it's been a long time since i felt this good on my own (léo)

Ce matin, tu étais au bureau en train de regarder les derniers clichés de Léo, toujours autant ravie de son travail, quand tu as justement reçu un appel du photographe. Depuis qu'il est devenu partenaire de ton entreprise, les photos sont bien plus qualitatives et ramènent, sans aucun doute, un bon nombre de clients. Après avoir discuté boulot, vous avez décidé de vous rejoindre en milieu d'après-midi pour prendre un petit quatre heures à la boutique de pâtisseries de Bowen. Tu n'y vas pas très souvent mais à chaque fois que tu y mets les pieds pour x ou y raisons, tu es conquise par la douceur des pâtisseries et la légèreté des goûts. Assise à une table à la terrasse extérieure, tu repères le photographe qui avance d'un pas déterminé jusqu'à toi. Immédiatement, un sourire se dessine sur tes lèvres. Même si tu es heureuse de le voir, tu te sens un peu mal à l'aise vis-à-vis d'Alba. Vous n'avez pas vraiment eu l'occasion d'en discuter avec l'Australien mais il doit être au courant de ce début de relation que tu entretiens avec son ex. Tu ne sais pas réellement ce qu'il y a entre toi et la blonde mais en tout cas, vous avez un très bon feeling et à chaque fois que vous êtes ensemble, tu te sens bien. Cela faisait longtemps que tu n'avais pas ressenti une telle symbiose avec quelqu'un. Malheureusement, il a fallu que ce soit l'ex de Léo. « Salut toi. » Dis-tu en te levant pour venir lui faire la bise. « J'ai appris la bonne nouvelle concernant Jonah, tu dois être heureux de l'avoir plus souvent avec toi. » Tu mets un peu les pieds dans le plat mais au moins, comme ça, cette discussion sera rapidement derrière vous. Et puis, tu es vraiment heureuse pour le photographe même si concernant Alba, les choses ne sont pas aussi simples. Mais ça, tu te garderas bien de le dire à Léo.

Cette collaboration avec Freja c'était l'occasion pour Léo d'essayer de nouvelles techniques en photographie. Il ne l'aurait sûrement jamais fait si ça n'avait pas été pour elle, lui qui était plus à l'aise pour mettre en valeur des paysages ou des personnes, mais il aimait se challenger et il aimait faire plaisir à ses amis alors il n'aurait pas pu manquer cette opportunité. Et puis la décoratrice était vraiment douée dans son domaine alors c'était plaisant. Ils échangeaient régulièrement sur les différents projets, ce qui les amenait à se voir souvent, pour parler travail et autre. Ce jour là d'ailleurs ils avaient envie de faire une petite pause et il avaient convenu de se rejoindre chez Imogen. C'était de loin la meilleure pâtisserie de la ville même si le photographe n'était jamais à l'aise quand il en croisait sa propriétaire qui ne manquait jamais une occasion de lui lancer une pique, heureusement c'était rarement le cas. Ca faisait un moment qu'il n'avait pas pris un verre avec Freja et la perspective de passer un petit moment avec elle plaisait beaucoup à Léo. En arrivant il la reconnu tout de suite, attablée au soleil, comme à son habitude, il sourit en s'approchant. Salut beauté. Il l'embrassa à la française, deux bises sur les joues, le temps de s'enivrer de son parfum. Il fut surpris par le sujet qu'elle abordait, son fils n'étant pas forcément leur sujet de prédilection, Léo était toujours très discret à son sujet. Les nouvelles vont vite dis-moi ! Comment l'as-tu appris ? Il n'avait aucune idée de qui ça pouvait être, ignorant tout de cette relation qu'entretenaient Freja et Alba, même carrément à mille lieux de pouvoir l'imaginer. S'il savait que Freja était ouvertement libre dans ses relations amoureuses, il avait toujours pensé qu'Alba n'aimait que les hommes. Et leur dernière soirée passée ensemble lui avait clairement laissé deviner qu'elle pensait encore à lui. Oui, c'est une chance de pouvoir aller le voir comme je veux. Et puis sa mère et moi on essaye de s'entendre au mieux pour rendre les choses encore plus faciles.

