they'll never take my body from your side (aelya) -hot.

Ils avaient rêvé pendant une semaine entière, profitant de chaque seconde pour que leurs regards puissent se gorger d’étoiles avant qu’ils ne rentrent à Bowen, là où reprendrait le cours de leur quotidien. Ils étaient arrivés chez eux, l’esprit encore tourmenté par tous ces doux souvenirs qui flottaient autour d’eux, Niels qui ne pouvait s’empêcher de sourire lorsque son regard s’arrêtait sur les alliances qui habillaient désormais leurs doigts, lui rappelant sans cesse combien ils s’aimaient sans limite. S’ils avaient vécu pendant une semaine sur leur petit nuage, ils avaient dû retrouver la terre ferme en reprenant leur travail après ces quelques jours de repos. Evidemment, leur mariage improvisé avait été au centre des discussions, attirant les questionnements de leurs collègues qui avaient repéré la bague qui s’était glissée sur leurs annulaires gauches. Si l’excitation était toujours présente, ils aimaient tout de même garder le secret autour de cette soirée qui n’avait appartenu et n’appartiendrait toujours qu’à eux. « Travaille bien bébé, on se retrouve à la pause. Tu me manques déjà… » Souffla Niels, regrettant de devoir laisser Aelya, lui qui supportait encore moins son absence après avoir passé une semaine entière blotti contre elle. Il l’embrassa discrètement, dans un baiser vif, s’élançant non sans mal dans le service dans lequel il travaillait aujourd’hui, retrouvant quelques collègues qui avaient immédiatement stoppé leur discussion en le voyant arriver. Surpris, Niels avait préféré ne pas s’attarder plus longtemps sur ce comportement curieux, se concentrant sur les taches qu’il avait à accomplir, lui qui ne faisait que compter les minutes qui le séparaient de ses retrouvailles avec Aelya. « J’ai bientôt fini bébé, attends-moi dans la salle de pause. » Avait-il envoyé à son amour quelques heures plus tard, en manque d’elle, surprenant une fois de plus son groupe de collègues pouffer de rire alors que leurs regards s’étaient dirigés vers lui. « C’est quoi votre problème à vous ? » Lâcha-t-il froidement, agacé par ces messes basses indiscrètes dont il se savait victime. « Rien, rien du tout. On se disait juste que ça devait être difficile d’être marié à une trainée. » Répondit l’un d’entre eux, ne se doutant certainement pas que ses mots provoqueraient un ouragan de haine dans l’organisme de Niels, son regard se noircissant immédiatement, incapable de contrôler la colère qui s’insurgeait en lui alors que son regard se portait sur la photo que lui montrait l’homme. Il avait aisément pu reconnaître la silhouette de son amour, presque totalement dénudée, dans un décor qui lui rappelait son ancien métier. « Va te faire foutre espèce de connard. » Lâcha-t-il, sautant à la gorge de son collègue, ses poings frappant un nombre incalculable de fois le visage de l’homme, Niels qui ne cherchait même pas à éviter les coups qu’il recevait en retour, bien trop bouleversé par la haine qui se déversait dans ses veines. Les insultes fusaient, Niels continuant à se déchaîner sur l’homme qui avait osé insulter la femme de sa vie, jusqu’à ce d’autres personnes n’interviennent pour les séparer. « Lâchez-moi putain, il a pas compris, j’vais le crever cet enfoiré ! » S’époumona-t-il, le sang coulant sur son visage, sur ses poings serrés qui s’étaient acharnés sur son interlocuteur. Il fut emmené à part, traîné jusque dans les bureaux de l’administration où on lui avait reproché d’être à l’origine de cette altercation, la direction apprenant la raison pour laquelle Niels avait explosé.

Les yeux baignés d'étoiles, elle était rentrée à Bowen le coeur léger, bien moins travaillée qu'avant leur départ où l'angoisse avait rythmé chacun de ses battements. C'était comme si elle pouvait maintenant se replonger dans ces doux souvenirs sans l'ombre d'une inquiétude qui viendrait voiler son apaisement apparent, bien qu'elle n'était jamais franchement décidée à reprendre le cours de son quotidien qui l'éloignait malgré elle de son amour. Elle se plaisait à laisser trainer son regard sur son annulaire habillé d'une promesse qui se voulait éternelle, Aelya qui fondait d'amour pour Niels en tout temps, la distance ne faisant en réalité que de rapprocher leurs palpitants. Rongée par le manque, c'était dans un soupir qu'elle acquiesça à la remarque de Niels lorsqu'ils passèrent les portes de l'hôpital.

- Toi aussi mon coeur. A tout à l'heure, je t'aime, répondit-elle dans un léger sourire, le laissant vaquer à ses occupations qui ressemblaient évidemment aux siennes, tous deux déambulant dans les couloirs pour transporter les patients d'un service à l'autre.

