twin's birthday (tc)

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twin's birthday - topic commun
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@enzo luciano @fede luciano @aura luciano
@livio manzoni @emilia manzoni @gisella santini @letícia lima

Coucou ! Pas d'ordre à respecter, l'idée c'est que ce soit fun et fluide. Des posts courts c'est très bien ! Vous postez ce que vous voulez, quand vous le voulez.

Tous les quinze septembre commençait de la même manière pour moi. 5h17. Heure de naissance de mon (grand) frère. Souvent, je me levais un peu avant l’heure et préparais un café. Cette habitude était très matinale, certes, mais cette journée était spéciale et je détestais en manquer une seule seconde. Je remplissais deux tasses, les plaçais sur un plateau puis, à 5h17 précise, me glissais dans la pénombre de la chambre de mon frère, déposais le plateau sur sa table de chevet et venais lui caresser les cheveux. Avec le temps, il se réveillait lui aussi instantanément à cette heure là. Je lui souhaitais un joyeux anniversaire, j’étais toujours la première. Il se levait, nous buvions notre café, puis, dix minutes plus tard, c’était à son tour de me souhaiter un joyeux anniversaire. Tous les quinze septembre de ma vie, du moins depuis qu’Enzo et moi étions assez grands, avaient commencé de cette manière. Jusqu’à nos quinze ans, toutefois, le café avait été du chocolat chaud. Mais l’intention était la même. Nous passions un moment rien que tous les deux, à petit déjeuner et à discuter.

Notre journée, une fois ce rituel achevé, pouvait se dérouler normalement. Pour moi, depuis que j’avais démissionné du musée, les journées se passaient souvent à la maison. Et s’il m’arrivait de m’ennuyer parfois, ce ne fut pas le cas aujourd’hui. Le matin, je pris du temps pour moi. Yoga, étirements, puis bain moussant avec un livre. J’avais passé une heure au téléphone avec Livio, puis m’étais commandée des sushis pour midi. Enfin, après mon repas doudou, je m’étais activée pour la préparation de notre soirée d’anniversaire. J’avais promis à Enzo de faire des cannellonis, selon la recette de notre mère. J’avais aussi préparé quelques apéritifs, et pour le dessert, Livio vint me prêter main forte, en arrivant un peu plus tôt que tous le monde, dans l’après midi. Quand mon jumeau rentra du travail, toute la partie « nourriture » avait été bouclée. Je déclarai avoir besoin d’aller me préparer, et laissai les garçons s’occuper du reste. L’heure de la soirée approchait. Après un rapide tour dans la salle de bain, je passais dans ma chambre pour enfiler une robe, offerte par Livio lors de notre récent voyage à Florence. Quelques mois plus tôt, je n’aurais jamais pensé porter un vêtement comme celui-là, d’ailleurs, si Livio ne l’avait pas déniché pour moi, je ne l’aurais pas fait moins même. C’était typiquement le genre de pièce, un peu sexy, que je pensais, auparavant ne pas être fait pour moi. Pourtant, lorsque je croisais mon reflet dans le miroir, un sourire naquit au coin de mes lèvres, j’étais bien forcée de reconnaitre que j’étais jolie. Il ne restait qu’un détaille à régler. Je retournai dans le salon en claudiquant, une sandale plate de couleur noir au pied gauche, un escarpin argenté à talon au pied droit. Quand j’arrivais à la hauteur des garçons, ils étaient en train de discuter, un sourire aux lèvres. J’étais heureuse qu’ils aient enfin retrouvé leur complicité et je les observai un court instant, en souriant, avant qu’ils ne tournent tous les deux le regard vers moi.
— Euh…j’ai besoin de votre avis, fis-je après m’être raclée la gorge.
Je leur désignai mes chaussures dépareillées.
— La sécurité, proposai-je en montrant la sandale, ou…l’autre ?
Tous les deux connaissaient ma maladresse, maladresse qui serait décuplée si je chaussai une paire de talons haut alors que je n’étais pas vraiment habituée à marcher avec.    

