#06 - two shadows in a million hell (nikolaj)

Un jour après l'autre. C'est presque comme un mantra en ce moment, pour toi. Toi qui dois faire face à un coeur brisé qui ne semble pas vouloir se réparer. Et à chaque fois que tu as l'impression de remonter un peu la pente, d'avoir moins mal au coeur, quelque chose ou plutôt quelqu'un, te tire à nouveau vers le bas. Mais tu ne baisses pas les bras pour autant, parce que depuis toute petite tu as enchainé les galères et tu sais qu'un jour le soleil reviendra à nouveau dans ta vie. Alors même si par moments c'est dur, tu n'abandonnes pas. Aujourd'hui est une bonne journée, du moins jusqu'ici. Tu as passé la matinée à travailler pour tes cours, assidue dans ton travail, puis tu es passée dans la petite épicerie du coin pour faire quelques courses pour ce soir. Bref, après avoir fait tout ça, il est déjà l'heure pour toi de te mettre derrière les fourneaux. Seule à l'appartement, tu commences à préparer tout ce qu'il faut en cuisine. Puisqu'on est samedi soir, la plupart de tes colocataires sont de sortie ce qui fait que tu as l'appartement pour toi. Une chance puisque tu reçois un ami et que cet ami, même si tu l'ignores encore, est l'ex de ta colocataire, Vega. Et qu'il est également détesté par ton autre colocataire, Elmo. Bref, de quoi faire de grosses histoires au sein de la colocation mais pour l'heure tu l'ignores complètement et c'est mieux comme ça. Après avoir passé une heure à cuisiner, tu fais un passage éclair par la salle-de-bains pour enfiler une tenue simple, une robe à motifs fleuris. Tu tires deux mèches de cheveux vers l'arrière pour dégager ton visage, mets un peu de mascara et puis t'arrêtes là. Tu n'es pas le genre de femmes à te préparer durant des heures en mettant une tonne de maquillage. Alors que tu retournes vérifier la nourriture qui est sur le feu, tu entends qu'on frappe à la porte, sûrement Nikolaj En effet, alors que tu ouvres la porte d'entrée, tu découvres le brun derrière celle-ci. « Salut babe. » Plaisantes-tu pour faire référence à ce surnom qu'il t'a donné sur l'application Bowen BowTie. Tu n'aimes pas particulièrement les petits surnoms alors tu préfères en jouer. « Viens, entre, il faut que j'aille surveiller ce qui mijote en cuisine. » Tu lui as dit que tu l'invitais, la prochaine fois, mais tu ne lui as pas dit où. Tu t'es dit que lui faire à manger serait plus simple et tout aussi bien, surtout pour quelqu'un comme toi qui ne roule pas sur l'or.

En sortant de la douche, Nikolaj vérifia l'heure sur son téléphone, cherchant un essuie de l'autre main pour effacer les gouttes perlant sur sa peau et ses tatouages. Il était à l'heure, juste le temps d'enfiler des vêtements et de faire le trajet. Ce soir, il avait rendez-vous avec Noa. Et bien qu'il adore la taquiner avec ça en prétendant l'inverse, il s'agissait bien d'un rendez-vous amical, mais il voulait tout de même être à l'heure. Ça lui faisait plaisir de revoir la blonde, anciennement brune, comme avant, plus souvent que ces derniers mois. Il n'avait pas trop creusé la dernière fois, mais il savait bien qu'elle traversait des moments moins joyeux. Tant qu'il parvenait encore à la faire rire avec ses conneries, ça lui allait. Nikolaj n'était pas le spécialiste pour réconforter les gens, mais il parvenait généralement à leur changer les idées, ou au moins à les exaspérer tellement qu'il n'y avait plus de