Tu souris à son compliment, Léo trouvant toujours les bons mots pour te complimenter que ce soit sur ton physique ou sur ton travail. Même si, tu dois bien l’avouer, les compliments sur ton travail sont bien plus gratifiants à tes yeux. Cela reflète tout l’investissement que tu mets dans ton entreprise depuis tant d’années. Aujourd’hui, avec l’arrivée de Zoé, ton travail de travail est diminué mais c’est pour la bonne cause, comme on dit. « Par Alba… j’ai fait sa rencontre il y a quelques semaines, peu après son arrivée à Bowen. » Expliques-tu puisque visiblement le photographe ignore tout de cette rencontre. Tu évites de lui dire où tu l’as rencontrée, évidemment. Peut-être que la blonde n’a pas envie que son ex sache qu’elle est sur une application de rencontres… tu n’en sais rien en fait. « J’imagine que de son côté, il est heureux de voir plus souvent son papa. » Ajoutes-tu aux paroles de Léo quand il t’explique que l’entente avec Alba se passe bien pour rendre les choses plus faciles. C’est ce que tu as cru comprendre, oui, malgré les sentiments que semble éprouver Alba à l’égard du photographe. En même temps, étant donné qu’il est le père de son enfant, elle éprouvera sans doute toujours quelque chose pour lui. Mais tu as bien senti que c’était un peu plus compliqué que ça, les fois où vous en avez discuté toutes les deux. Vous n’êtes pas du genre à vous cacher ce qu’il se passe réellement dans vos vies amoureuses que ce soit de son côté ou du tien. Vous avez toujours fait preuve de beaucoup d’honnêteté. Enfin ça, c’est ce que tu croyais à ce moment-là. « Et Blanche ? Comment elle prend le retour de ton ex à Bowen ? » Ce n’est plus un secret que Blanche est ton amie mais tu n’as pas encore eu l’occasion d’en parler avec la concernée. Quelques secondes plus tard, le serveur arrive à votre table pour prendre votre commande. De ton côté, tu optes pour un cupcake au spéculoos et un thé glacé.

Tiens donc, c'était de plus en plus surprenant. C'est fou comme Alba s'est facilement entourée de tout un tas de personnes que je connais. Il avait le ton un peu amer, entre Charlie et les autres, ça ferait vite le tour que l'ex, la mère de Jonah, était de retour à Bowen, encore de quoi alimenter les rumeurs et rendre Blanche folle de jalousie. Léo se serait bien passé de cette nouvelle pub sur sa vie amoureuse, lui qui aspirait à plus de stabilité ces derniers temps, pourtant il serait faux de nier que le fait que la blonde débarque à nouveau dans sa vie foutait un vrai bordel dans son quotidien, dans sa tête et dans ses bonnes résolutions. Elle est chouette, vous vous êtes rencontrées comment toutes les deux ? A une époque elle faisait des photos très sensuelles, du genre que j'aurais aimé faire de toi. Il s'égarait, il ne savait pas trop pourquoi il lui disait ça, à Freja, pourtant c'était vrai, il aurait adoré mettre en valeur et immortaliser les formes de la belle Ivanova. Au lieu de ça il mettait en valeur son travail, c'était autre chose et puisque ça lui faisait plaisir, il en était content également, puisqu'ils étaient amis, bien plus qu'amants. Oui, Jonah est vraiment heureux, on trouve un semblant de normalité, du moins un relation plus complice. Et ça c'était le principal, la vrai bonne raison pour qu'Alba revienne s'installer à Bowen, pour que père et fils puissent tisser un lien solide, plus encore que ce qu'ils avaient déjà. Le sujet Alba avait été abordé, voilà que Freja s'attaquait à celui de Blanche, elle ne lui épargnait rien, à Léo, cet après-midi. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres, il n'oserait pas le dire mais il se demandait bien comment elle réagirait s'il lui parlait comme ça, de but en blanc de Concho et Woody. Enfin, il ne lui en voulait pas, ils s'étaient toujours tout dit tous les deux. Disons qu'entre la soirée des Mister et Miss Bowen où elles sont tombées toutes les deux nez à nez et ce matin où Jon n'a rien trouvé de mieux que de lui dire que j'embrassais Alba comme je l'embrassais elle ... on peut dire qu'elle prend les choses difficilement je crois. Mais c'est le choix d'Alba de revenir ici, elle ne m'a pas consulté avant de revenir. Il commanda un grand capuccino et un cookie auprès du serveur avant de reprendre. Vous êtes en froid, Blanche et toi ? Elle n'a pas très bien pris le fait qu'on se connaisse toi et moi. Depuis la fameuse soirée d'anniversaire chez Freja Léo ne s'était pas vraiment renseigné de l'état de leur relation à toutes les deux.