Je m'étais couché le 14 septembre au soir en me demandant comment il était possible que le temps passe aussi vite. J'avais pourtant l'impression d'avoir fêter notre anniversaire il n'y a pas si longtemps, mais voilà qu'une année complète était déjà passée depuis. Faut dire que ma vie de la dernière année avait été plutôt mouvementée et je n'étais pas contre l'idée d'avoir une vie plus tranquille et normale, surtout avec ma Gisella. Rien que de penser à elle me faisait sourire inconsciemment. Je fini par m'endormir comme un bébé. Ce n'est qu'au petit matin que j'ouvris les yeux alors que je sentais les doigts d'Aura dans mes cheveux. Je lui souris même si j'arrivais à peine à la distinguer à travers mes yeux fatigués. Elle me souhaite un joyeux anniversaire et je la remercie en distinguant l'odeur du café chaud dans mes narines. Je regarde la tasse à côté de moi comme s'il s'agissait de Gisella à poil tellement elle me fait de l'envie. Je fini par m'extirper de mon lit et vais rejoindre Aura à la cuisine histoire de boire notre tasse de café ensemble et de papoter. On parle beaucoup de la fête de ce soir, nous sommes tous les deux impatients. Je regarde l'heure frénétiquement et lorsque l'heure de naissance de ma soeur apparait, je lui souhaite un joyeux anniversaire à son tour.

Que ce soit mon anniversaire ou non, il fallait tout de même que je travaille aujourd'hui. J'avais quelques clients à la salle de sport et j'allais en profiter pour finir par un entrainement personnel. J'avais apporter mon sac avec tous mes produits d'hygiène pour pouvoir prendre ma douche directement là-bas et laisser l'appartement à Aura histoire qu'elle se prépare sans que je ne la dérange. Une fois ma journée terminée, je passerais acheter les quelques bouteilles que j'avais promis à ma soeur de rapporter à la maison. J'étais classe, je sentais bon j'étais plus que prêt à vivre cette soirée avec les personnes à qui je tient le plus au monde.

Lorsque j'entre dans l'appartement, l'odeur des plats d'Aura me fait saliver. J'ai l'impression d'être de retour en Italie dans la maison familiale. Livio était déjà présent, il semblait d'ailleurs avoir aider ma soeur avec une partie du souper. Ça sent comme la bouffe de mamma. Que je dis à Aura en la serrant dans mes bras. Je salue ensuite mon meilleur ami d'un check et d'une accolade. On finit seuls tous les deux pendant que Aura se prépare et je me rend compte qu'on a beaucoup à se dire, la conversation coule bien et il n'y a aucun malaise, ça fait plaisir de le retrouver, je dois avouer qu'il m'a manqué ce connard. J'étais déjà en train de me servir un deuxième verre de vin lorsque ma soeur sortie de sa chambre pour nous demander notre avis sur ses chaussures. Ça me fit rire, je ne la voyait jamais en escarpins, sa maladresse l'en empêchait habituellement, mais j'eu une idée. Les talons hauts, pourquoi pas? Livio et moi on s'occupera du service, tu n'auras qu'à rester assise et te faire servir comme une princesse, qu'est-ce que t'en dis mec? Je me doutais bien qu'il serait d'accord avec mon idée, après tout elle avait passée l'après-midi à tout préparer, il était temps qu'elle se repose et se laisse gâter pour son anniversaire.

