nothing else matter (jamie)

Il n’y avait pas d’endroit sur terre où tu te trouvais plus heureux que dans ton haras. Elever des chevaux pour toi, c’était comme si tu avais trouvé la paix intérieur, et que tu étais devenu plus sage. Depuis les Etats-Unis, tu avais emmené ton tout premier cheval du nom de Aberdeen, tout simplement, en hommage à ta ville de naissance. Faut dire que tu ne t’étais pas beaucoup creusé les méninges quand tu avais du lui donner un nom. Ce cheval avait maintenant 7 ans, il était encore en pleine forme et tu montais tout le temps dessus. C’est même avec ce cheval que tu as initié ton fils à ce sport. Beaucoup se foutent de ta gueule, là dessus, mais tu les remets bien à leur place. Aujourd’hui, tu avais fais une petite balade avec Aberdeen pour lui dégourdir les pattes, dans le club. En faisant ton tour, tu avais vu qu’un cours était donné dans la carrière, que tu avais regardé quelques minutes, et que des enfants du cours suivant s’amusait avec Kenobi à côté des box et ça t’avait laissé échapper un sourire. Lorsque tu étais revenu vers l’accueil du centre, tu avais remarqué que ta petite soeur t’attendait, assise sur la terrasse du bungalow qui faisait office d’accueil. « Salut, toi » dis-tu en lui faisant un bref signe de la main. Tu descendais de ton cheval et tu l’attrapais par les rênes avant de te diriger vers la jeune femme. Brièvement, tu la pris dans tes bras.  Et l’animal vint renifler ta petite soeur. « Je crois qu’il veut te dire bonjour, lui aussi » dis-tu en riant légèrement. Puis tu te séparais de la blonde en lui faisant signe de te suivre pour que tu ramènes Aberdeen dans son box.

@Jamie Rankin

En quittant Perth, Bowen avait presque été une évidence pour Jamie. Son frère se trouvait là, et il ne restait que lui. Leur père était déjà plus là depuis un moment. Leur mère vivait mais son esprit était lui ailleurs. Puis avec le divorce, Jamie s’était retrouvée seule. Savoir que Tom était dans les parages ça rassurait la blonde même s’ils ne voyaient pas tous les jours. Elle devait même presque plus voir Arthur que Thomas. Son neveu adoré qui aimait tant traîner chez sa tante trop cool. Mais elle avait pris l’habitude d’aller voir son frère, dans son haras. C’était toujours un moment unique. Elle avait toujours aimé les animaux Jamie, et passer du temps avec ceux de Thomas était un réel un plaisir. Quand elle arrivait à l’accueil, on la prévenait que son frère était un balade. Elle souriait tellement peu étonnée de cette réponse. Elle s’asseyait à l’entrée, profitant du soleil qui blondissait encore plus ses cheveux. Plusieurs minutes passèrent avant que l’ainé Rankin daigne à se montrer. Elle lui offrait un large sourire. « Salut ! J’ai failli t’attendre. » Disait-elle en riant. Elle se levait pendant que lui descendait. Elle répondait à son étreinte. L’avocate ne put s’empêcher de rire quand le cheval venait la renifler. « Oh mais je ne t’ai pas oublié Aberdeen. » Disait-elle doucement en caressant l’animal. Ils marchaient côte à côté en direction des box. « Il va bien mon neveu préféré ? » Elle l’adorait Arthur et elle aimait l’embêter. Il répondait joyeusement aux taquineries de sa tante.

Cette balade avait autant fait du bien à toi qu’à Aberdeen. Le long de l’écurie, tu avais aperçu le vélo de ta soeur, car c'était bien le seul qui était là, et sa silhouette qui s’est avancé vers le mobile-home d’accueil. Tu avais écourté la balade, même si on peut le dire que tu avais fais pas mal de chemin déjà. Tu avais pris chemin vers l’accueil du centre pour la rejoindre. Rapidement, tu étais descendu de ton cheval pour aller saluer ta soeur. « Comment tu peux m’attendre si je sais pas que tu viens me rendre visite ? » dis-tu en posant ta main sur ton menton avant de rire légèrement. Tu la pris dans tes bras et ton cheval voulait aussi la saluer. Tu ris légèrement lorsqu’elle lui dit qu’elle ne l’avait pas oublié. « Des fois j’me demande s’il t’aime pas plus que moi » dis-tu en blaguant. Vous commenciez à vous dirigez vers le box de l’animal et ta petite soeur te demanda comment allait ton fils. « Et des fois j’me demande si t’aime pas plus Arthur que tu m'aimes moi » rajoutas-tu avant de rire légèrement. Tu ouvrais la porte du box pour faire rentrer le cheval à l’intérieur. « Il va bien, il est chez sa mère cette semaine. Et du coup, j’m’ennuie » avouas-tu à la blonde en haussant les épaules. Tu commençais à enlever les équipements du cheval un par un en commençant par la selle. « Et toi, comment tu vas ? » demandas-tu en jetant un oeil à Jamie qui était resté à l’entrée du box.

