somewhere we can shut the world away (esras)

Il aimait les défis Esras, depuis toujours. Quand Allistair son frère lui disait de courir tout nue dans la cuisine pour embêter les employés il le faisait sans aucun soucis. Au pensionnat quand on lui demandait de faire une crasse au surveillant ou aux professeurs, le benjamin McCoy était toujours le premier à y aller. Alors quand Jackson lui lançait le défi de lui faire aimer les maths, Esras retrouvait cette sensation de réussite et il allait mettre tout en œuvre pour le faire. « T’es donc prêt à devenir un petit matheux ? » Disait-il en riant, montrant l’assurance qu’il avait. Peut-être que ses élèves devraient prendre exemple sur Jackson, lancer des défis à leur professeur pour que celui soit plus avenant et sympathique. Il y avait d’autres possibilités de travail, mais Esras avait choisi le professorat parce qu’il avait eu l’impression que de cette manière il ne sortait pas vraiment de l’école et pourrait encore apprendre de nouvelles choses. « Pas vraiment. Je cherche quelque chose qui me permet de continuer à apprendre et à découvrir de nouvelles matières. » Il ne voulait pas d’un métier redondant, il voulait quelque chose de stimulant qui ne ferait qu’accroître ses connaissances académiques. Il expliquait un peu le fond de sa pensée en lui expliquant ses différentes orientations. Incapable de choisir l’irlandais avait plusieurs diplômes qui prenaient la poussière. Des livres acheter inutilement qui attendaient patiemment dans sa bibliothèque d’être ressortis. Il était tout le contraire de Jackson. S’il comprenait pas bien, l’acrobate avait toujours su ce qu’il voulait faire. Il en était presque jaloux Esras, puisqu’il avait des buts alors que lui errait dans la vie dans l’attente de son coup de cœur. « Ce n’est peut-être pas plus mal. Au moins tu n’es pas tiraillé entre les choix. » Disait Esras pensif. Si jamais il avait su ce qu’il voulait faire il serait peut-être encore en Irlande. Cela donnait encore plus envie à Esras de savoir ce que faisait son compagnon de voyage. Surtout qu’il y avait une récompense. Mais quelle déception quand Jackson lui disait qu’il s’était trompé. Ils trouveraient bien une autre façon d’avoir une récompense, comme les cours de math comme le signifiait Jackson. Esras lui souriait amusé par ceci. Sourire qui disparaissait rapidement à l’entente de sa profession suivi d’un sourire surpris. Il était impressionné, déjà cette profession devait demander une condition physique importante, puis une passion qu’Esras ne connaissait pas. Il écoutait les explications de l’acrobate, attentif au moindre détail. « Et tu ne trouves plus de travail ? » Demandait Esras, presque déçu que Jackson ne puisse plus exercer sa passion. Il cherchait rapidement dans son cerveau de surdoué des endroits à Bowen où il était possible de trouver des acrobates. « J’aurai le droit à une démonstration plus tard ? » Il n’y avait pas de drague derrière, Esras était juste très curieux parce qu’il trouvait cela fascinant. Mais avant tout cela, il fallait composer leur voyage. Les deux hommes étaient en accords sur la philosophie de ce voyage. Carpe diem. Ils trinquaient sans verre. « Attend ce n’est pas possible de ne pas avoir de quoi trinquer. » L’irlandais se levait et sortait du compartiment après avoir demandé à Jackson ce qu’il souhaitait. « Tu veux boire quoi ? J’vais me chercher une bière. » Disait-il avec un sourire.

T’aurais pas imaginé Esras faire le genre de défi qu’il était en train de se remémorer, dans sa tête, là. S’il t’avait partagé quelques bribes de sa mémoire, tu aurais découvert un homme pas mal plus dévergondé que celui que tu pensais avoir face à toi. Il avait l’air sérieux et droit, pas du genre à courir nu dans une cuisine juste pour embêter les gens. C’était plutôt ton genre, ça, encore aujourd’hui d’ailleurs. Ça te fit penser à Perry parce que c’était surtout son genre à lui, en fait, et ça te fit doucement sourire. « J’sais pas si on pourra un jour m’appeler petit matheux en référant aux maths plutôt qu’au plaisir de mater les gens mais … j’veux bien essayer. » Tu ris à ton tour. Il semblait persuadé, Esras, de pouvoir te faire aimer sa matière. Tu ne demandais que ça. Ça pourrait te donner un air un peu plus futé. Tu n’arriverais jamais à la cheville du beau brun, qui avait cette soif d’apprentissage et de découverte, mais quand même. « T’es inspirant. » Admis-tu, même si t’avais besoin de pas mal plus de motivation que ça pour avoir envie de l’imiter. C’était peut-être simple de ta part, mais tu te plaisais bien dans ton mode de vie redondant. T’avais pas envie de regarder les nouvelles à chaque soir pour tout comprendre et tout connaître de l’actualité, et t’avais pas envie de te plonger dans des livres qui ne retiendraient ta concentration que pour deux ou trois secondes. Ta passion, tu l’avais trouvée, alors tu n’irais pas chercher ailleurs. « C’est sûr. J’avais un objectif et je l’ai suivi sans trop m’égarer. » Pas qu’Esras s’était égaré, non, il avait juste été plus curieux que toi sur tous les autres sentiers qui s’entrecoupaient. Ce n’était peut-être pas plus mal, ça non plus. Au moins, il pouvait retomber un peu mieux que toi si jamais il perdait son emploi. Il aurait des dizaines d’options. Toi, t’avais rien d’autre que les acrobaties. C’était donc retour à la case départ, au bas de l’échelle, quand Cirkaös avait fermé. « Je sais pas si tu connais le Cabaret Delirium ? J’aurais bien voulu y aller, mon ancienne partenaire y est en plus, mais … C’est un peu compliqué avec le propriétaire alors, j’sais pas si ça va se faire un jour. » Brooke t’affirmait qu’elle discutait avec Sacha à ce propos mais cela faisait des mois. T’avais bien compris que Sacha ne te voulait pas dans ses pattes. T’avais arrêté d’insister auprès de Brooke. « Avec plaisir. Ça me manque tellement, je prends chaque opportunité de show off un peu. » Tu ris. Il y avait Lys qui venait souvent te voir quand tu te pratiquais au complexe sportif. Tu n’étais pas contre qu’un spectateur de plus retontisse de temps à autre. Tout cela attendrait cependant, puisque vous aviez un beau voyage devant vous. D’ailleurs, plutôt que de trinquer à votre planning – qui n’en était finalement pas un – sans verre, Esras proposa d’aller leur chercher quelque chose à boire. « Euh, même chose que toi, une bière ça ira ! Blonde ou blanche légère de préférence. » Dis-tu avec un sourire. Nouvellement initié à l’alcool, t’avais pas encore développé un goût pour les bières fortes. En attendant qu’Esras revienne, tu repensas à vos échanges, à cette drague qui s’était rapidement installée. T’avais envie que ça ne soit plus juste des sous-entendus, ça c’est sûr. Le voyage serait encore plus agréable si vous cassiez directement cette glace et que vous pouviez en profiter un peu n’importe quand, non ? À cette pensée, tu enlevas spontanément ton chandail, puis tes shorts, pour te retrouver en caleçon noir ajusté. Tu allas te rasseoir mais, en voyant tes chaussettes, tu te relevas pour les enlever. Tu lanças tes vêtements sur ton lit en haut, et retournas t’asseoir une deuxième fois, cherchant une position dans laquelle accueillir Esras. Tu riais tout seul de ta propre décision.