Elle avait senti que l'ambiance avait changé. Sans vraiment savoir pourquoi, d'où cela venait, elle croisait les regards de ses collègues qui sous-entendaient des remarques auxquelles elle n'avait pas accès. Préférant s'occuper de son travail, elle répondit simplement au sms de son amour qui l'invitait à l'attendre en salle de pause : "j'ai déjà hâte de te revoir mon ange", qu'elle avait écrit, lui envoyant le texto dans la foulée avant de retourner à ses tâches, toujours dans cette ambiance curieuse. Elle termina son travail avant d'entrer en salle de pause, ses sourcils se fronçant en reconnaissant l'absence de son amour dans les lieux. Une de ses collègues présente l'informa que Niels s'était battu avec d'autres, le conduisant tout droit à l'administration pour cette faute grave. Son coeur loupa un battement, et sans attendre plus longuement, Aelya courut dans les couloirs pour pousser la porte du bureau du directeur de l'hôpital, sans prévenir.

- Bébé est-ce que ça va ?! Lâcha-t-elle, angoissée, perdant toute notion de son professionnalisme lorsque la sécurité de son amour était en jeu, voyant sur ses traits qu'il était blessé. Il me semble qu'on ne nous a pas convié ici, ajouta le directeur, agacé par son comportement.

Elle n'avait pas toujours pas eu vent de la raison pour laquelle il s'était emporté, bien qu'elle se doutait en connaissant la personnalité de son amour qu'on était forcément aller trop loin, jusqu'à le pousser à bout pour qu'il se délie de ses chaînes au sein même de son travail.

Ils n’avaient pas souvent l’occasion de s’envoler de la sorte rien que tous les deux, conscients que ce genre de périple était précieux, eux qui avaient d’ailleurs profité de cette semaine pour se recentrer sur ce qu’il y avait finalement de plus important à leurs yeux. Et c’était tout ce qui avait toujours compté pour eux, l’amour qu’ils se vouaient mutuellement, Aelya et Niels se servant de chaque seconde qui avait été en leur possession pour renforcer leurs liens, allant jusqu’à sceller officiellement leur promesse d’éternité. Ils étaient rentrés reposés, bien qu’encore sous le coup de l’excitation de ce mariage presque improvisé, eux qui étaient fiers de s’appartenir de manière officielle. Avec leur retour aux sources, ils avaient également dû apprendre à reprendre leur rythme habituel, leurs jours tournant autour de leur travail, finissant par redescendre de leur petit nuage lorsqu’ils retrouvèrent l’hôpital et leurs boulots respectifs. Et c’était toujours compliqué à gérer pour Niels, même si la présence d’Aelya lui facilitait légèrement la tache, il aurait toujours du mal de se voir priver même partiellement de la femme de sa vie. L’idée de devoir se fondre de nouveau dans la masse, au milieu de ses collègues ne l’avait clairement pas enchanté, repérant que les conversations étaient alimentées par leur union sans même qu’ils ne cherchent à attirer l’attention sur eux. C’était aussi pour ça qu’il regrettait que leur rêve ait pris fin aussi abruptement, lui qui avait l’impression que leur liberté était toute relative lorsqu’ils se retrouvaient au milieu de l’hôpital, à subir les regards insistants de leurs collègues. Il regardait les aiguilles de l’horloge tourner, ayant hâte de pouvoir retrouver les bras de son amour qui lui manquait déjà atrocement, lui qui s’était d’ailleurs mis en route vers la salle de pause avant d’être interpelé par des messes basses qui le firent se retourner. Il n’avait fallu que de quelques mots, d’une insulte de trop envers la femme qu’il aimait pour que Niels perde totalement le contrôle, se jetant à corps perdu contre cet homme qui avait attisé sa haine et sa colère. Ses poings s’étaient mis à frapper, sans le moindre scrupule, rythmés par sa seule envie de lui faire mal, de lui faire regretter ses mots, jusqu’à ce qu’il ne soit rattrapé par d’autres hommes qui l’empêchèrent de frapper à nouveau bien que l’envie de semer sa terreur le démangeait encore. Il s’était vu traîner dans les couloirs, ne parvenant pas à calmer sa haine, son regard toujours noirci par la violence, agrémenté par le sang qui s’écoulait de son arcade ouverte. « M. Björk, vous vous rendez compte de ce que vous venez de faire ?! » Il restait silencieux, encore essoufflé par l’altercation, incapable de maîtriser la colère qui continuait de couler à flot dans ses veines, Niels se forçant à fixer un point invisible sur le sol pour ne pas défaillir, ses poings fermés trahissant son envie de vengeance jusqu’à ce que la porte du bureau dans lequel il avait été confiné ne s’ouvre brutalement, son coeur s’emballant lorsqu’il entendit la voix de sa femme. Il était partagé entre la colère, la honte et tous ces autres sentiments qu’il ne gérait plus, lui qui comprenait qu’il avait déraillé pour une photo et des mots déplacés. « Ça va parfaitement. » Lâcha-t-il, finissant par se prendre sa tête dans ses mains en comprenant qu’il allait certainement perdre son boulot. « J’ai défiguré ce connard de Kyle et c’est tout ce qu’il méritait. » Expliqua-t-il, d’une voix blanche, le directeur tapant du poing pour s’insurger. « Madame Osborn, sortez d’ici, c’est la dernière fois que je vous le demande. »