place pour la tristesse. Le garçon caressa un Cyrox à l'air déconfit en partant, souhaita une bonne soirée à Mads en lui demandant sarcastiquement de ne pas faire de bêtises, et prit la voiture pour se rendre jusqu'à l'appartement de chez son amie. « Hey sweetie pie. » répondit-il à Noa quand elle vint lui ouvrir, appuyant encore plus la plaisanterie dans un but purement provocateur. Appeler ses amies filles par tous les surnoms possibles et imaginables, c'était son truc aussi. Souvent, c'était affectueux, parfois, c'était pour jouer au macho qui s'y croit. Noa ne s'y laissait cependant pas prendre et elle savait très bien le tourner en ridicule avec ça. « Parce que tu cuisines ? C'est que tu m'impressionnes de plus en plus, j'aurais dû te supplier d'sortir avec moi direct, en fait. » fit-il en feignant un air surpris, réaliste au possible si son sourire en coin insolent et provocateur n'avait pas refait surface. En vrai, ça sentait super bon, et il était tout aussi content de passer la soirée ici avec la jeune femme. « T'aurais dû me dire, quand même, j'aurais apporté à boire. » reprit-il en accompagnant la belle étudiante jusque dans la cuisine, s'appuyant nonchalamment contre une armoire. « Tes colocs sont pas là ? » demanda-t-il ensuite, jetant un regard par-dessus son épaule. Aucune idée d'à combien ils vivaient ici, vu la taille de l'endroit, Nikolaj était limite surpris que ce soit une colocation. Après, il avait une notion vachement déformée de la chose, vu la villa luxueuse dans laquelle il vivait grâce à la générosité de Madelaine.

Les conditions dans lesquelles tu as rencontré Nikolaj n'étaient pas les meilleures, tu n'étais pas non plus dans tes meilleurs jours et surtout, tu n'étais pas du tout ouverte à quelqu'un comme lui. Un beau gosse aux airs sûr de lui, qui plaît sans doute à la majorité des femmes et qui le sait. C'est comme ça que tu le percevais, au début. Et puisque tu ne pouvais même pas te regarder toi-même dans un miroir, à l'époque, comment le regarder lui ? Ce n'est qu'aujourd'hui que tu le découvres un peu plus en profondeur et que tu apprécies ce qu'il te montre. On peut même dire qu'avant aujourd'hui, tu n'avais pas vu à quel point il était beau, Nikolaj. Et à quel point il était musclé, aussi. « Mais c'est le but, pour que tu tombes dans mes filets et que j'puisse abuser de toi comme bon me semble. » Dis-tu en feignant un air sérieux. « Si tu m'avais supplié ça aurait été moins drôle. » Après avoir laissé le jeune homme gagner ton appartement, tu lui montres le chemin jusqu'à la cuisine pour vérifier si rien ne brûle. Heureusement, la cuisson à feu doux permet de ne rien laisser cramer, les gens sous-estiment trop souvent cette température. « Non, j't'ai dit que je t'invitais alors c'est moi qui offre tout. J'ai préparé des nouilles sautées au poulet, j'espère que tu aimes. » Avec ceci, tu as acheté une bonne bouteille de vin mais tu as toujours de la bière au frigo si besoin et un peu d'alcool dans le bar. Bien que, le but de cette soirée ne soit pas de vous mettre une mine. « Nan, ils ont tous d'autres plans à l'extérieur. On a l'appart' pour nous. » Rétorques-tu en lui adressant un clin d'oeil avant de pouffer de rire. « Mais avant toute chose... qu'est-ce que tu veux boire ? On ouvre une bouteille de vin ou tu préfères une bière ? » Te concernant, tu suivras le choix de Nikolaj car les deux te plaisent.