La conversation était plutôt drôle et au goût d’Esras. Il n’aimait enseigné à cause de ses élèves, mais il prenait toujours plaisir à faire aimer les maths à quelqu’un qui disait détester. « Et pourquoi pas pour les deux ? Les deux sont chouettes. » Répondait-il malicieusement en haussant les épaules. C’était chouette de parler de cet homme de ses choix. Ils étaient totalement différents. L’un était pas capable de choisir tandis que l’autre savait déjà où il allait des années auparavant. Il rougissait presque à la révélation du brun. Il était aspirant. C’était bien la première fois qu’on lui disait ça. Pour son père il était un échec, pour sa mère une déception, et pour son frère un inconnu. Mais jamais il était inspirant. C’était peut-être pour cela qu’il ne savait pas quoi faire, il avait toujours peur de ne pas être assez bien pour sa famille parfaite. « C’est gentil. » Répondait-il mal à l’aise en mettant ses mains dans les poches. Assez parlé de lui, l’irlandais voulait découvrir plus sur ce jeune homme qui l’intriguait. Dans un autre contexte, il aurait peut-être été plus franc Esras, mais comme ils allaient passé plusieurs jours ensemble, il avait peur d’être trop avenant. Il découvrait sa profession après son échec sur les devinettes. Acrobate. Cela semblait tellement irréel pour Esras. On en rencontrait pas des acrobates par hasard, si ? Pour Esras, les artistes surtout du cirque voyageaient partout dans le monde. Ils ne venaient pas se perdre dans ce train. Mais il comprit très vite que Jackson n’était plus en activité et cela attristait presque Esras. « Ce n’est pas plus mal ! Ça t’a permis d’être excellent je suppose. » C’était la pensée d’Esras, puisqu’il ne s’était concentré sur qu’une chose il avait eu tout le temps de perfectionner au maximum son art. Peut-être qu’à Bowen il allait pouvoir retrouver un poste, peut-être pas comme au cirque, mais un truc qui pourrait plus lui plaire que serveur dans un salon de thé. « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a ce propriétaire ? » Demandait Esras surpris. L’irlandais était plutôt du genre à prendre les meilleurs, peu importe les différends qu’on avaient avec la personne. Esras lui voulait voir Jackson en action. Et il acceptait. Mais avant, Esras voulait boire un verre, profiter des longues heures de voyage avec une bonne bière. « Ok, je reviens. » Disait-il en souriant. Il trouvait facilement le bar et Esras avait un large sourire. Il lui plaisait cet homme et l’irlandais ne savait pas trop l’aborder, surtout qu’ils avaient été clairs sur leur orientation. Il revenait avec ses deux bières, peut-être que l’alcool les aiderait. Il galérait à ouvrir la porte du compartiment avec ses mains prises. Il ne regardait pas vraiment l’intérieur, concentré à ne pas faire renverser la bière qu’il déposait sur la table. « J’ai pris une blanche pour toi avec… » En parlant il relevait la tête. Mais ses paroles furent couper en raison de son étonnement. Jackson était presque nu devant lui, lui souriant. Jamais personne ne lui avait ça. Il se raclait la gorge Esras. « Et moi qui me demandait comment j’allais faire pour arriver à te déshabiller, ce n’était pas trop compliqué. » Disait-il en riant, très heureux de ce spectacle une fois que la surprise était passée.

Tu ris alors qu’Esras proposait que tu sois le petit matheux dans les deux sens du terme, les deux étant chouettes. Mouais, tu demandais encore à ce qu’on te prouve le contraire pour l’un. « On verra bien. » Répondis-tu tout aussi malicieusement, parce que tu n’allais pas lui faire crier victoire avant même qu’il n’ait essayé. Ton complimenta sembla mettre l’homme un peu mal à l’aise. Il avait tout d’un coup l’air de chercher où se mettre. Tu souris simplement en le regardant fourrer ses mains dans ses poches après t’avoir remercié. « C’est rien. » Dis-tu faiblement. C’était juste la vérité et ça te faisait bizarre de constater qu’Esras n’avait pas l’air habitué à ce qu’on le lui dise. Dans ton cas, quand on te complimentait sur tes acrobaties, tu ne comptais plus le nombre de fois où il avait été question d’être fantastique, magique, exceptionnel, à couper le souffle. Tu t’ennuyais de ce feeling, désormais. Tu t’étais habitué à te faire lancer des fleurs, c’est vrai. Tu en oubliais parfois que ce n’était pas tout le monde qui savait comment en recevoir. « Ouais, c’est sûr que c’est un domaine que je maîtrisais assez bien … De là à dire excellent, je sais pas, mais … J’étais doué. » T’avais beau être habitué aux compliments t’allais pas non plus prendre la grosse tête en te vantant à tout le monde. Tu savais reconnaître ton talent mais tu savais aussi que tu pouvais toujours te perfectionner. Et qu’après plus d’un an de pause, tu allais avoir beaucoup de travail à faire pour remonter là-haut. Tu osas parler du Cabaret Delirium et du propriétaire, Sacha, parce qu’au final c’était un peu ta seule mince chance de redevenir acrobate dans un avenir proche. « Disons que … mon ancienne partenaire, avec qui j’ai partagé pas mal plus qu’un bout de tissu, disons-le comme ça … ben maintenant elle est en couple avec le propriétaire. Et il est au courant de notre passé. J’comprends un peu qu’il soit réfractaire à ce qu’on recommence notre duo mais en même temps, s’ils s’aiment, il devrait lui faire confiance … » Tu haussas les épaules. « Mon but est pas d’aller foutre la merde dans leur couple, quoi. J’veux juste retrouver ma passion. » Certes, retrouver Brooke comme avant aurait été un bonus, mais tu ne pouvais pas la garder pour toi toute votre vie, pas quand il était bien clair entre vous que tu ne pourrais jamais lui offrir tout ce qu’elle désirait. Sacha le pouvait, lui. Rien que ça suffisait à démontrer que t’étais pas une menace. Esras proposa finalement d’aller vous chercher de quoi à boire, et pendant que tu l’attendais, tu décidas un peu impulsivement de te déshabiller. Tu ne gardas que tes caleçons et tu t’étendis sur la banquette, un genre de naked man même si tu n’avais aucune idée de qui était Barney Stinson. Tu pris un air sexy quand Esras rentra à nouveau dans la cabine, gardant ton calme, ton sérieux et ton silence en constatant qu’il galérait trop avec les verres pour te remarquer. T’aurais pu te lever pour l’aider mais … ça aurait un peu cassé l’effet. Quand il leva enfin la tête vers toi, Esras se râcla la gorge, visiblement pris par surprise et, peut-être un peu mal à l’aise ? Mais rapidement, il retrouva son humour et son assurance, et sa remarque te fit éclater de rire. « Et moi, qu’est-ce que je dois faire pour arriver à ce que tu déshabilles aussi ? » Lanças-tu joyeusement, te redressant tout légèrement sur la banquette.