Elle aurait put rester là-bas, plongée dans la symphonie de leur espoir qui battait son plein, admettant des étoiles dans leurs regards avides de leur contact. Jamais elle n'aurait voulu se réveiller de ce rêve dont elle s'était habillée pendant une semaine, laissant sa peau se délester de toute cette angoisse de perte qui la rongeait depuis un certain temps. Et comme ça, d'un seul coup, la réalité avait repris ses droits, les amenant à se présenter à l'hôpital pour effectuer leur journée de travail. Déjà en manque de son amour, elle se prenait à regarder son alliance dès lors que son absence se faisait trop présente, elle qui peinait à s'occuper l'esprit par le biais de ses tâches lorsque toutes ses pensées valsaient vers Niels. Et vers l'air curieux de ses collègues qui la regardaient avec insistance et malice dès qu'elle passait devant eux. À peine effleurée par le regard des autres, Aelya, elle s'était toujours fichu de l'avis du monde sur ses actes, sur elle-même, personne ne la connaissant dans tous les cas assez pour émettre un jugement qu'elle prendrait en compte. Lorsqu'elle comprit qu'elle pouvait prendre sa pause, c'était avec une hâte non dissimulée qu'elle se dirigea dans la salle, espérant y croiser son âme-soeur qu'elle voulait accabler de baisers. Elle fronça les sourcils devant son absence, le cœur palpitant d'inquiétude lorsqu'on l'informa qu'il s'était battu avec d'autres au sein même de l'hôpital, et qu'il était en cet instant dans le bureau de l'administration. Elle craignait qu'il ne perde son travail, et c'était comme si ses doutes se confirmèrent lorsqu'elle se présenta devant l'air sérieux et grave du directeur, Niels lui faisant dos alors qu'elle se précipita vers lui.

- Mais... Pourquoi ? Demanda-t-elle, peinant à capter son regard tant il était noir comme de la suie, Aelya le voyant rarement dans un état aussi colérique. Je vais pas sortir non ! Je veux savoir ce qu'il s'est passé. En plus, je suis sa femme maintenant. Vous croyez pas que je vais rester là sans rien faire alors que vous allez peut être virer mon mari ? Lâcha-t-elle, inquiète. Il réagit jamais comme ça. Vraiment. Vous le connaissez depuis longtemps maintenant. C'est qu'on l'a cherché, prit-elle la défense de son amour les yeux fermés, Aelya qui serait toujours de son côté.

S’ils avaient eu le choix, évidemment que la décision aurait été vite prise, eux qui auraient pu rester une éternité enfermés dans ce cocon qu’ils s’étaient crées sur place, loin de Bowen, loin de tout leur quotidien. Ils y avaient trouvé un peu de répit, laissant leurs angoisses des derniers temps derrière eux pour ne se concentrer uniquement que sur eux. Ils avaient compris que bientôt, ils devraient redescendre de leur paradis pour se confronter de nouveau à leur réalité et retrouver le chemin de l’hôpital qu’ils côtoyaient quotidiennement. S’il avait immédiatement su que le retour à la vie normale serait compliqué, Niels ne s’était pas pour autant imaginé qu’il serait aussi mouvementé. Alors qu’il n’avait rien demandé, il avait été pris à partie par son collègue qui n’avait eu nul autre intention que de le provoquer, jouant sur sa plus belle faiblesse en lui montrant une photo bien trop intime de la femme de sa vie, l’idée de savoir qu’un autre que lui détenait ce genre d’image le faisant exploser de rage. Incontrôlable, il avait fallu l’intervention de deux ou trois hommes pour le stopper dans sa vague de haine qui s’était abattue sur le visage de son collègue en sang, Niels se voyant traîné de force dans les couloirs où il fut immédiatement convoqué par le directeur de l’hôpital, abasourdi par un tel comportement dans son établissement. S’il savait qu’il venait de mettre en péril sa carrière, Niels ne parvenait pas à regretter pour autant, conscient qu’il aurait été bien plus loin si personne n’était intervenu, parce-qu’il était toujours question d’excès quand on touchait à ce qu’il avait de plus précieux dans ce bas monde. Du coin de l’oeil, il avait vu Aelya débarquer dans le bureau de la direction, cherchant à savoir ce qu’il lui était arrivé, lui qui parvenait à ressentir son angoisse dans les vibrations de sa voix. « Parce-que ce chien a une photo de toi dans son portable. C’était ton client putain. » Lâcha-t-il, encore à fleur de peau, lançant un regard noir au directeur qui s’adressa à Aelya en la menaçant. « Quand on traite ma femme de trainée, j’estime que j’ai le droit de péter un câble. Collègue ou pas. Alors virez-moi si c’est ce que vous voulez, j’en ai plus rien à foutre. J’vais pas vous présenter mes excuses. » Pesta-t-il en s’adressant à l’homme, ses pupilles toujours dilatées par la colère qui lui faisait perdre pied, Niels se levant de lui-même de la chaise sur laquelle il était installé pour quitter la pièce, incapable de maîtriser davantage ses émotions.

