if only i'd have known you had a storm to weather (freja)

Sa rupture avec Juliann continuait de faire des ravages. Il lui avait menti, il l'avait trahi et à cet instant, Nevaeh ne trouvait pas la force de lui pardonner son geste. Depuis qu'elle avait appris la nouvelle par Pippa, la brune n'avait de cesse de se remémorer ces quelques nuits folles qu'ils avaient eues, Juliann et elle, avant qu'elle ne parte pour l'Afrique du Sud. Ils s'étaient abandonné un à l'autre, aussi souvent que le temps pût leur permettre, jusqu'à la veille de son départ. Deux août, anniversaire du pompier. Elle était débarquée chez lui ne portant qu'un léger imperméable beige. En dessous, elle avait été dépouillée de ses vêtements, demande spéciale de son amant. Lorsque Juliann avait ouvert la porte, elle avait ouvert les rabats de son imper, laissant à l'homme une vue plongeante sur son corps nu qui s'offrait à lui. Cadeau d'anniversaire qu'il avait consommé toute la soirée et toute la nuit, jusqu'au petit matin. Nevaeh avait eu du mal à sortir du lit, ce matin-là. Les bras de Juliann avaient été trop confortables. Mais elle lui avait promis de repasser, dès son retour, et de reprendre là où ils s'étaient laissés. Nus, dans son lit.

Elle s'était donc envolée pour l'Afrique, sans se soucier que trois mois après son retour elle vivrait un cauchemar éveillé. Quand elle y était arrivée, à la première occasion elle chercha à contacter Juliann qui, lui, était bien occupé. Une crème glacée avec Pippa, c'est ce qu'il lui avait dit. En vérité, ça avait été bien plus que ça. Il avait couché avec elle. Alors que la veille, Nevaeh était dans ses bras. Alors qu'elle lui avait demandé de lui dire s'il avait de nouveau envie de son ex. Et quand ils avaient finalement pu prendre du temps pour se parler, il avait évidemment fait comme si rien ne s'était passé, avait baisé à distance avec Nevaeh, avait regardé des photos de son corps nu, avait joui en l'entendant prendre du plaisir devant ses mots à lui, mots qu'il avait exécutés avec Pippa la veille. L'inspiration, il ne l'avait pas pris très loin.

Il avait fallu trois mois pour que l'histoire sorte. Et pas par la bouche de l'homme. S'il s'était senti trahi par la brune lorsqu'elle avait fouillé dans son portable, elle se sentait complètement anéantie. Il l'avait regardé dans les yeux, il lui avait promis qu'il n'y avait eu personne d'autre qu'elle depuis un moment déjà. Mais, tout ça, ça avait été faux.

Nevaeh était détruite, complètement ravagée par les choix ridicules de son ex. Il avait préféré foutre en l'air leur histoire pour une dernière baiser avec son ex. Tout ça pour une dernière fois en Pippa. Il avait choisi de tout perdre pour prendre son pied avec celle avec laquelle Nevaeh se sentait continuellement en compétition. Et la capacité de le pardonner, la journaliste ne l'avait plus.

Elle n'avait personne d'autre à qui en parler que Freja, sa propre meilleure amie était à l'origine de son malheur. Elle s'était donc rabattue sur Freja qui, il fallait le dire, n'avait pas tout son temps à accorder à son amie. Elle était à présent mère de foyer d'accueil, elle devait prendre soin de Zoé en plus de sa propre vie à elle, de sa rupture amoureuse avec Concho et de son boulot. Mais elle était la seule personne de confiance à qui Nevaeh avait la force de parler avec honnêteté. Et en bonne amie, elle se proposa comme une épaule sur laquelle pleurer. Et boire du rosé, tradition qu'elles s'étaient instaurée.