Oui, ils verront bien. Esras était têtu et trop sûr de lui pour laisser Jackson gagner. Il arriverait à lui faire aimer les maths ou du moins à garder son attention plusieurs minutes sur un exercice. Les deux hommes étaient bien différents. L’un était plus un électron libre, artiste il n’avait qu’à prendre chaque jour comme il arrivait. L’autre était plus cartésien, à passer ses journée à réfléchir et à développer sa science. Il n’y avait pas de mieux, parce que parfois Esras aurait tout donné pour être un peu plus rêveur et faire quelque chose qui le passionnait. Au final il ne trouvait pas de passion dans son travail, parce que ce n’était pas les maths qui le galvanisait, mais cette envie constante d’apprendre encore et encore. Il régit plutôt timidement à la remarque de Jackson. Il n’avait pas l’habitude compliment, surtout pas un comme lui. Fascinant. Il se renfermait un peu sur lui, mais tout de même il offrit un sourire à son compagnon de cabine. Un compliment en entraînait un autre, Esras se doutait bien que le brun devait être excellent. Pourtant il ne l’avait jamais vu exercer sa profession, mais il le sentait. Et Jackson lui expliquait modestement que non. Il relevait un sourcil l’irlandais. « J’en jugerais par moi-même donc. » Il riait légèrement. Il était curieux, alors à l’opposé de ses habitudes, il posait des questions. L’acrobate avait l’air d’être une personne bavarde, ce qui balançait avec Esras qui lui cherchait les mots parfaits pour dire le moins de choses possibles. Ç’avait l’air d’être plus compliqué. Il y avait une femme derrière et surement de la jalousie. Il évitait ce genre d’histoire Esras, préférant se contenter des petites choses sympathiques. Mais il pouvait comprendre la frustration de Jackson et peut-être qu’il pouvait également comprendre la méfiance du propriétaire du cabaret. Mais il avait raison Jackson. « C’est vrai … s’il a confiance, tout devrait bien se passer. » Répondait-il neutralement. « Tu n’as qu’à lui dire exactement ce que tu m’as dit. » S’il n’était pas trop con le propriétaire il comprendrait sans problème. A moins qu’il ne soit un peu bourru et têtu. Maintenant qu’ils avaient un peu donné la base de leur vie, il était temps pour les deux hommes de profiter un peu du voyage. Ils avaient décidé de faire un bout de visites ensemble au feeling. Et pour conclure cet accord l’irlandais était allé chercher des bières. Sauf qu’il ne s’attendait pas à son retour de retrouver Jackson presque nu. Esras n’était pas forcément mal à l’aise, c’était même plutôt flatteur, bien que peu étrange. Il était juste surpris. Il fallait qu’il trouve quelque chose à dire, surtout qu’avec ses habits Jackson était beau mais sans c’était encore mieux. Il riait légèrement, après tout, il avait bien imaginé qu’à un moment de leur voyage ils finiraient ainsi. L’irlandais pensait juste que ça allait arriver plus tard. « Tu peux peut-être m’aider. » Répondait naturellement l’irlandais. Oh et puis merde, ils le voulaient tous les deux. Avant de poser les deux bières au sol, Esras but quelques gorgées d’une. Il se rapprochait dangereusement de l’acrobate, saisissait son visage entre ses deux mains pour poser langoureusement ses lèvres sur les siennes.