Aujourd'hui, c'était l'anniversaire des jumeaux, l'anniversaire de sa petite amie et de son plus proche ami. Livio était donc plus qu'enjoué à l'idée de participer à la soirée. Evidemment, il s'était empressé de demander à Aura comment il pouvait l'aider, cette dernière voulant apparemment s'appuyer sur les talents de pâtissier de son petit ami. Il se prépara en amont, mit de côté des affaires pour passer la nuit chez Aura et termina d'emballer les cadeaux à destination des jumeaux. L'après-midi était déjà bien entamé quand il rejoignit la belle brune afin de faire les desserts avec elle. Il avait chéri ce moment à deux, sachant pertinemment que la belle serait bien vite demandée par d'autres. Alors que Livio termina la préparation de biscuits italiens, qu'il enfourna ensuite, Enzo fit son apparition. Le jeune Manzoni se crispa quelque peu, ne sachant pas vraiment quoi faire, quoi dire, hormis un 'joyeux anniversaire' qui semblait bien timide par rapport à tous les délires qu'ils avaient pu avoir. Mais très vite, Enzo s'empressa de lui donner une accolade qui le décrispa un peu. Puis, Aura quitta la pièce, annonçant qu'elle devait aller se préparer. Alors que le malaise aurait pu s'installer, les deux amis engagèrent rapidement une conversation où sourires et rires se mêlèrent. C'était rassurant de voir que leur amitié n'était pas foutue. C'était même une bonne bouffée d'air frais. Les deux garçons n'étaient visiblement pas les seuls à être heureux de la situation puisque, très vite, Livio remarqua Aura à la porte, en train de les observer, un joli sourire sur les lèvres. Le jeune Manzoni se tourna vers sa petite amie, ses yeux bleus l'observant dans cette robe offerte par ses soins. Tellement occupé à l'admirer, il ne vit même pas ses chaussures dépareillées. Quand elle les interrogea à ce sujet, ce fut Enzo qui fit son choix en premier. Il fit d'ailleurs une proposition bien intéressante, pour laquelle il hocha vivement la tête. "J'en dis que c'est une très bonne idée !" Comment pouvait-il refuser de traiter Aura comme une princesse, c'était impossible ! Alors que le four sonna pour annoncer la fin de cuisson des biscuits, Livio se dirigea vers celui-ci, s'arrêtant simplement à hauteur de sa petite amie pour lui dire : "Ton frère a raison. Tu as fait tout ce qu'il fallait faire. Maintenant, laisse-nous gérer et profite..." Il déposa un tendre baiser sur sa tempe avant de s'avancer jusqu'à la porte du four qu'il ouvrit. Taquin, il se retourna vite vers Aura, lui disant : "Par contre, garde tes sandales à côté de toi, si l'envie te vient de courir partout. Je n'ai pas envie que tu finisses avec une entorse." Connaissant Aura, elle allait probablement finir par courir entre le salon, la cuisine, afin de vérifier que les garçons faisaient bien le boulot.

En vérité, j’étais quasiment sûre qu’ils allaient me dire tous les deux de mettre les escarpins à talons. Effectivement, c’était plus joli, mais il n’avait pas idée d’à quel point s’était inconfortable.  Mais au pire, Livio avait raison, je pouvais garder ma paire de sandale à proximité si jamais j’avais mal au pied. Voire même marcher pied nus si ça me chantait, j’étais chez moi et il s’agissait de ma soirée d’anniversaire après tout. Quand mon amoureux et mon frère jumeaux proposèrent de me traiter en princesse, je levai les yeux au ciel, amusé.
— Sérieux ? pouffai-je. Vous croyez vraiment que je vais rester assise à vous regarder vous activer autour de moi ?
Impossible. Je savais davantage que je ne parviendrais pas à rester immobile. C’était plus fort que moi. Livio s’approcha de moi et embrassa ma tempe. Un sourire fendit mon visage tandis que je le regardai ouvrir le four. J’étais heureuse. Vraiment heureuse et je m’en rendis compte à cet instant précis. Aujourd’hui, jour de mes vingt sept ans, je ne manquais de rien. Hormis un boulot, mais…c’était un détail. Jamais je n’avais atteint un tel niveau de plénitude, cela me faisait presque peur.  Vérifiant que mon frère se trouvait suffisamment loin pour ne pas m’entendre si je parlais à voix basse, je m’avançai vers Livio puis, minaudant, je lui chuchotai :
— Si je me fais une entorse, tu pourras toujours t’occuper de moi, Docteur Mamour ?
Je n’eus pas le temps de rougir face à ma propre provocation que la sonnette de l’appartement retentit.
— Oh ? Je crois que Gigi est là, fis-je tout haut à l’attention de mon jumeau.

15 septembre, jour de fête. Gisella aurait aimer se réveiller aux côtés d’Enzo ce matin pour lui donner vingt-sept baisers et commencer sa journée en lui offrant un premier cadeau d’anniversaire, mais ils avaient plutôt convenu de se voir plus tard dans la soirée, pour son dîner d’anniversaire. Il avait une tradition avec Aura qu’il ne fallait pas briser, et avoir une brune dans le lit de l’italien ne faisait pas partie. Comme douce attention, elle s’était contenté d’envoyer un sms à son petit ami dès son réveil. Joyeux anniversaire tesoro! Mes lèvres courent partout sur ton torse, les sens-tu? Il me tarde d’être avec toi, aujourd’hui c’est ta journée, tu es le roi!