Pendant longtemps Thomas et Jamie avaient été seuls contre le reste du monde. Alors que leur famille éclatait, ils se retrouvaient tous les deux et les liens qu’ils avaient été très forts. Thom avait été celui qui avait conduit Jamie à l’autel. Elle ne l’avait pas jugé à cause de ses conneries. Et maintenant qu’ils étaient dans la même ville, Jamie adorait passer un peu de temps avec lui. « Tu devrais savoir. » Répondait-elle en riant. Elle adorait embêter son frère, depuis toujours elle était avec lui taquine. Mais elle était la seule à avoir le droit de le faire. Très protectrice Jamie avait tendance à détester les personnes qui lui faisaient du mal. Elle serrait son frère dans ses bras, mais Aberdeen commençait déjà à réclamer de l’attention. C’était le premier de Thomas et évidemment Jamie l’adorait. « Mais c’est le cas. » Disait-elle en lui souriant. Evidemment qu’Aberdeen aimait Thomas, bien plus que Jamie. La blonde suivait son frère dans cet endroit qu’elle connaissait bien. A l’époque elle ne l’avait pas aidé à s’installer perdu dans son monde d’avocat à Perth. Mais depuis qu’elle était venue à Bowen, il n’y avait pas une semaine où elle ne l’aidait pas. Soit elle venait donner un coup main au haras soit elle passait du temps avec son neveu, bien qu’il n’ait plus besoin d’être gardé. Justement elle demandait des nouvelles de lui. « Evidemment que je l’aime plus. » Disait-elle en riant avant d’aller enlacer son frère. « Non toi t’es le numéro 1 et lui il n'est pas loin derrière toi. » Ils étaient les deux hommes de sa vie. Elle laissait Tom et Aberdeen rentrer dans le box, pendant que l’aîné Rankin faisait son curieux. Jamie entrait enfin, prit une brosse pour commencer à démêlé le poil du cheval. « Oh tu sais moi comme d’habitude, j’ai eu quelques affaires assez importantes. » Il y avait plein de chose qui se passait mais Jamie n’avait pas vraiment envie de dire à son frère qu’elle commençait à être amoureuse et que pendant ce temps elle voyait d’autres hommes.

La famille Rankin se composait seulement de vous deux maintenant, c’est pour ça que vous étiez extrêmement soudé. Tu avais greffé ton fils à cette fratrie, et il était très proche de sa tata Jam. Elle était venu sur sa bicyclette, pour te voir l’improviste. « J’suis pas devin, Jam ! » dis-tu en lui tirant la langue tel un enfant. Oui, c’était encore très enfantin entre vous mais en général, ça faisait rire votre entourage. Vous vous preniez dans les bras pour vous saluer et puis ton animal venait s’immiscer dans votre câlin car il voulait lui aussi sa part d’amour. « Pourtant c’est pas toi qui le nourrit » dis-tu en arquant un sourcil, avant de rire légèrement. Vous vous dirigiez tous les deux vers le box d’Aberdeen pour que tu puisses lui enlever son équipement et le bichonner un peu. En marchant vers le box, ta jeune soeur te demandait des nouvelles de son neveu. Et tu lui fis la réflexion comme quoi elle devait surement l’aimer plus que moi. « Après je peux comprendre, c’est une copie de moi quand j’avais son âge » dis-tu en prenant un air faussement arrogant. Ton fils te ressemblait beaucoup, il faut l’avouer, même s’il avait beaucoup de traits de Romy aussi. C’était un beau mélange de vous deux. « T’as le droit de nous mettre à égalité, tu sais » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. C’était un peu un jeu pour toi mais d’entendre ta soeur dire que tu étais le numéro 1 dans son coeur, ça te faisait plaisir. Mais tu faisais semblant de ne pas être fleur bleue devant elle, une question d’égo et de virilité surement. Tu demandais ensuite des nouvelles à la jeune femme, vu que tu n’en avais pas eu depuis longtemps. Elle commençait par te parler de son boulot mais bon les affaires d’avocat c’est pas ça que tu avais envie de savoir. Alors que tu étais dos à ta soeur, derrière le cheval et tu passais ta tête sous l’encolure de ce dernier avec un léger rire. « Quand je te demande comment tu vas, en général tu me parle que de travail. Mais tu sais ce que j’ai vraiment envie de savoir » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil très forcé, pour qu’elle devine de quoi tu parlais.