La liste des gens à Bowen qui voulaient te voir performer était longue comme ton bras, après plus d’un an ici. T’allais devoir trouver le moyen de regrimper dans les airs rapidement si tu voulais satisfaire toutes ces curiosités. En plus, t’étais pas artiste aérien pour rien, t’appréciais énormément d’avoir les regards sur toi quand tu brillais. Si ce n’était pas au cabaret Delirium, ce serait ailleurs. Tu comprenais, maintenant, que tu ne pouvais pas continuer à perdre ton temps dans un boulot qui ne t’amenait rien d’autre qu’un salaire – maigre salaire, en plus. Tes yeux, ils ne s’illuminaient que lorsque tu parlais du cirque. « On arrangera ça, alors. » Dis-tu avec un sourire. Tu n’étais pas gêné de performer devant une petite audience, tu trouvais que ce côté intime était même envoûtant, parfois. Devant une foule t’en oubliais parfois ta personne, tellement t’étais axé sur l’exécution parfaite, sur la chorégraphie répétée à maintes reprises. Devant une seule personne, t’avais une pleine conscience de ton corps et de tout ce qu’il pouvait improviser. Malheureusement, c’était plutôt les endroits qui manquaient pour le moment. Le Delirium était l’endroit par excellence puisqu’il était déjà monté pour recevoir de tels numéros, mais c’était complexe. Tu n’hésitas pas, d’ailleurs, à tout raconter à Esras que tu venais à peine de rencontrer. Si ça se trouve, il connaissait déjà Brooke ou Sacha et essayait de récolter des informations de ta part, toi qui racontais tout comme un livre ouvert. Tant pis, t’étais pas méfiant des autres et tu ne le serais probablement jamais. Douce naïveté d’un mec qui n’a jamais été confronté au mal. Tu haussas les épaules à la réponse d’Esras. « Je lui ai jamais parlé de ma vie, pour le moment, j’l’ai rapidement croisé mais sans plus … C’est pour te dire à quel point j’crois qu’il préfère que je sois pas dans le portrait. » Tu fis une moue pendant quelques secondes avant de continuer : « Faudrait que j’lui dise ça en le confrontant directement, alors que pour le moment tout se fait pas mal par l’entremise de ma partenaire … J’sais pas ce qui est le mieux. » Peut-être qu’Esras, de son œil de philosophe ou de pensée très cartésienne, y verrait un peu plus clair ? Ou pas. Les relations humaines, quand même, c’était une sacrée étude. T’allais pousser un peu plus loin celle avec Esras, d’ailleurs, puisqu’en attendant son retour du wagon-bar, t’avais décidé de te mettre presque à poil pour l’accueillir à nouveau. Quand il entra dans votre cabine, t’étais là, couché en caleçon à l’attendre sur la banquette. Tu ris toi aussi, acceptant le ridicule de la situation. Tu n’enlevais pas l’objectif de ta tête cependant, et tu demandas au beau brun comment toi, tu pouvais l’inciter à retirer ses vêtements. Il te proposait l’aider. « Tu ne me le demanderas pas deux fois. » Tu te relevas de la banquette pendant qu’Esras but rapidement quelques gorgées de sa bière, et t’attendis qu’il te rejoigne. Le professeur prit ton visage entre ses mains et t’embrassa langoureusement. C’était parti pour un voyage inoubliable, voilà. Tu retiras le chandail de l’homme et admiras son corps pendant que tu essayais en vain de défaire le bouton de son pantalon. T’étais peut-être doué dans les mouvements amples mais ta dextérité fine n’était pas toujours la meilleure. Tu t’esclaffas devant ton échec.

Esras était presque tendu en écoutant Jackson parler de sa passion. Lui qui n’en avait aucune se demandait ce que sa vie aurait été s’il avait une passion. Est-ce qu’on pouvait dire qu’on était passionné de l’apprentissage ? Esras avait ce besoin constant d’apprendre de nouvelles choses mais au final il ne lui suffisait que d’ouvrir un livre pour s’améliorer. La passion de Jackson demandait une certaine exigence et une certaine pratique hebdomadaire. Lui tous ce qu’il avait à faire c’était se poser sur son canapé. Il avait envie de le voir, de découvrir ce métier. Esras avait encore le cliché de la troupe de cirque qui vient en caravane dans les différentes villes. Il ne pensait jamais rencontrer une personne de ce milieu, jamais rencontré un tel artiste et dans le fond il était plutôt content. Il lui souriait, et retenait la promesse du spectacle. Il était persuadé de la qualité des acrobaties du brun. C’était plutôt naturel de parler Jackson, ça surprenait Esras de se livrer ainsi sur son métier. Lui qi pensait être seul dans ce voyage et s’apitoyer sur son sort, le destin en avait décidé autrement. Il n’était pas fait pour être psychologue l’irlandais parce qu’il manquait souvent d’empathie. Plus jeune il était du genre à juger une personne sans travail en criant haut et fort qu’elle n’avait qu’à se bouger les fesses pour trouver un emploi. Il critiquait aussi ceux qui ne réussissaient pas à l’école et il avait toujours horreur des gens qui se plaignaient. Pourtant Esras était quelqu’un qui n’avait pas besoin de faire beaucoup d’effort. Pendant longtemps, le carnet de chèque de papa suffisait à le faire entrer dans les meilleures écoles. Il avait un peu changé avec le temps et parfois il pouvait se montrer empathique. Mais jamais il n’aurait de la pitié pour la personne. Pour Esras les choses étaient binaires, c’était soit 0 soit 1. Il n’y avait pas de oui mais. Alors quand Jackson lui expliquait les problèmes qu’il avait avec le patron du Delirium, pour Esras la solution était simple. Il suffisait qu’il lui explique son point de vue. Plus il y avait d’intermédiaire et plus les propos étaient modifiés. « Si ça s’trouve tu te fais des idées. Il vaut peut-être mieux si tu mets les choses au claire. » Il haussait les épaules. Ça lui semblait si simple. « Si tu veux ce travail, va le voir directement. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. » Il ne critiquait pas sa partenaire, il ne la connaissait pas. Mais depuis qu’il avait dû se débrouiller seul, il estimait qu’il fallait mieux faire les choses sans demander l’aide de quelqu’un. Et c’est ce qu’il fit en partant chercher deux bières. Il ne s’attendait pas par contre à son retour de voir Jackson dévêtu. Il pensait qu’ils allaient mettre du temps, il n’était même pas sûr de lui plaire. Esras essayait de se contenir parce que voir cet homme si beau en caleçon le rendait fébrile. Il ne fallait pas beaucoup à Jackson pour qu’Esras se retrouve dans la même situation que lui. Il lui demandait juste de l’aide. L’irlandais était amusé et il avait cette envie d’embrasser cet homme. La suite du voyage allait être agréable s’ils s’adonnaient régulièrement à ce genre d’activité. Il se retrouvait vite torse nu et il put coller son torse à celui de l’acrobate. Ils riaient tous les deux devant la maladresse de Jackson. « Attend je le fais. » Disait-il en embrassant le cou de Jackson. Il enlevait son pantalon qu’il jetait à l’autre bout de la cabine. Il se détachait du brun pour aller fermer la porte à clé. « On sera plus tranquille comme ça. » Esras n’avait aucune envie d’être dérangé, il avait d’autres idées en tête bien plus agréables.

