que ça de « beau » selon ma tante et la réaction de mon frère quand il me voit sortir de a chambre habillée. Il ne doit pas avoir l’habitude, ça c’est sûr.

J’enfile des chaussures basses, ni ballerines ni talons. Je n’en ai pas et j’ai les petits pieds de la maison, donc mission impossible. Je laisse ma cousine me maquiller très légèrement et me coiffer. Et voilà qu’il sonne à la porte. C’est Ryan qui ouvre et au vu de son expression, Aiden a encore été des plus subtiles. Boh, il doit en avoir l’habitude maintenant. Il répond par un simple « Elle arrive. » et nous prenons tous les deux nos manteaux et lui son paquet de cigarette, pourquoi pas en profiter ? Arrivés en bas, il salut mon ami d’un signe de tête et m’embrasse sur la joue « Pas trop tard. » Nous dit-il. J’embrasse Aiden sur la joue « Qu’est-ce que tu prépares ? » Demandai-je sans réellement vouloir connaître la surprise.
La robe > Ici

« Qu’est-ce que tu prépares ? » me demanda Eléanore en m'embrassant sur la joue, à peine intriguée par ce que je lui préparai. Je savais qu'elle n'était pas enchantée par cette soirée mais si je ne la forçai pas à sortir, qui le ferait ? Puis, si ça se trouve, elle allait y prendre goût. Je la poussai jusqu'à ma voiture, la contraignant à grimper dedans en la narguant d'un : « Si j'te le dis, ce sera plus une surprise. »

Je m'assis en face du volant et mis le moteur en route. Je traçai à vive allure à travers les rues de Bowen, si bien que chaque démarrage nous écrasait contre nos sièges. J'avais toujours conduit vite. Pour fuir. Pour penser à autre chose. Se sentir en danger, ça libérait. Enfin, c'était l'illusion que je m'en faisais en tout cas. Mais au bout d'un moment, je ralentis l'allure. Après tout, je n'étais pas seul, ce soir. Contrairement à tous les autres...

Je garai la voiture près d'un trottoir dans une rue encore vaguement éclairée par la faible lumière du jour. On se trouvait à quelques mètres de l'endroit où j'avais l'intention de trainer 'Léa. Un bar. Mais un bar sympa avec une ambiance douce, une décoration exotique et des cocktails de toutes les couleurs. Je sortis du véhicule pour aller ouvrir la portière à la jeune femme. Dès qu'elle eut poser ses deux pieds sur le trottoir, je posai un bandeau sur ses yeux. Je savais que ça n'allait pas lui plaire. Tant pis. « Fais-moi confiance et suis-moi. De toute façon, t'as pas trop le choix. »

Je la poussai jusqu'à l'entrée du bar, la guidai jusqu'à la banquette la plus éloignée du comptoir et la forçai à s'asseoir. Je détachai le noeud qui retenait son bandeau pour rendre la vue à 'Léa. « Tu vois, t'es pas morte, c'est déjà ça. Tu survivras, tu crois ? »