Freja n'était pas au courant pour l'opération de Nevaeh. Ce fut une surprise pour la Norvégienne de l'apprendre. Sans poser plus de questions, elle avait pris Zoé avec elle, une bouteille de rose, et s'était rendue à l'appartement de la journaliste qui avait fait l'effort de s'habiller pour accueillir son invité. Cheveux ramassés dans une queue de cheval basse, elle ouvrit la porte en souriant faiblement à la brune, puis posa son regard sur Zoé. « Si tu savais comment ta tatie Nev est heureuse de te voir », fit-elle en tendant les bras vers l'enfant. Elle se ravisa aussitôt. « Ah.. Ouais.. J'avais oublié que je ne pouvais pas soulever de poids... », soupira-t-elle en laissant de l'espace à Freja pour entrer chez elle. Puis, elle guida le pas vers le salon où elle prit place au sol, ce qui faisait différent que le canapé. Et, ainsi, elle serait plus près de Zoé, à défaut de ne pas pouvoir la prendre dans ses bras. « Raconte-moi ce qui ne va pas », lâchait-elle avant que Freja puisse la questionner sur son état physique. Ça lui ferait du bien, à Nevaeh, de ne pas parler d'elle et de conseiller son amie au mieux qu'elle le pouvait.

A chaque fois que tu te déplaces avec Zoé, tu as l’impression de porter toute ta maison sur ton dos entre le sac de couches, les lingettes, les vêtements de rechange en cas d’accidents, de quoi faire des biberons ou encore de la nourriture en panade, tu ne sais plus où donner de la tête. Avant de quitter la maison, c’est chaque fois la course pour tout emporter et ne rien oublier. Qui aurait cru qu’un si petit être avait besoin de tant de choses, quotidiennement ? C’est donc les bras bien chargés que tu frappes à la porte de Nevaeh. Un sac d’un côté, Zoé de l’autre, tu peines donc à te faire entendre mais heureusement, la journaliste ne met pas longtemps avant de venir ouvrir la porte. Elle a une sale mine, tu ne peux pas le manquer alors, immédiatement, tes sourcils se froncent, un air inquiet s’installant sur ton visage. « Tu la porteras autant que tu veux dés que ce sera à nouveau possible. » Dis-tu en lui souriant, compatissante. Emboitant le pas à la brune, vous la rejoignez dans le salon où tu déposes Zoé au sol qui hésite entre la marche ou le quatre-pattes. Elle opte finalement pour cette dernière solution, encore instable sur ses deux jambes. Tout de suite, elle s’avance vers Nevaeh, prenant appui sur les jambes de la jeune femme pour se remettre debout. Tu souris en voyant la scène tout en déposant le sac d’affaires de la petite et en t’installant sur le canapé. « T’as pas plutôt envie de parler de ce qui t’arrive ? » Cela semble bien plus important que ce que, toi, tu es en train de vivre avec toutes tes péripéties amoureuses. Mais voyant que la brune ne démord pas, tu soupires, prête à lui expliquer à quel point ta vie sentimentale est merdique. Mais avant, tu sors la bouteille de rosé de ton sac pour venir la déposer sur la table basse du salon. « Je vais chercher un tire-bouchon et des verres. » Nevaeh semble assez mal en point alors il vaut sans doute mieux que tu le fasses toi-même. Et sans lui laisser le temps de répliquer, tu te lèves et marches jusqu’à la cuisine où tu cherches et trouves rapidement les objets en question. « J’sais même pas par où commencer tellement c’est le bordel. » Dis-tu en te rasseyant sur le canapé et en prenant la bouteille de vin entre tes jambes pour l’ouvrir. « Est-ce que j’t’avais dit que j’avais revu Concho ? J’sais plus… Enfin bref, je l’ai revu une première fois chez moi. On a passé la nuit ensemble. Puis on s’est retrouvé par hasard dans le train de Noël et… on a commencé à faire l’amour jusqu’à ce qu’on soit interrompu par Alba. Tu te rappelles, je t’avais dit que je voyais une femme ? Une chose en entrainant une autre, on a fait l’amour à trois. » Heureusement que Zoé est trop petite pour comprendre ce que tu es en train de dire. « Depuis c’est le bordel. Alba m’a dit qu’elle avait des sentiments pour moi et pour Concho, qu’elle a envie de le revoir et moi ça me rend malade. Mais en même temps j’ai rien à dire puisqu’ils sont célibataires tous les deux. » Tu sers vos verres avant de rire, prenant conscience que la situation est complètement folle. « Tu dois me prendre pour une dingue. » Si ce n’est pas déjà fait. Et ça, ce n’est qu’une petite partie de toute cette histoire.