Est-ce que tu te faisais des idées ? Tu l’ignorais. Tu n’avais pas cette impression, pour toi les commentaires de Brooke à propos des réactions qu’aurait Sacha s’il savait quelle relation vous aviez étaient assez clairs et limpides. Ils ne portaient pas à interprétation. Tu ne voyais donc pas comment tu aurais pu y lire davantage que ce qu’il y avait. Ce n’était pas ton genre de te faire des scénarios catastrophes, tu te basais souvent sur les faits et tu faisais avec. Quand même, les propos d’Esras te portaient à la réflexion, parce que si ça se trouve il tenait quelque chose. C’était lui, le point de vue extérieur que t’avais voulu obtenir. Peut-être que tout était plus clair quand on regarde de dehors. « Ouais, t’as sûrement raison … j’en aurais au moins enfin le cœur net et j’continuerais pas d’attendre que ma partenaire ait le moment opportun pour lui en parler … Parce que j’ai de plus en plus l’impression que ce moment-là n’arrivera juste jamais. » Tu haussas les épaules, pensif. « En même temps j’ai pas envie qu’elle pense que j’fais ça dans son dos … Faudra que je lui en parle avant, mais elle va essayer de me faire comprendre que c’est pas une bonne idée, qu’elle va s’en occuper bientôt … » Et tu recommencerais à attendre après le vide. Tu réfléchissais à voix haute, t’avais pas vraiment l’intention qu’Esras règle tous tes problèmes aujourd’hui. T’avais voulu quelques conseils, tu les avais eus. Maintenant, c’était à toi de faire ton bout de chemin. T’aurais pu y songer encore un peu pendant que le jeune homme allait vous chercher des bières, mais tu décidas d’être un peu moins barbant. Beaucoup moins, même. T’adoptas le comportement opposé, comme si avec toi il n’y avait que des extrêmes alors que ce n’était généralement pas le cas. Lorsqu’Esras revint avec vos deux pintes, t’étais en caleçon, prêt à l’accueillir. Tes doigts, eux, étaient un peu moins prêts à le déshabiller et pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait. Tu t’esclaffais face à ta maladresse et le brun se moquait tout aussi ouvertement. Finalement, c’est lui-même qui s’en chargea. « Jamais mieux servi que par soi-même, c’est bien ce que tu disais. » Tu ris, avant de capturer ses lèvres à nouveau mais pour une fraction de seconde à peine. Esras s’était éloigné pour fermer la porte à clé. Tu esquissas un sourire. « C’est vraiment toi l’intellectuel de nous deux. Mais j’apprécie cette précaution. » T’aurais jamais pensé à prévenir un éventuel dérangement. T’étais trop pris dans l’instant présent, dans l’urgence de ressentir le plaisir et l’extase. Tes mains retrouvèrent le corps du professeur et elles s’amusèrent à parcourir son torse, ses abdominaux, puis ses fesses qu’elles empoignèrent après s’être frayé un chemin sous son caleçon. T’étais déjà bien bandé rien qu’à découvrir chaque parcelle de sa peau et en t’impatientant pour la suite.

Il changeait Esras. Quelques mois plutôt il aurait été vite agacé par la conversation qui se déroulait. Jackson avait l’air d’être la personne la plus indécise au monde. Il disait blanc et deux minutes après il disait noir. Pourtant, Esras avait envie de l’écouter, comme il avait l’habitude de le faire avec les personnes qui avaient marqué sa vie. Il ne semblait pas être malheureux, juste perdu dans sa vie. Il semblait croquer la vie à pleine dent, la preuve avec ce voyage spontané. Esras il ne savait même pas pourquoi il était allé dans ce train, lui qui était casanier. C’était une bonne chose parce que Jackson lui plaisait et qu’il y avait bien longtemps qu’il ne parlait pas aussi longtemps. Il avait fallu sept ans pour qu’il s’ouvre enfin au monde. Il se sentait prêt à vire. Comme un enfant il avait dû apprendre à marcher seul dans cette ville inconnue. April avait été son phare mais il l’avait lâché comme une moins que rien. Il ne faisait que parler Jackson, c’était un peu le contraire de l’irlandais. Puis sans vraiment savoir pourquoi il attrapait les deux épaules de l’acrobate pour le forcer à le regarder. « Tu veux avoir du pouvoir sur ta vie ? Parle lui directement et tu t’en fous de ta partenaire ! A ce que j’ai compris elle doit lui parler mais toi t’es toujours là comme un con à attendre. Et c’est dommage ! » Il le relâchait. « Pardon. » Disait-il confus de ce débordement. Esras était plutôt du genre à garder son calme. Mais c’était juste qu’il avait envie qu’il fasse le métier qu’il aime puisque lui ne pouvait pas. Il décidait d’aller chercher des bières après qu’ils aient décidé un peu du programme pour ces futurs jours. Il ne s’attendait à son retour à retrouver le brun en caleçon. Heureusement que l’irlandais avait un self-control sinon les deux boissons se seraient retrouvées au sol. Il proposait à Jackson de l’aider à de libérer de ses vêtements et il sentait déjà à l’étroit dans son pantalon. « Exactement. » Répondait-il en pouffant de rire. Avant de s’adonner aux plaisirs de la chair, Esras pensait à fermer la porte. Il ne souhaitait pas être déranger. « Je ne compte pas partager. » Disait-il en riant avant de capturer les lèvres de son futur amant. Il grognait de plaisir quand Jackson découvrait de ses mains le torse, le dos et les fesses de l’irlandais. Il se précipitait pour se retrouver à égalité avec l’acrobate c’est à dire en caleçon. Lui aussi découvrait ce nouveau corps, déposant des baisers son cou brûlant. Il poussait le brun à retourner sur la banquette, assis à côté il avait tout le loisir de toucher Jackson. Sa main se frayait un chemin jusqu’à son intimité pendant qu’il l’embrassait. Sa bouche traçait un chemin jusqu’à son oreille. « Qu’est-ce que tu aimes ? » Demandait Esras avec douceur. Il n’était peut-être pas doué dans ce qui était de parler sentiment, mais il aimait faire plaisir quand il s’agissait de relation sexuelle. Il voulait être sûr que Jackson était sur la même longueur d’onde que lui.