Elle avait passé la journée à faire les magasins, des idées précises en tête. Il lui fallait des cadeaux pour les jumeaux. Étonnement, Aura était plus facile à gâter que Enzo. Pour la brune, elle avait trouvé une paire de boucles d’oreilles toute simple, de petits anneaux d’où une petite perle pendait. Délicates, parfaites pour la femme qu’elle était. Enzo, quant à lui, était plus difficile à surprendre. Elle aurait pu aller sans la traditionnelle lingerie, mais elle voulait plus que ça pour lui. Et comme ils avaient vécu pas mal de stress dans les dernières semaines, elle choisit plutôt un certificat cadeau pour un week-end pour deux au spa de Brisbane, une retraité que pour eux deux.

Vers 20h00, heure à laquelle les jumeaux attendaient les invités, Gisella se présenta à l’appartement des fêtés vêtue d’une chemise noire déboutonnée, d’une longue jupe verte et d’une paire de bottes à talon haut aux motifs reptiliens. Elle toqua deux fois, puis, habituée des lieux, entra dans la demeure des Luciano. « Hello! », lança-t-elle assez fort pour qu’on l’entende en refermant la porte derrière elle. « Joyeux anniversaire! », lâcha la brune en souriant, s’approchant des rois de la soirée. Elle enlaça Enzo, l’embrassant sur la joue. « 27 ans, ça te va bien. T’as pris une petite ride, juste là », plaisantait-elle en touchant le coin de son œil. Puis, elle tourna son attention vers Livio et Aura, souriant aux deux amoureux. « Aura, t’es trop belle! Mais j’espère que tu vas mettre les talons et pas ces sandales », fit-elle en désignant les chaussures. « Je suis certaine que Livio te trouverait encore plus sexy avec ça. » Elle leur tirait la langue, joueuse. « On les mets où, les cadeaux? »

Précipité, abrupt, rapide, employez l'adjectif que vous voulez. Je le sais. Avec Fede, je me suis emballée et je me suis attachée trop vite à ce garçon. Quand il me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde, je suis sur une autre galaxie. Il y a des années de lumière que je ne me suis pas sentie aussi bien. Il est beau, il est attentionné, mais surtout, il est mien. Ce soir j'ai une pression monstre de faire connaissance avec sa famille. Il m'a invité pour fêter l'anniversaire de son frère et de sa sœur. Habituellement, j'aime faire la fête, j'aime rencontrer du monde, mais là dans ces circonstances je suis très tendue. J'ai hésité un million de fois sur le choix de ma robe et finalement Fede a jeté son dévolu sur la rouge émeraude. Le trajet s'est fait dans les rires et la douceur du vent. Le trajet en moto m'a semblé plus court qu'à la normale. Je me sentais belle rien qu'en lui tenant la main. Mais là elles sont plutôt prises car pour l'occasion j'ai ramené des roses blanches et une bouteille de cachaça. Ça va, elles ne sont pas trop abîmées. me dis-je plus à moi-même en examinant les dégâts que le trajet aurait pu causé aux fleurs. J'ai le trac! ma voix n'est qu'un murmure alors que nous étions devant la porte de leur appartement. Il le serait lui aussi, si mes cinq frères étaient tous réunis derrière cette même porte.