« Ah bon ? » Demandes-tu, interloquée. Vous avez déjà pu constater, Alba et toi, que les connexions sont nombreuses entre vous mais tu ne pensais pas qu’il en serait de même pour Léo et elle. Malheureusement, entre les lèvres du photographe, ça ne sonne pas comme quelque chose de positif. Lorsque le jeune Emerson te demande comment vous vous êtes rencontrés, tu ne peux pas t’empêcher de sourire du coin des lèvres. Votre rencontre n’est pas des plus flatteuses parce que, pour toi, avouer que tu es sur une application de rencontres, c’est un peu comme dire que tu cherches l’amour à tout prix. Alors qu’au fond, ce n’est pas du tout ça. Tu ne sais même pas très bien pourquoi tu t’es inscrite. « Ne te moque pas… on s’est rencontrée sur Bowen Bow Tie. » Expliques-tu d’abord avant que ton sourire ne s’agrandisse lorsque Léo parle de photos sensuelles qu’il aurait aimé faire de toi. « Et pourquoi est-ce que tu ne me l’as jamais proposé ? » Demandes-tu, curieuse. Côté photos sensuelles, sexy, voire même nues, tu as tout ce qu’il te faut avec Milo. Tu ne comptes plus le nombre de fois où il t’a vue dans des positions bizarres et saugrenues mais vous êtes toujours restés professionnels. Néanmoins, avoir un regard différent, avec Léo, ça pourrait être sympa. A voir si ce genre de photographies le branchent toujours ou non. Il y a peut-être juste une petite ombre au tableau : Blanche. Au vu de ton passé avec le photographe, tu n’es pas certaine que la blonde accepte que vous vous adonniez à ce genre de clichés même si cela reste professionnel. Et en même temps, tu ne peux pas la juger parce qu’à sa place, tu refuserais sans doute. En parlant de la tatoueuse, d’ailleurs, tu interroges l’Australien sur le ressenti de Blanche suite au retour d’Alba. D’un côté, elle ne doit pas être très heureuse d’avoir l’ex de son petit-ami dans les parages, d’un autre, elle doit être heureuse que Léo voie plus souvent son fils. « Jonah a dit ça ? Qu’est-ce qui lui fait dire ça ? » Demandes-tu en fronçant légèrement les sourcils. « J’imagine qu’à sa place j’appréhenderais aussi un peu. » Ajoutes-tu avec un léger soupir. On ne parle pas d’une ex comme les autres mais bien de la mère de Jonah. Et qui plus est, Alba est loin d’être moche, c’est même tout le contraire. En ce qui concerne ta propre relation avec Blanche, tu ne sais pas réellement quoi dire. « Je ne sais pas si on peut dire qu’on est en froid, je crois plutôt qu’on a pris nos distances. On n’a pas vraiment discuté de ce qu’il s’est passé entre toi et moi… Elle t’en a parlé ? » Sans doute si Léo affirme qu’elle n’a pas trop bien pris la chose.

Bowen n'était pas bien grande, ce n'était plus à prouver à Léo, qui était natif de la ville, que tout le monde s'y connaissait. La réaction de Freja le fit sourire, elle, elle avait l'air surprise. Par exemple, elle semble être devenue très amie avec l'une de mes amies d'enfance. Enfin ce n'est pas grave, mais ça ne me met pas toujours dans une position très confortable. J'imagine qu'il vaut mieux que ça se passe comme ça pour elle ... La première fois qu'Alba avait rejoint Léo à Bowen, déjà bien enceinte, nouvelle dans cette ville inconnue, ça ne s'était pas aussi bien passé et elle avait rapidement fuit, autant que cette fois-ci elle s'y sente bien. Il manqua de s'étouffer avec sa gorgée quand Freja lui expliqua comment elles s'étaient connues toutes les deux. Le BowTie il en avait entendu parlé même s'il n'avait jamais utilisé cette application. Ce n'était ni plus ni moins qu'un site de rencontre, une sorte de Tinder local, à ce qu'on disait. Lui il n'aimait pas trop ce genre de plateforme et sa vie sentimentale, ou sexuelle, était suffisamment particulière, ou heureuse, pour qu'il ne ressente pas le besoin de ce genre de coup de pouce. Il était, d'une, surpris que Freja s'y soit inscrite, mais surtout il comprenait que les deux femmes se connaissaient plus que bien et il n'était pas certain d'être à l'aise avec cette idée, jaloux et possessif qu'il était. Tu veux dire que toutes les deux vous ... putain vous couchez ensemble ? Il semblait réellement abasourdit, dans une autre vie, dans un autre contexte, s'aurait pu être un objet de fantasme pour le photographe, deux femmes avec qui lui-même avait couché, évidemment ça pourrait lui plaire de les imaginer ensemble dans un même lit, voir même lui au milieu, mais là non, la seule chose à laquelle il pensa c'était qu'Alba voyait d'autres personnes que lui. Il chercha à cacher son trouble et sourit, un peu plus difficilement, à la question de Freja. Parce que je n'aurais pas été très professionnel avec toi. Réponse honnête, très claire, il n'aurait jamais résisté à l'envie de la rejoindre s'il l'avait photographiée en petite tenue. Et actuellement c'était le genre de problème dont il se passerait bien, le retour d'Alba dans sa vie était déjà suffisamment source de conflit entre Blanche et lui. D'ailleurs, en parlant d'elle ... J'en sais rien, ce sont des mots d'enfants je pense. Ou alors il nous a surpris un soir où il était couché, j'ai embrassé Alba pour lui dire au revoir, ça a presque dérapé une seconde, sans qu'on le veuille. C'était rien, mais lui a peut-être imaginé des choses. Blanche et Léo n'avaient jamais reparlé de Freja, la nuit de l'incendie avait été assez éprouvante comme ça, elle avait été dévastatrice et en même temps le point de départ d'une amélioration dans la relation du barbu et de la belle blonde. Elle m'a confronté. La nuit de ton anniversaire, quand je suis sorti de l'hôpital je l'ai rejoint chez elle. On s'est disputé, à ton sujet un peu, tu prenais pour toutes mes conquêtes, pour tous mes faux-pas, en quelque sorte. Mais je crois que c'était nécessaire, depuis ça va beaucoup mieux entre nous. On n'a plus jamais reparlé de toi. Léo estimait que l'histoire était classée, il espérait que Blanche pensait la même chose, même si ça l'attristait de savoir que les deux amies ne se parlaient plus trop. Et toi, on parle de Concho ou c'est tabou ?