C’est vrai que tu pouvais paraître indécis. C’est juste que pour toi, tout n’était jamais blanc ou noir, justement. T’avais toutes les nuances de gris qui formaient un éventail devant tes yeux et c’était la même hésitation que lorsqu’on regarde toutes ces couleurs à la quincaillerie en se demandant laquelle allait orner les murs de notre salon. T’avais longtemps vécu dans un mode de vie qui laissait très peu de place aux imprévus ou aux prises de décision. Plus jeune, tes parents décidaient tout pour toi, de ton régime alimentaire jusqu’aux heures d’entraînement en passant par l’école à la maison. Une fois sur la route avec le cirque, tu suivais le planning des tournées, tu mangeais ce qu’il y avait au menu et tu t’habillais soit en costume de scène, soit en linge d’entraînement. Même les décisions les plus simples ne t’étaient pas offertes. Il va sans dire que maintenant que tu étais beaucoup plus libre, c’était difficile pour toi de peser le pour et le contre de certaines situations quand tu savais que tu serais le seul fautif d’un mauvais choix. Alors, quand Esras te prit les deux épaules et te parla d’avoir du pouvoir sur ta vie, tu restas bouche-bée un long moment. « Euh, je … ben, j’sais pas, je … » Tu balbutiais des incohérences, t’avais aucune idée de ce que tu devais répondre. Esras s’excusa de cet élan qu’il venait d’avoir face à toi. Tu te grattas le dessus de la tête, pris de court. « Non, non, t’excuse pas. T’as raison, j’suis là à me plaindre alors que je pourrais juste prendre les choses en main et changer c’qui me convient pas. » Non seulement t’étais là comme un con à attendre, mais t’étais aussi là comme un con à casser les oreilles d’Esras avec un problème qui, visiblement, pouvait se régler en un claquement de doigt ou presque. T’avais pas trop ce feeling, mais sans doute avais-tu trop subi la situation pour y voir clair. Dans le but de briser le léger malaise, tu préféras parler du planning du voyage actuel. Esras eut également la très bonne idée d’aller chercher des bières. Ça allait vous remettre dans la bonne ambiance. L’idée qui te traversa l’esprit pendant son absence allait, elle aussi, remettre une atmosphère de plaisir. Le brun verrouilla la porte derrière lui après avoir déposé les deux pintes. « Ah moi non plus, même si j’espère que t’aurais l’énergie pour plusieurs parce que … j’compte bien t’fatiguer mais en même temps j’veux allonger le plaisir. » Tu ris, avant de laisser tes lèvres être capturées par les siennes. Tu laissas tes mains agripper ses fessiers, musclés comme tu les aimais. Ton colocataire de voyage te poussa gentiment sur la banquette, là où t’étais assis un peu plus tôt. Le souffle chaud de l’homme caressa ton cou, puis ton oreille, où dans un murmure il te demanda ce que tu aimais. Cette phrase, si belle, pleine de considération pour toi, t’excita au plus haut point. God, non seulement il était canon, mais en plus il ne pensait pas qu’à lui. « Rends-moi dingue, fais-moi languir jusqu’à ce que je te supplie d’impatience. Et après, prends-moi, abandonne-toi. » Tu esquissas un sourire. Tu ne comptais pas le laisser en reste lui non plus. T’aimais recevoir autant que t’aimais donner, et ça valait autant pour les préliminaires que pour le rôle à avoir dans la relation sexuelle. T’espérais qu’à travers l’acte, Esras aussi te laisserait connaître ses goûts, ses préférences et ce qui le rendait complètement fou.

Ils étaient différentes ces deux hommes sans même le savoir. Esras avait décidé depuis tout petit de ne pas accepter qu’on fasse les choix à sa place. Ses parents auraient bien aimé le canaliser et d’en faire un parfait petit McCoy, mais ils avaient lamentablement échoué. A l’âge de dix ans, ils avaient abandonné l’idée de faire rentrer Esras dans un moule, alors ils s’étaient concentrés sur l’aîné, bien plus discipliné que le dernier. Esras voulait toujours faire dix mille choses et toujours apprendre quelque chose de nouveau. Il était incapable de tenir en place et il avait besoin d’attention. Quand enfin il l’eut, il avait perdu son amour puis ensuite il avait presque cramé une université. Beaucoup de trop bêtise pour son jeune âge. Mais il était resté libre de ses choix qu’il assumait. Alors quand Jackson se laissait porter par le choix des autres, ça l’énervait l’irlandais. Il ne lui disait pas d’être comme lui mais de choisir. Il regrettait son geste et surtout de s’être emporté ainsi. « Non mais je n’aurais pas du. On ne se connait pas assez. » Pas assez pour qu’Esras se permette autant de familiarité. Mal à l’aise chacun de leur côté, Jackson trouvait la solution. Ainsi ils prévoyaient un voyage ensemble. Ils étaient bien tombés dans cette même cabine. Pour fêter cela, Esras partait à la recherche de bière. Il n’était pas irlandais pour rien. Il savait qu’il y avait pas mal de chose dans ce train notamment un wagon bar et restaurant. Il fallait bien rentabiliser le prix du voyage, même si ça restait convenable. Il ne s’attendait à cet accueil à sn retour. Tant pis pour la bière, il ne prit qu’une gorgée, il la boira plus tard même si elle sera tiède. Jackson était bien plus intéressant. Presque nu, Esras le désirait. Alors il saisit sa bouche. Consciencieux il fermait la porte de leur compartiment à clé. Il ne voulait pas être viré de ce train pour mauvaise conduite, surtout qu’il venait à peine de partir. Puis il avait surtout envie de profiter de ce moment, avec cet homme qui dès le début allumer le désir. Amusé, il souriait. « Tu as beaucoup d’exigence je trouve. » Avec sourire il embrassait ses lèvres, avant de l’assoir sur la banquette. Esras avait la possibilité de découvrir ce nouveau corps si attirant. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas fait ça de façon aussi spontanée, et ça faisait du bien. Caressant ce torse il voulait savoir ce qu’aimait Jackson. Il lui donnait ses indications. Il voulait du plaisir, de la surprise mais il laissait à Esras le choix de la façon de lui faire atteindre l’orgasme. « A vos ordre ! » Disait-il en souriant. Sa main prenait la tête de l’acrobate pour accentuer le baiser. De son autre main, Esras en profitait pour caresser la partie intime de Jackson. Le désir était bien présent et bien présent, mais il voulait faire durer le moment. Un dernier baiser sur sa bouche, il continuait son chemin sur son cou, son torse et son ventre pour arriver à sa destination finale. A genou devant Jackson, il enlevait le dernier rempart avant de poser ses lèvres sur son intimité.