C'est bizarre de dire ça mais toi aussi tu étais nerveux à l'idée de cette soirée. C'est récent, voir même très récent, ou trop récent mais tu étais sur le point de présenter une fille à ta famille. Pour vous, les italiens, c'était quelque chose de très solennel de présenter quelqu'un à sa famille. Et c'était le moment. Autant tu avais rencontré Livio et tu avais déjà croisé Gisella, autant ils n'avaient jamais rencontrés quelqu'un que tu fréquentais. C'était pas ton genre non plus de la maison d'avoir quelqu'un de régulier dans ta vie. Leticia était elle aussi nerveuse, c'était surement plus compréhensible pour elle. Tu l'avais aidé à choisir sa tenue, mais elle était magnifique dans les deux alors le choix avait été un peu compliqué. A 20h, tu étais parti la chercher sur ta moto et l'emmener au diner d'anniversaire. « Whoa, tu es magnifique » dis-tu lorsqu'elle arrivait vers toi alors tu étais garé devant chez elle. Tu lui embrassais la joue et tu lui tendais le casque que tu avais en plus pour elle. Vous aviez pris le chemin vers l'appartement de ton frère et ta soeur. Vous n'en avais pas eu pour longtemps, et heureusement. Parce que sinon le magnifique bouquet que la jeune femme avait prévu pour ta petite soeur se serait envolé. « Elles sont très bien, très belles. Et comme toi » dis-tu en lui faisant un petit sourire en coin. Tu l'attrapais par les hanches et vous vous dirigiez vers la porte d'entrée. « Ca va bien se passer, j'te le promets » dis-tu en lui embrassant le front. « Par contre, il n'y a que des italiens dans cette pièce, alors t'étonne pas si ça parle italien assez souvent » ajoutas-tu en riant légèrement. Tu toquais à la porte et tu entrais machinalement, comme d'habitude. « Dovè si trova la mia famiglia ? » crias-tu en entrant avant d'arriver dans la cuisine où se trouvait tout le monde. « Bon anniversaire à mes frères et soeurs préférés » dis-tu en lâchant la jeune femme avec qui tu te trouvais pour embrasser ton frère et ta soeur. Ce n'était plus des enfants maintenant, mais tu les voyais comme tel encore aujourd'hui, même à 27 ans. « Bonjour à tous, et je vous présente Leticia » dis-tu en saluant les deux autres invités des jumeaux.

Comme il s'y attendait, Aura refusa automatiquement de rester assise dans son coin. Même si l'intention était bonne, même si Enzo et Livio étaient parfaitement capables de gérer le service, il savait que l'italienne tenait à garder la main sur l'organisation de la soirée. Livio jeta un regard complice à Enzo, avant de dire à sa petite amie, en riant : "Tu crois que c'est pour quoi que je te disais de garder tes sandales à portée de mains ?" Il commençait à la connaître. Elle aimait mettre la main à la pâte, telle la parfaite hôtesse qu'elle était.  Alors qu'il se dirigea jusqu'au four pour sortir les biscuits qu'il avait mis à cuire - une recette secrète tirée de sa grand-mère - il tourna brièvement la tête en voyant Aura s'approcher de lui. Il la regarda d'un air suspicieux en la voyant minauder, son visage se teintant d'une agréable surprise en entendant son chuchotement. "Aurelia Luciano !" s'exclama-t-il, retirant rapidement sa main de la plaque du four avec laquelle il faillit se brûler. "Docteur Mamour sera tout à toi pour tout diagnostic..." eut-il le temps de chuchoter avant qu'elle ne s'éloigne, suite à l'arrivée de Gisella. Livio la suivit du regard, un large sourire sur les lèvres. Cette femme était décidément pleine de surprise. Il salua Gisella de sa main libre, entendant l'italienne donner, à son tour, son avis sur les chaussures de la jeune Luciano. En entendant que l'on parlait de lui, il se permit de répliquer : "Oh pas besoin de talons pour que je la trouve sublime..." Il avait dit sublime, pas sexy. Il avait volontairement changé d'adjectif, parce que cela ne se faisait pas de dire que sa copine était sexy alors que son frère jumeau - et ami de Livio - était à deux pas d'ici. Il termina de disposer les biscuits sur le plateau, avant de voir Fede faire son apparition qu'il salua avec un large sourire. L'aîné était d'ailleurs accompagné d'une très jolie jeune femme qu'il s'empressa de présenter. "Salut Leticia !" dit-il joyeusement, avant de rétorquer, amusé : "Bienvenue dans le club des pièces rapportées !" Autant faire un peu d'humour. Il se doutait que cela ne devait pas être simple pour la jeune femme. Cela ne l'était toujours pas pour Livio, alors... "Je suis Livio, le copain d'Aura." ajouta-t-il afin de faire les présentations dans les bonnes et dues formes.