Probablement que Léo préfère une Alba bien intégrée à Bowen, entourée d'un tas d'amis et de personnes proches plutôt qu'une Alba seule et triste. Néanmoins, tu vois bien que les connaissances communes qu'ils peuvent avoir, gênent un peu le photographe. Tu peux comprendre, tu t'es déjà retrouvée dans cette position plus d'une fois avec Woody ou Conchobáhr. « Tant que ton amie sait faire la part des choses et ne pas s'immiscer entre vous, c'est le principal. » Dis-tu en haussant tout légèrement les épaules. Tu es loin de t'imaginer qu'il parle de Charlie à cet instant précis mais sans doute vaut-il mieux éviter ce sujet un peu houleux pour toi. Ce n'est jamais évident de parler de cette jeune femme qui semble si gentille et absolument parfaite. Et surtout, qui comble Woody de bonheur. Alors, pour oublier ces images de couple parfait, tu t'es inscrite sur BBT dans le but de faire de nouvelles rencontres et de te changer les idées. C'est comme cela que tu es tombée sur Alba et qu'elle est devenue une belle et heureuse rencontre. Rien n'est simple entre vous deux mais on peut dire que le temps passé ensemble est toujours merveilleux et ce, à tous les niveaux. Léo ne prend pas longtemps à comprendre la nature de votre relation, avec la photographe, et sans grande surprise, cela ne semble pas beaucoup lui plaire. « Entre autres choses, oui. » Expliques-tu sans trop en dire pour autant. Tu n'as pas envie de le mettre davantage mal à l'aise et surtout, sans savoir pourquoi, tu as cette petite part de toi qui te souffle que ça ne le regarde pas. Il n'a pas à connaitre tous les détails de ta relation avec Alba, qu'elle soit son ex ou non. A sa remarque sur son non-professionnalisme, tu souris davantage, arquant légèrement un sourcil. « Et qu'est-ce qui te fait croire que je n'aurais pas été professionnelle avec toi, moi ? » Demandes-tu malgré que vous connaissiez déjà tous les deux la réponse. Néanmoins, ce côté léger et un peu tendancieux est laissé de côté pour un sujet bien plus sérieux. Jon. Cela ne doit pas être facile pour lui de se retrouver au milieu de ses parents avec une belle-mère dans l'histoire. D'autant plus qu'il n'a jamais réellement connu ses parents ensemble et qu'il doit être heureux de les revoir tous les deux. Inconsciemment, sans doute, cherche-t-il à les rabibocher pour vivre entouré d'une famille unie et amoureuse. Le rêve de tout enfant, en somme. « Il n'y a que lui qui a imaginé des choses ? Ce n'était vraiment rien ? » Demandes-tu, plus sérieuse. Tu sais que du côté d'Alba, elle aime toujours Léo et espérera probablement toujours plus. Mais concernant le photographe, tu ne sais pas exactement où il se situe malgré sa relation amoureuse déjà bien entamée avec Blanche. Une relation qui, visiblement, est au beau fixe depuis une grosse dispute à ton propos mais également à propos de toutes les ex-conquêtes de Léo. « Ah... donc clairement, Blanche doit me détester. » Dis-tu en rigolant tout légèrement, touchée que votre amitié en ait pris un sacré coup. « Je suis contente si les choses se sont arrangées entre vous. » Ajoutes-tu tout à fait sincèrement. S'ils sont heureux ensemble, c'est tout ce qui compte bien que, d'expérience, tu sais que l'arrivée d'Alba risque d'obscurcir un peu - ou beaucoup - leur relation. « Ce n'est pas tabou... Concho et moi on est en bons termes. En très bons termes même... » Sous-entends-tu pour faire comprendre au photographe que vous vous revoyez mais plus sur le plan physique que sentimental. Néanmoins, tu ne sais pas si tu peux lui parler de la relation de Concho et Alba qui fait de l'ombre au tableau à ta propre relation avec le jeune homme malgré tout.