Elle voyait peu à peu le hâle de sa peau disparaître, à mesure que le temps avalait les effets que ces vacances leur avaient laissé, leurs prunelles s'étant laissées incruster par tous ces diamants qu'elle était venue récupérer entre ses lèvres. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait passé son temps entre ses bras, sous la couverture de leur complicité qui lui donnait des ailes, Aelya qui détestait regarder son âme s'arracher à la sienne. Et pourtant, c'était un choix qu'on ne lui donnait pas, tous deux revenant entre les portes de l'hôpital pour laisser leur quotidien reprendre ses droits. Comme à leur habitude, elle pensait qu'ils allaient se retrouver à la salle de pause, ou même encore ailleurs, eux qui avaient dans tous les cas l'habitude de rester collés ensemble dès qu'ils en avaient l'occasion, même pour cinq minutes. C'était un besoin de l'avoir contre elle, contre sa peau, ses lèvres qui ne demandaient que les siennes pour s'hydrater, asséchées par son absence qu'elle avait toujours du mal à canaliser. Elle s'était vue courir au travers des couloirs lorsqu'on vint l'informer de ce qu'il était arrivé, Niels qu'elle avait peur de retrouver abîmé, ne pensant même pas au mal qu'il avait pu également causer à l'autre. D'une main elle se précipita contre la porte qu'elle ouvrit, se confrontant au regard agacé de son supérieur, Aelya comprenant qu'elle venait de les couper dans leur conversation. Son coeur loupa un battement lorsque Niels renchérit au milieu de ses tentatives pour prendre sa défense, consciente que cette photo avait été comme de l'essence pour sa jalousie incendiaire.

- Niels... Lâcha-t-elle à ses mots, ayant à peine le temps d'ajouter quelque chose qu'il se dirigea en trombe vers la porte. Ok très bien, vous êtes viré officiellement. Vous nous ferez le plaisir de reprendre vos affaires le plus rapidement possible, lança froidement le directeur dans son dos, Aelya cherchant à le rattraper en le tirant par le bras. Bébé ! Regarde-moi, ajouta-t-elle, cherchant son regard. Je suis consciente qu'il est allé trop loin, mais sérieux, comment on va faire maintenant ? Ils ont tout gagné eux. Ils se sont foutus de ma gueule, de la tienne, et en plus de ça, t'as plus de boulot ! Lâcha-t-elle, inquiète, entendant la porte s'ouvrir derrière eux, le directeur se tenant dans l'encadrement de la porte. J'ai oublié de préciser que vous êtes licenciée aussi, madame Björk. On ne veut pas de perturbateurs dans notre structure, ajouta-t-il sèchement.

Il aurait aimé se perdre dans la chaleur de ses bras, ne jamais avoir à la quitter d’une quelconque manière, lui qui ne parvenait à se reposer que lorsqu’il se réfugiait dans l’étreinte rassurante qu’elle lui offrait depuis presque trois ans. Il s’était gorgé des étoiles qu’elle avait incrusté dans son regard pendant ce voyage où ils ne s’étaient pas lâchés une seule seconde, rattrapant tout ce temps où ils n’avaient pas pu se focaliser sur leur relation. De retour à Bowen, ils avaient su que leur rêve éveillé prendrait rapidement fin, qu’ils devraient de nouveau reprendre leur quotidien rythmé par le travail qu’ils partageaient. Ils retrouvèrent le chemin de l’hôpital, Niels regrettant de laisser Aelya lui échapper même pour quelques heures, ne manquant pas de lui envoyer un message pour qu’ils puissent se retrouver dés leur pause, celle qu’ils partageaient toujours ensemble. Cette fois-ci, il n’avait pas eu le temps de la rejoindre, explosant de rage contre ce collègue qui s’était permis de le provoquer, dérapant dans ses mots qui visaient Aelya et qui l’avaient fait vriller. Les poings portant encore son sang, il avait été emmené loin des regards curieux, et loin de l’homme qui l’avait fait perdre le contrôle, confronté au directeur de l’hôpital qui le rappela à l’ordre. L’arrivée de son amour ne se fit pas attendre, Niels comprenant que son altercation s’était déjà ébruitée au sein de l’hôpital, la situation alimentant davantage la colère qui s’insurgeait en lui. Parce-qu’on s’était attaqué gratuitement à l’amour de sa vie, à sa femme, celle que personne n’avait le droit de toucher sans s’attirer ses foudres. Après s’être expliqué, Niels avait compris qu’il était de toute façon trop tard pour tenter de rattraper la situation, se confrontant au mépris qu’il lisait dans le regard de son supérieur, préférant quitter la pièce avant d’exploser de nouveau. « Vous en faîtes pas, j’me ferais pas prier pour me casser d’ici. » Renchérit-il d’un air arrogant, se voyant rapidement rattraper par la main d’Aelya qui l’attira vers elle pour l’empêcher de partir. « J’trouverai autre chose. J’reste pas dans cet hôpital de connards, j’préfère encore crever. » Exagéra-t-il, trouvant son regard avant qu’un bruit ne se fasse entendre dans son dos, le directeur se tenant devant eux. « Vous avez pas le droit de la virer comme ça. Elle a rien fait, elle ! » S’insurgea-t-il, angoissant à l’idée d’avoir entraîné son amour dans sa chute. « Vous êtes tous les deux renvoyés, je ne reviendrai pas sur ma décision. » Ajouta-t-il, fermé à la discussion, Niels claquant la porte après qu’Aelya soit sortie du bureau avec lui. « Bébé… M’en veux pas… »