Apparence --- T’étais pas la plus sereine, Emi, lorsque tu te préparais. Une boule au ventre, le palpitant en folie et voilà que tu tremblais de tout ton être à l’idée de te joindre à un lieu public. Fallait dire qu’excepté ton frère et Aura, t’avais revu personne à ton retour : tu profitais de ton séjour dans le milieu naturel, à camper et à rester injoignable pour ton copain. Le corps encore parcouru de bleus et les larmes faciles, t’évitais la foule et l’agitation, parce que t’avais développé de l’anxiété à force de côtoyer cet homme violent. Tu te savais en sécurité avec Livio et Aura, tu leur faisais confiance, même si t’angoissais comme pas possible. Du haut de ton mètre soixante, tu craignais de dévoiler ta peau blessée, qu’on s’attarde sur ton apparence, alors tu optais pour une tenue sombre : avec un peu de chance, tu ne serais qu’une ombre, contraste saisissant avec le soleil que tu étais autrefois. Tu jouais des apparences, tu agissais comme si tout allait bien, mais bordel, t’étais brisée : avant, un tel événement t’aurais emplie de joie, maintenant, Emi, t’étais tétanisée face à la porte, coincée entre l’idée de partir et celle de signaler sa présence. Ainsi, après une longue bataille et quelques minutes de retard accumulées, tu finissais par sonner puis rentrer lorsqu’on t’ouvrit la porte. « Bonsoir. » Que tu lançais en te séparant de son sac, réalisant que tu étais venue les mains vides, en tant que parfaite étourdie.

La boule au ventre, j'appréhende de rentrer à cette fête d'anniversaire. J'appréhende parce que, je me suis attachée à Fede, et j'ai peur que sa famille ne m'apprécie pas. Avant de rentrer, il me prévient qu'ils sont tous italiens et que de ce fait, ils parlent tous italien. Malaise. Ils vont parler entre eux et moi comme une gourde je ne vais rien comprendre! D'accord, je suis encore plus détendue, là. me met-je à ironiser, les dents serrés, avec un rire nerveux. Le doux contact de ses mains me donnent un peu d'assurance. Allez Letí, tu vas t'en sortir. T'as déjà fait des trucs de dingue. T'as déjà fait un saut en parachute, alors pourquoi t'as si peur? Fede toque et ouvre la porte en saluant tout le monde (j'imagine?) dans sa langue natale. Il me présente à l'assemblée et je les salue tous également. Enchanté! Et bon anniversaire. dis-je à l'adresse des jumeaux. Je n'ai pas autant rougi depuis que j'ai cassé le vase préféré de ma grand-mère. J'avais sept ans. Le premier à me saluer s'appelle Livio, il se présente comme le copain d'Aura. Bienvenue dans le club des pièces détachées a t-il dit avec une touche d'humour. Mon sourire s'élargit et je me sens soudainement plus à mon aise. Merci pour l'accueil. Je reprend contenance et mes joues retrouvent leur couleur normale. Une femme rentre, elle est sublime. De belles lèvres bien dessinées. Des yeux verts contrastant parfaitement à ses cheveux bruns. Un visage de poupée. Je me demande qui est-elle pour Fede?