En même temps, si tu avais décidé d’être maître de ta vie, qui sait ce que tu serais devenu aujourd’hui. Tu ne serais probablement pas acrobate. Tu te serais rebellé juste pour le plaisir de ne pas poursuivre ce que tes parents et tes entraîneurs avaient en tête pour toi. Pourtant, ta vie avec le cirque, ça avait été ta vie idéale. En arrivant à Bowen t’avais perdu tes repères et surtout t’avais réalisé que les acrobaties, c’était ta passion. Elle t’avait peut-être été imposée mais au moins t’avais eu la chance d’en développer un véritable amour. Ça te manquait terriblement, et à quelque part tu remerciais tes parents de ne pas t’avoir laissé plus de choix. Ils avaient été chanceux, ils avaient vu juste. C’aurait pu être tout autrement. Le hic dans tout ça c’est que tu étais maintenant incapable de prendre tes propres décisions, tu hésitais tellement longtemps que tu passais probablement à côté de bien des opportunités. Comme celle de travailler au Cabaret Delirium. Esras sembla tout de suite saisir cette incapacité que tu avais de prendre des décisions, et il essaya de te brasser un peu, de te réveiller. Pour te brasser, ça te brassa. Ça te brusqua, même. Mais tu comprenais pourquoi Esras avait agit ainsi. À sa place, t’aurais peut-être fait pareil, énervé de voir l’autre s’égarer pour rien. « C’est probablement pour ça qu’t’arrives à être aussi direct avec moi, en fait. On s’connaît pas, c’est plus facile de voir plus clair que moi. » Tu haussas les épaules, grattant ta nuque d’une main. Tu comptais bien autoriser davantage de familiarité entre vous, cependant. Pas pour qu’il continue à te secouer, non, mais pour que vous puissiez passer un meilleur voyage ensemble. Esras acquiesça à cette idée de planifier ensemble vos arrêts, et il alla chercher des bières pour souligner cette décision. T’eus une toute autre idée pour célébrer. La meilleure manière pour dissiper le malaise. Ou alors t’allais en créer un second, gigantesque, impardonnable. C’était quitte ou double. Tu ne doublas pas, tu triplas, en te déshabillant pour n’être qu’en mince caleçon, juste à temps pour le retour d’Esras avec vos pintes. Ses lèvres se trempèrent rapidement dans sa bière avant de venir se tremper dans ta bouche, plutôt. « J’ai peut-être du mal à prendre des décisions quand j’sais pas ce que je fous mais quand j’sais exactement ce que je veux, par contre, je prends. » Petit clin d’œil à quinze minutes plus tôt. Tu souris, joueur, avant de te laisser pousser sur la banquette. Les mains d’Esras caressaient ton torse et toi tu jouais avec sa langue de la tienne, passant une main dans ses cheveux foncés. Il te demanda ce que tu aimais, et rien que ça t’excita au plus haut point. Tu lui demandas de te faire languir, de te rendre impatient, avant qu’il ne s’abandonne à toi. Il tint fermement ta tête en t’embrassant, c’était doux et agressif à la fois, même si ça ne faisait aucun sens. Son autre main commença à te masturber par-dessus ton caleçon, et tu gémis de plaisir. Esras continua sa traînée de baisers sur ton corps avant de s’agenouiller face à toi, te retirant ton caleçon. Tu l’aidas en te redressant le bas du corps pour permettre le passage facile de ton caleçon. Ton pénis fut enfin délivré, dur, tendu, prêt à recevoir les lèvres de l’homme qui l’entourèrent. Tu soupiras de satisfaction alors qu’il débutait des vas-et-viens avec sa bouche chaude et humide. « J’voudrai plus quitter le train, ça y est. C’est trop bon. » Tu souriais, les yeux fermés. Tu t’attendais pas à ce que le trajet soit aussi plaisant, c’est clair.

Il était dur Esras. Il ne répétait en soit que ce qu’on lui avait appris. Il se souvenait des sermons de son père quand il pensait abandonner. Il se permettait de juger Jackson, mais Esras n’était pas mieux au final. Jackson avait suivi le chemin qu’on lui avait dit de faire, et il avait l’air heureux. Esras avait fait la même chose mais maintenant il se contemplait dans sa misère. Aujourd’hui, il faisait un métier qui ne lui plaisait tout ça parce qu’il n’arrivait pas à choisir. C’était plus simple que son père choisisse à sa place, mais il ne comptait plus lui demander son avis. D’un point de vue extérieur, c’était si simple de régler le problème de Jackson. Mais il n’était pas lui. Une fois sa petite crise passée, il se sentait mal l’irlandais. Cet homme, il venait à peine de le rencontrer et déjà il se montrait autoritaire. Peut-être qu’il ressemblait plus à son père ce que qu’il croyait. Il se grattait la nuque avec sa main droite, plutôt mal à l’aise. « C’est peut-être ça, mais je n’aurais pas dû. » Disait-il. Pour Esras c’était des excuses. Heureusement cette petite parenthèse n’empêchait pas l’ambiance de revenir. Ils discutèrent un peu alors que le train commençait son voyage. Il y avait tant de chose à faire et à voir dans cette excursion. Pour célébrer cet accord de covoyageur, Esras partait à la recherche de deux bières. Sur le chemin, il souriait. Après tout, il était contente d’avoir Jackson comme colocataire de cabine. Peut-être que l’irlandais essayerait de le séduire, mais plus tard. Esras comptait être agréable et puis il n’allait quand même pas sauter sur l’acrobate. Imaginez sa surprise quand en rentrant dans la cabine il vit le brun en caleçon. Esras avait décidé d’attendre, ça n’était pas le cas de Jackson. Il trempait ses lèvres dans la pint, sans quitter du regard le brun en face de lui. Qu’est-ce qu’il était sexy pensait Esras. Il lâchait un rire Esras, qui ressemblait plus à un grognement frustré. Posant sa bière, il s’avançait vers le diabolique Jackson et sans plus attendre il l’embrassait. Ses mains partaient à la découverte de cet inconnu à la peau douce. En essayant d’être délicat, Esras le fit s’asseoir sur la banquette pendant qu’il continuait son exploration. Il ne le connaissait pas, alors l’irlandais ignorait aussi ce qu’il préférait au niveau sexuel. Même s’il aimait prendre les devants, il restait néanmoins attentifs aux désirs et aux plaisirs de son partenaire. Il préférait même mieux ça que de décider tout seul. Il avait vécu des moments où son partenaire décidait pour lui et au final, ce n’était de ses expériences qui l’avaient le plus marqué. Jackson voulait qu’il le fasse languir et qu’il lui fasse tourner la tête. Pendant qu’il s’expliquait, Esras caressait son intimité à travers le caleçon avec un sourire. Puis avec des deux mains, il vint entourer le visage de l’acrobate pour l’embrasser en finissant sur une légère caresse de sa joue. Parsemant son corps de baiser humide, il se trouvait en face de l’objet de ses désirs. Sans hésiter, il le prit en bouche, jouant avec le rythme et caressant les cuisses de l’acrobate. Il souriait quand il entendit les mots de Jackson. Cela l’encourageait à continuer cette caresse jusqu’à ce que Jackson n’en puisse plus. Il sentait le plaisir que le brun ressentait et au point de non retour de Jackson, il abandonnait son intimité pour aller l’embrasser.