Elle avait raison, Freja, le principal étant que tout le monde sache rester à sa place, même si la limite était des fois bien difficile à trouver. Oui, tu as raison. C’était toujours bien d’entendre l’avis d’une personne extérieur, bien que Léo comprenne vite que la brune n’avait rien d’extérieur à tout ça, avec cette histoire de BBT, il entrait dans une toute autre sphère, totalement inconnue pour lui, mais que les deux jeunes femmes avaient su exploiter. Il était surpris, ça se voyait avec sa réaction et le juron qui allait avec, redressé sur sa chaise, il n’en revenait pas, pourtant il savait que toutes les deux étaient autant attirées par les hommes que par les femmes, mais c’était plus simple pour lui de voir ça comme une sorte de fantasme que comme la réalité, en bon gamin éduqué dans le schéma parfait du patriarcat assumé. Evidemment il était ouvert d’esprit, ses voyages et son mode de vie en générale lui avaient fait comprendre et réfléchir sur bien des choses, mais il restait un plutôt conventionnel. Et puis au-delà de ça, il s’agissait de deux femmes qu’il connaissait, assez bien pour avoir été très intime avec chacune d’elle, pour en avoir aimé une, surtout, alors la pilule passait difficilement. Il posa clairement la question, sans détour, c’était sorti tout seul. Et sans prendre plus de gants, Freja lui répondit, de la façon la plus naturelle possible. Entre autre chose. Il n’avait pas envie de savoir quelles étaient ces choses, quelle était la vraie nature de ce qui les liait, s’il y avait des sentiments, il ne voulait pas, ça ne le regardait pas et quelque part il trouvait ça malsain. Alors il hocha la tête, préférant changer de sujet. Mais il était certain qu’il n’oublierait pas si facilement, savoir qu’Alba voyait d’autres personnes, c’était déjà difficile, mais mettre un visage sur ces autres, c’était trop. Entre Léo et Freja il y avait toujours un brin de séduction et aujourd’hui encore, l’avantage avec eux c’est que les choses étaient toujours claires, sans ambiguïté, c’était peut-être ce qui faisait que leur relation était si saine. Même si, après les révélations de la jeune femme, l’entrain du photographe était un peu moins présent. J’aurais tout fait pour que tu ne le restes pas. Et elle savait qu’il aurait été convainquant. Sur un ton bien plus sérieux Léo fit part de l’imagination débordante de son fils et de l’énorme bombe qu’il avait posé devant Blanche l’autre matin. Elle l’écouta, intéressée, elle réfléchissait, ça se voyait à sa façon de froncer les sourcils, Léo trouva ça charmant, sa question un peu moins, pourtant elle était toute légitime. Il grimaça. Je… il ne se serait rien passé. Mais il est évident qu’il s’agit d’Alba, ce n’est sûrement jamais vraiment rien. Une nouvelle fois il était honnête, parce que ça se voyait certainement déjà qu’il y avait baleine sous gravillon et encore, ce n’était rien pour l’instant. Et puis Léo était séducteur en soi, alors un baiser qui dérapait c’était presque anodin chez lui. Mais à ce stade là il restait le Léo totalement épris de sa belle Cambridge et, dans son esprit, rien ne lui ferait changer de cap. Il rit, un peu gêné, se doutant que derrière son apparente légèreté, Freja était blessée d’apprendre ce qu’il s’était passé à la suite de l’incendie. Il le serait tout autant s’il apprenait qu’un ami à lui le détestait pour ses actes, d’ailleurs, il l’avait vécu, plus tôt, avec Woody. Décidément, ces deux là ensemble en faisaient des dégâts avec leur amitié améliorée, si eux ne voyaient pas le problème, ça en posait un à quelques personnes. Je ne sais pas. Il faudrait que tu lui parle, j’espère que non. Il lui sourit en mangeant une miette de son cookie. Merci. Ce n’était pas encore la relation parfaite entre Blanche et lui, mais ils y travaillaient. Oh, en très bon terme ! Tant mieux alors. Elle aussi méritait sa part de bonheur, elle en avait assez bavé, Freja. Et il n’y a pas quelque chose que tu aurais oublié de me dire ?! Il parait que tu as pris une petite fille sous ton aile ? C’est quoi cette histoire ?! Léo en avait vaguement entendu parlé mais il était surpris d’apprendre que Freja avait des envies de maternité.

C'est toujours plus facile de donner des conseils que de les appliquer réellement. Quand on est trop impliqué, on ne voit pas toujours les choses clairement et encore moins avec recul. C'est pour cette raison que tu te permets ce genre de réflexions auprès du photographe. Néanmoins, il y a un sujet que tu n'es pas encore prête à aborder avec lui : Alba. Tu n'as pas envie de lui donner davantage de détails parce que ça reste une relation intime. Au-delà du sexe, vous discutez beaucoup toutes les deux et vous partagez de bons moments de complicité. Tu vois sans difficultés que ça ne plait pas à Léo et tu peux le comprendre, puisqu'il s'agit de son ex. Malgré cela, tu ne vas pas arrêter de voir Alba pour autant. Heureusement, l'australien est lucide et ne s'engage pas sur ce terrain glissant. A la place, il balance un sous-entendu graveleux bien que vous sachiez tous les deux que ça ne veut plus rien dire aujourd'hui. Léo est en couple et avec l'une de tes amies, qui plus est. Alors ces petits sous-entendus, ces petites piques, ne sont rien d'autres que des mots. « Et tu sais te montrer convaincant quand tu veux. » Dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Ce petit moment léger est rapidement balayé par des conversations plus lourdes de sens. A commencer par ce baiser entre Alba et Léo, découvert par leur fils. Tu hoches la tête alors que le photographe affirme qu'il ne se serait rien passé. Tu le crois même si tu sais que rien n'est aussi simple avec un passif comme le leur. Après tout, ils ont quand même un fils ensemble, ce qui n'est pas rien. Ils auront toujours un lien unique et fort. « Je vois... Fais attention, je ne voudrais pas que tu sois blessé. Ou qu'elle soit blessée. » Dis-tu avec douceur. Il y a tellement de conséquences possibles et toutes aussi désastreuses les unes que les autres. Ils auraient tellement à perdre, Léo et Alba, s'ils venaient à fauter. Et ils blesseraient plus d'une personne, surtout, à commencer par Blanche. En parlant de la tatoueuse, l'australien te conseille de lui parler pour régler les choses entre vous. C'est certain qu'il faudra passer par-là mais jusqu'ici, tu désirais lui laisser du temps pour digérer toute cette histoire. Tu as merdé et tu le sais. Néanmoins, tu as une petite once d'espoir qu'elle te pardonne puisqu'elle a pu pardonner Léo. « Oui je la recontacterai. » Réponds-tu pour clore le sujet. « Oui ! C'est vrai que je ne t'en ai pas encore parlé. » Dis-tu en souriant plus largement comme à chaque fois lorsque tu parles de Zoé. « Elle s'appelle Zoé. Je me suis inscrite comme famille d'accueil il y a quelques semaines maintenant et j'ai eu le plaisir de l'accueillir chez moi. Elle n'a pas de père et sa mère est accro à la drogue... Ce qui fait qu'elle est placée chez moi pour une durée indéterminée. » Expliques-tu au photographe.