Notre premier anniversaire, ici, à Bowen depuis notre aménagement se devait d’être spécial. Il marquait un vrai tournant, et cela se vérifiait avec ce qui était en train de se passer dans ma vie dernièrement. D’abord, j’étais en couple et amoureuse, ce qui ne m’étais jamais arrivé auparavant, et ensuite, pour la première fois de ma vie, je n’avais pas de plan. J’avançai dans la vie sans filet et cela m’effrayait autant que cela me grisait. Quand à mon frère, lui aussi vivait quelques inédits, sa relation avec Gisella en était une belle illustration. J’avais trouvé important de réunir ce que nous aimions pour fêter nos vingt-sept ans et la perspective de cette soirée me rendait heureuse, en plus de Livio et Gisella, Fede seraient là et accompagné d’une fille qui, visiblement, comptait beaucoup pour lui. Emilia, la soeur cadette de Livio devait nous rejoindre également. J’avais hâte que ce petit monde soit réuni. Au moment où je flirtai avec Livio dans la cuisine, d’ailleurs, Gisella nous rejoignit et m’encouragea à porter les talons, plutôt que les sandales, avançant que Livio me trouverait sans doute plus sexy avec la première option. Je lâchai un petit rire, puis embrassai tendrement la joue de mon petit ami quand il assura que talons ou pas, il me trouvait jolie. Non pas jolie. Sublime. Cela faisait toute la différence. Je quittai la pièce un instant pour aller chausser la deuxième chaussure, histoire de ne pas boiter toute la soirée sur un pied, puis, percevant la voix de mon frère ainé, je rappliquai illico. Il était en effet accompagné d’une fille, et elle était encore plus jolie que sur ses photos instagram (vous avez dit stalkeuse ?…). Un sourire barra mon visage, j’étais simplement heureuse de la rencontrer. Livio, de son caractère avenant et jovial, fut le premier à lui souhaiter la bienvenue. J’aimais cet homme pour le soleil qu’il savait amener dans une pièce, et pour sa capacité à mettre à l’aise son interlocuteur, en plus de tant d’autre chose.
— Léticia ! l’accueillis-je à mon tour. Ca me fait plaisir de te rencontrer. Je suis Aura.
Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise, mais je voulais qu’elle se sente accueillie, j’espérais trouver la juste attitude, ce soir. C’était rare que Fede nous présente quelqu’un avec qui il envisageait quelque chose de sérieux, cela signifiait donc beaucoup que nous rencontrions Léticia.
— Vous voulez boire quelque chose ? proposai-je joyeusement, souriant chaleureusement à mon frère.
Avant qu’ils ne répondent, la sonnette retentit à nouveau. Je m’excusai donc auprès de mes invités, les laissant avec Enzo et Livio pour aller ouvrir et découvrir le visage rayonnant d’Emilia, le petite soeur de mon amoureux. Mon sourire s’étira largement.
— Emi ! m’exclamai-je, viens, entre, je suis heureuse que tu sois venue !

Tu étais le plus heureux des hommes. Entouré de ta famille et de ta nouvelle petite-amie, qu'est ce qu'on pouvait demander de plus ? C'était une très belle soirée qui s'annonçait. « T'en fais pas, ça va bien se passer » dis-tu en embrassant la tempe de la belle brésilienne. Tu frappais à la porte et tu rentrais directement dans l'appartement avec la jeune femme à ton bras. Ta petite soeur vint directement vers vous pour vous saluer. Elles firent entre elles et les présentations ainsi qu'avec Livio, le petit ami de ta petite soeur. A ton tour, tu saluais la troupe qui se trouvait déjà là, et celle qui était dans le salon, ton petit frère et sa petite amie. Ca sentait l'Italie à plein nez dans cet appartement. « Ca depend ce que vous buvez, je vous suis » dis-tu avec un sourire aux lèvres. Tu déposais ce que vous aviez emmener avec Leticia avant d'entendre la porte s'ouvrir juste après vous. Tu pensais que tout le monde était déjà arrivé. Lorsque la porte s'ouvrait, et que tu apercevais enfin la personne qui venait d'arriver. C'était comme voir un fantôme de ton passé. Emilia. Tu l'avais rencontré il y a quelques années lors d'une fête en Italie avec ton frère et ta soeur, et ça avait été plutôt une bonne et belle soirée qui s'était bien terminée. « Emilia ? » demandas-tu en arquant un sourcil. Tu n'étais pas sur que ce soit elle après tout, il s'était passé plusieurs années depuis cette fameuse soirée. Et tu ne savais pas qu'elle était à Bowen, et encore moins qu'elle connaissait ton frère ou ta soeur.