Le regard de Freja s'ombrageait alors que Nevaeh lui ouvrait la porte. Sa mine de malade en était sans doute la cause. Cependant, Nevaeh n'y accorda pas d'importance, ignorant le regard inquiet de son amie pour se concentrer sur le petit être qu'elle avait dans les bras et qui remplissait déjà son coeur de joie. Nevaeh ne manqua d'ailleurs pas de le signaler à la petite Zoé qui ne comprenait rien de son charabia, se présentant comme sa tatie Nev qui l'aimait à n'en plus finir. Malheureusement pour la tatie gâteau qu'elle était déjà, elle ne pouvait pas combler son besoin d'amour en serrant sa nièce adoptive dans ses bras, ne pouvant pas soulever de charge quelconque, même s'il s'agissait du plus adorable des petits bébés. « Oui... », murmurait-elle avec tristesse, menant le pas vers le séjour où elle reprit place sur le canapé où elle passait le plus clair de son temps depuis son opération. Freja se mettait à ses aises, toujours comme chez elle dans l'appartement de la brune, déposant ses affaires dans un coin et laissant la petite Zoé explorer le logis de sa tatie. Elle n'explora pas longtemps puis que sa course à quatre pattes la mena jusqu'aux genoux de la journaliste qui lui sourit avec émotion dans les yeux, caressant sa petite tête alors que la petite se tenait debout sur ses deux pieds, appuyée contre elle. « Je.. C'est tellement moins important », confessa Nevaeh, dans son habitude légendaire de faire passer les autres avant elle. « Et ça, c'est important », pointa la journaliste quand son amie lui fit part du vin qu'elle avait emmené avec elle. « Non mais.. », protestait-elle alors que Freja se levait déjà pour aller chercher ce qui leur fallait en cuisine. Rutkowski éleva la voix pour être certaine que la Norvégienne l'entende de là où elle était. « Tiroir du haut, pour le tire-bouchon ! » Et son attention se porta de nouveau sur la petite merveille qu'était Zoé, qui balbutiait dans son langage de petit bébé auquel la brune répliquait en riant jusqu'à ce que Freja revienne vers elle. Et là, son récit commença, laissant Nevaeh gagner à ne pas s'expliquer la première. « Une chose à la fois, on va démêler ce bordel ensemble toi et moi », répondit la journaliste, bienveillante. Et quand Freja parla de Concho, Nevaeh hocha la tête. Elle lui avait effectivement raconté. Et aussi demandé de ne pas le dire à Woody. « Attends, quoi ? », répondait la brune, surprise du dénouement de l'histoire. « Merde, Freja... », gloussa Nevaeh, mimant la chaleur dans la pièce. Mais cette histoire, elle n'était pas aussi simple qu'un plan à trois ordinaire. Il y avait trop de sentiments attachés. Et ça en était effectivement le bordel dans la vie sentimentale de la belle designer d'intérieur. « Pas pour une dingue, non », fit-elle avec douceur. « Qu'est-ce qui te rend malade, d'abord ? Le fait qu'elle ait des sentiments pour lui parce que de ton côté tu ne l'as pas vraiment oublié ou le fait qu'elle s'intéresse à quelqu'un d'autre en plus de toi ? »