C’était bon d’être proche de son frère, ils avaient été pendant plusieurs années séparés. Lui vivant à Los Angeles et elle à Perth. Puis il s’était rapproché d’elle en emménageant à Bowen, mais ça restait tout de même l’autre bout de l’Australie. A présent ils étaient dans la même ville et Jamie appréciait chaque instant avec son frère et son neveu. Elle était venue à l’improviste comme chaque semaine. « Tu ne fais vraiment aucun effort. » Répondait-elle en riant. Ils adoraient s’embêter mais dans le fond elle l’aimait tellement Thomas. Jamie avait pris de leur mère quand il s’agissait de s’inquiéter. Dès qu’Arthur appelait elle avait peur d’entendre une mauvaise nouvelle. Mais elle le gardait pour ce sentiment. Thomas ignorait les angoisses de Jam. Leur étreinte fut chaleureuse et Aberdeen se mêlait à eux. « C’est mon charme naturel, qu’est-ce que tu veux. » Disait-elle railleuse. Elle les suivait dans le box, profitant de ce petit moment familial. Ils parlaient forcément d’Arthur, cet ado si bien élevé et qui était l’homme numéro deux dans la vie de l’avocate. Elle explosait de rire. « Pas du tout ! Toi, t’es insupportable. » Disait-elle. Personne n’avait le droit de critiquer son neveu, même Thomas. Il était parfait, un mélange des Rankin et les Lloyd. « Oui je sais ! » Mais Thomas restait le premier homme. Il avait été celui qui l’avait pris par la main à l’enterrement de leur père. Il était celui qui avait donné un coup de poing à ce gamin qui tirait les tresses de Jamie. Il l’avait amené à l’autel et avait de nouveau frapper son ex quand il avait fait encore pleurer la blonde. C’était lui et elle contre le monde. Mais il y avait des choses qu’il ne pouvait pas savoir, notamment sa vie sentimentale. Depuis le divorce il avait été protecteur, et Jam avait toujours été indépendante. Alors comme à chaque fois elle parlait de son travail. Il riait, amusé qu’elle évite encore la question. « Tu n’as qu’à poser les bonnes questions ! » Répondait-elle au tac au tac. « Tu veux savoir avec qui je couche c’est ça ? » Elle riait, parce que Thomas ne voulait clairement pas savoir ça. Puis Jamie n’avait aucune envie de lui dire qu’elle couchait avec son meilleur ami et un ami de Freja.

Ta soeur c’était ta meilleure amie, ta confidente, enfin la personne sur qui tu pouvais toujours compter. Malgré la distance qu’il y avait eu pendant quelques années, ça n’avait rien changé au fait que vous étiez extrêmement proche. « Ça va être de ma faute maintenant » dis-tu sur un ton faussement accusateur. Mais ça te faisait doucement rire. Vous passiez votre temps à vous charrier, les gens se demandaient si vous étiez sincères dans vos insultes entre vous. Alors que ce n’était qu’un jeu. C’était les Rankin contre le reste du monde. « Tu veux dire ton odeur naturelle » dis-tu en baissant légèrement la tête, de peur qu’elle te frappe. La blonde te suivait jusqu’au box d’Aberdeen pour que tu puisses le panser après votre balade. Tu enlevais la selle de ton cheval pur la poser sur le côté du box, tu la rangeras plus tard. « Moi, insupportable ? » dis-tu en passant ta tête sous l’animal, te pointant du doigt. « J’ai toujours été super sympa avec toi » dis-tu, en la pointant du doigt cette fois. C’était de bonne guerre. T’avais toujours tout fair pour la protéger, quand on lui volait ses crayons de couleurs ou quand on lui tirait les cheveux. T’avais même mis un gros poing dans la tronche du premier mec qui lui avait brisé le coeur. Et pour finir, t’avais expliqué la vie à son ex-mari. Tout ça parce que tu refuses que ta petite soeur vive dans un monde cruel et qu’on lui fasse du mal. « Common, j’veux pas savoir avec qui tu couches. J’veux juste savoir s’il y'a un homme dans ta vie, patate » dis-tu en essayant de chasser les pensées de ta soeur avec un homme dans un lit. Tu enlevais ensuite le filet du cheval et tu le posais à côté de la selle. « Tu veux m’aider ? » proposas-tu à la jeune femme en lui lançant une brosse.