Elle avait pu sentir chacun de ses muscles se décontracter dans la chaleur de ses bras, Aelya qui était revenue de Las Vegas mariée à l'amour de sa vie, animée par tout ce qu'il lui faisait ressentir. Elle était heureuse d'avoir fait ce choix, de s'endormir tous les soirs contre sa peau réchauffée par la passion qui déliait leurs âmes de tous leurs problèmes, ces tensions qui n'avaient aucun place au milieu de leur bonheur. Et pourtant celui-ci s'était rapidement voilé par l'annonce des problèmes, Aelya qui s'imaginait déjà le pire alors que sa collègue lui signifia que son amour s'était battu avec un autre. Arrivée devant le directeur de l'hôpital qui faisait face à Niels, elle vint apprendre la raison pour laquelle il s'était énervé, le poussant finalement à commettre une faute grave qui vint déclarer son licenciement. Elle le suivit avec hâte et inquiétude lorsqu'il tenta de s'échapper de la pièce, Aelya peinant à faire face à cette décharge d'émotions qui répondaient aux siens.

- Dis pas n'importe quoi, le reprit-elle en soupirant, agacée par la situation qu'elle n'avait pas vu venir, qui l'avait conduit à perdre son travail avant que le directeur ne rectifie le coup en lui annonçant la même chose, ce qui la laissa sans voix face à l'angoisse de n'avoir plus aucun revenu pour subvenir à leurs besoins. T'facon j'comptais pas donner raison à ce connard de porc qui bosse ici en restant avec vous ! S'offusqua-t-elle, le regard noir, avant de sortir de la pièce. J'ai besoin d'être seule là tout de suite, ajouta-t-elle sèchement envers Niels, le dépassant pour finalement marcher d'un pas nerveux vers les vestiaires dans le but de récupérer ses affaires, Aelya croisant Kyle adossé contre le mur, sa main portant un mouchoir sur son visage maculé de sang. Toi, j'te jure, t'as pas encore été assez défiguré ! Lança-t-elle dans une colère noire en arrivant en trombe vers lui, ses mains le poussant violemment contre le mur.

Il s’agissait sûrement de leur plus beau voyage, celui qui avait définitivement marqué leur vie, pour le meilleur et pour le pire. Parce-qu’ils s’étaient promis l’éternité au beau milieu d’une chapelle sans même imaginer ce scénario le matin même, eux qui étaient toujours animés de cette spontanéité qui les caractérisait si bien et qui rendait leur relation encore plus vraie. Ils avaient volé si haut dans les nuages que le retour à la réalité en était d’autant plus violent, Niels ayant vite compris que leur répit ne serait que de courte durée, lui qui s’était vu se battre en plein milieu de son service, à la vue des patients, à cause d’une réflexion bien trop déplacée à son goût. L’arcade en sang, la rage au ventre, Niels peinait à redescendre en pression, la haine pulsant encore dans ses veines alors que les mots de son collègue tournaient toujours en boucle dans son esprit. Même la présence d’Aelya peinait à le calmer, Niels prenant conscience qu’il lui devait des explications, elle qui avait dû angoisser en apprenant la nouvelle. « Bébé, j’resterai pas ici, dans cet hôpital de bras cassés là. » Se reprit-il, lui qui était encore bien trop énervé pour éprouver quelconque regret, commençant seulement à prendre conscience de la situation lorsque le directeur annonça la même sentence à son amour. Il tenta en vain de changer la donne, son interlocuteur refusant la moindre explication, restant figé sur ses positions, les obligeant à quitter la pièce en furie. « Bébé… J’pouvais pas le laisser s’en sortir comme ça. T’aurais fait quoi à ma place ? » Souffla-t-il en regardant son amour s’éloigner, comprenant qu’il ne parviendrait pas à la rattraper, suivant sa silhouette jusqu’à ce qu’elle ne croise le chemin de Kyle. Il accourut vers elle alors que l’homme retira ses mains pour se défaire de son emprise. « T’avais qu’à pas faire ta salope. » L’insulta-t-il, Niels sentant son sang ne faire qu’un tour, attrapant Kyle en passant son bras autour de sa gorge pour l’éloigner d’Aelya. « Redis-le, parle encore une seule fois sur ma femme, et j’te jure que tu sortiras pas vivant de cet hôpital ! »