Tu doutes clairement des dires de Nevaeh. Vu l'état physique dans lequel elle se trouve, il est clair que son récit doit être bien plus important que le tien. Et si tu connaissais le fond du problème, tu l'obligerais à en parler immédiatement. Mais ne désirant pas la brusquer, préférant la laisser dire ce qu'elle a à dire lorsqu'elle le désire, tu décides d'entamer la discussion d'abord. Mais avant toute chose, du vin. Sans laisser le choix à la journaliste, tu te diriges vers la cuisine, à la recherche d'un tire-bouchon. Fouillant dans les tiroirs au hasard, tu es aiguillée par Nevaeh qui te crie l'emplacement exact de l'ustensile depuis l'autre côté de la pièce. « Je l'ai ! » Cries-tu en te saisissant de l'objet avant de revenir au salon où Zoé est déjà aux pieds de la jeune femme, lui racontant tout un tas d'histoires. Elle est dans sa période blabla ce qui est vraiment agréable. Heureusement qu'elle est là sinon tu serais probablement retombée dans de vilains travers. C'est triste à dire mais c'est la vérité. « Ce bordel, c'est le cas de le dire. » Tu n'as jamais eu une vie sentimentale facile mais en ce moment, c'est vraiment le summum. En plus de t'empêtrer dans des événements complètement fous, tu éprouves des sentiments totalement contradictoires que tu ne parviens plus à comprendre ni à gérer. Tout en expliquant les dernières nouvelles à la journaliste, tu ouvres la bouteille de vin habilement avant de vous servir deux verres. Tu te lèves pour apporter le sien à Nevaeh puis te rassieds à un mètre d'elle, sur le canapé. « Oui je sais c'est... chaud, très chaud. Même en y repensant, j'ai des chaleurs alors j'te dis pas sur le moment. » Soulignes-tu en riant légèrement. Autant en rire qu'en pleurer d'autant plus que, malgré tout ce bordel dans ta tête, ce plan à trois était clairement exceptionnel et restera toujours un bon souvenir à tes yeux. Ce n'était pas ton premier - et peut-être pas le dernier - mais ça fait partie des meilleurs sans aucun doute. La journaliste, avec sa douceur légendaire, affirme qu'elle ne te prend pas pour une dingue. Cela n'a rien d'étonnant, Nevaeh fait partie des personnes les plus compréhensives de ce monde. « Les deux je dirais. Mais surtout le fait que Concho éprouve des sentiments pour elle. Je suis tellement jalouse... Alba est vraiment une femme incroyable et connaissant Concho il pourrait tomber amoureux d'elle en deux secondes et demi. En même temps, j'le comprendrais. Mais ça me fait mal rien que d'y penser. Et pourtant, je sais que je ne suis pas celle qui lui faut. Ou qui leur faut. » Expliques-tu en soupirant. A cause de ton histoire compliquée avec Woody, tu n'as pas envie de faire souffrir une personne de plus. Vous avez déjà causé assez de dégâts par le passé à cause de votre histoire et de cet amour qui vous consume depuis tant d'années. Aujourd'hui, tu ne peux plus être égoïste.

Dans les derniers jours, Nevaeh avait l'impression qu'on avait assez parlé d'elle. Elle qui, normalement, se faisait discrète sur ses ressentiments, ses états d'âme et les chichis de la vie, avait eu à expliquer son histoire beaucoup trop pour son habitude. Se confier, la brune finirait par le faire, d'autant plus que Freja avait été et serait toujours une des personnes de son entourage en qui elle faisait le plus confiance. Mais, pour l'instant, cela lui faisait aussi du bien de se centrer sur quelque chose d'autre. Parler de sa douleur, physique et mentale, sans cesse, était un fardeau dur à supporter, un rappel que la vie avait choisi pour elle de ne pas lui laisser être comme toutes les autres femmes, elle qui n'avait rien demandé. Son quotidien était déjà bien assez difficile comme ça, sa rupture avec Juliann était encore douloureuse. Et comme si elle n'avait déjà pas assez à se remettre, on lui avait fait tomber ce kyste de la grosseur d'un pamplemousse directement sur son ovaire droit. La discussion n'était que remise à juste un peu plus tard, il y avait tout autre problème dans la vie de Freja à adresser d'abord qui physiquement faisait sans doute moins mal que l'état post-opératoire de la journaliste, mais qui mentalement devaient être encore plus douloureux. Et Nevaeh était là pour écouter. Nevaeh et Zoé, à vrai dire, laissées seules au salon alors que Freja allait récupérer un tire-bouchon dans la cuisine, évitant à son amie et ex-belle-soeur de se lever encore. « dis donc tu en as des choses à raconter à tatie Nev », faisait-elle, à la fois émerveillée et émue par le moment que lui offrait sa petite nièce adoptive. Au même moment, Freja revenait avec l'arme trouvée en cuisine, prête à tout expliquer le bordel de sa vie sentimentale à son amie. Et bordel, oui, c'était le cas de le dire. Il y avait toujours ses sentiments envers Woody, que les deux jeunes femmes avaient abordé à plusieurs reprises, c'était comme un amour éternel qui ne mourrait jamais. Mais, à ça s'était additionné de l'amour pour un autre homme. Un homme qui n'avait su accepter de se sentir au détriment de sa relation passée avec Woody. Tout ça, c'était déjà complexe, de base. Mais, maintenant, voilà qu'on rajoutait un troisième élément, une troisième personne envers qui des sentiments s'étaient développés et un triangle torride qui en avait découlé. Nevaeh faisait mine d'avoir chaud alors que Freja lui confirmait la chaleur des évènements passés. Zoé qui était encore tout près de la brune regardait sa tatie avec des grands yeux. Elle lui boucha les oreilles. « C'est mieux si t'entends pas ça choupette. Maman est une femme trop en demande », fit-elle sur le ton de l'humour, se permettant se genre de commentaire avec Freja parce qu'elles se connaissaient assez pour savoir qu'il n'y avait aucun reproche. Même si elle avait jadis été avec Woody et qu'à présent c'était histoire du passé, et même si Nevaeh espèrerait toujours un peu que son frère retrouve la femme de sa vie, elle était surtout amie avec la belle Norvégienne et ne voulait que son bonheur, même s'il passait par quelqu'un d'autre. Ou deux quelqu'un d'autre, à dire vrai. « Pourquoi tu dis ça ? », demande Nevaeh, sachant très bien que le nom de Woody finira par ressortir. « Woody est mon frère. Et même si, tu sais, j'aimerais te voir réintégrer la famille du plus profond de mon coeur... Je n'arrête pas de me demander si un jour tu te permettras vraiment le bonheur, Frej'. T'as le droit d'être heureuse toi aussi. »

