watch the flames burn auburn ⤅ jude

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Profitant de sa balade quotidienne, Saoirse avait pour une fois laissé son violon à la maison des Carteret. Elle passait une bonne partie de son temps dans le centre-ville, à se balader dans les rues, enregistrant un peu plus de terrain à chaque fois. Elle découvrait parfois de nouveaux commerces, mais souvent elle retournait dans ceux qu’elle connaissait un peu, apprenant à se repérer de mieux en mieux dans Bowen. Elle commençait à être un peu plus à l’aise, même si elle n’avait pas encore toutes ses marques, elle avait cette envie de découvrir un peu les environs, et pas seulement les endroits les plus animés de la ville. La jeune femme avait donc pris la direction de la forêt, avec les indications d’Olivia. La rouquine s’était aidée des passants croisés sur le chemin pour sortir du centre et arriver à bon port, sa canne blanche s’occupant de la garder le long de la route, jusqu’à ce qu’elle perçoive un changement dans le bruissement du vent et l’éloignement du brouhaha de la circulation. Elle pouvait sentir à l’odeur qu’une multitude d’arbres et de buissons étaient à proximité, le parfum de la mousse sèche et de l’écorce venait chatouiller ses narines. À l’affût d’un chemin de terre sur le côté avec sa canne, elle avançait d’un pas joyeux, un mince sourire aux lèvres, prête pour une petite balade en forêt. Étonnamment, elle avait plus de facilité à se déplacer dans un espace aussi encombré, car le bout de sa canne pouvait sentir plus facilement chaque aspérité du terrain et les bruits des arbres, le craquement de leurs branches et le chant de leur feuillage, lui permettaient de se repérer beaucoup plus facilement dans l’espace. Ce fut cependant un aboiement qui la sortit de son analyse mentale des bois qu’elle approchait, et la course d’un chien fit vibrer le sol. Saoirse se figea, s’attendant à ce qu’il s’arrête juste devant elle, ou bien à ce qu’il lui tourne autour. Ou pire, peut-être, à ce qu’il lui saute dessus, chose à laquelle elle serait moins préparée. Mais elle sentit soudainement sa canne tirée de ses mains, le bâton lui échappant. Ça, elle ne l’avait pas vu venir, et elle resta un moment surprise, puis se mit à rire en entendant le chien jouer avec sa canne. « Ben alors, toi ! » fit-elle à l'attention du canidé, souriant toujours. Elle perçut de pas pressés un peu plus loin. « Je ne voudrais vraiment pas lui confisquer son nouveau jouet, malheureusement il m’est plutôt indispensable. » lança l’Irlandaise dans le vent, entendant ce qui devait être le propriétaire de l’animal arriver dans sa direction.