Un petit rire secoua le garçon alors que Noa se moquait ouvertement de lui, jouant le rôle de la fille manipulatrice et hautaine. Ce qui le représentait bien, en somme. Mais si Nik’ était un séducteur, c’était avant tout un jeu, une image de lui qu’il renforçait parce qu’il aimait jouer ce rôle. Pas très intelligent, c’était certain, il n’allait pas prétendre le contraire, mais ça ne lui posait pas de problème d’être vu comme le connard de service qui passait d’une conquête à une autre sans scrupules. Pas étonnant que la belle blonde, autrefois brune, ait rejeté ses avances insistantes un bon nombre de fois. Au final, c’était surtout devenu une taquinerie récurrente, le fait d’essayer de la mettre de son lit. Il n’aurait pas dit non, Noa était une fille très attirante, mais il la voyait avant tout comme une amie, désormais. Ils n’en parlaient jamais, mais le tatoué avait pu voir une partie plus vulnérable de la jeune femme, quand ils s’étaient rencontrés. Et jamais il ne se serait permis de mettre ce sujet sur le tapis ou de faire la moindre blague à ce propos. Il n’avait pas l’air comme ça, mais il avait beaucoup de respect pour elle et quand bien même il adorait la faire chier, il n’aurait jamais voulu la blesser. « Ok, go, abuse de moi, j’suis prêt. » fit-il en fermant les yeux et en faisant mine de s’étirer, un petit sourire en coin faussement angélique sur le visage. « Même si j’aime pas, j’imagine que j’ai pas trop le choix… » fit-il avec un petit soupir en la suivant à la cuisine, avant de lui lancer un clin d’œil amusé. « J’déconne, c’est parfait. C’est vraiment cool d’avoir prévu ça. » ajouta-t-il rapidement en la gratifiant d’un sourire sincère. Il aurait bien balancé une blague sur le fait qu’il avait enfin trouvé une femme pour lui faire la cuisine mais… Non, fallait pas déconner tout de même. Et puis, il ne voulait pas prendre le risque de ne pas manger et de se faire foutre dehors. Appuyé contre une armoire, les bras croisés sur son torse, il haussa un sourcil inquisiteur à la réponse de l’étudiante. « Ah ouais, rien que pour nous ? » répéta-t-il en exagérant un air séducteur. Ouais, incorrigible. Et s’il avait su qui étaient les colocataires de Noa, il aurait sûrement moins fait le malin. Ou bien il aurait éclaté de rire devant l’absurdité de la situation. « J’suis plutôt bière en général, mais allez, soyons fou, j’ai envie de partager une bouteille de vin avec toi, comme dans les vieilles séries à l’eau de rose, là, dîner aux chandelles et tout. » s’amusa-t-il avant de partir à la recherche d’un tire-bouchon en ouvrant les tiroirs au hasard.

« En général, je commence par me remplir le ventre avant d'abuser des gens. » Dis-tu tout à fait sérieusement avant qu'un sourire vienne se dessiner au coin de tes lèvres. En parlant de nourriture, tu fais savoir à Nikolaj que tu as préparé des nouilles sautées au poulet en espérant que ça lui plaise. Il faut dire que c'est la première fois que tu lui fais à manger et même si vous avez déjà été au restaurant ensemble, tu ne sais pas vraiment ce qu'il apprécie manger ou non. Alors, quand il ajoute que même s'il n'aime pas, il n'aura pas trop le choix de manger, tu le regardes avec une moue légèrement déçue. Sans savoir pourquoi, tu as envie de lui faire plaisir ce soir et qu'il passe une bonne soirée à tes côtés. Peut-être parce qu'il t'a apporté l'écoute dont tu avais besoin récemment et que, quoi qu'on dise sur lui, Nikolaj est là quand tu as besoin de lui. « T'es con, j'étais déjà en train de chercher quelque chose d'autres pour remplacer les nouilles. » Rétorques-tu en riant avant de secouer légèrement la tête. Après avoir touillé un petit peu dans la casserole pour éviter que les nouilles collent, tu te retournes vers le blond, lui faisant savoir que vous avez l'appartement pour vous ce soir. Evidemment, tu aurais dû te douter de sa réponse. Tu lèves les yeux au ciel avec un sourire au coin des lèvres parce que malgré ses sous-entendus réguliers, il a le don de te faire sourire. « Ouais on va pouvoir faire bouger nos corps, mettre un fond musical... pour jouer à Just Dance. » Plaisantes-tu à ton tour. Même si l'idée de voir Nikolaj se déhancher sur Just Dance est plutôt plaisante, finalement. « Et tout ? Qu'est-ce qui vient après ce dîner aux chandelles ? » Demandes-tu, taquine, avant de lui indiquer du doigt l'endroit où se trouve le tire-bouchon. Tu te déplaces pour lui donner la bouteille de vin blanc, histoire qu'il l'ouvre avec ses gros muscles. « Franchement j'aurais été capable, pour jouer le jeu, de te mettre de vraies chandelles à table mais j'suis pas certaine qu'on en ait. » Et t'as pas forcément envie de partir à la recherche de bougies en fouillant toutes les armoires de l'appartement.