Tu haussas les épaules. Ça t’avait peut-être secoué, les paroles d’Esras, mais c’était un mal nécessaire à ton avis. Si tes potes avaient trop peur de te blesser en t’ouvrant les yeux, il fallait bien que tu trouves ailleurs quelqu’un qui ne se gênerait pas pour être ton wake-up call. « Don’t sweat it. » Répondis-tu. « J’suis pas du tout offensé ou fâché. » Tu esquissas un sourire en le regardant. T’avais pas envie de plomber l’ambiance. Cette situation entre Brooke, Sacha et toi le faisaient assez bien par elle-même, si maintenant il fallait que ça vienne assombrir tes conversations quand t’en parlais … t’allais juste arrêter. Ça finirait par te pourrir l’existence, leur relation que tu jugeais toxique et qui ne laissait que très peu de place à ce dont toi, t’avais envie. Tu laissas volontiers couler le sujet. Les nombreuses activités qui s’offriraient à vous pendant ce périple étaient pas mal plus positives. T’avais déjà hâte de découvrir le Queensland aux côtés d’Esras, alors que tu le connaissais à peine. Ce petit intermède autoritaire ne changea d’ailleurs rien à ton niveau de confort et d’aisance avec lui. Si ça avait changé quelque chose dans ta perception de lui, tu ne te serais probablement pas retrouvé presque à poil dans votre cabine de train, pendant que lui allait chercher vos bières. Tu ne regrettas absolument pas cette décision sur un coup de tête, qui avait pris pas mal de courage admettons-le. Esras sembla surpris, oui, mais agréablement. Il ne tarda pas à te rejoindre, après avoir bu une gorgée de sa bière peut-être pour faire passer son étonnement. Tu retrouvas ses lèvres avec un plaisir mal contenu, t’emportant dans les caresses et les coups de langue contre la sienne. Le jeune homme avait à cœur ton plaisir et il te demanda même ce que tu aimais, ce qui validas ton choix de partenaire pour ce séjour. Tu t’assis à nouveau sur la banquette, réceptionnant les baisers du brun ténébreux en fermant de temps en temps les yeux, en pleine appréciation. Quand il te prit en bouche, tu lâchas un gémissement de bonheur. Les mains d’Esras caressait tes cuisses et toi tu caressais ses épaules, puisque c’était l’endroit de son corps le plus facilement accessible dans cette position. « Bordel … » Tu lâchais quelques jurons de plaisir par-ci par-là, et quand ta respiration devint plus saccadée, ton partenaire de train arrêta complètement et abandonna ton sexe pour retrouver tes lèvres. « T’es cruel. » Dis-tu avec un regard lumineux. C’était exactement ce que tu lui avais demandé. Ton membre, bien bandé grâce à ses petites attentions, était dressé contre le corps d'Esras en raison de votre proximité. Tu terminas à ton tour de déshabiller l’homme et tu attrapas son intimité d’une main, débutant quelques vas-et-viens pour l’exciter davantage et le préparer à te prendre. T’avais envie de le sentir en toi.

Il n’avait pas l’habitude de s’énerver ainsi l’irlandais. Il était connu pour son calme mais également pour ses conneries. Il avait plutôt tendance à être sarcastique et insolent plutôt qu’énervé. Au final, il avait tout perdu et ça l’énervait d’entendre cet bel homme attendre qu’on choisisse pour lui. Il s’excusa de ce comportement qui ne le représentait pas du tout. A cause de son tempérament, Jackson ne voudra plus continuer le voyage avec lui. Mal à l’aise et sa main derrière sa nuque, il souriait timidement pour se faire pardonner. « Merci ! Je me serais sentie mal si on ne se parlerait plus de tout le voyage. » Surtout qu’ils avaient accepté de visiter les villes ensemble. Esras avait parlé des fairy pool, mais il y avait encore tout un tas d’autres choses à voir. Il culpabilisait encore un peu et pour se faire pardonner – et fêter la suite du voyage ensemble – il partait acheter deux bières dans le wagon bar. Esras savait qu’il allait souvent aller voir ce wagon surtout si la bière était bonne. Il pourrait le dire dans quelques minutes, enfin c’était avant de découvrir Jackson qui l’attendait en caleçon. Au final il ne bu qu’une gorgée pour se rafraichir, mais il ne fit pas attention au goût. Il s’approchait de cet homme si scandaleusement beau pour s’emparer de ses lèvres. Au final, ils n’allaient peut-être pas tant visiter que ça s’il était aussi respectif aux caresses du brun. Il était comme ça l’irlandais, préférant donner du plaisir plutôt que d’en recevoir. C’était peut-être son éducation qui l’avait conditionné ainsi. Ça ne voulait pas dire qu’il n’aimait pas en recevoir, mais il trouvait plus grand satisfaction quand son partenaire succombait à ses caresses. Il avait très envie de faire plaisir à cet acrobate. Heureusement que Jackson aimait également les hommes, sinon ç’aurait été de la torture pour Esras de ne pas pouvoir le toucher. Là il en profitait découvrant ce corps d’abord avec ses mains et ensuite avec sa langue. Il voulait s’imprégner de cet acrobate et découvrir ce qu’il aimait pour lui faire perdre la tête durant tout le long du voyage. Une semaine ensemble ne serait peut-être pas suffisant, surtout s’ils allaient visiter les endroits. Et peut-être qu’il en aurait marre d’Esras ou peut-être ce n’était que pour cette première soirée mais dès demain, il ne se passera plus rien. L’irlandais en profitait donc, jouant de sa langue sur l’intimité du brun qui soupirait de plaisir. Ses mains s’accrochait à ses épaules donnant à Esras l’envie de prolonger cette fellation. Mais il avait écouté ses envies et il s’arrêtait, retournant s’occuper de la bouche du brun. Il riait. « Et encore ce n’est que le début. » Disait-il avec un air malicieux. La main de Jackson caressait son intimité, la durcissant au fur et à mesure. Esras poussait des râles alors que ses mains à lui caressait le corps de Jackson. Il découvrait d’abord ses pectoraux, ensuite ses hanches et il s’attardait sur ses fesses qu’il caressait doucement avant de jouer avec pour le préparer avec douceur à la pénétration. « Tu as un préservatif. » Demandait-il à l’oreille de Jackson. Il en avait lui, mais dans son sac donc si l’acrobate en avait un plus proche ça serait parfait.