Un dernier haussement de tête pour conclure que c’était de la faute de l’ainé Rankin. Elle se levait pour l’embrasser, heureuse de ses petits moments complices avec son double. Il était la personne la plus importante avec Arthur. Thomas et elle s’étaient beaucoup de chamaillerie mais avec beaucoup d’amour. Il n’y avait pas un jour où il ne l’embêtait et ou elle ne lui répondait pas, sauf dans les moments importants. Lors de l’annonce de son divorce, Jamie n’avait pas eu envie de se moquer de son frère, elle avait plutôt envie de lui donner une petite claque maternelle. Et lors de son divorce à elle, c’était dans les bras réconfortants de son frère qu’elle retrouvait le sourire. « Oui c’est ça, cache toi ! » Disait-elle en le grondant après qu’il l’ait attaqué sur son odeur. Elle lui souriait amusée. La conversation tournait évidement sur Arthur. Jamie prenait des nouvelles de son neveu même s’ils avaient passé un après-midi ensemble récemment. Il avait pris pas mal de son père, notamment sa bouille d’innocent alors que dans le fond c’était un petit diable. Mais il n’était pas aussi insupportable que l’ainé Rankin. « Tout à fait ! » Disait-elle faussement fière. « Pardon ? » Disait-elle. « On en parle de mon album de papillon dans lequel t’avais dessiné. » Elle refermait les bras autour d’elle comme pour l’imiter elle quand elle avait trois ans. Elle lui en voulait encore de ces moches dessins alors qu’elle avait pris le temps de bien dessiner les papillons dans son album. La conversation déviait vers un sujet que Jamie n’aimait pas abordé avec son frère. Ils avaient toujours été discret sur leur relation amoureuse. Du côté de Thomas, elle ne connaissait que Romy. « Oui je sais ! » Disait-elle en riant. Elle ne répondait pas pour autant. « Bien sûr. » Elle récupérait la brosse et commençait à s’occuper d’Aberdeen. « A vrai dire il y en a un d’homme. » Disait-elle en rougissant sans oser regarder son frère.

C’était de l’amour un peu vache entre vous. Mais vous vous aimiez tellement. Le frère et la soeur envers et contre tous. Il n’y avait personne qui pouvait se mettre entre vous. Et si quelqu’un essayé de vous monter l’un contre l’autre, c’était peine perdue. Personne ne pouvait te monter contre ta soeur, la seule personne qui restait dans ta famille. « On peutpas rigoler avec toi » dis-tu en riant légèrement alors qu’elle était entrain de te gronder. Ca se résumait à ça, vos chamailleries. Des insultes un peu vache mais toujours avec de la bienveillance, quoi qu’il arrive. Alors que vous étiez arrivé au box d’Aberdeen, tu l’attachais sur un des barreaux de ce dernier avant de commencer à lui enlever son équipement. La selle, le filet, les guêtres, tout ça. Tu passais ta tête sous l’encolure de ton animal pour te montrer du doigt en disant à ta soeur que tu étais un amour avec elle. « Tu sais quoi ? Tu m’as tellement bassiné avec ton album papillon que j’t’en offrirai un pour tes 31 ans, va » dis-tu en explosant de rire. Oui, même enfant vous étiez toujours entrain de vous bagarrez gentiment. Mais jamais vous ne vous étiez vraiment fâché. Seulement des petites bêtises infantiles, même encore aujourd’hui, du haut de votre trentaine. En faisant le curieux et en lui demandant si elle avait un homme dans sa vie en ce moment, tu lui avais balancé une brosse pour savoir si elle voulait t’aider à panser Aberdeen. Evidemment, elle accepta et vous vous retrouviez chacun d’un côté et de l’autre du cheval. « Tu crois que tu vas t’en sortir juste en me disant qu’il y a quelqu’un ? » dis-tu en plissant les yeux, pour la taquiner. « Je veux tout savoir, j’ai besoin de savoir que tu as une meilleure vie sentimentale que la mienne » dis-tu en riant légèrement. Mais c’était vrai, tu n’avais pas eu de relation sérieuse depuis ton ex-femme et puis surtout, tu n’en voulais pas. C’était elle et personne d’autre dans ton coeur.