Un rictus narquois se dessina sur les lèvres du blond à la réponse de Noa, qui avait pris un air des plus sérieux. Elle était quand même marrante, cette fille. Sans doute pour ça qu’il s’amusait toujours à la taquiner avec ses blagues graveleuses et ses sous-entendus lourds. Elle avait suffisamment d’humour pour qu’il puisse se permettre de lui taper un peu sur les nerfs et de chercher la limite. La déception qui se lut sur le visage de la petite brune eut presque le don de lui fendre le cœur, alors qu’il lui faisait croire qu’il n’était pas satisfait du menu. Noa pouvait afficher un air de chaton triste qui aurait donné envie à n’importe qui de lui faire un câlin réconfortant. Il se marra devant son insulte et sa réaction, secouant la tête, content de sa supercherie et de l’avoir fait flipper une seconde, quand même. Il haussa un sourcil intéressé alors qu’elle rebondissait sur le fait qu’ils avaient l’endroit pour eux ce soir, ses paroles éveillant son intérêt, mais il aurait dû se douter de la suite, lui arrachant un nouveau rire. « Bah, des parties de Just Dance, apparemment. » répondit Nikolaj en levant les yeux au ciel, l’air faussement contrarié, en appuyant sur le mot just. Juste de la danse, si la belle brune en décidait ainsi. Il faisait genre, mais il ne s’attendait évidemment pas à une autre issue pour cette soirée, même si elle prenait plaisir à blaguer sur ce sujet. Sait-on jamais qu’elle finisse par changer d’avis, un jour. Se décollant de l’armoire pour partir à la recherche du tire-bouchon, il rejoignit Noa face au plan de travail pour déboucher la bouteille, avec un bruit satisfaisant. « Franchement, t’aurais pu faire un effort, sweetheart ! » commenta-t-il en mimant un air désespéré, s’amusant à utiliser encore une fois un surnom affectueux comme s’ils étaient un vieux couple qui fêtaient leurs dix ans de mariage, et à jouer le type macho qui attendait plus qu’un dîner préparé avec soin. Il trouva dans les armoires en hauteur deux verres à pied qu’il remplit raisonnablement, tendant le sien à son amie alors qu’elle terminait la préparation, arborant un sourire ravageur. « On trinque à quoi ? » demanda-t-il, le regard bourré de sous-entendus.

Il peut jouer autant qu’il veut des sous-entendus, Nikolaj il sait que tu es plutôt bon public. Tu ne vas jamais te contrarier pour un mot de travers ou pour une remarque de trop. A la place, tu préfères entrer dans son jeu en lui laissant croire que quelque chose pourrait bien se passer un jour ou l’autre. Peut-être même ce soir, qui sait. « Oui, des parties de Just Dance ! » Affirmes-tu avec un large sourire. « Si tu te débrouillais à Just Dance, on aurait pu faire un genre de strip-poker mais version JD. Malheureusement, j’pense que tu serais bien plus vite à poil que moi. » Rétorques-tu. En fait, tu n’en sais rien. Tu ne sais pas si Nikolaj est à même de se débrouiller – et donc de te battre – à Just Dance ou non. Tu n’es pas la meilleure, loin de là, mais tu t’en sors, on va dire. Alors que le jeune homme se charge de déboucher la bouteille, tu t’assures que le repas est prêt, ou presque. Tu ne veux pas lui donner une raison de se moquer de toi en brûlant quelque chose. D’autant plus que, ce soir, vous avez décidé de mettre les petits plats dans les grands, comme si vous étiez un vieux couple, ouais. « Je suis désolée… » Dis-tu en baissant la tête, comme si tu t’en voulais réellement. « Je me rattraperai la prochaine fois mon cœur. » Ajoutes-tu en te retenant de rire face à ce surnom qui ne vous va pas du tout. Après avoir touillé une dernière fois dans la casserole, tu te tournes vers le webdesigner, saisissant le verre de vin qu’il te présente. « On trinque à… cette soirée qui peut nous amener de belles surprises ? » Demandes-tu en arborant le même sourire que lui, ravageur. Peut-être qu’à force de jouer, tu vas te faire prendre, Noa. Qui sait ? Vous faites cogner vos verres contre celui de l’autre avec délicatesse avant de les porter à vos lèvres. « Trêve de plaisanterie, qu’est-ce que tu as pensé de moi la première fois que tu m’as vue ? » Tu te sens curieuse, tout d’un coup et tu t’es toujours demandée quelle était la première impression des gens à ton égard.