Léo n’était pas caractériel et possessif au point de refuser à Alba, ou une autre de ses ex, de voir qui que ce soit. Il avait sa fierté, certes, il préférait au pire ne rien savoir que d’apprendre avec qui la blonde couchait, mais de toute façon il ne pouvait rien faire de plus, le reste ne le regardait pas du tout. Surtout que lui ne se gênait pas pour voir qui il voulait, pour flirter avec qui il voulait. Et Freja en était le parfait exemple puisque malgré sa brouille avec Woody, il continuait à la voir et même si, avec tout ce qu’il s’était passé, leur relation était devenue totalement amicale, il espérait que jamais ça ne devienne bizarre à cause de l’un ou l’autre de leurs ex. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres du photographe, en effet, il était du genre à savoir être convainquant quand il avait une idée en tête. Et c’était bien rare qu’on lui refuse quoi que ce soit, c’était d’ailleurs un problème, pour l’égocentrique qu’il était, mais ça, c’était un autre sujet. Ce n’était pas pour marquer son territoire, que Léo parla de ce baiser qui avait dérapé avec Alba, il n’était pas aussi bas que ça envers Freja. Et puis c’était elle qui avait posé la question. Mais il vit bien qu’elle était un peu piquée. Il n’y a pas de raison que l’un de nous soit blessé. Oui, il était naïf et aveugle, parfois. Je lui serrerai la main les prochaines fois, ça évitera toute confusion. Pas que pour Alba, mais bien pour tous les deux. En parlant de blesser, Blanche en avait vu, avec son amant terrible et effectivement, elle avait fini par pardonner à chaque fois, à force de lui courir après. Même si Léo savait que c’était la dernière chance qu’elle leur laissait, cette fois. Il espérait qu’elle pardonnerait à Freja, qui n’avait pas fait tant de mal que ça, par rapport à lui. La façon dont elle lui répondit fit comprendre au photographe qu’il ne fallait pas insister. Et une nouvelle fois, il comprit, c’était un sujet difficile, quand on voyait une amitié se défaire. Il changea à nouveau de sujet, sur une note bien plus joyeuse à présent, bien que surprenante, pour lui. Et tout se passe bien, elle a quel âge ? Il se montrait enthousiaste, bien qu’il ait toujours une réserve sur ce genre d’accueil, il n’était peut-être pas assez porté sur les enfants pour avoir envie d’élever ceux des autres pour les leur rendre quand ça irait mieux. Mais en voyant le sourire de Freja, elle semblait si heureuse en évoquant cette petite Zoé, qu’il ne voulut surtout pas gâcher son plaisir. Une durée indéterminée… le plus longtemps possible j’espère. Il lui sourit, il était curieux de la voir dans ce rôle de mère.