Elle sait pertinemment qu'elle aurait fait la même chose à sa place, qu'elle aurait laissé parler son amour pour le protéger, que rien ni personne ne pourrait jamais s'élever contre sa volonté de les préserver des autres et de leur nuisance. Ils étaient une seule et même personne, tous deux se rapprochant constamment à l'instant même où leurs cœurs s'unissaient, même dans le silence des mots. Au moment même où elle s'était confrontée à son absence, elle avait su que quelque chose s'était passée. Parce que ça ne pouvait pas leur ressembler, de manquer l'appel de leur manque qui s'insinuait douloureusement dans le creux de leur épiderme pour irriter leurs âmes. Elle avait tenté de le raisonner quand elle comprit qu'il était sur la corde raide du renvoi, Aelya qui craignait pour leur avenir, eux qui avaient des dettes à payer, notamment celles de leur maison. Elle roula des yeux à sa réponse, consciente que l'entêtement faisait partie de lui, qu'elle peinerait à le ramener à la raison tant qu'il était à fleur de peau. Elle haussa les sourcils lorsqu'elle entendit le directeur lui infligé la même chose, son inquiétude doublant face à cette réalité qui venait de rendre leur équilibre déjà ténu encore plus bancal. Elle avait dû mal à aligner des pensées cohérentes face à ce déferlement de rage qui faisait trembler son cœur.

- La même chose. J'suis pas d'humeur à ressasser là, lâcha-t-elle, préférant couper court à la discussion tant elle n'était plus disposée à ça.

Elle marcha dans les couloirs, la mâchoire et les poings serrés, son regard reconnaissant la silhouette de Kyle lorsqu'elle tourna à une intersection dans l'hôpital, sa colère l'amenant à se jeter sur lui avec une rage non dissimulée, ses mains le poussant violemment. Avant même qu'elle ne puisse répliquer à son insulte, Niels intervint rapidement, l'empêchant de s'approcher d'Aelya en le maintenant sous son emprise.

- Il en vaut pas la peine bébé... Il me traite de salope alors que c'est lui le gros con en manque d'attention qui est obligé de se payer une présence pour se sentir exister, rit-elle, mauvaise. Allez viens, on se barre de cet endroit, ajouta-t-elle, sa main venant se tendre vers Niels pour qu'il l'attrape, Aelya n'accordant aucun regard à l'autre. C'est simple, tu fais encore du mal à mon mari, j'te rends stérile, murmura-t-elle au type dans un regard noir.

Il n’y aurait jamais rien d’impossible pour elle, Niels qui vendrait son âme au diable juste pour avoir à la sauver de ses démons, juste pour qu’elle puisse continuer de respirer sans difficulté. Et il savait pertinemment qu’Aelya pensait de la même manière, elle qui n’aurait certainement pas hésité à défendre sa cause devant des paroles insultantes, le genre qui aurait sali son image. Parce-qu’ils étaient sur la même longueur d’onde, prêts à tout l’un pour l’autre, sentant la rage les dévorer de l’intérieur lorsqu’une menace faisait vaciller leur équilibre déjà fragile. Sous le regard de son amour, il peinait à redescendre, tentant de lui expliquer la raison pour laquelle il avait explosé, perdant son sang froid au point d’en arriver à défigurer son collègue. Si son comportement avait été grave et probablement impardonnable, Niels ne ressentait pour autant aucun remord, la haine qui l’animait l’emportant sur tout le reste, mettant ses émotions sous silence. Il comprit que la situation serait bien plus compliquée que prévu en entendant le directeur infliger la même sentence à son amour, la voyant sortir du bureau dans une rage folle. Il hocha silencieusement la tête à ses dires, comprenant que ce n’était ni le lieu, ni le moment de s’expliquer sur son comportement, Aelya qui devait déjà digérer l’annonce de leurs licenciements. Parce-qu’il savait qu’il avait merdé, qu’il les avait tous les deux mis dans une situation plus que délicate, eux qui venaient de perdre leurs seules sources de revenus. Son regard l’avait suivi dévaler le couloir, soupirant en comprenant qu’elle lui en voulait de s’être autant emporté, Niels prenant cependant l’initiative de la rejoindre quand son amour s’énerva contre Kyle, ses mots l’obligeant à réagir violemment. « T’es qu’une pauvre merde Kyle, t’es rien du tout. Et tu nous atteindras pas. » Lâcha-t-il à l’oreille de son collègue, resserrant une dernière fois son emprise autour de son cou avant de le lâcher, sa main rejoignant celle de son amour pour la suivre, son coeur se réchauffant aux mots qu’elle murmura pour le protéger. Il garda sa main dans la sienne, entraînant son amour dans les vestiaires qu’ils quitteraient pour la dernière fois. « Tiens… Efface-la. » Souffla-t-il, attendant qu’Aelya ne se retourne vers lui pour lui tendre le portable qu’il avait subtilisé dans la poche de Kyle.