« Ah ben voilà, tu peux avoir des chouettes idées quand tu veux. » acquiesça-t-il quand la belle étudiante lança l’idée d’un strip-poker version Just Dance. C’était pas lui qui allait refuser l’idée, ça pouvait toujours tourner à son avantage. « Et la vision de moi à poil te flanquera l’envie irrésistible de te déshabiller à ton tour ! » renchérit le brun avec un sourire séducteur accroché au coin des lèvres. Malgré tout ce que faisait, disait et représentait l’Islandais, Noa savait voir au travers de tout ça. Sans doute à cause de (ou grâce à) ce qu’ils connaissaient l’un de l’autre, comme un secret tacite entre eux, depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Depuis le début, la brune faisait ressortir ce qu’il y avait de meilleur en Niko, et ce n’était pas une mince affaire. Sans doute pour ça que ce n’était toujours que le meilleur, ou en tout cas le moins pire, qu’il lui montrait. Puis, il savait jusqu’où il pouvait aller, avec elle, et Noa était assez tolérante envers le nombre de conneries qu’il lâchait pour lui taper sur le système. C’était même devenu un jeu récurrent, et le brun doutait même du fait que ça l’ennuie réellement, elle savait jouer avec le semi-second degré de Niko. C’était cette limite un peu floue, a priori infranchissable, qui se jouait entre eux qu’il affectionnait beaucoup. Il se sentait à l’aise avec Noa, à l’aise de montrer des parties plus sympathiques de lui, à l’aise d’admettre qu’il l’aimait beaucoup. D’une façon pas très définie, mais c’était pas grave, il définissait pas grand-chose, Niko. Il était avec les gens comme il était, il s’adaptait ou ne s’adaptait pas, et malgré qu’il soit pas le type le plus agréable de la terre, il parvenait à tisser des liens assez forts, derrière les apparences. « Ravi de l’entendre, mon amour. » rétorqua-t-il avec toujours cet air de mec sorti d’une autre époque, style les parents dans Mary Poppins. Il pouffa de rire, alors que l’articulation même de ces surnoms lui écorchaient la langue et les oreilles. Mon cœur, mon amour, eurk. Ils levèrent leur verre, avec toujours aussi peu de sérieux, même si l’Islandais se laissait volontiers ravager par le sourire et le regard de braise de la jeune fille. « Je trinque à ça. » souffla-t-il, gardant ce regard intense et dénudant dans celui de Noa. Inutile de préciser que la remarque de la brunette ravivait son imagination, même si tout était sur le ton de la plaisanterie. Après une belle gorgée de vin, le ton reprit un peu de sérieux alors que Noa lançait un sujet plus ancré dans la réalité. « T’es en manque de compliments, ou c’est juste un test ? » répondit Nikolaj dans un premier temps, arquant un sourcil en se demandant où elle voulait en venir. Cependant, il n’évitait pas la question pour autant. « J’ai pensé que ça m’faisait bien chier que le dealer qui empiétait sur mon territoire et à qui j’comptais péter la gueule, soit en fait une superbe blonde toute mignonne. T’as un peu cassé mes plans, ça m’a saoulé. » Impossible de savoir ce qui était pour rire ou non dans cette réponse, mais l’ensemble était honnête. Si Niko était bon manipulateur, il savait aussi dire la vérité crue et sans scrupules.