S'il y a bien quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler, ce sont les personnes que fréquentent vos exs. Qu'il s'agisse d'Alba, de Woody ou encore de Conchobáhr, ni Léo ni toi, n'avez votre mot à dire. A partir du moment où une histoire se termine, vous n'avez plus vraiment le droit de regard sur quoi que ce soit. Néanmoins, ça ne veut pas dire que ça ne vous touche pas et tu vois clairement dans le regard et dans le comportement du photographe qu'il est un peu atteint par cette proximité entre Alba et toi. Tu peux le comprendre mais tu ne peux pas y faire grand chose malheureusement. « Lui serrer la main... il ne faut pas abuser non plus. » Dis-tu en riant. « Tu redoutes à ce point-là le contact physique ? » Sans doute que ça ne te regarde pas mais tu ne peux pas t'empêcher de poser la question. S'il désire en arriver là, c'est peut-être qu'au fond, Léo sait qu'il pourrait se passer quelque chose. Tout ce que tu veux, toi, c'est éviter que les personnes à qui tu tiens soient blessées. Autant pour Blanche, Alba ou Léo. Tous les trois comptent dans ta vie de façon totalement différente et tu ne veux pas les voir souffrir. Mais ça, c'est entre leurs mains à tous les trois. Une fois le sujet Blanche passé, l'australien te questionne à propos de Zoé. Il est vrai que, jusqu'ici, vous n'avez pas réellement eu le temps d'en discuter. La vie avance tellement vite que tu ne vois pas les journées - et les semaines - passer. Parfois, ça te fait peur de voir à quelle vitesse le temps s'écoule. Tu as peur de ne pas profiter assez. « Elle a un peu plus de neuf mois. Mais oui jusqu'ici tout se passe bien. Les nuits sont plus difficiles pour Zoé parce qu'elle est sujette à de nombreux cauchemars... Je pense qu'elle a subi plus de choses qu'on ne peut pas l'imaginer avec sa mère. » Expliques-tu, les sourcils froncés, le coeur peiné. Ca te rend malade de l'imaginer dans un environnement aussi peu sécurisant, seule. Mais tu te rassures en te disant qu'aujourd'hui tu lui offres le plus d'amour possible et tout ce dont elle a besoin pour être heureuse. Même si tu sais que les jeux, les vêtements, les babioles ne font pas tout, tu ne peux pas t'en empêcher. « Je l'espère aussi... C'est difficile à dire parce que si sa mère se soigne, trouve un travail et prouve qu'elle est apte à s'occuper de sa fille, on peut la reprendre d'ici quelques mois. Dans le fond, le mieux c'est qu'un enfant grandisse aux côtés de sa mère mais j'aurais peur qu'elle soit renvoyée dans un milieu pareil et que quelque chose de pire arrive. » Dis-tu en soupirant. Elle a déjà vécu tellement de choses cette petite. Bien plus que la plupart des adultes de ton âge.

Il exagérait un peu, Léo, mais comprenez que c’était frustrant, pour lui, de vivre près d’Alba, de la côtoyer régulièrement quand ils échangeaient leur fils, elle était la tentation incarnée pour le photographe. Et il se connaissait, il savait qu’il pourrait à tout moment déraper, il l’avait déjà fait, par le passé. Sauf qu’à présent il était en couple et il avait envie que sa relation fonctionne avec Blanche. Il ne voulait pas tout gâcher à cause d’une blonde un peu trop attirante. Ouais t’as raison, autant ne pas la toucher du tout. Il rit à son tour, évidemment il en faisait des tonnes, mais il y avait une part de vérité, au fond. Non, je sais me tenir Freja. Il ne se passera rien entre Alba et moi. Il lui sourit, cherchant à se convaincre de cette affirmation. Ca lui fit du bien, à Léo, de ne plus parler de ses histoires de cœur, il n’était pas forcément à l’aise avec ça. Et puis c’était quand même une grande nouvelle, l’arrivée de cette petite fille dans la vie de la brune. Ils n’avaient pas tellement le temps de se voir, Léo et Freja, chacun avait un emploi du temps bien chargé, alors il avait entendu parler de cette histoire mais il espérait l’entendre de sa bouche à elle, ce n’était pas rien, de recueillir un enfant. Il voyait à quel point son vécu la touchait, combien elle était déjà attachée à elle, visiblement elle se battait comme une lionne pour cette gamine. J’imagine que tu lui apportes tout l’amour et toute la tendresse dont elle a besoin. Pour le reste, seulement le temps aidera à l’apaiser. Tu sais ce qu’elle a subi, on t’en a parlé ? Léo espérait que son amie soit assez forte pour vivre tout ça, élever seule en enfant ça n’était jamais simple, surtout s’il y avait un vécu derrière. Les services sociaux feront tout pour que ce soit le bien-être de l’enfant qui prime. Si sa mère la reprend c’est qu’elle en aura la capacité. Sinon tu l’adopterais ? C’est une possibilité ? Il ignorait les rouages de cette mécanique, ça ne devait pas être simple pour adopter un enfant dans des conditions pareilles. Et peut-être que ce n’était pas du tout le but d’Ivanova.

Ton rire se joint à celui de Léo alors qu'il affirme qu'il est sans doute mieux de ne pas toucher du tout Alba, d'éviter tout contact. Tu ne penses pas qu'il soit nécessaire d'en arriver là, surtout que le photographe a l'air plutôt sûr de lui alors qu'il affirme qu'il ne se passera rien entre la mère de son fils et lui. Tu as envie de le croire, vraiment, parce que tu voudrais que son histoire avec Blanche fonctionne, qu'ils soient heureux tous les deux. Cela fait des années que leur histoire perdure dans le temps, des années qu'ils s'aiment, ces deux-là. Ce serait bête de laisser passer cette chance comme tu as pu le faire avec Woody. « Je te crois. » Finis-tu par dire en hochant la tête. Laissant ses histoires de coeur de côté, l'australien t'interroge sur l'arrivée de Zoé dans ta vie. Ce qui est certain, c'est que c'est un énorme chamboulement à tous les niveaux mais que ça t'apporte un lot de bonheur inestimable. « Vaguement... ils n'ont pas voulu m'en dire trop alors que c'est primordial pour que je comprenne Zoé. Je pense qu'ils n'ont pas voulu enfoncer davantage sa mère. Mais je sais qu'elle a fait un séjour à l'hôpital suite à une "chute" assez importante, elle s'est retrouvée avec le bras dans le plâtre alors qu'elle n'avait que six mois. Je sais également qu'elle semblait accro à la drogue à sa naissance, sûrement parce que sa mère n'a jamais arrêté de se droguer pendant sa grossesse. » Dis-tu en soupirant. Ancienne dépendante, tu ne te vois pourtant pas mettre la vie d'un bébé en danger de la sorte. Mais vous n'avez peut-être pas la même force de caractère, la mère de Zoé et toi. « J'imagine, oui, mais j'avoue ne pas avoir totalement confiance en le système judiciaire. » Réponds-tu d'abord avec un sourire amer aux lèvres. « Oui c'est une possibilité... j'ai toujours voulu être mère, fonder ma propre famille. Je pense que ça me rendrait vraiment heureuse mais j'veux vraiment ce qui est le mieux pour Zoé. » C'est tout ce qui t'importe.