Elle comprendrait éternellement cette fougue qui l'habitait lorsqu'on s'en prenait à elle, cette envie de tout détruire, d'admettre une tornade dans la vie de la personne qui s'était permise de s'immiscer dans leur quotidien. Parce qu'ils ne pardonneraient jamais rien, surtout pas lorsqu'ils souffraient des brûlures que la jalousie leur laissait sur leur peau, eux qui n'avaient jamais fini de la sentir sur leurs plaies creusées par l'amour. Elle avait tenté de défendre son licenciement, croisant le regard colérique de son amour, Aelya détestant voir ce sang taché son beau visage. Elle avait une haine infinie pour ce type qui s'était permis de les pousser à bout, eux qui malgré leurs tempéraments explosifs n'avaient jamais été foncièrement mauvais. Elle s'était vue s'effondrer de l'intérieur lorsque le directeur appliqua la même sentence à Aelya, les plaçant tous les deux sur la corde raide puisqu'ils venaient officiellement de perdre leur emploi. Dévastée par ces deux nouvelles et l'état de Niels qui lui rappelait que leurs maux provenaient de la même personne, elle avait coupé court à la conversation avec son amour tant les émotions la consumaient, la conduisant à pousser Kyle lorsque son regard le reconnut au détour d'un couloir. Si elle n'avait pas la menace de la garde-à-vue qui dansait au-dessus de sa tête, elle aurait surement déchargé ses nerfs sur son visage un peu trop fier à son goût, Niels venant l'aider à le faire taire avant qu'elle n'attrape sa main, déterminée à ne pas laisser le chaos abîmer leur complicité. Parce qu'un moment sans lui, était un instant perdu dans l'oubli. Ils se dirigèrent main dans la main vers les vestiaires, entrant dans le lieu pour récupérer leurs affaires avant que Niels ne s'approche d'elle pour lui confier le portable de Kyle.

- Merci bébé, ajouta-t-elle, parcourant les photos de son portable pour supprimer celle où elle apparaissait, son regard percevant une photo de Kyle et d'une femme inconnue en plein ébat dans ce qui s'apparentait une chambre d'hôpital. Et hop, envoyé au directeur, s'amusa-t-elle, plutôt fière de sa vengeance. Il sera au chômage aussi comme ça, pas de raison qu'on subisse plus que lui, avança-t-elle, tendant le portable pour montrer l'envoi de l'image au directeur, son regard complice trouvant le sien. Faut qu'on fête notre liberté nan ? Tant qu'à faire, avant de se mettre à chercher du travail, proposa-t-elle en continuant de prendre ses affaires, fermant en suite son casier pour la dernière fois.

Il ne serait définitivement jamais capable de contrôler ses émotions, comme une braise qui frétillait et qui n’attendait qu’une seule occasion pour s’enflammer et tout dévorer sur son passage. Niels savait que son amour pour Aelya en était en partie la cause, parce-qu’il avait promis de la protéger jusqu’à son dernier souffle, capable du meilleur comme du pire pour défendre sa cause. Et ce collègue n’avait certainement pas imaginé qu’il réussirait à le faire exploser de la sorte, comme s’il venait de dégoupiller une grenade qui était capable de tout ravager. Ses poings avaient parlé, comme souvent, son esprit qui avait quitté toute forme de raison, même si sa présence dans le bureau du directeur lui faisait comprendre qu’il était allé beaucoup trop loin cette fois-ci et que les conséquences seraient forcément bien plus importantes. Cette altercation venait de leur coûter cher, son coeur loupant un battement lorsqu’il entendit l’homme licencier Aelya sans même prendre la peine de réfléchir au fait qu’il leur privait de tout revenu. Il avait vu le désarroi traverser le regard de son amour, lui qui venait d’envoyer valser la seule stabilité de leur vie, les obligeant à se remettre en danger pour pouvoir vivre convenablement. Croiser l’homme qui était à l’origine de leurs maux n’avait certainement annihilé leur rage, ne faisant au contraire que l’agrémenter, Niels suivant Aelya dans sa démarche de se venger, menaçant Kyle avec des paroles qu’ils pensaient tous les deux. Conscient que la menace de la garde à vue pesait au-dessus de leurs têtes, Niels lâcha son emprise, accrochant la main de son amour pour la suivre, eux qui n’avaient pas l’intention de gâcher encore plus leur journée déjà mouvementée. Il avait réussi à s’emparer discrètement du portable de Kyle, lui qui n’aurait jamais pu le laisser en possession d’une photo de la femme de sa vie, laissant Aelya se charger de la supprimer. « Supprime tout bébé. » Dit-il, encore à fleur de peau, détestant savoir qu’il avait eu un moment privilégié avec Aelya, Niels relevant les yeux vers elle lorsqu’elle lui montra l’écran de son portable pour lui faire part de sa vengeance. « Bien joué bébé. Ce connard aura ce qu’il mérite. » Lâcha-t-il, maintenant le regard de son amour qu’il sentait moins colérique. « Ouais, t’as raison. Tu veux pas m’aider à lui crever ses pneus aussi bébé ? Je connais le modèle de sa caisse. » Proposa-t-il, se déshabillant pour remettre ses vêtements, fermant à son tour son casier qu’il quittait pour de bon. « Allez viens, on se barre d’ici. Depuis le temps que j’voulais le faire. » Avoua-t-il, prenant la main d’Aelya pour se diriger vers le parking.