Les moments entre les frangins Rankin étaient sacrés. Ils étaient toujours spontanées, vrais et amusants. Ils passaient leur vie à se chamailler mais Thomas était la personne la plus importante dans le vie de Jamie. Il passait avant ses amoureux, avant sa mère, avant tout le monde. Il était son phare dans la nuit, il était son pilier. « Tu sais très bien que non. » Disait-elle en riant. Ils avaient toujours été différents. Jamie avait toujours été cette petite fille joyeuse et au décès de leur père Thomas avait tout pour fait pour qu’elle le reste. Mais comme tout frère qui se respecte il lui avait fait versé quelques larmes. Elle se souviendrait de cet album sur les papillons. La petite Jamie avait pris du temps pour prendre des photos, pour dessiner les ailes et recopier les couleurs. Il lui avait piqué des poupées ou des voitures, il lui avait fait plein de crasse mais cette album avait été un vrai désastre pour la Jamie de six ans. « Il sera nul ton album ! J’avais mis ton mon cœur dedans. » Disait-elle en riant. Pendant des semaines elle lui avait fait la tête au point que ç’avait blessé Thomas. Jamie était rancunière, mais au final elle lui avait pardonné facilement. Elle suivait son ainé dans le box pour s’occuper d’Aberdeen. Il était si doué et si heureux de faire ça. Parfois Jamie s’en voulait, elle aurait dû encourager Thomas à ne pas faire de série. Peut-être que sans, il serait encore heureux avec Romy, il serait tout simplement heureux. Là avec les cheveux il était dans son élément. Les Rankin avait un don avec les animaux, même si Jamie n’en avait pas fait son métier. Jamie était plutôt discrète sur sa vie personnelle même avec Thomas. Pour elle en parler c’était rendre la chose vraie. Evidemment, elle parlait souvent à Freja mais parce que la jeune femme était toujours de bons conseils. Mais elle gardait quand même ses distances surtout depuis qu’elle avait appris pour elle et Owen. Elle regardait son frère d’un air fier. Elle comptait le faire languir d’impatience. « C’est déjà bien que je te dise qu’il y a quelqu’un. » Disait-elle en riant. Mais son rire s’évanouissait à la remarque de son frère. « Tu sais que tu vas trouver quelqu’un ! T’es une super personne Tom ! » Il avait fait des conneries mais ça ne l’empêchait pas d’avoir quelqu’un à ses côtés.

La réponse de Jamie te faisait rire. Mais c’était dans vos habitudes de vous chamailler tous les deux. Et tu te moquais souvent d’elle, comme elle se moquait souvent de toi d’ailleurs. Elle ne t’épargnait pas, et elle avait bien raison de le faire. De loin, on pourrait croire que vous vous embrouillez vraiment. Quand on vous connaissait, on savait très bien que c’était de l’amour vache entre vous. L’avocate te parlait ensuite de son fameux album de papillons que tu avais saccagé en étant enfant. « Mais n’importe quoi ! J’sais dessiner sans dépasser maintenant tu sais. J’ai 35 ans quand même ! » dis-tu en te sentant offusqué par les paroles de ta petite soeur. « Je dirai à Arthur de te le faire, il te plaira encore plus comme ça » ajoutas-tu en lui tirant la langue. Tout ce qui venait de son neveu, Jamie adorait. Quand il était petit et que tu envoyais les dessins qu’il faisait pour sa tante par la poste, elle en était fan. Alors un album de papillons comme quand elle était petite, elle allait adorer forcément. Pas sûr que le petit Rankin apprécie faire ça, mais il ferait tout pour faire plaisir à sa tata préférée. Tous les deux d’un côté d’Aberdeen, vous le pansiez en discutant toujours. Tu demandais curieusement à la blonde si elle avait quelqu’un dans sa vie maintenant, enfin si elle voyait un homme justement. Tu voulais te consoler, toi qui était seul et qui avait toujours des sentiments très fort pour ton ex-femme. Ce que tu voulais par dessus tout, c’est que la jeune femme soit heureuse. « Je peux même pas savoir son nom ? » dis-tu en lui faisant un regard malicieux. Puis tu ris à sa phrase, comme quoi tu allais aussi trouver quelqu’un à ton tour. C’était pas quelqu’un que tu voulais, c’était elle, c’était Romy, ton ex-femme. « J’ai pas besoin de trouver quelqu’un, j’l’ai déjà trouvé » dis-tu en haussant les épaules, reprenant un minimum de sérieux. Tu soufflais légèrement, agacé par toi-même. « Mais je crois que je l’ai perdue pour toujours » ajoutas-tu en te concentrant sur l’encolure de l’animal.