Quand tu reviens au salon, le tire-bouchon en mains, tu ne peux pas t'empêcher de sourire devant l'image qui se dessine face à toi. Voir cette complicité entre Nevaeh et Zoé est touchante. Ces deux-là ne se connaissent pas depuis très longtemps et pourtant, on pourrait croire qu'elles se connaissent depuis toujours. Zoé a adopté ton amie dés les premières minutes et inversement. Ces deux-là sont faites pour s'entendre mais ça n'a rien d'étonnant quand on connait l'esprit maternel de la journaliste. Si tu devais confier la petite à quelqu'un pour une nuit, tu la confierais à Nevaeh les yeux fermés et en toute confiance. Tout en ouvrant la bouteille et servant vos verres, tu expliques les derniers événements de ta vie à la journaliste. Certains détails sont explicites, trop aux yeux de l'australienne, pour que Zoé les entendent. « J'ai des besoins, comme toutes les femmes. » Répliques-tu en riant. Tu sais qu'elle te taquine mais elle n'a pas complètement tort. Tu ne vas pas mentir en disant que le sexe n'a pas d'importance ni de place dans ta vie. C'est complètement faux. Le sexe tient même une place centrale dans ton quotidien et dans tes relations amoureuses. Tu as besoin de retrouver physiquement ton ou ta partenaire pour te sentir en totale osmose avec lui ou elle. C'est ta façon de concevoir les choses, en tout cas. « Ne va pas me faire croire que le s-e-x-e n'a pas d'importance à tes yeux. » Ajoutes-tu en épelant le mot sexe pour que Zoé ne le comprenne pas. Bien que, à son âge, même si tu ne l'avais pas épelé, elle n'aurait pas compris. « Parce que c'est la vérité... » Réponds-tu à la question de la journaliste en haussant les épaules. « J'ai été heureuse avec Conchobáhr, vraiment. Pourtant, regarde où j'en suis aujourd'hui... Mes histoires ne fonctionnent pas parce que Woody est toujours là, quelque part, dans ma tête et dans mon coeur. Ton frère n'est pas le genre d'hommes qu'on oublie. » Mais ça, Nevaeh le sait déjà puisqu'elle suit votre histoire depuis des années maintenant. Tous les deux, vous êtes des amants maudits et tu ne sais pas si un jour vous pourrez vous retrouver. « Ce n'est pas grave si je reste célibataire. Il y a d'autres choses qui me rendent heureuses. D'autres personnes. » Dis-tu en regardant tendrement Zoé.