Tu faisais face à des visages que tu ne connaissais pas et tes mains devenaient un peu plus moites, Emi. La foule, les gueules inconnues, ça te donnait envie de partir, de fuir : les voilà, à l’affût, tes réflexes de femme battue, d’être humain ayant perdu de vue ce qu’elle était autrefois. Tu te sentais nerveuse et tu remerciais silencieusement Aura de venir à ta rescousse, lui adressant un sourire embarrassé. « J’ai oublié mon cadeau. » Et tu passais tes phalanges dans ton carré brun, déviant tes prunelles céruléennes sur les autres invités, lorsque ton prénom venait chatouiller tes oreilles. Tu affichais ce même sourire différent, hochant poliment de la tête pour saluer les têtes inconnues, Leticia, Enzo et Gisella. Cependant, ta risette manifestait ton malaise évident, en reconnaissant Fede. Tu ignorais totalement quel comportement adopter avec celui qui avait partagé quelques-unes de tes nuits, dans le secret le plus total. « Fede. » Que tu murmurais en retour, rompant ce bref échange visuel pour trouver refuge dans les bras de Livio, ton frère. C’était bien lui qui te permettait de te changer les idées et de te calmer, depuis que tu lui avais avoué la raison de ta venue à Bowen. Et t’espérais passer rapidement à table pour ne plus être le centre de l’intérêt, vu ton retard et ton arrivée récente.

Livio adressa un sourire à Leticia, la petite amie de Fede. Il se doutait bien qu'elle n'était pas à l'aise, lui-même étant passé par ce stade-là - et n'étant pas toujours à l'aise face aux frères d'Aura. Heureusement, Aura avait cette qualité d'intégrer les gens facilement, grâce à sa bonne humeur, sa bonté, sa bienveillance et sa douceur. Tout ce qui faisait qu'il l'aimait comme un fou. Terminant de disposer sur un plateau les biscuits qui sortaient du four, une nouvelle arrivante fit son entrée. Et cette arrivante-là, il la connaissait plus que bien. Emilia. Son sourire se teinta de tristesse en voyant le regard de sa petite soeur. Elle était loin, la jeune femme pleine de vie qui était le rayon de soleil de la famille Manzoni. Elle était loin celle qui savait se faire sa place parmi toute une bande d'inconnus. Il détestait voir sa soeur ainsi. Mais il était là, prêt à en découdre, prêt à lui remettre du baume au coeur, à l'aider à se faire une place ici, dans cette ville qu'il affectionnait tant et où elle pourrait, elle aussi, avancer. Il se surprit à observer, muet, sa soeur et Aura. Il était heureux, heureux de voir à quel point elles s'entendaient bien. Mais très vite, son regard se fit surpris et ses sourcils se froncèrent quand Emilia et Fede se reconnurent l'un et l'autre. Et étrangement, il sentait une certaine gêne s'installer entre eux. Tour à tour, il les observa, ne prenant la parole qu'à partir du moment où Emilia vint se réfugier dans ses bras. "Vous vous connaissez ?" demanda-t-il, bien loin de s'imaginer le lien qui liait sa petite soeur au grand frère Luciano .

— Oh mais t’inquiète pas ! relevai-je lorsqu’Emilia notifia avoir oublié son cadeau. C’est pas important ça. Le fait que tu sois là me fait déjà plaisir.
Et c’était la vérité, cela me rendait heureuse d’avoir tout ce petit monde à la maison, réuni pour fêter notre anniversaire à Enzo et moi. Il était déjà rare que nous le fêtions avec Fede, car depuis que mon grand frère était parti vivre à Bowen, nous avions eu peu de fois l’occasion de le célébrer ensemble. Je me décalai pour laisser Emilia entrer dans l’appartement. Son arrivée, j’étais loin de me l’imaginer, laissa un moment de flottement inattendu lorsque mon frère ainé sembla reconnaitre la jeune Manzoni. Quand Emilia souffle le prénom de Fede, une vague de questionnement s’empara de moi et je restai coite,  guêtant la réaction de mon amoureux. Il semblait tout aussi étonné que moi, signe qu’il n’était absolument pas au courant du fait que mon frère et sa petite soeur se connaissait. Je regardai Fede, Emilia à tour de rôle, puis mon regard alla de Léticia à Livio qui semblaient incrédules. Sentant venir le malaise à des kilomètres, je me raclai la gorge puis collai un grand sourire sur mes lèvres.
— Tiens, c’est drôle ça, fis-je avec une innocence surjouée, on…on passe à l’apéro ? Vous voulez boire quelque chose ?