Thomas et Jamie n’arrivaient pas à exprimer leur amour pour l’autre normalement. Ils avaient besoin de se chamailler à chaque fois. Arthur adorait cela quand il était plus jeune et Jamie était persuadée qu’il continuait à aimer cela. La complicité entre la fratrie Rankin n’était un secret pour personne. Et comme à chaque fois où Jamie était à court d’idée, elle balançait l’argument ultime, le cahier à papillon. Elle savait que Thomas détestait cette attaque et souvent il finissait par râler. « Mouai ça reste à voir. » Disait-elle en riant en voyant la tête offusquée de son frère. Son rire continuait quand il parlait d’Arthur. Evidemment que le dernier Rankin aimait sa tante mais pas au point de lui faire un album. « Le jour où tu lui demande, tu filmes je veux voir sa réaction. » A quinze ans, il avait tellement grandi mais il restait le neveu préféré de la blonde. Une fois qu’ils avaient fini de se chamailler, Jamie suivait l’ancien acteur dans le box d’Aberdeen. Le cheval se faisait chouchouter par les deux adultes pendant qu’ils parlaient. Enfin Thomas s’était découvert une passion détective puisqu’il interrogeait sa sœur sur sa vie sentimentale. « Non ! Tu serais capable d’aller stalker mon instagram. » Dans le fond il devait déjà le savoir, elle ne cachait pas son amitié avec Carter  et récemment le dîner romantique qu’elle avait passé avec lui. Mais peut-être qu’il était assez naïf pour croire que ça ne restait que de l’amitié, après tout elle lui en avait déjà parlé de Carter. Elle aimerait bien aussi que Tom refasse sa vie ou du moins qu’il essaye de s’ouvrir à une autre personne. Mais elle se doutait qu’en lançant se sujet il parlerait de Romy. Jamie levait les yeux au ciel avec un soupire d’agacement. « Tu veux vraiment que je te dise ce que tu ne veux pas entendre ? » Disait-elle sous le ton de la menace. Ça ne la gênait pas Jamie de lui redire le fond de sa pensée par rapport à son histoire avec Romy. Et ça lui faisait mal à l’avocate de voir que son frère n’était plus à cent pour cent heureux depuis son divorce.

En général, vos disputes se concentraient sur vos querelles d’enfant, et ça en faisait marrer plus d’un. Et vous aussi d’ailleurs. La preuve, lorsque la jeune Rankin te parlait de son fameux cahier de coloriage avec des papillons. « Tu crois pas en moi » dis-tu en boudant légèrement. Mais tu ne le prenais pas mal bien sûr. Tu proposais alors à ta petite soeur que ce soit ton fils qui fasse un beau cahier de coloriage pour lui faire plaisir. A la réponse de la blonde, tu ne pouvais pas t’empêcher de rire. « Si c’est pour toi, il râlera un peu mais il le fera quand même » dis-tu toujours en riant. C’est vrai qu’à son âge, adolescent, il ne le prendrai un peu mal de faire du coloriage mais si c’était pour sa tante qui le couvrait de cadeau et de gâteau il le ferait bien sûr. Puis tu te concentrais sur la vie amoureuse de ta petite soeur, la tienne étant un peu chaotique depuis que tu as fais l’erreur de tromper Romy. « Rooooh, j’veux juste savoir à quoi il ressemble c’est tout » dis-tu à ta soeur avec un petit rire. C’est vrai, tu n’étais pas bien curieux de lui en demander plus parce qu’elle le ferait seulement si elle en avait envie mais tu avais envie de savoir comment ça se passait, si elle était heureuse ou non. C’était le plus important à tes yeux. « Si c’est pour m’engueuler pour la énième fois, non ça sert à rien, merci » dis-tu en soufflant. Mais elle avait raison, raison de t’engueuler pour tes conneries. Parce que tu filais le parfait amour, celui que tout le monde adulé et que tout le monde enviait. C’était la belle vie, que tu as gâché en l’espace d’une soirée.