Tu lèves les yeux au ciel, un sourire au coin des lèvres, alors que Nikolaj te félicite pour cette chouette idée. Evidemment, quand tu parles de se déshabiller, ça plaît tout de suite davantage à l'islandais. « Tu es sûr de toi à ce point ? Tu dois avoir un corps de rêve dis-moi. » Plaisantes-tu sans réellement en douter pour autant. Pour avoir vu l'une ou l'autre photo, passer sur instagram, tu peux dire que Nikolaj n'a rien à envier à personne. Et il vrai que le voir nu ne te laisserait probablement pas indifférente mais c'est inutile de lui montrer. Faudrait pas qu'il prenne davantage la confiance. Surtout que ces petits surnoms mielleux ne risquent rien d'arranger. Néanmoins, vous savez tous les deux que cette discussion est à prendre au vingt-cinquième degré. Il n'y a rien de sérieux dans tous ces mon coeur ou mon amour. De ton côté, tu te sers de ceux-ci pour appuyer sur le fait que Niko ait toujours eu envie de te séduire malgré les nombreux freins que tu lui as mis. Aujourd'hui, grâce à ces stops, votre relation semble plus vraie et plus sincère. Vous avez appris à vous connaitre différemment même si l'ambiguïté n'est jamais très loin, toujours dissimulée derrière un humour bien à vous. Après avoir trinqué, yeux dans les yeux, tu lances une question qui titille ta curiosité depuis un moment. Votre rencontre n'est pas anodine et sans doute que votre relation aurait pu être tout autre si vous n'aviez pas appris à vous connaitre, si vous n'aviez pas laissé une chance à l'autre. Tu ris à sa question, reposant ton verre avec douceur. « Ni l'un ni l'autre, je suis juste curieuse. Et, qu'on se le dise, ton test est déjà terminé depuis longtemps. » Tu lui adresses un clin d'oeil avant d'écouter plus attentivement la réponse à ta question. Bien répondu, aurais-tu pu dire. Ses mots sont très justes et surtout à son image. « Tu voulais qu'on s'batte ? Je t'aurais mis une raclée sans difficultés... » Dis-tu en riant. « Non sans rire, une chance que je sois "toute mignonne" alors. Sinon je n'aurais plus de dents à l'heure qu'il est. » Tu ne peux t'empêcher d'ajouter une vanne de plus avant de jeter un coup d'oeil à la cuisson du repas pour être sûre que tout soit toujours sous contrôle. Ce serait con d'avoir fait tout ça pour qu'au final tout soit cramé.

« Tu n’as même pas idée. » rétorqua l’Islandais avec un sérieux implacable drapé d’une tournure bien plus sensuelle. Encore une fois, est-ce qu’il blaguait ou pas ? Un peu des deux, toujours. Parler avec elle, c’est toujours quelque chose de sincère et d’ambigu à la fois, une sorte de complicité qui peut parfois se diviser, mais sans que jamais rien ne se casse. D’ailleurs, au plus loin de ses souvenirs, il ne s’est jamais disputé avec Noa. Il lui a déjà bien cassé les pieds, pour sûr, joué avec les limites, mais au fond y avait toujours ce filet de sécurité d’affection derrière, qui gardait leur lien fort et le construisait au fur et à mesure, le consolidant petit à petit et discrètement. « Et j’sais même pas dire si je l’ai réussi ou raté. » soupira Niko avec un haussement d’épaules désabusé, en parlant de ce test que la jeune fille avoua être terminé. Soit le fait qu’elle ne lui ait pas encore craché à la gueule signifiait qu’il l’avait réussi haut la main, soit il l’avait raté mais pas trop et elle avait juste décidé de le friendzoner, mais pas de le sortir de sa vie en deux coups de pied aux fesses. Il aurait compris qu’elle le fasse, pourtant. Il pouvait être vraiment insupportable, un vrai cas désespéré. « On peut toujours se planifier ça hein, si tu veux découvrir qui en sortirait vivant ! » renchérit-il avec un léger rire et un air de défi sur son visage assuré. « Hé ouais, au lieu de ça tu m’as terrassé sous ton charme. » répondit Nikolaj avec un nouveau soupir en secouant la tête, l’air fataliste.