C'est un fait acté mais Jude s'est toujours sentie plus à l'aise à la campagne qu'en ville. C'est pour cela que le brun reste vivre à Bowen. C'est une petite ville où il est facile de se rendre en pleine campagne quand on le désire. Jude a toujours souhaité offrir un cadre de vie convenable à son fils et c'est chose faite. Il a réussi à acheter une maison avec un jardin assez grand pour que Liam puisse y jouer quand il en aura l'âge et puis, si pendant un weekend, il veut se rendre à la campagne, il peut le faire en un claquement de doigt. Aujourd'hui, Jude a terminé le travail tôt. Pour la première fois depuis bien longtemps, le garçon a pris une après-midi de congé pour pouvoir passer du temps en compagnie de son fils. Le temps passe déjà beaucoup trop vite au goût de Jude, son fils va atteindre son neuvième mois de vie dans quelques jours et ça le terrifie. Ça lui fait peur de se dire qu'il a élevé son fils tout seul depuis sept mois déjà. Jamais il ne s'en serait cru capable et pourtant si, il a réussi. Il n'est pas peu fier de lui et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Jude ne cherche pas vraiment à rencontrer quelqu'un. S'il doit à nouveau être en couple, il laissera les choses se faire tranquillement, à leur rythme. Aujourd'hui, le brun a décidé de se rendre dans la forêt de Bowen. Il aime bien aller là-bas surtout à cette période où les températures sont plus fraîches, où les arbres commencent à perdre leurs feuilles. Liam dans sa poussette, il s'est endormi. Jude, quant à lui, il continue de marcher à travers la forêt. Ne se souciant de rien. Autour de lui, il n'y a rien d'autre que des arbres. Le calme plat, ça fait tellement du bien de se déconnecter de sa vie réelle le temps de quelques heures. Avec eux, Jude a pensé à emmener le chien. Il a toujours voulu un chien et est fier d'être l'heureux propriétaire de ce magnifique labrador beige. Il adore courir dans les champs, dans la forêt. C'est leur petit moment à eux, à tous les trois. Mais le chien de Jude est jeune encore, il n'a que deux ans et il adore jouer. Jude le perd un peu de vue, pas de panique, le canidé finit toujours par réapparaitre quelques temps après. Le chien ne revient pas. C'est le garçon qui le retrouve en train de jouer avec une canne blanche, une demoiselle non loin du chien ne bouge pas. "Attendez, je vais la lui reprendre. !" Lance Jude à l'attention de la demoiselle. Il vient faire les gros yeux à l'attention de son chien qui relâche la canne, Jude se dépêche de le remplacer par un bâton en bois, le laissant jouer avec. Il redonne la canne à la demoiselle. "Pardonnez mon chien, il est jeune encore et adore jouer !" Jude ne compte plus le nombre d'affaires que le canidé lui a mâchouillé, mordu, détruit depuis qu'il l'a adopté.

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Derrière le son des pas vibrant sur le sol, le roulement d’une poussette lui parvient ensuite, suivi de la voix d’un homme, sans doute pas plus jeune que la trentaine, et pas plus vieux que la soixantaine. S’il a une poussette, il doit sûrement être un homme d’âge mûr, jeune parent en promenade. Ou bien elle se trompe, et il promène son petit-fils, mais les pas semblent trop assurés et rapides pour appartenir à quelqu’un de cet âge. A priori. C’était la façon de Saoirse d’analyser le monde autour d’elle. Elle pouvait se tromper, mais généralement elle voyait juste. Les gens ont des empreintes bien à eux, facilement repérables quand on sait écouter. Il peut y avoir des exceptions, mais ça restait d’une aide précieuse lorsqu’on ne pouvait utiliser ses yeux. « Ne vous en faites pas, je ne suis pas pressée. Il peut être fier de sa prise ! » répondit de loin la rouquine en souriant, s’avançant d’un pas ou deux. Le chien pouvait bien s’amuser quelques minutes, ça ne la dérangeait pas, tant qu’il ne détruisait pas l’objet dont elle avait impérativement besoin. Elle entendit l’homme approcher, et tendit la main dans le vide, jusqu’à sentir la texture rassurante de sa canne. « Merci. Il n’y a pas de problème, il peut bien jouer tant qu’il me la rend. » réplique l’Irlandaise, toujours souriante comme un soleil, le ton léger. Elle reposa le bout rond de la canne sur le sol, et entendit le chien revenir déjà vers elle, lâchant ce qui devait être un bout de bois au sol, tournant autour d’elle et venant renifler la canne. Elle pouvait même entendre sa queue battre joyeusement l’air. « Oui, désolée mon grand, c’est le mien, ce bâton-là ! » fit-elle en s’accroupissant, tendant la main vers l’animal qui vint la renifler et se glisser sous ses caresses, presque comme pour l’amadouer. « Il s’appelle comment ? Il a l’air très beau. » reprit la rouquine, relevant la tête vers le jeune homme, son sourire creusant ses fossettes. Elle n’avait aucune idée d’à quoi ressemblait le chien, mais pouvait au toucher de son pelage et de sa chair déterminer qu’il avait l’air en pleine santé et qu’il était de taille moyenne, à poil ras.