Cet album à papillon était déjà de l’histoire ancienne pour Jamie, mais elle aimait rappeler à son frère cet énième bêtise. Ce n’était pas qu’elle ne croyait pas en lui, mais que ça ne remplacerait pas le dur labeur qu’elle avait fait. « Mais si ! » Disait-elle en râlant un peu. Evidemment qu’elle croyait en son frère, l’encourageant à faire ce qu’il aimait entre le cinéma ou les chevaux. Ils avaient trouvé la solution, ils demanderaient à Arthur de lui faire cet album, même si Jamie n’était pas sûr que son neveu soit très enthousiaste à l’idée de lui faire des dessins de papillons. « Il est vraiment trop adorable. » Disait-elle en riant. C’est vrai que son neveu était toujours adorable avec elle, la gâtant de câlin quand il était petit et maintenant de compliment. C’était un adolescent, mais elle ne trouvait pas qu’il faisait sa crise, à moins qu’il ne la réservait qu’à ses parents. Entre temps, la conversation déviait sur les amours de Jamie. Evidemment, elle ne voulait pas en parler, mais elle finit quand même par craquer. « Il est brun. » Disait-elle avant de rire en voyant le visage exaspéré de son frère. « Il est sur mon instagram, tu n’auras qu’à chercher. » Elle ne voulait pas être là quand il verrait parce que Thomas était un peu trop protecteur envers sa petite sœur. Mais c’était réciproque, sauf que Jamie l’engueulait. Et quand il parlait de Romy, Jamie allait l’engueuler. « Je veux juste que tu sois heureux et que t’arrêtes de ressasser ça. » Disait-elle tendrement. Il avait fait une connerie il le savait, mais ça faisait cinq ans et son ex-femme ne l’avait pas encore pardonné et peut-être qu’elle ne le ferait jamais.

C’était une blague redondante entre vous, cet album de papillon. Mais c’était marrant, à chaque fois. Aujourd’hui, tu proposais à Jamie que ce soit ton fils qui remplissent les couleurs sur les papillons. Et tu étais vraiment déterminé à lui faire faire. « Ca risque de pas trop lui plaire mais t’inquiète, je bosse sur le sujet. Et tu l’auras pour ton anniversaire » dis-tu en riant de bon coeur avec ta soeur. Comme ça le sujet sera clos et vous trouverez autre chose pour vous embêter l’un et l’autre. Vous trouviez toujours un souvenir ou quelque chose avec lequel vous rigoliez ensemble. Vous étiez comme Han Solo et Chewbacca, à vous chamailler pour un rien mais à vous aimer très fort. Bien sûr, tu prends le rôle de la grosse bête à poil. Tu posais ensuite des questions à ta petit poseur sur son prétendant, dont elle taisait le nom. « Il est brun… t’as pas plus mainstream comme indice ! » dis-tu en int légèrement. Mais te connaissant, tu vas chercher de fond en comble sur son réseau social pour trouver l’élu de son coeur. « On m’appelle Sherlock dans le milieu » dis-tu avec un clin d’oeil, avant de rire. Mais tu étais déterminé à trouver qui était ce garçon, celui qui avait volé le coeur de la blonde. Toi aussi on t’avait volé ton coeur, mais c’était il y a presque 20 ans et tu l’avais trahi. Jamie avait une opinion là dessus, et tu la comprenais mais tu n’avais pas envie de l’entendre pour une énième fois. Tu savais qu’elle avait raison, mais tu t’obstinais avec Romy, vu que tu étais toujours autant amoureux d’elle. « Je serai jamais heureux sans elle » dis-tu en haussant les épaules. Mais c’était vrai, tu n’avais pas envie d’être heureux sans l’enseignante. C’était délicat, mais c’était comme ça. Jamie ne comprendrait peut-être pas mais tu pensais ainsi.