C'était un vrai volcan qui entrait en éruption dès lors qu'on s'en prenait à leur intégrité, dès qu'on essayait d'écorcher la carapace de leur relation indestructible. Si Aelya était à bout de nerfs concernant leur situation, elle ne pouvait que comprendre les motivations de son âme-soeur, elle qui se serait littéralement jetée dans la gueule du loup si on en serait venu à dépeindre Niels de la sorte. Elle n'arrivait plus à penser, l'avenir commençant dorénavant à l'angoisser maintenant qu'ils n'avaient plus aucune bouée financière à laquelle se raccrocher. Elle savait qu'ils avaient de la ressource, qu'ils étaient capables de rebondir parce qu'ils l'avaient déjà fait, eux qui tentaient même l'illégalité pour se sortir des limbes dans lesquels trop souvent, on les enfermait sans qu'ils ne l'aient demandés. La rage au ventre, elle s'était avancée jusqu'à Kyle, ses mains le poussant, à deux doigts de se recroqueviller dans un poing qui atterrirait sur son visage tuméfié, Niels venant sans attendre la soutenir en maitrisant Kyle, tous deux le menaçant avant de se réfugier dans les vestiaires, son amour lui tendant son portable qu'il lui avait dérobé.

- Mon bébé... J'suis désolée que t'aies vu ça... Soupira-t-elle, s'affairant à tout supprimer, détestant de devoir lui faire subir ça alors qu'ils étaient maintenant tous les deux loin de cette réalité qui était celle d'Aelya quelques mois auparavant. C'est toujours pas assez je trouve, mais ouais c'est déjà ça, admit-elle après avoir envoyé l'image au directeur pour chercher à lui nuire au moins autant qu'il l'avait fait avec eux. Avec plaisir, j'avais justement envie de me défouler là, sourit-elle, enjouée par son idée qui réconfortait sa perte d'emploi, Aelya remettant ses vêtements avant de fermer son casier. Ca devait arriver un jour j'pense... Avec nous deux, c'était prévisible, avoua-t-elle en prenant sa main pour sortir de l'hôpital, le parking s'ouvrant devant eux. C'est laquelle sa caisse ? J'pars pas d'ici sans lui avoir abîmé sa voiture, lâcha-t-elle, sortant déjà son trousseau de clef pour en choisir la meilleure qui habillerait sa peinture.

C’était parce-qu’ils avaient déjà vu leur monde voler en éclats qu’ils réagissaient au quart de tour, incapables d’admettre qu’on puisse encore leur vouloir du mal, eux qui protégeaient leur relation comme le plus précieux des trésors. Niels ne laisserait pas même le vent tenter de les déstabiliser, lui qui mettrait son corps et son âme en jeu pour préserver leur amour du reste du monde. Il était entièrement dévoué à l’amour de sa vie, et son comportement en avait été la preuve ultime, Niels qui n’avait pas su contrôler ses émotions lorsque son collègue s’était permis de s’attaquer à sa femme. Parce-qu’il était sûrement capable de tout accepter sauf lorsque ça mettait en péril l’honneur de la femme qu’il aimait éperdument. Dos au mur, il prenait conscience qu’il n’y aurait aucun retour en arrière envisageable après ce qu’il venait de se passer, le comprenant davantage quand il vit les traits de son amour se tirer dans l’angoisse, eux qui reprenaient le chemin de l’incertitude en se faisant tous les deux licencier. Ils s’étaient retenus de venger leur cause, croisant le regard de Kyle dans les couloirs, l’idée de vouloir l’atteindre leur traversant l’esprit avant qu’ils ne se raisonnent, conscients de ce qu’ils risquaient s’ils décidaient de s’en prendre à lui. Alors ils s’éclipsèrent main dans la main, rejoignant les vestiaires qu’ils côtoieraient pour la dernière fois. « C’est pas de ta faute… Il aurait pas dû avoir ça dans son téléphone. C’est tout. » Ajouta-t-il, encore tendu, concentré sur les doigts d’Aelya qui pianotaient sur le portable pour y supprimer son image. « On sait très bien comment ça va finir si on fait plus que ça. » Murmura-t-il, faisant référence à toutes ces fois où ils s’étaient retrouvés en garde-à-vue à cause d’un excès de violence. Il hocha la tête avec un air satisfait à sa rétorque, eux qui pouvaient lui nuire à leur manière, en s’en prenant à ce qui lui appartenait. « C’est presque étonnant que ce soit arrivé que maintenant. » Lâcha-t-il, prenant la main de son amour après avoir refermé définitivement son casier, prenant la direction du parking où il repéra immédiatement la voiture de Kyle. « C’est celle-là. Il l’a acheté le mois dernier. On va lui donner un peu plus de gueule. » Se motiva-t-il, s’affairant à abîmer les pneus du véhicule sans le moindre scrupule, laissant son amour se charger de refaire la carrosserie comme bon lui semblait. « C’est beaucoup mieux. » Lâcha-t-il, satisfait de leur vengeance, Niels accrochant le regard complice de son amour. « On rentre bébé ? »