Léo écoutait l’histoire de Zoé, ce que Freja en savait. Il était toujours outré d’entendre ce qu’on pouvait faire subir à un enfant, peut-être parce qu’il était père à présent, mais ça le touchait toujours de savoir qu’on pouvait faire du mal à des personnes innocentes et dépendantes de l’affection de ses parents. Pourtant lorsque Jonah avait été conçu ils étaient, Alba et lui, dans une relation assez particulière, en Thaïlande ils ne faisaient attention à rien, ils ne se privaient de rien, l’alcool coulait à flot, la drogue parfois, jamais ils n’avaient été accros, mais ils n’avaient pas le monde de vie le plus sein, ni la relation la plus solide, pour preuve, lui n’avait pas voulu de son fils au départ. Et pourtant, heureusement, il allait bien, c’était un petit garçon en pleine santé et relativement équilibré malgré sa famille atypique. Quelque par il ne pouvait pas juger la mère de cette petite Zoé, la vie faisait de nous ses esclaves et certains étaient moins bien armés que d’autres pour la traverser. Cette petite fille a besoin de stabilité surtout. J’imagine qu’il y aura des moments plus difficiles que d’autres, pour vous deux. Freja allait devoir être courageuse elle aussi parce qu’élever un enfant qui n’était pas le sien et avec un bagage aussi lourd ça ne serait pas simple tous les jours. Il hocha la tête à sa réflexion sur le système judiciaire, elle en avait fait les frais et il savait que ce n’était pas toujours le gentil ou celui de meilleure foi qui gagnait à la fin. Et puis il fini par lui sourire alors qu’elle parlait de maternité. Il était devenu père par hasard au même âge qu’elle, il n’était pas du tout préparé à ça, mais peut-être qu’il y avait vraiment cette sorte d’instinct maternel qui faisait que les femmes étaient plus disposées à le devenir. Tu as tout ton temps pour fonder ta famille. En attendant ce sera Zoé et toi, c’est déjà beau. Il savait, sans les voir ensemble, que ça allait très bien à Freja, elle avait un cœur assez grand pour aimer cette enfant d’un amour inconditionnel, il n’en doutait pas du tout.

Il est plutôt évident que Zoé aura besoin de stabilité, oui. Et de sécurité également. Après ce qu'elle a vécu, elle éprouve quelques séquelles qui laisseront sans aucun doute des marques durant toute sa vie. Néanmoins, tu espères que ta présence et ton aide pourront l'aider à avancer et à grandir dans les meilleures conditions possibles. Aujourd'hui, tout ce qui compte pour toi, c'est son bonheur. Le tien est passé au second plan bien que les deux soient liés. « Oui sans aucun doute. Dans ces cas-là, je ferai peut-être appel à tes conseils de papa. » Dis-tu en souriant. Aujourd'hui, tu exerces le rôle de mère d'adoption mais également de père. Tu portes les deux rôles à bout de bras comme tu peux. Tout cela est nouveau mais le bonheur et l'amour que la présence de Zoé apportent dans ta vie valent plus que tout le reste. « J'ai peut-être tout mon temps mais je ne me vois pas fonder une grande famille toute seule. J'ai toujours voulu beaucoup d'enfants mais pas les élever toute seule. Alors si je dois me "contenter" de Zoé, ça me va totalement. Elle remplit déjà tout mon coeur. » Assures-tu avec un nouveau sourire. Alors que tu portes à nouveau ta pâtisserie à tes lèvres, ton téléphone se met à sonner. Le travail, encore et toujours. « Excuse-moi. » Dis-tu en décrochant. Malheureusement, après avoir terminé cet appel, le travail te rappelle à l'ordre et tu vas devoir laisser Léo pour un rendez-vous d'urgence avec une cliente impatiente. « Je suis désolée mais je vais devoir te laisser, le travail m'appelle. » Dis-tu en soupirant légèrement. Tu soupires mais en réalité tu adores ton métier bien qu'il soit très prenant. Il est avant tout passionnant. « De toute façon on se revoit bien vite. J'ai encore regardé tes clichés ce matin et je reste ta plus grande fan, tu as de l'or entre les doigts. » Ajoutes-tu en terminant ta pâtisserie et en te levant. Tu sors ton portefeuille pour déposer un billet qui paiera vos consommations puis te penches vers Léo pour déposer un baiser sur sa joue.

HJ: